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Tranche de vie: Derrière la porte d'une chambre

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Message  Cymbelîne Mar 28 Déc 2010, 05:18

Depuis combien de temps était elle en train de fixer cette fissure dans le plafond? Combien de gouttes de pluie étaient tombés depuis la gouttière pour venir mourir en tapant à sa fenêtre? Depuis combien de temps Sélèna hurlait elle à plein poumons?

Cymbelîne s'assit sur le bord du lit, elle ferme les yeux. Depuis combien de temps n'avait elle dormi sans faire de cauchemars?
La tête lui tournait un peu...depuis quand n'avait elle mangé quelque chose?
Elle se leva, se faisant violence...Sélèna avait besoin d'elle.

Elle pleurait avec sa fille tout en tentant de la calmer. L'enfant était brulante...encore ses dents...Les gestes de la mère étaient mécaniques...baisser la température...mettre de l'eau dans la bassine...la déshabiller...la tenir en la mettant dans l'eau...amener de l'eau en coupe d'une main qu'elle faisait ensuite couler sur le front de l'enfant. L'enfant semblait se calmer petit à petit, sans doute épuisée après des heures à supporter la douleur.

Elle regarda sa fille...elle était encore si fragile...et pourtant si résistante...
Elle leva la tête et se vit dans le miroir tenant sa fille...elle avait du mal à se reconnaître...ses cheveux étaient en désordre, ses yeux cernés, ses joues commençaient à se creuser...elle avait une mine à faire peur...
On lui avait appris à être forte...elle découvrait à présent à quel point elle était friable...

Elle baissa la tête et vit que Sélèna commençait à s'endormir...la fièvre semblait aller un peu mieux...elle la sortit de l'eau, la langea et l'habilla avant de la reposer dans son berceau.
Elle lui chanta une berceuse...les mots et leur musicalité sortaient mais ne véhiculaient aucune émotion, mais cela n'avait pas d'importance...Sélèna s'était endormie, les joues encore un peu rouges.

Cymbelîne retourna s’asseoir sur le bord de son lit et resta ainsi quelques instants avant de s'allonger à nouveau rivant toute son attention sur la fissure...les gouttes continuaient de taper contre la vitre...elle ferma les yeux enfin...quelques instants plus tard,des larmes de joie se mirent à ruisseler en silence sous ses paupières closes..
Elle s'endormit enfin épuisée...sentant sa main qui tenait la sienne...

Cymbelîne
Cymbelîne


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Message  Cymbelîne Mer 29 Déc 2010, 04:24

Deux coups de feu avaient retentit cette nuit là...puis ce fut le silence.

Elle n'avait ni froid, ni chaud...il n'y avait là ni obscurité, ni lumière...aucun son, aucune vibration...ça devait être ça le vide.

Il n'y avait aucune douleur, aucun réconfort, aucun souvenir, aucune image, aucune émotion...il n'y avait ni mort...ni vie.

La pensée à l'état pure...

L'infinité...sans limite de temps, ni d'espace. Sans commencement, ni fin.

Un rêve?

A la cathédrale d'Hurlevent, un homme veillait au chevet de la jeune femme blessée. Il se leva alors que le prêtre chargé de veiller sur les malades, entra.

- Pourquoi ne se réveille-t-elle pas? L'acérite aurait du faire effet à présent non?

L'homme de prières ne répondit pas et se contenta de froncer les sourcils légèrement en s'avançant vers la jeune femme. Il posa deux doigts à l'intérieur de son poignet et compta en silence. Puis il leva la couverture et se pencha posant la tête contre sa poitrine quelques instants. Il se redressa avec molesse, replaçant la couverture sur elle... puis il passa la main sur son front et se mit à prononcer quelques mots à voix basse en fermant les yeux. Puis lentement il releva la tête dans un soupir.

- Vous êtes de la famille?

- Un ami.

- Et l'enfant?

- Avec son père.

- Je vois...

L'homme de Lumière semblait fatigué et étrangement morose, voir blasé. Ces derniers temps la mort s'était mise à se banaliser et il se demandait si cela finirait par le rendre plus fort...ou moins humain.. Il regarda l'homme qui semblait assez préoccupé par la santé de cette résidente devenue patiente et croisée une ou deux fois alors qu'elle portait un enfant dans les bras pour traverser la cathédrale. Il hésita un instant, puis sans doute trop las pour chercher une confrontation, il poursuivit:

- Son coeur est faible, très faible. Elle n'était pas dans un état de santé des meilleures: sous alimentée et dans un état de fatigue extrême sont des facteurs aggravantes dans ce genre de situation, mais il est heureux que les bons gestes aient été pratiqués lorsque c'est arrivé...toutefois...je ne parviens pas à trouver l'esprit, je ne sais jusqu'où il s'est enfoui.


