Journal : Judh Len
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Journal : Judh Len
L'art de vivre : une tactique où je restais longtemps novice.
Un carnet, basique. Contenant des pages plus ou moins soignées... Le titre n'est en fait qu'une phrase écrite au travers de la première feuille. Les lettres sont repassées a plusieurs reprises, ce qui les a facilement doublé de volume. Quelques arabesques parsèment le reste de la page, toutes n'ont pas été faites au même moment, ni avec la même encre... Une forte odeur de lotus pourpre se dégage des feuillets...
Un carnet, basique. Contenant des pages plus ou moins soignées... Le titre n'est en fait qu'une phrase écrite au travers de la première feuille. Les lettres sont repassées a plusieurs reprises, ce qui les a facilement doublé de volume. Quelques arabesques parsèment le reste de la page, toutes n'ont pas été faites au même moment, ni avec la même encre... Une forte odeur de lotus pourpre se dégage des feuillets...
J'ai encore rêvé, la même chose, le même endroit, les mêmes personnes. C'est comme si je me hantais toute seule, non... C'est ce souvenir qui me hante...
Je me rappelle la pièce avec exactitude. Un salon, pourvut de deux canapés de velours, beige clair. Un tapis rouge, brodé de fils dorés, les séparait. Une petite tablette de bois polit, sur laquelle était déposé un unique verre d'eau. Six fenêtres, la pièce était ronde, les rideaux bleu sombre pendaient mollement sur la barre de bois les retenant. Il y avait la canne de mon père déposé contre un mur... La lumière des chandeliers qui les éclairait...
Il était devant l'un des canapés, bien campé dans son veston de velours vert foncé, assorti a son pantalon. La chemise lisse et bien droite, d'un blanc pur. Il avait toujours ce même air sévère, les lèvres légèrement pincées. Son teint aussi pâle que le mien le rendait un peu effrayant. Oui, j'avais peur de lui. Il n'exprimait rien. Toujours impénétrable. Ses mains ne tremblaient pas, elles étaient juste pendantes le long de son corps. Parfois il en glissait une dans la poche de sa veste, pour en sortir une montre. Sa foutu montre... Ce stupide objet semblait plus précieux a ses yeux, qu'elle...
Assise face a lui, elle avait l'air si fragile. J'avais l'impression que chacune des toux qu'elle accusait allait lui briser la cage thoracique. Parfois elle était secouée de légers tremblements... Son visage d'habitude lumineux, était rougit. Les yeux fatigués et un peu gonflés. J'observais la lenteur a laquelle ses paupières s'ouvraient et se refermaient. Ça semblait presque irréel. Laborieux. Ses cheveux d'or étaient noués en une tresse qu'elle avait ramené de coté. L'une de ses menues mains était inexorablement collée a sa bouche, retenant les gémissements et la toux dont elle était victime... J'égarais mon regard sur sa robe de soie bleu. Elle était vraiment belle, l'étoffe noble semblait tellement légère... Elle la portait rarement, aujourd'hui nous étions sortis. Dès le matin elle avait affiché cet air fatigué et affaiblit. Mais lui.. Mon père. N'avait pas voulu reporter. Nous étions invités a diner. Je l'avais regardé tout au long du repas, elle n'avait pratiquement rien avalée. A présent nous étions rentrés et une toux l'avait prise.
J'aimais ma mère...
J'étais impuissante. Lui aussi. Son égo démesuré dépassait ma compréhension. Pourquoi le docteur n'était pas la? Un médecin? Un prêtre? Peu importe, du moment qu'on la soignait. Personne ne vint. Et lui restait la, a la regarder s'étouffer. A la regarder mourir.
A nouveau je captais un mouvement de son bras, il regardait encore sa montre... La tête me tournait, j'étais prise d'un malaise. La voir souffrir et lui rester aussi distant. Est-ce qu'il voulait vraiment la voir gémir de douleur?! Après de longues minutes, qui me semblèrent être une éternité, je réussis a me lever, ayant prit la volonté d'aller chercher de l'aide toute seule, puisqu'il ne faisait rien. J'étais resté tellement longtemps accroupie sous la table, que mes jambes menaçaient de ne plus me porter... Il ne mit pas longtemps a m'apercevoir. Le regard sévère... Il allait me réprimander quand une forte toux vint le couper dans son élan. Je tournais la tête pour la regarder, mes yeux se posèrent d'instinct sur les tâches rougeâtres qui constellaient l'étoffe bleu de sa robe. Lui se précipita a elle. Cette fois, c'était la fin. Elle avait une main a sa gorge, le teint virant légèrement au bleuté. Je restais sur place, figée d'horreur, les larmes coulants sans que je ne puisse rien contrôler. Je ne fit rien pour la sauver, ou peu être que je ne pouvais rien faire. Elle mourut dans ses bras. Il ne pleura pas...
Je haïssais mon père...
Aujourd'hui encore, cette phrase était suspendue a mes lèvres, tel un pendu a sa corde...
Dernière édition par Judh le Jeu 03 Juin 2010, 23:13, édité 8 fois
Judh
Re: Journal : Judh Len
Je le détestais, c'était surement plus facile comme ça... Et puis ne nous voilons pas la face. Qu'auriez vous fait? Vous rapprocher de votre dernier parent? Et l'aimer de l'amour que vous aviez pour les deux? C'est bon pour un roman a l'eau d'rose cette connerie. Pas pour la vie de tous les jours. Pas dans cette vie en tout cas. Non, en réalité, nous sommes foncièrement égoïstes, nous faisons et pensons ce qui nous arranges... Nous déformons la vérité ou nous nous la cachons, tout simplement...
- " En fait, elle était condamnée."
Voila ce qu'il me sortit un jour, en se défendant des maux dont je l'accusais. Elle allait mourir, il n'avait pas dégoté de remède a ça... Pas de médecins, pas de prêtres... Bref. Pas de foutu magie capable de la sauver. Tous ces mystiques... Ils étaient tous incapables...
Encore une solution de facilité... Ils n'avaient rien pu faire pour elle, alors je me devais de les haïr, tout comme je haïssais mon père... Et comme je me haïssais en partie. Pour elle. Je le faisais pour elle, parce qu'elle n'avait plus son mot a dire. Elle n'avais jamais pleuré en ma présence, elle était forte elle l'avait été jusqu'au bout. Morte sur son canapé, dans sa plus belle robe...
On l'enterra. Ce fut une belle cérémonie. Des fleurs partout.. Bleu pour la plupart. J'avais finis de me vider de mes larmes. Je fus forcée de faire un discours, dire un petit mot. Soit disant pour me sentir mieux, dire quelque chose comme si elle pouvait m'entendre. Mais je savais que la mort n'était pas belle, je doutais cruellement qu'elle eue été accueillit avec un bouquet de rose et une tasse de thé. Les mots qui me vinrent, furent :
- " Hélène, Morte et définitivement morte... "
Je crois que ça a été ça le déclic.
Jusque la, j'avais toujours été enfermé dans le confort de notre grande maison. Je n'avais qu'a étudier et sourire pour satisfaire mon entourage. J'avais tout a porté de main. On ne me refusait rien... Pourri, gâtée, comme disaient certains. Insouciante, naïve même...
Et bien ça allait changer...
