Troubles en Westfall
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Troubles en Westfall
A une soixantaine de mètres des portes de la Colline des Sentinelles, cinquante personnes se pressent autour d’une estrade improvisée, au sommet d’une bute. Là-haut, un homme encagoulé qui crie, hurle et jure, faisant de grands gestes, pointant du doigt ici la ville proche, là la direction de Hurlevent. Attaché à un arbre, un homme nu gémissant malgré son bâillon, pleurant tel un enfant.
"
Cet homme, attaché ici-même, est reconnu coupable de viol sur une des vôtres, que dis-je, une des nôtres ! Cet après-midi, alors qu’il se promenait près de la rivière avec une dame dont il avait fait la connaissance en lui servant le sempiternel discours comme quoi le peuple ne pouvait pas entrer et se ravitailles à la Colline des Sentinelles. Une promenade champêtre et joyeuse de cueillette de fleurs et de ruissellements de l’eau. Seulement ! Seulement, il a tenté, messieurs, mesdames, d’abuser d’elle et de son corps ! Et quand je dis tenter, c’est par respect pour elle et sa famille ! Il n’y a pas plus grande honte ! Ce mécréant, une fois son forfait accompli, pensait pouvoir regagner la sécurité offerte par les soldats du Roy ! Je m’oppose à cela, peuple de Westfall ! Cet homme est un fervent partisan de Wrynn. Oui, celui-là même qui nourrit des runiques et des worgens déchaînés, laissant son propre peuple ramper dans la boue ! Celui-là qui protège les criminels sous prétexte qu’ils le soutiennent ! Voilà ce qu’est devenu le royaume de Hurlevent, mes amis. Un repaire de brigands, profitant des richesses apportées par les étrangers, laissant son propre peuple dormir sur de la paille ! Nous nous devons de lui apporter la gloire qu’il aurait dû obtenir ! Car voici, mes amis, voici ce qui vous nourrit aujourd’hui ! »
Un gamin apporte un énorme sac, qu’il traîne avec difficultés. L’homme encagoulé prend une grande inspiration avant de le prendre dans ses bras, et d’en verser le contenu au sol. Ce sont des denrées alimentaires, des couvertures, frappées des symboles des nations naines ou gnomes.
« Peuple de Westfall ! Quelle peine demandez-vous pour ce traître à la nation, pour cet imposteur qui prétend s’être engagé pour VOUS aider ! »
« Qu’on le bute ! »
« Ouais, qu’on lui coupe la tête ! »
« Non, coupons-lui les couilles ! Les couilles ! »
« Ouais, les couilles ! Les couilles ! »
Le slogan est repris par la foule. Tandis que le gamin ayant apporté le sac distribue les marchandises aux réfugiés, l’homme encagoulé dégaine son poignard. Il s’approche rapidement de la loque humaine accrochée à l’arbre. L’action est brève, rapide, sans défaut : le couteau ne ripe pas sur le corps nu, et les attributs de l’homme tombent au sol, l’abreuvant de sang écarlate.
« Peuple de Westfall ! Justice a été faîte, honneur a été rendu ! Fuyez, désormais, fuyez là où vous vivez, et profitez de ce qu’on vous a offert aujourd’hui ! Parlez à vos amis, discutez autour de vous de ce que vous avez vu aujourd’hui. Ce n’est pas un acte isolé ! La Justice est en marche !
Pour la Justice, pour la Liberté, pour la Lumière, pour HURLEVENT ! »
Le V stylisé cousu au fond des sacs aura échappé à bien peu de monde.
"
PEUPLE DE WESTFALL !