- Vous pouvez être plus clair?

- Et bien...pour le moment il n'y a plus qu'à attendre et espérer que le coeur ne lâche pas. Encore faut il qu'elle veuille se battre pour revenir. Nous devrions être fixés d'ici un jour ou deux. Je vais donner des instructions pour qu'on veille sur elle.

- Je veillerais sur elle autant qu'il me sera possible de le faire. Je devais partir demain pour les Terres foudroyées.

Le prêtre hocha la tête d'un air convenu.

-Je me charge de prévenir ses proches dans l’éventualité où elle ne se réveillerait pas.

L'homme regarda la silhouette allongée sur le lit et fronça des sourcils...puis il porta son regard sur le prêtre et hocha à son tour la tête.

- N'y a t il rien qu'on puisse faire pour l'aider?

- Parlez lui. Sait on jamais, on dit que parfois ils nous entendent même dans un état profond d'inconscience. Mais surtout, si vous voyez un chat noir pourvu d'une petite tâche blanche sur la poitrine commencer à rôder près d'elle, voir à vouloir s'installer à ses côtés...faites moi venir le plus rapidement possible.

L'homme fixa le prêtre comme s'il doutait tout à coup de ses capacités et si en réalité il n'avait à faire à un imposteur. sa méfiance se réveilla. Le prêtre leva simplement la main:

-Ce serait trop long à vous expliquer...

Un silence étrange s'installa quelques instants, ponctué par la respiration un peu rauque et irrégulière provenant de la forme pâle allongée.

...je repasserais dans la matinée...



Une fois la porte refermée, l'homme s'assit à nouveau et regardait la jeune femme en se demandant si elle trouverait en elle la volonté de se battre pour faire ce que chacun de nous faisons le tout naturellement possible sans vraiment y prêter attention...
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Message  Cymbelîne Jeu 30 Déc 2010, 22:57

-Oui je la reconnais, tu m'y a conduit il y a de cela quoi? Plusieurs vies de cela?

-Je pensais que tu aurais oublié...comme le reste.

-Ce que j'y ai vu ne s'oublie pas et tu m'a fait regarder en boucle.

-C'est l'impression que ça t'a donné simplement, tu n'a été témoin qu'une seule fois en réalité, mais tu as vite compris...ton cerveau a fait le reste.

-Qu'est ce que je fais là? Je n'ai pas envie d'être prisonnière à mon tour d'un rêve passé qui n'est pas mien.

-Qui te dit que c'est un rêve?

-Je ne sais pas..peut être le fait que je n'ai nul souvenir de comment je suis arrivée ici, ni quand cette conversation a commencé...

Il sourit en coin, c'est toujours ainsi qu'il se plaisait à sourire.


...Alors? qu'est ce que je fais là?

-La réponse est là quelque part dans ta tête, moi je ne suis même pas là. Cet endroit non plus d'ailleurs, c'est ton esprit qui t'y a conduit.

Elle avança dans la pièce. Elle toucha les meubles et regarda le feu éteint. La tâche de sang n'était plus sur le sol, aucune trace de lutte, aucun cri, aucun souvenir.

-Tout a disparu, comme si ça n'avait jamais existé.

-Oui, mais avant, c'était là, et chaque soir ça recommençait. Tu as su la libérer.

-Pourquoi suis je là? Et pourquoi t'avoir choisis toi?

Elle se retourna pour lui faire face. Il la fixa de son oeil unique devenu vide de tout expression. seul son sourire véhiculait encore ce qui le caractérisait aussi bien: désir et envie.


-Aucune idée...peut être est ce ton tour d'y être prisonnière?

-Je n'ai pas un esprit à ce point malade.

-Peut être....peut être pas. Je sais juste que je dois te servir de...guide. Et me retrouver à nouveau seul ici ou ailleurs avec toi, est loin de me déplaire...

-Tu n'existe pas...tu n'existe plus.

-Ce n'est pas comme si je n'avais jamais existé et ce que je peux t'apporter pourrais bien te paraître réel.

-Dis moi ce que tu as à dire et repars d'où tu es venu.

-Cela me peine...tu ne disais pas ça autrefois.

-Je ne suis plus celle d'autrefois.

-Peut être est ce pour cela que tu es ici...

Il s'approcha et du dos de la main caressa la joue de la femme qui se tenait là, dans cette cabane où les meubles venaient de disparaitre laissant simplement les murs et le sol.


