Lewena Hurlenuit
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Lewena Hurlenuit
Je m’appelle Rose Swanson et ceci est mon histoire...
Issue d’une famille pauvre de Gilnéas, avec une mère malade et un père alcoolique, j’ai bien vite été obligée d’apprendre à me débrouiller seule pour aider ma famille. Trainant sans cesse dans les rues à la recherche d’un quelconque petit « boulot » , effectuant quelques menus larcins sur des voyageurs de passage, bien vite je finis par trouver un travail un peu plus lucratif auprès d’un petit groupe de voleurs de la ville . Plutôt jolie et agile, je me chargeais d’occuper le chalands pendant que mes compères s’occupaient de les détrousser discrètement ...
Tout allait pour le mieux dans cette petite affaire , jusqu’au jour où, alors que nous étions mes compères et moi en train de chercher notre future cible, la ville fut attaquée. Des bêtes sauvages... mi-hommes, mi-loup... des bêtes assoiffées de sang, puissantes et agiles , dont les griffes au bout de leurs pattes ressemblaient à des poignards aiguisés .
Bien vite mon groupe se dispersa pour trouver une planque dans la ville . Ce n’était pas ce qui manquait . Moi je vis là l’occasion d’amasser pas mal d’argent en aidant à la défense de Gilnéas. C’était incroyablement dangereux, je le savais... effrayée ? Bien sûr ! Qui n’aurait pas été effrayé par ces bêtes sanguinaires ! Mais au fond de moi, quelque chose me poussait à y aller plutôt que de me cacher. Une espèce d’adrénaline que je n’avais encore jamais ressentie auparavant. Un mélange subtil de peur qui vous prend aux tripes, mêlée à une certaine excitation de pouvoir devenir une héroïne. Une héroïne riche en plus ...
De cachette en cachette, j’avançais discrètement dans les rues, détroussant les cadavres pendant que la Garde était occupée à se battre contre l’envahisseur. Je prévenais la population enfermée dans leur maison d’une attaque les aidant à aller se cacher, tuant au passage quelques bêtes qui passaient afin de libérer un chemin sûr. Je finis même par aider la Garde en difficulté de mon mieux en transmettant des ordres ça et là . Ordre donnés par des gradés afin d’organiser au mieux les défenses . A un moment j’arrivais dans une de mes cachettes. Une vielles caves délabrée où s’était caché un villageois. Ce dernier était accroupi , sa tête dans ses mains et semblait apeuré . Je m’approchais de lui doucement pour le rassurer et le mettre à l’abri. Mais lorsqu’il se retourna , ses yeux brillaient... ses mains n’étaient plus que des griffes et son visage déformé laissa apparaître une impressionnante rangée de crocs. Je recula bien vite mais pas assez pour éviter cette morsure à mon bras ! Il fût abattu quasiment instantanément par un Garde qui m’avait suivie .
« - Ça va aller ?
Me demanda t’il.
- Oui rien de grave ... ce n’est qu’une égratignure... merci ... »
Répondais je en déchirant un bout de ma tenue pour me faire un bandage de fortune. Je ne sais si à ce moment là l’adrénaline avait prit le dessus à cause de la situation mais je ne ressentait que très peu la douleur de cette morsure.
Cependant plus les heures passaient , plus je me sentais fiévreuse et plus la douleur de cette égratignure semblait s’intensifier ... Les défenses de Gilnéas étaient de plus en difficultés face aux assauts incessants de ces monstres sanguinaires . Il fallait quitter la ville. Même la meilleure des cachettes finirait par être découverte . Et personne ne serait épargné . Il me fallait prévenir mes compères et quitter la ville au plus vite! Nous pourrions refaire notre vie ailleurs? Pourquoi pas même créer une petite guilde des voleurs et reprendre nos petites affaires ailleurs dans un hameau plus calme?
Je me rendais donc à notre « planque » habituelle , là où tout le monde s’était réuni pour éviter de se faire tuer. Quatre... ils étaient quatre... heureux de me voir en vie malgré le chaos dehors .
« - Rose mais qu’est ce qui t’as pris de ne pas nous suivre ici?! Tu es sûre que ça va ? Tu sembles pâlotte ? Et... fiévreuse?
Me demanda Klaus. Un gamin des rues comme moi qui avait rejoins notre petit groupe récemment.
- Ça va Klaus ... Je suis juste un peu ... Aahhh!! »
Je ne finis pas ma phrase... C’est comme si cette petite morsure se réveillait d’un coup. J’avais l’impression que mon sang bouillonnait dans mes veines. Qu’une rage folle s’emparait de moi ... Klaus avait fait un pas en arrière . Je pouvais lire la terreur dans ses yeux... Dans leurs yeux ... Je me souviens qu’ils ont dégainé leurs couteaux en tremblant. Et puis... le trou noir... Quelques secondes? Quelques minutes? Quelques heures peut être ? Impossible de me rappeler. Je vis leurs cadavres démembrés au sol . Mes mains ensanglantées... des griffes... des poils... Je palpais mon visage... regardais mes pieds qui étaient devenus à présent des pattes griffues ... j’étais devenue une des leurs... Comme emprisonnée dans un corps qui n’était pas le miens... En proie à une rage mêlée de tristesse ... Je devais m’enfuir... je ne contrôlais pas mes gestes, je ne pouvais contenir cette rage ... dehors la ville semblait toujours en pleine guérilla... Je m’enfuyais rejoignant la forêt noire à toute vitesse . Mes sens semblaient plus aiguisés, ma vitesse, ma force et mon agilité semblaient décuplées. Contenir cette rage permanente en moi , était une véritable épreuve mais parfois je sentais qu’il y avait encore la Rose douce et gentille en moi. Celle que j’étais avant ...
Une malédiction... Voilà ce qu’il m’arrivait... pendant des lunes j’errais dans la dense forêt environnante a l’affût de la moindre caravane de vivres qui passait et qui n’était pas ou peu protégée. A chaque fois c’était la même chose... Un carnage sanglant que je ne pouvais réfréner malgré tous mes efforts . J’étais devenue une meurtrière. Mais finalement au fil du temps , je parvenais peu à peu à réfréner ma rage sanguinaire, je ne laissais jamais de témoin certes, mais je sentais que peu à peu j’arrivais à dominer la bête qui sommeillait en moi. A la dompter pour me servir de ses forces sans trop pâtir de ses faiblesses . Beaucoup de temps passé à essayer de la refouler, au lieu de l’accepter et de la laisser sortir au moment opportun. Cette malédiction finalement était peut être une bénédiction.
Comme un don qui m’avait été offert et dont je devais faire usage . Avec le temps je réussi à reprendre ma forme humaine et choisir le moment de ma transformation. Cela me permit de retourner dans les villes. De ne plus avoir peur du regard des gens . Et de commencer une nouvelle vie. Un nouveau métier lucratif ... assassin, ou chasseuse de primes plutôt ... ce genre d’affiches ne manquaient pas dans les villes et certaines traques rapportaient de coquettes sommes . J’avais changé d’identité. Rose Swanson était devenue Lewena Hurlenuit...
Je m’appelle Lewena Hurlenuit et je suis une Worgen...
Dernière édition par Lewena Hurlenuit le Jeu 21 Nov 2019, 08:47, édité 1 fois
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
Hurlevent... La ville la plus sécurisée de l’Alliance. Gigantesque... Majestueuse... très animée ...
Pas de larcin ici. Beaucoup trop de gardes, beaucoup trop d’yeux qui traînent. Il faudrait vraiment être stupide pour tenter de ne serait ce que voler une pomme sur un étal à Hurlevent . Je savais me faire discrète , mais pas non plus me rendre totalement invisible ...
je déambulait donc sous ma forme humaine , mes dagues au fourreau à ma ceinture soigneusement cachées par ma cape . La Grand place commerçante était comme à son habitude animée . Les enfants, insouciants de ce qu’il y avait là dehors sans doute, courraient entre les chalands et les étals en riant . L’espace d’un instant , je me remémorais mes jeunes années . Un léger sourire au visage, je restais là pensive et envieuse a les regarder.
L’un d’entre eux me heurta à un moment et tomba sur son séant. Ses grands yeux bleus me regardaient un peu apeurés , des larmes commencèrent même à poindre .
« - Pardon m’dame... j’suis désolé je... je...
Commença t’il à balbutier des sanglots dans la voix. Je me penchais vers lui posant un genou à terre en lui tendant la main pour l’aider à se relever avec un sourire bienveillant.
- Tu jouais et tu m’as malencontreusement bousculé... n’ai pas peur ce n’est pas grave . Tiens. Prends ceci et repars jouer.
Disais je en lui tendant une pièce que j’avais dans ma poche.
-Oh! Merci m’dame !
Je lui passais la main dans sa chevelure bouclée blonde toujours en souriant .