Cet homme, attaché ici-même, est reconnu coupable de viol sur une des vôtres, que dis-je, une des nôtres ! Cet après-midi, alors qu’il se promenait près de la rivière avec une dame dont il avait fait la connaissance en lui servant le sempiternel discours comme quoi le peuple ne pouvait pas entrer et se ravitailles à la Colline des Sentinelles. Une promenade champêtre et joyeuse de cueillette de fleurs et de ruissellements de l’eau. Seulement ! Seulement, il a tenté, messieurs, mesdames, d’abuser d’elle et de son corps ! Et quand je dis tenter, c’est par respect pour elle et sa famille ! Il n’y a pas plus grande honte ! Ce mécréant, une fois son forfait accompli, pensait pouvoir regagner la sécurité offerte par les soldats du Roy ! Je m’oppose à cela, peuple de Westfall ! Cet homme est un fervent partisan de Wrynn. Oui, celui-là même qui nourrit des runiques et des worgens déchaînés, laissant son propre peuple ramper dans la boue ! Celui-là qui protège les criminels sous prétexte qu’ils le soutiennent ! Voilà ce qu’est devenu le royaume de Hurlevent, mes amis. Un repaire de brigands, profitant des richesses apportées par les étrangers, laissant son propre peuple dormir sur de la paille ! Nous nous devons de lui apporter la gloire qu’il aurait dû obtenir ! Car voici, mes amis, voici ce qui vous nourrit aujourd’hui ! »
Un gamin apporte un énorme sac, qu’il traîne avec difficultés. L’homme encagoulé prend une grande inspiration avant de le prendre dans ses bras, et d’en verser le contenu au sol. Ce sont des denrées alimentaires, des couvertures, frappées des symboles des nations naines ou gnomes.
« Peuple de Westfall ! Quelle peine demandez-vous pour ce traître à la nation, pour cet imposteur qui prétend s’être engagé pour VOUS aider ! »
« Qu’on le bute ! »
« Ouais, qu’on lui coupe la tête ! »
« Non, coupons-lui les couilles ! Les couilles ! »
« Ouais, les couilles ! Les couilles ! »
Le slogan est repris par la foule. Tandis que le gamin ayant apporté le sac distribue les marchandises aux réfugiés, l’homme encagoulé dégaine son poignard. Il s’approche rapidement de la loque humaine accrochée à l’arbre. L’action est brève, rapide, sans défaut : le couteau ne ripe pas sur le corps nu, et les attributs de l’homme tombent au sol, l’abreuvant de sang écarlate.
« Peuple de Westfall ! Justice a été faîte, honneur a été rendu ! Fuyez, désormais, fuyez là où vous vivez, et profitez de ce qu’on vous a offert aujourd’hui ! Parlez à vos amis, discutez autour de vous de ce que vous avez vu aujourd’hui. Ce n’est pas un acte isolé ! La Justice est en marche !
Pour la Justice, pour la Liberté, pour la Lumière, pour HURLEVENT ! »
Le V stylisé cousu au fond des sacs aura échappé à bien peu de monde.
Marig
Re: Troubles en Westfall
Non loin de la, le visage dissimulé par une longue cape de soie bleu marine, une silhouette en armure, mais assez menue néanmoins et de stature modeste observa le manège, puis soupira legerement.
Il ne lui fallut qu'un instant, pour accrocher le petit parchemin roulé à la patte du pigeon, et le laisser s'envoler vers Stormwind
Il ne lui fallut qu'un instant, pour accrocher le petit parchemin roulé à la patte du pigeon, et le laisser s'envoler vers Stormwind
Valerian Nasgard
Re: Troubles en Westfall
Hurlevent, au cœur de la nuit.
Le pauvre hère déambulait dans les ruelles des bas-quartiers de Stormwind. Enviné, une bouteille de mauvais alcool dans la main droite, il allait en boitant, marmonnant dans sa barbe le genre de parole qu’un homme ivre se tient à lui-même. Il s’arrêta un court instant près de la façade d’une échoppe fermée à cette heure, et soulagea sa vessie en grognant de soulagement. L’ivrogne portait sur lui des haillons et des loques, puant la sueur et la crasse. Quelques jours avaient passés depuis qu’il avait incité quelques paysans de la marche de l’ouest à violement passer à tabac et punir arbitrairement un des soldats d’Hurlevent. Il ricana en y repensant. La facilité à manipuler ces pécores et ses crétins sans éducation.
Monter les miséreux en colère contre les plus à l’aise était si aisé, pour ceux qui maniaient les mots comme des lames. Quelques faits bien tournés, en faire la source du malheur des plus colériques, et surtout, surtout, faire de la cible le vecteur de tous les mots des démunis et opprimés.
Si simple.
