Au 9 Quais des Tisseurs
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Au 9 Quais des Tisseurs
Entre une boutique de vin et un atelier de tissage, trônait, dans la plus grande des humilités, une ancienne auberge réaménagée. De l’extérieur, elle apparaissait au monde comme un petit établissement commun, dénué de tout intérêt. On aurait même pu sans trop de mal, deviner aux vues de son emplacement, la raison qui poussa l’ancien propriétaire à vendre ses locaux. La proximité avec le canal avait fait gondoler quelques planches de bois qui composaient les marches menant à l’entrée, et, la devanture, bleue, aux couleurs de son quartier, avait perdu sa teinte au détriment de quelques nuances plus pales. Au détriment de ces aspects quelque peu rebutants, la demeure n’en figurait pas moins large et haute. Elle prenait presque le pas sur l’une de ses voisines d’un étage entier.
Mais c’est pourtant cette apparence négligée, qui poussa son nouveau propriétaire à investir dans l’immobilier hurleventois. Arnil avait toujours apprécié le charme des vieilles demeures, négligées et amochées par le temps. Au moins, cela dissuadait certainement les voleurs et autre tire-laine de s’en prendre à sa famille. Il avait prix sa retraite, engrangé sa prime et avait laissé à ses proches le soin de le suivre dans cette nouvelle aventure, loin de la guerre et des conflits. Pas question de regagner la campagne et de s’enterrer vivant dans les cambrousses d’Elwynn, non. Arnil voulait être à quelques pas de tout, au cas où. Hurlevent restait donc un choix tout à fait logique.***Sommaire:
•Présentation des pièces et des étages:
-Rez-de-Chaussée
-Cuisine (A venir)
-Premier Étage
-Chambre de Feyrelith (à venir)
-Chambre de Minhalet (à venir)
-Chambre d'Arnil (à venir)
-Deuxième étage (à venir)
-Observatoire (à venir)
•Détails notables:
-Portraits du petit salon
-Ouvrages divers, bibliothèque
- Note HRP importante !:
Bonjour, bonsoir !
Tout d'abord merci de votre future hypothétique lecture. Ce "récit" est destiné à laisser une trace des activités partagées par les membres de cette demeure. Laquelle accueillant bien souvent du monde et des locataires. Cependant, il est aussi destiné à tout voleur éventuel qui souhaiterait faire un peu de RP tire-laine !
Le post sera composé -à mesure de temps- d'informations en tout genre et permettra aux visiteurs de se référer directement à une description type sans avoir à passer par la délicate épreuve de la description en /AR.
Bien que j'initie le mouvement avec les descriptions des pièces, sachez que vous êtes tout à fait libres d'écrire à la suite. Que ce soit des rumeurs sur de l'espionnage, de l'observation, du banditisme ou même eh.. du..Terrorisme ..? Qu'importe, tout sera pris en compte si tant est que la cohérence soit respectée.
Afin que nous nous referions tous de la même manière au post, les entêtes suivantes sont mises à disposition de chacun:
•Entente pour les rumeurs:- Code:
[center][img]https://cdn.discordapp.com/attachments/535071877400363038/601073203158450186/Quai_des_Tisseurs_6.png[/img][/center]
•Entente pour les détails et les décorations particulières:- Code:
[center][img]https://cdn.discordapp.com/attachments/535071877400363038/602529503855640576/Quai_des_Tisseurs_15.png[/img][/center]
Au plaisir,
Fey'
Dernière édition par Feyrelith le Mar 23 Juil 2019, 02:21, édité 1 fois
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Après plusieurs mois de travaux, l’intérieur des locaux prit quelques accents kultirassiens, mimant les modes de Boralus. Tentures brunies, mobilier sculpté de vaguelettes, tapisseries brodées d'ancres et autres bateaux fleurirent le plancher de l'habitation. Le bâtiment comptait au total une dizaine de pièces, toutes réparties sur trois étages. Au rez-de-chaussée l'on pouvait compter un corridor, une cuisine et un salon, idéal pour recevoir sans avoir à monter à l'étage. Le tout était en permanence baigné dans une légère brume d’encens.Rez-de-chaussé: Entrée, petit salon, cuisine et bibliothèque
Vision du corridor principal donnant sur l'escalier menant aux chambres.
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Petit salon:
En pénétrant l’enceinte de l'ancienne auberge, l’on pouvait se feindre d’un étonnement légitime. Une large pièce se présentait à tout arrivant, s'étendant jusqu'aux limites imposées par un escalier tapissé, éclairé dans un contre-jour presque agressif. Le petit salon, introduit aux visiteurs par le biais d'une arche rectangulaire, dévoilait une paire de canapés tapissés de plaids et de coussins en tous genres. Pas bien loin, une table basse réunissait le tout autour d'une planche de bois quelque peu décrépie, dont l'histoire semblait se perdre dans les histoires des héritages familiaux. Bien que l'entrée semblait sombre, cette pièce qui composait l'aile gauche de l'étage, elle, était baignée dans une lumière saine, alimentée par deux grandes fenêtres donnant sur les canaux.
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Bibliothèque
En leur mur opposé trônait, discrète, une petite porte, menant à une bibliothèque composée de nombreux ouvrages disposés à même des étagères sculptées, qui semblaient avoir traversé les âges. On y trouvait toute sorte d'informations sur les familles Ieralwen et Mordingard, bien sur, mai saussi sur bien d'autres sujets. Rapports de navigations, cartographies maritimes, cantiques de la Sainte Lumière entre toute autre chose. L'architecture de la pièce était, aux vues de son renfoncement, initialement destinée à abriter des tonneaux de liqueurs et des caisses de nourritures.
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Jardin
La sortie de cette salle d'étude poussiéreuse était située en face du flanc gauche de l'escalier, sous la pente duquel une grande porte en bois bardée de vitraux propres aux tavernes, donnait sur un jardin intérieur. Un petit parc, composé de lanternes, de photophores et autres hamacs, embroussaillé dans une herbe montante absolument pas entretenue.
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Cuisine:
L'aile droite, quant à elle, était pourvue d'une cuisine. Coupée du reste de l'étage par une porte capricieuse, cette dernière ressemblait davantage à un laboratoire d'apothicaire qu'autre chose. Une multitudes d'étagères décorait les murs d'une myriade de bocaux remplis d'aliments, d'herbes et d'autres choses parfois inquiétantes. Bien aérée et donnant sur le jardin, elle abritait bon nombre de casseroles et ustensiles utiles disséminés un peu partout.
Dernière édition par Feyrelith le Mar 23 Juil 2019, 02:22, édité 1 fois
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Une fois l'escalier escaladé, et les portraits de familles passés, tout visiteur pénétrait une pièce à laquelle quelques murs semblaient manquer. L'espace agrandi, laissait apparente une salle de repos et un long couloir décoré quelques portes donnant sur six espaces clos. Une chambre pour Arnil Mordingard, une autre pour Feyrelith Ieralwen et une troisième pour Minhalet de la Maison Ancresoleil. Une autre chambre était mise à disposition de tout invité et une autre, encore, faisait aussi office de bureau ainsi qu'une salle des bains, laissée à la disposition des habitants.Premier étage: Salle à manger, chambres et salles d'eau
Salle à manger et salon principal du premier étage.
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Salle à manger:
Une salle de repos composée d'une longue table de bois flotté ceinte d'une demi-douzaine de chaises, et d'un foyer, encadré par quelques fauteuils beiges rembourrés. On y discernait de nombreux portraits et des décorations maritimes encadrées. Quelques médailles aussi, et le buste d'elfes arrogants. Des vaisseliers juxtaposaient les murs qui ne se dotaient pas de fenêtres, pour te reste, des tentures brodées tapissaient les murs. Une petite trappe donnant vers la cuisine permettait, par le biais d'une poulie, de monter les plats. Une foule de plantes animait la pièce d'un sursaut de vie, contrastant avec les tonnes de dossiers et notes délaissées sur les multiples guéridons.
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Chambres:
Au nombre de cinq, les chambres formaient la partie la plus importante de l'étage. L'une d'entre elles se détachait du lot, la suite d'Arnil, occupant un large pan de l'aile, se déployant jusque sur les terrasses du premier étage. Toutes étaient pourvues de lits, de poêles et comportaient un accès aux salles d'eau. (Les chambres feront l'objets de descriptions plus approfondies.)