-Je dois t'annoncer que tu recevras d'autres visites ici qui t'aideront peut être.

-Je n'ai pas besoin d'aide...

Elle détourna le visage en fermant les yeux afin de se dégager de cette main glacée qui venait de la toucher. Il l'a regarda d'un air torve. Elle entendit un bruit de clé qu'on faisait tinter.

-Commence déjà par cesser de te mentir...sinon tu resteras ici à jamais.

Elle ouvrit les yeux à nouveau pour le défier du regard, mais il avait disparu. Tout comme la porte...elle regarda en direction des fenêtres...elles aussi avaient disparues.
Elle soupira lourdement et s'avança à l'endroit où se trouvait une cheminée à son arrivée et fixa cet emplacement du mur...elle risquait d'être là pour un bon bout de temps...et se demanda combien de temps pouvait durer l'éternité...

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Message  Cimbaeth Ven 31 Déc 2010, 18:58

Arkham ferma le livre épais qu'il tenait et reposa son attention sur la jeune femme. Elle dormait toujours. Le visage impassible d'une poupée de porcelaine. C'était le troisième livre qu'il lui lisait, après avoir raconté en détail, chacune de ses journées.

Il balaya la petite chambre du regard..
"Un chat noir avec une tâche blanche.." Il se frotta les yeux un instant, fatigué, avant de se lever et de récupérer la petite bassine d'eau. Il essora l'éponge avant de s'approcher de Cymbelîne, afin de nettoyer son visage et d'humecter ses lèvres.

Une fois fait, il s'assit à nouveau près du lit et s'accorda un peu de repos en attendant le retour du prêtre.
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Message  Cymbelîne Dim 02 Jan 2011, 04:29

Il y avait eu plusieurs allers et venus du côté de la petite chambre de la cathédrale. Une jolie petite femme brune, un homme mal à l'aise qui se voulait discret, un ancien combattant...et l'homme au bandeau qui venait régulièrement prendre des nouvelles et restait le temps d'une conversation, ou celui de lire simplement quelques pages d'un livre emprunté...

Son état était "stationnaire", le corps était en bonne voie de guérison hormis le coeur qui restait encore faible...il n'y avait plus rien à faire...hormis attendre....

La jeune femme avait toujours un ton pâle, ses lèvres étaient légèrement bleutées et ses cheveux autrefois sa fiereté avaient perdus de leur lumière...de leurs reflets.

De temps à autre pourtant, il y avait quelques mouvements sous les paupières restées closes, accompagnés de quelques menus spasmes quasi imperceptibles...
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Message  Cymbelîne Jeu 06 Jan 2011, 18:05

Des rires d'enfants se firent entendre...elle se retourna.
Elle regarda les deux fillettes, l'une brune, l'autre aux cheveux d'un châtain sombre et aux reflets auburns.

Elle sentit une présence derrière elle, mais resta figée sur les enfants qui assises au beau milieu de la nuit avec une chandelle, guettaient l'arrivée du grand-père hiver près d'un sapin décoré de fruits séchés, de guirlandes de papiers, de personnages en pain d'épices et de décorations fait par des enfants.


-Tu te souviens? C'est nous.

-Oui, je me souviens, j'avais presque oublié.

-Tu étais différente alors.

-Et toi, encore en vie. Si tu n'avais pas été mon amie, tu serais encore là.

-C'est que j'avais un rôle à jouer...pour que toi, tu vives.

-Jamais je n'aurais voulu un tel sacrifice.

-Ce n'est pas toi qui l'a demandé. Ce n'était pas de ta faute...c'est pour cela que tu as toujours eu du mal à me remplacer.

-On ne peut remplacer l'irremplaçable...ni les souvenirs d'enfance, ni les rires, ni la complicité...

-Non...mais tu pouvais continuer l'histoire...ton histoire.

-J'ai eu deux amies par la suite...une qui faisait semblant et qui m'a trahit, l'autre qui était sincère et que moi j'ai trahi.

-Tu as toujours eu du mal à pardonner...il n'est jamais trop tard. Apprends à pardonner...à te pardonner...mais n'oublie jamais...

Les deux fillettes disparurent. La salle s'illumina et la musique était forte. Deux jeunes adolescentes se tenaient la main et couraient dans l'escalier qui menait à la grande salle.

-Je me souviens de cette fête là...c'était la veille du voile d'hiver...je portais ma robe blanche et toi la bleue.

-J'avais peur de la porter, je ne voulais ni l'abîmer, ni la salir...tu te souviens?


-Oui, je me souviens. Tu avais peur de tout.


-Te souviens tu de ce que tu m'as dit pour me convaincre de la porter?

