Crépuscule.
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Crépuscule.
Domaine. Flèche. Sixième-étage, ou peut-être était-ce le septième. Une porte. Un couloir. Oui, cela même, un couloir. S’y aventurant avec timidité, Athial cherchait quelque chose. Ou plutôt était-elle poussée à le faire. À tâtons, elle posa délicatement sa main sur la poignée. Léger frisson. Une étreinte plus confirmée, et voilà que doucement celle-ci s’ouvrait.
Chambre vide. Les lieux plongés dans la pénombre. La nuit, probablement. La table de nuit, puis le lit, pour finir par les armoires. Rien. Elle se retourna pour quitter la pièce. D’une gestuelle tout aussi silencieuse, elle entreprit de la refermer. Une main provenant de la chambre vint se placer de sorte à ce que cela n’arrive. Ou plutôt était-ce une patte. Pourpre, aux griffes acérées. À peine apparaissait-elle qu’un hurlement strident provint de ce qui - le supposait-elle - devait ressembler à un démon. La résonance était pour le moins insupportable. Horrifiée, elle recula hâtivement pour finalement trébucher et se retrouver au sol. Les ondes ne cessaient d’assaillir son ouïe, jusqu’à ce qu’elles finissent par se dissiper au bon d’une vingtaine de secondes.
En rouvrant les yeux, elle constata que la porte était toujours entre-ouverte. Dégainant sa lame, elle s’approcha lentement pour, d’un coup de paume sec, la rouvrir complètement. Chambre vide. Un pas, puis deux, l’elfe sur ses gardes était forcée de l’admettre, il n’y avait rien. Ses yeux clignèrent, et une silhouette similaire à la sienne fit son apparition. Quand bien même la luminosité précaire n’aurait pas aidé, elle n’eut le temps de déchiffrer le visage. Le clignement suivant, chambre vide. Inquiétée, alerte, la femme fit demi-tour. À nouveau dans le couloir, elle revint sur ses premiers pas. La sortie qu’elle cherchait ne pointait le bout de son nez. Un long couloir droit et pourtant, rien. Il n’y avait ni mur, ni orbe. Plus elle regardait loin, plus le couloir s’assombrissait, pour au final n’être qu’un point noir au fond d’un dégradé morbide.
Un pas. Son ouïe était infaillible. Quelqu’un derrière. Derechef, elle se retourna pour frapper. Une main chaude et délicate vint l’arrêter dans sa gestuelle. Nathel. Les battements de son cœur firent des hauts et des bas. Elle prit une grande inspiration pour laisser le calme retrouver ses droits. Sa sœur aînée lui fit un sourire chaleureux. Un grand sourire qui ne cessait de croître. Le visage semblait se scinder en deux, et au centre de cette fissure se dévoilait petit à petit des crocs. Et cela n’en finissait pas, si bien qu’elles finirent par atteindre une taille démentielle tandis que le reste du visage n’était plus que folie, tel une peau arrachée qui se mettait à fondre. Ainsi apparut deux yeux d’un blanc pâle, bien que luisant.
La monstruosité se dévoilait progressivement. Et bien que n’ayant nulle idée de ce que tout cela signifiait, elle était forcée de reconnaître ce regard. L’un de ceux dont elle souhaiterait se débarrasser à jamais, mais qui envers et contre tout, persistait. Le démon lui-même venait se présenter à elle, alors qu’elle pensait en être protégée. Inerte, tel le marbre, elle assistait impuissante à la mutation. La silhouette svelte de la Matriarche s’était depuis changée elle aussi, un corps difforme, sans jambes et aux bras gigantesques naissait devant sa proie. Entropius se présentait sous son meilleur jour, au grand damne de celle qui lui faisait face. L’adrénaline prit le dessus. Bien que terrorisée, elle affronta l’effroi pour s’échapper. Courant à vive allure, elle sentit pourtant son rythme freiner, et le plafond s’éloigner d’elle. Une sensation inconfortable aux pieds lui fit regarder. Et tandis qu’elle fuyait encore et toujours, ses pieds et bottes se mettaient à fondre dans le sol même. Continuant sa ruée machinalement, sans même s’en rendre compte, une première larme naquit à son œil droit, puis de nombreuses autres suivirent. Un impitoyable flot de tristesse et de phobie qui s’additionnait à son visage auparavant si calme et malicieux.
