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Mort tragique

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Mort tragique  Empty Mort tragique

Message  Marlyss Lun 25 Juin 2012, 18:27

Mourir … doit être une étrange sensation.

Je gisais là, allongée dans les marais sur un lit de cendres, les yeux clos, tout était silencieux ou presque autour de moi. La douce lumière de la lune me baignait surlignant mon teint diaphane.
J’avais peur, je me tenais au dessus de ce corps, comme spectatrice de ma propre mort, ne pouvant ni crier, ni bouger, je m’éloignais lentement, flottant au dessus des arbres, survolant Théramore, je suivais le balai des rondes qu’effectuaient les gardes, devenant au fur et à mesure de mon envol de petits points blancs lumineux.
Ma vision se trouble, les lumières scintillent de plus en plus telle la surface de l’eau réfléchissant la lueur de la lune.

Le temps de réaliser, c’était bel et bien de l’eau, je me retrouvais au dessus des marais, dans un lieu qui m’était inconnu, lorsque je le vis … si fier, sa musculature saillante, aux aguets, traquant probablement une proie. Brusquement il tourne la tête, retrousse ses babines poussant à peine un léger grognement et s’élance, cours et se jette sur sa proie …

J’avais envie d’hurler de le retenir mais c’était trop tard.

Le combat n’était pas équitable et l’issus était prévisible … il n’avait guère de chances d’arriver à ses fins.
Il se battait avec courage, répondant comme il le pouvait aux assauts de son adversaire doté d'une force surhumaine mais bien qu’il n’eut pas à rougir de sa prestation, un sinistre craquement résonna. C’était la fin, son corps tomba lourdement au sol devant le belluaire, la respiration faible il sentait sa fin proche, alors que l'homme plongea ses griffes dans le torse de Djiraz lui arrachant son coeur pour le lui dévorer.

Je me réveillai brusquement en pleurs, hurlant ma peine, ma détresse, ses cendres éparpillées au sol virevoltaient autour de moi, comme une dernière caresse, un dernier adieu …

Encore sous le choc de ce rêve trop réaliste je regagnais Théramore m’enfermant dans la chambre de l’auberge.
Marlyss
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Message  Angron Manus Mar 26 Juin 2012, 12:48


Mes mains sont couvertes de sang. Un sang épais, sombre. Je devine son goût acre, cuivré. Mes genoux s'enfoncent à peine dans la boue du marais. Mes haches ne sont plus dans mes paumes. L'une se trouve plus loin, couchée sur le flanc, et l'autre est profondément enfoncée dans le collet du félin.

Je peine à rassembler mes souvenirs. Odeurs, sons, images éparses. La multitude de cris et de sifflements des créatures d'âprefange s'est tût. Il ne reste qu'un silence lourd, pesant. Je sais Beorn non loin, tout comme Melius. Je ressens dans mes chairs leur nervosité, la tension qui suit l'affrontement. Bien moins clairement qu'avec ma compagne, mais suffisamment pour chercher à apaiser leurs esprits par un grondement sourd.

Le cadavre brisé devant moi est frappant de ressemblance avec Heliven. La même masse de muscle finement dessiné, le même pelage sombre. Ma main glisse lentement sur son échine, jusqu'a la nuque tordue dans un angle improbable, brisée. Je grimace d'une douleur empathique, caressant ensuite le museau éraflé, puis la gorge, avant de revenir vers le flanc, notant mentalement chaque coupure, chaque blessure infligée. Puis je touche enfin la plaie béante, qui ouvre le buste de l'animal sur trois paumes. La chair est largement écartée, les côtes brisées. Une marre de sang se forme sous la créature, peinant à imbiber dans la terre déjà vaseuse.

Sa cage thoracique évidée me fait grincer des dents. Je ressens encore les tremblements de mes membres, la Bête refluant lentement, repue. La peine qui m'assaille n'est pas mêlé à ce sentiment d'injustice qui me terrifiaient autrefois. Je contemple le corps comme une simple pièce d'un puzzle dont je peine à concevoir les limites. Sa mort n'a rien d'ignominieuse, ou de honteuse. Elle est simple, brutale, mais logique. Le fort tue le faible. Le chasseur dévore sa proie.

Je me relève, et saisit fermement les pattes de celui qui se nommait Djiraz et le hisse sur mon dos. Son sang dégouline sur mes épaules, souillant mon armure, ma cape. mais qu'importe. Je me remet en marche, faisant demi-tour. Je me sais flanqué de Beorn et de Melius, dissimulés dans les fourré. Ils m'escortent en silence, alors que je m'élance d'un pas décidé, rapportant l'ancien chasseur auprès de sa meute.
Angron Manus
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