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Salles d'eau:
Rien n'avait été laissé au hasard dans la demeure. Chaque chambre était connectée à une salle d'eau, disposant de sanitaires et d'un évier. Au nombre de trois, elles assuraient la jonction entre les différentes pièces à coucher. L'une d'entre elles, bien plus imposante, et disposant d'une porte qui ne donnait sur aucune chambre, hébergeait de grands bains de céramique, noblement décorés. Creusés à même le sol, ces trois renfoncements circulaires étaient accessibles par le biais de quelques marches. Le plafond, fait en dôme, laissait se dessiner quelques figures nébuleuses, tantôt astrales. Une odeur d'onguent semblait animer la pièce d'un relent médicinal prédominant, presque apaisant une fois humé. La salle des bains disposait aussi d'un étalage de pierres chaudes qui, une fois arrosée, embrumait les alentours d'une humidité relaxante. Ci et là, y gisaient quelques cadavres de bougies et de serviettes.
Dernière édition par Feyrelith le Mar 23 Juil 2019, 02:22, édité 1 fois
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Des nombreux portraits qui décoraient les murs de la bâtisse, quelques uns semblaient ressortir plus que d'autres. Témoignant d'un soin particulier, le petit salon du rez-de-chaussée avait gagné son attention singulière en hébergeant les figures les plus illustres de la famille, ou du moins, celles qui avaient le plus compté pour le trio Mordingard.Portraits du Petit Salon
Descriptions faites dans le sens de lecture traditionnel, de gauche à droite.
Elisiade Ieralwen:
Bien qu'encore très jeune, Elisiade a échappé à l'emprise néfaste de sa mère pour étudier à Dalaran, aux côtés de son grand-père et du Concordat Argenté. Dépréciée par la magocratie de Dalaran et affublée du titre de pire élève que le Kirin Tor ait porté depuis quelques générations, elle est pourtant pourvue d'un don particulier pour la Divination. Aucun secret ne semble lui résister et les choses finissent toujours par se révéler à elle, par le fruit d'un hasard qui transcende les compréhensions et les analyses. Elle est très proche de Minhalet Mordingard, la soeur aînée de Feyrelith, qui officie sous la protection du Seigneur-arcaniste Findol Ancresoleil, ancien Lieutenant de la fameuse compagnie mercenaire répondant au nom de Rétribution.
Fiona Solaurore:
Au commencement de chaque famille illustre figure des êtres de légende. Fiona est la fille de cet exception adorée, de cette figure épousant l'idéal dynastique. Elle finit par décevoir ce dernier; vivant recluse, loin de la politiques et des machinations de Lune d'Argent, qui l'épuisent, à bien des égards. Loin des tumultes de la cour d'Anastérian, elle décide de voyager et de partir étudier les faunes et flores pour finalement se lier à la nature et épouser le comportement des ermites. Elle étudie les esprits ancestraux de bêtes hantant les recoins d'Azeroth. Son périple la mène aux quatre coins du globe avant de la ramener à ses obligations familiales, lorsque son père, Mongrius, disparaît à la fin de la seconde guerre. Un piège finement tendu par ce dernier, qui contraint Fiona à s'investir politiquement pour sa famille et à finalement endosser les responsabilités qu'elle fuit depuis sa plus tendre enfance.
Delarianne Voeurst:
Fameuse pour ses pêches aux gros gibiers, ce capitaine de navire marchand a sillonné les mers du nord pour le compte de sa famille, appauvrie par la levée de l'impôt à Boralus. Contrainte d'élever ses deux filles, Lédisse et Phrania, loin de la capitale, tant les prix augmentent, elle agit en véritable héros en se rendant tous les matins à l’académie des Portvaillant, en suppliant que l'on prenne ses filles. A force d'efforts, elle leur trouve une place à l'école des cadets et permet à sa progéniture de jouir d'une situation plus développée que la sienne. Alors cadettes, les deux petites traversent les sentiers qui relient Chantorage à Boralus tous les matins, et tous les soirs. La figure ici célébrée est un véritable symbole d'abnégation et de dévotion familiale.
Carte de navigation:
Une large carte, épigraphiée de quelques annotations de compas. Elle détaille les routes commerciales basiques, qui s'étendent depuis Boralus et ses docks. Aux vues de son état, c'est une pièce de collection. Une griffe y ajoute une note d'autant plus avantageuse: «Sous bon jugement de Waylon Chantorage». Cette ouvrage peut bien valoir son pesant d'or si temps est que la signature soit expertisée.
Capitaine Arnil Jeron Mordingard:
Homme d'arme puis médecin pour le compte de l’Amirauté, Arnil est un homme de principe, qui a suivi Daelin jusque sur les rivages de Kalimdor. Pourtant loyaliste et fervent admirateur de son Amiral, il finit par céder à la paix instiguée par Jaina Portvaillant aux temps de Theramore et s'installe au cœur de la cité dès l'an 23. Il y élève sa fille et y officie entant que chirurgien militaire. Connu pour ses choix héroïques pendant la seconde guerre, une place honorable lui est faite dans les conseils administratifs de la cité cependant, il semble peu enclin à participer à la politique et se focalise sur son emploi dans la milice. Dans les marécages, il vient à bout de nombreuses menaces et s'il ne s'incarne jamais en héros, il est connu dans la ville et ses alentours comme un homme bien et dévoué à la cause. Lors de la chute de la Cité-État, il part pour Forgefer avec le peu de famille lui restant. Il y aide un ancien officier nain avec qui il avait sympathisé durant la seconde et vit de petits services. Il décide de couler des jours heureux à Hurlevent depuis plus d'un an maintenant, poussé par la centralisation de sa famille en ces terres du Sud.
[7e mois de l'an 39]Note: Il semble manquer à l'appel depuis plus d'un mois maintenant.
Antique sabre kultirassien:
Une pièce faite d'un alliage en monélite particulièrement polis. Décorée de quelques arborescences platines, la garde de l'épée est notablement fine et convient davantage à une femme. La fusée est d'époque, constellée d'une myriade de griffures et autres tâches d'humidité salée.
Lady Lédisse Voeurst:
A toute famille sa forte tête. Lédisse est endurcie par une enfance rude et militaire. Cadette, elle rêve d'un avenir radieux pour sa famille et à la mort de sa mère, qu'elle célèbre en héroïne, elle fait la promesse de toujours tenir le cap. Prenant sous son aile sa sœur cadette, Lédisse s'arme de patience et finit, en étudier les magies arcaniques, par devenir mage. Ses pérégrinations la mènent à se séparer des armées régulières de l'Amireauté pour petit à petit se concentrer sur des missions données par la noblesse locale. Digne de confiance mais catégorisée comme froide comme les récifs du Norfendre, elle s’attelle à sa mission sans vraiment jamais penser à son confort. En pleine mission, alors qu'elle traquait un artefact magique dans les terres du Nord, elle tombe nez-à-nez avec Ditrélion Ieralwen, un mage de Lune d'Argent. Elle tombe amoureuse et vit en cachette sa liaison avant de lui donner un fils: Victelius.
Zénith Sildéros:
Une figure droite, fière. Un être espiègle au delà de tout soupçons, qui pousse sa famille à accepter les sang-mêlés parmi ses rangs. Un visionnaire dont les rumeurs disent peu de choses si ce n'est qu'il est le candidat parfait pour toute politique progressiste. Magistère sous Kael'Thas, il décide de suivre rejoindre le Concordat Argenté comme abjurateur et s'engage dans le conflit contre la Légion en l'an trente-six.
Prix de Navigation:
Arnil semble avoir gagné un prix dans sa prime jeunesse, celui d'une régate organisée à l'Île de Grès, une terre au large des vallées Chantorage.
Le Flamboyant:
Au dessus d'une mer agitée trône fièrement le portrait d'un navire de légende: le Flamboyant.***
Dernière édition par Feyrelith le Mar 23 Juil 2019, 02:25, édité 2 fois
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Depuis quelques temps, le passage dans la maison des Mordingard s'accentuait. Arnil avait disparu depuis plusieurs semaines sans laisser de nouvelles, ce qui ne manqua pas d'alerter Feyrelith qui demanda à sa soeur de veiller au grain. Laquelle délaissa le Domaine de Rauros et son confort pour regagner la capitale. Elle travaillait activement à la recherche de son aïeul tout en profitant des mondanités mises à sa disposition.