Nous quittions d'ailleurs notre chez nous pour rallier a la bourgeoisie d'Hurlevent. Mon père en avait assez et désirait recommencer sa vie. Comme si il s'était soucié ne serait-ce qu'un instant de ce qui m'importait a moi. Cette ville ne me disait rien du tout, j'allais fuir a la première occasion. Arrivés dans nos nouveaux quartiers, mon père me présenta mon nouveau professeur, un vieux fou, censé faire de moi une érudit... Comme si j'allais reprendre le cours de mon insignifiante petite vie sans rien y modifier, en passant l'éponge sur l'épisode de la mort de ma mère... Non, j'allais changer.
Ma première fugue, j'avais dans l'idée de me trouver un groupe de bandits. De voler des bourses et crier a quel point je détestais tout le monde et surtout cette ville. Une ado' dans toute ça splendeur... Bon, en fait, ça ne se passe pas vraiment comme on se l'imagine. Il suffit pas de dire " youhou, j'ai envie de voler les richoux pour m'rebeller contre l'autorité de mon père, ça vous dit d'me former? "
Naïve ou complètement idiote. Peu importe ce qu'on pouvait penser de moi.
J'en étais a ma deuxième nuits dans les rues. Je flânais en restant discrète. Enfin j'essayais. Au détour d'une ruelle, une main malintentionnée vint se plaquer sur ma bouche, une fine dague léchant ma gorge. J'étais pétrifiée. Je sentis qu'on me déplaçait sans que je ne puisse vraiment toucher le sol. Je ne sais pas ou l'on m'emmena, mais je me rappelle nettement le souffle chaud d'un homme dans ma nuque. Sa main était aussi grande que la largeur de mon visage, ses doigts étaient fins, gantés de noir, il me maintenait sans trop d'efforts... Je finis pas me retrouver contre un mur, que j'heurtais de dos. L'homme me dévisageait, face a moi, je dirai même... A seulement quelques centimètres... Je dû afficher une expression vraiment bizarre pour qu'il se mette a rire ainsi. Il me relâcha le visage. Je ne criais pas...
Dans ma tête, je m'imaginais mille façon de fuir, toute plus héroïque les unes que les autre, le seul soucis étant qu'imaginer n'était pas suffisant pour fuir réellement. Alors je me contint dans l'expression favorite qu'arborait mon père. L'indifférence. Je fixais mon agresseur droit dans les yeux, le visage fermé. Comme si j'étais capable du pire. Enfin, j'essayais...
L'homme au regard vif, arborait une pair d'yeux d'un bleu profond. Sans son masque noir, j'étais certaine qu'il devait avoir la cote auprès des filles. Je gardais mon sérieux, attendant qu'il parle... Ou qu'il fasse quelque chose, dans tous les cas, j'étais piégée.
Il finit par dire en affichant une moue amusée.
- " T'es-tu égaré petit renard? "
J'en restais muette. Sa voix était agréable... Presque mielleuse. J'étais transi de peur et d'admiration. J'aurai aimé réussir a articuler un mot, mais j'étais totalement figée. Sa dague glissa sur ma peau, remontant jusque sur ma joue. J'imaginais déjà l'horrible coupure qu'il allait y laisser. Je n'avais pas envie qu'on m'abime, je me sentais coincée... J'avais peur... Ses mots résonnèrent doucement a mes oreilles :
- " Ce n'est pas bien grave... Maintenant que je t'ai trouvé... "
Je sentais la lame se presser sur ma peau. Je ne saurai dire si c'est la peur ou l'instinct de survie qui me fit réagir mais voila que j'avais empoigné la lame soudainement, m'ouvrant l'intérieur de la main, le sang coulait le long de mon poignet et de sa dague. Je ne lâchait aucuns cris, trop interloquée par ma propre réaction, la douleur se ferai sentir plus tard. De plus je lui avais flanqué un coup de pied dans les tibias... Il me darda d'un regard insultant, retirant sa dague sèchement et manquant de m'ouvrir un peu plus, si je n'avais pas eue le bon sens de la relâcher a temps... Il continua de m'observer, puis il me flanqua une gifle monumentale en fait.. deux, ou peut être était-ce des coups de poings? La douleur m'irradia le cerveau. Je tombais au sol... Il riait un instant, me secouant vaguement du bout de sa botte. S'abaissant, il me déposséda de mon seul bien. Un petite bourse contenant quatre pièce d'or. Je n'essayais pas de me défendre... Ce qui rendit l'affaire moins douloureuse sans doute.
Il me laissa ainsi, allongée sur le pavé. Sonnée. Disparaissant dans la nuit avec son butin.
J'avais eue ma première leçon...
Dernière édition par Judh le Jeu 20 Mai 2010, 03:04, édité 3 fois
Judh
Re: Journal : Judh Len
Après de longues minutes a reprendre mon souffle... Et surement mes esprits. Je réussis enfin a bouger. J'avais mal comme jamais... Le cœur au bord des lèvres. Je remuais un bras, comme pour être sur qu'il s'agissait bien le mien. Ramenais ma main pour observer ma première blessure... Le sang avait séché en partie mais se craquelait au moindre mouvement. Je convint rapidement qu'il m'était douloureux de bouger les doigts. Sur le coup, je n'étais pas fière de moi. J'avais un peu honte et en même temps, je crois que ça m'avait fait du bien...
La douleur me tenait éveillée à présent. J'inspirais a plusieurs reprises m'encourageant a me relever... Un courant d'air balayait quelques mèches sur mon visage... Ça aurait presque pu être agréable... Finalement, je rassemblais mes forces et me remise debout.
J'étais poussiéreuse et il fallait que je fasse soigner ma plaie. Le sang goutait encore... Je laissais une superbe marque sur le sol... Sans vraiment réfléchir, je déchirais un pan de ma chemise, et l'enroulais autour de ma main... Cette fois, j'étais réellement entré dans le monde de "la rue", sans le sous, douloureusement... J'arpentais la ville.
Mes pas me menèrent a l'entrée du port. Après réflexion, j'avais pour idée de me rincer la plaie a l'eau de mer... Javais entendu que ça aider a la cicatrisation... Enfin, j'espérais qu'il s'agissait de source sures, ou j'allais finir avec une infection.
Après avoir descendu toute une flopée de marches, j'allais me poster près de l'eau. Accroupie sur un rebord, la main immergée. Ça faisait un mal de chien !! Mais je ne criais pas... J'avoue avoir eue des larmes silencieuses. Parfois je n'y voyais plus tant mes yeux étaient inondés... Je comptais mentalement, un.. deux.. trois... Ainsi de suite, me disant qu'une seconde de plus ne serai pas de trop, c'était comme un jeu ou je testais ma résistance. Après deux longues minutes que je comptais méthodiquement, je finis par me relever. Me débrouillant a nouveau avec mon bandage de fortune. C'est la que je le vis...
L'homme qui m'avait mise dans cet état...
J'étais a nouveau figée, bien droite. Mes mains remontées a auteur de mon buste, s'étaient arrêtées en plein bandage. Je devais avoir l'air conne. Flottant dans mes vêtements. Un pantalon de lin noir et une chemise couleur ivoire, déchirée qui plus est. Il me remarqua, coupé dans sa marche. Il bifurqua et vint a ma rencontre... Je me rappelle avoir supplié intérieurement d'être foudroyée sur place, tant la malchance me poursuivait...
