Les rumeurs de la Montagne Aride ...

Ltn. Branehilde Enclumière a écrit:
La nuit est calme, sous la montagne aride. Le fort, qui grouille habituellement de ses brigadiers nuit et jour, semble comme figé. Les brigadiers ont même pu entendre, puisqu'ils n'étaient pas couverts par le brouhaha incessant des machines, les cris d'épouvante de Grimbald qui ont résonné jusque tard dans la nuit dans les couloirs vides.

Ces cris ont fait comprendre à tous les brigadiers à quel point la situation est préoccupante. Une telle inactivité, alors que les Sangrehaine rôdent toujours dans la région ? Il se passe quelque chose de grave, sans doute.

Si on remonte à quelques jours de là, la situation au fort est tout à fait normale. Les soldats sont placés en position de défense, et les officiers se réunissent dans la chambre de commandement pour entendre et conseiller le commandant sur l'affaire Sangehaine. Ce qui a été dit pendant cette réunion est un mystère pour tout les brigadiers. Ils savent alors seulement qu'elle n'a pas abouti sur un consensus, puisque ces mêmes nains se sont réunis à nouveau dans la même chambre, dès le lendemain. C'est à partir de là que les choses se mettent à clocher. Thorrig, furieux, quitte la chambre de commandement et se refuse à toute décision "avant d'avoir pris le temps d'y réfléchir". Dès cet instant, on remarque que Boradin et Branehilde commencent à contester la toute-puissance de Thorrig.

Le soir même, Razalfür et Stik découvrent, caché dans un meuble du dortoir des hommes, un rapport secret de sœur Branehilde, adressé à l’Église de la Lumière portant sur le comportement dangereux du commandant. La rumeur se propage, puisqu'ils ne savent pas tenir leur langue : la prêtresse s'apprêterait à demander à ses supérieurs d'intercéder auprès des Trois-Marteaux pour que le commandement de Thorrig lui soit retiré. Selon elle, il manquerait de discernement.

La situation s'envenime lorsque le commandant apprend l'existence de ce rapport de la bouche même de la prêtresse. Tous deux se bouclent alors dans un silence mutin, malgré la bonne foi de la prêtresse selon laquelle la contrainte et la menace n'étaient pas la solution pour venir à bout de ce désaccord.

Thorrig se sent trahi par la prêtresse. Mais la renvoyer à Khaz'Modan l'accablerait encore plus. Après l'affaire de Gwioi, une autre erreur lui serait fatale. La situation est bloquée, et une prise de position des brigadiers pourrait faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre.

Alors que des tensions internes apparaissent, deux groupes d'intérêt se forment.

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Sur fond de ces intrigues, d'autres questions restent en suspens : Le mal mystérieux dont est atteint Grimbald aggrave-t-il toutes ces tensions ? Branehilde est-elle vraiment assez stupide pour laisser ses plans tomber entre les mains d'un gnome, ou cela fait-il partie d'un projet plus... Global ? Gwioi rôde-t-il toujours dans les parages ? Sangrehaine pourrait-il attaquer pendant que le fort est ainsi divisé ?

Ltn. Branehilde Enclumière a écrit:[Mise à jour au 21/08 de cette même trame - suite et dénouement]  

 
Pendant tout le mois, tous brigadiers, sans exception, ont été assignés à leur fonction habituelle. Il ne s'est pas produit d'incident notable - à comprendre que rien ne changeait de l'ordinaire de ces derniers temps. Le temps aidant, tous les brigadiers se sont retrouvés piégés dans ce véritable ballet souterrain et rares sont ceux qui n'ont pas été forcés à prendre parti. Le fort a été tenu d'une poigne de fer par Boradin en l'absence du Commandant : il ne fait aucun doute que, pendant ce temps, les plus opportunistes se sont rangés de son côté. Passablement agacé par la mort d'un groupe de ses éclaireurs, le capitaine n'a de toutes manières pas été très favorable au débat et a, avec le tact qui le caractérise, envoyé paître tous ceux qui se sont opposés à l'ordre.  


