*Une affiche placardé un peu partout dans Hurlevent*

Hurlevent.. On entendait guère autre chose que les cris,les gémissements, les pleurs. La nécropole narguait les combattants qui luttaient sans cesse.. au delà de leur force. Tous connaissaient leur sort si un seul lachait prise.
Myst avait fini par se replier, cherchant son démoniste des yeux, s'assurant qu'il allait bien. Elle avait soigner sans relache, se refusant à la disparition de ses enfants. Elle luttait et lutterai jusqu'au bout.
Elle avait vu tant d'hommes, de femmes, d'enfants tomber.. Pour l'heure, il leur fallait reprendre un peu de repos. Les siens avaient du se replier à Cabestan avec vivres, armes et bagages. Au pire, ils feraient prendre la mer à la Semillanque, dernier refuge en pleine mer.. Mais pour l'heure, il fallait encore tenter de sauver la ville. Et eux avaient besoin de dormir, les cernes, le sang.. Un simple regard et ils s'engouffrèrent dans un des nombreux sous-terrains, veillant l'un sur l'autre.

Tôt ce matin, deux adolescents dans la cathédrale écroulés de fatigue. Le jeune homme sur un banc de pierre et une jeune fille au cheveu blanc lové contre un pilier, son épée encore à la main. Quelques cadavres jonchaient encore le sol. L'air empestait le charnier... et pourtant ils dormaient.
Un vieux prêtre secouait la jeune fille.
- Réveillez-vous, jeune paladine.
Il lui fallut quelques efforts pour la tirer du sommeil. Elle s'assied, frottait ses yeux encore endormi, bailla sans retenu au nez du prêtre, se gratta la nuque.
- c'est l'heure d'aller chasser Chaton ? *un nouveau bâillement* j'ai fait un cauchemar cette nuit... j'ai rêvé que la *bâillement* la ville était pleine de goules... et que *rebaillement* j'étais... ça.
Le vieil homme ne put retenir un sourire fatigué devant la moue enfantine. Il lui ébouriffa les cheveux.
- Levez-vous, paladine. Il n'est pas temps pour la paresse.
Selyla se remettait sur ses pieds sans ouvert les yeux.
- Je par...
Un long moment d'arrêt... ses yeux se posèrent sur le prêtre au teint cireux. Un frisson gagnait l'ensemble de son corps: ça n'était pas un cauchemar.
La matinée fut occupée à déplacer les cadavres sur l'immense bûcher. Ce ne fut qu'à midi que le corps du prêtre fut gagné de spasmes. Selyla le fit asseoir, pensant d'abord à un symptôme de fatigue ou de l'âge. Puis, ce fut la panique. Le prêtre devient trop faible pour faire quoique ce soit. Même les lanières de viandes séchées et l'eau ne le tirait pas de sa catatonie. Aucun soin, aucune lumière ne semblait y parvenir. Le vieil homme dévisageait la jeune femme en face de lui, il se mit à délirer. Il caressait la joue de la jeune femme qui le dévisageait à son tour, sans savoir que faire. Il éclata en sanglot.
- Par la Lumière, prenez ma vie pendant qu'elle est encore mienne !
Ce ne fut qu'à une heure qu'on put voir une jeune femme en pleurs tirer le corps d'un vieil homme jusqu'au bûcher.

( ça veut dire quoi "brains" ? help )

( Cerveau )

( ah ok ^^)

(Sans méchanceté pourrait on supprimer les messages hrp, y compris celui ci, histoire de ne garder que les textes?
On peut peut être editer le message avec "braaains" pour mettre un petit PS à la fin indiquant que brains=cervelle)

L'ex couturière d'Hurlevent se dirigeait d'un pas sûr vers la tour des mages. Son regard était froid, sa peau bleue, sa robe parsemée des petits cristaux de givre. Cela faisait maintenant un moment que l'humaine n'avait pas remis les pieds dans la ville. D'où revenait-elle, nul ne le sait, mais ce qui était sûr, c'est qu'elle avait changé.

Elle évitait la population, ne détournant son regard sur les gens apeurés. Au croisement d'une ruelle, une goule lui sauta dessus. D'un geste de la main, elle la stoppa net et repris son chemin. Elle laissait derrière elle une bête empalée d'un pique de glace et dont la chair avait virée au bleue. Elle arriva sans trop de peine au quartier des mages, et ne pu que constater les dégâts. Des corps partout, du sang sur l'herbe, des murs abimés... Elle gravit la tour et y entra.