Dernière édition par Judh le Jeu 20 Mai 2010, 15:12, édité 1 fois
Judh
Re: Journal : Judh Len
A quelques mètres de moi, il venait de finir sa course. Quand il s'immobilisa, je faisais un pas en arrière, il tiquait, formant une moue avec sa bouche. De la déception? Je n'en restais pas moins bloquée entre l'eau derrière moi et lui... Son expression était peu engageante. Je terminais le bandage que je serrais bien fort. C'était douloureux, mais ça me donnait une raison de le détester et de ne pas me laisser charmer, parce que c'est ce qu'il faisait. Ses yeux étaient plantés sur moi, j'étais mal a l'aise. J'avais envie qu'il arrêtes de me regarder comme ça. Alors tout bonnement, je lui tournais le dos. Fixant la mer. C'était sérieusement suicidaire, mais dans tous les cas j'allais mourir, a quoi bon supporter son visage jusqu'à la fin?
J'attendis. J'attendis un moment a vrai dire, sans rien faire. Je ne savais même plus s'il était derrière moi ou non. J'avais presque pris la décision de regarder quand il se mit a me parler.
- " Alors tu es bien égarée? "
Je ne répondais pas. Pas pour entretenir un mystère quelconque, je ne savais pas quoi lui dire...
- " Tu n'crois pas que tu devrais être chez toi 'Renard' ? "
Cette fois je me retournais, il s'était avancée sans que je ne l'entende. A seulement deux pas de moi. Je le toisais, pensant fortement a mon père, pour me donner assez de haine et de force. Il opinait comme si je lui faisais perdre patience... Je crois que je lui ai répondu ça :
- " C'est chez moi ici. "
Il plissa les yeux et son visage se fendit d'un fin sourire, le plus beau qui m'est été donné de voir... Ma voix était sortie étrangement douce et posée, je ne la reconnaissais pas vraiment. A l'intérieur je tremblais, j'étais pétrifiée. Je me demandais ce qu'il voyait en me regardant... Je ne tardais pas vraiment a savoir.
- " Et bien? qu'avons-nous là.. ? "
Il fit quelques pas a gauche, me détaillant du regard, de haut en bas... Puis a droite, en faisant tout autant. Je me sentais étrangement nue, c'était franchement perturbant. Une main sur son menton a barbiche il a reprit.
- " Le confort des hauts quartiers te déplaisent a se point pour que tu descende aussi bas? Tes parents s'inquiètent surement. Je pourrai même en tirer un bon prix en t'y ramenant."
Je sortais de mon mutisme et de ma torpeur, avançant d'un pas, comme le défiant de ne serait-ce que me toucher. Et avec toute ma haine je lui répondais, la tête levée pour le regarder, par-ce qu'il devait bien faire une tête ou deux de plus que moi. La scène me semble a présent tellement ridicule...
- " Mes parents sont morts. Et je préfère mourir ici que retourner là bas. Arrêtez votre manège de beau parleur aux phrases construites et tuez moi qu'on en finisse... "
Il me dévisagea une longue minute. Sa dague fut tirée de son fourreau... Je me préparais a avoir mal... Serrant les mâchoires. Mais le geste qu'il esquissa n'était pas une attaque. La lanière de ma bourse fut coupée. Il la jeta a mes pieds. Esquissant un de ses nombreux sourire. Puis il repartit, en agitant une main, comme pour dire au revoir.
Ce soir la, je ramassais ma bourse et regagnais une auberge... Je crois que je commençais seulement a comprendre...
Judh
Re: Journal : Judh Len
Les jours suivants, j'arpentais la ville, essayant d'être une ombre.
C'était pas dans la facilité que ça se ferai mais jusque là, je n'avais pas de mal a me faufiler. Les arbres, les recoins de murs, les ruelles dans l'ombre... J'avais repéré quelques trucs, mais c'était, disons... Compliqué. Je ne savais pas du tout comment m'y prendre pour détrousser quelqu'un. Je n'avais pas la poigne de mon agresseur, ni son baratin... Je devais faire ça sans qu'on le remarque... Une idée finit par fleurir et je m'y exerçais.
La journée était belle, un ciel d'un bleu limpide pour un soleil de plomb. J'avais revêtis mes nouveau vêtements, achetés avec le fond de ma bourse qui criait d'ailleurs famine... Un harnais blanc et bleu, le pantalon qui allait bien avec, du même bleu, des bottes en cuir au reflets bleutés des gants bleu... Comment dire de façon intéressante que je tenais énormément a cette couleur? C'était un sorte de souvenir, un hommage... Enfin, quoi qu'il en soit, parée de mes nouveaux vêtements, je me faufilais de dos en dos... Tantôt des cheveux blonds, tantôt des brun... Parfois des roux. Puis d'autres plus extravagant, du violet, du bleu... Je commençais a les trier par richesse de vêtements. Certains auraient été de bonnes cibles. Je les suivais en essayant de ne pas être repérée, voir si marcher dans leur dos n'alertait pas leurs sens. C'était un exercice en gros, que je découvrais seule. Pas de maître, pas d'instructeur, juste mon envie et mes résolutions.
Parfois l'un deux se retournait avec un regard mauvais, je bifurquai en offrant un sourire dont j'avais toujours eue le secret. Le genre que je servais a mon entourage a longueur de journée et ce depuis mon enfance. Souvent ils me rendaient un sourire en se détendant, mais quelques fois je les laissais de marbre, un brin inquiète quant a ce qui aurai pu m'arriver si nous avions été de nuit.
L'exercice était donc un repérage. Il me fallut plus bien plus d'une journée pour maitriser cet art. Mon ventre commençait a crier en cœur avec ma bourse, j'allais devoir agir...
J'en étais a pratiquement deux semaines dans les rues, ou j'avais donc épuisé mes quelques pièces. Je regrettais presque de ne pas en avoir volé a mon père. Mais je pense que j'aurai mal digéré le fait que ce soit "son or", je ne voulais rien de lui. C'était mieux ainsi. Je me débrouillais seule. J'apprenais.
Un soir, je passais a l'acte. J'avais repéré le bourgeois par excellence. Serré dans son gilet, il me faisait penser a mon père. C'était un jeune homme... Pas franchement beau. Le genre plein de fric et lettré. Il marchait tranquillement avec pour compagnie, mes pas de velours... J'arrivais facilement a me faire légère, ma diète m'ayant rendue encore plus fine qu'auparavant. Je passais a ses cotés, glissait une fine dague... A oui, j'en avait achetée une, ce qui expliquait en partie la rapidité avec laquelle javais vidé ma bourse. Je glissais donc la dague au filet de la sienne et la glissais dans ma poche, tout en le bousculant pour étouffer le bruit de l'or... Cette fois il m'apercevait. J'affichais mon sourire le plus charmeur, une moue d'excuse et des yeux suppliants. C'est tout juste si il n'en tombait pas la bouche... Je murmurais un "navrée" du ton le plus mielleux et chaste que je pouvais et il me laissait partir, tout penaud... J'avais trouvé mon arme. Moi qui n'avais jamais trouvé d'intérêts aux hommes...
Je minaudais...
Judh
Re: Journal : Judh Len
Passer son temps a voler c'était divertissant. Il n'y avait jamais un vol pour ressembler a un autre. Et surtout pas celui la... Ce devait faire plus d'un mois que je m'y étais mise réellement. Je ne volais que pour me nourrir ou acheter quelque chose. En fin de compte je n'étais pas spécialement dépensière. Le strict nécessaire. Une piètre voleuse... Risible.
