[En pause][Alliance] Confrérie de Tyr

Vers les étoiles le brasier tendait ses tentacules purificatrices. Dans la campagne battait alors le chant de l'acier et le cri des mourants. Du hameau sordide il ne restait alors plus grand chose, comme englouti par la nuit. Les dépravés qui jusqu'à lors le peuplaient ne pouvaient avoir idée du sort qui leur avait été réservé, du détour tragique que le destin avait choisi de leur faire emprunter.

- Ô grand maître. Voici les sybarites arrangés à votre envie. Soupira le flagellant extatique.
- Et bien que le gibet soit dressé.

Une procession morbide de prêtres carmins et de chevaliers lugubres prit alors place aux quatre coins de la grande place. Un vieux fauteuil en chêne y fut également installé. Leur maître à tous vint alors y prendre place comme pour présider le massacre. Si ceux à sa suite pouvaient y trouver un certain plaisir, la vue de toute cette crasse le révulsait plus que toute autre chose. Dans la boue gisaient les coupables, pervers condamnés à la purification, qui suppliaient en de grands râles. Ils le dégouttaient. Il ferma les yeux un instant pour se régaler de la chaleur des rayons du feu sur son visage craquelé de cicatrices.
Ils étaient tous coupables oui, des raclures de la pire espèce qui s'étaient réfugiées très loin de l'autorité pour prospérer dans les ténèbres. Il y avait des sorcières, des assassins, des violeurs, des esclavagistes... De leurs mains horribles ils avaient bâti un taudis depuis lequel ils détroussaient les voyageurs. Certainement que certains devaient êtres moins coupables que d'autres, mais cela n'avait que peu d'importance. Après tout la corruption est une gale immonde qui peut se rependre aussi vite qu'une traînée de poudre... Il était trop tard pour sauver qui que ce soit.

- Le soleil va bientôt se lever. Qu'ils soient tous pendus.

Il ponctua ses mots d'un revers de la main puis les bottes des chevaliers se mirent à claquer contre les pavés. La potence avait été installée par quelques laquais fanatisés. De solides poteaux surmontés de quelques cordes déjà maintes fois éprouvées. Sans même le savoir les renégats étaient en train d'assister à un rituel des plus sacrés, une pratique propre à leurs bourreaux pour qui l'absolution des âmes revenait à l'un des desseins les plus divins confiés par la Lumière. Les prêtres sous leurs capuches récitaient des litanies fiévreuses soulignées par le clapotis sonore de l'averse. La horde de laquais, elle, scandait au rythme de la liturgie toutes sortes de malédictions à l'encontre des ennemis du Bien. Les chevaliers quant à eux n'avaient cure des lamentations de la masse indigente et la bousculait pour mieux l'arranger en une file unique.
Ils n'étaient plus beaucoup certes. Durant la première heure de la purge, beaucoup étaient morts en se battant pour leur vie. D'autres encore avaient essayé de prendre la fuite par la forêt. Mais tous ou presque furent rattrapés par les meutes de chiens. Les survivants étaient terrorisés, prostrés dans la boue, pendus par cinq à l'appel régulier des clercs.

Le craquement des maisonnettes sous le poids des flammes avait de quoi apaiser le cœur du grand maître. Il ne rouvrit pas les yeux tout de suite, plongé dans quelques songes merveilleux. La chaleur d'un foyer, l'étreinte d'une personne aimée, l'écho d'un passé révolu. C'était une quête difficile qui lui était confiée. A présent, il avait entraîné les siens au-delà du bien et du mal, là où coexistait L'Ordre et le Chaos. Leur dogme n'était pas celui d'une dévotion superflue vouée à une masse ingrate, il était celui d'une lutte millénaire entre la Lumière et l'Abysse.

- Ne les détestez pas mes frères. Ne les détestez pas mes sœurs. Ici bas, nous sommes tous des pêcheurs.

Humain : Davian Santor lui même était un produit de la race des Hommes. La colonne vertébrale de la Confrérie de Tyr se constitue de citoyens des royaumes de l'est, des humains poussés par leur dévotion envers la Lumière que l'on peut retrouver à la plupart des postes de l'organisation.

Nain : Hommes et Nains sont des amis de longue date. C'est bien les premiers humains de l'empire d'Arathor qui ont dévoilé la Lumière aux enfants de Khaz et depuis des générations ces derniers se sont évertués à consacrer leurs montagnes d'après le culte de la Lumière. Après les humains, les nains constituent l'effectif le plus important de la Confrérie, aussi bien Barbe-de-bronze que Sombrefer, voir plus rarement Marteau-hardi.