-Allez... Vas maintenant... »
Ce genre de petits échanges, cette innocence... Tout cela m’aidait à tenir la bête qui sommeillait en moi. Tout cela ramenait Rose et effaçait un peu Lewena. Qui y’avait il de plus beau que le regard émerveillé de ce jeune garçon devant cette petite pièce d’argent qu’il s’empressait de dépenser pour acheter un peu de pain et le partager avec ses amis jaloux de sa nouvelle « fortune ».
Je reprenais ma route vers ma destination initiale. L’auberge . Un des meilleurs endroits pour entendre ragots et potins. Les ivrognes ont la langue déliée par l’alcool, et les gardes en permission parlent beaucoup pour épater les demoiselles et autres courtisanes. Je m’asseyais donc à une table sous l’escalier avec une pinte de bière et une assiette bien garnie d’un fantastique flanchet de cerf. Discrète , dans l’ombre de l’escalier, je laissais vagabonder mon oreille aux discussions alentours, dégustant mon flanchet de cerf comme si de rien n’était . Deux ivrognes au comptoir semblaient en grande discussion sur un certain « bordel » non loin à l’extérieur de la ville, se vantant de leurs performances à la couche . Inintéressant...
A une table derrière, deux gardes discutaient avec deux courtisanes qui riaient comme des dindes à la moindre phrase ... pas mieux...
Cependant, à une table un peu plus excentrée, deux hommes discutaient d’un sujet... bien plus sérieux . Je me focalisais donc sur leur conversation, me levant et me dirigeant vers le comptoir pour commander une autre pinte. Fine stratégie pour être plus proche de la conversation.
« -2 pièces d’or pour Jurgen Franz mort ou vif!
-Jurgen Franz?! Mais même pour 100 pièces d’or j’y vais pas Kurtz! J’préfère vivre pauv’ que crever !
-L’affiche a été posée c’matin même Rolf! Y’a pas encore grand monde sur l’coup et j’sais où il crèche ...
Dit un des deux hommes en se penchant vers l’autre.
- Et alors?! T’crois vraiment qu’j’vais aller prendre d’assaut un camp d’brigants? D’autant plus que c’gars là doit être une sacrée fine lame... Il a servit dans l’armée de l’Alliance j’te rappelle !
- Ouais ... et il a déserté ... et j’sais qu’y’a un camp d’brigands dans la forêt d’Elwyn planqué à flanc de montagne juste au sud d’ici... »
La conversation continua sûrement entre ces deux lascars, mais j’avais déjà payé ma pinte et j’avais quitté l’auberge... Un camp de brigands au sud d’Hurlevent à flanc de montagne . En bonne spécialiste de la traque , je ne devrais pas avoir trop de mal à trouver ce Jurgen et à moi la prime...
Dernière édition par Lewena Hurlenuit le Jeu 21 Nov 2019, 08:46, édité 1 fois
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
Je devais tout d’abord identifier précisément ma cible. Je continuais donc vers la prison d’Hurlevent. L’affiche en question ne devait pas être très loin. Une sorte de panneau en bois vieillit par le temps et les intempéries trônait là non loin de l’entrée. Les gardes faisaient le pied de grue à côté pendant que d’autres patrouillaient dans la ville . Me dirigeant vers l’objet de mes recherches, j’analysais ce fameux panneau.
« Recherche mort ou vif pour désertion. Jurgen Franz. 2 Pièces d’or de récompense . »
A ce petit texte était ajouté un « portrait robot » de ce fameux Jurgen. Un regard dur. De petits yeux sombres. une cicatrice sur la joue gauche, sans doute due au résultat d’un de ses combats en tant que militaire . J’avais à présent un visuel sur ma cible ainsi qu’une première piste à exploiter. Je quittais Hurlevent tranquillement par le sentier. Une fois Hurlevent loin derrière moi, je déviais ma route vers la forêt non sans avoir prit garde de ne pas être suivie . Après un petit temps cachée derrière un buisson à épier le sentier de loin , personne ne semblait m’avoir suivie et je pouvais donc enfin laisser sortir la bête...
Toujours cachée derrière mon buisson, mes sens en éveils, je humais l’air ambiant à la recherche d’une quelconque odeur humaine . Mais bien trop d’odeurs différentes embaumaient mes narines . Surtout des odeurs animales pour le moment. Sangliers, ours, écureuils, cerfs... cette traque s’annonçait bien plus intéressante qu’elle n’y paraissait. Ne pouvant me fier à mon odorat, je décidais de mettre ventre à terre à la recherche de quelconques empreintes de pas. À nouveau les empreintes que je décelais étaient des empreintes animales . Le jour commençait lentement à décliner... les oiseaux peu à peu se taisaient laissant place aux bruits environnants d’autres animaux plus nocturnes tels que des loups ou des sangliers qui partaient en quête de nourriture et quelques hululements de chouettes. La forêt était vaste. Je devais me rapprocher un peu de la montagne en bordure pour y trouver plus d’indices en prenant garde à ne pas me faire repérer . J’avançais donc d’arbre en arbre , de buisson en buisson prudemment . Mes sens toujours en éveil, prête à réagir à la moindre attaque ou à la moindre mauvaise rencontre . Je m’approchais de la montagne. Le terrain était bien plus à découvert ici et l’avancée discrète bien plus périlleuse . C’était un ancien soldat. Il avait déserté et donc devait se savoir recherché. En toute logique il devait avoir posté des sentinelles qui l’auraient suivies sous son commandement . J’espérais juste que je n’aurais pas affaire à une véritable petite armée ... penser comme ma proie, imaginer les pires scénarios , prévoir un échappatoire, c’était une question de survie dans le métier que j’avais choisis d’exercer ...
Trois sentiers montants dans la montagne s’offraient à moi . L’un d’eux ressemblait plus à un chemin de chèvre qu’un véritable sentier . L’autre semblait monter très haut et paraissait difficile d’accès . Le dernier enfin partait vers l’Ouest en pente douce . Encore une fois je humais l’air ambiant toujours cachée . Cette fois je pouvais ressentir quelques effluves humaines, mais c’était tellement léger que ma cible ne pouvait se trouver qu’à une distance assez conséquente ... cependant il ou ILS étaient forcément passés par là. J’avais donc un début de piste exploitable enfin ! Cela faisait maintenant plusieurs heures que j’avais commencé ma traque et la nuit était tombée . Un autre avantage que je comptais bien exploiter . Je me mettais donc à nouveau au niveau du sol reniflant une quelconque piste . J’étais relativement à découvert mais à présent une sentinelle me prendrait sûrement pour un gros animal nocturne cherchant à se nourrir plutôt qu’un réel danger dans la pénombre .
Une piste ! Je sentais distinctement une odeur humaine . C’était le sentier le plus difficile d’accès en toute logique. Un seul chemin étroit , escarpé, peu de cachettes et sans doute un bon angle de vue pour une sentinelle à l’affût ...
Je commençais à me dire que 2 pièces d’or , c’était vraiment peu cher payé pour affronter un tel stratège ... je remontais le sentier prudemment , me glissant derrière chaque rocher afin de masquer au mieux mon approche , mes oreilles dressées afin d’entendre au mieux le moindre bruit suspect. Plusieurs minutes passèrent pendant cette ascension épuisante et une légère brume commençait doucement à se lever alors que l’odeur humaine s’intensifiait de plus en plus .
Finalement, des voix... non loin de moi . Une bonne trentaine de pas tout au plus . Moi, cachée derrière un petit rocher , profitant de la nuit , écoutais . Deux hommes discutaient entre eux . Je me risquais à passer doucement la tête d’un côté du rocher pour observer un peu le camp. Ces deux gaillards avaient chacun une torche plantée à côté d’eux. Torche qui éclairait assez fort pour qu’ils puissent voir au besoin si quelqu’un approchait mais pas assez pour être repérés de loin. Le camp était pour le moins spartiate. Cela devait faire peu de temps que ce fameux Jurgen avait déserté et il n’avait pas eu le temps de s’organiser correctement sans doute . La chance commençait enfin à me sourire ... Dans ce qui représentait un petit plateau sur la montagne , se trouvait ces deux hommes, derrière eux à quelques pas , une espèce de petite cabane en bois visiblement construite à la hâte .
Ils avaient l’air peu nombreux mais n’en restaient pas moins dangereux et armés. Je savais déjà qu’au moins l’un d’entre eux avait suivit un entraînement militaire. Étaient ils trois seulement ? Étaient ils plus nombreux ? Qui sait s’il n’y en avait qu’un autre dans la cabane ? Dormait il? Une attaque de front même pour une Worgen équivaudrait à un suicide pur et simple. Il me fallait trouver une solution... Une diversion peut être ? Ou alors ... Attendre le bon moment ... j’écoutais parler ces deux gaillards sans doute désignés pour la Garde de nuit .
« -Ces torches ne font pas assez de chaleur... on gèle dans ces montagnes!
- La ferme Gustave ! Le chef a dit pas de feu! Tu veux qu’on nous repère depuis Hurlevent ?!
- Ouais ouais je sais ... Mais tu crois qu’on va renverser le pouvoir en place à cinq?
Répondit Gustave un brin pince sans rire.