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Maehara, une jeune prêtresse Draenaï aidait comme elle pouvait les gens d'Hurlevent. Elle soignait les petites blessures, laissant les infections aux plus habilités. Elle redonnait le moral aux déprimés, et s'efforçait de garder un sourire pour les orphelins de la ville humaine. Mais intérieurement, elle n'en pouvait plus. Elle se rappelait des épreuves qu'elle avait subit avec l'Exodar. Elle se souvenait des êtres chères qu'elle avait perdu. Elle ne voulait pas revivre ça, mais telle devait être ce qui arriverait. Elle tentait de garder à l'esprit les bons moments passés en ce monde, ce qui n'était pas chose facile. Elle n'espérait qu'une chose, être assez forte pour tenir jusqu'à la fin.

- "La Sémillanque et l'Aveugle, c'est notre dernier refuge."
- "Mais Tsion... regarde le nombre que nous sommes..."

Il n'avait pas besoin de se lever du petit coin de marches de l'autel sur lesquelles ils avaient pris place. La cathédrale était noire de monde, des nefs jusqu'aux catacombes. Partout des blessés, des invalides, des mourants qu'inlassablement les Hospitaliers triaient, déplaçant avec une patience proverbiale et force diplomatie ceux que la maladie menaçait d'emporter, les isolant de leurs familles épleurées pour tenter d'improbables traitements. De l'autel jusqu'aux grandes portes on aurait dit que la population de Hurlevent, du moins ce qu'il en restait, s'était massée ici, grouillante de vie.

La vérité était encore différente : Des points de résistance sporadiques contenaient encore la masse infectieuse en faisant preuve, souvent, d'un héroïsme remarquable. Des rumeurs folles couraient en tous sens. On disait, entre autres choses, que le donjon, le quartier nain, la haute tour des archimages et le siège de l'Aube d'Argent avaient résisté, que le port était encore relativement préservé ; mais il devenait de plus en plus difficile de faire la part des folles rumeurs et des informations avérées. Un petit groupe pressait la haute prêtresse de tenter quelque chose et souvent elle se concertait dans un recoin avec l'archevêque et quelques aides de camp ou prélats de haut rang assistés du conseil des guildes pour définir encore et toujours de nouvelles mesures d'urgence.

Au petit matin régnait un calme étrange. Quelques rares gémissements ou pleurs résonnaient sous les hautes voutes à l'heure où les premières lueurs de l'aube s'annonçaient. Oui, ils étaient bien trop nombreux, mais pour autant il n'était pas possible de rester inactif. La priorité irait à ceux qui aurait dû bénéficier de l'abri des hauts murs du manoir Hedson, ces cent âmes qui s'étaient multipliées à l'envie avant qu'un assaut plus brutal que les autres n'emporte les maigres défenses de la demeure. Ils avaient dû fuir dans les ruelles, abandonnant derrière eux cet endroit dont ils auraient souhaiter faire un sanctuaire et qui, bientôt, s'était écroulé, rongé par les flammes.

Restait la Sémillanque, cette fière frégate que la jeune Aldanne avait mise à disposition de l'Ordre quelques mois auparavant ainsi que l'Aveugle, ce navire de guerre capturé avec lequel elle faisait désormais équipe. Mais pour l'atteindre, il fallait sortir, quitter l'abri rassurant de la cathédrale pour se frayer un chemin jusqu'aux marches du port. Aldanne et son frère attendaient à quelques encablures, se gardant bien d'accoster avant d'en recevoir le signal. Comment faire ? Comment offrir un espoir fragile à une centaine de personnes en ignorant les autres ?

Le démoniste s'en moquait un peu. Pour qui a vécu dans les profondeurs du désert, ne pas offrir son outre au voyageur égaré au milieu de nulle part était une mesure de sureté qui amenait parfois à des gestes que d'autres cultures auraient taxé d'égoïsme profond mais qui n'était qu'une façon de survivre sans mourir à deux. La situation ici n'était guère différente. Ils s'entreregardèrent un instant. Elle ne se sentait pas capable de le dire de façon aussi crue et n'avait plus la force de trouver les mots mais se tiendrait à ses côtés, solidaire.

- "Haute-Prêtresse, la Lumière Aveugle offre l'abri de son navire aux personnes qui avaient été désignées pour être abritées au manoir Hedson, aux côtés des voiles des Hospitaliers."

