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Message  Anduïn de Grapeshire Mar 30 Déc 2008, 23:17

Il s'était mit à neiger dans les forêts des Grisonnes. Les vents glaciales venus du Nord-ouest balayaient les vastes étendues forestières. Au milieu de l'obscurité et de la pluie verglaçante progressait une petite expédition, des soldats de l'Alliance escortant deux chariots. Chacun des soldats progressait avec difficulté, se protégeait le visage avec ce qui pouvait faire officier de foulard, de masque, de cagoule. L'acier des heaumes ne conservait nullement la chaleur.
Celà faisait plusieurs heures que le convoi roulait sur cette piste d'altitude et la tempête soudaine ne suffisait pas à geler les nerfs surexcités des soldats.

Une jeune femme marchait péniblement, essayant de ne pas s'effondrer dans la neige, essayant de ne pas succomber à la fatigue et le découragement. Sa gracieuse chevelure blonde dépassait de son casque et elle ne parvenait pas à masquer totalement son visage avec la fourrure de Brochepelle qu'elle portait sur le dos. Elle fut la première à rompre le silence dans ces ténèbres glaciales.

-Quand arriverons-nous ? C'est encore loin ?
-Aucune idée gamine ! Répondit le fantassin devant elle.
-Mais vous faîtes ce chemin toute les semaines non ?
-Ouais mais c'est la première fois que je vois autant de neige dans le secteur !

Ils étaient presque obligés de hurler tellement le vent couvrait le son de leurs voix. Le gel envahissait chaque parcelle de leurs corps. Combien de temps celà allait-il durer ?

-Ils ne vous ont pas habitué au froid à Hurlevent ? Railla le soldat devant. Qu'est ce qu'une gamine comme toi vient faire dans le nord ! Tu seras plus utile à patrouiller devant la cathédrale !

En effet, la jeune femme portait l'insigne de la Garde de Hurlevent.

-Je ne suis que réserviste dans la garde ! J'ai reçu l'ordre de renforcer les troupes des Grisonnes !
-Et pourquoi toi ?
-Je connais Gryan Roidemantel ! J'ai été milicienne du peuple en Westfall y'a quelques temps ! Je ne fais que rejoindre les miens, mes amis !
-Aaaah très émouvant ! Mais sache que ce qui nous attend ici c'est autre chose qu'un tas de défias ! Arch !

Le soldat venait de se prendre une branche cassée sur le sommet du casque. La branche givrée avait cédée sous le poids de la neige.

-Faîtes attention soldats !!!! Les arbres risquent de nous tomber dessus !

Quelques instants plus tard, un cavalier surgit de l'opacité du brouillard venteux pour venir se placer devant le chef de convoi, près de la jeune femme et du soldat qui discutaient.

-Enfin je vous trouve ! Vous devez renoncer ! Faîtes demi-tour la neige est trop épaisse plus loin les chariots ne passeront jamais ! S'écriait-il. Le chef de convoi rétorqua.
-J'ai des ordres ! Nous devons ravitailler la brigade de la Marche de l'Ouest ! Et par cette tempête c'est d'autant plus necessaire.
-C'est impossible sergent ! La passe de Vordrassil est coupée ! La neige bloque tout ! Et de nombreux arbres sont tombés ! Si vous parvenez à passer les chariots au-dessus des troncs qui bloquent le route, leurs roues vont s'enliser dans la neige ! Vous perdrez la cargaison et c'est inutile ! Faîtes demi-tour et rejoignez Fort Hardivar !
-Il n'y a plus personne à Hardivar ! Le Capitaine Adams a ordonné le repli des forces sur son donjon ! Il y'a eut des avalanches à flanc de montagnes qui ont menacé Hardivar !
-Et bien raison de plus ! Aller je vous accompagne !

Le convoi fit alors demi-tour pour rejoindre le fort de la Garde de l'Ouest dans le secteur du Fjord Hurlant. Le vent redoublait de force et la neige tombait toujours plus fort. Le convoi avançait toujours plus lentement mais les soldats avaient comprit qu'ils seraient tous prit au piège si ils ne sortaient pas d'ici.

-Non attendez !

Le chef de convoi avait stoppé les manoeuvres, le convoi qui avait commençait l'ascension du col stoppa net.

-Quoi ! On n'a pas de temps à perdre Sergent !
-On ne passera jamais par le col ! On a déjà eut du mal ce matin à passer dans le neige et la pente est plus grande de ce côté ! La neige doit déjà bloquer le col de Givrelame !
-Vous avez raison... c'est un risque, alors que faisons-nous ?
-On va sur le Gîte Ambrepin ! On gagnera le donjon de la Garde de l'Ouest par l'Ouest.

Et le convoi fit à nouveau demi-tour et fit route vers l'ouest.

-Vous n'avez pas l'air habitués par le climat polaire vous non plus, ironisa la jeune femme à son tour en direction de son railleur.
-C'est la première fois qu'il neige autant depuis que nous sommes arrivés. Ca craint, nous étions le dernier convoi ! Avec cette tempête la brigade aux Grisonnes ne tiendra pas longtemps sans ravitaillement.
-Génial...

Rala Molsen avait vu pour la première fois de sa vie un flocon de neige à son arrivée au port Valgarde. Il avait commençait à neiger très tôt au Fjord Hurlant. Si la neige était tombée sans cesse depuis son arrivée, c'était au départ du convoi vers la brigade de la Marche de l'Ouest que la douce chute de neige s'était transformée en tempête glaciale. Les flocons semblaient s'être changés en cristaux de glace, fouettant les visages, parfois faisant saigner les yeux. Et elle pensait à son enfance, sa jeunesse, ses bons moments passés dans ses champs du Westfall, et son soleil, et son climat tempéré océanique. Quand il pleuvait, la pluie était chaude, vivifiante. On sortait avec plaisir s'asperger le visage......

