Chronique de la Bataille de Berce Ame

Épilogue, Premier Sang


le capitaine écarlate regarda l'Ogre franchir les portes que l'on se hâta de fermer derrière son passage. Il fut accueillit par des tonnerres d'acclamations. Levant sa masse barbouillée de pue et de chair, ses cris firent écho à la clameur des Hommes! Les officiers, en bon état major, s'auto-congratulaient entre eux de l'idée de génie d'envoyer des sous hommes sur le front: La puissance bestiale d'un seul ogre avait bien faillit avoir raison de deux Chevaliers de la mort. Ils n'avaient plus qu'à mener une troupe en capturer d'autres, et les lâcher sur la cité. Puis quand les Terres par delà la muraille seraient purifiées, il se débarrasseraient de leurs anciens alliés au nom de la Lumière. Le temps de la victoire était venu! Les morts allaient enfin tomber...

Et en effet ils tombèrent. Du ciel. A l'autre bout de la ville résonna une cloche d'alarme et des cris. Le Gradé tourna son regard vers l'ouest pour voir une pluie d'hommes s'écraser sur les remparts. Quelqu'un les avaient guidés loin de la ligne de feu, contournant la Main de Tyr pour frapper un endroit improbable. La base de la stratégie. Les Lames brisés avaient répondu à l'assaut et lançaient leur contre attaque. Son regard balaya les remparts. Seulement la moitié des hommes étaient restés de marbre, car ils s'attendaient à l'attaque. Il maudit le manque de discernement des officiers. Quelqu'un payerait pour ça.

-" GARGOUILLES!" Hurla t'il vainement."A vos postes! Préparez les Balistes! Archers en position!"

Tirant lui même sa lame, il se hâta de relayer l'ordre dans toute la ville.




Neltharian était désormais totalement absorbé par sa tâche, voyant dans quinze esprit à la fois. Il vit la stupeur sur les visages des hommes d'armes qu'il soulevait de terre. Il entendait les os craquer des corps qu'il envoyait se briser sur les bâtisses aux toitures rouges en contrebas. Il sentait l'odeur du sang des corps déchiquetés en vol. Il n'était plus un seul chevalier. Il était légion. Ce soir, il était Dame Camarde et faisait sont travail. Et il le faisait bien.

"-Semelys, envois des goules occuper leurs archers à la Porte. Les défenseurs se reprennent, limitons les pertes."

Le chef de clan hocha de la tête et leva une main relâchant un pouvoir impie phénoménale. Du sol jaillirent des goules. Des maisons, des assemblages de chairs déboulèrent en glapissant. Des bois alentours, des grognements se firent entendre. Neltharian coula un regard rapide vers son Frère et sourit avec férocité, sentant réellement la complicité qui les unissait dans la Mort pour la première fois.
Les deux Lames attaquèrent de concert, avec violence, frappant les points affaiblis, se retirant, revenant à la charge, changeant d'angle d'attaque. Que l'on prépare les calices, pensa l'Elfe. Il y avait du sang à récolter ce soir.




La Gargouille plongea sur un des servant de la baliste qui venait de faire feu, perdant son projectile dans le lointain. L'homme se recroquevilla en hurlant, attendant la mort, mais celle ci ne vint pas. Ce furent des claquements de cordes qui lui répondirent et le son familier de projectiles qui fusaient dans les airs.
"-La Rédemption est là!"
Le pauvre homme ouvrit les yeux por voir un contingent d'archers aux couleurs de Lordaeron qui prenaient position sur la muraille, renforçant les forces en présence. La peur laissa la place au soulagement, puis à la vengeance. L'heure du combat avait sonné. Les arcs lachèrent une pluie mortelle sur les gargouilles qui prirent immédiatement de l'altitude. A la porte, Des pluies de flammes tombèrent sur les rangs éclaircit des goules, des explosions envoyant les corps en feu volaient en tout sens. Sur le mur, une jeune femme claqua des doigts. Une boule de flammes jaillit, incinérant plusieurs morts vivants dans un concert de glapissements pathétiques. Fier d'elle elle avala une boule de chocolat, son regard jaugeant le champs de bataille. Des goules arrivaient toujours, nombreuses. L'image de lapins se reproduisant à toutes vitesse s'imposa très brièvement dans l'esprit de la lançeuse de sorts.
"-Faut tout faire sois même."lacha t'elle en regardant les gardes qui tiraient à l'aveuglette. Concentrant son pouvoir et murmurant des incantations maudites, elle pointa du doigt la plaine envahie par la vermine en face d'elle. Un énorme bloc de feu tomba sur les troupes adverses, écrasant et envoyant au sol une dizaine de goules. Du cratère créé par l'explosion jaillit un énorme Infernal qui se mit à écraser au sens premier du terme la résistance ennemie.