Haut-elfe : Tout comme les nains les rares hauts-elfes qui n'ont pas tournés le dos à l'Alliance sont de vieux amis de l'humanité. Très prisés pour leur potentiel magique, les missionnaires de la Confrérie s'épuisent chaque jour un peu plus à essayer d'attirer ces énigmatiques ensorceleurs dans le rang de la vertu.

Gnome : Chose rare, il peut arriver qu'un gnome se désintéresse du matérialisme inhérent à sa société pour s'en aller trouver le réconfort dans une pieuse existence. Bien qu'occupants principalement des professions de prêtres, il n'est pas incongru que dans sa quête de foi un gnome cherche à rejoindre la Confrérie de Tyr.

Elfe de la nuit : Les théologiens les plus chevronnés de la Confrérie peuvent éprouver une certaine sympathie pour le culte dédié à Elune. En effet par certains aspects leurs deux doctrines peuvent se rapprocher plus qu'il n'y parait. Néanmoins les prêtresses d'Elune elles craignent l'arrivée des missionnaires de la Foi Universelle car ces dernières savent très bien qu'ils n'aspirent qu'à endoctriner leurs ouailles pour les intégrer à leur propre foi.

Draeneï : Les chevaliers de la Foi Universelle considèrent avec une certaine admiration les redresseurs de torts de l'Exodar. Chaque nouvel initié converti parmi les draeneïs est considéré comme une grande bénédiction qui conservent à titre d'exception le droit de continuer de suivre en plus du credo santorien celui des Naarus.

Draeneï Sancteforge : Avec la mort de la Mère de la Lumière couplée à l'inaction de leur Grand Exarque, un certain nombre de guerriers de l'Armée de la Lumière ont pu se sentir délaissés par le seigneur Turalyon. Contrairement à ce dernier la Confrérie de Tyr répugne les elfes du vide et ne se laisse pas aveugler par les promesses des suppôts du vide. Sans surprise, un certain nombre à cherché à faire son intégration de par la proximité de leurs philosophies.

Worgen : Il est clair pour les quelques gilnéens partisans de la Confrérie que la malédiction worgen n'a rien de naturel et bien que la Lumière ne les blesses pas, ceux qui se sont perdus dans la sauvagerie que les habite n'ont rien à voir avec la vision de pureté exigée par Davian Santor. Dans ses rangs la Confrérie compte donc quelques worgens, mais toute transformation leur est strictement interdite.

Elfe du vide : Contrairement aux worgens les elfes du vide ne sont pas les victimes de leur malédiction, ils se sont précipités dans ses bras. La Confrérie de Tyr milite activement pour leur expulsion de l'Alliance et soutien régulièrement des organisations de troubles-faits qui cherchent à leur nuire. Pour les santoriens, cette race d'elfes vaut bien moins que des animaux et la seule rédemption possible serait au travers d'une confession suivie d'une purification par le feu libérateur.

-Note :
Dans un premier temps, merci d'avoir pris le temps de lire notre présentation provisoire. En effet celle-ci nous sert avant tout à introduire la guilde qui vit ses premiers balbutiements. Nous souhaitons nous laisser le temps de faire parler de nous, de recruter en toute tranquillité un noyau dur pour commencer à lancer nos intrigues au mois de janvier. D'ici là, les enjeux de la guilde seront clairement fixés avec lesquels suivra une véritable présentation agrémentée d'une mise en page conséquente.

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Voilà quelques jours déjà que le maître de la Confrérie avait prêté serment au roi ainsi que juré fidélité éternelle à l'église. Le seigneur Adar et ses prosélytes s'étaient peu à peu organisés en une chambre militante au dogme ferme, il était encore tôt dans leur histoire et leur Foi Universelle ne parvenait à intéresser guère plus que quelques mendiants des faubourgs. Ils pouvaient compter certes sur l'appui d'un chevalier vagabond, d'un nain qui avait tout perdu et même une prêtresse sans quête, mais tout ceci restait bien peu comparé aux autres factions vaillantes de l'église de la Lumière.

Pourtant le collège des évêques n'en avait que faire. La semaine suivante leur installation dans l'un des jardins laissé à l'abandon par le dépeuplement de Hurlevent, victime des derniers conflits, ces derniers s'étaient occupés de leur trouver une première mission, une première quête, aussi loin que pénible et dont personne ne voulait. Les sages guerriers de Tyr pouvaient s'y attendre à raison : leur fraternité de croisés-désœuvrés n'allait certainement pas impressionner l'église de si tôt et comme chacun ils allaient devoir faire leurs preuves.