- D’autres vont nous rejoindre . Jurgen a dit qu’il avait toujours des contacts à Hurlevent .
- Peut être . Mais ça fait quatre jours qu’on est là à se les geler et personne n’est venu!
- Bah fais lui confiance ... Bon faut vraiment que je pisse là...
- Ben vas pisser ailleurs! Pas envie de passer la nuit à sentir ta pisse!
- Oui ça va je vais aller pisser sur le sentier ça te va ?! Gardes bien les yeux ouverts et sois attentif ! »
Son épée à la main , il se dirigeait dans ma direction. Je n’avais qu’un petit rocher pour me camoufler ... Plaquée contre cet unique couvert je retenais ma respiration tout en écoutant chaque pas du brigand qui se rapprochait ... Plus le bruit métallique de ses bottes se rapprochait et plus mon cœur battait fort dans ma poitrine, mes mains resserrant leur étreinte sur mes dagues...
Il passa sur ma droite sans plus porter attention à mon faible couvert et planta son épée dans le sol avant de commencer à se soulager à seulement quelques pas de moi . Rester calme ... être discrète... Arriver dans son dos et le tuer sans un bruit. Il ne devrait pas pouvoir donner l’alerte ...
Tel le loup que j’étais, je me glissais à quatre pattes doucement vers ma proie. Presque en rampant... et alors qu’il gémissait de plaisir pendant qu’il soulageait une envie qu’il avait du retenir depuis longtemps , je me redressais derrière lui et sortais ma dague de son fourreau. Ma main gauche vint se poser rapidement sur sa bouche alors que dans le même temps ma main droite vint poser ma lame sous sa gorge qui glissa d’un geste vif le long de cette dernière .
Une giclée de sang . Aucun bruit ... je posais doucement le cadavre à terre et le cachait derrière un rocher non loin .
*Plus que quatre...* me dis je en reprenant ma place derrière ce même rocher afin d’évaluer la situation ...
Dernière édition par Lewena Hurlenuit le Jeu 21 Nov 2019, 08:45, édité 2 fois
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L’autre sentinelle était toujours à son poste bougeant légèrement sur place pour se réchauffer , frottant ses mains pour lutter contre le froid mordant de la nuit. Il regardait de temps à autre dans la direction qu’avait emprunté son compère . Au bout d’un moment, il commença à marmonner .
« - Il en met un temps à pisser...Jasper? Jasper? »
Appela t’il doucement avec pour seule réponse le silence de la nuit et le hululement des chouettes . Tout était calme... Il attendait encore une minute ou deux se penchant à droite et à gauche de plus en plus nerveusement pour essayer de distinguer le retour de son compagnon d’arme. J’espérais juste qu’il n’irait pas chercher quelqu’un pour l’accompagner à la recherche de ma dernière victime . Il soupirait lourdement avant de sortir son épée de son fourreau et de se diriger lentement vers le sentier .
« - Merde Jasper. Si c’est une blague elle est vraiment pas drôle ! Je te promets que je te les coupes! »
Bougonnait il dans sa barbe tout en marchant . Il approchait lentement. Bien moins serein visiblement que son comparse de tout à l’heure . Son esprit devait être torturé par l’hésitation. Était ce une blague ou bien était il arrivé quelque chose à Jasper? Un instant il s’arrêtait près du rocher où je me trouvais . Je n’entendait plus ses pas. Les muscles tendus , les mains sur mes dagues j’étais prête...
« -Jasper? Jasper? »
Chuchotait il a nouveau . Toujours pas de réponse. Je regardais rapidement dans la direction du cadavre , toujours à l’affût. Il n’avait pas prit soin de prendre sa torche . Grave erreur.
Masquée par la pénombre , j’attendais à nouveau le bon moment pour agir. Gustave puisque c’était son nom, ne le savait pas encore mais il était déjà mort. Il n’en resterait que trois après lui. Il finit par faire demi-tour en maugréant .
« - Il fait trop noir j’y vois rien . Je vais aller chercher ma torche. Ce coup là tu vas m’le payer Jasper! »
Après un dernier coup d’œil furtif par dessus le rocher qui me tenait lieu de cachette, je pouvais enfin m’élancer. Il avait le dos tourné c’était le moment où jamais .
Dans un petit grognement rageur, je sautais sur le dos du pauvre Gustave, les griffes de ma main gauche attrapants fermement son épaule , alors que ma dague en main droite allait s’enfoncer profondément dans sa gorge et dans sa nuque à plusieurs reprises. Un véritable carnage... la bête reprenait parfois un peu le dessus malgré moi . Cette odeur de sang dont je me délectais à ce moment là. Mes crocs venant pour finir arracher la glotte de cette pauvre sentinelle.
« -Worgen!!! »
Cela venait de l’entrée de la cabane. Je relevais vivement la tête , mes babines ensanglantées retroussées, mes yeux jaunes perçants l’obscurité . J’étais éclairée par les torches et totalement à découvert . Deux autres hommes devaient venir prendre la relève de la Garde actuelle,et c’était tombé pile au moment où j’attaquais la dernière sentinelle ...
un troisième arrivait en courant sur le perron de la cabane , épée et bouclier au poing. Il pointait son épée dans ma direction en beuglant.
« - Qu’est ce que vous attendez!? Tuez moi ce Worgen! »
Lui était resté sur le seuil de la cabane alors que après une courte hésitations , les deux hommes me chargeaient , épée en main . Ce devait être ce fameux Jurgen . Ils auraient tôt fait de parcourir la distance les séparant de moi . Je devais réagir et vite ou s’en était fini de moi .
Dans un grognement féroce, je plantais ma dague au sol et attrapais l’épée à côté de moi laissée par ma dernière victime. La plaçant au dessus de ma tête, je la tenais à présent à deux mains , abaissant vivement mes bras et la lâchant dans la direction de l’assaillant le plus rapide. L’épée tournoyait à présent dans sa direction à vive allure et venait se planter au beau milieu de son torse le stoppant net dans son élan , le faisant même reculer légèrement sous l’impact. Il tomba lourdement au sol dans un long râle d’agonie, un filet de sang ininterrompu sortant de sa bouche. Il haletait à présent. Ce n’était qu’une question de secondes avant qu’il ne s’étouffe dans son propre sang et que son cœur cesse de battre.
Dans un autre grognement enragé, un filet de bave coulant de ma gueule , je reprenais ma dague en main droite, et la collait contre mon avant bras prête à en découdre avec l’autre assaillant qui arrivait déjà à mon contact. Il sautait dans ma direction son épée au dessus de sa tête , l’abaissant lui aussi vivement pour me fendre en deux. Je sautais sur le côté afin d’esquiver. Son épée frappait lourdement le sol juste à côté de moi et déjà une autre attaque partait de façon horizontale dans ma direction. Je levais le bras et bloquais de justesse ce coup tranchant avec ma dague avant de riposter avec ma main libre lui lacérant profondément le bras droit de mes griffes. Dans un hurlement de douleur il reculait d’un pas. Tenant toujours son épée en main.
« -J’vais t’crever raclure de Worgen! »
Hurla t’il alors qu’il se lançait à nouveau à l’assaut. J’avais profité de ce moment de « pause » pour jeter œil vers la cabane . Jurgen était adossé à un pilier regardant le combat sans intervenir. Il arborait même un léger sourire comme s’il appréciait le spectacle. Mais pourquoi n’aidait il pas son complice? A eux deux ils auraient sûrement eu raison de moi facilement ? Ou bien peut être qu’il attendait que je me fatigue pour me tuer plus facilement ? Peut être même qu’il était si sûr de lui qu’il préférait éventuellement m’affronter en duel? Ces questionnements m’avaient déconcentré et j’avais esquivé le prochain assaut de justesse alors que je me prenais un méchant coup de pommeau au visage me faisant rouler sur le côté . Je me relevais vivement pleine de rage, du sang coulant de ma mâchoire laissant apparaître une impressionnante rangée de crocs . Je sautais sur ma cible toutes griffes en avant. L’homme se baissa agilement et dans un habile mouvement d’épée, me taillada l’abdomen . Je me retournais à nouveau mon abdomen avec une jolie balafre. La blessure était peu profonde bien que douloureuse. Heureusement ...
Ma poitrine gonflait et dégonflait ... j’étais épuisée par ce combat. Haletante .
« -T’en veux encore sale bête?
Me demanda t’il un sourire satisfait au visage .
- Achèves moi ce Worgen maintenant Dolf... On va pas y passer la nuit...
Ordonna Jurgen en levant les yeux au ciel. De mon côté je tournais autour de ma cible lentement , cherchant une faille dans sa défense . Mes babines retroussées je grognais. Mes poils étaient maculés de sang au niveau de mon ventre . Lui me suivait en pivotant sur lui même sa lame pointée vers moi. Il ne me quittait pas des yeux.
