Lady Stuart - Récits

- Mère, je vous en pries, je ne désire qu'apprendre. Ne me refusez pas ce droit, me place restera à Hurlevent, je vous en conjure...

Ma voix se perdit, je le voyais. Ma mère ne m'écoutait plus et se renfrognait à l'idée que je puisse apprendre la magie. Je ne craignais qu'elle m’enchaîne à ma chambre, barreaux aux fenêtres, garde à ma porte. Une prison dans une cage dorée, un sort que je ne désirais point mais que je redoutais. Tandis que je m’efforçais de la convaincre, je la voyais anxieuse, caressant son collier lentement, ses doigts crispés sur le rubis qui orné son cou. Elle était debout, son regard perdu à travers la fenêtre comme si elle attendait quelque chose. Ne voyant aucun changement dans son comportement, je quittas la pièce, claquant la porte derrière moi pour sortir ma mère de ses pensées, mais je n'entendis qu'un long soupire de sa part.

Mon plat était déjà prêt dans ma chambrée. Je m'assaillais en compagnie de mon chat blanc, aux yeux bleus perçants. Il était ma seule véritable compagnie, mon seul véritable ami et confident. Ma seule distraction en dehors de mes cours de protocole et d'éducation. Mon regard se posa sur mon plat. Je me renfrognais rien qu'en humant son odeur. Je laissais ainsi Kity dévorait mon repas à ma place, mes yeux se nimbant de larmes prêtent à couler le long de mes joues. Mais je ne devais pas, il ne fallait pas que je montre mon chagrin, ma faiblesse.

L'on toqua subitement à ma porte, puis celle-ci s'ouvrit lentement tandis que je me relevais et remettais ma robe en état, vérifiant que mes larmes ne coulèrent pas d'elles-mêmes. Une femme entrât, un bâton à la main dont le cristal bleu à son extrémité luisait d'une lueur douce. Son visage et sa chevelure étaient dissimulés sous un capuchon pourpre et sa robe semblait assez poussiéreuse. Je notais quelques mèches d'un blond clair, presque blanches. Elle s'avançât lentement, sans crainte et baissa finalement son capuchon. Les traits de son visage étaient d'une douceur rare de ce que j'avais pu voir jusqu'à aujourd'hui. Ses yeux sombres étaient comme des océans calmes et profonds. Elle dégageait un parfum étrange, il était savoureux et piquant, comme certains épices que je pouvais sentir dans certains coins de la ville aux heures des repas ou sur les marchés. Elle me souriait, je n'osais rien dire, ni faire. Je le regardais, comme une enfant découvrant avec une prudence certaine une poupée de porcelaine.

- Je suis Dame Mélicie, je serais ta professeur de magie.

J'ouvris de grands yeux, aussi gros que le soleil. C'est comme si ma mère avait réellement écouté ce que je lui demandais plus tôt et que la Lumière avait excauçait mon souhait. Je reprenais mes esprits lentement, lui offrant une courte révérence avant de m'avancer à mon tour.

- Je suis Marie...
- Je sais qui tu es mon enfant. Suis moi, ton premier cours commence dés aujourd'hui.

Je n'avais pas eu le temps de finir ma phrase que je suivais déjà cette femme, ce cadeau béni, cette lumière qui me guidera...

Dame Mélicie allait me faire une démonstration, un sortilège qu'elle qualifié de simple d'après elle. Nous étions quelques jeunes élèves à être présent à la Tour de Mages d'Hurlevent. Elle s'approcha de notre groupe, avec un étrange chapeau pointu et ce qui semblait être une baguette... J'étais très curieuse de ce qui allait se passer, impatiente, des étoiles semblaient même briller dans le coeur de mes yeux.

Elle agitât doucement sa baguette. Une lumière dorée descendit jusqu'au sol, tel une cascade de poussière d'or. Une lueur intense se fit et tandis que je cachais mes yeux, une petite créature apparut. J'ouvrais de grands yeux de stupéfaction tandis que je constatais que c'était un chat enflammé. L'animal semblait vivant, à tel point que je l'entendais ronronner. Dame Mélicie nous expliqua le principe de ce sortilège, mais...

- Regardez !

Un élève pointait du doigt l'animal. Ce dernier, visiblement très joueur, s'amusait à faire des cabrioles dans la salle. Renversant quelques objets au passage, enflammant un ou deux coussins par ci ou par là... Un mage qui transportait une pile de livre, faillit tomber à la renverse lorsque l'animal passât entre ses jambes. Les étudiants étaient visiblement très amusés, les mages présents moins. Et tandis que Dame Mélicie tentait d'attraper l'animal, trébuchant et s'écroulant dans une pile de parchemins... L'animal continué ses cabrioles !

J'attrapais une bouteille d'eau et vidais son contenu vers l'animal... Mais c'était sans compter Dame Mélicie qui passait entre le liquide et l'invocation. Elle se raidit, droite, ferma les yeux et prononçât quelques paroles. Lorsqu'elle ouvrit ses yeux à nouveau, ils étaient nimbés d'une lueur argenté. Elle agitait à nouveau sa baguette, et tandis que nous observions, la créature revenait telle une poussière d'or vers le bout de la baguette et disparut...

- Le cours est terminé pour aujourd'hui !

Le soleil était si haut en ce jour. La jeune Lady se promenait autour du lac d'Hurlevent sous une ombrelle, en compagnie d'une de ses amies la jeune Lady Greer. Tout semblait se passer pour le mieux pour les deux demoiselles, et tandis qu'elles discutaient de leurs commérage, elles virent un jeun apprentie mage âgé d'à peine une quinzaine d'année essayer de monter un cheval. Le jeune garçon ne semblait guère doué dans ce qu'il entreprenait et ses observatrices s'en amusèrent. Après plusieurs tentatives, il arriva à grimper sur son destrier. C'est alors qu'il donna, sans le vouloir, un violent coup sur l'arrière trin de l'animal qui se cambra et se précipita vers le lac, en colère. Le jeune garçon tenait bon, mais cela semblait éprouvant... L'animal s'arrêta soudainement, projetant le jeune homme dans l'eau, non loin des deux ladies. Greer se précipita pour voir s'il n'était pas en danger. Le garçonnet arriva sur la rive et s'écroula, prenant une posture des plus comiques, fessier en arrière... Greer et Marie vinrent à le relever doucement et se présentèrent. L'adolescent fit de même et traîna dans sa maladresse, tandis qu'il perdait équilibre, les deux jeunes femmes dans l'eau... Les trois jeunes gens, trempés jusqu'aux os finirent par rire aux éclats.

C'est ainsi que Marie et Greer firent la rencontre de Jonanthan, jeune apprenti maladroit.