Un soir au parc de Hurlevent [Récit - A faire vivre]

Arlequin était de retour au puit du parc de Hurlevent. Il avait rencontré plus tôt Aénor et Crileloup ainsi que deux de leurs amies, une certaine Gylianell et Mystiruis, Consule de Mortelle Onction. Cette dernière avait affiché avec le barde une sympathie assez surprenante et Arlequin se demandait si les Tisseurs n'étaient pas en train de noyauter leurs adversaires.

Les Tisseurs étaient partis ensuite pour Darnassus pour conduire un rituel laissant le bretteur elfe à Hurlevent. Il était passé voir le maître des griffons pour se rendre vers les Maleterres, mais le temps avait changé et une pluie dense tombait empêchant les griffons de prendre leur envol. D'ailleurs cette pluie avait réveillée une douleur dans l'épaule droite de l'elfe qui bien que soigné avait hérité d'une sorte de rhumatisme. D'ailleurs bizarrement ces élancements le faisaient songer à Liyanne cette Kaldoreï qui avait soulagé son épaule douloureuse la veille.

Perplêxe, il était revenu du côté du parc, en attendant que la pluie cesse et qu'il puisse reprendre le cours de sa mission. Il serait bien retourné retrouver Linienya, sa louve, à Gente-pression mais il n'avait pas le temps d'y retourner, on avait insisté sur le caractère pressant de la livraison qu'il devrait faire à la Chapelle de l'Espoir. Il se tenait donc là, sous la ramure d'un des arbres, échangeant quelques banalités avec l'un des druides présents.

(Post ouvert, n'hésitez pas à mettre votre grain de sel )

Arlequin vit arriver le tigre de loin et le reconnut, c'était Nuage, la monture de son aimée qui l'appelait Caimbeul dans leur intimité. Il fronça les sourcils, quelque chose n'allait pas: la cape enroulée près du corps, l'allure titubante, tout cela contribua à l'alarmer. Il ne prit pas le temps de s'excuser auprès du druide et fila à la rencontre de l'elve.
"- ma louve!", il arriva juste à temps pour la retenir alors qu'elle basculait sur sa selle.

Elle sentit un instant le vide sous elle, puis la chaleur de bras réconfortants. Elle savait que c’était lui et se blottit d’instinct et geignant doucement, telle la louve blessée qu’elle était. Sa capuche tomba, découvrant ses traits crispés, mais surtout les stries qui recouvraient sa peau qui grossissaient presque a vu d’œil.

Elle ouvrit les yeux et sembla respirer un peu mieux malgré l’éclat rouge qui était passé au fond de son regard l’espace d’un instant. La force des sentiments de son loup était tellement puissante qu’elle le ressentait au plus profond d’elle et ses douleurs se calmèrent lentement, lui redonnant un peu de couleur. Elle esquissa même un sourire.
« Caimbeul.. »

"- Linienya...", il plongea son regard dans le sien, puis la serra doucement contre lui, comme pour faire de son corps un rempart.
"- ça ne peut plus durer ainsi, il faut te libérer de Gabrissa. Coûte que coûte...", il la prit dans ses bras et la ramena vers le puit. Bien que ce ne soit pas un vrai puit de lune, il espérait que le lieu aiderait l'elve à retrouver un peu de quiétude.

Elle resta dans ses bras, la douleur s'éloignant et devenant doucement un mauvais souvenir.
"Oui mais que faire?... à part ce bouquin que j'ai... nous n'avons rien d'autres"

"- j'ai réfléchi à ça, tu m'as dit que tu avais passé un pacte avec elle. Tu peux me dire comment ça s'est passé exactement? Peut-être qu'on peut jouer au plus malin avec elle et la prendre à son propre piège. On ne peut pas te laisser exposée ainsi et notre enfant non plus.", Arlequin avait parlé d'un ton calme, cachant ce qu'il avait en tête car, d'une part, sa louve serait contre son idée et, d'autre part, il ne savait pas à quel point Gabrissa pouvait piocher dans l'esprit de Linienya et se servir de ce qu'elle apprendrait ainsi contre eux.

Linienya fronça légèrement les sourcils d’instinct. Elle connaissait assez Caimbeul pour se méfier, qu’avait-il donc en tête.
« Je… nous avons mélangé notre sang, avec une corne elle s’est ouvert la main, a ouvert la mienne et.. enfin voilà.. »

"- un pacte de sang. Donc elle est obligée de s'y tenir. Tout ce qu'elle voulait en échange de la pièce c'était que tu rejoignes les rangs de ses suivantes, c'est ça?", l'elfe commençait à échaffauder un plan, c'était dangereux, il le savait, mais il ne voyait pas d'autre moyen rapide de sortir Linienya de cette situation. Comme disait certains joueurs d'échec, il allait procéder à un roque.

Elle s'était assise sur la margelle du puit de lune et le regardais avec une inquiétude grandissante. S'il avait dans la tête de prendre sa place, il se faisait des illusions, jamais elle ne le laisserait faire.
"Oui c'est çà mais... Olamin.. où veux tu en venir?"

"- j'essaye de chercher la brêche pour briser ce pacte, ma louve. Tu ne peux pas continuer à subir ça. Il faut trouver une solution et vite. Alors je cherche tout ce qui peut te libérer de ça. Je ne veux plus te voir souffrir, je ne veux pas que notre enfant souffre non plus.", Caimbeul tâchait de cacher ce qu'il avait en tête, ça lui faisait un peu honte mais il savait très bien que Linienya s'opposerait à son idée. Alors oui, il lui cachait quelque chose et il détestait ça.

"Oui je sui d'accord Caimbeul mais... je ne vois pas de solution convenable pour le moment... tu as une idée en tête?"
Elle posa sa main doucement sur son ventre légèrement rebondit et soupira. Elle s'inquiétait de plus en plus pour l'enfant.

"- rien de sûr pour l'instant. Il faut que je vérifie diverses hypothèses. Il faudra aussi que je relise le châpitre sur les Maîtresses des Douleurs dans le livre, je voudrai être sûr des motivations de ces démons.", la main de Caimbeul vint rejoindre la sienne sur son ventre puis il croisa les doigts avec les siens avant de lui faire un sourire rassurant.

Elle se blottit à nouveau contre lui
"Ne vas pas faire quelque chose d'inconsidéré surtout... je ne supporterai pas qu'il t'arrive quelque chose. Moi je ne suis pas importante et j'ai l'espoir que le bébé est protégé par l'Amethyst, comme mon fils l'a été quand j'ai été poignardé. Alors s'il te plait, n'agis pas trop vite.."

"- je n'ai pas l'intention d'agir à la va-vite, Lini. Mais il faut faire quelque chose, pour toi, pour l'enfant, pour nous. Je ne ferai rien sans avoir pris des précautions, il y aura des risques cependant, mais c'est la vie toute entière qui est un risque. Tu es importante, ma louve, pour moi, pour ton fils et cet enfant à naître, pour sauver aussi tes amis.", il plongea son regard dans le sien et vint poser sa main caressante sur sa joue pour la rassurer.

"Bien... mais n'oublie pas qu'il nous faut un démoniste de confiance, le livre semble cacher certains secrets... Et je n'en connais pas vraiment"