T’as entendu le chef? Le moment est venue de t’faire la peau! »
À ces mots, il se jeta sur moi à son tour, armant son épée derrière son épaule, prêt à lancer un large mouvement circulaire de son épée afin de me trancher la tête. Il avait fait une erreur fatale. Il faut toujours se méfier d’un animal blessé . Son mouvement ample se voyait venir à des lieux et des lieux . J’attrapais son avant bras avant qu’il ne termine son mouvement en me jetant sur lui et envoyais un coup de griffes au niveau de sa carotide. Le sang quitta son corps en de grosses gerbes carmin et sa tête se détacha lentement en partie de ses épaules, pendant nonchalamment sur le côté avant que Dolf ne tombe lentement sur le côté .
« -Aouhhhhh!!!
Je hurlais à la lune après avoir vaincu cette adversaire coriace. Jurgen cette fois se déplaçait , applaudissant lentement .
-Pas mal pour un Worgen...Mais pas assez pour me battre... Surtout que vu tes blessures et ta fatigue tu n’as aucune chance . »
Il n’avait pas tort... Ma vision était troublée, ma respiration haletante. Mais je me battrais jusqu’au bout. Cette mission qui se passait plutôt bien au début , se transformait en un véritable cauchemar.Et dans la brume nocturne , à la seule lumière de ces deux petites torches , je ramassais l’épée au sol à côté de mon dernier adversaire et faisait face à mon dernier ennemi...
Lewena Hurlenuit
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Nous nous observions faisant un cercle. Nous nous déplacions lentement, chacun sa lame pointée en direction de son adversaire. J’en profitais pour dégainer ma dague à ma ceinture . Je n’étais pas vraiment experte du combat à l’épée . D’ailleurs je n’étais pas vraiment une experte du combat tout court. Quand tout se passait bien, ma cible n’avait pas le temps de se défendre...
Là la situation était toute autre et pour le moins plutôt critique. J’avais face à moi un adversaire ayant suivit un entraînement militaire, habitué à manier une épée et un bouclier. J’étais blessée et épuisée par mon précédent combat. Jurgen souriait tout en continuant de décrire des cercles en même temps que moi, faisant de petits moulinets d’épée de temps à autre avec son poignet.
« -Et bien? Tu n’as pas l’air si pressée que ça d’en découdre Worgen. Aurais tu peur d’affronter un vrai adversaire?
Me lançait il en riant.
- Je suis ici pour toi Jurgen. Et bientôt ta tête ornera l’entrée de Hurlevent avec celle des autres déserteurs .
Rétorquais-je avec ma voix rauque et essoufflée.
-Une chasseuse de primes hein? Tu ferais mieux de te rallier à ma cause . Tu pourrais m’être utile. Et cela t’éviterais une mort douloureuse...
Me répondait il se plaçant à présent en garde se campant sur ses appuis , son bouclier devant lui, son épée appuyée dessus pointée vers moi. De mon côté je continuais à lui tourner autour à bonne distance .
- Je ne défend qu’une cause... La mienne et celle de ceux qui sont assez riches pour s’offrir mes services! »
Lui lançais-je en me jetant sur lui. Armant mon coup d’épée je décrivais un vif arc de cercle avec mon arme. Il parait de son bouclier et fit un tour sur lui même, passant dans mon dos me donnant au passage un coup de pommeau derrière le crâne . Je tombais en avant finissant ma chute en roulade en me relevant vivement pour à nouveau lui faire face . Babines retroussées je grognais .
-Si j’avais voulus tu serais déjà morte sur cette attaque Worgen... Je te l’ai dis tu n’es pas de taille .
Dit il en reprenant sa position défensive un petit sourire au lèvres . Il s’amusait avec moi ce qui me mettais encore plus en rage, mais je devais me contrôler . Ne pas me déconcentrer. Il fallait que j’arrive à le désarmer . Au moins lui faire perdre son bouclier . Ainsi j’aurais l’avantage d’avoir deux armes et lui n’en aurait plus qu’une seule. Je chargeais à nouveau en lançant une attaque avec la pointe de mon épée. Cette fois, de son bouclier, il chassa mon épée sur le côté avant de m’envoyer un violent coup de pied au niveau de l’abdomen. Je reculais en hurlant de rage et de douleur, me tenant le ventre , le souffle coupé. Il avait frappé pile à l’endroit de ma précédente blessure. Il souriait encore et continuait de me railler.
« -Même une recrue de l’école militaire te ferais mordre la poussière! Moi j’aurais déjà pu te tuer deux fois...
Une telle arrogance me rendait folle de rage. Il était décidément très sûr de lui . Au point de prendre son temps pour me tuer en m’humiliant avant de me porter le coup de grâce . Peut être était ce là son plus gros point faible . Un genou à terre la main sur l’abdomen alors qu’il me raillait , je décidais de tenter d’exploiter son point faible.
-Tu es sans nul doute un bon combattant .
Disais je en me relevant péniblement et me remettant en garde. Mon épée commençait à devenir de plus en plus lourde. Le sang que j’avais perdu m’avait beaucoup affaiblie .
Tellement bon que tu utilises un bouclier... Si tu n’avais pour seule arme que ton épée , l’issue de ce combat aurait été bien différente .
Jurgen éclata d’un rire gras.
- Même sans bouclier et une main dans le dos, l’issue du combat aurait été la même Worgen!
- J’aimerais bien voir cela. »
Rétorquais je avec un sourire mêlé de douleur. Ma stratégie avait fonctionné . Jurgen jetait son bouclier sur le côté puis leva les bras au niveau de sa poitrine m’invitant à reprendre le combat.
« - Et bien approches qu’attends-tu ? »
Me lança t’il avec toujours son petit sourire narquois sur le visage . Je me remettais en garde satisfaite intérieurement d’avoir su jouer sur son arrogance . À nouveau je me lançais à l’assaut décrivant un arc vertical avec mon épée qu’il para. Dans la foulée , il essaya à nouveau de me lancer un coup de pied à l’abdomen , mais cette fois je parvenais à l’esquiver tout en lui plaçant un coup de dague circulaire au niveau de sa cuisse avant de m’écarter vivement . Il tomba à terre dans un râle de douleur se relevant ensuite péniblement en se tenant la jambe . Je venais de lui infliger une profonde entaille à la cuisse le privant ainsi de mobilité. Son sourire venait de s’effacer laissant place à un masque de douleur. Il commença à se déplacer en boitant,toujours en garde en direction de son bouclier . Je devais absolument l’empêcher de l’atteindre . Vivement je sautais à nouveau sur lui avec une attaque horizontale pour lui barrer la route . Il para cette attaque et riposta avec un mouvement du bas vers le haut. Je bloquais l’épée avec ma dague avant de relancer une attaque circulaire vers son autre jambe . Mon épée s’abattait au niveau de son genou lui tranchant la jambe le faisant tomber lourdement sur le dos avant que ma dague ne s’abatte dans sa poitrine dans la foulée . Haletante, je regardais son cadavre un instant avant de lui trancher la tête . J’avais accomplie ma mission . Blessée et commotionnée je m’asseyais à côté de son cadavre . Il me fallait me soigner. Je pris la preuve de la mort de Jurgen avec moi et me mît à la recherche de plantes médicinales me permettant de créer un baume cicatrisant pour me soigner avant de retourner à Hurlevent chercher ma prime...
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
Fort heureusement pour moi, pacifique et feuillargent poussaient en abondance dans ce coin là . Je pouvais donc facilement m’en procurer. M’adossant assise contre un arbre , je récupérais une branche assez épaisse pour être creusée et un caillou. Avec ma dague je commençais à creuser dans le bois afin de me fabriquer un contenant de fortune. Le trou ainsi obtenue formait une sorte de « bol » et était à présent assez profond pour accueillir mon mélange d’herbes médicinales . Je plaçais la pacifique et la feuillargent en son centre et avec mon caillou je broyais généreusement les plantes pour obtenir une sorte de pâte épaisse . Un remède du pauvre qui devrait me permettre de tenir au moins jusqu’à Hurlevent. Là bas je trouverais sûrement des remèdes bien plus efficaces pour me soigner. La plaie saignait encore un peu et j’étais assez faible . Je reprenais forme humaine et appliquais le baume doucement sur la plaie . Elle commençait en dessous du nombril et remontait presque jusqu’à ma poitrine . Au moins les plantes stopperaient les saignements ... je retirais ma cape et m’en servais pour me faire un bandage serré. Je grimaçais de douleur alors que je finissais, jurant intérieurement contre ce chien galeux qui m’avait laissé cette future cicatrice.
Je me relevais enfin, reprenant ma route en direction de Hurlevent . Le chemin fut pénible. Parfois je titubais prenant appuis sur un arbre pour me rattraper m’octroyant une courte pause pour reprendre mes esprits . Il me fallait atteindre la ville au plus vite ou mourir au milieu de la forêt je n’avais pas le choix .
J’atteignais enfin ma destination. Hurlevent... Je voyais au loin ses majestueuses tours se dresser vers le ciel étoilé , éclairées par une procession de torches des gardes en faction. Je prenais appuis à nouveau sur un arbre , me tenant le ventre de mon autre main, les yeux à moitié ouverts. Je devais tenir il le fallait !