-Vaguement...

-Tu t'es moqué de moi en me disant que j'avais peur de tout, que si je la portais pas, elle finirait par être mangée par les mites. Que j'étais belle quand je la portais, que je ne devais pas avoir peur d'être jolie, d'être regardée...alors je l'ai portée et nous sommes allées danser.
Ce soir là j'ai rencontré Alathorn...il s'est approché de moi et m'a invité à danser...


La scène en question se déroulait devant elles.

-Oui, j'étais là derrière son dos à te faire des signes pour que tu cesse de rester plantée là et d'accepter.

La fillette à la robe blanche faisait des signes derrière le dos d'un bel adolescent aux cheveux blonds, lorsque celui ci se retourna, elle s'arrêta net comme si de rien et sourit tout simplement... la jolie petite brune quand à elle essayait de ne pas rire en regardant son amie qui avait recommencé à faire ses signes une fois que le jeune homme avait à nouveau reporté son attention sur la jolie brune aux manières peu assurées.

-Pendant que nous dansions, il m'a dit qu'il n'avait jamais vu à quel point j'avais des yeux d'un bleu si profond et il me complimenta sur ma robe. J'ai passé une merveilleuse soirée ce soir là...C'était mon premier baiser...

-Tu aurais du en connaitre bien d'autres.

-Je suis toujours là...je vis dans ta mémoire, je reste en vie aussi longtemps que tu te souviendras. En mourant je t'a sauvé la vie, si les rôles avaient été inversés, tu en aurais fait autant.

-La femme que je suis devenue ne méritait pas ça.

-Je ne te juge pas...pourquoi le fais tu?

-Je...


Les lumières s'éteignirent, la musique n'était plus...elle était revenue dans la petite cabane. Elle s'approcha d'une des fênetres qui était réapparue. Dehors la lune était à son zénith et sur une colline au loin elle vit la silhouette d'un loup s'y découper. La voix de Kerianne chuchotait tel un écho dans sa tête:

-Pardonnes...mais n'oublies jamais...


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Message  Cymbelîne Sam 08 Jan 2011, 17:52

La neige dehors s'était mise à tomber, revêtant de son manteau de silence la forêt alentours. La porte à son tour était réapparue et l'ombre d'un homme à la peau mat, au regard sombre et vêtu tel les peuples du désert s'y tenait fier et altier.

-L'écorcheur...tiens donc...jamais là quand j'ai eu besoin de toi...toujours là quand on ne s'y attend pas...

L'homme s'avança et la regarda de bas en haut.

-J'ai donné ma vie pour te libérer, je m'attendais à un tant soit peu de reconnaissance...ou de respect.

-Tu n'a pas combattu pour me libérer, tu étais là pour la petite peste.

-Tu es ma chair et mon sang, comment peux tu encore douter?

-Tout a commencé avec toi..tu as été le premier à m'abandonner.

-Je n'avais pas le choix.

-On a toujours le choix.

-Et toi, que fais tu de ton choix?

Elle leva le menton légèrement, la tête fière, elle serrait des mâchoires gardant le silence.

-Tu parles d'abandon...et comment appelles tu ce que tu es en train de faire?

-Qu'est ce que ça peut bien te faire?

Il fronça légèrement les sourcils et avança d'un pas assuré et silencieux vers elle. Puis d'un geste élégant de la main, lui montra le miroir qui venait d’apparaître sur un des murs encore vierge quelques secondes auparavant.

-Pas une manière de parler à son père ça...Ca m'amuserait presque...si tu ne me faisais honte.

-Tu m'en as fait tout autant, j'ai appris à faire avec.

Elle ne lui laissa le temps de répondre...


Qu'est ce que c'est?


-Ce que tu es en train d'abandonner...



Elle le regarda un instant, méfiante...de tous les hommes qu'elle avait connu, son père était de tous celui dont il fallait se méfier le plus...même en rêve. Mais que risquait elle après tout? Tout cela n'était pas réel...
Elle se dirigea vers l'étrange miroir dont la surface était trouble.


-Et que suis je sensé de regarder?

Il ne répondit pas...l'image trouble se mit peu à peu à devenir plus claire. Elle y vit une enfant en bas âge, quelques décorations de voile d'hiver....

-Sélèna....

Elle regarda la scène dans son ensemble. Il y avait là deux autres enfants et leur mère. Cymbeline l'observait et la vit telle qu'elle ne l'avait jamais vu jusqu'ici...sa garde baissée. Elle vit un homme de dos qu'il lui sembla reconnaître.

-Tu tiens à l'abandonner comme je l'ai fait avec toi?