-Halte !

le chariot s'était enfoncé dans plus d'un mètre de neige. La roue avait totalement disparue.

-Poussez le chariot vite ! Poussez-le avant qu'on ne reste bloquer !

Rala avait surgit de sa somnolence et s'était exécutée comme les autres fantassins. Il fallait dégager le chariot.

-Je ne.... pensais pas... qu'il y'avait autant de neige sous nos pieds ! Cria le soldat railleur.
-Le poids du chariot a fait s'affaisser la neige ! Elle est fine et fragile encore ! Faîtes attention !

Rala avait de la neige jusqu'aux genoux, et elle sentait s'enfoncer davantage encore à force de pousser le chariot. Mais même une demi-douzaine de fantassins ne suffisaient pas à le sortir de là.

-Abandonnez le chariot ! Laissez tomber c'est trop tard ! Hurla le cavalier. Prenez les vivres, la nourriture ! Prenez-en un peu chacun et partons d'ici !
-Et les armes et les munitions ?
-Laissez tomber j'ai dit ! Vite il nous faut gagner le gîte Ambrepin avant qu'il ne soit trop tard.


***********************************************************************

Le Brise-Ciel croisait au dessus de la Vallée de l'Espoir Perdue. Une épaisse couche de neige recouvrait le pont et la neige tombait encore et encore. Plusieurs chevaliers de la Mort se tenaient près de Thassarian. Ils regardaient à l'avant du vaisseau de l'Alliance qui avançait pratiquement à l'aveuglette.

Parmi les chevaliers de la Lame d'Ebène, une draenette portant le tabard de la Rose Noire s'était faufilée plus à l'arrière du pont à la rencontre d'un chevaucheur de griffon squelette qui venait d'arriver.

-Raenda ! J'ai les nouvelles que vous attendiez !
-Super ! Répondit avec aigreur la nommée Raenda. Si ce sont les nouvelles que j'attend je vais pouvoir aller demander un susucre à Cordana et pour une fois elle pourrait accepter de me donner ses restes...
-Vous dîtes ?
-Laisses tomber petit.

Raenda l'érédar ouvrit la lettre en toile tissée et lut son contenu.

-Vous avez fait vite ! C'est le rapport que je n'attendais pas avant deux jours !
-J'ai profité des vents de haute altitude pour venir plus vite... ces squelettes volent vite.
-Gné ?
-Bref quelles sont les ordres maintenant ?
-Ca dit qu'une troupe de trolls mort-vivants sont partis de Zul'Drak avec des nécromanciens vers les Grisonnes... je n'en vois pas l'intérêt.
-Toute la région est bloquée par une tempête. peut-être veulent-ils profiter de la détresse des forces de la Horde et de l'Alliance sur place pour...
-Tout Northrend est prit dans le froid et la tempête ! On appelle ça l'Hiver ! Pendant que les gosses jouent sous la neige à Dalaran et font de la luge sur les toits de la citadelle violette, les troupes armées sont paralysées dans les donjons et prient leur Lumière pour que la neige ne recouvre pas complètement les forts....
-Vous êtes sérieuse ?
-Vous avez déjà passé un Hiver en Northrend ?
-Eeeeeeuh non...
-Et bien vous allez voir, Dun Morogh à côté c'est Tanaris ! Bon concernant cette troupe du Fléau qui prend le risque de se déplacer malgré la tempête c'est inquiétant. On y va !
-Vous n'avez pas peur d'être prise dans la tempête ?
-Nous sommes des chevaliers de la Mort ! Nous ne sommes pas aussi faibles que les esclavillons de l'Alliance et de la Horde ! Je préviens Thassarian et j'envois un message à ma Apathie de chef et on décolle...

[A suivre]

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Message  Anduïn de Grapeshire Mer 31 Déc 2008, 00:01

L'escadron volait à moyenne altitude, malgré la neige, le vent de face et le brouillard, chacun des pilotes de griffon squelette voyait très loin grâce aux lunettes.

-Faudra que je remercie ce gnome ! Ces binocles de vision sont remarquables !

Grâce à ces fameuses binocles, les chevaucheurs voyaient loin. Actuellement ils volaient non loin au-dessus de l'Avant-Garde d'Argent. Soudain Raenda s'écria :

-Yoooouhoooooouuuu Tarpanouchet !!!!!! Yoooouhooooou mon p'tit duc !!!!!!
-??
-???
-??????
-Quoi ? Je fais coucou à un copain !

Après ce court épisode déplorable trahissant la bêtise de la meneuse de l'escadrille squelette, le voyage se déroula sans incident majeur. Ils purent éviter les arbres géants de cristal, ainsi que les nécropoles qui planaient toujours au-dessus des ruines de Zul'Drak.

***********************************************************************************

La nuit était tombée. La neige et le vent frappaient avec toujours plus de force et d'impétuosité. Le convoi avait été forcé dans la soirée d'abandonner le second chariot aux éléments, celui-ci s'étant enliser totalement au sud de Vordrassil. La troupe gelée et désespérée s'était réfugiée à l'ombre de plusieurs arbres qui avaient perdus toutes leurs branches. Mais au moins, ils masquaient un peu le vent quand on se plaçait correctement. Sans tente, peu de vivres, chaque soldat pensait à la mort. C'était inévitable.

-Je n'aurais jamais pensé mourir comme ça, dit un des soldats, dont la voix tremblait à cause du givre qui semblait s'être accumulé dans ses cordes vocales.
-Pourquoi ? Tu croyais mourir comment ?
-Au combat... Comme tout le monde. mais non au lieu de ça je vais crever de froid loin de tout.
-Si tu veux je peux te briser la nuque pour aller plus vite !
-Fermez-là soldats ! Economisez vos forces ! Dormez ceux qui prennent la deuxième partie de la nuit, et collez-vous les uns aux autres ! Gardez la chaleur autant que possible.