J’arrivais enfin devant la grande porte me rapprochant lentement et titubante du premier garde de Hurlevent que je voyais. Les quelques citoyens arpentants encore la ville à cette heure ci, me regardaient surpris, d’autres me demandant si tout allait bien. Le garde lui, me regardait approcher d’un air un peu suspicieux, sa main posée sur le pommeau de son épée . Il faut dire que je n’étais pas très présentable . Je savais que j’étais blessée au niveau de l’abdomen mais je ne pouvais voir mon visage . Mes vêtements en lambeaux couverts de sang encore frais, ma joue tuméfiée , du sang à peine essuyé au niveau de ma lèvre , je ne pouvais que lui pardonner sa suspicion.
« -Madame est ce que ça va? Vous êtes vous faites agressé ?
Me demanda t’il en m’inspectant du regard.
-Je suis... venu réclamer la prime pour la tête de Jurgen Franz...
Articulais je péniblement posant mon sac à terre tout en me baissant difficilement pour en sortir la tête tranchée du déserteur et lui montrer . Le garde inspecta rapidement la victime avant de relever les yeux vers moi.
- Il s’agit bien là de Jurgen Franz. Afin que je puisse vous donner votre prime, je vous demanderais de vous identifier madame.
Un frisson parcourait mon échine à ce moment là. Je n’avais pas pour habitude de donner ma véritable identité. Encore moins avec ce que j’avais entendu de la part des deux sentinelles dans la montagne . Je restais un moment silencieuse pendant que le Garde attendait ma réponse .
- Johanna Wyther.
Répondais je avec tout l’aplomb dont je pouvais faire preuve .
- Et bien madame Wyther... Ne vous offensez surtout pas, mais j’ai du mal à imaginer qu’une jeune femme aussi frêle que vous soit venue à bout d’un solide gaillard comme Jurgen Franz...
- Je ... ne vous ai jamais dis que j’avais tué Jurgen en combat singulier.
Répondais je vivement au garde.
- Certains bretteurs sont capables de vaincre quatre ou cinq adversaires en combat singulier. D’autres préfèrent utiliser la ruse pour arriver à leurs fins...
- Certes... et ces marques là sur votre visage?
Demanda t’il en pointant son doigt vers ma joue violacée . Ce garde n’était pas né de la dernière pluie visiblement et était diablement observateur . De mon côté , j’étais éreintée et blessée. Difficile de continuer à cacher ma véritable nature. Cependant je ne tenais pas à la dévoiler au grand jour. Surtout pas à Hurlevent ou une grande partie de la population ne voulait surtout pas entendre parler des Worgen...
- Et bien... parfois même le plan le plus élaboré qui soit ,souffre d’un accroc... j’ai été obligé de me battre contre lui. J’ai eu de la chance de le vaincre et de m’en sortir ... À présent si le voulez bien monsieur, j’aimerais empocher ma prime et aller me rafraîchir et me soigner...
Le Garde me regardait à nouveau un moment suspicieux, avant de mettre sa main à une petite bourse et d’en sortir les deux pièces d’or promises en récompense . Je prenais alors mon dû avant de me retourner prête à partir. Mais il me restait une demande à formuler. Je restais donc debout dos au Garde un instant avant d’à nouveau me retourner .
Je vais sans doute passer quelques jours à l’auberge pour me reposer... J’ai aussi entendu de la part des sentinelles qu’avait placé Jurgen, quelque chose qui pourrait sans doute intéresser un de vos supérieurs... Il n’aura qu’à me faire quérir à l’auberge s’il l’estime nécessaire . »
Le Garde acquiesçait pendant que j’exécutais une courte révérence et repartait en direction du quartier marchand. Il me faudrait des bandages et quelques plantes efficaces pour me soigner avant de retrouver ma chambre ...
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
Ma prime en poche , je titubais jusqu’au quartier marchand. Je devais trouver des bandages propres et des baumes me permettant de me soigner efficacement. Le quartier marchand était moins animé qu’en pleine journée et cela m’arrangeait à vrai dire . J’aurais moins à subir les regards interrogateurs des citoyens . Je me rapprochais donc d’un marchand qui allait fermer son échoppe. Il était en train de ranger son étal mais je réussissais à le convaincre de me vendre ce dont j’avais besoin. Il avait un peu hésité au début mais voyant mon état de plus près , il se décida à me vendre bandages et baumes . Je m’acquittais de la somme avec un petit bonus pour récompenser son empathie, avant de repartir en direction de l’auberge. Les derniers soûlards étaient encore au bar. Quelques gardes étaient attablés avec de charmantes courtisanes. Personne ne faisait attention à moi dans ce brouhaha intense. Je me frayais un chemin parmi les noctambules afin de rejoindre l’escalier , m’aidant de la rambarde pour atteindre ma chambre .
Enfin arrivée ... je m’asseyais sur mon lit grimaçante et ôtait mes vêtements péniblement. Du moins ce qu’il en restait...
je dénouais le noeud tenant mon bandage de fortune et constatais les dégâts . Ma cape était maculée de sang séché. La plaie suppurait légèrement . Ce n’était pas vraiment beau à voir, mais au moins j’avais stoppé l’hémorragie. Je me dirigeais vers la baignoire de bois dans le coin de ma chambre et me plongeais doucement dedans. J’avais besoin de me sentir propre. La crasse sur mon corps et sur mon visage donna à l’eau une teinte vaguement marron au fur et à mesure que je me frottais pour retirer la boue et le sang. J’étendais doucement la jambe et me délassais dans ce bain, repensant à cette chasse que je venais d’accomplir. J’avais bien faillis y rester cette fois ci. Il s’en était fallut de peu... Et ce Garde à qui j’avais parlé ? Il était bien suspicieux à mon égard ... En même temps qui pourrait le blâmer ? J’étais jeune et frêle. Je n’avais rien à première vue d’un vétéran ... Avait il pensé que je puisse être une Worgen? Et si la Garde envoyait des hommes enquêter dans la montagne et qu’ils découvraient le corps à qui j’avais tranché la carotide d’un coup de griffe? J’avais faillis m’endormir dans mon bain tant la fatigue était présente, mais il fallait encore que je me soigne. Je laissais mes interrogations de côté . Après tout, il y’a de nombreuses bêtes sauvages là bas. Des ours et des loups... l’un d’eux aurait très bien pu occasionner de tels blessures, et les charognards se chargeront de nettoyer les cadavres le temps qu’ils arrivent... L’eau ayant nettoyé la plaie, je sortais de mon bain en m’essuyant doucement avant de retourner à mon lit, puis je débouchais le flacon contenant le baume afin de l’appliquer doucement sur la plaie. L’odeur était infâme. Et l’aspect aqueux de ce remède ne donnait pas franchement envie de l’appliquer, mais... avais je le choix? Quelques secondes après l’application , ma blessure me brûlait. C’était normal , le vendeur me l’avait dit. Je serrais les dents et m’enroulais du ventre jusqu’au dessous de la poitrine avec mon bandage propre. Pour ce qui était de ma joue violacée et ma lèvre enflée , cela disparaîtrait avec le temps. Je m’allongeais ensuite sur mon lit, attrapant ma ceinture contenant mes dagues pour les glisser sous mon oreiller. On ne sait jamais ... j’ai toujours été méfiante. Et même si ici , à Hurlevent, il ne devait pas y avoir de danger, mes longs mois d’errance dans la forêt m’avaient donné ce genre d’habitudes. Je me tournais ensuite sur le côté et m’endormais quasiment instantanément d’épuisement ...
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
J’avais dormis de longues heures d’un sommeil réparateur bien qu’agité comme d’habitude. Encore et toujours ce même cauchemar qui revenait en boucle lorsque je partais pour le pays des songes . L’attaque de ma ville natale Gilnéas par les Worgen. La morsure qui avait fait de moi ce que j’étais aujourd’hui, et ce fameux « trou noir » que mon esprit avait finit par combler par une scène sans doute inventée... je revoyais le jeune Klaus me demander si ça allait. Je revoyais surtout son regard terrifié en me voyant me transformer, mais par dessus tout , je me voyais les attaquer tous les quatre... ils n’avaient aucune chance. Qui en aurait eu une d’ailleurs face à une Worgen enragée ? Je me voyais mordre Klaus au niveau de la gorge, je sentais même le goût de son sang dans ma bouche, puis je sautais sur les autres. Les lacérants un à un de mes puissantes griffes tranchantes, maculant le sol et les murs de gerbes de sang jusqu’à revoir leurs visages sans vie les yeux ouverts avec un regard terrifié figé à jamais ...
Je me redressais vivement , la douleur abdominale me rappelant que j’avais été blessée, je posais ma main sur mon ventre, en sueur et respirant difficilement , essoufflée, je passais ensuite mes mains sur mon visage, une larme coulait le long de ma joue. J’avais tué mes seuls amis. Depuis je errais de ville en ville telle une vagabonde, gagnant mon pain en tuant des gens pour une poignée de pièces d’or...
