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Combien de jours ? (Les morts se souviennent)

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Message  Azelith la Calcinée Dim 07 Aoû 2016, 18:06

Alors qu'il enquêtait à l'hospice de Hurlevent pour le compte de Skali Foidefer, Jakon Gallowglass ne parvint pas à conserver sa couverture, trahi par un élément imprévisible, révélant sa véritable nature. L'infirmière, Ysille,  mue tant par haine envers les worgens que par sa dévotion envers sa protetrice, Madelyn Gordon, parvint à lui administrer un puissant anesthésiant. Après avoir alerté les hommes de main de Madelyn Gordon, ils furent tous deux transférés dans le plus grand secret jusqu'aux ruines de Gilnéas et enfermés ensemble dans une vieille demeure, à l'écart de la ville et des émanations de peste. Voici leur histoire.
Spoiler:



Combien de jours ?

Ysille ne parvenait plus à s'en souvenir. Elle voyait un rai de lumière tomber sur les traits barbus et tuméfiés de cette abomination qui osait se prétendre être un homme. Le rayon lumineux filtrait au travers de lourds volets qui couvraient une fenêtre au cadre renforcé par des barreaux épais et étroits. Mais cela faisait bien longtemps qu'elle s'était lassée du plaisir de voir la créature se faire torturer. À vrai dire, malgré son aversion pour les worgens, et en particulier envers ce petit fouineur aussi malodorant et repoussant, elle se sentait nauséeuse à chaque fois que les tisons ardents marquaient sa peau marbrée. Pire encore, elle était forcée de partager cette cellule improvisée avec lui, ainsi que la maigre pitance qu'on daignait leur servir. C’était à elle aussi que revenait la charge de lui administrer régulièrement un puissant sédatif...
Après un certain temps, et malgré ses suppliques pour qu'on la laisse sortir, elle s'était résignée. Elle avait même fini, en plus de le nourrir quotidiennement à la cuillère, par faire sa toilette au captif qui gisait tant dans son sang que dans ses excréments. Mais jamais sans avoir pris soin de s'injecter elle-même une petite mesure de drogue...
Perdue peu à peu dans la trame du temps, la résignation avait laissé place à un abrutissement, un état second qui émoussait ses sens et sa raison. Elle en venait à parler au worgen. Jakon Gallowglass. Tout en lui la révulsait, mais quand elle se piquait, elle parvenait à faire abstraction, du moins en partie.
Maigre. Elle se trouvait maigre, dans le reflet de la glace, émaciée, terne. A chaque fois que l'heure sonnait, elle donnait un peu moins du contenu de sa seringue à Gallowglass. Le reste était pour elle. Ce n'était que justice, après tout, son sang pur devait bien lui donner quelques privilèges.

Et les jours s'écoulaient. Et le worgen refusait de mourir. Il hurlait, il maudissait, il crachait des injures et des élucubrations effrontées, mais il tenait. Elle ne savait pas si c'était la pitié, ou son besoin de parler pour ne pas sombrer dans l'apathie la plus totale et absolue, mais quand il était conscient, ils parlaient.


- J'imagine qu'ça te distrait plus autant qu'avant d'me voir cracher mon sang, hein, fillette ? avait-il dit, le souffle court, engageant la conversation.
- Je n'ai plus vraiment goût à rien. Le potage au chou va me rendre folle, lui avait-elle répondu d'une voix pâteuse, le timbre effacé.
- Et moi donc. J'sens à chaque fois qu'tu r'lâches tes émanations et j'crois que je préfère encore quand j'me pisse dessus.
- Ne me parle pas de ça, worgen, j'en ai l'estomac qui chavire encore, marmonnait-elle en avisant le pot de chambre dans lequel finissaient invariablement mêlés leurs déchets malodorants.
- Et où donc est-elle, ta fameuse protectrice, après tout c'temps ? J'crois bien qu'elle va t'laisser croupir ici comme moi.

Ces mots n'avaient de cesse que de faire sens dans l'esprit d'Ysille. Elle qui avait été si fidèle à la cause, si dévouée. Voilà de quoi elle écopait. Elle était prisonnière, comme le plus infâme des forçats, si loin de chez elle, et les gardes étaient sourds, encore et toujours.

- Toi et moi, on n's'aime pas. Mais j'ai une idée pour qu'on puisse se tirer d'ici et disparaître pour de bon. Non-non, ne répond pas tout de suite - l'avait-il coupé en secouant une main enchaînée. Pense-y. Laisse ça trotter dans ta tête. Ça vaut mieux.