***
A de nombreuses reprises, Feyrelith reçu de la compagnie. Un mage du Kirin Tor, quelques elfes et l'un de ses collègue du régiment. Cependant, une présence semblait bien plus active aux 9 & 7 quai des tisseurs. Une pandarène semblait aller et venir dans la bâtisse comme bon lui semblait et jouir si ce n'est d'un laissez-passer, d'un jeu de clefs lui laissant toute liberté dans la demeure. Elle s'empressa de ramener quelques uns de ses congénères à bon port, dans l'un de ces élans euphoriques, propres à la consommation de certaines liqueurs...
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Peut-être faisait-elle tout de travers. Si elle brusquait les choses sans même en avoir conscience, c'était fatalement que ça n'allait pas. La fin de la soirée fut -pour elle- tout à fait désastreuse, elle n'en dormait pas. Le visage de son invité, son regard noir, ses remarques, tout la confrontait à un sentiment d'inconfort latent. Elle se résolue à s'extirper des entrailles moletonées de sa couche et à franchir le couloir qui la séparait de sa soeur. Après l'avoir foulé de quelques pas, elle entendit ses colocataires hurler suggestivement, quelques mots en pandaren... Elle se figea, embourbée dans un mutisme palpable et s'interrogea. Pourquoi donc, n'avait-elle pas trouvé le courage de dormir à la caserne ? dans un élan de courage, et bravant le dégoût, Feyrelith passa finalement le pas de la chambre de Minhalet qui relisait encore et toujours des manuels magiques. Elle parla à sa sœur de son manque de décence flagrant, qui poussait ses congénères et autres proches à prendre leurs distances, arrivés à un certain stade de rapprochement.
«Pourquoi j'entends des bêtes copuler comme des yacks à côté ? Tu sais que grand-père n'aimerait pas trop que tu laisses n'importe qui s'introduire chez nous ! Feyrelith lui fit signe de baisser le ton avant de couler quelques regards mal à l'aise vers la porte.
-S'il te plaît fais-moi confiance, c'est quelqu'un de chouette, tu verras.. Elle s'appelle Mei Lin...B...BREF !La demi-elfe avait l'air tellement dépité, que sa soeur passa sur le couple étrange qui habitait sa maison pour en venir directement au fait.
-Que se passe-t-il ? Ca ne s'est pas bien passé ? Tu me racontes ? Feyrelith n'osait pas regarder la mage, abaissant oreilles et regard dans une attitude particulièrement défaitiste.
-Tu vois, je ne saisis pas bien ce que je fais de mal. Toi qui côtoies les gens de la haute, dis-moi comment il faut faire pour avoir l'air décent et élégant. Feyrelith retenait son souffle, elle déposait ses mains sur l'avant bras de sa soeur, la contraignant à lui témoigner toute son attention. Paralysée par la peur d'une réponse cinglante, elle restait bouche bée devant Minhalet, sans pour autant lui adresser un regard.
-Rien de plus simple, commença la demi-elfe d'un ton las. Elle bomba le torse légèrement, puis repris: Déjà tu arrêtes de te fringuer comme une traînée. Achète quelques pièces sobres, qui cachent ton cou, mais ceignent ta taille. Des gilets longs, comme ceux que les nobles mettent pour la chasse ? Tu vois ? Non parce que là on dirait que tu me vends des melons, je t'assure, c'est d'un vulgaire... Minhalet toisait sa cadette d'un air supérieur et altier, mais Feyrelith savait déceller dans ses manières théâtrales, la chaleur d'une vérité altruiste. Ensuite, tu mets des distances entre vous deux. Tu prends un petit air secret, tu détailles tes manières et tu parles avec d'autres hommes, ça fera toute la différence, crois-moi. Nous n'avons qu'à aller chez le Vicomte demain. Je suis sure qu'il nous fera un prix ? Hm ?»
Le dix-septième jour au matin, la Garde dépensa la majeure partie de son salaire, dans des tenues sélectionnées chez le Vicomte d'Éléos. Toutes ses économies volèrent en éclat cependant, elle en sortie, aussi élégante et sobre qu'une Duchesse du Nord. Restait encore à faire l'impression d'une élégance nouvelle.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Tapis dans l'obscurité d'une pièce à moitié plongée dans le sol, certains documents confidentiels se meurent à petit feu, dans l'humidité ambiante de la cave et de son étage. A mesure de temps, cette dernière s'est parfumée d'une note de vélin usé. Afin d'y remédier, Feyrelith semble prendre un malin plaisir à embaumer la pièce de quelques notes musquées. En effet, griffés aux hauteurs de la pièces, quelques encensoirs pleuvent du plafonds en une traînée de chaînettes or-cendré. .Récits de la Bibliothèque: Entrée Une
La bibliothèque est composée d'un grand nombre de parchemins, préservés dans des tiroirs coulissants, prévus à cet effigie.
Dans un recoin du premier étage, logé contre une étagère, un petit recueil semble se taguer d'un titre, en lettrines, feutrées de feuille d'or. On y distingue un titre: Contes de l'hiver et de l'été, Livre Premier des «Racines du Jardin». Le récit est porté par pléthore d'illustrations détaillant des elfes, des trolls des forêts. On y découvre une Lune d'Argent surplombant un ciel étoilé, et des portraits. Encore et toujours des portraits? Davantage même que du texte.
Il courrait le long de la berge, et sur son front était la couronne de ceux qui vengèrent l'argent des Ieralwen. Celui que tous appelaient Cetiel le Protecteur, le fils d'Heltrelwyn, brassait l'air respiré par les ennemis de la nation de grands coup de pavois. Sur son plastron trônait l'étoile noire de Lotrael et d'Oldrathor, et il menait les grands de notre monde à la gloire. Feu Lymastiel disait que celui-ci pouvait bien mourir, que son âme demeurerait saint, au delà des landes éternelles et de l'argent de notre Lune. Et alors qu'il mourrait dans les lignes des augures trolls, surgit des bosquets de l'automne la Sauvageonne. Sa crinière de feu ressemblait aux flammes qui dévoraient jadis le monde, et ses yeux étincelaient de la force des divinités oubliées. Au jour de la mort d'Yselion la corde des arcs sonna comme le glas et l'argent des lames brilla comme les larmes. Mais devant eux il n'y eut que triomphe de la vérité et de la nation. Le Protecteur, celui là qui avait sauvé nos terres rongées par la folie s'avança vers la guerrière et lui dit : « Comment le sort nous réunit encore à l'orée du monde ? » Et Yerowé lui indiqua le cor silencieux.
***
Celui qui mangea Yselion mourrut de la main jumelle des amants de Velon'Thalar, et prononça pour seule supplique « Les esprits nous murmurent et jamais plus de nos âmes vous n'aurez ». Mais le sort des prisonniers ne différa jamais de celui de leur chef, sauf Mariba, celle dont la clairvoyance la poussa à choisir la nation comme la sienne survécut. Les soldats rentrèrent comme autant de flèches dans les lignes désarmées des sauvages, et bientôt tuèrent tous les êtres qui habitaient la forêt. Le cris des fous souleva la question du bien fondé de l'entreprise de nos semblables, mais rien n’arrêta les fils du soleil. Ceux-là pleuraient la disparition de leurs pères, et la mort de leurs fils.
***
Heltrelwyn s'était sacrifié pour garder l'Ouest de Quel'thalas avec ceux des autres familles. Et en récompense de quoi, les hauts-conseillers décidèrent de lui donner à titre posthume les terres au delà de la mer. Celles qui séparaient Del'nareth de Sil'myris, au delà des ports et des grandes terres de nos alliés, encore inondées de l'infamie trolle. Mais le seigneur qui s'adressa à son fils lui dit « Nul ne peut arrêter le fléau de ton alliée, et aucun d'eux ne saura percer la défense deton pavois, fils d'Heltrelwyn ». Alors ils accostèrent quelques matins après cela dans les terres nouvelles qui furent leurs.