La prélat le regarda. Son visage à la beauté éclatante était désormais marqué de cernes profondes. Même si elle survivait à ces événements terribles, il était évident qu'elle en garderait les traces.

- "Je comprends. Mais pour ça il va falloir ouvrir les portes."
- "C'est impossible, protesta l'archêveque. Ils rôdent encore en nombre dans les ruelles, nos éclaireurs sont formels."
- "Nous pourrions passer par les catacombes." suggéra Mystiruis.
- "Effectivement." soupira encore la haute prêtresse.

Elle ignorait comment ce secret avait pu être éventé si vite mais à vrai dire elle s'en moquait. Peut-être que Mystiruis avait seulement bluffé ? Peut-être avait-elle employé un mot pour un autre mais quoi qu'il en soit il était désormais temps de lever le voile. Le passage n'était pas fait pour être emprunté par une troupe nombreuse mais un peu de prudence suffisait à se frayer un chemin jusqu'au détour d'une barbacane discrète dont la poterne basse, aux allures d'égout sans issue, ouvrait sur l'eau croupie du bassin nord.

Frère Thonassius les guida. Ce n'est pas cent personnes qui s'engouffrèrent au plus profond des entrailles de la ville, encadrés par le pas des fidèles de la Lumière Aveugle, mais pas loin de trois cents âmes qui débouchèrent, hagardes, dans l'ombre de la muraille, pataugeant dans une eau huileuse encombrée de détritus dont l'allure semblait presque saine au regard de ce à quoi ils échappaient. Dans la lumière du matin froid, haute et fière dans un reste de brume, la Sémillanque, à peine visible, dansait au bout de son ancre.

27e jour, 10e mois.

Agacée, la jeune femme en bleu en avait eu marre d'observer. Aucun de ses amis n'avait succombé au Fleau. Du moins l'esperait-elle. Elle en avait croisé la plupart, vacant à des occupations visiblement plus importantes que la défense de la ville. Cela ne l'étonnait pas, ils avaient toujours agi ainsi. Elle avait essayé de leur ressembler, mais... Elle n'y était pas parvenue. Elle avait craqué, lorsqu'elle avait croisé une jeune fille aux cheveux blancs tombée dans le canal toute en armure.

- Hey ! Reste pas dans l'eau, gamine. L'eau est un facteur de propagation du Fleau.

La jeune fille sortit rapidement, trempée, et elles se rendirent à l'hopital pour se reposer et se secher. Cheena remplit quelques pages de dossiers qu'elle rangea dans sa propre besace, alla jeter un oeil à l'état général de l'hopital et des patients encore présents, et sortit, accompagnée de la jeune fille. La gamine ne tenait plus en place. Il fallait qu'elle se rende utile. Elles se dirigèrent donc vers la Cathedrale, et y passèrent une bonne partie de la journée. La Cathédrale était attaquée. Encore. Et encore. Et encore.

Elles formèrent un petit groupe, composé d'autre paladins, de prêtres, et de citoyens determinés à défendre le symbôle de leur Lumière jusqu'à la fin. Kal', Keleth, Erthas. Elles devraient passer leur journée avec eux.

Quelques disputes eclatèrent, entre mercenaires et citoyens. Un certain Bernard, qui reprochait aux mercenaires de n'être que des opportunistes, et de devoir compter sur "ça" dans des temps aussi troublés.
La Garde arriva, plutôt dispersée, et les deux jeunes femmes se décidèrent à se lancer dans des patrouilles, accompagnées de leur petit groupe de mercenaires.
La Quartier Commerçant était un charnier trop important pour la jeune fille. Elles ne s'y rendirent donc pas. Elle passèrent par le Parc, par la le Quartier Nain, la Vieille Ville.

Elles se rendirent enfin au Port... Ne croisant jusque là que de rares goules, le groupe avait fini par se separer. Ne restait plus qu'elles, et deux autres hommes sur le Port qui courraient d'un bout à l'autre. Mais le Port était au moins un charnier aussi important que celui du Quartier Com'. Des dixaines, des vingtaines de goules, peut-être plus encore, affluèrent en courant lorsqu'elles descendirent. Estomaquée, la jeune femme en bleu fut projetée à quelques metres de là, inconsciente. Son amie hurla à l'aide, ramenant à elle les deux autres hommes, qui dégagèrent un mince passage. Ils récupèrerent le petit bout de femme habillé de cyan, et battirent en retraite. Mais les goules avaient faim, et ne laissèrent que peu de répit à la jeune fille. L'une sortait de l'inconscience pendant que l'autre tombait. Elle reculèrent ainsi jusqu'à sortir du charnier, voyant sous leurs yeux tomber les deux hommes qui les avaient aidées. Tomber... était un faible mot... la lueur de vie qui animait leurs yeux finit par disparaitre, et ils se joignèrent aux monstres qu'ils combattaient jusque là.