-Ca n'a rien à voir...elle a un père elle...ce qui ressemble à une famille. Pourquoi devrait elle pleurer une mère dont elle ne se souviendra pas si elle grandit entourée d'affection et d'amour? Ils prendront soin d'elle...


Son regard se porta sur la jeune femme brune qui tenait un des nourissons et qui souriait.

-Je sais qu'elle a souffert elle aussi. Peut être a t elle le droit d'espérer être à nouveau heureuse...j'aurais aimé que nous soyons amies elle et moi, que ce bonheur...ne soit pas celui que je pensais m'être destiné.

-Il y a ceux qui subissent le destin et ceux qui en sont leur propre maitre...elle l'a comprit, elle....

-Ca n'a plus d'importance à présent.

-Tu es désolante. Parfois je me demande si tu es réellement ma fille.

-Tu voulais que je fasse quoi? Que je me tourne encore plus en ridicule en voulant me battre? S'il est heureux...je dois accepter et m'effacer.

-C'est ta peur du ridicule qui te rend ridicule...quand à lui, il sera toujours tourmenté, tu le savais et l'avais accepté.

-Je voulais adoucir ses tourments...

-Comme c'était noble de ta part...mis à part ça, tu ne lui a même pas posé la question.

Elle ne répondit pas.

-Pourquoi? Hmm? Peur d'entendre la réponse? Je te pensais moins....lâche.



Elle le foudroya du regard...comme elle ressemblait à sa mère ainsi, pensa t il.

L'image du miroir se brouilla...en redevenant plus net, elle se vit, elle alitée dans la chambre que Khassim lui avait laissé à disposition. Un homme portant un bandeau sur l'oeil était assis à ses côtés et lui parlait...à la fenêtre était accroché une décoration de voile d'hiver et des couloires on pouvait entendre les cantiques qui montaient de l'office de minuit.


-Mais qu'est ce qu'il fiche là celui là? il devrait être à la taverne en train de célébrer le voile d'hiver comme tout le monde.

-Tu es assez étonnante parfois...peut être est ce de ma faute si tu es ainsi...d'un côté tu semble fière de tes origines royales, même si ce titre n'a aucun valeur dans ce monde et qu'il te fut octroyé parceque moi j'ai comploté et assassiné mon frère....de l'autre tu as une image tellement négative de toi, tu t'estime tellement peu que c'est cette paradoxe qui te donne cet aspect "ridicule" que tu semble tant craindre.

Elle se mit à applaudir mollement.

-Bravo...quelle analyse....et je suis sensée faire quoi là? Me mettre à pleurer? Tu es vraiment très très mal placé pour me donner des leçons sur quoi que ce soit.

-Je sais ce qui t'a manqué....quelques bonnes fessées en grandissant.

-Non, ce qui m'a manqué, c'est un père.

Elle reporta son attention sur le miroir. La porte était ouverte et elle vit l'amateur de jeux de dés à rôder à tenter de voir ce qui se passait.

-Tiens, au moins lui va bien....

Puis, immitant le geste de son père en montrant le miroir...

-Je ne sais pas ce que tu as essayé de faire en venant ici mais tout ce que ton..."miroir" a réussit à me montrer, c'est qu'ils pourront tous continuer sans moi...

-On a toujours le choix...

-Je t'interdis de te servir de mes propres paroles contre m....

Elle ne finit sa phrase...en voulant faire volte face et venir défier son père, elle constata qu'il avait disparu. A sa place, le loup aperçu plus tôt était là à la regarder. Il était d'un noir ébène et son pelage semblait brillant et doux mais... étrangement, il portait une tâche blanche sur la poitrine. Elle s'avança vers l'animal sans mot dire et plongea son regard dans le sien...magnifique...hypnotisant. Elle avait l'impression qu'il lisait en elle, elle ne le craignait pas...
Elle s'avança vers la porte restée ouverte et s'assit sur son seuil. L'animal vint près d'elle et ils restèrent ainsi à fixer la beauté de la forêt qui continuait de se recouvrir de son manteau immaculé que la lune illuminait de ses rayons pâles...mais presque aveuglantes.






[i]
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Message  Cymbelîne Dim 09 Jan 2011, 20:45

Elle montait les escaliers avec lenteur...le couloir semblait s'étendre et un nombre infini de portes de toutes tailles et de toutes couleurs venaient d’apparaître.
Elle ne fit que moyennement surprise de se retrouver en face d'elle-même


-Je suppose que tu es là pour me montrer ce qui risque de se passer si je n'y retourne pas, n'est ce pas?