Jakon avait les idées claires, plus claires que jamais depuis quelque temps. La douleur était lancinante à présent qu'il était épargné par la drogue, mais son corps, quoique affaibli lui répondait à la perfection, si on oubliait les spasmes de douleur. Et son esprit flamboyait d'une intelligence maligne, il retrouvait le feu du désir de vengeance qu'il était parvenu à éteindre un an plus tôt. Et l'opportunité se présenta bientôt.

Quelques jours passèrent encore, lents et douloureux pour les deux captifs. Ysille ne supportait plus les cris. Elle ne supportait plus la captivité, les odeurs, et le potage au chou. Elle commençait même à sentir son coeur défaillir quand elle vidait la seringue dans ses veines éclatées, son sang lui-même dépossédé de son rouge vif d'antan. Elle avait pensé, longuement. Et elle finit par s'adresser à Jakon.


- Très bien, sale fils de pute... avait-elle ânnoné à Jakon. Fais-nous sortir d'ici. Tu as un plan, pas vrai ? Tu as dû le ressasser dans ce qui te sert de cervelle pendant des jours, pas vrai ?
- T'as bien raison, "milady", avait-il répondu avec un sourire vicieux. Tout c'que t'auras à faire c'est de te mettre devant la porte, quand les gardes vont rappliquer. Ils vont te pousser sur le côté et ça va me laisser le temps de les surprendre et de massacrer ses bâtards jusqu'au dernier.
- Et qu'est-ce qu’il se passe s’ils te tuent avant ?
-T'auras qu'à dire que je me suis libéré.
- Et pour les chaînes ?
- Je vais me transformer.

Elle avait haussé un sourcil. Elle le savait incapable de faire ça, avec tout ce qu'elle lui injectait. Puis elle se souvint, non sans une pointe d'appréhension, en le voyant gagner en masse, en fourrure, en griffe et en crocs, que c'était elle qui avait consommé les narcotiques, ces derniers... Jours ? Semaines ? Elle l'ignorait. En revanche, elle avait la preuve formelle qu'il avait bien mûri son plan, quand les menottes cédèrent sous la pression qu’exerçaient ses nouveaux muscles saillants. Il se mit lentement debout, et sous ses yeux, entreprit de délasser ses muscles endormis par la captivité, s'échauffant d'une série de gestes qui commencèrent à lui faire dresser les cheveux sur la nuque. Elle ne l'aimait pas, vraiment pas.

-Très bien, j'suis prêt. Tiens-toi devant la porte, et à mon signal, hurle, dit-il avec conviction, le regard chargé de férocité.
-T... Très bien, répondit-elle en lui tournant le dos, les bras ramassés contre sa poitrine, l'échine tremblante.

Puis elle fut prise d'un violent soubresaut, son cri d'alarme emprisonné dans sa gorge. Elle sentait, elle sentait la terrible force écraser sa trachée, les griffes acérées pénétrer dans son cou fragile, elle pouvait même entendre avec effroi les fibres de son être céder et le gargouillis sanguin emplir ses poumons.

Elle était morte quand, affamé et mû par le plus élémentaire instinct de survie, Jakon s'appliquait à dévorer ses chairs tendres - et qu'une subsistance d'humanité tout au fond de son esprit dirigé par la rage ne cessait de lui répéter que ceci n'était que sacrilège.




[Suite au prochain épisode]


Dernière édition par Jakon Gallowglass le Jeu 11 Aoû 2016, 18:23, édité 2 fois

Azelith la Calcinée


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Combien de jours ? (Les morts se souviennent) Empty La Rage au Ventre

Message  Azelith la Calcinée Mar 09 Aoû 2016, 15:52

CHAPITRE DEUX : La rage au ventre.


Lorsque surgirent les trois acolytes, armés et alertes, ils durent réprimer un subit accès de nausée. Ils avaient levé la tête au son des premiers craquements de bois, et d'abord incrédules, ils s'étaient contentés d'interrompre leur partie de dés. Mais les craquements n'avaient pas cessé, et il fut rapidement évident que ce son ne venait pas des vieilles fondations de bois qui bougeaient avec les ans. C'était comme si un énorme rat s'afférait à ronger les murs pour se tailler un chemin dans la charpente.