Un petit hoquet chargé de relents de bière et de vin le fit presque sursauter, puis il se mit à rire nerveusement, marmonnant toujours en reprenant sa route. Les pavés de la cité du lion sous ses pieds cornés semblaient danser sous la lueur de la demi-lune, faisant sourire un court instant l’homme. Son esprit se mit un court instant à vagabonder dans les formes étranges, avant qu’un bruit soudain le fit sursauter. Il se retourna, et tomber nez à nez avec…un Lion. Ou plutôt son effigie. Son porteur se trouvait à une trentaine de centimètres de l’ivrogne, et peut être était-ce à cause de l’alcool, ou bien les bruits lointains du quartier du commerce encore animée malgré l’heure tardive, mais il n’avait pas entendu le porteur du tabard des Wrynn approcher.
D’une stature assez commune, portant une lourde cape d’un bleu profond dont la capuche lui dissimulait le visage, laissant toutefois tomber quelques mèches blonde sur sa gorge, sa carrure était néanmoins rehaussée par la lourde armure de plaque dans laquelle il était engoncé. A sa ceinture, deux épées pendant mollement dans des fourreaux de cuir.
Un instant, l’ivrogne cru se trouver face à un garde ; et ce malgré l’étrangeté de sa tenue ; mais ce fut en détaillant le tabard qu’il comprit que l’homme lui faisant face n’était pas un membre du contingent urbain. C’était bien là le tabard du royaume, et non celui du régiment de la ville. De plus, depuis quand les gardes portaient sur eux des armures de guerre d’une telle facture ?
Grognant un peu, l’homme ivre se redressa du mieux qu’il put, se trouvant être à la même taille que celui qui lui faisait face. Il lui adressa un sourire édenté et s’adressa à lui en lui soufflant au visage des relents d’alcool.
-Bien l’bonsoir mon gars ! J’peux quequ’chose pour toi ou ben ?
L’homme au visage masqué ne sembla pas réagir à l’odeur puante qui émanait de l’haleine ou même de l’ivrogne. Il laissa passer quelques instants, puis lui parla à son tour, murmurant presque, d’une voix extrêmement douce, presque langoureuse.
-Pour moi… ? Non…Mais pour elle…
Le pauvre hère enviné sentit soudain un regard dans son dos, et d’un mouvement rapide malgré les effets de l’alcool, se retourna, tombant une nouvelle fois nez à nez avec un antagoniste. Une, pour être exact. Car ni l’épaisse armure semblable au premier homme, ni la même lourde capé bleuté lui dissimulant le haut du visage ne pouvait laisser de doutes sur sa ligne élancée, son menton fin, et ses lèvres rosées. La femme, d’un âge indéterminé, portait elle aussi le tabard de Stormwind, et à son flanc, une lame à la garde précieuse reposait dans un fourreau en cuir marqué du Lion de la cité.
Elle glissa sa main gantée de plaque sur la gorge de l’ivrogne, et sa poigne se fit si soudaine qu’il manqua instantanément d’air, les yeux grands ouverts. La faible lueur de la lune éclaira le bas du visage de la fille de Wrynn, révélant son sourire carnassier qui s’étirait lentement, avant de susurrer lentement, le plaquant entre elle et son compère.
-Alors c’est lui, le félon qui dresse le brave peuple contre Notre Monarque… Vraiment ? Un poivrot puant, à peine digne de servir de tapis à Ses fils ? Un rat déjà crevé… qui va souiller de ses fluides impies nos lames et nos crocs ?
La panique apparu dans le visage du pauvre homme, bientôt suivie par la terreur, et il se serait mis à hurler de toutes ses forces si la poigne ganté de la Fauve ne lui broyait pas la trachée. Cette pitoyable tentative fit sourie de plus belle la femme, dont quelques mèches brunes rebelles jaillirent de la pénombre de sa capuche.