Rala était repliée sur elle-même, elle avait passée sa cape et sa fourrure sur elle, sa tête et ses jambes. Essayant de garder le peu de chaleur qu'il pouvait lui rester.

-MOLSEN ! Pourquoi vous êtes toute seule ! Allez vous coller à vos camarades ! Vous voulez mourir de froid ?!
-Alors dîtes aux pervers d'arrêter d'essayer de me toucher les seins et les fesses pour me réchauffer ça ne marche pas !
-MOLSEN ! Cessez de faire votre difficile ! Allez !

Rala murmura une insulte vulgaire avant de se blottir contre le soldat avec qui elle avait parlé dans la journée.

-Si tu veux je veux bien te réchauffer en te prêtant ma fourrure, mais en échange il faudra bien que tu te colle à moi, et que tu sois gentille hein....
-Ouais super..... Sans toi je suis foutue c'est ça ?
-C'est ça ! Alors ?
-Fais pas chier Harold, je me débrouille très bien avec ce que j'ai....
-Pourquoi t'es aussi méfiante ? Tu sais l'amour c'est le meilleur moyen de se réchauffer dans ces conditions.
-Se réchauffer ? t'as juste avant de te vider les hormones et de soulager la bosse que ton armure n'arrive pas à cacher.
-Alleeeeeer fais pas ta gamine !
-Mais lâches-moi ! je ne servirai pas de radiateur à tout le convoi non plus !

*crac*

-Qu'est ce que...
-Jonhson ! Miller ! Allez voir ça n'est pas loin..... Et revenez, ne vous perdez pas de vue. Prenez cette corde, elle est assez longue pour balayer la zone et vous éviterez de vous perdre.

Le cavalier qui avait prit le commandement attacha un bout de la corde à l'arbre et l'autre bout à l'un des deux soldats. Puis les deux malchanceux s'éloignèrent à taton, l'épée brandie.

-Tu sais Rala, tu es vraiment très jolie...
-Roooh arrêtes d'essayer c'est lourd...
-Nan sans rire, tu es magnifique, je craquerai presque pour toi dans d'autres conditions.
-C'est gentil mais non...
-Aller quoi ! On va surement mourir très bientôt ! Alors quoi on le fait une dernière fois ! Histoire de partir la conscience tranquille !
-Les bourses vides pour toi plutôt...
-Alors ? Alors ?
-Tsss vous les soldats et la délicatesse ça fait cinq.
-...

Rala regarda quelques instants le soldat Harold, elle sentait qu'elle ne pourrait pas y échapper. Et puis bon si ça peut réchauffer alors pourquoi pas...

-Je n'y échapperai pas à ce que je vois...

Un cri strident fendit la nuit et le vent. Deux hurlements distincts résonnèrent ainsi qu'un bruit de lame qu'on abat sur de la chair.

-Quoique....... murmura Rala.
-Jonhson ! Miller !

Mais c'était trop de tensions d'un seul coup, la corde se coupa et fut emportée dans la nuit. Les autres soldats paniquèrent et poussèrent des cris en se levant.

-C'est le Fléau ! c'est le Fléau !
-Partons !
-Nooooooooon !

Tous partirent en courant dans des directions différentes. Rala tenta de suivre le sergent, chef du convoi mais celui-ci semblait avoir plus de facilité à courir dans la neige sans trop s'enfoncer et il disparut derrières les troncs d'arbres. Rala continua de courir à travers la forêt. Elle était toute seule désormais. Elle ne savait plus où aller. L'obscurité frappa avec plus de force que maintenant elle n'avait plus de torche. Et le silence, seulement rompue par l'ambiance de vent glaciale. Elle n'avait pour le moment plus froid, la peur restait un étonnant stimulant.

Elle courut ainsi pendant près d'une demi-heure avant de s'arrêter, totalement épuisée. Elle s'effondra dans la neige et se mit à pleurer. Elle regrettait même les avances indélicates de Harold, au moins là-bas elle pensait être en sécurité. Elle finit par se relever, et avança dans al forêt des Grisonnes. Il n'y avait rien d'autre que des troncs d'arbres vierges de toutes branches, surgissant d'une couche lisse de neige, sans cesse renforcée par les flocons qui tombaient.

Le vent avait finit par tomber. Désormais les flocons tombaient doucement, sans bruit.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH *schlink*

Rala sursauta. Elle marcha plus vite, se demandant qui était tombé. Et se demandant surtout à quel moment viendrait son tour. Instinctivement elle porta sa main sur son fourreau avant de se rendre compte qu'il était vide.

-Oh non....

Elle se souvint alors brusquement, un souvenir qui lui fendit les tripes. Elle avait laisser son épée près du lieu de camp improvisé. Elle l'avait enlevé simplement pour pouvoir s'assoir mais dans la panique du moment, l'avait oublié dans la neige.

-On m'avait dit que les Grisonnes étaient des forêts et des prairies verdoyantes.......

Les Grisonnes ici n'étaient que troncs d'arbres nues, et calotte glaciale. Et en plus, des agents du Fléau semblaient sur ces traces... Traces...
Elle se retourna brusquement pour voir ses traces de pas apparaître derrière elle. Mais en portant son regard plus loin, elle s'aperçut que les traces de pas avaient déjà disparu, effacé par les chutes de neige. Elle se sentit momentanément rassurée.

-Je sens que je ne survivrai... Je veux retourner à Hurlevent, je veux revoir la gaaaaaaaaarde......