Elles partirent en courant, avant de s'arrêter sur les marches de la Cathedrale, épuisées, essouflées, estomaquées.

- Le... Le Port... <reprend son souffle>
- Le port est pris ! <halète>
- Venez ! <souffle un bon coup, les mains sur les genoux>
- ...la Cathedrale est un symbole qu'on ne peut pas laisser flancher, ce serait pire encore.
- ...tout dépend de la vision que l'on a de...

Snobées !?

- Erthas !!
- Nom de nom !
- Je crois qu'il y a un défis que tu pourrais relever.

Sous les yeux incredules de la jeune femme en bleu, et ceux fatigués de sa jeune amie aux cheveux blancs, le fameux Erthas se dirigea en marchant d'un pas ferme vers le Port. L'infection avait gagné les canaux, et ils durent se frayer un chemin. Ou plutôt, Erthas leur fraya un chemin. Comment pouvait-on encore marcher dans un tel moment !? Mais mieux valait rester près de lui, aussi héroïque et exaspérant fut-il. La jeune femme en bleu se contentait d'hurler lorsqu'elle voyait quelqu'un d'infecté et de courir plus vite qu'eux, son amie frappait et soignait les malades qu'elle pouvait de temps en temps -après tout, c'était une guerrière un peu paladine, pas le contraire- et Erthas exterminait des dixaines et des dixaines de goules attirées par le rafut des deux jeunes femmes, affamées. Après une bonne heure de combats acharnés, et c'est le cas de le dire, le Port était jonché de cavadres, tant de gardes anonymes, que de gens qui leur avait parlé, qui les avaient aidées, un peu plus tôt. Une femme en rouge qui se disait de la Marine et qui avait eu le malheur de descendre de son bateau.
Contemplant le carnage, la jeune femme en bleu ferma les yeux. Devait-elle rester ainsi, ne faisant que prévenir ses compagnons, les mains quasiment dans les poches, et ne lançant que quelques couteaux lorsqu'elle en avait l'occasion ?
Ils sortirent tous les trois du Port après avoir mis le feu aux cadavres. Les deux jeunes femmes semblaient exténuées, et gardaient un masque blasé sur le visage. Ils firent une dernière patrouille dans la ville, exterminèrent les dernières goules, et la jeune femme en bleu disparu. Elle revint plus tard en tenue complète de combat, arborant son épée atrocement moche, bleue fluo, composée de bambou, de corde, et de runes, se rendit à la place principale.
Levant les yeux, elle vit les centaines de corbeaux qui tournaient autour du charnier. Mais plus de vagues de goules. Plus rien. Que les souffles des combattants, les yeux incredules et les clameurs montantes.

- C'est... fini...?

Des gens hurlaient, d'autres s'embrassaient, certains restaient calmes et prets à combattre. Cheena se passa la main sur le visage, mi-déçue, mi-soulagée, mi-incredule. Gwæn allait pouvoir ressortir de la maison d'Amelie, transformé en ophelinat dirigé d'une main de fer par la petite fille. Elle allait pouvoir s'asseoir dans les restes d'une taverne, et invoquer une vierge noire de la bière pour se saouler. Elle allait pouvoir faire le point, arreter de courir, et respirer. Elle se dirigea vers la Cathedrale, et son soulagement retomba d'un coup.
Des squelettes sortaient toujours des catacombes, la Cathedrale était toujours aux prises avec le Fleau. Mais pas de goules, seulement ce que l'on appelait des Bouteflammes.
Elle passa la rage qu'elle avait accumulé le long de cette journée sur eux, abattant son épée horrible sur les os cliquetants des créatures non-vivantes. Puis elle fit une dernière ronde, seule cette fois... et retomba sur son petit groupe. Elle remonta sa cagoule noire sur ses cheveux ternes et son visage marqué de mille cicatrices, et les accompagna. Une taverne, des semblants de rire, la faim, la soif, mais la vie. Ils étaient tous en vie. Même la petite Jaëha qui vint avec un grand sourire se joindre à eux, leur racontant innocement comment elle avait essayé d'observer un enfant atteint par le Fléau, en vain, parce que cela se passait trop vite et qu'elle avait du l'achever. Cheena reussit à faire peur à sa nouvelle amie en invoquant sa biereuse noire, ils mangèrent du pain épicé -la seule chose que Cheena réussissait à cuisiner à peu près bien- et se décidèrent à se séparer.

