Braises du Voile
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Braises du Voile
Ses yeux se posent sur la tour. Pas très grande, pas très large. Plus que quelques pas et il l'atteindrait. Il a attendu ce jour, cette nuit, avec impatience. La nuit du Voile, pour soigner la mise en scène. Trop tôt le matin pour que quiconque remarque une ombre dans les ombres.
La porte est fermée, mais il l'a deviné. Les gonds ont été renforcés. Rien qui n'empêcherait la porte de voler en éclats s'il le voulait ; il ne le veut pas. D'un mouvement subtil, d'une incantation, la magie défait la serrure dans un déclic. Il entre.
Le corridor d'entrée est vaguement décoré de tapisseries qui ont pris la poussière et mène directement à un escalier. Quelques portes qu'il prendra le temps d'ouvrir pour explorer les pièces qu'elles renferment. Il cherche quelqu'un. Il ouvre les armoires, fouille sous les meubles. Son odorat pourrait certainement lui révéler quiconque se trouverait à proximité, mais il a appris à ne pas sous-estimer cet adversaire. Et il est joueur. Que commence ce cache-cache mortel, pense-t-il.
Il monte à l'étage. Toutes les pièces sentent le renfermé et l'abandonné, certaines étouffent sous la poussière. Il devine des odeurs depuis longtemps dépassées par le temps, celles de domestiques évanouis dans le gris des pierres, dans les murs de la tour. Là les cuisines, là les balais, là une vaste salle qui occupe un étage. Une salle de réception. Nulle trace de sa proie. Il plisse les yeux. Le sang bat à ses tempes.
Enfin le sommet est atteint. Les seules pièces qui aient encore été occupées récemment, visiblement. Il ne le devine qu'à l'odeur, qui si elle ne le trahit pas, trahit sa présence quelques heures.. Non.. Jours.. auparavant. Le lit est fait proprement, sur le bureau, une rose traîne. Des liasses de lettres, aussi; il se saisit de l'une d'elles, sans hésiter.
La fureur gronde dans sa poitrine et dévore sa gorge. Du bout des doigts, il suit la tige et fait la fleur séchée se consumer. Elle était déjà morte. Belle mais morte. Ses yeux se posent frénétiquement sur la moindre parcelle de l'appartement. Il cherche. Il renverse les meubles, déchire les rideaux, ouvre chaque porte. Personne.
Alors il descend quatre à quatre les marches, et retrouve rapidement l'air frais de la nuit. Le Voile fait son œuvre, et ce matin les enfants trouveront leurs cadeaux. Le sien sera la destruction. Il fait volte-face, fixe la tour, et laisse hurler la fureur, pas dans sa voix, non ; dans ses gestes, et dans l'incantation qu'il susurre. L'humidité s'assèche, et bientôt la chaleur brûle sa paume. Tout crépite autour de lui. Des braises sautent de la déflagration qu'il créé.
Enfin l'explosion contenue s'élance, et frappe de plein fouet la cime du bâtiment. Quelques instants de silence.. Et puis la tour est décapitée, violemment. Le verre vole en éclats, les pierres aussi. Nul doute que certains toits en souffriront. Il fait un sourire fébrile, vaguement satisfait. Au moins sa colère est-elle apaisée pour le moment.
Il se détourne et reprend le pas. Les fondations tremblent, et finiront par s'écrouler dans un océan de poussière et de cendres. De la tour fière, il ne reste que des ruines fumantes, dont le brasier sera vite éteint. Nul mot dans les journaux.. Un article ou deux, de quelques lignes tout au plus.
La plupart auront déjà oublié dans quelques jours.
La porte est fermée, mais il l'a deviné. Les gonds ont été renforcés. Rien qui n'empêcherait la porte de voler en éclats s'il le voulait ; il ne le veut pas. D'un mouvement subtil, d'une incantation, la magie défait la serrure dans un déclic. Il entre.
Le corridor d'entrée est vaguement décoré de tapisseries qui ont pris la poussière et mène directement à un escalier. Quelques portes qu'il prendra le temps d'ouvrir pour explorer les pièces qu'elles renferment. Il cherche quelqu'un. Il ouvre les armoires, fouille sous les meubles. Son odorat pourrait certainement lui révéler quiconque se trouverait à proximité, mais il a appris à ne pas sous-estimer cet adversaire. Et il est joueur. Que commence ce cache-cache mortel, pense-t-il.