A présent, ils avaient l'intime et absolue conviction qu'il ne s'agissait pas d'un rongeur, mais d'un prédateur bien plus massif et menaçant. Ysille gisait là-haut, le buste juché en travers d'une poutre, les bras pendant dans le vide d'un côté, ses entrailles dégoûtant de sang de l'autre. On l'avait déchirée en deux, jusqu'au dessus du bassin, et il ne restait de ses jambes que des os abandonnés sur le sol, rongés jusqu'à la moelle, les fémurs éclatés. L'un d'entre eux vomit, les deux autres palirent de dégoût et de fureur.
Puis, ils sursautèrent en entendant le vantail du grenier éclater, projetant dans la cour en contrebas bris de verre et morceaux de bois. Shaddler, le chef de la petite troupe, se précipita jusqu'à la fenêtre, dont il brisa un carreau d'un coup de coude afin d’atteindre les volets, tout en hurlant aux deux autres de descendre en hâte. Une fois fait, il observa les alentours faiblement éclairés. Ne voyant rien s'échapper à la faveur de la nuit, il fit volte-face pour constater que les deux autres avaient à peine esquissé le geste de quitter la pièce. Il aboya à nouveau son ordre tout en se dirigeant vers la porte. Les acolytes s'y engouffrèrent d'un pas de course mal assuré. Et alors que Shaddler se contorsionnait pour éviter d'entrer en contact avec les boyaux de la malheureuse, il fut happé par deux bras épais sortis des charpentes. Kendric et Varra se figèrent dans l'escalier - qu'ils remontèrent quatre à quatre, juste à temps pour voir le corps suspendu de Shaddler agiter son épée courte avec l'énergie du désespoir. Tout en vidant ses poumons dans un hurlement de douleur et d'effroi, il disparut pour de bon entre les planches disjointes, dans une éclaboussure de sang et un craquement à soulever l'estomac. Abandonnant leur chef à son sort, ils quittèrent la pièce avec l'idée fixe de sonner l'alerte.

Jakon ceignait le baudrier du défunt Shaddler avant de le dépouiller de son épée, qu'un réflexe vieux comme Azeroth l'avait poussé à garder cramponnée en main. Il semblait fixer le worgen de ses yeux qui pendaient hors des orbites, après avoir cédé à la pression exercée sur son crâne... Ignorant cette muette accusation, Jakon sortit par le vantail brisé, descendant la façade à l'aide de ses griffes jusqu'à une hauteur qui lui permit de sauter sur la terre ferme. Il se réceptionna dans un grognement de douleur avant de se poster à côté de la porte d'entrée, épaulé au mur, l'épée de Shaddler désormais serrée entre ses deux mains. Le battant fut bientôt violemment repoussé contre le mur opposé, et Varra, celui qui avait vomi un peu plus tôt, fut accueilli par un coup de taille à la mâchoire. Sa tête roula dans la boue, et termina sa course dans la flaque de lumière projetée par la lanterne au dessus du portique.
Mais Kendric ne vint pas. Il avait reculé au milieu du salon improvisé en salle de garde, l'épée en main. Il ponctua l'apparition de la silhouette massive de Jakon par un : "Crève, pourriture !" tonné avec conviction. Il frappa d'estoc, une fois trop court, mais la seconde tentative aurait fait mouche si Jakon ne l'avait pas déviée. Ce dernier se saisit du bras d'arme de Kendric, et d'un geste violent, lui brisa l'os. Kendric étouffa un cri de douleur, sa respiration saccadée faisant s'agiter ses narines. Enfin, avec une autre torsion d’une lenteur sadique, Jakon lui enfonça son épée dans la gorge jusqu'à effleurer l'os, pour enfin l'abandonner sur le sol à sa pénible agonie.

Jakon souffla enfin et tira une chaise pour s'y installer. Il se servit de l'eau et but longuement, avant de faire le ménage dans son esprit. Il avait épanché sa fureur bestiale, mais une rage bien humaine continuait à lui remuer les tripes. Le temps était compté, il aurait fort à faire avant l'aube, avant la relève de la garde qui découvrirait cette misère.
Le temps était compté pour Bornélius Gordon.

Azelith la Calcinée


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Combien de jours ? (Les morts se souviennent) Empty La Marée des Morts

Message  Azelith la Calcinée Jeu 11 Aoû 2016, 22:15

*****
CHAPITRE 3
La marée des morts.

*****

Jakon soulevait difficilement ses pieds nus, l'un après l'autre, sur les pavés jonchés de débris et d'ossements. Il soutenait sa tête lourde d'une main tremblante, pris de vertige et de nausée. Les sérums expérimentaux de Bornélius Gordon, inefficaces quand il s'agissait de le débarrasser de son sang maudit, avaient cependant des effets secondaires imprévisibles.
L'échine courbée, la vision trouble, le worgen paraissait porter sur ses épaules le poids du monde, le fardeau d'un millier d'âmes. Il entendait leurs voix, entremêlées, distantes et indéchiffrables, comme le murmure des vagues sereines d'un océan endormi. Et, parfois, dans cette marée de morts, dans cette armée fantomatique, il distinguait un visage, et une voix surgissait de cette foule anonyme.
Au milieu d'un groupe d'hommes tenant leur tête tranchée d'une main tout en le pointant d'un doigt accusateur de l'autre, il vit le buste rampant d'Ysille cracher sa haine.