Ce jour la, j'avais la faim au ventre, le soir précédent j'avais tenté une manœuvre qui avait lamentablement échouée, du coup... Je n'avais rien eue a me mettre sous la dent. En sortant du quartier commerçant, il m'a interpellé. Pas comme si il m'avait sifflé hein, non. C'est juste mon regard qui s'est posé sur lui, par pur hasard.
Il était devant les canaux... Je me rappelle l'avoir longtemps observée. Il était là a regarder l'eau. j'étais intriguée. A quoi il pouvait penser? Ses yeux étaient sombres, tout comme ses cheveux. Il faisait facilement quatre fois ma carrure... Deux têtes de plus que moi et portait un ensemble de cuir saillant. J'avoue avoir été rebuté au début. Je n'ai jamais été chercher la difficulté, ce qui est plutôt logique, a quoi bon faire difficile lorsqu'on trouve la facilité, c'est... enfantin comme raisonnement.
Puisqu'il avait l'air tellement ailleurs, je me suis finalement dis que je pouvais en profiter. On imagine facilement la suite... C'était prévisible... A peine je glissais ma dague a sa bourse qu'il fit volte face. J'en perdais l'équilibre et finissait au sol. C'était encore un échec, sauf que cette fois je risquais gros... Les sourcils froncés, le regard sévère, il m'a d'abord observé. Puis il m'a tendu la main pour que je me relève. un peu hypnotisée je l'ai pris... C'était sans compter que je tenais sa bourse. Il m'a empoigné le bras et m'a demandé de la lâcher, calmement. Je me suis exécutée. C'était de toute manière pas franchement un ordre a discuter. J'ai souris en murmurant un "oups", j'étais mal a l'aise et j'allais surement en prendre une, alors j'essayais de minauder pour limiter les dégats...
Et il m'a sourit. C'est moi qui me suis retrouvée conne... Il m'a relâché et s'est retourné a nouveau vers l'eau. Je n'ai pas réussis a partir. j'étais figée, autant par son geste que par son image. J'ai demandé un peu pommée :
- " C'est... tout ? "
Il a rit. Un rire franc...
- " Tu fais pas le poids microbe."
C'était pas faux, mais je ne sais pas pourquoi j'avais envie de rétorquer quelque chose. Alors j'ai enchainé.
- " Si c'était une question de poids, ce serait certain... Mon gros. "
J'ai ris aussi, je pense que je ne craignais rien, pas froid au yeux la petite. Non, pas froid du tout, je le trouvais franchement rassurant. Ce qui était tout a fait débile...
- " Je ne suis pas gros. " Il faisait une tête du mec pas content, près a vous taper dessus. Puis il s'est décrispé et m'a observé. Je l'ai laissé faire, y avait pas grand chose a voir sur moi... De plus que j'étais une vraie brindille... Puis avec un air embêté il m'a demandé contre toute attente. " Pourquoi fais-tu ça? " En désignant sa bourse.
Un petit haussement d'épaule. Un regard en biais. J'ai répondus naturellement.
- " Pour manger. "
Il m'a prit par la taille et m'a soulevé a la façon d'un sac de patates... J'ai d'abord crié, je me suis débattus mais c'était peine perdue, imaginez un mec taillé comme un rocher vous soulever d'un bras... Alors s'il décide de vous maintenir, croyez moi que vous pouvez rien y faire. C'était... Amusant quand j'y repense.
Enfin quoi qu'il en soit, j'ai atterri devant une auberge, il m'a obligé a entrer et a commandé tout ce que la serveuse proposait. Les plats ont remplis chaque centimètres de table disponible, juste devant moi. Il m'a fait un signe de tête. M'intimant donc de manger. J'ai obéis...
J'avais une de ces faims... Le trois quart des plats apportés on donc été absorbés par moi seule. J'en revenais pas d'avoir engloutie autant. Et je l'avais presque oublié... Il m'avait observé en silence tout ce temps. Rien a voir avec un regard moqueur ou intéressé. Il avait l'air triste comme mec. Je lui ai dis "merci" et je me suis levée. Il m'a coupé dans mon élan.
- " Ou tu vas microbe? "
Bonne question... Ou j'allais? J'en sais rien, je voulais juste fuir de peur qu'il décide que je lui doive quelque chose en retour. Mais j'ai obéis encore une fois. J'ai repris place a table. Et je l'ai fixée. Sans rien laisser paraitre. Je sais parfaitement mimer cet état. Je m'y exerce tous les jours, alors forcément...
- " C'est quoi ton nom? "
Allons bon... On allait faire ami-ami... Je le sentais pas trop ce coup là. Mais encore une fois, je répondais honnêtement, j'aurai surement pris une claque derrière la tête si j'avais eue un mentor... Je veux dire, faut pas donner son NOM ! un pseudonyme a la limite...
- " Judh'. "
- " Moi c'est Mand', ou Mandred. "
Mandred. C'était plausible comme nom. Je l'observais. Il était serein, le mec pas prise de tête. Juste ce quelque chose de triste ou je ne sais pas trop...
- " Pourquoi tu fais ça Mand'? C'est ta bonne action de la journée? Tu veux quoi exactement? "
Voila, c'était fait. J'allais pas rester là a attendre dans le doute qu'il aille me séquestrer dans la cave de l'auberge quoi. Il a haussé les épaules naturellement.
- " Je n'aime pas avoir faim. Et faut s'aider entre confrères. T'es seule pas vrai? "
Je n'ai pas répondus tout de suite. Confrères? Il était un voleur lui aussi... Avec sa carrure, je l'imaginais tellement pas se faufiler ou faire quoi que ce soit de discret. Je me suis mise a rire. De bon cœur, sincèrement je trouvais ça hilarant... Enfin, après m'être moquée, j'ai finis par répondre.
- " Oui, j'suis seule. Pourquoi tu me demande ça? Tu compte monter un clan de bras cassés?
Je me moquais de moi même, j'avais tout loupé... C'était plutôt réaliste. Lui il a reprit, sérieusement.
- " Je connais certaines personnes qui pourraient t'assurer de ne pas avoir faim et d'apprendre. Une sorte de famille. Puisque tu n'en a pas. "
J'ai hésité. La ça voulait dire que j'allais entrer réellement dans le "monde" des bandits. J'ai accepté de les rencontrer. Je me rappelle plus de quoi on a parlé ensemble par la suite. Mais on a débité pendant un moment, jusqu'a ce que la nuit tombe a vrai dire... Il m'a parlé vite fais de lui. C'était bien un "voleur". Il sortait de prison. Vachement rassurant me direz-vous... Mais c'était plutôt le genre nounours au cœur tendre. Je le voyais mal tuer quelqu'un. Et pourtant, c'est ce qu'il avait fait.
Il a mentionné un mec. Isil', un ami très proche. Il en parlait comme si c'était son frère. J'ai trouvé ça tentant... Oui. J'ai accepté et j'étais curieuse de ce que la suite me réservait. Pour ce qui est de la conversation, je lui ai parlé de mon père siégeant chez les bourges, vers la maison des nobles. Il s'est moqué. On a rit. C'était un bon moment... Surement le premier depuis... Le premier de toute ma vie en fait. Je n'avais jamais parlé ouvertement a qui que ce soit. Ce soir, je me sentais libre et... rassasiée!