-Peut être...mais peut être pas tout de suite...

-Que représentent toutes ces portes? Des avenirs différents selon celle que je choisirais d'emprunter?

-C'est un peu ça...mais pour le moment, il n'en est qu'une qui ne soit fermée.

-Pourquoi en suis je arrivée là? Est ce vraiment de ma faute?

-Je suis toi, serais je être assez objective pour répondre à ça? Je pense que tu savais ce qui se passait. Que l'important pour toi n'était pas qu'ils passent à l'acte ou pas...mais ce qui te rendait folle, ce que tu ne pouvait supporter et qui t'a poussé à comettre des erreurs...était que tu savais sans voir les regards échangés qui en disent long...les paroles emplis de sous entendus et qui deviennent petit à petit un jeu dont on ne peut se passer tel une drogue...tu connaissais les sourires échangés qui n'avaient besoin d'être accompagnés de mots...

-Selon toi, j'aurais du intervenir?

-Selon moi, le poison était déjà en train de faire son oeuvre...intervenir n'aurait fait que pimenter leur jeu.

-Et si les rôles avaient été inversés? Pense tu qu'il m'aurait laissé la possibilité d'avoir ce genre "d'amitié"? Aurait il accepté que je le prenne pour un imbécile en jouant ce petit jeu malsain avec pour seul excuse que "rien ne se passait" en sachant que dans ce "rien" il y avait justement "tout" le désir et l'envie qui n'auraient jamais du être qui s'y étaient réfugié?

-Bien sur que non...En aucun cas...tu savais que les cartes étaient truquées...si tu avais laissé faire, il aurait prit cela pour de l'indifférence et la fin aurait été la meême. Non, ma belle, toutes tes actes, chaque mot était calculé pour que l'un comme l'autre s'en servent contre toi. Intervenir n'a fait qu'accélérer le processus.

-Mais peut être qu'à la longue se seraient ils lassés l'un et l'autre de ce petit jeu et me serait il revenu?

-Tu sais quelle genre de femme elle est, car vous êtes de la même étoffe. Il lui suffisait d'être patiente comme tu l'aurais été à sa place.

-Il est trop tard à présent...j'aurais pu me remettre une fois de plus si ça avait été un autre que lui...je ne désire plus revenir, je ne désire plus vivre, si c'est sans lui.Si elle avait été seule à jouer ce petit jeu où tous les deux ont pris tant de plaisir à tricher, lui aussi a triché, même s'il essaie de se convaincre que non...et ils étaient là, tous deux à guetter la moindre erreur de ma part pour enfin se donner bonne concience et se libérer...si tout ça a eu lieu, c'est qu'il n'avait pas d'amour pour moi...alors pourquoi en sachant cela est ce si dur pour moi de passer à autre chose? Je l'ai aimé, je l'aime encore et je doute un jour pouvoir cesser...seule la mort peut me délivrer...Je n'ai jamais voulu tricher moi...j'étais vrai...les autres ont peut etre raison...je mériatis mieux...

-Alors peut être est il temps que tu ouvre cette porte...

Elle s'avança, le coeur lourd, comme s'il venait de s'arreter de battre...la porte en question était tout au fond du couloir, une porte en ébène représentant des scènes gravés de souffrances...les siennes.
Elle posa sa main sur la poignée et hésité le temps d'une seconde...le temps d'une éternité...et elle l'ouvrit:

Ce qu'elle vit lui glaça les sangs..elle était au beau milieu d'un cimetiere, sous une pluis battante...devant elle deux tombes, une grande et une pllus petite...un éclair à cet instant déchira le ciel dévoilant les noms sur les pierres tombales...

"Ci gît Cymbelîne bint Zehâm, épouse Rhoryn."

et sur la deuxième...

"Ci gît Sélèna Rhoryn."

Au loin le loup noir à la tâche blanche s'était mis à hurler.

Elle se mit à hurler à son tour un "Nooooon!" qui ne suffit pas à déchirer le silence de la nuit.

Elle se retourna, la porte avait disparu.


-Elle n'a rien fait! Laissez la vivre! Laissez la!

Elle tomba à genoux au milieu de la boue, ses larmes se mêlant aux gouttes de pluie. Le loup avançait montrant les crocs prêt à bondir sur elle.

La pluie cessa...elle se retrouva dans le couloir, la porte était toujours là...
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Message  Cymbelîne Mar 11 Jan 2011, 07:57

Combien de temps s'était écoulé? Quelques secondes? Une heure? Une semaine peut être? Le temps ici était devenu une notion plus qu'abstraite.