Il monte à l'étage. Toutes les pièces sentent le renfermé et l'abandonné, certaines étouffent sous la poussière. Il devine des odeurs depuis longtemps dépassées par le temps, celles de domestiques évanouis dans le gris des pierres, dans les murs de la tour. Là les cuisines, là les balais, là une vaste salle qui occupe un étage. Une salle de réception. Nulle trace de sa proie. Il plisse les yeux. Le sang bat à ses tempes.
Enfin le sommet est atteint. Les seules pièces qui aient encore été occupées récemment, visiblement. Il ne le devine qu'à l'odeur, qui si elle ne le trahit pas, trahit sa présence quelques heures.. Non.. Jours.. auparavant. Le lit est fait proprement, sur le bureau, une rose traîne. Des liasses de lettres, aussi; il se saisit de l'une d'elles, sans hésiter.
La fureur gronde dans sa poitrine et dévore sa gorge. Du bout des doigts, il suit la tige et fait la fleur séchée se consumer. Elle était déjà morte. Belle mais morte. Ses yeux se posent frénétiquement sur la moindre parcelle de l'appartement. Il cherche. Il renverse les meubles, déchire les rideaux, ouvre chaque porte. Personne.
Alors il descend quatre à quatre les marches, et retrouve rapidement l'air frais de la nuit. Le Voile fait son œuvre, et ce matin les enfants trouveront leurs cadeaux. Le sien sera la destruction. Il fait volte-face, fixe la tour, et laisse hurler la fureur, pas dans sa voix, non ; dans ses gestes, et dans l'incantation qu'il susurre. L'humidité s'assèche, et bientôt la chaleur brûle sa paume. Tout crépite autour de lui. Des braises sautent de la déflagration qu'il créé.
Enfin l'explosion contenue s'élance, et frappe de plein fouet la cime du bâtiment. Quelques instants de silence.. Et puis la tour est décapitée, violemment. Le verre vole en éclats, les pierres aussi. Nul doute que certains toits en souffriront. Il fait un sourire fébrile, vaguement satisfait. Au moins sa colère est-elle apaisée pour le moment.
Il se détourne et reprend le pas. Les fondations tremblent, et finiront par s'écrouler dans un océan de poussière et de cendres. De la tour fière, il ne reste que des ruines fumantes, dont le brasier sera vite éteint. Nul mot dans les journaux.. Un article ou deux, de quelques lignes tout au plus.
La plupart auront déjà oublié dans quelques jours.
Jorra
Traque
La nuit tombe. L'Oiseau rentre au nid et la vision du gros noble se dandinant sur ses jambes trop petites pour son corps arrache un sourire cruel au prédateur. Il plisse les yeux. Froidement. Il ne vient pas pour lui... Pas encore.
Avec un soupir gelé, il referme la lourde porte derrière lui, se frictionne ; aussitôt il fait claquer un briquet à silex dans le noir, et dissipe les ombres. Chaque soir, il craint qu'on ne l'attende, là, dans la pénombre.. Dans un recoin. Il souffle, et sourit même, enfin seul. Il décroche la chandelle, puis se dirige d'un bon pas vers sa chambre, crachant sa fatigue en halètements assez pitoyables, il le sait, mais il n'a aucune volonté. Le confort de la richesse est la seule chose qu'il lui reste.
Et en entrant dans sa chambre, il sursaute et esquisse un geste en arrière. Se découpant plus ou moins sous le clair de lune, derrière la fenêtre, on l'observe. Deux yeux luisent au rythme de la flamme de la bougie. La pensée d'être enfermé le rassure vaguement, lui parvenant d'un coin de son cerveau reculé, derrière la panique immédiate. Elle redouble quand il voit la poignée de la fenêtre coulisser, et finalement laisser entendre le déclic du verrou s'ouvrant.
Le froid de la nuit vient de nouveau se coller à son corps grassouillet, et un vent soudain souffle la lumière. Le temps que ses yeux s'accoutument... Et l'homme a disparu. La fenêtre est ouverte en grand, et les conclusions qu'il en tire lui font pousser de petits couinements de rongeur. Il sent quelque chose de pointu et de froid se glisser sous sa poitrine ; il sent le poignet qui tient l'arme sous son aisselle, dont la transpiration a déjà largement tâché la chemise, contre les côtes. Il geint et ose à peine tourner la tête.