Judh
Re: Journal : Judh Len
Je l'ai revue par la suite. Il m'a emmené rencontrer les siens. J'ai donc rencontré cet "Isil'", un mec bien. Je n'ai jamais trop parlé avec lui. On se balançait plutôt des petites piques, mais il a toujours veillé sur tout le monde a ce que j'avais cru comprendre. Dans une taverne assez sombre, l'endroit glauque pour une rencontre inquiétante... J'ai essayé d'être a la hauteur, sans peurs, je ne mâchais pas mes mots. Mais je tremblais... J'avais une bande d'hommes, amis et frères.. Qui m'observaient sous toutes les coutures, j'avoue que fuir m'a traversé l'esprit.
Puis, Mand' s'est approché. Il m'a soulevé et ma posé sur son épaule. Une large épaule... Du genre, assez pour que j'y pose mes fesses et que je tienne en équilibre. Il a dit que j'étais des leurs a présents. Et que j'avais pas a m'en faire. Je me demande pourquoi il a fait tout ça pour moi... Je ne sais pas trop ce qui les avait tous réunis. Mais j'étais contente. Parce que c'est vrai qu'a présent j'étais des leurs..
Bien sure, je me dégageais des bras de la brute qu'était Mand'. J'avais l'impression d'être une marionnette entre ses mains. Il me posait dans un coin. Me disait quoi faire. Me reprenait pour me déplacer. Etc... J'étais une sorte de poupée. Je détestais ça. Lui ça le faisait marrer.
On s'engueulait souvent, vraiment souvent. Tout le temps a chipoter pour un truc, il me tirer les cheveux, je lui arrachait la barbiche... Il me pinçait, je lui envoyais un coup de pied dans les tibias. Enfin bref... Autant vous dire de suite qu'on était inséparable... Après quelques mois a se côtoyer, on était toujours collé l'un a l'autre. Souvent on se baladait en ville a la recherche de futures victimes... Moi perché sur son épaule. Lui tout sourire se déplaçant aisément dans la ville. J'avais l'impression d'être une princesse, perché sur son trône que l'on déplace au grès de ses envies. C'était agréable...
On parlait de tout et de rien. Il buvait son truc infect la... A oui! ça c'était tout lui. Il mélangeait du rhum.. ou peut être que c'était du bourbon? Avec du liquide qu'on met dans les chars.. Un truc pour refroidir la température et éviter que ça vous pète a la gueule! Sincèrement je sais pas d'où il sortait se mélange mais c'était infecte... Et il sirotait ça du matin au soir. Autant vous dire qu'il avait une haleine alcoolisée.
Je l'engueulais souvent. Je sais pas vraiment pourquoi... Je trouvais toujours un truc a lui reprocher. Je l'appelais "mon gros" je savais qu'il détestait ça. D'ailleurs il a finit par se complexer, je l'ai vue réduire ses portions de nourritures, j'en ai ris... Et en même temps, je m'en suis voulu. C'était un jeu en fait... Et je crois qu'au fur et a mesure, on a arrêté de jouer.
Je ne me rappelle pas avec exactitude, quand. Ni même comment, c'est arrivé. Mais un soir j'étais encore et toujours fourrée avec lui. Et on parlait d'Isil je crois... C'était a Comté du lac il me semble. On était là bas a cause d'un coup qu'on avait fait a Hurlevent... Le temps de se faire oublier on restait a l'auberge. Enfin bref... On était donc au bord de l'eau, devant cette foutu auberge. Et... Je me souviens qu'il me regardait. J'avais pris l'habitude de ses regards, même si j'étais toujours assez agité quand il me fixait comme ça. Mais ce soir là, j'étais sereine. Je ne sais pas ce que voulaient me dire ses yeux. J'ai juste... Laissé parler mon corps en réponse...
Je lui ai caressé la joue et je me suis approché pour l'embrasser. Mon premier baiser. Il en était presque fébrile. Je me suis demandée si ça avait été désagréable pour lui. Mais je n'ai pas formulé de question. Il m'a serré dans ses bras pour m'embrasser en retour. Et ça a soulagé mon questionnement... Puis il s'est mit a me parler de son ancienne vie... Ce qu'il avait perdu. Fait... Il en est venu a me dire, que j'étais qu'une gamine encore. Que c'était mal de profiter de moi. A savoir, je devais avoir... Dix sept ans environ... Et lui, la trentaine. Mais je n'en ai jamais rien eue a faire de l'age...
Je suis tombée amoureuse de lui. De ses rires, de ses grognements, de ses colères, de ses sourires... De ses baisers. On a convenu de ne pas aller au delà de ça. L'amour n'était pas charnelle. C'était des regards. C'était des mots. Parfois des baisers. Mais cela passait par une sorte de contemplation mutuelle. Je crois qu'il avait peur de me briser. Parfois il osait a peine me serrer dans ses bras. Il me manipulait toujours avec attention, même s'il me trainait un peu partout sur son épaule, dans son dos ou dans ses bras. C'était avec douceur.
On a passé des heures a se contempler l'un l'autre. Allongés au bord de l'eau...
Il était plus a l'aise comme ça, que lorsqu'il nous arrivait de parler. Il a toujours eue beaucoup de peine a dire ce qu'il ressent. Je ne l'ai jamais forcé, je n'attendais rien de lui que ses regards... Mais parfois il faisait un effort. Une fois il m'a murmuré qu'il tenait énormément a moi. Je pense que ça voulait dire " je t'aime ". Je lui ai répondus avec un baiser. Il savait parfaitement que pour moi c'était pareil. Mais je ne le disais pas non plus...
De retour en Hurlevent, les soirées tavernes et les affaires avaient repris. Je pense que ça nous avait fait du bien de nous retrouver a la Comté tous les deux. Enfin, il y avait bien une autre nana du groupe avec nous... mais je l'appréciais pas trop. Elle lui tournait autour. Quand je n'étais pas la, elle lui tenait compagnie, ça me rendait jalouse... Mais j'ai jamais rien dis. Je crois que c'était mieux ainsi. Et puis.. S'il décidait de l'aimer elle. C'était son choix. Si il restait fidèle a mes regards, ça l'était aussi. Aimer c'est laisser libre choix a l'autre de rester ou non. Je pense qu'avec lui. J'ai appris a grandir un peu... Au début je m'agitais et je criais quand un truc m'emmerdais. A présent, je laissais couler. Et mine de rien, c'était mieux, pour lui et pour moi.
On était, le renard et la brute. Bien évidemment, c'était moi le renard. Un couple peu banale, ça faisait parfois rire les autres. Nous aussi remarque. J'aimais bien qu'il m'appelle comme ça. Le renard. Il me rappelait le mec qui m'avait foutu une branlé dès mes premiers jours de rébellion en ville. Il était le seul a me dire ça... Les autres c'était microbe, petite, gamine, emmerdeuse... Et j'en passe. Enfin...