Je me levais doucement me dirigeant vers une petite bassine posée sur une commode rustique en bois , prenant de l’eau dans mes mains et me mouillant abondamment le visage . Je relevais la tête et m’observais dans le miroir au mur.
*Peut être devrais-je prendre un ou une associée...* me disais-je. Mais qui voudrait travailler avec une Worgen, si ce n’est un ou une autre Worgen? Mais la plupart préféraient éviter de se faire remarquer. Rares étaient ceux qui se montraient au grand jour... Et puis... il faudrait que je puisse lui faire confiance et ce n’était pas ma principale qualité ... d’un autre côté, à deux nous pourrions sans doute empocher de plus grosses primes en s’attaquant à des cibles plus dangereuses ... J’étais tiraillée par cette pensée, mes mains appuyées sur la commode .
Je me redressais finalement et dénouais mon bandage. Le baume avait fait son effet. Le pue semblait avoir été absorbé par la mixture qui avait prit une teinte jaunâtre . La cicatrice semblait bien plus propre . J’appliquais à nouveau un peu de baume avant de me refaire un bandage puis m’habillais de vêtements propres et en bon état avant de remettre mes dagues à ma ceinture . Un pantalon de cuir marron moulant parfaitement ajusté et assez souple pour ne pas me gêner dans mes mouvements, et une veste de cuir tout aussi moulante mais ample au niveau des manches, ainsi que des bottes usées mais confortables.
Je descendais ensuite au comptoir de l’auberge et m’adressais à la tenancière .
«- Bonjour . Je voudrais un plat du jour avec une pinte s’il vous plaît...
- Bien madame!
- Quelqu’un a t’il demandé à voir une certaine Johanna Wyther?
- Oui madame . Deux gaillards sont venus ce matin, mais je leur ai dit qu’il n’y avait pas de madame Wyther ici.
- Des soldats de la Garde de Hurlevent?
- Non. Du moins ils n’en avaient pas la tenue.
- Et... Sans faire de gestes dans leur direction, pouvez vous me dire s’ils sont toujours là ?
- Ils sont assis à une table près de l’entrée . Dois je leur dire que vous êtes ici?
- Non surtout pas. »
Répondais je vivement en payant. Je récupérais mon steak d’ours et ma pinte, puis allais m’asseoir à ma table habituelle sous l’escalier. Je mangeais mon steak tranquillement tout en buvant ma pinte. A un moment alors que ma pinte arrivait au niveau de mes lèvres , je croisais le regard d’un des deux hommes qui semblaient me chercher. Il donna un coup sur l’épaule de son comparse en levant le menton dans ma direction. J’étais restée ma pinte au niveau de la bouche, les yeux dans les yeux avec les gaillards. Sans les lâcher du regard je finissais ma pinte tranquillement puis la reposais sur la table de bois massif. Ces deux hommes me disaient vaguement quelque chose, mais impossible de me rappeler où j’avais bien pu les voir... Peut être les avais je croisé dans la ville tout simplement? Mais dans ce cas pourquoi me chercheraient ils? Tout en réfléchissant, je finissais par repenser à quelque chose. Johanna Wyther ! C’était le nom que j’avais donné au garde et à lui seul! Ces deux là avaient sûrement dû voir et entendre notre échange avec le garde et voulaient sans doute me détrousser ou pire... se venger de la mort de leur chef? Tant que je restais à Hurlevent ils ne tenteraient sûrement rien , mais je ne comptais pas pour autant garder cette épée de Damoclès au dessus de ma tête. Il me fallait trouver un moyen de me débarrasser de ces gêneurs, et je venais de le trouver...
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
Sans paniquer je me levais et quittais le Cochon Siffleur en passant juste à côté de leur table d’une démarche féline et me dirigeais dans un premier temps en direction du port m’arrêtant de temps à autres dans une échoppe en chemin faisant mine de chercher quelque chose afin de voir si ces deux idiots me suivaient . On peut dire qu’ils n’étaient pas vraiment discrets d’ailleurs... à cette heure de la journée, la ville était très animée, et les gardes étaient nombreux je ne risquais rien . Je descendais bientôt tranquillement les nombreux escaliers me séparant du port, toujours suivie de loin par ces deux crétins et m’arrêtais au niveau du quai. J’observais un instant la mer, laissant la brise légère caresser mon visage et faire onduler ma longue chevelure de jais, en regardant l’horizon. A ma gauche un magnifique navire avait mouillé l’ancre et des matelots s’affairaient à décharger de la marchandise, sous les ordres d’une femme qui devait être le quartier maître de l’équipage. La mer était calme et les cliquetis des vagues venant lécher la coque de l’embarcation, avaient quelque chose d’apaisant. Je restais là un moment à m’émerveiller devant l’immensité de l’horizon qui s’offrait à moi, avant de me retourner et de reprendre ma route, repérant du coin de l’œil mes deux poursuivants restés au bout du quai derrière des caisses de marchandises. Que pouvaient ils bien me vouloir? Je souriais en coin en passant près d’eux et continuais mon chemin. Je baladais ces nigauds depuis déjà un bon moment maintenant et eux continuaient de me suivre le plus discrètement possible. Je remontais les escaliers tranquillement à présent me dirigeant doucement vers la sortie de la ville. Le soleil commençait légèrement à décliner à l’horizon, lançant ses derniers rayons orangés sur la mer. J’allais enfin bientôt savoir ce qu’ils voulaient et eux risquaient d’avoir une belle surprise... je passais finalement la grande porte d’Hurlevent et m’enfonçais dans la forêt tout en suivant le petit sentier accélérant le pas. Derrière , je pouvais entendre leurs pas accélérer au même rythme . Je me mettais ensuite à courir quittant le sentier pour m’enfoncer plus profondément dans la forêt, toujours suivie comme mon ombre par ces deux gaillards. Une fois rendue assez loin de la ville et de toute civilisation je me retournais vivement , dagues en mains .
« - Pourquoi me suivez vous?!
Demandais je à ces hommes qui me faisaient à présent face un couteau à la main .
- T’as tué Jurgen et t’as empoché une belle prime on t’as vue! Tu vas nous donner ta bourse et tout se passera bien!
M’ordonnait le premier .
- Ouais t’auras pas de bobo si tu nous donne ce qu’on veut ma belle!
Ajoutait le deuxième . Je souriais en regardant ces deux crétins qui venaient de tomber dans mon piège .
- Oh? Vraiment ? Et cela ne vous étonne pas que je me sois écarté de la ville à ce point pour savoir ce que vous me vouliez ?
Leur demandais je narquoise.
J’aurais très bien pu rester en ville?
- Et alors? Si t’es stupide on y peut rien ! Tu nous facilite la tâche on va pas se plaindre .
Me rétorquait l’un d’eux en riant . De mon côté je secouais lentement la tête en soupirant . Comment Azeroth avait pu enfanter deux idiots pareil...
- Et bien vous ne me laissez pas le choix...
Alors que mon regard commençait à s’éclairer d’une lueur jaune et que mon visage commençait à se déformer, je pouvais voir une certaine crainte naître dans le regard des deux brigands . Mon corps changeait peu à peu , mes dents s’allongeaient devenant peu à peu des crocs , mes mains devenaient griffues et ma chevelure de jais laissait place à des poils sur mon visage. Les deux hommes reculaient doucement leur couteau toujours en main tremblants.
- Bon on va te ... te laisser finalement ... Oublies que tu nous as vu et... on t’oublies aussi ça marche?
Balbutiait le premier toujours en reculant doucement .
- Ouais ... On plaisantait hein? Pas la peine de s’énerver ...
Ajoutait le deuxième. Je me redressais sous ma forme Lupine , un sourire carnassier et de ma voix rauque habituelle quand je laissais ressortir ma véritable nature, je répondais tout en m’avançant tel un prédateur vers eux .
- Je ne crois pas non... Et puis... vous connaissez mon petit secret à présent... »
Dans un grognement bestial je me jetais sur le premier, le désarmant d’un coup de dague facilement, la peur lui ayant sûrement fait perdre ses moyens , puis le saisissait de mes griffes puissantes avant de lui planter mes crocs dans la gorge. Il fut comme prit de spasmes alors que sa vie le quittait peu à peu...
Je lâchais ma première victime, mes babines retroussées, du sang dégoulinant de ma gueule , mon regard scintillant se posant sur le second homme qui avait lâché son couteau et partait à toutes jambes terrorisé .
« - Au secours!!!
Criait il. Mais à cette distance, personne ne pouvait l’entendre... je faisais faire un demi tour dans ma main à ma dague, la tenant par la lame , et d’un geste vif , l’envoyais dans sa direction. La dague tournoya, tournoya , tournoya, jusqu’à venir se planter dans sa cuisse. Il tomba au sol sur le ventre dans un râle de douleur et se mit à ramper pour sa vie.