[A suivre]

Anduïn de Grapeshire


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Message  Anduïn de Grapeshire Jeu 01 Jan 2009, 16:00

Le jour s'était levé sur les Grisonnes, ainsi que la tempête. Il neigeait toujours désormais mais sans un brin de vent et à flocon très faible. Le ciel était d'un gris désespérant, mais au moins, on pouvait y voir à plus de quelques mètres. Toute la région gisait sous parfois plusieurs mètres de neige. C'est dans un décor de désolation que l'escadrille de la Lame d'Ebène atterrit. Raenda en tête, portant l'insigne de la Rose Noire.

A cet endroit, plusieurs tentes étaient dressées à l'ombre de rochers et des soldats de l'Alliance creusaient dans la neige pour la rejeter à l'extérieur du camp. Des murs blancs dépassaient plusieurs mètres de hauteur tout autour. Raenda aperçut d'autres soldats tenter de faire un léger feu de camp et faire bouillir de la neige dans un de leurs casques, probablement l'eau pour le petit déjeuner. Un autre soldat se rasait en se servent d'une stalactite brisée en guise de miroir. Pour tous les autres, ils étaient accroupis ou allongés dans des trous de fortune, des petites tranchées, et les tentes régulièrement nettoyées pour éviter qu'elles ne s'effondrent sous le poids de la neige.

-La dernière fois que je suis venue ici, Il y'a avait des arbres partout, des prairies verdoyantes... Fit remarquer un des chevaliers de la Mort de la Lame d'Ebène.
-L'hiver est rude en Northrend.

En s'avançant dans le camp, les troupes d'élite de la Lame remarquaient les visages déconfis et désespérés des soldats. Nuls ne parlaient, ils semblaient gelés sur place.

-C'est stupide de laisser ces homme en poste ici... c'est un suicide.
-Si nous avions le choix nous serions bien au chaud à Hurlevent !

Gryan Roidemantel était apparu derrière eux, son tabard de l'expédition enroulé autour de ses oreilles. Lui aussi semblait souffrir du froid glacial.

-Vous être le ravitaillement ? demanda t-il plein d'espoir.
-Hélas non, répondit Raenda, Nous sommes venus intercepter une cabale du Fléau, se dirigeant vers vous.
-Il ne manquait plus que ça... Ca doit être une aubaine pour le Traître que nos troupes soient stoppées par l'Hiver... ils feront un massacre si ils nous tombent dessus maintenant.
-Oui, mais pourquoi vous ne vous repliez pas ? Vous ne pouvez tenir ici, l'hiver va durer encore des mois !
-Nous attendons le ravitaillement, et les ordres du Haut-Commandement sont claires, la Brigade de la Marche de l'Ouest doit rester en position dans les Grisonnes ! A moins que vous ne m'apportiez des ordres contraires ?

Il y'eut un court silence ponctué par la réponse gênée de Raenda.

-Non...

Gryan Roidemantel soupira et fit alors demi-tour, avant d'ajouter.

-Nous n'avons rien pour vous nourrir ici. Mes hommes se rationnent et se partagent les restes de mustangs tués par le froid, et nous n'avons plus d'eau, à part de la neige qu'on fait bouillir avec ce que l'on a. Mais vous vous avez des montures volantes, vous trouverez de quoi vous ravitailler au donjon de la Garde de l'Ouest, au nord du Fjord, c'est à moins d'une journée de vol.

Raenda répondit.

-Ne recevez-vous pas un ravitaillement hebdomadaire ?
-Si, mais la précédente tempête avait bloqué l'avant-dernier convoi. Ils nous ont envoyé alors un deuxième convoi avec tout le nécessaire mais il aurait dû arriver hier soir. Je crains qu'il vienne pas.
-Oui il a dû être bloqué par la neige, toute la région est saturée, intervint un des chevaliers de la Mort.
-Grande nouvelle ! Il neige vous croyez ?
-Je vais envoyer un de mes chevaucheurs au donjon de la Garde de l'Ouest, pour leur demander de l'aide. Vous serez ravitaillés dans la soirée Capitaine, tenez bon. Dit Raenda.
-Dans la soirée ? C'est à plus d'une journée de vol....
-Pas pour un griffon squelette capitaine !

Raenda s'isola avec un kaldoreï de la Lame d'Ebène, lui donnant ses instructions.

-Voles plein sud jusqu'au donjon de la garde de l'Ouest, et demande un ravitaillement par voie aérienne pour la brigade de la Marche de l'Ouest. précises-bien que ces hommes sont au bout du rouleau, dans le froid et la neige, et qu'ils n'ont plus rien depuis presque deux semaines.
-Et si ils sont réticents ?
-Les officiers ne sont pas stupides, ils savent que la position dans les Grisonnes est d'une importance stratégique majeure. Insistes sur le fait que si Roidemantel et ces hommes ne sont pas ravitaillés, ils mourront tous. Je ne leur donne pas une journée de plus dans ces conditions.

Raenda regarda son pilote s'envoler jusqu'à disparaître dans les nuages, puis revint voir Gryan Roidemantel qui s'occupait de remonter le moral d'un de ces soldats. Ce dernier était prostré, abattu dans son trou à rat.

-Ce soir nous aurons de quoi boire et manger, et de quoi nous réchauffer soldat. Tenez bon.

Gryan se tourna vers Raenda.

-Il est incroyable que le Haut-Commandement n'ait pas mieux anticipé l'arrivée de blizzard. Dit-il.
-Les conditions sont plus rudes au bastion de la 7ème, ainsi que dans toutes nos positions des Pics Foudroyés. A la différence que nous tous là-bas étions préparés. Nous survivons à cet effroyable hiver avec courage.
-Et nous, nous n'avions pas vu un seul flocon tomber dans les Grisonnes depuis des mois, à croire que nous n'étions qu'en Kalimdor.
-La région ne semblait pas habituée, il n'y a presque plus d'arbres debout dans la forêt.
-Que comptez-vous faire draeneï ?
-On va attendre le Fléau ici, nous n'avons pas le choix. Ratisser la région risque de s'avérer long et inutile. Surtout dans ces conditions.