"-Jamais ô grand jamais je n'aurais dû te faire confiance, bête immonde !"
Il ouvrit la bouche pour répondre, mais il tomba à genoux, vomissant une bile amère au souvenir de son dernier repas consistant.
En redressant enfin la tête il aperçut, au cœur de la brume onirique, son père et ses deux sœurs, Taybard, Chara, Sarah.

"-Tu as une mine affreuse. Viens, installe-toi près du feu.
 -Je vais nous faire du thé, pose-donc tes outils, ils ne vont pas s'envoler, dirent tout à tour ses sœurs avec un sourire mélancolique, drapées toutes deux dans le blanc linceul de la mort, les lèvres bleues.
 -Ce n'est pas la voie que nous avions choisi pour toi, Jakon. Que dirait ta mère si elle voyait ce que tu deviens ?"
Le corps de son père était atrocement mutilé, mais il le reconnut à la voix, malgré l'étrange écho réverbéré qui l'accompagnait. Une fois encore, il essaya de parler, mais il ne put que balbutier quelques maladroites et vagues excuses, avant que le trio ne s'efface à son tour.

Un autre vertige, plus intense encore, cueillit Jakon et il se laissa tomber sur le flanc avant de rouler péniblement sur le dos.
Puis il entendit des bruits de sabot et ferma les yeux, étroitement, mais pas assez pour contenir des larmes, des larmes qu'il refusait obstinément de laisser rouler à leur guise. Il l'entendit, douce et calme.

"-Les péchés n'ont que le poids que les hommes leurs donnent, Jakon."
Ces quelques mots lui causèrent une torture bien plus cruelle qu'aucun tison ardent, et à cet instant, il se sentit devenir l'incarnation de la négation absolue de tout se qui faisait d'un Homme un Homme. Alors seulement il consentit à délier ses paupières, le sel de ses larmes venant balayer la crasse et le sang qui maculaient son visage.
Yllona. Elle était belle, même pâle, même avec son collier d'esclave. Elle était belle. Terriblement belle, même avec, sur le corps, les stigmates de son sacrifice sur l'immonde autel de l'Orbite Sanglante. Et dans ses yeux éteints et froids luisait encore la Foi.

"-Garde-toi du Mal, Jakon. Il porte en lui les semences de sa propre destruction."
Il hurla. Il hurla comme un dément, trébuchant sur quelques mètres, s'enfonçant dans la foule éthérée pour poursuivre la draenei, mais elle finit elle aussi par se fondre dans la marée des morts.
En tombant, une dernière fois, une blessure mal cicatrisée se rouvrit sur son bras, tachant de sang neuf les pavés déjà souillés par les souvenirs d'une bataille. Il cria encore le nom d'Yllona, trois, quatre fois, puis parvint à se mettre assis, engourdi. Les yeux clos, à nouveau, il ravala sa faiblesse et s'appliquait déjà à ériger un nouveau mur de glace autours de son cœur meurtri.
Et ce mur vola en éclat lorsqu'il entendu à nouveau les voix du passé.

"-J'ai les mains qui tremblent, passe-moi ta gnôle, Skali.
 -Boh, ça lui fera qu'une vilaine cicatrice à ajouter à sa collection."
Après une seconde, il fut pris d'un sursaut, les yeux grands ouverts, juste à temps pour apercevoir, à la périphérie de son champ de vision, les silouhettes floues de Bugli et Skali.
Soudainement, la brume fantomatique s'évanouit dans la rue désolée, et, reprenant ses esprits, Jakon vit que d'autres volutes approchaient lentement à la faveur du vent tournant. La Peste reprenait son territoire conquis, et un regard par-dessus l'épaule lui appris qu'il était cerné.
Il fut tenté, un instant, d'accepter ce destin funeste, de rester là, laisser la mort se saisir de lui. Mais si, dans son délire, il avait vu les morts le hanter, il n'avait aucune certitude quant aux deux nains.
Yllona avait changé son âme froide et vide. Elle y avait planté, entre autres, la douloureuse graine de la compassion, l'avait portée à germination, l'avait laissée s'épanouir pour enfin la nourrir de son sang. A présent, elle subsistait sans ses soins, et étendrait ses rameaux chaque jour un peu plus loin, sans remède possible. Skali et Bugli avaient séjourné à l'ombre de ses branches, et bien qu'il prétendait sans cesse être resté le même au fil des années, bien qu'il s'en soit lui-même persuadé, sa survie, en ce jour, ne servait plus son seul profit personnel.
Entrant dans sa peau de worgen et dans une maison dans le même élan, il s'éloigna du gaz mortel, bien décidé désormais à voir l'aube se lever. Bien décidé à retrouver Skali, Bugli, et si l'occasion se présentait, Bornélius.

Azelith la Calcinée


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