***
Le soleil courrait le long de la voûte et donnait à la nation toute sa splendeur, car elle avait gagné. Et le seigneur de ces nouveaux lieux dit à son peuple « Ici, nous fonderons le jardin de nos rêves, ici nous planterons et cultiverons les vergers de nos enfants. ». Alors tous se prosternèrent sauf ceux qui avaient l’orgueil aussi brûlant que leurs cheveux. Yerowé s'avança pour prendre parole et dit aussi haut que le monde lui permettant « Qu'elle ne fut pas notre perte, alors, de t'avoir suivi jusqu'ici pour subir ton emprise, ô toi qui est mon ami. Pourquoi nous accables-tu d'une surprise dont tu pouvais nous préserver naguère ? Est-il un seigneur moins adroit par sa charge que toi si tu penses le clan Haularius incapable de crier justice ? Nous avons suivi ton haut-peuple jusqu'ici pour lui donner victoire. Nous sommes morts pour ton amour, et nous avons grandis pour notre triomphe. Nous méritons gloire qui nous est due. » Le Protecteur et nouveau seigneur s'avança jusqu'à ceux dont la discorde pouvait créer la mort des siens tant on les savait violents et vif d'action. « Tu es sur ce monde la seule dont je veuille la présence, fille d'Alatiar. Et par ce fait je te demande de m'honorer de ta présence, à mes côtés, pour la vie éternelle qui nous attend. Aussi tu pourras voir grandir dans ses vergers nos enfants, et rester protectrice de ton peuple qui sera le notre. Si cela te va, Fléau-des-Trolls, je te donne mon nom et te promets l'amour, ici, sur notre sol, et sous notre Soleil. ».***
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Après avoir pris un bon bain, Feyrelith plongea dans la marre de coussin qui lui servait de lit. Embrassant une fois de plus, l’étoffe soyeuse des entrailles de sa couche. Son lit, assez large, s’enclavait dans un bow-window cerclé de fenêtres, dont la vue était obstruée par une vigne, espiègle, qui s'écoulait le long d'un balcon. Elle détailla le jardin sur lequel elle avait vue, l’inspectant dans un regard vif avant d’en revenir à ses draps. La demi-elfe commençait à s’endormir, lorsque survint des couloirs, un bruit de pas, qui semblait prendre la direction de sa chambre, à une allure presque effrénée. Fey se redressa, alerte, ses oreilles dressées.
«Est-ce que tout va bien ? Minhalet entrouvrait la porte sans même daigner toquer. Elle souffrait d’un mal commun à beaucoup de soeurs, le manque de pudeur.
-Oui, entre, ne t‘inquiètes pas, sonna Feyrelith tout sourire. La jeune femme trônait presque nue dans son lit, recouverte d'une grande liquette de lin beige. Ses cheveux encore mouillés, avaient ombragé le tissu de sa couette d'une auréole d'humidité. Elle s'était passé un peu d'huile sous les yeux et sur la bouche, et son visage était défait de ses traits de khôl habituels.
-Purée Fey’ ! Ca empeste là dedans, aère un peu, veux-tu ? Des oiseaux dans une chambre, mais quelle idée aussi.. La mage se recouvrait le visage d’une main, détaillant une à une les trois cages ouvertes, qui abritaient des oiseaux de proie. Lesquels ne la quittaient pas des yeux, près à intervenir si jamais quelqu’un osait s’en prendre à leur maîtresse.
-Oui désolée.. Je crois que je me suis.. Hm, habituée, opina-t-elle, avant de jeter un coup d’oeil à ses compagnons ailés. La garde rehaussa le menton, en revenant à sa coeur qui la détaillait avec bienveillance, dans un sourire qui ne lui était pas si familier. Feyrelith finit par l’interroger du regard, répondant à son sourire par l’expression d’un second.
-C’est rare de te voir au naturel. Je te trouve bien plus jolie comme ça.
Feyrelith rougit terriblement, avant de de croiser les bras, bougonne.
-O-..Oui et bien plus jeune aussi..Hrm... reprit-elle, en bougonnant, presque nonchalante.
-Oui, aussi. Que veux tu, le sang elfique a aussi ses défauts, il faut croire. Tout va bien? Je me suis inquiétée, il y a du sang partout sur le quai. Minhalet finit par s’asseoir sur le rebord du lit, encore armurée. Elle arborait sa tenue de mage, ce qui n’induisait rien de bon. Elle avait du être occupée à travailler ce soir, et tard, manifestement.
-Oui c’est, celui d’un crocolisque, souffla Fey tout en gratifiant la tenue de sa soeur d’un regard attentif. Minhalet portait toujours sa broche de la Maison Ancresoleil. Elle s'était coiffée d'une natte, courte et avait pris la peine de maquiller ses lèvres d'un pigment brun.
-Un crocolisque..? Non mais raconte moi vraiment ce qu’il s’est passé Herl, pas de mensonges entre nous ! La mage grondait presque, élevant un index vindicatif.
-Mais c’est vrai ! C’était un putain de crocolisque.. Minhalet coupa Feyrelith tapotant son nez aquilin de la pointe de son doigt.
-LANGAGE. Je vais finir par penser que cette Mei Lin déteint sur toit à force, soupira-t-elle, tout en fronçant. Ses sourcils se rejoignirent sur les hauteurs de son arête nasale, accentuant une ride naissante qui semblait couper son front en deux. Elle n’était pas bien belle le reste du temps, mais ses grimaces la rendaient encore plus laide.
-Un crocolisque, un vrai, dans les canaux ! ET non Mei ne déteint pas sur moi, arrête de lui trouver tous les défauts du monde.. La cadette s'offusquait théâtralement, détournant le regard tout en gonflant les joues, une nouvelle fois. Bras croisés, elle prit un temps pour attacher ses cheveux qui gouttaient encore contre l'étoffe de sa literie.
-Quoi ..? Lança Minhalet, d'un ton plus assuré. Elle avait capté quelque chose, un regard, de la part de sa soeur. Elle la connaissait mieux que quiconque, et savait décrypter chez elle toute gestuelle particulière.
-Rieeeeeeen.. Feyrelith boudait, en terrible enfant.
-Si, qu’est-ce qu’il y a ? Allez raconte ! Il est tard, j'ai pas envie de jouer à ça. Les paroles menaçantes de la mage poussèrent Feyrelith à lui couler un regard. Elle se frottait la nuque, vraisemblablement mal à l'aise.
-Bon..Eh.. Mei Lin a, peut-être, été à l’origine d’une soirée sacrément mouvementée.. Mais bon, c’était aussi vachement de ma faute ! Finit-elle par confier dans une grimace enfantine.
-Hein ? De quoi tu parles..? Minhalet plissait le regard, feignant une moue d'incompréhension. La blonde soupira, longuement, avant de reprendre.
-Bah, c’est juste que.. Hm.. Bon, voilà ce qu’il s’est passé..
Feyrelith détailla tout. Les insultes proférées à l’encontre de la prénommée Akina Aubelune, la transformation menaçante d’Amely Wildo, la vaine tentative de Mei à l’encontre de la prêtresse d’Elune, le moment passé à boire du jus de prune sur les collines, la chute de Mei dans l’eau et le sauvetage express des passants pour les sortir de cette malheureuse attaque de crocolisque. Aucun détail n’y échappa, de la chemise en lin foutue, en passant par les algues et l’odeur des eaux du canal. Feyrelith n’omit aucun détail et sa sœur la contemplait avec l’assurance apaisante due à son rôle d’aînée. Comment se faisait-il que Feyrelith, seulement d’un an la cadette, soit si peu mature comparée à son aînée ? Minhalet se le demandait, plus qu’elle n'écoutait. Mais cette candeur, cette impression de gravité volatile, qui caractériserait la jeune garde, lui semblait être un précieux atout, dans ce monde emprunt de sévérité et de froideur. Minhalet finit par ciller, s'en remettant à la fin de l’histoire.