Raenda et Gryan Roidemantel atteignirent un petit surplomb à l'ombre d'un énorme rocher, protégé de la neige.

-Sergent Tyris ! Sergent Daelian !
-Capitaine !
-Capitaine !

Les deux sous-officiers saluèrent leur Capitaine. Ils étaient assis juste avant, apparemment occupés à réchauffer les pieds de trois soldats.

-Repos. Alors comment ils vont ?
-Des gelures graves Capitaine ! Répondit le sergent Tyris. La gangrène a commencé à se propager dans tout le pied de Jansen. Je crains qu'il ne faille lui couper le pied.
-Et pour Walter ?
-C'est moins grave mais ces doigts de pieds sont paralysés. Si son pied reste au sec ça ira.
-Je peux marcher Capitaine ! Ca ira pour moi ! Dit le dénommé Walter.
-Bon, sergents, des gars de la Lame d'Ebène viennent d'arriver !
-La lame d'Ebène mon Capitaine ?
-Oui, et ils nous informent qu'une armée du Fléau marche sur nous !

Les soldats présents sur place ne réagirent pas mais semblèrent accueillir la nouvelle avec désarroi.

-Quelles sont nos chances Capitaines ? Demanda le soldat Jansen, qui tremblait de la tête aux pieds.
-Nous nous battrons quoiqu'il en coute soldat, répondit Roidemantel.
-Ce n'est pas encore sur qu'ils viennent ici exactement, nous savons juste que l'ost parcours les Grisonnes, précisa Raenda.
-Quoiqu'il en soit, sergents, prévenez tous nos hommes encore valides et que tous soient prêts à se battre !
-A vos ordres !
-Jansen ! Walter, vous restez là tous les deux... Dit le Capitaine.
-Je pense qu'un paladin, ou un prêtre pourrait guérir Jansen, sinon il faudra lui couper le pied pour pas que la gangrène ne se propage dans toute sa jambe, et à terme le tuer.
-Avez-vous celà dans vos troupes draeneï ? demanda le Capitaine à Raenda.
-Oh non... Nous vous savez nous ne ferions qu'aggraver son cas.

Trois soldats surgirent dans l'alcôve protégée, les deux du côté portant celui du milieu, qui tentait de marcher sur une seule jambe. Il avait le visage renfrogné.

-Il a marché sur une pique mon Capitaine !
-Une quoi ?
-Je ne sais pas mon Capitaine ! Sûrement les restes de nos anciennes fortifications enfouies sous la neige, un morceau de métal dépassait et voilà...
-Il marchait sans ses bottes ?
-Non Capitaine.
-Laissez-le là... Mettez-lui un bandage et ramenez le reste d'alcool.
-On en a plus Capitaine !
-Comment ça ? je vous avez dit de ne pas boire le bourbon qu'il res...
-Pas le Bourbon Capitaine, des bandages ! On n'en a plus. Ils ont tous été utilisés...

Le Capitaine Gryan Roidemantel soupira, laissant s'échapper une fumée blanche givrée de sa bouche.

-J'espère que votre homme parviendra à nous envoyer le ravitaillement Draeneï.

[A suivre]

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Message  Anduïn de Grapeshire Jeu 01 Jan 2009, 22:08


La neige avait cessé de tomber en début de soirée. Seul un voile gris épais persistait au dessus de la brigade de la Marche de l'Ouest. Parmi les troupes, Gryan Roidemantel inspectait l'avancement des préparatifs de guerre.


-Je veux les deux balistes de soutien au-dessus des rochers ! Débrouillez-vous pour les fixer et rassemblez toutes les munitions qu'il reste avec les tireurs !

Les soldats s'activaient depuis peu avec une incroyable frénésie. Peut-être l'attente d'une bataille imminente les rendait nerveux.

-Et bougez ! je ne veux voir personne immobile dans son trou de souris ! Bougez ou vous gèlerez sur place et vous serez alors inutile pour l'effort de guerre !

C'est à ce moment que Raenda, emmitouflée dans une impressionnante fourrure de laine, arriva accompagnée de trois de ces chevaliers de la Mort tirant deux cadavres de brochepelles amochés. Raenda semblait porter la fourrure de l'un d'eux. Elle cria à l'approche du camp.

-Le dîner et les couvertures arrivent les enfants ! Aller faîtes la queue et donnez-vous la main en rang par deux !
-...
-...
-Quoi ? C'est vrai regardez comme ils sont trop chous ces soldats.

Malgré la stupéfaction momentanée des soldats, ces derniers furent heureux et soulagés de voir les deux énormes monticules de viande rouge se déverser dans le trou prévu à cet effet.

-Les amis ! Ce soir, on fête le Voile d'Hiver comme il convient !
-Ouuuuaaaaiiisssss !!!!!!!!!!

Et la troupe de la Marche de l'Ouest festoya dans la soirée comme elle ne l'avait plus fait depuis son arrivée dans la région. Les soldats trinquaient avec les gros morceaux de viande cuites autour du feu, et chantaient de chansons paillardes. Seuls les chevaliers de la Lame d'Ebène, appréciant un petit morceau de viande avec un casque rempli de neige fondue et bouillie comme boisson, restaient à l'écart. Silencieux, ils observaient l'obscurité s'abattre sur les forêts des Grisonnes. Ou tout du moins ce qu'il en restait. Raenda semblait inquiète.

