Frères de sang

Il a toujours était la lame faisant couler le sang sur le champ de bataille. Tandis que je demeure la balle qui se loge dans les cœurs, le veilleur à distance.

Connor Varkar

Tolssimir Varkar



Ce regard je le vois depuis maintenant des années, visage après visage, jugé comme un meurtrier, un traître, un homme sans honneur et tout ceci n'est pas entièrement faux. Je me suis battu toute ma vie, pour un idéal et pour un jour voir la guerre de l'extérieur et plus de l'intérieur. Un véritable voile pour masquer la réalité d'autrefois, en effet nous pouvons chercher un sens à tout ce sang versé, à toutes ces guerres. Mais au fond de moi je savais qu'en moi dormait un tueur, je ne me sentais réellement vivant qu'au milieu du champ de bataille ,trichant avec la mort. Jusqu'à mon dernier souffle je me suis battu, jusqu'à ce que je puisse sentir la froide étreinte de la mort s'emparer mon corps, enchaînant mon esprit.
Aujourd'hui mon existence ne se résume qu'à une suite sans fins de combats, ma lame verse le sang non plus pour un idéal ... Mais car j'ai ce besoin en moi, cette soif qui nous guide, moi et mes semblables.

Un homme contraint à tuer.
Un homme contraint à vivre dans l'ombre.
Un homme contraint à la solitude.
Un homme contraint à devenir une lame.
Un homme contraint à devenir inhumain.
Un homme contraint au sacrifice.
Un homme contraint à la mort.

Voilà des mots qui sonneraient presque bien et pourtant le terme "d'arme" serait plus approprié. On m'a élevé dans le but de devenir un combattant et rien d'autre. M'inculquant les valeurs d'un véritable soldat, honneur, bravoure, l'amour et la fierté de mon peuple. Des principes qui ont guidés ma vie. jusqu'à ce que la froide étreinte de la mort s'empare de mon corps, enchaînant mon esprit. Nous nous sommes libéraient de cela ... à ce qui paraît. Malgré cette " liberté " je crains ne pas avoir la même vision des choses. Nous n'avons ni passé qui puissent influencer sur nos agissements, ni futur vers lequel nous projeter. Je suis une lame qui chaque jour verse un peu plus de sang, pas par justice, pas parce que nous sommes en temps de guerre, mais parce que je suis née pour ça et que j'ai été relevé de la mort pour être ainsi. Un mercenaire de guerre ou plutôt un chien de guerre qui tue non pas pour l'argent ou pour sa gloire personnelle ou même pour son peuple, mais car le besoin de semer la mort est ce qui m'anime.

En définitif le Roi-Liche n'aura pas fait de moi un tueur, un tueur d'innocents certes. Depuis notre libération, depuis mon retour auprès de mes anciens frères et sœurs d'armes de l'Alliance je n'ai fait qu'accomplir les tâches, les devoirs les plus sombres. Cela me sied, meurtres, batailles incessantes voilà mon quotidien, me permettant d'entretenir librement mon instinct de meurtrier. Mais vous souvenez-vous de chacune de vos victimes ? Moi oui, leurs visages hantent mes pensées, tel un cauchemar éveillé sans fin.

Il est aisé d'oublier ce qu'est un crime au milieu d'un champ de bataille, mais j'ai déjà trop de sang sur les mains pour pouvoir aspirer au pardon ou à une quelconque forme de "rédemption".   Tout ce qu'il me reste à accomplir c'est faire ce pourquoi j'ai était crée, combattre ... Ce n'est pas comme si j'avais eu le choix au cours de mon existence et ce ne sera jamais ainsi. Car désormais le seul nom concret que je porte est " Chevalier de la Mort". 

Je ne suis qu'une ombre, celui sur lequel jamais la lumière ne brillera ... Tant que tu me suivras tu ne verras jamais la lumière du Jour.




Connor Varkar


Il n'est pas aisé de grandir dans l'ombre d'un frère, un homme devenant à chaque combat plus fort, plus reconnu. Dans ses yeux je ne voyais qu'ambition (pour ne pas dire arrogance). Il a toujours recherchait cette montée d’adrénaline que la sensation du combat procure, le plaisir de voir la vie quitter le regard de ses adversaires. Le même sang coule dans nos veines et pourtant tout nous différencie, il est une lame dans la masse, tandis que j'observe la guerre de l'extérieur à travers la lunette de mon fusil. Autrefois nous combattions ensemble, mais cette époque et révolue et le frère avec lequel j'ai toujours entretenu ce sentiment de rivalité est mort. Les jours, les mois et les saisons passent je me suis alors retiré de ce monde animé par les conflits, j'ai tourné le dos à tout ce à quoi j'étais rattaché. Fatigué des joutes politiques de nos cités, je me suis alors trouvé une autre voie. Celle d'un homme qui ne vit pas pour la gloire personnelle ou de son peuple, vivant pour moi-même, chassant et errant dans les vastes forêts que j'ai appris à connaître au fil du temps.

Je crains cependant que cela ne dure qu'un temps, j'ai entendu dire que le frère (ou du moins ce qu'il en reste) que j'avais était revenu du monde des morts. Malgré le plaisir que je peux éprouver en vivant l'instant présent sans avoir à me soucier de ce à quoi ressemblera demain. Je ne peux vivre éternellement de la sorte car les échos de la guerre résonnent de nouveau à mes oreilles. Les Varkar ont toujours étaient des combattants et je ne peux renier définitivement mes gênes. Tolssimir n'est rien d'autre qu'un "mort-vivant" dont la soif de sang ne sera jamais étanchée. Je suis le dernier représentant en mesure "d'honorer" la mémoire de ma lignée, pas parce que nous formions une famille dite "noble" mais parce que c'est mon devoir. Un fils devenu chevalier de la mort et ayant commit des crimes des plus atroces et un fils déserteur ? Un père ne pourrait imaginer pire pour ses propres enfants, c'est pourquoi je ferais ce qui est en mon pouvoir pour que cette tragédie ne se réalise pas.
Tout comme mon frère je suis un soldat de l'Alliance, peut-être qu'un jour nos chemins se croiseront à nouveau, mais pour l'instant il est temps de reprendre le fusil dont j'ai hérité et de faire retentir le bruit des balles ... Comme au bon vieux temps.