Le couloir semblait s'être allongé et d'autres portes étaient apparues. Le silence qui emplissait sa tête et son coeur devenaient de plus en plus pesants, elle restait là telle une statue, la tête baissée à écouter le temps passer...

Elle leva sa main et la poignée d'une première porte vint se loger parfaitement dans le paume de sa main. Il n'y avait plus d'hésitation...plus d'importance...le porte s'ouvrit dans un grincement dévoilant une image figée dans le temps....il n'y avait aucune couleur...mais y en avait il jamais eu? Elle ne se souvenait pas...elle s'avança, sa robe s'imbibait des rayons d'une lune morte depuis bien longtemps.

Elle était là...Blasius se tenait face à elle et la tenait dans ses bras...Mystiruis était là un peu plus loin...les sourcils figées dans la tristesse..Thalys aussi...fière, le visage impassible...

Ce n'était pas l'avenir, ou un des avenirs envisageables...mais une image de son passé perdue là dans le couloir de ses souvenirs, de ses cauchemars et de ses rêves à venir...
Elle se rappelait cet instant...elle se souvenait de la paix qui l'avait envahit en cet instant là...

Mystiruis...telle une mère...

Thalys....une soeur...


"Tu étais la seule que j'ai jamais vraiment aimé...sauras tu un jour me pardonner?"

Elle venait de refermer la porte.

"Je t'ai pardonné dès l'instant où j'ai cessé de souffrir...repose en paix toi aussi..."


Derrière la porte qui se tenait devant elle, elle entendait le bruit d'une cascade...des rires...elle se souvenait...ce soir là elle lui avait annoncé qu'elle portait son enfant...ils allaient être heureux ensemble, il le lui avait promis, tout ce qui lui importait en ce monde tenait là dans ses bras...
Elle devait ouvrir..le prévenir...il ne devait pas la laisser faire ça...elle voulait ouvrir la porte...celle ci lui résistait...elle entendit chaque mot, chaque parole de cette nuit là alors qu'elle s'obstinait à vouloir ouvrir cette fichue porte. Elle tapait du plat de sa main et criait: Sal, je t'en prie, ne me laisse pas te faire ça!
Elle entendit les soupirs, le plaisir, les rires...feints....elle s'acharnait sur la poignée de la porte qui sans raison apparente céda d'un coup et so'ouvrit en grand...la laissant spectatrice de ce meurtre perpétué il y avait plusieurs années...Elle se vit, assise sur lui, il était encore en elle...la dague venait de se figer dans la poitrine de l'homme qu'elle aimait.
L'ombre et la spectatrice fermèrent toutes deux les yeux...comme à l'unisson...le tend d'entendre un murmure émanant d'un dernier souffle:


"Je t'aime...pardonnes moi."

A quoi à son tour, elle fit écho...

Je t'aime...pardonne moi.

Elle ouvrit à nouveau les yeux, lachant la poignée de la porte qui s'était refermée...et posa son front contre celle ci...


"J'ai eu du mal à te pardonner....les jours suivantes ne furent qu'un incessant flots de révélations qui m'ont amené à te haïr...mais la haine n'est elle pas qu'un autre visage de la passion? Tu me revenais toujours...toujours....alors...j'ai finit par oublier la douleur...le jour où j'ai enfin compris que tu m'avais vraiment aimé...mais toi, je ne t'ai jamais oublié..."
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Message  Cymbelîne Mer 12 Jan 2011, 07:46

La porte suivante s'ouvrit sur une journée radieuse. L'image n'était pas figé et les couleurs étaient trop vives pour sembler réelles.

Un bruit de moto, elle s'entendait lui crier dessus:



"T'es qu'un malade! Prends des leçons de conduite!

-Je sais parfaitement ce que je fais ma jolie, personne n'a eu à se plaindre jusqu'ici.

-Parce que tu n'a encore tué personne...ATTENTION!"

L'ombre d'elle même qui contemplait la scène souriait.

"Qad...tu es le seul à ne m'avoir jamais menti...pourquoi ça n'a pas marché? Juste parceque tu ne voulais pas avoir d'enfants? J'ai été idiote...je me méfiais de toi, et toi de moi...mais toi tu avais raison de te méfier...c'est moi qui ne te méritais pas..."

La moto était intacte, malgré la superbe cascade qu'elle venait d'endurer.

Elle décida de leur laisser un peu d'intimité, sachant comment cette "balade en moto" se terminerait.

Elle referma la porte...pour la première fois depuis qu'elle était enfermée dans son esprit, elle souriait...puis elle soupira.

"Pourquoi être venu l'autre soir alors que je conversais avec le marquis? Que cherchais tu à faire? Ton ego doit être flatté à présent, à défaut d'un pardon, je t'ai offert la satisfaction..."