Le visage lui est inconnu, mais pas masqué.
Tu vas répondre à mes questions.
Le ton est calme, mais dégage une autorité glaciale, qui interdit toute réponse pour le moment. Sifflant. Inhumain. Et l'Oiseau, sous sa volonté fragile, n'est pourtant pas sûr de vouloir encore y répondre. Il plisse les yeux.
Soudain la lame s'enfonce, creuse la chair flasque et déchire la peau.
Il piaille. Un sourire vicieux... Et les questions se posent. L'une après l'autre, étirant la nuit péniblement, et poissant le torse du noble.
Avec un soupir gelé, il referme la lourde porte derrière lui, se frictionne ; aussitôt il fait claquer un briquet à silex dans le noir, et dissipe les ombres. Chaque soir, il craint qu'on ne l'attende, là, dans la pénombre.. Dans un recoin. Il souffle, et sourit même, enfin seul. Il décroche la chandelle, puis se dirige d'un bon pas vers sa chambre, crachant sa fatigue en halètements assez pitoyables, il le sait, mais il n'a aucune volonté. Le confort de la richesse est la seule chose qu'il lui reste.
Et en entrant dans sa chambre, il sursaute et esquisse un geste en arrière. Se découpant plus ou moins sous le clair de lune, derrière la fenêtre, on l'observe. Deux yeux luisent au rythme de la flamme de la bougie. La pensée d'être enfermé le rassure vaguement, lui parvenant d'un coin de son cerveau reculé, derrière la panique immédiate. Elle redouble quand il voit la poignée de la fenêtre coulisser, et finalement laisser entendre le déclic du verrou s'ouvrant.
Le froid de la nuit vient de nouveau se coller à son corps grassouillet, et un vent soudain souffle la lumière. Le temps que ses yeux s'accoutument... Et l'homme a disparu. La fenêtre est ouverte en grand, et les conclusions qu'il en tire lui font pousser de petits couinements de rongeur. Il sent quelque chose de pointu et de froid se glisser sous sa poitrine ; il sent le poignet qui tient l'arme sous son aisselle, dont la transpiration a déjà largement tâché la chemise, contre les côtes. Il geint et ose à peine tourner la tête.
Le visage lui est inconnu, mais pas masqué.
Tu vas répondre à mes questions.
Le ton est calme, mais dégage une autorité glaciale, qui interdit toute réponse pour le moment. Sifflant. Inhumain. Et l'Oiseau, sous sa volonté fragile, n'est pourtant pas sûr de vouloir encore y répondre. Il plisse les yeux.
Soudain la lame s'enfonce, creuse la chair flasque et déchire la peau.
Il piaille. Un sourire vicieux... Et les questions se posent. L'une après l'autre, étirant la nuit péniblement, et poissant le torse du noble.
Caliel
Re: Braises du Voile
Des problèmes si la ronde interrompue des problèmes si la ronde interrompue suis les ordres et tout ira bien pas de problèmes pas de problèmes pas de souffrance pas son regard pas son regard pas son regard pas le...
...Regard vide, il déambule. Son tabard flambant neuf brandit les couleurs du Lion aussi fièrement que son armure et sans se presser, il suit machinalement le pas qu'il répète depuis plusieurs heures, assurant la ronde entre les tombes.Les tempes grises et les yeux creusés, ceux d'un vétéran, un vieillard avant l'âge, il déambule et si parfois sa main se porte à la garde de sa lame, ce n'est que parce qu'il a gardé un réflexe pénible. Les ombres si peu rassurantes soient-elles, ne sont que des ombres au cimetière de Hurlevent. Certaines sont plus mouvantes que d'autres, certes.
Non il n'y a rien ne t'arrête pas il n'y a rien pas son
regard
courroux ne t'arrête pas..
Il frémit. Le froid s'insinue facilement sous la plaque. Ce n'est pas de la peur, non, puisqu'en cet instant précis, il ne ressent strictement rien qui ne soit pas tactile, épidermique. Qu'on l'empale, il sentirait la douleur. Pas la terreur, pas la peur de mourir. Peut-être est-ce mieux ainsi cette nuit, puisque dans le cas contraire la ronde n'aurait pas été assurée.regard
courroux ne t'arrête pas..