-Dîtes les enfants... Vous vous souvenez les deux cadavres avec une corde qu'on a vu recouvert de givre et à moitié enfouis sous la neige tout à l'heure ?
-Oui
-Et alors ?
-Je n'y ai pas fait attention au début mais j'ai remarqué des irruptions de pustules sur leurs visages décharnés. On les voyait à peine et je commence à me demander si ces soldats sont morts de froid.
-Vous pensez qu'ils ont croisé notre expédition du Fléau ?
-C'est envisageable.
-Mais vous avez dit que...
-Oui, je l'ai dit et ne le répétez surtout pas aux hommes de Roidemantel, inutile d'écraser encore plus leur moral défaillant. Leur ravitaillement est tombé. Et leur seul espoir désormais, c'est mon messager.

La nuit fut longue, et étrangement calme. Les soldats effectuaient leurs travaux de nuits de routine à ceci près que la Lame d'Ebène renforçait leurs patrouilles. Ceux qui dormaient, ceux qui gardaient un oeil sur les balistes, ceux qui patrouillaient discrètement dans les alentours du campement.

C'est dans le milieu de la journée suivante qu'un immense espoir apparut. Le vent s'était levé, un vent glaciale, givrant. Il gelait le visage des soldats qui n'arrivaient pas à se protéger suffisamment. De plus, la neige qui avait durcie au sol dans la nuit était soulevée par les bourrasques et frappait avec une force étonnante les visages, les bras et les jambes. Le vent, bien que puissant et douloureux, était certainement responsable de l'apparition de premières éclaircies depuis des jours. Le soleil apparaissait sporadiquement, mais sa lumière semblait réchauffer et revigorer le cœur des hommes. Pour Raenda cela ne signifiait rien et ne perdait pas sa concentration, mais pour les Hommes, ce soleil semblait la source du plus grand de tous les espoirs.

C'est dans ce climat venteux et semi-ensoleillé qu'un cri surgit d'un trou de souris. Un doigt pointé au ciel. Plusieurs ombres surgirent des nuages, pour piquer vers le campement. En s'approchant ces ombres furent reconnaissables. Des griffons de l'Alliance, fortement équipés et portant des caisses lourdes.

-Le Ravitaillement ! C'est le ravitaillement les gars !

Les hommes hurlèrent de joie. Ils sortirent des trous et se précipitèrent vers les caisses qui contenaient des rations de soldats, des outres d'eau, des bandages, des potions de soins et d'autres de toutes sortes, mais aussi des couvertures. Et tout aussi important : des munitions, beaucoup de munitions. Raenda ne pu s'empêcher de sourire en voyant se spectacle de joie. Malgré la désolation, ce déversement d'émotion ne pouvait qu'atteindre l'ancienne érédar purifiée. Elle sourit d'autant plus en voyant arriver d'autres griffons chevauchés par des nains lourdement armés.

-Les renforts aériens... On va pouvoir ratisser le secteur convenablement avec ça.
-Ouais... Les ravitaillements s'en vont mais les nains restent... ce sont bien des renforts de...

Soudain, une explosion frappa le coeur même du campement, projetant un soldat en l'air, une jambe en moins.

-Qu'est ce que....

Une deuxième explosion, puis une troisième, et une quatrième. Et d'autres suivirent. Dans un fracas assourdissant, des boules verdâtres se fracassaient dans la neige autour des soldats qui sautaient effrayés dans leurs trous.

-Je reconnais ça... des énormes voiles mortels... Des chevaliers de la Mort ! Le Fléau ! Soldats préparez-vous au combat !

Mais bien peu entendirent Raenda. Le fracas de ces énormes sorts en explosant empêchait quiconque de communiquer. certains hurlaient mais on ne pouvait les entendre à plus de quelques mètres. Gryan Roidemantel donnait des instructions en hurlant légèrement en retrait. Des muettes instructions.

Quelques instants après le début du tir de barrage, une troupe apparut de l'autre côté des anciennes prairies, à l'orée de la forêt. Les responsable de ces incroyables sorts surpuissants étaient des lanceurs postés au centre de l'ost. Raenda bondit de son rocher et passa entre les tranchées pour hurler aux soldats de s'armer et de former la ligne.

Gryan Roidemantel poussa les tireurs à sortir et à aller se positionner derrière les balistes lourdes. Dans l'armée du Fléau, plusieurs chevaliers de la Mort chargèrent et en quelques secondes furent sur les premiers soldats de la Brigade. Ils furent massacrés sans avoir eut le temps de saisir une arme. La peur les avait tué.

-Merde...

Raenda saisit son lourde hache et parta seule au combat. Elle bondit sur un chevalier de la Mort qui portait un tabard à moitié déchiré de l'Expédition de la Bravoure.

-Le voilà votre convoi de ravitaillement ! Hurla t-elle.

Les explosions se turent pour laisser place aux sons assourdissants des premiers combats. l'arrêt des explosions sembla être le signal pour les soldats de l'Alliance. Prenant leurs courage à deux mains, ils bondirent de leurs trous pour se jeter dans une mêlée de plus en plus vaste.

Les balistes en arrière avaient commencé à faire pleuvoir leurs carreaux sur les jeteurs de sorts, les obligeant à se replier derrière les arbres. Les goules, les squelettes et les chevaliers de la Mort chargèrent, renforçant les premiers dans la bataille.

Dans l'ost du Fléau qui courait vers la mêlée, de nouvelles explosions retentirent et balayèrent plusieurs rangs de goules et d'abominations. Les chevaucheurs nains larguaient leurs bombes et les marteaux foudroyants sur les cibles. Mais ils étaient trop exposés. Raenda le comprit immédiatement. Après s'être débarrassée d'une goule, elle tenta d'avertir par des cris et des signes de mains les pilotes nains mais en vain.

