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Il était Garde... et c'était cool - Ca cuve.

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Message  Endherion Mer 02 Sep 2009, 13:30

Il était rare qu'Endherion rentre déjeuner chez lui à la pause de midi. Quand bien même il habitait le vieux quartier, il aimait à passer ce moment auprès de ses collègues et partager avec les autres la gamelle qu'il s'était préparé la veille, ou que sa blondine lui avait mise de côté. Et puis parfois il allait simplement manger à l'ordinaire mais comme il tirait un peu la patte côté finances - quand bien même les facilités pour se faire exonérer étaient légion - il évitait au mieux. Gamelle ou pas, ils déjeunaient tous dans le même réfectoire. Ce midi là était un peu particulier car c'était le lendemain du mariage de la sergent Mahelle. La distributrice de kawa s'en souviendrait puisqu'elle était tombée en passe deux fois déjà dans la matinée. Djigzyx avait étalé au sol quantité de tubulures, boulons, joints et durites pour conclure à une surchauffe stupide à cause d'un matériel mal pensé, notamment les turbines à gaz supraconducteur bien trop proche de la chambre aux noyaux nucléo-adamantiques. L'air très affectée par cette terrible nouvelle, la Commandant avait compati aux difficultés supposés du bricoleur, à moins que ça ne soit une façon moins rude que ces derniers jours de lui faire comprendre que ça urgeait ? Enfin quoi qu'il en soit le résultat était le même, ils étaient tous "un peu fatigués" pour parler politiquement correct. Si bien que l'indisponibilité de la machine était source de mauvaise humeur et ronchonneries : ils avaient eu hâte d'arriver à la pause !

Pour sa part, Endherion était encore sous le coup de sa promotion, un peu sur son nuage. Ce boulot lui plaisait, il se sentait vraiment fait pour le terrain, les négociations, l'action, les recherches. Mais surtout, aussi incongru que ça puisse paraître à certains, il ne renonçait pas à sa foi dans la Lumière qui faisait de lui un paladin et participait de cet ensemble informe de circonstances mal éclairées qu'on appelle de façon bien commode "la vie", cette vie qui l'avait mené jusque là, dans ce local de l'état, à partager une bouffe de qualité variable avec un tas d'autres gars portant - peu ou prou - le même uniforme. Des gars à qui il devait la vie et qui lui devaient la vie pour le meilleur et pour le rire. La Lumière en avait décidé ainsi. Va savoir comment la sergent Mahelle s'était douté des "compétences" religieuses du nouveau garde ? Sans doute avait-elle entendu parler de ses homélies, aussi improbable que ça puisse paraître, sans doute pas autant de ses qualités de guérisseur qui tenaient moins de la Lumière (même s'il savait faire bien évidemment) que de ses compétences d'infirmier de campagne.

Arianne serait fière de lui, l'engueulerait sans doute en lui demandant avec un air soupçonneux comment il avait grimpé si vite. Ils monteraient dans les tours et se jetteraient des trucs à la tête avant de se laisser l'occasion de fêter ça à leur manière dans la volupté conjugale en guise de réconciliation. Elle l'engueulerait ensuite en lui reprochant d'avoir perdu son grade de sergent, inévitablement. Mais ça serait sans aucun doute l'occasion de nouvelles retrouvailles une fois l'orage passé. C'était leur vie et leur façon de se dire "je t'aime". Inhabituelle, il en convenait. Mais après tout, c'était son affaire (et la sienne accessoirement). Et puis... à voir les gueules patibulaires des collègues, plus ou moins marqués par leur vécu, chacun portait sa part de vie personnelle perturbée ou atypique.

Le paladin secoua la tête en ouvrant sa portion de patates douces à moitié écrasées agrémentées de gros haricots rouges des Marches (pas cher, quatre cuivres la livre au marché d'hier dans le quartier commerçant) et d'un bout de viande non identifiable (et pas cher non plus, ceci expliquant sans doute cela). Il aurait dû faire réchauffer mais n'avait pas le courage de lever le cul de sa chaise au risque de perdre sa place à côté de lieutenant Leizen, bien moins large que le capitaine Grumpf dont on craignait toujours de retrouver un poil dans sa gamelle.

- "Merde, v'là qu'j'deviens romantique maint'nant !"

Il avait encore à faire. Malgré son humeur de chienne, sa gueuse avait raison. Il faudrait qu'il soit sergent avant qu'il soit tard. Et si ça passait par martyriser un peu sa façon habituelle de parler pour adopter des usages plus conventionnels, il faudrait bien qu'il s'y mette. Et puis ça manquait d'un aumônier aussi. Alors "sergent aumônier" ça lui paraissait un objectif sympathique. S'il pouvait l'être pour le "vrai" mariage de Mahelle, ça lui ferait bien plaisir. Mais il hésitait à déposer déjà un dossier de demande alors qu'il venait à peine d'être promu. Peur de passer pour un sale arriviste qui ne pense qu'à sa promotion alors que dans sa tête c'était en fait relativement secondaire, voire tertiaire, du moment qu'il prenait son pied.

Et en parlant de "vrai" mariage, il avait encore un sacré bordel de papiers à remplir. Demande d'anticipation, dérogation pour la publication des bans, certif médical pour les époux, inventaire de patrimoine et de la dot. Il en aurait bien pour deux jours pleins à rassembler tout ça et à le remplir sans erreur dans le nombre d'exemplaires voulus par les rouages administratifs. Le truc bien c'est qu'ayant accès au dossier du personnel, il avait tous les renseignements officiels voulus sur la sergent. Mais son gusse lui, c'était une autre paire de manches ! Il allait bien falloir qu'il réussisse à la coincer quelque part pour qu'elle lui file les infos sinon il ne s'en sortirait pas.

Les conversations s'animaient enfin un peu. Certains cuvaient ouvertement leur trop plein de la soirée passée mais l'effet se dissipait avant que la digestion n'entame à son tour son travail de sape. Un petit coup d'air frais ferait du bien et le paladin imaginait deux ou trois idées d'exercices pour quand il serait devenu sous-off, histoire de secouer les tas d'nouilles que certains devenaient à force de s'embourber dans la paperasse !

- "Allez hop hop hop ! Une clope et en route pour la patrouille du midi, qui qui vient avec moi ? Y'a qui au tableau ?"

Il laissa sa place pour jeter un œil au tableau des affectations, sa gamelle sous le bras.

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