Un enfer pavé de bonnes intentions
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Un enfer pavé de bonnes intentions
Il m'arrive souvent de faire quelque chose de stupide. Il est rare que je fasse quelque chose d'inutile.
Il ne m'est encore jamais arrivé de faire quelque chose d'inutile ET de stupide, le tout en parfaite connaissance de cause.
Le tout sachant que ma démarche reste d'une éthique douteuse, que d'autres qualifieraient de "chantage affectif".
Mes pas me mènent naturellement vers l'extérieur de la ville. L'air frais du crépuscule charrie des parfums de foin tiède, de paille sèche, chassant les reliquats des odeurs des hommes. Un climat propice à l'introspection.
Je réalise tout d'abord que j'apprécie Chantevent. Parce qu'elle s'inquiète pour Fendrel, parce qu'elle a l'air de regretter d'avoir à me mettre dehors.
~ Voilà un exemple supplémentaire qui alimentera l'adage : les chats sont toujours du mauvais côté de la porte ~
Je me fonds dans ma peau de chat, mes muscles s'étirent, roulent agréablement sous mon pelage sombre. C'est un temps idéal pour la chasse, les diurnes vont commencer à somnoler dans la tiédeur vespérale. Sauf que je n'irai pas chasser, pas tant que je ne me serais pas assurée que Fendrel se soit alimenté lui aussi. Ma course commence doucement, l'itinéraire suivi ne correspond à aucune route humaine, je contourne les territoires des loups, des ours et des hommes, ne m'y risque que sur la pointe des griffes lorsque je n'ai pas le choix.
La nuit est claire, j'ai soif et mes pattes sont lourdes de fatigue. Je me guide sur mon odorat puis mon ouïe, guettant le faible clapotis d'un ruisseau en contrebas. Le chemin descend en éboulis de rocailles, les arêtes des gravillons m'écorchent les coussinets, s'enfoncent en laissant de petites empreintes de sang.
Je songe au "coup de la lessive" et de manière assez masochiste, suis-je alors parfaitement contente de mon sort.
L'eau est glacée à cette heure de la nuit. Je me désaltère tout mon saoul, ravie que le froid me maintienne éveillée. Car non, je n'escompte pas non plus dormir.
~ Je me demande s'il boit en ce moment même... ~
L'une des choses en quoi je ne pourrais pas l'imiter. Tout simplement parce que je n'ai pas de revenu.
Il y a bien trois pièces d'argent qui se battent en duel au fond du coffre de livres, dans la petite chambre que Fendrel m'a aménagé à l'étage des écuries...
Leur origine me laissant perplexe, je préfère les laisser là où elles sont dans l'éventualité où j'aurais à les rendre.
Un grondement sourd dans mon dos m'arrache à mes réflexions. Un grand loup anthracite a coupé ma retraite. Pattes écartées, pelage hérissé, crocs dévoilés à la clarté nocturne. Le message est clair, je suis une intruse. Consciente d'être imprégnée de l'odeur de Sköll, je doute qu'il ne mette beaucoup de temps à décider de me mettre en pièce.
Le temps d'un battement de cœur, je fais volte pour bondir par dessus le ruisselet et m'engouffrer dans la fondrière végétale.
J'espère dissiper ma trace et profiter de l'obscurité. Je table sur une pointe de vitesse à la sortie d'un massif de fougères, le souffle court, regrettant de n'avoir pas chassé plus tôt dans la nuit. Je ne l'entends plus, mais seulement parce que l'éclaireur des loups est un traqueur silencieux.
Un coup de patte me heurte ma cuisse, nous roulons dans un amas de poils gris et noirs, grondant et feulant. Ses mâchoires se referment dans le vide, mais bien trop près à mon goût. Je me tortille comme un beau diable, cherche à échapper à ses crocs. Les griffes font voler les poils noirs par touffes avant que je ne réussisse à m'extirper de notre lutte acharnée.
Je cavale, le cœur battant à tout rompre, jusqu’à ce que des paillettes voilent ma vision et jusqu’à ce que le territoire de la meute soit derrière moi.
A l’arrêt, je réalise que je connais la clairière et la petite habitation en son sein. Je rôde autour... il n’y a qu’une lumière, à la fenêtre de l’étage. Je miaule faiblement sans obtenir de réponse.
~ Kholodnyï dort probablement à l’intérieur. ~
Je ne désire ni inquiéter Azunaï, ni subir le flot d’imprécations de sa mère.
A la liste de mes méfaits, vous pourrez ajouter la rapine. « J’emprunte » quelques vêtements finissant de sécher sur la corde à linge, prenant soin de frotter mon encolure au poteau et au tronc auxquels est fixée la corde.
Si Khol passe par là, au moins pourra t-il prévenir sa maîtresse de l’auteur du vol.