-Et là, le Chef Fabre a sorti le cadavre de l’eau, avec le Capitaine elfe des implacables, Madame Pâlelune. Mais c’est après que les deux exarques draeneis n’aient aidé Mei à sortir de l’eau. Je suis presque sure que Marina Grosselune va porter plainte.. Du coup, je vais certainement être virée.. Et Milburn m’en veux terriblement…
-Elle t’a traité de « pute » Herl. Et son amie s’est employée à faire montre de force en utilisant sa forme worgenne. Je suis certaine que tu ne crains rien. Mais écoute moi, plutôt, veux-tu ? Minhalet marqua une pause, et reprit, un peu plus douce, encore. Dans la vie, tu te confronteras toujours à plus idiot que toi. Des prêtresses millénaires qui traitent les autres de putes à la sortie d’une taverne, des chasseurs de démon à la retraite qui cherchent à se faire un nid dans des cités remplies d’enfants et de civils, des gens prêts à leur faire une place sans jamais se questionner sur le danger que ça peut impliquer. Mais c’est ainsi que le monde est fait. C’est comme ça qu’Hurlevent fonctionne, je ne t’apprends rien. Maintenant tu peux percevoir les choses de deux façons bien distinctes. Soit tu t'insurge dès que tu croises l’un de ces énergumènes douteux, et ta croisade risque d’être longue, soit tu t’accordes un peu de répit en leur souriant sans pour autant leur témoigner davantage de crédit. Le diplomatie est l’arme des plus intelligents, hm ?
Feyrelith dévisageait sa sœur bouche bée. Depuis toujours, ça avait été elle, la bien pensante, la gentille, l’assidue et la tempérée. Entre elles deux, les rôles s’étaient inversées depuis quelques temps, sans qu’elle ne comprenne fondamentalement pourquoi. Ses traits se muèrent en une expression tendre, et ses lèvres se feignirent d’un sourire jovial.
-Tu as certainement raison. Merci pour ton conseil. Ann’daa aurait été fier de toi, à coup sur.
Minhalet détailla sa cadette avant de se relever, dans un râle propre à ces travailleurs acharnés.
-Dors bien petite sœur, à demain. Je souffle les bougies derrière moi ?
La jeune garde opina à deux fois, avant de se laisser choir une nouvelle fois dans son lit. Minhalet souffla les quelque bougies qui composaient la chambre, avant de s’éclipser, non sans un clin d’oeil. Après qu'elle n'ait fermé la porte, Feyrelith se laissa aller à une introspection, avisait le plafond qui trônait au dessus de son lit. Elle y détailla les peintures qui le composait. Une lune, un soleil, et quelques constellations griffées d’un nom, ci et là. La lune, la vraie, éclairait sa chambre d’une lueur bleuâtre apaisante, soulignant les éparses traces de fumées qui constellaient la pièce. Et là, plongée dans le silence relatif d’une nuit hurleventoise, la demi-elfe se surpris à sourire malgré tous ses tracas. Elle repensa à ces moments de complicités, partagés avec Mei Lin et Lyse. Après tout, que serait son quotidien de sédentaire, sans elles deux…? Un désert émotionnel, sans aucun doute. Elle finit par s’endormir, en dessinant de la pointe d’un index, la figure rassurante d’Altan, dans les reliefs de sa couette.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Une soirée mouvementée pour les habitants des quais, qui firent face à la menace la plus légendaire de tout hurlevent: Un crocolisque vengeur ! Appâté par la chaire tendre de cette bonne Mei Lin, pandaren de son état, qui ne manqua pas, au gré de sa nage, d'attirer le prédateur à elle. En effet, bien que fortement alcoolisée, elle réussi à s'en défendre, aidée par le Capitaine Milburn, l'estafette Alshain, de deux exarques draeneis et d'une demi-elfe en liquette. La bête fut vaincue, et découpée en deux pour faire office de repas dans les régiments respectifs de la place des Armes: Celui des Implacables, et celui de la Garde.
Le bruit court que la bête était immense, faisant près d'une dizaine de mètres pour quelques tonnes. Grise, et au regard rouge, perçant, que ses griffes étaient semblables à milles épées, et que ses crocs, étaient plus létaux que n'importe quel humour sombrefer. La réalité, elle, était tout autre. La bête bien que longue d'environs trois bon mètres, restait presque inoffensive. Les blessures de Mei Lin en témoignaient, d'ailleurs. Il était grisonnant, certes, mais livide surtout. Presque maladif, et souffreteux, le pauvre animal semblait jouir d'une alimentation plus que douteuse, déterrant ce qu'il pouvait de la vase des canaux et ses pattes arrières étaient atrophiées... Mais, après tout, une couronne reste une couronne.
Ci contre, une illustration de la «Terreur des Canaux», terrassé en cette nuit du 21 au 22 de ce mois, par une troupe de courageux soldats.
Dernière édition par Feyrelith le Ven 16 Aoû 2019, 11:40, édité 1 fois
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Reed Fabre a écrit:« Mais qu’est-ce que vous faites… ? » Le capitaine à la chevelure brun foncé s’approcha doucement, épuisé, proche de l’elfe et de l’Intendant qui se tenaient au bord des canaux. Il portait sur lui un ample pantalon noir et une chemise tout aussi ébène. Fronçant les sourcils, les cheveux encore trempés, il toisait les sombres machinations qui naissaient au fin fond des veines aquatiques de Hurlevent. En se penchant, il vit qu’une corde avait été déposée autour du coup de l’infâme lézard des profondeurs qui avait osé terroriser les habitants de la capitale, dont Ieralwen. Il glissa ses larges mains dans ses poches. Il se tenait proche du bord, sans être monté sur les pierres qui formaient un petit promontoire adéquat pour observer son reflet ou encore les cadavres des noyés de Hurlevent.
« Nous récupérons notre repas de demain Capitaine ! » Reed réfléchissait avec Alshain Pâlelune, une grande elfe à la carrure élancée et à la peau lunaire. Elle le toisait, elle aussi, de son regard lunaire, pensive. « Il n’y a pas de petits profits ! » Le blond tentait de nouer la corde dans le but d’en faire un genre de lasso, appuyant le serpent de lin contre sa cuisse recouverte de son bleu de travail, sa fidèle salopette de bûcheron. Il l’avait enfoncée dans ses bottes, sa hache pendant à sa cuisse. Il semblait, comme toujours, bien à l'aise dans ces habits presque trop grands. Après tout, ils lui venaient de son père, ses plus anciens compagnons de travail. La salopette en coton tissé, bleue et usée, était recousue çà et là, probablement par sa mère ou encore Fahrad.
« Et celui de notre caserne ! A défaut le miens. » Rajouta Pâlelune, fidèle complice, qui vînt aider Fabre dans son action, ses longs sourcils froncés. Elle semblait tout aussi déterminée que l'Intendant à faire profit de cette créature aux aspects draconiques. L'eau des canaux était teintée de rouge alors que l'immonde créature flottait, la gueule béante, dans l'eau des canaux. Elle avait été massacrée et gisait dans son ancien terrain de chasse, le chasseur était devenu la proie voire même le repas.
« Mais cela doit peser quatre-cents kilos… Au moins. » Milburn passa une main dans sa barbe, l’air surpris par l’idée farfelue qu’avaient l’elfe et l’Elwynnien. Il s’approcha un brin tout en soupirant, semblant prêt à les aider. Il avait même retirer ses mains de forgeron de ses poches pour estimer, pendant un bref instant, la taille du lézard.
« Vous aurez donc tout le loisir de porter le double de votre poids. » Dit l’elfe, taquin, toisant Milburn qui lui répondit premièrement d’un regard médusé avant de se toiser, comme touché dans son estime. Il releva sa tête vers elle. Elle avait un sourire moqueur qui déformait un brin les marques présentes sur son visage. Cela n'enrayait en rien sa beauté presque mystique, grand avantage de tous les elfes de la nuit en somme. Elle portait une tenue bien militaire, sa longue chevelure aussi pâle que la lune, rassemblée en une tresse qui pendait légèrement contre sa poitrine.
« Je pèse pas… hein ? » Il ronchonna puis secoua la tête, se lançant sur quelques explications de comment il faudrait s’y prendre. Il conseilla d’appeler des factionnaires et d’attacher la corde à la patte du monstre marin pour ensuite le sortir de l’eau. Il vit rapidement que les deux teignes étaient trop occupées à d’autres plans bien plus sauvages. « Sur ce… bonne chance ? » Il s’en alla dans les allée, à la recherches des victimes, secouant la tête, encore ahuri par les idées étranges qu’avaient son collègue et sa rivale. Il s'éloigna doucement, laissant l'opportunité à Fabre de toiser sa carrure de colosse, rêveur avant de finalement retourner à son office, remuant vivement sa tête pour éviter de se perdre dans des pensées bien trop obscènes.