Le retour de Thorrig et les évènements de ces derniers jours ont précipité une montée en puissance des disputes : certains se sont même battus, pour la première fois. Seule la visite d'une inspectrice de l'administration de Forgefer aura apaisé les tensions. Le temps de quelque jours, les officiers ont simulé une curieuse cordialité. Thorrig, visiblement las et plein de suffisance, a décidé de mettre à toutes ces débats. Mais il hésite encore à employer la force : les graines de la discorde semées par les officiers déviants ont déjà germé.  

Rian se montre discret, voire même absent. Il trouve refuge, comme la plupart des Sombrefer, dans les plus bas niveaux du fort et s'éloigne du conflit. On sait malgré tout qu'il prêche avec véhémence la reprise des combats contre Sangrehaine.  


Mais Branehilde et Boradin ont plus d'un tour dans leur sac ! La prêtresse semble mener son propre projet à terme, bien éloigné de la question initiale. Dans sa témérité, elle semble toutefois perdre le contrôle de la situation et s'investit plus personnellement pour que rien ne dévie de ses prévisions initiales, allant jusqu'à diriger les indécis du côté du commandant, car "c'est là qu'est leur place". Malgré ses efforts conserver la mainmise sur les évènements, elle annonce un funeste présage.

Ltn. Branehilde Enclumière a écrit:Le plan pas si sinistre de Branehilde a été dévoilé et s'est révélé être un échec. Elle avait en réalité prédit qu'une trahison résulterait d'une suite d'évènements déclenchée par le conflit lors de la seconde réunion des officiers. Pour contrer ce funeste destin, elle a orchestré tous les récents évènements. Son objectif était de prendre le contrôle de tous les potentiels réfractaires et de forcer le destin pour que les vrais traitres se manifestent dans le moindre heurt. Pour cela, elle a mis au point et orchestré une nouvelle suite d'évènements, le Plan, en s'assurant pour que rien ne dévie de ce qu'elle avait prévu.

Malheureusement pour elle, les évènements du 21 ont prouvé l'inexactitude de ses prévisions. Il semblerait qu'elle aie mal évalué l'origine de cette révolte et que, par voie de conséquence, la suite prédite se soit est révélée fausse. N'est pas Velen qui veut !

Le commandant, ce soir là, avait convoqué l'ensemble des brigadiers pour annoncer la fameuse décision. Selon un accord préalable, Branehilde y assistait depuis le balcon pour poser son regard inquisiteur sur la foule. Pensant Rian être le traitre sur le moment et constatant qu'il était l'unique absent notable, la prêtresse téméraire s'est rendue seule dans ses quartiers. Grand mal lui en fasse ! Comme la juste punition de son orgueil, celle-ci a vite été maitrisée et portée hors du fort par les traitres qu'elle recherchait.

L'alerté a vite gagné le Commandant. Les quartiers de Rian fouillés et l'absence de ce dernier constatée, les chevaucheurs de griffons sont partis à la recherche de la prêtresse disparue. Celle-ci a été retrouvée dans un arbre, probablement tombée du griffon qui la portait loin de Karag Modan. Rian, lui, n'a toujours pas été retrouvé. Traitre ou victime ? Personne ne le sait, pour l'instant.

Par la suite, Branehilde s'est d'elle-même enfermée dans son domaine, l'infirmerie, pour se plonger dans une intense méditation et corriger son Plan. Certains ont cru qu'elle avait été enfermée par le Commandant, suspicieux. Thorrig, lui, a été plus radical : il a ordonné que les grandes portes soient fermées, a décrété un couvre-feu et assigné les brigadiers à de strictes zones du fort - le dortoir étant désormais le lieu où ils passent l'essentiel de leurs journées.

Razalfür et quelques brigadiers ont revêtu leurs parures d'enquêteurs, et ont réussi à découvrir la vérité dans les manigances de Branehilde.

La semaine suivante s'est déroulée ainsi, sans incident de quelque sorte que ce soit. Une vingtaine de brigadiers ont par la suite embarqué à bord de la Fureur d'Anvilmar à destination de Khaz Modan, en laissant cette intrigue en suspens - ou aux mains de ceux qui sont restés au fort.