Nous étions donc de retour dans cette satané ville... Et un soir, Isil' a eue des soucis. Il était en train de se faire embarquer par des gardes, Mand' et moi on se baladait et on les a aperçut. Famille oblige. On n'allait pas laisser faire, j'ai tiré le 'deux coups' qu'Isil m'avait filé un jour. Et j'ai braqué les gardes. Mand' en a prit un pour taper sur l'autre, il a réussit a choper Isil. Y a eue des blessés. Moi j'ai pas réussis a tirer sur la garde que j'avais en joue. J'ai tiré a coté pour faire peur. Mais en contrepartie, je me suis faite assaillir de coups... Juste retour des choses vous me direz.
Je ne sais plus non plus comment ça s'est passé. Mais je me suis retrouvée enfermée. Derrière les barreaux, dans une cellule. Chaque jour... A chaque instant, j'attendais qu'ils fassent sauter un truc, que tout le monde débarque et qu'on me sorte de la. Quatre jour et je n'avais aucunes nouvelles. Je passais mon temps a tirer sur mes chaines, je m'abimais les poignets. Je ne mangeais plus. Parfois je restait tout a fait inanimée. Assise dans un coin toute la journée. J'avais franchement beaucoup de mal a digérer le fait d'être enfermée.. Et surtout d'être seule.
Mand' me manquait... Et il ne revenait pas. Au cinquième jours, je crois que je ne comprenais plus trop ce qui m'arrivait. La tête qui tournait, la vue trouble. C'était pas la forme. Et il est venu. Habillé avec des étoffes nobles. Rouge et Or. J'ai crus rêver au début. Mais non, c'était bien lui. Il avait le regard haineux de me voir comme ça. J'ai cru qu'il allait saccager la caserne, mais bon... Soyons réaliste, un mec face a tous les gardes. Lui même le savait. Il m'a murmuré des mots rassurants. M'a dit qu'il fallait que je mange, qu'il s'occupait de tout...Que je n'allais pas rester longtemps... J'ai pleuré. Il était forcé de partir... Et j'ai pleuré toute la nuit. Dans ma cellule.
Au matin, j'ai mangé. J'ai demandé une feuille et de quoi écrire, pour rédiger une lettre d'excuses a la garde que j'avais menacé. C'est vrai que ça ne me ressemblait pas d'abandonner. Et revoir Mand' m'avait carrément foutu une claque. Je faisais donc mon possible pour me sortir de là. Mand' ferait surement une connerie pour me libérer, je préférai éviter ça.
Après de longues paroles échangées entre la garde et un homme de pouvoir. J'ai été relâché le septième jours. Le soir même, je me blottissait dans les bras de mon protecteur... Il m'a demandé pardon, il s'en était voulu d'avoir été impuissant, de m'avoir mêlé a tout ça. Enfin... En gros, de ne pas m'avoir protégé. Je lui en voulais aussi au début. Mais au final, j'étais trop heureuse de l'avoir retrouver pour passer mon temps a me disputer.
Ce soir la, je lui ai dis "je t'aime" et il m'a répondu la même chose. On ne s'est pas quitté, les deux semaines qui ont suivis.. Le temps que je reprenne des forces et qu'on ai eue assez de temps pour nous... Mais a peine avions nous le temps d'être heureux, que déjà rappliquaient de nouveaux ennuis...
Judh
Re: Journal : Judh Len
Il n'en su rien... Jamais.
Au début je ne reçu qu'une simple lettre. Un message qui disait que Mand' allait être dénoncé. Ainsi que notre "petite famille". Mon silence devait être absolue si je ne voulais pas accélérer le procédé. Je n'avais pas peur de simples lettres vous savez. Au début, j'ai pris ça pour une plaisanterie. Ou quelqu'un qui voulait juste nous soutirer des trucs. Un mec seul contre nous tous, c'était risible comme combat. Mais j'ai pu voir. J'ai pu entendre... J'ai subis.
Le mec en question, était bourré d'or. Et qu'on se le dise, l'or ça achète tout... Il avait une armée de gars a sa disposition. La plupart venants des bas fonds. Des tueurs, des voleurs, des mercenaires, le genre... Qui deviennent vos larbins du moment que vous avez les bourses pleines.
Je suis entré dans le petit jeu de cet inconnu...
Alors, je n'ai rien dis...
Nous étions a nouveau de retour en cette foutu Hurlevent. Il tenait a elle autant qu'a moi je pense. Ce qui en faisait notre point de rechute en tous temps... Je comprenais mieux comment notre maitre chanteur agissait. Je ne voulais pas que Mandred finisse en prison, je ne voulais pas le quitter, personne n'avait le droit de me l'enlever... Et j'ai donc tout essayé. Ce que n'importe qui ferait pour un être cher...
C'était le matin, L'aube tout juste. On avait dormi sur le port tous les deux. Et je lui ai demandé... Je sais que ce n'était pas une solution! Mais il fallait que l'on gagne du temps... C'était lâche. Mais je n'avais jamais été un modèle de vertus. Je lui ai donc demandé de partir avec moi. Quelques temps. C'était anodin comme proposition, il nous été arrivés de partir quelques jours ensemble auparavant. Mais le sort devait s'acharner contre moi, puisqu'il refusa. Il avait des affaires en cours. Rien qu'il ne puisse délaisser sur l'instant. J'acquiesçais... Qu'aurais-je pu faire de mieux? L'homme qui nous menaçait avait bien prévu son coup...
J'ai du donc faire ce qu'il me demandait. J'ai volé pour lui. J'ai donné des informations sur certaines choses... Je réglais des petites affaires en son nom. Je me suis même fait littéralement tabasser par sa faute...
Un soir je rentrais a notre auberge. Mand' m'y attendait, j'avais deux voir trois heures de retard. Il était furax. Mais en me voyant il ne pu tenir de discours de réprimandes. J'avais du sang dans les cheveux, ma joue avait tellement gonflée que j'avais du mal a voir de mon œil droit. Mes vêtements, plein de terre... Minable. Voila ce que j'étais. Il me mena a notre chambre, je me lavais et soignait rapidement mes blessures. En parlant de ça! C'était moi qui passait mon temps a soigner les siennes. Pas un jour ou il n'était rentré sans une égratignure. A force, il me demandait pardon, je le soignais sans rien dire, mais il savait que je m'inquiétais. Il partait toujours sans prévenir et il rentrait parfois tout juste en vie. Enfin, cette fois, c'était mon tour...
J'avais envie de demander pardon moi aussi... Pardon de faire ce que je faisais, de lui mentir, de le regarder dans les yeux et de lui dire que j'avais été détroussée par un minable, me rendant moi même plus misérable encore que l'agresseur. J'avais honte de tout, je voulais le serrer dans mes bras, tout lui avouer. Lui dire que je faisais mon possible, qu'on allait trouver une solution. Mais c'était faux...
Il a dédramatisé la situation en riant. Me disant que j'étais une petite poupée, que je n'avais rien a faire dans les rues. Que je devais pas m'éloigner de lui... Mais c'était trop tard.
<la rédaction semble s'interrompre. Il y a un point a la ligne, mais pas de mot, quelques taches sur le feuillet indique qu'elle a du verser quelques larmes en rédigeant. Finalement l'hésitation de la plume s'est dissipé et cela reprend sur la page suivante...>
Judh
Re: Journal : Judh Len
Dès le lendemain, nous ne faisions que nous croiser brièvement et ce pendant les deux semaines qui suivirent. J'étais le pantin du maitre chanteur, pendant que Mand' vaquait a ses occupations. Nous n'avions d'ailleurs plus vraiment eue le temps de discuter. Plus de doux moment a regarder les étoiles ensemble, a observer l'eau blottis l'un contre l'autre. Plus de baisers, de regards... A mesure des jours, j'en suis venue a ne même plus avoir de nouvelles. Je savais a peu prêt ou il était et ce qu'il faisait, mais je n'avais plus le temps pour rien. J'ai enchainé les coups durs. Je me suis faite passer a tabac au moins une fois toute les semaines. Puis, j'ai finis par craquer.