L'unité ne naissait que dans les pires moments, et c'est ainsi que Cheena regretta que cela soit déjà fini. Les gens allaient reconstruire, puis recommencer leurs querelles d'enfants irresponsables, egoistes et irreflechis.

Olympia avait passé trois jours et trois nuits à protéger la Cathédrale de tous les assauts frénétiques de goules dont elle était victime, et parfois même principale cible de la ville. Elle était extremement faible à présent, vacillant sur ses jambes mais guettant toujours, peinant à croire que l'épidémie avait réellement pris fin. Cet artéfact des Naarus avait donc bel et bien agit. Quel pouvait être le prix à payer pour cela ? Comment en si peut de temps cela avait il pu fonctionner ?

Olympia grimaça autant de douleur que d'appréhension ne voulant pas laisser ses pensées dériver trop loin sur la pente du doute. Le fait est qu'il n'y avait plus de goules en ville. Et qu'une trêve avait été ratifiée avec les réprouvés, ce Putress prétendant qu'il cherchait lui aussi un remede pour circonscrire l'épidémie. Et les Naarus avaient accepté de lui envoyer des cadavres de zombis par wagons entier. Il devait être considéré comme l'un des plus fervents défenseur de la cause, et donc lui même protégé pas les Naarus et donc par l'Eglise elle-même. Elle n'irait pas attaquer le Moulin de Tarren. Elle pretexterait devoir encore rester ici pour remettre en état ce qui pouvait l'être, et prierait pour eux.

Le petite améthyste suspendue à son front par une fine ferronière d'argent passant dans ses cheveux de neige scintilla legerement alors qu'elle écoutait les paroles du démoniste, le visage aussi vide d'expression qu'une enclume, pourtant elle semblait hésiter, circonspecte. L'envie de manquait pas de demander à les suivre, mais elle se forçait à ne pas laisser cette idée qui rôdait à la lisière de sa conscience s'insinuer trop loin. Sa place était ici, pour le meilleur et pour le pire, et elle se morigéna d'avoir seulement pensé une seconde à fuir. Ca, non, elle ne les jugerait pas, mais elle resterait ici.

Quelques goules erraient sur le quai.

Elles semblaient désoeuvrées et ne même plus chercher à se nourrir. Un vague son guttural sortit de la bouche de l'une d'elles quand le démoniste l'expédia d'un trait de chaos avant que sa bien-aimée n'achève les deux autres à grands renforts de nova sacrée.

Ralek venait d'activer le signal et à bord de la Sémillanque et de l'Aveugle, il ne s'en fallut que d'une dizaine de minutes pour que les fiers navires de l'Ordre s'approchent, fendant en silence les flots noirs du port. Un silence surnaturel régnait sur les bassins. Les caisses dont émanaient encore au milieu de la nuit des émanations infectes semblaient désormais inertes et on ne percevait plus le sordide crissement des milliers de petites pattes griffues des rats qui couraient encore la veille à travers les rues.

Les citoyens de Hurlevent, pressés les uns contre les autres en groupe compact encadrés par les gardes du manoir Hedson n'en croyaient pas leurs yeux. Le soleil se levait sur une journée nouvelle et l'odeur pestilentielle était chassée par le léger vent de mer.

On disait que les Naarus avaient tenté un ultime remède. Se pouvait-il... qu'ils aient réussi ? Si tel était le cas, on épargnerait aux navires d'innombrables allers et retours à la limite de la surcharge qui représentaient pour les réfugiés un risque que, certes, ils acceptaient de courir, mais que la Lumière Aveugle répugnait à leur infliger encore. Mais comment faire autrement ? Comment refuser l'espoir à ceux qui avaient tout perdu sauf la vie ? Ils avaient calculé qu'à raison de trois navettes par jour, cabotant sans relâche nuit et jours, les cinq navires en auraient pour trois ou quatre jours à vider la seule cathédrale de ses civils. Et s'était sans compter que la fuite soit découverte car même si les goules ne faisaient pas preuve d'une once de subtilité, il serait difficile de masquer la manœuvre longtemps. Ils étaient prêts à combattre, à organiser des diversions dans d'autres secteurs du port, mais il y avait tant d'inconnues que l'équation ressemblait plus à une prière qu'à un calcul d'astronomie.