Une vive douleur au ventre. Atroce. Baissant très lentement le regard, elle craignait tout autant qu’elle s’inquiétait de ce qu’elle y trouverait. Les doigts griffus du démon sortaient de son estomac pour se mouvoir dans une grâce subjective. Le sang ruisselait tout le long de ses cuisses pour s’évanouir dans cette sorte de sable-mouvant qu’était le tapis qu’elle parcourait. Lentement, la main continua de poursuivre sa traversée pour qu’à terme, le bras entier passe. La main se mit alors à s’ériger devant elle, la paume au niveau de sa tête. Puis, lentement, les griffes s’approchèrent de son visage. L’une d’elle appuya sur la peau jusqu’à ce que celle-ci cède. Puis une seconde, une troisième. Lentement, les pointes acérées lacéraient le tissu charnel. La douleur y était insoutenable, et à chaque hurlement que l’elfe poussait, elle ne faisait que s’intensifier. Enfin, la magie démoniaque débordant de l’entité se transféra à travers elle, la tête fut irradiée la première, les cheveux virant au gris, puis le reste du corps fut contaminé. La peau finit par fondre lentement pour être, une fois n’est pas coutume, absorbée par le sol. L’agonie fut telle que sa vision devint trouble, et ses cris inaudibles. Il était trop tard pour se débattre, et ses précédentes tentatives ne furent fructueuses.
Le noir absolu durant une, peut-être deux secondes, avant que la lumière ne resurgisse. De même pour son cri. Se redressant à vive allure et ayant d’ores-et-déjà pris en main la lame qui se dissimulait habituellement sous son oreiller. Alerte, le rythme cardiaque comme respiratoire affolés, Athial observa à droite à gauche, prête à bondir. Chambre vide. Si ce n’est Karlarn qui l’observait, effaré. Elle plongea son regard dans le sien, avant de perdre une nouvelle fois le contrôle. Ses yeux viraient vers le plafond tandis qu’elle entendait au loin la voix étouffée de son cher et tendre ; sa vision ne se résultant qu’en un noir absolu. Elle parvint malgré tout à sentir son corps retomber sur le matelas, pour y perdre connaissance.
Chambre vide. Les lieux plongés dans la pénombre. La nuit, probablement. La table de nuit, puis le lit, pour finir par les armoires. Rien. Elle se retourna pour quitter la pièce. D’une gestuelle tout aussi silencieuse, elle entreprit de la refermer. Une main provenant de la chambre vint se placer de sorte à ce que cela n’arrive. Ou plutôt était-ce une patte. Pourpre, aux griffes acérées. À peine apparaissait-elle qu’un hurlement strident provint de ce qui - le supposait-elle - devait ressembler à un démon. La résonance était pour le moins insupportable. Horrifiée, elle recula hâtivement pour finalement trébucher et se retrouver au sol. Les ondes ne cessaient d’assaillir son ouïe, jusqu’à ce qu’elles finissent par se dissiper au bon d’une vingtaine de secondes.
En rouvrant les yeux, elle constata que la porte était toujours entre-ouverte. Dégainant sa lame, elle s’approcha lentement pour, d’un coup de paume sec, la rouvrir complètement. Chambre vide. Un pas, puis deux, l’elfe sur ses gardes était forcée de l’admettre, il n’y avait rien. Ses yeux clignèrent, et une silhouette similaire à la sienne fit son apparition. Quand bien même la luminosité précaire n’aurait pas aidé, elle n’eut le temps de déchiffrer le visage. Le clignement suivant, chambre vide. Inquiétée, alerte, la femme fit demi-tour. À nouveau dans le couloir, elle revint sur ses premiers pas. La sortie qu’elle cherchait ne pointait le bout de son nez. Un long couloir droit et pourtant, rien. Il n’y avait ni mur, ni orbe. Plus elle regardait loin, plus le couloir s’assombrissait, pour au final n’être qu’un point noir au fond d’un dégradé morbide.