Cependant, la fine équipe tenta, une première fois, de sortir le monstre de l’eau. Un échec cuisant qui se solda par la perte de la corde dans les profondeurs des canaux. Ils avaient lamentablement tenté de l’arrêter avec leurs pieds mais rien n’y fait. La corde sombra doucement, d’un air moqueur, se couchant dans la vase des canaux. L’homme ne sachant nager, l’elfe ne voulant se mouiller, ils réquisitionnèrent une autre corde sur quelques tonneaux qui trainaient par là. Ils s’en saisirent et vinrent attraper le monstre ! Ah ! Ils le tirèrent hors de l’eau avec l’aide du Soldat Hoffman qui était désireux de prendre les dents du monstre. Une fois la bête hors de l’eau…
« Mais TIREZ BON SANG ! » Criait l’Intendant qui avait noué la bête à ses hanches et à celles de l’elfe. Ils marchaient dans les rues, laissant l’immonde lézard se vider de son sang sur les pavés de la cité, devant le regard médusé des factionnaires qui comprirent rapidement, en voyant l’insigne du Sergent-chef, qu’ils allaient devoir nettoyer ce bazar. Les écailles roulaient sur le sol, la créature suintant d'humeurs sanguinolentes, on ne devrait pas la vider au moins, c'était là un des avantages à son transport qui se devait d'être fait rapidement. En effet, la viande de reptile se devait d'être consommée tout de suite ou mise au frais, sans cela, les mouches de l'été ne tarderaient pas à venir pondre leurs œufs.
C’est là que Fabre fît comprendre à tous qu’il avait de la force brute à revendre. Suant comme un bœuf, ses muscles blanchissaient sous sa salopette usée qui roulait sur ses formes taillées par le bois d’Elwynn et donc, son ancien métier. Les traits presque animal, il avait détaché ses cheveux pour une fois. Ils arrivèrent rapidement devant les deux casernes, détachant le reptile pour finalement se tourner face au dragon des canaux. Les deux étaient couverts de sang. Reed vînt remuer sa silhouette charpentée avant de venir prendre sa hache et commencer à découper les parties du corps de l’infâme et briser ses os. Puis, il vînt retirer son couteau de chasse de sa botte pour en faire des parties bien plus précise. Tout en s’inventant boucher d’exception, le blond récitait les quelques recettes qui pouvaient contenir une telle viande, dont ses fameuses tomates farcies. Au bout de plusieurs minutes, il vînt déposer dans les bras fins de Pâlelune une bonne douzaine de steaks. Ils se séparèrent une fois leur labeur fini. L’une avait sa viande et ses écailles, l’un avait ses dents et l’autre avait son menu pour les trois prochains repas.
Au lendemain… Wallace toisa d’un air suspect les tomates farcies, observant Reed cuisiner alors qu’elle venait, comme toujours, se servir de gâteaux et prendre son déjeuner bien tardivement. Elle le questionna sur l’origine douteuse de ce mets qui était connu pour sa viande hors de prix. L’Intendant répondit avec amusement qu’il n’y avait pas de petits profits, finissant de préparer les fameuses tomates ainsi qu’un bon bol de riz. Elle vînt poser son opulent fessier sur le bord de la cuisinière, mâchonnant le reste d'un chausson aux pommes que Fabre avait probablement préparé le matin-même. C'était en fait une évidence, le panier attendait toujours qu'on le pille sur les abords de la machine à café.
« Je n’ai pourtant pas vu de crocolisque au marché ce matin. » Dit-elle en véritable inquisitrice alors qu’elle se penchait sur les divines tomates fraîchement coupée que l’Intendant se chargeait de remplir. Cela faisait un moment que l’homme s’était occupé de remplacer l’ancien cuisinier qui avait choisi de partir en retraite. De fait, il avait l’air bien ridicule, en armure, sans épaulières, sans gants, avec un tablier sur lui et un genre de chapeau bien étrange. Pourtant, tous dans la caserne pouvaient dire que désormais, les repas étaient sublimes. La jeune femme se pencha, espérant pouvoir en piquer un bout.
« Vous n’allez probablement pas aux même marché que moi. Il suffit espèce de rapace ! » Il lui tapa doucement sur les doigts, cette dernière ramenant sa main à elle comme une enfant prise sur le fait, ce qui était le cas. Elle fit la moue, soufflant sur ces derniers avant d’aviser la création de Fabre. Il remplissait les tomates à la louche, y ajoutant son étrange mélange de viande et de courgettes. A la porte, Lovelace avisait le duo, une tasse de café en main, secouant la tête d’un air amusé. Il restait là à observer la scène qui s’enchaîna sur une volée de noms d’oiseaux que Wallace et Fabre s’échangèrent avec humour. Puis, elle rappela finalement les résultats du score de leur dernier combat.
« Vous avez triché Wallace ! » Grogna Reed en balançant le plat dans le four pour ensuite se tourner vers elle, rouge de colère. Il était bien ridicule avec sa toque sur les cheveux, son tablier tâché et ses gants de cuisine, le tout posé sur son armure… Elle eut un bref rire avant de s’écarter jusqu’à l’heure du repas.
Arrivés au repas, les gardes tombèrent donc sur les divines tomates du Sergent-chef. Le Capitaine Milburn toisa la viande avec étonnement avant de se tourner vers Fabre qui dégustait son mets en bout de table, proche du Lieutenant Finegann. Il pointa la tomate du regard, questionnant du regard l’Intendant qui lui répondit simplement par un clin d’œil avant de placer son index devant sa bouche. Ils mangèrent ce plat qui provenait probablement de l’endroit le plus sordide de Hurlevent. Cependant, la création et le traitement minutieux de la viande en avait fait un des plats les plus délicieux que les gardes purent manger, obtenant les hommages de beaucoup. C’est ainsi aussi que Ieralwen prit sa revanche sur le monstre, comme tous ceux qui dévoraient aujourd’hui son cadavre.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Lyse Cullen a écrit:Le trousseau de clés était posé sur ses jambes. Son index suivait les formes de ces dernières, alors que son regard se perdait sur elles. Feyrelith était si généreuse, et paraissait si innocente: comment pouvait-elle refuser son offre ? Pourtant, Lyse ressentait une légère culpabilité. S'imposer chez quelqu'un, suite à un malheureux accident, que, pourtant, elle aurait pu éviter...
Laissant glisser le drap blanc de son lit d'infirmerie, la Blonde laissa ses pieds se déposer sur le parquet. Se redressant avec précaution, la tête encore un peu douloureuse, elle s'empressa de revêtir ses bottes: il lui fallait sortir de l'infirmerie avant que quelqu'un ne lui dise de rester pour toute la journée. Surtout, elle devait aller aviser l'état de sa demeure - ou ex-demeure.
Frappant les pavés de la ville de ses lourdes bottes en cuir, Lyse voyait son regard être traversé d'éclats d'inquiétude, et d'une colère latente, menaçant d'exploser à tout moment. Ils avaient frappé là où ils pouvaient faire le plus mal: s'en prendre à sa nièce. Cullen était capable de subir toutes les attaques sur sa personne... Mais celles touchant Elyn ? Elle ne pouvait le tolérer. Une promesse d'une croisade sanglante se formait dans son esprit, dans un désir de vengeance violente. Ce sentiment, cette rage... Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait plus connu. Lyse avait fait en sorte de l'enfouir au plus profond d'elle, lorsqu'elle avait décidé de recommencer sa vie, de reprendre un train-train quotidien paisible. Mais aujourd'hui, les chaînes se brisaient. Secouant vivement sa tête, laissant quelques mèches s'écouler sur son faciès, elle chassa cette ancienne Lyse.