Les magiciens morbides envoyèrent leurs sorts dévastateurs exploser sur les griffons. Les explosions engendrèrent un massacre dans l'unité aérienne. Plusieurs cadavres tombèrent dans la neige, des griffons décapités, blessés et des nains ensanglantés. Les survivants durent se replier.

Les soldats de l'Alliance avaient été victorieuse. Le premier assaut avait été éliminé et les soldats purent, grâce aux ordres et aux encouragement de leur Capitaine former un semblant de ligne pour recevoir la vague principale. Le choc fut brute. Raenda sentait que malgré le courage des soldats de la Marche de l'Ouest, cet assaut leur serait fatal.

-Merde... Si j'échoue ici, Apathie va me tuer...

Comme en réponse à ces suppliques, ces compagnons de la Lame d'Ebène partis chasser un peu plus tôt dans la journée, chargèrent les lanceurs de sorts de flanc. Raenda pu apercevoir le massacre de loin. Les maudits nécromanciens ne pouvaient rien faire face à la puissance de la Roise Noire et de la lame d'Ebène. Elle sourit en voyant ensuite ces compagnons foncer vers la grosse mêlée une fois leur carnage terminé.

Les griffons nains qui s'étaient tenus à l'écart depuis les tirs qu'ils avaient subis, jaillirent des rochers enneigés à l'arrière pour fondre dans la mêlée à leur tour. Agrippant les mort-vivants de leurs griffes acérées, et les faisant retomber après un vol plané de plusieurs dizaines de mètres. La bataille tournait à l'avantage de l'Alliance inévitablement.

Alors qu'elle enlevait sa hache du crâne d'un chevalier de la Mort victime du convoi, Raenda sentit une douleur violente, implacable foudroyante transpercer son dos. La lourde épée d'un autre chevalier du Fléau s'enfonçant plus bas dans sa colonne vertébrale.

-Aaaaarrrrgghhhl !

Du sang jaillit de sa bouche, elle s'effondra à genou et tourna la tête vers son aggresseur. Une jeune femme blonde, les yeux bleux scintillants, une lourde armure noire en saronite, et portant un tabard de la garde de Hurlevent, à moitié déchiré.

[A suivre]

Anduïn de Grapeshire


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Message  Anduïn de Grapeshire Ven 02 Jan 2009, 17:46

L'instant semblait s'être arrêté. Le son coupé comme si les images autour d'elle avaient été ralenties par un quelconque procédé magique. La douleur devint sensation de paralysie. Ses jambes n'existaient plus. Après le choc, elle reprit ses esprits et tenta de se relever sans résultat. Elle ne sentait plus rien en dessous du bassin, même la douleur avait disparue. Etait-ce la fin de Raenda Alzshaka ? Eredar millénaire repentie et désormais fidèle servante de la Lame d'Ebène et de la Rose Noire ?

Elle sentit l'épée plongée dans le bas de sa colonne vertébrale s'enlever soudain. Elle profita de cet élan pour se relever légèrement et se retourner mais ce ne fut que pour voir la lame gelée de son ennemie frapper à nouveau sa poitrine. Renversée, elle s'écroula dans la neige avec une nouvelle douleur foudroyante dans le torse. Elle vit sa poitrine ensanglantée et cracha du sang.

-Raeeeeeennnda !!!!!!!!!! Hurla un kaldoreï de la Lame d'Ebène, brandissant son arme vers la blonde. Mais la garde asservie tendit sa main gauche vers le chevalier de la Mort et fit jaillir un Voile mortel qui frappa l'elfe en l'étourdissant plusieurs instants. Assez pour l'occuper quand des goules lui tombèrent dessus.

Raenda eut alors une vision. Une vision de son passé. Alors c'était vrai, on pouvait voir sa vie défiler devant ses yeux au moment de l'agonie. Elle se vit jeune, belle et heureuse en ancienne robe d'épousaille d'Argus. Elle se mariait à un jeune noble érédar, Corlatar. Ce mariage donnait la province sur laquelle régnait à son époux. Bien qu'arrangé, ce mariage était également consentit car Raenda et Corlatar s'aimaient beaucoup...

Une autre vision. Raenda prisonnière dans des cages en gangracier. Avec elle plusieurs autres érédars. Elle attendait avec crainte et désespoir sa mise à mort prochaine. Son bourreau l'avait torturé des heures durant, essayant de la faire succomber à la tentation, aux promesses démesurées de Sargeras.
Plusieurs images courtes se succédèrent rapidement, celles qui lui rappelaient ces millénaires passés dans la douleur, la honte et la colère. ses années de servitude au sein de la Légion Ardente. Elle se revoyait agenouillée devant Archimonde. Elle se revoyait exécutant les ordres de son infernal de mari, le seigneur-érédar de la Légion Corlatar, exterminant des peuples entiers. Détruisant des mondes. Ces derniers souvenirs plongèrent l'érédar dans la honte. Elle finit par se résigner. Mais après tant de souffrance causée, elle n'allait pas mourir en monstre. Une image d'espoir et de la Lumière apparut devant ses yeux. Ada'l ? Un Naaru ? peut-être... En tout cas sentit-elle une force impressionnante l'envahir. Elle se releva et fit face à la blonde.

-Je sais comment tu t'appelles... Rala Molsen, garde de Hurlevent... Dit-elle dans un souffle.

Cette dernière ne répondit pas, les yeux exorbités et trahissant son asservissement total au Roi-Liche. Elle leva à nouveau son arme pour frapper une dernière fois Raenda, mais celle-ci bondit sur elle, attrapant son poignet en hauteur et plaqua sa main contre sa poitrine.