-T-t-t-t….du calme, petite souris…Tu es déjà morte…ne lutte pas, car nous n’accomplissons que ce qui doit être fait… Que la Lumière t’accueille…
Un gargouillement faible jaillit de la gorge de l’ivrogne alors qu’il se faisait dessus, tétanisé par la terreur… et que soudain, une lame foudroyante lui perça l’estomac et s’enfonça jusqu’à son poumon droit. Au même instant, une des lames de l’homme derrière lui traversa ses reins et le transperça à son tour. Ils restèrent ainsi, les quelques instants nécessaires qu’il fallut pour que l’ivrogne meurt, noyé dans son propre sang. Puis les deux antagonistes en armure le laissèrent tomber au sol, essuyant leurs armes sur les haillons, avant de rengainer avec l’expérience des êtres façonnés par la guerre.
L’homme poussa un léger soupir, ce à quoi la femme répondit d’un sourire en coin, avant de lancer en gage de paraphe, de sa voix langoureuse, presque un ronronnement.
-A la Gloire du Lion.
Et finalement, l’homme soupira à nouveau, dissimulant à nouveau ses mèches blondes sous sa capuche, avant de murmurer.
-A l’honneur des Wrynn.
Les deux silhouettes eurent tôt fait de disparaitre dans la nuit, marchant d’un pas rapide mais serein, dans les entrailles de la ville.
Valerian Nasgard
Re: Troubles en Westfall
Le visage de Marig emplissait tout l'espace qu'offrait la petite fenêtre sur l'extérieur. Il observait un couple d'écureuilles jouer.
La nouvelle de la mort du Prêcheur l'avait rendu triste. Les calculs mathématiques s'étaient estompés. Ce n'était plus moins un, c'était simplement une vie sauvagement massacré par quelques fanatiques. Harval Dellow était un brave homme. Sa ferme de la marche, ruinée lorsqu'elle fut attaquée par les réfugiés. Sa femme, partie, sa nouvelle maison près de Comté-du-Lac, brûlée par des orcs. Il pestait si longuement contre le roi, qui n'osait rétablir la sécurité à l'intérieur de ses frontières. Il avait décidé d'être en première ligne de la révolution, sous l'impulsion de Marig. Peut-être que ce dernier s'en voulait. Sa vie avait été donné pour la Cause. Mais quelles en seraient les conséquences ? Quels obscurs fanatiques les derniers évènements avaient réveillés ? Dellow était brave, il ne se serait jamais battu. Ou alors, il serait rentré à Sombre-Comté en pleurant, un ématome sur le visage. Jamais une bagarre de rue ne l'aurait massacré ainsi.
C'était une milice secrète, peut-être le SI:7 ; non, impossible. Des fanatiques, alors ? L'écarlate aurait-il trouvé un voisin bleu marine ?
Marig entama une prière pour Dellow. Brave homme. Mort pour la Cause. Il s'assit, et commença à rédiger la lettre qui allait annoncer la mauvaise nouvelle à son ancienne compagne. En espérant que les services de poste soient efficaces.
La nouvelle de la mort du Prêcheur l'avait rendu triste. Les calculs mathématiques s'étaient estompés. Ce n'était plus moins un, c'était simplement une vie sauvagement massacré par quelques fanatiques. Harval Dellow était un brave homme. Sa ferme de la marche, ruinée lorsqu'elle fut attaquée par les réfugiés. Sa femme, partie, sa nouvelle maison près de Comté-du-Lac, brûlée par des orcs. Il pestait si longuement contre le roi, qui n'osait rétablir la sécurité à l'intérieur de ses frontières. Il avait décidé d'être en première ligne de la révolution, sous l'impulsion de Marig. Peut-être que ce dernier s'en voulait. Sa vie avait été donné pour la Cause. Mais quelles en seraient les conséquences ? Quels obscurs fanatiques les derniers évènements avaient réveillés ? Dellow était brave, il ne se serait jamais battu. Ou alors, il serait rentré à Sombre-Comté en pleurant, un ématome sur le visage. Jamais une bagarre de rue ne l'aurait massacré ainsi.
C'était une milice secrète, peut-être le SI:7 ; non, impossible. Des fanatiques, alors ? L'écarlate aurait-il trouvé un voisin bleu marine ?
Marig entama une prière pour Dellow. Brave homme. Mort pour la Cause. Il s'assit, et commença à rédiger la lettre qui allait annoncer la mauvaise nouvelle à son ancienne compagne. En espérant que les services de poste soient efficaces.
Marig
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