Un pas. Son ouïe était infaillible. Quelqu’un derrière. Derechef, elle se retourna pour frapper. Une main chaude et délicate vint l’arrêter dans sa gestuelle. Nathel. Les battements de son cœur firent des hauts et des bas. Elle prit une grande inspiration pour laisser le calme retrouver ses droits. Sa sœur aînée lui fit un sourire chaleureux. Un grand sourire qui ne cessait de croître. Le visage semblait se scinder en deux, et au centre de cette fissure se dévoilait petit à petit des crocs. Et cela n’en finissait pas, si bien qu’elles finirent par atteindre une taille démentielle tandis que le reste du visage n’était plus que folie, tel une peau arrachée qui se mettait à fondre. Ainsi apparut deux yeux d’un blanc pâle, bien que luisant.
La monstruosité se dévoilait progressivement. Et bien que n’ayant nulle idée de ce que tout cela signifiait, elle était forcée de reconnaître ce regard. L’un de ceux dont elle souhaiterait se débarrasser à jamais, mais qui envers et contre tout, persistait. Le démon lui-même venait se présenter à elle, alors qu’elle pensait en être protégée. Inerte, tel le marbre, elle assistait impuissante à la mutation. La silhouette svelte de la Matriarche s’était depuis changée elle aussi, un corps difforme, sans jambes et aux bras gigantesques naissait devant sa proie. Entropius se présentait sous son meilleur jour, au grand damne de celle qui lui faisait face. L’adrénaline prit le dessus. Bien que terrorisée, elle affronta l’effroi pour s’échapper. Courant à vive allure, elle sentit pourtant son rythme freiner, et le plafond s’éloigner d’elle. Une sensation inconfortable aux pieds lui fit regarder. Et tandis qu’elle fuyait encore et toujours, ses pieds et bottes se mettaient à fondre dans le sol même. Continuant sa ruée machinalement, sans même s’en rendre compte, une première larme naquit à son œil droit, puis de nombreuses autres suivirent. Un impitoyable flot de tristesse et de phobie qui s’additionnait à son visage auparavant si calme et malicieux.
Une vive douleur au ventre. Atroce. Baissant très lentement le regard, elle craignait tout autant qu’elle s’inquiétait de ce qu’elle y trouverait. Les doigts griffus du démon sortaient de son estomac pour se mouvoir dans une grâce subjective. Le sang ruisselait tout le long de ses cuisses pour s’évanouir dans cette sorte de sable-mouvant qu’était le tapis qu’elle parcourait. Lentement, la main continua de poursuivre sa traversée pour qu’à terme, le bras entier passe. La main se mit alors à s’ériger devant elle, la paume au niveau de sa tête. Puis, lentement, les griffes s’approchèrent de son visage. L’une d’elle appuya sur la peau jusqu’à ce que celle-ci cède. Puis une seconde, une troisième. Lentement, les pointes acérées lacéraient le tissu charnel. La douleur y était insoutenable, et à chaque hurlement que l’elfe poussait, elle ne faisait que s’intensifier. Enfin, la magie démoniaque débordant de l’entité se transféra à travers elle, la tête fut irradiée la première, les cheveux virant au gris, puis le reste du corps fut contaminé. La peau finit par fondre lentement pour être, une fois n’est pas coutume, absorbée par le sol. L’agonie fut telle que sa vision devint trouble, et ses cris inaudibles. Il était trop tard pour se débattre, et ses précédentes tentatives ne furent fructueuses.
Le noir absolu durant une, peut-être deux secondes, avant que la lumière ne resurgisse. De même pour son cri. Se redressant à vive allure et ayant d’ores-et-déjà pris en main la lame qui se dissimulait habituellement sous son oreiller. Alerte, le rythme cardiaque comme respiratoire affolés, Athial observa à droite à gauche, prête à bondir. Chambre vide. Si ce n’est Karlarn qui l’observait, effaré. Elle plongea son regard dans le sien, avant de perdre une nouvelle fois le contrôle. Ses yeux viraient vers le plafond tandis qu’elle entendait au loin la voix étouffée de son cher et tendre ; sa vision ne se résultant qu’en un noir absolu. Elle parvint malgré tout à sentir son corps retomber sur le matelas, pour y perdre connaissance.
Srem
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