S’il vous plaît ... je ne dirais rien promis... »
m’implorait il en pleine souffrance, alors que je m’approchais lentement dans un grognement animal de ce pathétique bandit qui, il y a quelques minutes encore me menaçait. Je posais ma patte sur son dos à présent l’empêchant d’aller plus loin alors qu’il pleurait comme une fillette apeurée à présent. Plaqué au sol , la tête dans la boue , il continuait à m’implorer de lui laisser la vie sauve alors qu’une fine pluie commençait à tomber . Quelques gouttes vinrent mouiller peu à peu le sol de la forêt, puis plusieurs et de plus en plus fort . Je rapprochais mon museau de son visage . Il pouvait sentir mon souffle bestial sur sa nuque . Mon regard posé sur lui . Lentement ma mâchoire s’ouvrait au niveau de sa nuque et un filet de bave venait s’écraser sur sa joue déjà humide de pluie et de larmes . Encore un petit grognement , puis ... un craquement. Ma mâchoire s’était refermée et telle une branche de bois sec, je venais de briser sa nuque...
Je récupérais ma dague toujours plantée dans sa cuisse et l’essuyait sur son cadavre avant de la remettre à ma ceinture . Je cachais ensuite les corps dans un large buisson puis reprenait ma forme humaine. Je rentrais ensuite à Hurlevent pour rejoindre l’auberge, profitant du chemin du retour pour récupérer quelques feuillargents. Si jamais on me posait des questions , je pourrais toujours dire que j’étais partie faire une petite cueillette nocturne ...
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
L’heure était venue pour moi de quitter le confort que m’offrais Hurlevent . Je n’aimais pas vraiment rester trop longtemps au même endroit , et je commençais à avoir trop de cadavres à mon compte. Surtout que les deux derniers ne m’avaient rien rapporté...
Vêtements après vêtements, je rangeais mon sac, puis une fois mes dagues remises dans leurs fourreaux, je passais payer la tenancière de l’auberge et partais.
Pour quelle destination? Je ne le savais pas encore. Peut être retourner à Gilnéas ? Ou bien encore aller soutenir les troupes sur le front? Je pourrais sans doute leur être utile comme espionne par exemple? Je passais les immenses portes de la cité sous le regard des gardes , mon sac sur le dos . Je marchais sur le sentier sans réel but, cherchant surtout à m’isoler un peu de l’animation d’Hurlevent . Un instant je me retournais pour observer une dernière fois la magnificence de cette ville et de ses remparts avant de me remettre en route. Être Worgen c’était être seule. Et avec le temps je m’y étais habituée, même si parfois cela me pesait. J’avais décidé de rejoindre un front, et de vendre mes compétences. Ce serait sûrement une tâche difficile, mais là bas je savais qu’une aide serait toujours acceptée. Je marchais ainsi des jours durant, alternant chasse pour me nourrir et repos, faisant des haltes régulières afin de ne pas m’épuiser inutilement. Personne ne m’attendais je n’avais donc pas à me hâter . Bientôt je rejoignais la frontière. Perchée sur une haute colline, je regardais l’horizon à la recherche d’un camp ou d’un quelconque panache de fumée au loin. Rien pour le moment... je ne m’étais sans doute pas assez enfoncée dans la zone pour apercevoir quoi que ce soit. Le terrain en contrebas était plutôt dégagé et à découvert. Un fin goulet propice à une embuscade en face de moi surmonté de deux plateaux, et de la rocaille à perte de vue autour. A ma gauche un terrain plat et dégagé , traversé par ce qui ressemblait à une rivière de mon point d’observation. Choix difficile pour moi. Le goulet me paraissait une bonne option à condition de ne pas tomber dans une embuscade en route, et le passage à gauche était bien trop à découvert, mais semblait plus sûr ...
J’optais finalement pour le goulet. Empruntant prudemment l’étroit défilé, aux aguets, je traversais finalement sans encombres et débouchais sur une plaine . Une plaine qui avait dû être le théâtre d’une farouche bataille, puisque de nombreux corps étaient encore allongés dévorés par des charognards. Lances, haches et boucliers jonchaient le sol auprès des cadavres . Ça et là des condors et des corbeaux poussant de petits cris faisaient un véritable festins.
J’avançais lentement alors qu’un léger vent balayait cette plaine morbide. Pas un seul survivant. Que ce soit des orques ou des humains , rien ne bougeait. L’odeur de la chair putréfiée me brûlait les narines. Où pouvaient bien se trouver les troupes de l’Alliance? J’espérais qu’elles ne soient pas toutes ici, et surtout j’espérais ne pas tomber sur un régiment ennemi...
Soudain, j’aperçus au loin comme une petite fumerolle qui s’élevait vers le ciel. J’étais encore bien loin, mais avec un peu de chance, ce panache de fumée me mènerai à ce que je recherchais. Alors que j’avançais toujours dans la direction de ce que je pensais être un campement, un grognement sourd sur la droite ,attira mon attention. Posant mes mains sur mes dagues , je tournais la tête .
Deux énormes orques montés sur des loups de guerre m’observaient. Sûrement des éclaireurs . C’était bien ma veine...
lentement je reculais alors que l’un d’eux dégaina sa hache et la pointa dans ma direction dans un hurlement à glacer le sang , alors que les deux loups s’élançaient vers moi. Je préférais la fuite au combat . Je n’avais aucune chance de venir à bout seule de deux de ces mastodontes de toute façon .
Prenant mes jambes à mon cou , je me mettais à courir aussi vite que possible . Je n’ai jamais été aussi heureuse d’être une Worgen qu’en ce jour là... je courais bien plus vite qu’un simple humain, mais pas assez pour distancer les loups... ils arrivèrent bien vite à mon niveau l’un a ma gauche , l’autre à ma droite . J’évitais un premier coup de hache en me penchant pendant ma course, mais prenait un coup de bottes ferrée sur le flanc qui me fit trébucher et rouler au sol . J’avais le souffle coupé et une vive douleur au niveau de ma côte. Elle était sans doute cassée . Je me remettais sur mes pattes alors que mes deux assaillants m’avaient dépassé et que leurs montures dérapaient sur la terre dans un nuage de poussière pour me faire a nouveau face , babines retroussées . L’un des orques parlait à son compère. Je ne comprenais pas ce qu’il disait mais une chose était sûre , il parlait de moi . D’un geste vif je lançais une de mes dagues qui vint se planter dans son épaule. Il me lança un regard emplit de haine , avant de la retirer de son épaule et de se jeter sur moi en hurlant. Je n’y croyais pas . Il avait forcément ressentit la douleur, mais pas autant que je ne l’aurais espéré. A présent, il ne me restait qu’une dague et un orque enragé qui me fonçait dessus armé d’une énorme hache et monté sur un gigantesque loup. Je me préparais à tenter d’esquiver la charge au dernier moment quand une lance vint transpercer l’orque au niveau du torse, le faisant tomber de sa monture qui prit la fuite. S’étouffant dans son propre sang , l’orque agonisait pendant que son compère chargeait dans ma direction à son tour . Je ne comprenais pas ce qu’il se passait , jusqu’à ce que j’entende des hennissements et des sabots battants le sol derrière moi ainsi que des cris que cette fois je comprenais.
- Pour l’Alliannnccceee!!!
Je ne prenais pas le temps de me retourner. Mon assaillant arrivait et je devais me défendre . D’un mouvement rapide, je sautais sur le côté esquivant la charge tout en plantant ma dague dans la gorge de la monture. L’orque roula au sol , se relevant bien vite hache et bouclier en main , rugissant de rage. Sous cet angle , je voyais clairement arriver la cavalerie à présent . Une belle formation en fer de lance d’une dizaine d’hommes . Ils seraient bientôt là. Je devais tenir, mais je n’avais plus que mes griffes et mes crocs face au cuir solide de l’orque, sa hache et son bouclier. Haletante, je me préparais à
L’assaut. Mon adversaire éructait de rage et commençait à courir sur moi. La charge fut violente. Il bloqua mon coup de griffes de son bouclier avant de me percuter à pleine vitesse avec son épaule. J’étais projeté en arrière , tombant au sol lourdement. J’étais sonnée et je voyais trouble tant le choc avait été puissant. Je distinguais la hache levée du peau verte au dessus de moi. Au moment ou il abaissa sa hache, un homme de corpulence imposante passa à cheval à côté de moi et sauta sur l’orque. Les deux roulèrent au sol, se relevant face à face. Les autres cavaliers firent une sorte de ronde avec leurs chevaux nous encerclants leur épée à la main.
« -Laissez le moi!
Aboyait l’homme face au peau verte pendant que le reste de la troupe continuait leur ronde en répondant comme un seul homme.
-A vos ordres Caporal!
Le Caporal , un homme de forte stature , portait une moustache et des cheveux longs tombant sur ses épaules . Il tenait une énorme épée en main droite et une dague en main gauche . J’étais légèrement hébétée par le choc encore et je ne comprenais pas pourquoi cet homme tenait absolument à vaincre en duel cet adversaire colossal . Je restais au sol regardant le combat, et il fut rapide ... L’orque lança une première attaque avec sa hache qu’il para avec son épée , tournant sur lui même, il contre attaqua de sa dague qui fut bloquée par le bouclier. Refaisant un mouvement de rotation dans l’autre sens , il abattait son épée au niveau du torse du peau verte dans un geste circulaire parfait avant de finir par un coup de dague au niveau de sa gorge . L’orque tomba à genoux dans une gerbe de sang , lâchant sa hache et son bouclier avant que le Caporal n’envoie un nouveau coup d’épée faisant tomber sa tête . Les cavaliers arrêtèrent leur ronde et pointèrent leurs épées sur moi. Je levais les mains en signe de reddition et reprenais forme humaine .