Elle referma la porte derrière elle, secouant la tête.
Il n'y avait pas de pardon à donner derrière cette porte là...mais plutôt un pardon à demander...

Elle s'avança jusqu'à une dernière porte...certaines ayant disparues entre temps...elle entendit une musique en émaner...comme venant de loin, très loin...son visage s'illumina...elle avait enfin trouvé l'endroit où elle avait envie de passer l'éternité...

De l'autre côté de la porte, le loup s'était allongé comme pour monter la garde...

Ailleurs, dans une cathédrale quelque part dans un autre univers, un chat noir portant une tâche blanche avait pris la même position devant la porte d'une chambre au premier étage...
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Message  Vlas Mer 12 Jan 2011, 09:37

Une horde de cavalier inconnu arriva en toute hâte a la cathédrale de Hurlevent, a leur tête un géant, enturbannée et recouvert de voile a la mode orientale donna l'ordre a ses suivants de l'attendre là.
Il ôta ses turbans en entrant dans la cathédrale laissant au sol une trainé de sable du désert d'Uldum, signe que le paladin avait fait le voyage le plus vite possible sans même prendre le soin de passer se changer.
Son visage sans corne, ni tentacule dévoilé le prêtre chargé de gardé Cymbeline fût rassuré, Vlas venait souvent dans la cathédrale étudié les mœurs humaines, il le connaissait donc bien.


- Je veux la voir. Le ton de sa voix laissait présager qu'en vérité il entrerais quoiqu'il arrive.

- Imposs... Le prêtre n'eut malheureusement pas le temps de terminé que Vlas pénétrait dans la chambré.

Il approcha lentement, ôtant ses voiles, son séjour a Hurlevent durerais le temps qu'il faudrait pour qu'elle se rétablisse, et il userais de tout ses pouvoirs pour que ce soit le cas.
Une main sur le front il psalmodia un instant... puis revenant de sa transe il lui dit


- Cymbeline, je vous ai promis d'être toujours là pour vous, je l'ai promis a l'un de vos ancien ami avant qu'il ne meurt, et je compte tenir ma promesse. Cette faiblesse ne vous ressemble pas, vous êtes une battante, je le sais, mais tout les combattants du monde ont de temps en temps besoin d'un coup de pouce, et je suis ce coup de pouce. Vous devez vous réveiller, vous n'avez pas le droit de rester ainsi... Le ton de sa voix venait de changer, un mélange de colère et de tristesse, il avait échoué a la protéger et il s'en voudrais toute sa vie si elle ne revenait pas.

- Et puis vous me devez un dîner, je ne l'ai pas oublié. Sa voix devenait plus joyeuse, il se forçais a prendre sa bonne prestance habituelle, il le lui devait. ... allez relevez vous vite je vous attend avec impatiente.

Il ôta de son coup l'une de ses amulettes, elle avait la forme d'une étoile avec un diamant en son centre pour la lui passer autour du cou. Il pris finalement une chaise pour aller s'asseoir dans un coin de la chambré et patienter.
Vlas
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Message  Cymbelîne Mer 12 Jan 2011, 12:58

"Ils sont venus violer mon esprit..ils n'avaient aucun droit d'être là...le loup aurait du veiller à ce que personne ne puisse entrer...que s'est il passé?"

Ils défoncèrent la porte...ils étaient déterminés...son esprit les avaient combattu...mais ils étaient obstinés...petits prétentieux...ça ne les regardaient pas...ils l'arrachèrent à son bonheur artificiel fabriqué de toutes pièces dans un coin de son esprit, la forçant à revenir à la réalité...à se réveiller...

Elle ressentie la chaleur pour la première fois depuis une éternité...celle d'une larme qui coulait le long de sa joue...suivie bientôt d'une autre...ils lui parlaient, elle n'entendait rien...ils avaient l'air fiers d'eux, imbus de leur petite personne...ils avaient "réussit"...l'air se forçait dans ses poumons et lui brûlait tel de l'acide, son coeur s'était mis à battre plus fort, comme s'il voulait sortir de sa poitrine...la solitude, la tristesse, le désespoir lui revinrent de plein fouet...elle se recroquevilla et se mit à se tordre de douleur dans un flot interminable de sanglots...

De quel droit avaient ils fait ça? De quel droit? Au nom du droit à la vie? A la douleur? Elle n'avait rien demandé à personne...juste à rester là où elle était en attendant la fin...

Elle se vida de ses larmes jusqu'à devenir totalement amorphe...
Cymbelîne
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