Le braquage de la Diamanterie de Menethil.

La nuit était claire aux abords de Menethil. Il était tard, et la cité portuaire dormait. Seules quelques sentinelles accomplissaient leur ronde de nuit, même la taverne était déjà fermée, et on apercevait aucune lueur aux fenêtres. L'heure du crime comme dirait certains. Pour Odëssa et sa bande, c'était l'heure de s'en mettre plein les poches.

Ce coup, ça faisait des semaines qu'ils le préparaient. Repérages, renseignements, ils avaient tout étudiés. Et le bilan était encourageant : une diamanterie sans difficultés particulières.

La bande n'était pas au complet mais forte de quatre brigands, elle semblait satisfaisante : Swann était là, ainsi que Jazh, de plus en plus étrange, et Titou, enthousiaste. Odëssa passa en revue ses troupes. Masques...ok...Cordes...ok...Sacs...ok... Tout le monde était prêts.

- Voilà le plan. On crochète la porte, on entre, on remplit les sacs et on se casse ! Titou et Jazh commenceront à se servir pendant que Swann et moi, on s'occupera du coffre.

Les voleurs acquiescèrent.

- Des questions ?
- On fait quoi si on est repérés ?, demanda Titou.
- On se casse ! Mais comme on est des professionnels, ça va bien se passer !

Nouveaux hochements de tête.

- Jazh, vu que toi tu sais pas te camoufler dans les ombres, tu vas attendre ici que je te fasse le signal. Quand tu verras ça...

Elle alluma son briquet gobelin et le fit aller de gauche à droite.

- ...Tu pourras venir.

Le démoniste ne râla pas ouvertement, mais on lisait dans ses yeux qu'il se demandait ce qu'il foutait là.

- On y va !

Swann, Titou et Odëssa utilisèrent leur capacité furtive pour s'approcher discrètement de la diamanterie. Personne aux alentours. Ce fut Swann qui se chargea de faire sauter la serrure de la porte...

- Et merde ! , annonça la voleuse après qu'un "clic" inquiétant se fasse entendre.
- Putain t'as niqué la serrure !, s'exclama l'elfe.
- Je vais tenter quelque chose, proposa Titou, en ce mettant en position.

L'Elfe le regarda faire, inquiète...
- Tant que c'est discret et que ça fait pas trop de bruit.

Titou envoya son pied contre la serrure. Il parvint à dégager l'outil de crochetage de Swann qui s'était brisé à l'intérieur, mais il se blessa... (vous avez dit pas doué ?).

- Putain ! Mais !...

Une sentinelle, alerté par ce bruit, s'approcha. Et les trois voleurs filèrent dans le noir, Odëssa tirant le pauvre Titou boiteux par le col pour le faire aller plus vite. Ils rejoignirent Jazh, qui les regarda arriver de plus en plus blasé. La Sentinelle ne tarda pas à retourner à sa place, ne voyant personne.

- Plan B les gars, on va passer par la fenêtre ! Swann, tu y va, t'ouvre, et tu fais le signal !, ordonna l'Elfe tout en donnant son briquet à la voleuse.

Swann s'exécuta. Le signal ne tarda pas et les trois autres la rejoignirent. Ils se glissèrent sans bruit à l'intérieur des locaux, noirs, et déserts.

- Très bien, Titou et Jazh, vous commençez à remplir les sacs, Swann et moi on va aller voir le coffre.

Le gros des bijoux n'étaient bien sur pas exposé. Les pièces rares et très précieuses étaient bien à l'abri dans le coffre, mais quelques pierreries étaient encore dans les vitrines ou dans des petits coffrets, qui seraient crochetés une fois la mission terminée. Les deux hommes se mirent au travail, les filles aussi.

Le coffre fonctionnait par un habile jeu de cristaux, qu'il fallait actionner dans le bon ordre. Odëssa n'avait pas de temps à perdre, et elle commença à placer la petit charge d'hydroglycérine avant de se tourner vers son amie et de lui demander avec amusement :

- Tu veux tenter un code juste pour voir ?
- J'ai jamais de chance.
- On s'en fou, t'façon on va le faire péter.

Swann haussa les épaules et toucha les cristaux, rien ne se passa.

- Bah, aller on recule, annonça l'Elfe, j'le fais sauter et on se sert !

Mais alors qu'elle se retournait, un Marcheur du Vide venait d'apparaitre derrière elle. Elle poussa un petit cri étouffé.

- Oh merde !

Jazh, le démoniste, remarqua immédiatement l'apparition du démon, et il se mit en action pour l'arrêter. Grâce à ses pouvoirs, il n'eut aucun mal à l'asservir. Mais le vacarme que sa transformation provoqua attira les sentinelles pour de bons, qui se mirent à tambouriner à la porte, ordonnant à tout le monde d'ouvrir, ou de sortir. Jazh, avec l'assurance des mages sombres, annonça qu'il allait s'en occuper pendant que les filles vidaient le coffre. Il invoqua un Gangregarde, alla ouvrir la porte, et laissa son démon charger les sentinelles, qui fuirent rapidement en hurlant au démon.

Pendant ce temps l'Elfe fit sauter la petit charge d'hydroglycérine pour ouvrir le coffre.

Swann et Odëssa emportèrent tout ce qu'elle purent, laissant tout de même une bonne partie des diamants en place, faute de temps. L'alerte donnée, il n'était plus temps de trainer.

Chargé de plusieurs sacs, le groupe s'enfuit par la fenêtre qu'il avait emprunté pour entrer, pendant que le démon faisait diversion. Ils arrivèrent à une barque, et grimpèrent dedans avec leur butin.

Quelques secondes plus tard, on ne les voyaient plus.

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Le lendemain dans les journaux, sur les marchés, les tavernes, on parlait du braquage de la Diamanterie de Menethil.

[HRP : Je tiens à préciser que cet event a obtenu l'accord de Syliène, que je remercie d'ailleurs]

- Nous avons été QUOI!?
- Je..Pardon madame.. il.. nous.. patronne.. nous avons été.. cambrio*frouuutchh*

Alors que la vendeuse courait vers le point d'eau le plus proche, pour tenter d'éteindre les conséquences collatérales du matin, Syliène pénétra dans l'arrière-boutique pour contempler l'étendue de la chose.
La porte du coffre gisait par terre, et le cristal de sécurité ne luisait plus. Ils avaient donc déclenché Toggorgh et lui avaient réglé son compte.
Visiblement...
Tout en inspectant les éventuels indices, Syliène serrait de manière assez .. forte.. la tige de lotus qu'elle tenait.

-Un cambriolage! Chez moi! Mais quelle impudence!!

Elle ordonna de faire venir sur l'heure Grimmard Fondacier, pour qu'il lui livre une nouvelle porte de coffre, avec bien sur, cette fois-ci, quelques mesures de sécurité supplémentaires.

Ensuite, Syliène, personnellement, se mit en route vers la grande ville la plus proche.
On avait déclenché son piège, et prélevé ses plus belles pierres.
Tout ceci n'allait pas rester impuni!

Odëssa marchait comme à son habitude dans les rues d'Hurlevent, jouant avec le pendentif magique à son cou, qui lui permettait d'avoir l'apparence illusoire d'une belle humaine. Quand son regard azur s'arrêta sur l'avis de recherche.

Elle approcha son visage de l'affiche, si près que le bout de sa cigarette aurait pu le brûler, et lu lentement.

Elle s'éloigna finalement, jetant ce qu'elle fumait par dessus son épaule.

"Il va falloir liquider la marchandise plus vite que prévu", pensa-t-elle.