Se pouvait-il... que l'heure de la victoire ait sonnée ?
Se pouvait-il qu'il n'y ait pas besoin de défendre le port ? plus besoin d'organiser la fuite de centaines de personnes ? plus besoin de défendre encore et encore les valeurs de la Lumière dans des combats dont l'issue était de plus en plus incertaine ?

Quand, soudain, en haut des murailles, surgit la garde de Hurlevent levant haut son étendard, précédant de peu une foule en liesse, le démoniste en tomba à genoux, anéanti devant ce miracle, ce divin cadeau pour tous les croyants. Le tocsin sonna, pour la première fois depuis trop de jours, non pour une nouvelle alerte mais pour signifier l'heure de la délivrance ! Mystiruis rejoignit son aimé et se pressa dans ses bras, libérant des larmes qu'elle ne pouvait plus retenir. Ils allaient pouvoir accorder un peu d'attention à la plus douloureuse de leurs blessures, se consacrer enfin à la recherche de leurs enfants disparus, cette plaie sur laquelle ils n'avaient même pas eu le temps de pleurer.

Elle serrait contre elle deux petits bouts qui s'accrochaient à sa robe. Les grands yeux verts de la petite témoignaient à eux seuls toute l'horreur des derniers jours, dans ceux du garçonnet, elle y lisait la haine d'un enfant devenu adulte trop tôt.

Fuir? non! Se replier pour mieux se battre, oui! Sauver des vies, oui!

Autour d'elle, les hommes, les femmes se pressaient. Ils embarquaient un à un. Des hommes se tenaient dans les Hunes, prêts à faire feu sur les goules, d'autres préparaient un appareillage rapide.
Des brumes sortit l'Aveugle, les bouches des canons grands ouverts en direction du port. Les deux navires avaient rejoint le port dans la nuit et avaient attendu patiemment, les cales regorgeant de vivres et d'eau potable pour la population assoiffée et affammée mais aussi des armes, de la poudre.. Mais aucun d'eux n'avaient été prêts à voir ça.. la capitale de lumière en feu, les cris, les pleurs, la peur, l'odeur du sang, de la mort..

Aussi quand le tocsin sonna, que les cris de liesse s'élevèrent, un long moment de silence envahit les deux frégates suivit de chants, de rire, de cris de joie.

Mais le coeur de la prêtresse saignait encore.. Elle devait retrouver ses nouveau-nés.
Personne ne fut épargné, qui un père, une mère, un ami, un enfant, tous avait perdu des êtres chers.
Mais ce n'était que le terrible début. Nous avions gagné une bataille mais surement pas la guerre.

L’odeur de la poussière et du bois brûlé lui titillait les narines, de l’eau lui dégoulinait par quelques rigoles mais aucune lumière, aucune chaleur ne lui parvenait et elle avait froid, terriblement froid. Nayah osa bouger, étendre un bras ou une jambe, chercher la sensation, comprendre où elle se trouvait mais le mal dans ses membres le lui fit bien vite regretter. C’était comme si chaque parcelle de son corps lui rappelait, lui criait, qu’elle existait. Elle cru même s’évanouir quand un élancement lui vrilla l’épaule. A tâtons, un geste gauche de son bras valide, elle porta une main et y trouva du sang coagulé autour d’un objet lui traversant le corps. Elle était clouée littéralement au sol, enfouis sous des décombres, seule, dans le noir.

Le temps passait. Une minute, une heure, peut être plus. Comme elle était, chaque seconde lui paraissait être une éternité. Elle avait longuement pleuré sur son bébé qu’elle ne sentait plus bouger dans son ventre… puis égoïstement sur son propre sort et enfin sur les souvenirs qui lui revenait sur ce qui c’était passé.

C’était confus, elle ne se souvenait que des pleurs des jumeaux, elle s’était précipité mais une fumée épaisse avait envahit les couloirs…. Ce qu’elle avait vu alors était si horrible dans ses conclusions qu’elle n’osait l’accepter, ce ne pouvait être qu’une illusion ! Elle se souvenait aussi du craquement du plancher sous elle, puis le vide. Se sentir tomber dans l’inconnu fut plus horrible que tout ce qu’elle avait vécut jusqu’à maintenant et elle cria pour la première fois depuis des mois.