Alors ils prirent la route pour la Marche de l'Ouest. Les rares aventuriers qui s'échinaient encore à en battre la brousse rapportaient la purification d'un cloaque puant, terreau fertile de dépravation, par quelques moines inconnus des archives de la cathédrale de la Lumière. Qui étaient ces gens ? A quoi aspiraient-ils ? Quels étaient leurs croyances ?
Le collège des évêques n'entendait pas vraiment laisser quelconque culte potentiellement hérétique émerger hors de tout contrôle. Bien que tenue secrète la trahison de certains de leurs plus éminents dirigeants avait marquée certains des hauts-clercs au fer rouge. Ni financé, ni permis d'être bâti, cette paroisse spontanée et indépendante était une provocation pour la ville.
Le temps des cérémonies était passé. A présent la Confrérie de Tyr allait devoir mériter sa place parmi les ordos militants ou périr en essayant. Il faudrait alors en apprendre plus sur ces moines et les ramener dans le giron de l'Eglise de la Lumière à défaut de démanteler leur office idole après idole.

Leur maigre procession se mit enfin en route au lever du soleil. Ils purent traverser la Marche de l'Ouest sans trop de difficulté, depuis la mise à mort de tous les lieutenants de la confrérie défias cette dernière avait éclatée en quelques bandes malfaisantes au travers du pays beaucoup trop insignifiantes pour représenter une menace sérieuse pour quelconque localité fortifiée que ce soit. Souvent, elles réglaient le problème elles-même en s'entre-tuant. Du même temps la couronne de Hurlevent avait récupérée ce qui lui revenait de droit, une bonne partie des contrées de la Marche était à nouveau patrouillé par les hommes d'armes du royaume tandis que les locaux chassés avaient réinvesti peu à peu leurs chaumières rénovées aux frais de la capitale ces dernières années. En revanche tout au sud la prudence était de mise, la région était restée sauvage et les maréchaux venus de Hurlevent peinaient à maintenir un semblant d'autorité sur les autochtones.

Mais malgré le péril ils parvinrent à trouver la paroisse énigmatique, Villeneuve, curieusement écrasée sous le soleil malgré la période de l'année. A ses portes badauds et gitans se pressaient pour recevoir l'aumône de curieux moines. Cachés derrière d'impressionnantes cagoules en cône, dont on ne distinguait que les yeux, ils distribuaient bien volontiers le peu de vivre qu'ils étaient parvenus à accumuler. Le hameau aujourd'hui restauré n'était pas supposé ouvrir ses portes aux voyageurs et pourtant les missionnaires de l'église parvinrent à y entrer, au grand ressentiment des quelques familles entrain de cuire au coeur des caravanes. On les fit patienter en vrac à l'ombre d'une auberge cassante, pleine à craquer de manants et malheureux, le temps que le mentor des pénitents -car c'était ainsi qu'ils s'étaient présentés- soit disposé à les recevoir.

Mais ci-et-là le complot se propageait. Certains des adeptes de Tyr étaient allés à la rencontre des locaux et l'un d'eux, un vieillard prêt à renier jusqu'à ses dieux pour un maigre sou, murmura dans l'oreille de l'une des aumônières l'attentat imminent de quelques bandits malavisés, rémanences de la menace rouge.
Il n'en fallut pas plus pour mettre les croisés en alerte. Aux fenêtres les curieux vinrent se suspendre, moqueurs et excités, la tension était montée d'un cran et la prise en tenaille de la chapelle du village par les enfants de Tyr n'allait pas arranger les choses. Adar Krauss, leur maître, somma une première fois au chef des pénitents de sortir. La seconde fois il fit serment de mettre le feu au couvent tout entier si il n'obtenait pas réponse. Mais il n'eut fort heureusement pas à se répéter car leur maître à eux vint finalement à lui.

Il y avait des malades sur la colline un peu plus loin, quelques mourants venus de tout le Sud du pays et que les Pénitents s'étaient jurés de guérir. Mis en quarantaine d'après les conseils d'une haute-elfe autodidacte venue leur redonner un peu d'espoir, cette dernière s'était épuisée à intéresser les missionnés de l'Eglise à sa cause mais leurs propres prêtres restaient méfiants : certains des Pénitents semblaient prier quelques idoles représentants Abbendis l'Hérétique et l'atmosphère de mysticisme innocent dans lequel baignait Villeneuve ne leur inspirait rien de bon.
Le maître des pénitents fut prié de s'expliquer mais il n'en eut pas le temps. Du moindre coin d'ombre au travers du village se mit à ramper d'horribles cultistes aux masques à franges rapidement rejoins par une bonne partie des mendiants galvanisés par des promesses de délivrance.