Plantée devant sa demeure, au Quartier des Nains, celle-ci ne ressemblait plus à rien. Le mur frontal était détruit, les fenêtres explosées. Du sang maculait le sol par endroits. Heureusement, les fondations restaient debout: l'explosion n'avait pas été suffisamment puissante pour que tout s'effondre. Pourtant, par mesure de sécurité, Lyse ne se décida pas à y entrer. A l'heure de l'explosion, Silky n'était pas dans la demeure, et sa nièce était à la Tour des Mages... Lyse se rassurait comme elle pouvait: il ne s'agissait que de dégâts matériels... Du moins, c'est ce qu'elle se disait, jusqu'au moment ou Ieralwen vint lui annoncer que sa nièce avait été kidnappée. Soufflant longuement par le nez, crispant ses doigts sur le trousseau de clés offert par la demie-elfe, Lyse fit demi-tour. Direction le Quartier des Mages.
Feyrelith - cette bonne âme - n'avait pas hésité une seule seconde à proposer une chambre à Lyse, désormais dépourvue d'habitation outre les dortoirs de la caserne. Devant l'auberge réaménagée, Cullen n'osait toquer, n'osait entrer... Et pourtant, elle avait sur ses épaules, le peu d'affaires qui lui restait, le tout dans un sac en lin. Ignorant si quelqu'un se trouvait actuellement dans la modeste demeure, la Blonde décida de se mettre assise au sol, en attendant la propriétaire alias son amie.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Feyrelith pressa le pas, son coeur battait contre ses tempes. Frissonnant d’une sensation nouvelle, qui engourdissait ses jambes et palpitait le long de ses côtes. Elle finit par passer la porte de sa chambre, dans un râle de lassitude. Tout lui paraissait vide depuis que Mei avait été incarcérée. Minhalet était rentrée pour la semaine à Dalaran et, la nouvelle colocataire fraichement accueillie, Cullen, elle, était aussi discrète que polie. Un calme absolu régnait en cette bâtisse de pierre et de bois. Et si bien sur, quelques bruits extérieurs venaient fatalement rappeler aux résidants de l’ancienne auberge, leur condition d’habitant de la Capitale, ce n’était rien qui ne saurait trahir l’intimité somme toute nouvelle que la demi-elfe découvrait. Elle soupira, toujours rougissante, avant de se laisser choir dans son écrin d’oreillers. L’exploration lui manquait cruellement. L’exaltation de ces moments improbables, la force de ces aventures improvisées. La dextérité de la chasse ou la rapidité de la monte. Toutes ces choses qu’elle ne s’était permise de connaître qu’en partie, par soucis de bienséance. Son quotidien semblait suivre un schéma pré-établi, fixé, indélébile, sur la toile parfaitement tissée de sa vie de garde. La ville était étouffante de monotonie, le quartier, sans histoires et la maison, elle, ne lui offrait que peu d’avantages en matière de frisson. C’est en y repensant que Feyrelith nota quelque chose. À bien y réfléchir, il y avait bel et bien une pièce, dans la demeure, qu’elle n’avait jamais exploré: La sixième chambre.
Elle s’était toujours gardée d’y fouiner. Après tout, même si c’était chez elle, elle espérait secrètement qu’elle ne serait pas la première à y rentrer. La jeune femme n’avait de cesse d’imaginer la façon dont on percerait le mystère de cette pièce ma foi bien gardée. C’est alors, que, dans un élan de passion, elle décida de s’y rendre. Elle s’y glissa, un peu hésitante, passant le tissu qui tapissait l’allée précédant la porte. Arrivée à cette dernière, elle sembla manquer de courage, de conviction ou de quoi que ce soit d’autres. Malgré tous ses efforts pour tourner la poignée, rien n’y fit. Aucun cliquetis, rien de plus qu’une gêne palpable. La demi-elfe n’eut de cesse de réfléchir. Elle s’interrogea, et finit par faire le vide. Tous ses efforts étaient vains, elle était bien trop anxieuse pour réussir à faire quoi que ce soit. Alors, elle décida de recommencer en imageant Milburn dans son esprit, visualisant pleinement l’homme de tout son long, s’attardant à construire sa figure dans les limbes de son esprit affolé. Elle le fixait, comme s’il était réel. Et cette vision lui donna la force de tourner la poignée, assez dignement pour qu’elle n’ouvre la porte. Dans un geste délicat, emprunt d’une candeur presque exquise, elle poussa le portail dans un petit cris qu’elle étouffa aussitôt, visage constellé d’une myriade de perles de sueur, bouche griffée par l’expression d’un plaisir interdit. Ses jambes se contractèrent, au même titre que ses bras, dans une tétanie latente et fulgurante. Oui, c’était bien là tout ce qu’on attendait du grisant sentiment de découverte. Après avoir pris une pause, elle contempla la pièce de tout son long, sans quitter la poignée des mains, la détaillant pour ce qu’elle était sans pour autant y plonger plus profondément: Une pièce vide, où trônait une commode, surplombée d'un luminaire recouvert d'un drap blanc, où régnait une atmosphère pesante. Un lieu qu’elle s’interdirait à l’avenir, pour mieux laisser à d’autres, le soin de l’explorer pleinement.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Lyse Cullen a écrit:Feyrelith avait quitté Hurlevent il y a de ça quelques jours, pour rejoindre sa famille. Mei-Lin occupait bien la demeure, mais Lyse ne connaissait pas vraiment la pandaren et ne croisait celle-ci que quand elle était ivre. Ainsi, Lyse dormait à la caserne, préférant cela à la solitude dans laquelle elle vivait depuis quelques moments.
Bien que tentant de faire face avec dignité, le regard de Cullen trahissait son état d'âme. Elle ne pouvait se rendre en Kul'Tiras pour sauver sa nièce... et quand bien même, même si elle pouvait y aller, la Blonde ignorait où se rendre. Il y avait certes les informations apportées par cet homme, Ethan. Mais s'agit-il d'informations fiables ? Il n'avait rien à gagner, en venant apporter ces éléments. Lyse se disait qu'il avait agit par altruisme. Pour quoi d'autre, sinon ? Il n'y avait rien à gagner, et après tout, elle aurait fait de même si elle avait été à sa place.
Allongée sur son lit, Cullen serrait le portrait de sa nièce contre son torse, comme pour y chercher du réconfort. Un trou béant prenait place au creux de sa poitrine.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Une missive, adressée au 7 & 9 quai des Tisseurs, ceinte d'une cordelette scellée d'une cire argentée, estampillée du sigil du Concordat de Vareesa Coursevent. Cendre, l'oiseau qui s'occupe de transmettre cette lettre se sera empressé de donner le message à bon port, délivrant au passage une étiquette griffée de l'attention suivante: "Pour Lyse Cullen".Lyse,
J’espère que tu vas bien, et que tout se passe au mieux à la caserne. J’ai passé quelques jours à Boralus, et en ai profité pour constituer une petite équipe n’ayant pour but que de chercher ta nièce. J’ai arpenté toutes les pistes et ai finalement retracé sa position. Les informations que tu m’as transmis tantôt, avant mon départ, m’ont bien aidé.
Sur place, en compagnie de ma comparse divinatrice, Elisiade Ieralwen, j’ai commencé par enquêter sur les mines et à exploiter la piste de celle de Norwington notamment. Laquelle était un cul-de-sac et pourtant, vide, mais parsemé tout de même de vêtements d’enfants en tous genres, de chaînes fines, certainement destinées à ceindre les chevilles et/ou les poignets d’enfants de tout âge. Cependant, la mine de Kenning, elle, était bel et bien habitée. Gardée même, par des colosses en armure et en arme. Là bas, nous y avons vu ta nièce pour la première fois depuis l’enlèvement. Laquelle semblait suivre aussi docilement que possible, un gobelin. Elle semblait travailler pour lui, et tirer des chariots d’azérite, fraîchement minée. Nous avons fait le tour de l’édifice principal, et envisagé de passer par l’arrière. Le bâtiment étant construit à flanc de falaise, il était presque certain qu’il jouirait d’une double entrée. Aussi nous nous sommes infiltrées dans l’obscurité de la mine par l’arrière de cette dernière, privilégiant la discrétion à toute autre force d’action. Je te rassure tout de suite, ta nièce va bien, mais ce que je m’apprête à te raconter comme un mauvais passage, elle, a du le vivre comme une hantise quotidienne. Nous sommes arrivés face à une fausse commune, ou pourrissait le cadavre de dizaines d’enfants. La petite était plus loin, elle papotait avec un gobelin, je n’ai pas réussi à identifier s’il s’agissait même précédemment observé, ou d’un second. Quoi qu’il en soit, nous avons attrapé Elyn au même titre que son ravisseur, et les avons extirpés de la mine par le flanc de la colline par lequel nous étions passées préalablement. Après coup, nous avons regagné Boralus et ses quais.