J'avais mal. Le genre de douleur qui vous fait passer des nuits terribles. Je me souviens de l'une des plus critique a ce moment...
Je dormais en forêt après avoir terminé le sale boulot qu'on m'obligeait a accomplir. La douleur dans ma poitrine était si forte que je pensais mourir... Ma respiration se saccadait, je tremblais par moment, j'avais la sensation que mon corps ne m'appartenait plus... Mon réveil s'était fait en sursaut. Mes pensées m'assaillaient, mes doutes, mes faiblesses. Jamais je n'avais été aussi faible. J'aurai tout donné pour capter un regard de Mand, qu'il me serre dans ses bras, que je puisse pleurer, vider mon sac. Qu'il me comprenne. Qu'il nous protège... J'en avais même vomis. Je ne voulais plus être le pantin, je voulais redevenir la poupée, la princesse... Je voulais qu'on me chouchoute, qu'on m'empêche de faire tout ça... Bordel... Je voulais juste survivre.
Après cette nuit là, j'ai tenus encore une semaine, sans plus de résultat quant au fait de nous retrouver. C'est a ce moment la que je pense avoir perdue le contrôle des choses...
Je devais aller récupérer un colis et le ramener a mon "maitre chanteur". Grand bien lui fasse, je n'allais pas faire qu'obéir ce soir la. Non, j'allais le tuer. Je mettrai fin a tout.
Je me détestais pour tout ce que j'avais déjà accomplis par SA faute. Alors ce soir là, je prendrai plaisir a devenir la meurtrière qu'il pensait pouvoir manipuler a sa guise. J'avais son colis, nous nous étions donnés rendez-vous comme souvent, a la Baie. Ma dague réclamait du sang. Mes tempes battaient au rythme des images que je me projetais en tête. Un millier de façon de le tuer... Je n'avais jamais autant désirer la mort de quelqu'un que celle de mon Père. Cet homme faisait exception a présent. Et ce soir, j'accomplirai une vengeance. Je protégerai Mandred. Je voulais nous rendre notre liberté...
Bien évidement "il" n'était pas seul. J'allais avoir besoin d'aide, c'était difficile de demander, mais Wiland me devait un service, c'est donc lui que je choisis.
Il n'y a pas plus bourge et aristocrate que Wiland Lodmund. Enfin, c'est une image. Cette homme se comporte comme le parfait bourgeois gentilhomme... Si vous saviez a quel point c'est un très bon comédien... Je me rendais donc a mon point de rendez-vous, Wil' flânant non loin pour savoir quand frapper en compagnie de ses deux acolytes.
Je tenais donc le foutu paquet. Un homme de course me dit de sortir en jungle, j'avais droit a un balade minable pour aller retrouver "ma futur victime". Qui ne tarderai pas a tâter de ma lame. Wil' suivit le pas de très loin.
Je finis par me trouver dans les hauteurs après une petite demi heure de marche. Il m'attendait. Lui et... une femme. Entourés de deux hommes d'armes.
Je ne laisserai personne en réchapper...
Judh
Re: Journal : Judh Len
C'est ce que je pensais, j'y croyais réellement.
J'attendis qu'il me tende le bras pour prendre son paquet, une dague plaquée contre mon poignet. Lame le long du bras, je ne tenais qu'a peine le manche. Mon geste fut rapide, je lui entaillais les veines. Le temps de réaction autour de lui fut irréel, comme si ils n'arrivaient pas a croire ce que je venais de faire. Je profitais donc des deux secondes qu'ils m'accordaient pour attaquer a nouveau, balançant le colis sur l'un des deux "gardes du corps". Ma cible se tenait le bras. Son regard me dardait d'une haine sans nom, j'avançais... La jeune femme a ses cotés tira un couteau et s'élança comme tout bon novice qui se respecte, bras en avant... Je lui tordais le poignet et je l'assommais sans douceur. Un flèche siffla et se planta dans la gorge de l'un des hommes qui se ruait sur moi. Le second fut transpercé par la lame de Wil' qui avait rappliqué a une vitesse folle. A me demander si il s'était seulement éloigné de moi de plus de deux pas...
Le sang coulait, ma cible tentait d'arrêter le saignement de son poignet en le bandant de sa chemise, je lui fit face. Je n'avais aucunes craintes quant a ce que j'allais accomplir. Tout était simplement clair...
Il sortit son arme de sa main valide, près a en découdre. Je ne lui laissais pas vraiment de répit. Nous nous battions. Il était rapide avec sa fine lame, mais l'imprécision de ses gestes, du certainement a la douleur, le perdrait. Il vint le moment ou je le désarmais, léchant son cou avec ma lame... L'instant d'après il s'effondrait, se vidant de son sang avant de rendre son dernier souffle.
Mais je n'en avais pas finis. Je m'étais rendu près de la jeune femme assommée précédemment. Je devais la supprimer elle aussi...
Au final, Wiland et ses deux acolytes en avait fini avec les hommes de mains de ma victime. Nous partions comme si de rien était... Moi, plus légère et mes proies, moins vivantes...
Judh
Re: Journal : Judh Len
Mais je n'avais pas pu le faire.
Tuer l'homme avait été un réel soulagement, les hommes de mains, une nécessité. Mais la jeune femme. Non, je n'avais pas pu... Elle était étendue au sol, inconsciente. Je n'avais pas été douce au moment de l'assommer. Je m'était agenouillée pour la regarder de près, elle n'avais pas cinq ans de plus que moi. Elle méritait de vivre. S'en suit un débat de quelques minutes ou je cherchais a savoir si oui ou non, j'allais taillader la fine peau de sa gorge, ou si j'allais la laissé ici au milieu des cadavres.
Finalement, je la laissais. Elle était sans doute avec mon bourreau par obligation. A présent, elle n'avait plus a s'en faire. Je me retournais donc, Will' affichait une moue désapprobatrice, mais j'avais déjà pris ma décision. Nous étions donc partis, sans plus de conversation.
Je le remerciais et sitôt fait, il embarquait avec les sien dans l'heure.
Je me retrouvais a nouveau seule. Mais la perspective de retrouver Mand' me gardait des mauvaises pensées. Je me rappelle avoir flâné au bord de l'eau. Essayant de trouver quoi dire a Mandred quand je serai rentrée. Mais ma réflexion ne dura pas...
Je ne sais plus comment, j'étais trop embrumée pour ça. Mais l'on vient me cueillir au réveil, le matin suivant. Je me retrouvais attaché et finalement en geôle. Le coup de la justice était souvent brutal...
La prison... Encore. Mais cette fois ci, ce ne fut plus l'affaire d'une semaine. J'y passais tellement de temps, que je cru ne jamais pouvoir en sortir...
Judh
Re: Journal : Judh Len
En fait, j'ai tout perdu a ce moment... L'ai-je mérité ce châtiment? Peut être bien...