- Qu’est ce que tu fais ici Worgen?
Me demanda le Caporal de sa voix grave et impérative
- Je... J’étais venue pour aider l’Alliance...
Balbutiais-je un peu penaude. Il se dirigea vers la monture morte et retira la dague de sa gorge l’observant un instant avant de me la rendre en la tenant par la pointe. Il éclata ensuite d’un rire gras .
- Tu voulais nous aider avec ton cure-dent ?! Cependant je salue ton courage !
À la remarque de leur supérieur, les hommes éclatèrent tous de rire à leur tour.
- Je pensais plutôt à des missions d’espionnage... Je sais me faire discrète .
- Ouais ben on verra ça. Je suis le Caporal Dirk Burton et ces gars là sont tout ce qu’il reste de mon bataillon. T’as eu affaire à des éclaireurs . Faut pas qu’on traine ici le gros des troupes pourrait bien arriver derrière .
À ces mots, Dirk remontait à cheval et me tendait la main pour m’aider à monter à mon tour.
-On t’emmène au campement avec nous . A moins que tu préfères attendre les troupes peaux vertes ici avec tes cures-dents ?
Visiblement le Caporal maîtrisait la dérision , mais sur le moment je n’avais pas la tête à rire. Je prenais sa main et montais derrière lui sur son cheval.
-Fer de lance!
Ordonna t’il avant de se mettre en route.
Lewena Hurlenuit
Re: Lewena Hurlenuit
Nous chevauchions ainsi plusieurs heures durant, dans ce paysage dévasté par la guerre et les batailles . Le Caporal n’était pas spécialement causant pendant le trajet devant nous mener au campement, cependant il se décidait à rompre enfin ce silence pesant.
« - On va bientôt apercevoir l’avant poste. Au fait ... c’est quoi ton nom?
- Lewena . Lewena Hurlenuit...
Lui répondais je. En temps normal je ne lui aurais pas donné mon vrai nom, mais ici à quoi bon mentir sur mon identité ? Il connaissait ce que je m’évertuais à cacher à tout le monde de toute façon .
-Ça sonne pas vraiment humain ça..
Remarqua t’il
- C’est mon nom de chasseuse de primes... Mon vrai nom est ... Rose Swanson...
Rose Swanson... Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas prononcé ce nom... Je restais silencieuse un moment à me rappeler le passé et le jour de cette attaque de Worgen me revint de plein fouet dans mon esprit .
- Une chasseuse de primes? T’avais jamais affronté un orc avant de venir ici pas vrai?
Dit il en éclatant d’un rire gras. Moi dans son dos je secouais la tête avant de répondre .
- Non en effet..
- Et bien comme tu as pu le constater, ici c’est pas tes cure-dents qui te sauveront. Les orcs ont la peau dure et épaisse et a moins d’arriver à leur planter ta dague dans la gorge, t’auras aucune chance ! Et faudrait déjà que tu saches te battre correctement ! Bref ce que j’essaye de t’expliquer c’est que t’auras pas ta place ici . On a pas le temps d’entraîner des débutants à devenir des vétérans et les exercices ici se font pas avec des épées d’entraînement émoussées et des jeunes recrues. En face t’auras des orcs rompus à l’art du combat avec de vraies haches capables de te trancher en deux sur toute la hauteur et capable de broyer le crâne d’un homme d’une seule main!
Les paroles de Dirk Burton venaient me frapper de plein fouet à chaque phrase qui sortait de sa bouche.Comme une rafale de coup de couteaux que j’aurais prise sans pouvoir riposter ... Je ne savais même pas quoi répondre. Moi qui, généralement avait une bonne répartie, j’étais comme hébétée par ce que je venais d’entendre. Sans doute avait il raison de toute façon. Et son exposé était de toute façon d’une réalité implacable sur un terrain que je ne connaissais pas . Je restais silencieuse, mes mains sur ses hanches. Bientôt les palissades du campement apparaissaient. De hautes palissades de bois pointues, avec sur le sommet des tours de garde entourant le camp, où des sentinelles armées d’arcs montaient la garde et regardaient l’horizon. Nous passions les lourdes portes au pas. Un feu brûlait au milieu du camp, et des tentes étaient plantées un peu partout. La petite escouade se stoppa près du feu, mettant pied à terre . Le Caporal me fit descendre avant de descendre à son tour de cheval. Un des soldats venait récupérer son cheval et le menait un peu plus loin vers une auge remplie d’eau où il pourrait se désaltérer.
- On va là bas.
Disait Dirk en me pointant une grande tente du doigt isolée des autres où se trouvaient deux sentinelles rehaussée de bannières de la légion . Ce devait être la tente de commandement. Sans un mot , je suivais le Caporal jusqu’à la tente ou un homme de forte stature , les tempes grisonnantes, appuyé sur une table où trônait de petite figurines de bois sur une carte. Il releva la tête à notre entrée .
- Lieutenant ...
-Caporal. Content de vous revoir en un seul morceau! Comment s’est passée la mission.
- Et bien... l’ennemi était supérieur en nombre et les pertes ont été lourdes, mais nous avons arraché la victoire.
- Combien ?
- Une dizaine tout au plus...
- Une dizaine d’hommes pour une victoire ce ne sont pas de lourdes pertes Caporal.
- Une dizaine de survivants Lieutenant... Nous étions presque moitié moins que l’ennemi! Nous avons déjà eu de la chance de repousser les orcs!
Le ton montait du côté du Caporal. Le lieutenant lui, restait stoïque pour le moment.
- On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs Caporal... Cette victoire était importante et vous l’avez acquise dans la douleur mais vous avez par votre victoire héroïque ,sapé le moral de ces foutues peaux vertes!
- Lieutenant j’ai pu sauver à peine une dizaine d’hommes ! Pour moi ça n’a rien d’Héroïque!
Le Lieutenant tapa lourdement son poing sur la table ce qui eut pour effet de faire tomber la plupart des figurines présentes sur cette dernière . Je sursautais.
-Burton! C’est pour ça que vous êtes encore seulement Caporal! Vous êtes un très bon soldat mais vous oubliez trop souvent à qui vous vous adressez! Je commence à en avoir assez de vous reprendre à chaque fois! La prochaine fois je vous mets aux fers!
Dirk serra la mâchoire et les poings et se tue. Le lieutenant posa enfin son regard sur moi.
- Et elle qui est ce?!
demandait il en me désignant du menton.
- Une chasseuse de prime qui cherchait les troupes de l’Alliance pour aider. Elle était aux prises avec deux éclaireurs quand on l’a trouvé. Elle a dit s’appeler Rose Swanson.
Le supérieur de Dirk fit lentement le tour de sa table sans me lâcher du regard. Il s’approcha de moi, me toisant de toute sa hauteur. Je le suivais du regard un moment avant de baisser les yeux lorsqu’il fut juste devant moi.
-Rose Swanson hein?... les avez vous tué ces deux éclaireurs?
Je secouais la tête .
-Non Lieutenant ... Sans l’arrivée providentielle du Caporal Burton et de ses troupes, je serais sûrement morte à l’heure qu’il est...
- Donc vous voulez aider à quoi? Vous savez cuisiner? Avez vous des connaissances en soins? J’avoue ne pas vous voir sur le champ de bataille . Vous êtes maigrichonne, vous n’avez que la peau sur les os.
- Je sais cuisiner oui ... et avec les herbes adaptées je suis capable de créer des baumes pour panser les plaies . Mais en venant ici , je pensais plus à des missions d’espionnage...
Le Lieutenant tourna son regard vers Dirk un instant . Ce dernier secoua la tête doucement . Il reposa alors son regard sur moi, un sourire en coin.
- Caporal ! Équipez la décemment et rejoignez moi sur le terrain d’entraînement près des poteaux!
- Bien Lieutenant ...
Dirk après un salut militaire que j’imitais au mieux rapidement, se retourna et m’attrapa vivement par le bras pour sortir de la tente. Il avait une sacré poigne je devais le reconnaître ...
- Il à fallut que tu te propose comme espionne hein? Tu pouvais pas te cantonner à la cuisine ou aux soins? Et ben j’espère pour toi que tu sais mieux te servir d’une épée que de tes cure-dents la Worgen ... Parce que les prochaines heures risquent d’être douloureuses ...
Me dit il en me fusillant du regard. Un regard dur et implacable .
Suis moi maintenant !
M’ordonnait il en se dirigeant vers le râtelier d’armes plus loin. Je le suivais sans broncher . L’heure de faire mes preuves était venue semblait il...
Lewena Hurlenuit
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