Depuis le commencement de la tentative d'invasion du Fléau à Hurlevent, les soldats, les blessés et les malades infectés avaient défilé sans discontinuer à l'hôpital.
Des lits de fortune avaient été dressés un peu partout : même le sol de l'entrée avait été recouvert d'une literie d'une qualité de plus en plus douteuse, où le linge propre avait fait place à la charpie.
Les gémissements et les cris emplissaient l'hôpital de leur ton lugubre ; et une odeur, de plus en plus persistante, avait tout envahi.

Lalita Silram essuya la sueur sur son front, sentant ses yeux se fermer malgré elle.

Elle avait vu trop d'horreurs ces derniers jours. Trop de malades léthargiques se mettre à hurler de rage, la bave aux lèvres, pour tenter, dans une crise de rage aveugle, de massacrer ce qui leur passait à porter de leurs mains. Pire encore, la jeune femme avait du en tuer de ses propres mains, pour aller aussitôt transporter leur corps dans le charnier situé à l'entrée du bâtiment médical. Les regarder brûler, pour continuer à entendre les hurlements des autres, leurs larmes, leur souffrance indicible...
Elle n'aspirait plus qu'à retrouver sa fille, et le nourrisson abandonné enlevé par les citrouillards, et les serrer contre elle. Sentir la vie de leurs jeunes corps contre elle, les bercer, entendre les chansons de Tilanyth, regarder ses dessins, admirer ses illusions ! Mais les savoir loin, près de la présence rassurante des naarus à l'Exodar - dont elle n'avait aucune nouvelle - l'apaisait un peu. Ses enfants seraient épargnés... ils ne verraient pas l'immense spirale terrible qui engloutissait la ville... et ses derniers défenseurs.

Les internes et les médecins étaient parfois infectés ; car s'ils étaient presque en sécurité à l'intérieur, l'hôpital étant protégé par certains soldats et quelques barricades, il n'en était pas de même lorsque le manque de vivres les obligeaient à braver l'extérieur.
Quel était le plus dur, de voir des soldats mourir, des enfants, des familles entières, sur un grabat étendu à la hâte ? Ou des personnes près de qui l'ont travaillait chaque jour, qu'on voyait se battre, à leur manière, contre toutes ces maladies horribles ?
Lalita n'en était plus à espérer, ni même à réfléchir. Désinfecter au plus vite, bander, calmer la douleur avec un peu d'alcool qui engourdissait les sens... A gestes d'automates, elle effectuait sa tâche, le mal de tête lui battant sourdement la tempe. D'un geste las, elle balayait ses doutes en portant son regard vers l'entrée.

-"Lalita... va dormir..."
La voix chaleureuse de Fearielle à ses oreilles meurtries arracha un sourire à la jeune infirmière. Cela se voyait tant que cela, qu'elle était sur le point de s'endormir, malgré le bruit et la puanteur du sang ?
La démoniste insista encore une fois, et, sur geste de celle-ci, un interne l'entraina dans la quiétude du grenier, transformé pour l'occasion en dortoir à médecins.

Elle se réveilla en sursaut, ses cheveux teints glissant sur son dos pudiquement recouvert d'une chemise de nuit immaculé. Un silence anormal régnait sur Hurlevent.
Plus de tocsin... plus de cris d'alerte... si.. des cris... joyeux..?!
Lalita sauta de son lit, pour rencontrer un médecin ivre de joie, qui discutait fiévreusement avec un collègue, sur le pas de la porte.

La fin de l'infection ! Enfin...

Les quelques miliciens a encore avoir la force et la volonté de porter les armes patrouillaient, l'air hagards, les rues de la ville, mettant le feu aux caisses occasionnelles et incitant les gens à sortir de leurs barricades pour pouvoir se nourrir. Le rouge et le blanc de leur informe était sale et repoussant, parfois couverts de suies. La plupart avaient enlevés leurs casques, incapable d'encore le garder après tant d'heures de travail acharné.

La milice de l'Aube Écarlate avait vécue, mais maintenant quasiment tous étaient retournés dans leurs foyers pour retrouver leurs proches ou en faire le deuil, et rebâtir. Seul restait Nathaelle, endormie dans un bain brûlant, et une poignée de fidèles supplémentaires gagnés à sa cause.