C'est comme tendre a un enfant une glace et l'écraser par terre devant lui en lui disant qu'il est consigné dans sa chambre. Je me suis senti comme ça... Une enfant, perdue. A me demander si j'avais bien fait, si j'avais été juste, si j'avais fais les choix qui étaient les plus justes a ce moment là. Oh, j'ai eue le temps de réfléchir. Pas de soucis de ce coté là... Le temps m'a parut long... J'ai tourné et retourné en moi, tous les moments agréables passé aux cotés de Mandred et de la famille. J'arrivais a me souvenir des détails, je les tournais encore et encore, dans ma tête, pour m'en imprégner et me consoler avec lorsqu'il m'arrivait de craquer... Oui, j'avais eue raison de faire ce que j'ai fais. C'était eux, ou nous...
Et puis, je me suis affaiblis... Quelque chose de nouveau a commencé a me ronger, étrangement familier... Mais a la seule pensée de sortir j'oubliais vite ce détail. La tête contre les barreaux, je me disais qu'a force de m'amaigrir je finirai bien par passer au travers... Qui sait... L'on en vient a penser assez stupidement lorsque l'on se retrouve seul.
Au final, huit mois s'écoulèrent. Je n'épiloguerai pas sur cette passade de ma vie, surement parce qu'il n'y a rien d'héroïque a raconter, ou parce que j'en ai trop souffert? Je ne sais pas exactement ou j'en suis de toute manière. Alors, oui. Huit mois. Huit longs mois et j'étais a nouveau dehors. C'est presque en me trainant que je rejoignais Hurlevent, dans l'espoir de retrouver l'homme que j'aimais... Cet homme... Aux traits durs et pourtant doux... Cet homme. J'avais le sentiment que je ne le révérai plus, il me fallait pouvoir le tenir dans mes bras pour chasser cette idée a jamais. C'était devenu essentiel, comme respirer a nouveau après une longue apnée... Mandred. Ma tête était lourde, mais j'arrivais encore a me diriger, mes jambes retrouvèrent le chemin de la maison comme si elles l'avaient encore parcourut tous les jours depuis ces huit mois d'absences...
Je fouillais notre "lieux de rencontre" mais rien... Je rejoignais la taverne en pensant l'y trouver... Au final je fouillais tout Hurlevent. Rien, il avait disparut... Ne m'avait-il pas attendu? C'était... Impensable, mais l'idée s'insinuait déjà en mois tel un poison. Il n'était pas là.
Je me rappelle avoir prit le premier griffon pour Comté du Lac. Même scénario, a fouillé chaque endroit ou nous avions l'habitude d'aller... Rien. Rien ne restait de lui, comme s'il avait disparut de mon monde.
J'échouais a nouveau dans une taverne a Hurlevent. Vide. C'est la que je rencontrais un homme, étrangement familier et pourtant totalement inconnu, un frère d'Isil? Pourquoi pas... J'aurai aimé ne pas le rencontrer... Il vint tel la mort elle même... M'annonçant le décès de l'homme qui avait été, au cours de ses dernières années, ma raison de vivre. Mon soutient... L'amour... Tout. Cet homme... Mandred. Il avait effectivement disparut de mon monde. la vie lui avait été arraché et jamais plus je ne pourrai le revoir. Me blottir dans ses bras. L'embrasser. Non, tout cela ne m'était plus permis. C'était finit, j'avais réellement tout perdu. Huit mois...
J'ai détruis ma propre vie...
Judh
Re: Journal : Judh Len
Il y a sans doutes bien des chemins a prendre. Mais je ne veux pas choisir. Je veux être libre sans avoir a décider, je veux tout et rien. J'ai l'impression qu'on m'a enlevé la plus belle chose du monde, alors qu'il ne s'agit que d'un homme parmi tant d'autre, qui est mort. Je ne vois pas la trace qu'il a laissé dans le monde. Il n'y a pas de tristesse dans les regards des gens que je croise, personne ne pleure sa mort, personne n'a mal, personne ne souffre de son absence.
Je suis seule.
Je sens que le courage me fuit. Je n'ai jamais été courageuse, mais je n'ai même pas envie de l'être. Je ne suis rien, il n'y a rien que moi et mes doutes, moi et mes peurs. Mes souffrances.
Je ne veux pas mourir.
Est-ce que je me raccroche a la vie parce que je sens qu'elle m'abandonne, ou peut être que c'est moi qui abandonne... Je ne sais plus réfléchir correctement. Je n'ai plus faim, je n'ai plus soif. Je suis vide. Vide de tout... Il n'y aura pas eut de retrouvailles. Il n'y aura eue que la mort, comme si elle ne m'avait pas déjà fait assez souffrir. J'ai envie d'hurler, que les gens réagissent, qu'on sache qu'un homme est mort, que Mandred est mort... J'ai envie de les frapper jusqu'à ce qu'ils partagent ma souffrance, je me sens haineuse... Je les hais.
Mais je ne cris pas, je ne fais de mal a personne, je souris. Je suis vide, mais mes sourires leurs suffisent, au fond, que peuvent-ils vouloir d'autre? Je reconnais des visages, mais ils ne m'inspirent rien. Je n'ai pas envie d'être comme eux, ils sont las de leurs vie, las de leurs ennuis, ils se plaignent, ils se vantent. Ils aiment. Certains meurent.. Mais je ne ressens rien.
J'ai repris mes activités, parce que je ne voyais pas quoi faire d'autre. Ces huit mois n'auraient aucuns sens si je ne le faisais pas. Mandred serait mort pour rien. C'est dur...
Je ne pensais pas que souffrir détruisait autant l'humain. La douleur morale est insoutenable. Je deviens... folle. Je me torture l'esprit, j'ai envie de souffrir au fond, pourquoi? Ce n'est pas ma faute s'il est mort. Je ne suis pas fautive... J'aurai tout fais pour lui.
Il y avait un beau temps aujourd'hui, et j'ai repensé a nos après midi au bord de l'eau. J'étais dans ma rêverie comme toujours quand quelques personnes sont venus me retrouver sur le bancs, pour discuter, apprendre a me connaitre. Comme si j'en avais seulement eue l'envie... Ils essaient toujours de se donner l'air de s'intéresser au autre, mais ce n'est qu'une couverture minable. Ils sont tous égoïstes, moi la première, mais moi, je ne m'en cache pas. Je n'ai pas besoin d'eux et je n'ai pas envie qu'ils cherchent a me connaitre. Je fais ce qu'on me demande, je souris quand on veut me voir sourire, je ris quand on attend de moi que je le fasse. C'est si simple de contenter tout le monde. Et tellement plus difficile pour eux quand je refuse d'entrer dans leur jeu.
Ne rien contrôler. L'impuissance des gens face a une situation qu'ils ne peuvent arranger, les rend nerveux et parfois... Juste tellement idiots.
Je n'ai pas envie de les entendre raconter leurs vies, elles ne m'intéressent pas. Je me fiche d'eux, Ô combien je les ignore... Ils ne s'en rendent même pas compte, parce que seules les apparences sont importantes et il faut bien l'avouer, je sais manipuler mon monde...
Quoi qu'il en soit, je dois avancer et ne plus maudire le monde pour m'avoir prit ce que j'avais de plus cher... Mais c'est toujours plus facile a dire qu'a faire, au moins...
J'en ai conscience.
Judh
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