La première internationale

Voilà quelques heures maintenant, Cyril Latran était mort. Mort d'empoisonnement dans sa cellule par on ne sait quel procédé. Le Juste était mort, et les moqueurs étaient morts avec lui.

En apprenant sa disparition, ils avaient disparus à leur tour, se fondant dans la nuit, oubliant ce qu'ils avaient étés pendant ces derniers mois, oubliant la cause pour laquelle ils s'étaient battus et étaient morts.

La plus part d'entre eux n'étaient pas du tout attristés par la mort de Latran. Au contraire, ils se réjouissaient que toute cette histoire soit enfin finie.

Ils avaient respectés la dernière volonté du seul vrai Juste, le premier : ils avaient suivit Cyril Latran jusqu'au bout. Déliés de leur serment, leur honneur de voleurs sauf, leur contrat respecté... ils n'avaient plus aucune raison de rester dans le coin et de continuer à risquer leur vie plus longtemps.

Puis un cri retentit dans la nuit...

"A tous les opprimés, à tous ceux qui ont peur, à tous ceux qui pensent autrement, qui souhaitent penser autrement, mais qui sont trop effrayés par la corde pour le faire... à tous les ex-moqueurs, à tous les enfants de Hurlevent, aux riches et aux pauvres, aux bandits trop stupide pour s'unir contre leur ennemi commun.... cet appel s'adresse à vous tous !

Ce soir, celui qui se faisait appeler Le Juste est mort, et la Guilde des Moqueurs est morte avec lui. Mais leur cause, La Cause, elle, n'est pas morte ! Et elle continuera à vivre éternellement dans le cœur de tous les hommes et de toutes les femmes épris de justice et de liberté, à travers leur souvenir et à travers les fous qui continueront de se battre et de mourir pour cette cause perdue !

Ces hommes ont tentés d'ouvrir la voie vers un monde meilleur. Mais ils n'étaient pas prêt. Saisissez la main tendue à présent : ensemble préparons la voie, et nous bâtirons un avenir meilleur pour tous les peuples du monde ! Cet appel sera connu comme la Première Internationale. Et un jour, un jour peut être, nous vaincrons la tyrannie qui enchaîne le peuple de Hurlevent, et tous les peuples de l'Alliance : ce sera notre lutte finale !

Pour la Justice, et pour la Liberté !"

Et le chevalier sur son beau destrier blanc parcours la ville en long, en large et en travers, hurlant encore et encore son appel à l'unification des peuples et à la liberté de penser et de s'exprimer.

Ce soir il ne crains pas d'être attrapé... la nuit veille sur lui, les ombres l'entourent, et la Lumière le protège : il sait qu'il défend une cause juste. Et il sait que son vieil ami veille sur lui, où qu'il soit partit a présent.

Avec affection, il tapote le "Manifeste de Latran" sous son armure, puis reprend sa route, répandant derrière lui des prospectus qui se dispersent au grès du vent.

Sur ces prospectus on peux lire : "Le Parti Latraniste recrute. Engagez vous dans l'Armée de la Liberté, pour défendre votre liberté de penser autrement, vos idéaux différents, et votre soif de justice, de liberté, de fraternité et d'égalité en toute chose. La Cause sera victorieuse. Le peuple sera victorieux !!".