Semelys vit le visage de Neltharian se contracter, signe que la défense venait de se ressaisir. Il se concentra sur sa propre bataille. Les goules se tenaient à distances de l'Inferno et avançaient espaçés. Certaines s'étaient même lançées à l'assaut de la muraille, escaladant les pierres de marbre blanc, mais se faisant descendre par les défenseurs galvanisés. La présence de la Démoniste à leur coté, en tout autre temps, aurait eu pour seul effet l'édification d'un joli bucher douillet. Mais ici et maintenant, sa simple présence renforçait l'ardeur des Hommes. Il changea alors de tactique. ses goules se regroupèrent plus en certains endroits. Un ruban, et cela aurait été des présents digne du voile d'hiver. Il fallait que ça marche.


L'inferno éclata dans un tonnerre assourdissent: le problème de ces démons, c'était leur volatilité pensa la sorcière... Et soudain elle les vit. Les goules se regroupaient un peu plus loin, sans doute pour mener un assaut conséquent. Elle siffla, admirative de l'idiotie des stratèges d'en face. Pensaient ils qu'elle ne les verraient pas, derrière la foule de mort vivants? Elle s'avança sur le rempart, préparant un sort surpuissant.

Au même instant, La Rosace de Tyr, l'un des Trois Grands vitrailles se brisa, un soldat passant à travers en hurlant et s'écrasant au pied d'un abbé bouche bée... Ses yeux allèrent du trou dans la Rosace, aux débris de verre colorés puis enfin au sang du soldat éclaté sur le pavé blanc. Son visage devint plus rouge que son habit de cérémonie... Ses yeux faillirent sortir de leurs orbites et il courut à la porte. Enfin sur le parvis, il fit ce que jamais aucun pontife ne fit en pareil occasion, mais reconnaissons que l'œuvre d'art avait prit plus de deux ans à l'artiste et avait couté deux milles gallions. Ce ne fut donc que juste chose que l'abbé parla à son ennemi en ces termes.

"- FILS DE PUTAIN! MERDEUX VINDICATIFS! SOUS RACE DÉCÉRÉBRÉE! COUARDS SANS ÂMES! HÉRÉTIQUES IMPIES! QUE VOTRE ESSENCE BRULE DANS LE CUL DE L'ENFER POUR L'ÉTERNITÉ! QUE VOS OS SOIENT RONGÉS PAR VOS SALOPERIES DE GARGOUILLES!"

Avisant un garde il voulut prendre de ses mains son espingole. Le Garde résista ce qui lui valu un marron. Sans cesser de jurer, l'Abbé dans ses robes e son fatras de babioles rutilantes fit feu sur la gargouille responsable de la destruction du dit Vitrail. Elle chuta et se brisa à une vingtaine de mètres. Jetant l'espingole, il attrapa une masse de bataille et se mit proprement à réduire le pauvre mort vivant en bouillie, sans discontinuer sur l'énumération des oiseaux rares de Strangleronce...


Krilleb attendait cet instant depuis un moment déjà. Enfin elle vit l'ouverture: la démoniste s'était avançai trop en avant sur le rempart, s'exposant. De son engin à deux roues jaillit un lance missile, qu'elle calibra sur l'Humaine en train d'incanter. Puis elle donne un coups sur bouton de la mise à feu. L'explosif traversa les airs à une vitesse fulgurante dans un sifflement aiguë. La démoniste ne le vit arriver qu'au dernier moment, arrivant jusqu'à lire le message "Powned" inscrit à la peinture rouge sur le blindage. Ce fut un réflexe qui lui sauva la vie. Son Gardien du Vide éclata à ses cotés la protégeant instantanément d'un bouclier d'ombre qui encaissa la majeure partie des dégâts mais l'envoya voler en contrebas. Elle atterrit dans une charette de foin, qu'un paysan avait laissé là pour le fourrage des bêtes.

Après avoir lâché leurs ultimes pierres, les Gargouilles se dispersèrent dans la nuit tandis que les goules fuyaient vers la ville. Un Cor sonna, puissant, et un autre plus faible lui répondit. Aussitôt les cloches de la ville retentirent pour étouffer le bruit.

Enfin les cors se turent. La bataille était terminée.