La caserne est vide, comme souvent à cette heure. Je ne frappe pas à la porte, m’installant à la place habituelle d’Isuriand. Le tout, à présent, est de rester éveillée…
Il ne m'est encore jamais arrivé de faire quelque chose d'inutile ET de stupide, le tout en parfaite connaissance de cause.
Le tout sachant que ma démarche reste d'une éthique douteuse, que d'autres qualifieraient de "chantage affectif".
Mes pas me mènent naturellement vers l'extérieur de la ville. L'air frais du crépuscule charrie des parfums de foin tiède, de paille sèche, chassant les reliquats des odeurs des hommes. Un climat propice à l'introspection.
Je réalise tout d'abord que j'apprécie Chantevent. Parce qu'elle s'inquiète pour Fendrel, parce qu'elle a l'air de regretter d'avoir à me mettre dehors.
~ Voilà un exemple supplémentaire qui alimentera l'adage : les chats sont toujours du mauvais côté de la porte ~
Je me fonds dans ma peau de chat, mes muscles s'étirent, roulent agréablement sous mon pelage sombre. C'est un temps idéal pour la chasse, les diurnes vont commencer à somnoler dans la tiédeur vespérale. Sauf que je n'irai pas chasser, pas tant que je ne me serais pas assurée que Fendrel se soit alimenté lui aussi. Ma course commence doucement, l'itinéraire suivi ne correspond à aucune route humaine, je contourne les territoires des loups, des ours et des hommes, ne m'y risque que sur la pointe des griffes lorsque je n'ai pas le choix.
La nuit est claire, j'ai soif et mes pattes sont lourdes de fatigue. Je me guide sur mon odorat puis mon ouïe, guettant le faible clapotis d'un ruisseau en contrebas. Le chemin descend en éboulis de rocailles, les arêtes des gravillons m'écorchent les coussinets, s'enfoncent en laissant de petites empreintes de sang.
Je songe au "coup de la lessive" et de manière assez masochiste, suis-je alors parfaitement contente de mon sort.
L'eau est glacée à cette heure de la nuit. Je me désaltère tout mon saoul, ravie que le froid me maintienne éveillée. Car non, je n'escompte pas non plus dormir.
~ Je me demande s'il boit en ce moment même... ~
L'une des choses en quoi je ne pourrais pas l'imiter. Tout simplement parce que je n'ai pas de revenu.
Il y a bien trois pièces d'argent qui se battent en duel au fond du coffre de livres, dans la petite chambre que Fendrel m'a aménagé à l'étage des écuries...
Leur origine me laissant perplexe, je préfère les laisser là où elles sont dans l'éventualité où j'aurais à les rendre.
Un grondement sourd dans mon dos m'arrache à mes réflexions. Un grand loup anthracite a coupé ma retraite. Pattes écartées, pelage hérissé, crocs dévoilés à la clarté nocturne. Le message est clair, je suis une intruse. Consciente d'être imprégnée de l'odeur de Sköll, je doute qu'il ne mette beaucoup de temps à décider de me mettre en pièce.
Le temps d'un battement de cœur, je fais volte pour bondir par dessus le ruisselet et m'engouffrer dans la fondrière végétale.
J'espère dissiper ma trace et profiter de l'obscurité. Je table sur une pointe de vitesse à la sortie d'un massif de fougères, le souffle court, regrettant de n'avoir pas chassé plus tôt dans la nuit. Je ne l'entends plus, mais seulement parce que l'éclaireur des loups est un traqueur silencieux.
Un coup de patte me heurte ma cuisse, nous roulons dans un amas de poils gris et noirs, grondant et feulant. Ses mâchoires se referment dans le vide, mais bien trop près à mon goût. Je me tortille comme un beau diable, cherche à échapper à ses crocs. Les griffes font voler les poils noirs par touffes avant que je ne réussisse à m'extirper de notre lutte acharnée.
Je cavale, le cœur battant à tout rompre, jusqu’à ce que des paillettes voilent ma vision et jusqu’à ce que le territoire de la meute soit derrière moi.
A l’arrêt, je réalise que je connais la clairière et la petite habitation en son sein. Je rôde autour... il n’y a qu’une lumière, à la fenêtre de l’étage. Je miaule faiblement sans obtenir de réponse.
~ Kholodnyï dort probablement à l’intérieur. ~
Je ne désire ni inquiéter Azunaï, ni subir le flot d’imprécations de sa mère.
A la liste de mes méfaits, vous pourrez ajouter la rapine. « J’emprunte » quelques vêtements finissant de sécher sur la corde à linge, prenant soin de frotter mon encolure au poteau et au tronc auxquels est fixée la corde.
Si Khol passe par là, au moins pourra t-il prévenir sa maîtresse de l’auteur du vol.
La caserne est vide, comme souvent à cette heure. Je ne frappe pas à la porte, m’installant à la place habituelle d’Isuriand. Le tout, à présent, est de rester éveillée…
Heliven
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