Ou bien cette absence de sens lui manque.
C'est une coquille vide qui déambule. Qui croise ses collègues, leur regard creux, aussi creux que le sien, leurs yeux amicaux pourtant, loin, loin derrière le voile.
Pire qu'un sortilège, on les a brisés.
Alors ils rejoignent la nuit et les ombres, ces ombres qui bougent çà et là derrière une tombe, un arbre, un buisson. Parfois on brise l'obscurité en laissant l'éclat de la lune se refléter sur une lame dégainée, comme on briserait un silence en cassant un verre. Mais nul murmure ne se glisse entre les pierres tombales, nul mouvement ne se distingue. Elles sont là, ces ombres, ces formes indistinctes. Le vent porte leurs regards implacables, et l'air est chargé d'une odeur rance, celle de la menace, celle de la tension insoutenable. Les étoiles ne sont pas assez nombreuses pour révéler les visages qui se terrent sous les branches, ou derrière les murs.
Oh oui, il frémit. Mais c'est le souffle d'un hiver en colère qui le fait trembler, car sa marche inlassable ne s'arrête pas. Aucune ombre ne l'interrompt dans son travail, appliqué. Du coin de l'oeil il les distingue, mais le voile qu'on a posé sur son esprit les lui fait oublier aussitôt, ou les ignorer plutôt.
Tout ira bien si on fait si on fait si on fait si on suit la ronde.
Il n'y a rien il n'y a rien il n'y a personne.
Juste le froid et le vent, oui, le froid et le vent qui te rongent et te dévorent mais tu es frileux
souviens toi ne t'égare pas fais juste ton travail fais juste
ce qu'il veut
ton travail..
Son crâne résonne sous les coups qu'on lui assène. Une ombre se détache au bout de l'allée, à l'entrée. Une ombre plus mouvante. Une ombre plus vivante.Il n'y a rien il n'y a rien il n'y a personne.
Juste le froid et le vent, oui, le froid et le vent qui te rongent et te dévorent mais tu es frileux
souviens toi ne t'égare pas fais juste ton travail fais juste
ce qu'il veut
ton travail..
Une citoyenne.
Quinze secondes, trente secondes, une minute de répit à l'aider, la guider lui parler, rire, la rassurer,
lui demander de boire un verre demain après le service n'importe quand..
Loin d'ici.
lui demander de boire un verre demain après le service n'importe quand..
Loin d'ici.
Et si la nuit mourra brûlée sous les rayons de l'aube, elle n'emportera pas avec elle le cocon de silence une fois l'escalier près du kiosque passé et les premières tombes franchies.
Elle n'emportera pas avec elle les ombres.
Caliel
Re: Braises du Voile
Les murs de la ville s'étaient vêtus d'affiches durant la nuit. Leur robe, jaune de parchemins, noire d'encre, mentionnait récompense à ceux qui mèneraient deux individus aux gardes du donjon.
RECHERCHÉS VIFS
La Garde de sa majesté offre dix pièces d'or à quiconque détient des informations sur les félons Raito de Redemptis et Kalianka. Coupables de l'enlèvement, de la demande de rançon en échange de, et finalement du meurtre du dernier De Blacas encore en vie, ils ont endeuillé la cour des Nobles. Ils sont armés et dangereux. Ne tentez rien par vous-même et prévenez la Garde directement dans le cas où vous auriez vu l'un d'eux.
Caliel
Re: Braises du Voile
Depuis l'après-midi, des crieurs publics avaient donné de leur voix pour annoncer la pendaison à venir des deux recherchés précédemment cités. Parmi les faits qui leur sont reprochés, principalement le meurtre; puis la trahison au Royaume; l'espionnage pour le compte de l'ennemi; une tentative d'évasion et un appel à la rébellion parmi les détenus, durant laquelle cinq geôliers auraient perdu la vie.
Dans le même temps, le cimetière retrouvait son atmosphère plus ou moins paisibles. Les ombres se sont retirées... Ou se sont abattues, d'une manière ou d'une autre. Implacables.
Dans le même temps, le cimetière retrouvait son atmosphère plus ou moins paisibles. Les ombres se sont retirées... Ou se sont abattues, d'une manière ou d'une autre. Implacables.
Caliel
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