Alors que la mêlée se décalait vers les blanches étendues enneigées à l'avant du campement de la brigade, deux femmes se tenaient immobiles, face à face. Raenda blessée et Rala Molsen, chevalier de la Mort du Fléau. Les deux femmes forçaient sur le poignet levé de l'humaine. Se regardant dans les yeux.

-Sois bénie jeune fille... Libères-toi, et Puisses la Lumière te protéger éternellement, murmura Raenda à Rala.

Un rayon de Lumière frappa l'érédar et celle-ci sembla envoyer toute cette énergie dans le cœur de l'humaine. Rala poussa un terrifiant hurlement. Une bénédiction de Lumière entoura Rala et Raenda pendant quelques secondes. La forme lumineuse des sha'tars apparut sur le front de Raenda. Cette dernière sourit alors. Elle sentit une magnifique sensation de paix et de plénitude en elle. Elle sentait l'approbation de la Lumière, ou quoique se soit qui apaise le cœur et l'esprit.

-Je suis pardonnnée..... murmura l'érédar qui oublia d'un seul coup toutes les exactions qu'elle avait commit sous son règne au sein de la Légion Ardente.

Puis, lentement, alors que les flashs lumineux se dissipaient, Raenda abandonna toutes ses forces et se laissa tomber an arrière, allongée dans la neige. Sa fraîcheur ne l'atteint point, elle avait chaud, elle se sentait bien. Ses dernières paroles furent :

-Je meurs draeneï......

Ses yeux se figèrent. Définitivement. Son sourire resta.

**************************************************

Rala mit plusieurs instants avant de comprendre ce qui venait de se passer. Tout devint clair à ses yeux. Elle se souvint à son tour de ce qui lui était arrivé. la manière dont elle s'était endormie blottie contre un tronc d'arbre, et la manière dont les nécromanciens lui étaient tomber dessus par surprise. Elle avait entendu cette voix abjecte dans sa tête. Désormais, elle voyait cette légère lumière des sha'tars, donnée par cette draeneï, allongée sur le sol et morte. Rala conserva de nombreuses minutes la marque des naarus sur le sommet de son crâne. Elle se sentait apaisée également, et c'est sans regrets qu'elle fut libérée de l'emprise du Roi-Liche.

Elle s'avança devant Raenda et s'agenouilla devant son corps. Elle lui ferma les paupières et baissa la tête comme pour rendre hommage à celle qui la sauva.

Le kaldoreï qui avait tenté de lui porter secours arriva à ses côtés que pour constater sa mort. Il aurait pu attaquer Rala mais il avait aperçu la marque des naarus au-dessus de sa tête.

-Merde ! Vite un paladin ou un prêtre on peut peut-être encore la réanimer !
-Non... c'est fini pour elle, répondit Rala en souriant, visiblement émue.
-Quoi ? Fermes-là gamine ! C'est un combattant de la Lame d'Ebène elle ne peut pas crever comme ça !
-Elle ne se relèvera pas.... car c'était son choix.

La bataille prit fin, et le Capitaine Gryan Roidemantel leva son épée en hurlant "Pour l'Alliance ! Pour le Roi ! Pour la Lumière !". Accompagné par ses soldats survivants.

-La Brigade de la Marche de l'Ouest est une nouvelle fois victorieuse !

Le kaldoreï se releva et alla rejoindre ses compagnons en se proclamant comme nouveau chef de l'expédition avec la mort de Raenda. Il alla voir le Capitaine pour lui annoncer qu'ils n'avaient plus rien à faire ici. Ils partirent rapidement et leur départ fut salué par les soldats de l'Alliance.

Rala était restée longtemps près de Raenda. A l'observer. A essayer de comprendre. Cette draeneï qui s'était servie d'une bénédiction de Lumière impressionnante non pas pour la soigner de ses propres blessures mais pour bénir et libérer Rala. Ce fut son dernier acte. Plus ou moins stupide à ses yeux. Mais elle finirait par comprendre. Un jour elle saurait. En attendant elle allait devoir rapatrier le corps de cette héroïne, victime parmi tant d'autres du Fléau. Et que, Rala le craignait, mourant dans l'anonymat quasi-total.

-Rala ? Rala Molsen ?

Le Capitaine Gryan Roidemantel s'était approché de la dépouille de Raenda. Il avait reconnu, stupéfié, la jeune femme blonde. Gryan Roidemantel et Rala Molsen se connaissaient bien, c'était il y'a des années. La Milice du Peuple en Westfall avait combattu chèrement les défias.

-Alors te voilà... Ajouta t-il avec un dégoût qu'il ne put cacher.

La réalité foudroya Rala. Un retour de la réalité, des regards étonnés ou énervés la fixant au fur et à mesure que les soldats s'approchaient. de plus, le symbole des naarus avait disparut.

-C'est la fille de Molsen ?
-Ouais c'est elle...
-Une garce ! Regardez son armure je l'ai vu combattre aux côtés du Fléau.
-Vous avez une corde ?

Les murmures dégoutés furent rompus par Roidemantel qui hurla sèchement.

-Fermez-là ! Vous ne comprenez donc pas ce qui est arrivé ici ? Allez me chercher le soldat Molsen sur le champ !

Rala eut un haut le coeur, elle savait que son père se trouvait là. mais elle eut peur, comment allait-il réagir face à l'horreur qui avait frappé sa propre fille ? Elle avait une lourde armure noire en saronite, des symboles du Fléau attachés à sa ceinture et à sa fourrure. Des yeux illuminés d'un givre maudit.

-Capitaine ! Je crois que le soldat Molsen est tombé !
-QUOI ?
-Il est mort capitaine...

Le Monde n'aurait pu être aussi cruel qu'à ce moment précis.

[ A suivre]

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