La petite est amaigrie, et encore sous le choc de son internement. Une chose est sure, contacter les autorités afin qu’elles ne mettent fin à cette atrocité serait une mauvaise idée. Aux vues des conjoncture actuelles, il est évident que certaines des personnalités haut placé dans cette organisation ont la main mise sur les autorités actuelles. Les conflits récents qui ont divisé Kul Tiras n’aidant sans doute, en rien. M’est d’avis qu’il faudrait agir au plus vite pour neutraliser la menace qu’elle représente, même si cette dernière est en dehors de notre juridiction. Au delà de ça, j’ai essayé de poursuivre mes recherches avant mon départ en Dalaran. Le Moresby, semble être aussi fantomatique que certains navires hantés. Peu de preuves de passages, peu de gens qui connaissent l’équipage comme le batiment, et aucune trace sur les quais. Si ce n’est celle d’un homme, habillé de rouge et de noir, dont le dos était décoré d’un M brodé du numéro Deux. J’ai voulu le suivre, avec ma parente, mais à mesure qu’il s’avançait dans les bas fonds des Docks, Elisiade a été happée par une voix sombre, qui lui soufflait des mots à l’oreille, en une langue oubliée. Nous avons alors préféré nous éloigner et en rester là. Les marins n’en n’ont pas dévoilé davantage sur le Moresby oui on équipage.
Je suis partie pour Dalaran. Je voulais la confier à un mage pour qu’il passe à Hurlevent avec elle et le prisonnier, cependant, les choses se sont précipitées ici, et j’ai préféré la garder avec moi, je n’ai confiance qu’en peu de gens à Boralus. Nous serons vites rentrés. Pour l’heure nous sommes sur les terres du Concordat, n’aie crainte, tout va bien pour le mieux ici. Elon est logée dans une dépendance de ma chambre. Nourrie par les meilleurs restaurateurs que je connaisse et prise en charge par des gens compétents. Comme l’affaire à été prise en charge par ma famille, ma tante veut s’assurer qu’elle aille bien, afin que tout cela ne puisse pas « ternir la réputation familiale » si d’aventure elle venait à rencontrer des difficultés traumatiques.
Je veille biens sur elle, ne t’en fais pas.
Amicalement,
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Lyse Cullen a écrit:Bien que dormant à la caserne, depuis que sa nièce avait disparu, Lyse Cullen se rendait souvent en l'auberge réaménagée, et ce dans le simple but d'y faire un brin de ménage. Apportant sa pierre à l'édifice, contribuant au bien-être de la demeure.
Alors que la Blonde passait le pas de la porte, après avoir retiré ses chaussures pour ne pas apporter de saleté, elle fut surprise de voir qu'une lettre lui était adressée. Qui pouvait bien lui écrire quelques mots ? Se recroquevillant très légèrement en avisant Cendre arriver vers elle, Cullen craignait quelque peu cet oiseau. Le facteur inconnu devait jouer, probablement. Sûrement que sa crainte se dissiperait, une fois qu'elle aurait appris à connaître l'oiseau. Le remerciant d'une légère caresse sur le crâne s'il se laissait faire, Bohème aura posé un regard surpris sur le sceau retenant les mots. Qu'était-ce...?
Dépassant l'arche rectangulaire, Lyse vint se mettre assise sur l'un des sièges tapissés de plaids. S'y blottissant confortablement, c'est d'une main fébrile qu'elle aura détaché la cordelette du sceau, laissant le parchemin se dérouler sous ses yeux. Immédiatement, ses pupilles se posèrent sur le bas dudit parchemin: Feyrelith Ieralwen. C'est un soupir de soulagement qui se fit entendre de la femme. Alors, le soldat Cullen commença à lire les lettres sublimes de son amie. Des courbes élégantes, composaient chaque mots.
Bien que ces derniers ravissaient la vue de tout à chacun, Lyse n'eût guère l'occasion d'en profiter davantage. Sa gorge se noua, son souffle s'accéléra, alors qu'un rire nerveux vint emplir la sérénité du salon. Se dandinant sur son siège, basculant son dos vers l'avant pour appuyer ses coudes sur ses genoux, c'est en sanglot que Cullen fut obligé de se laisser aller. Passant sa main devant ses yeux, la Blonde tentait de contrôler ses larmes du mieux qu'elle pouvait. Non, il ne s'agissait pas de larmes de chagrin: mais de soulagement. Un torrent de perles salées, se déversant dès que les chaines de son inquiétude se brisèrent. Lyse avait accumulé tant d'émotions ces derniers temps (entre autre de la colère, de l'inquiétude et une once d'espoir), qu'il lui était impossible de jouer davantage la carte de l'impassibilité.
Se recroquevillant sur elle-même, l'amie de Feyrelith oubliait totalement les autres habitants de la demeure, passant outre sa fierté et dignité. Elle pleurait. Sa nièce était en vie, certes traumatisée, mais en vie...Et bientôt, Lyse pourrait glisser à nouveau son nez dans sa chevelure flamboyante, pour la serrer dans ses bras. Redressant sa nuque pour aviser le plafond de l'auberge, la femme termina par fermer ses yeux en soufflant longuement. Ses pensées se dirigèrent droit vers Feyrelith, chérissant son amie d'être là pour elle, et d'avoir sauvé sa nièce, quand elle n'avait pu le faire.
Agrippant d'une main tremblante une plume, un parchemin vierge étalé sur une table, Lyse essayait d'accumuler plusieurs mots à la suite. Mais ses larmes ne cessaient d'abîmer le parchemin, l'encre se diluant. Posant ses mains à plat sur le meuble en baissant sa tête, Cullen souffla longuement du nez. Il lui fallait annoncer cette merveilleuse nouvelle à l'homme qu'elle côtoyait. Elle devait d'ailleurs en parler à Feyrelith, de ce point ! Après l'avoir remercié, serré dans ses bras, interrogé, et... Oui, ces réflexions se bousculaient avec une rapidité déconcertante, dans son esprit.
Lyse retrouvait le sourire qui lui allait si bien. Et ce, grâce à Ieralwen.
Feyrelith
Re: Au 9 Quais des Tisseurs
Altan Milburn a écrit:
Le Capitaine ouvrait les yeux pour la troisième fois dans la pénombre de cette chambre qui lui était encore étrangère.
Le sommeil allait et venait comme souvent, dormir en des lieux inconnus jouait peut-etre aussi sur son repos.
Seulement éclairé par quelques rayons de lune qui filtrait entre les rideaux mal fermé de la pièce, ses yeux s'étaient assez adaptés à l'obscurité pour qu'il en distingue la plupart des éléments, les cages des rapaces de la demi-elfe dans lesquels les bêtes majestueuses dormaient encore, les meubles anciens et la décoration nombreuses sur les murs. Il finit par fermer à nouveau les yeux pour laisser ses autres sens explorer son environnement, pour mieux capter les bruits de l'ancienne demeure craquant parfois, signe que le bois travaillait, mieux sentir la douceur des draps au tissu coûteux qui l'enveloppait, mieux sentir les odeurs ... les odeurs nombreuses et envahissantes, son nez les distinguait bien mieux depuis quelques années qui suivaient la malédiction qui l'avait atteint, s'il parvenait à en faire abstraction le plus souvent en s'y appliquant, il pouvait décomposer celle-ci pour les identifier précisément, la pièce était dominée par la forte odeur des cages des rapaces que la demi-elfe avait visiblement tenté de camouflé plus tôt sous un parfum aux senteurs lavandes, il distinguait également de subtiles odeurs émanant du jardin à l'extérieur, mais préféra se concentrer sur l'odeur de la présence féminine à ses côtés, plus plaisante à ses sens que le reste.
Dans un léger bruissement de drap, il sentit la demi-elfe se serrer un peu plus contre lui dans son sommeil, profitant sans doute de la chaleur qu'il dégageait dans la fraîcheur de la nuit Hurleventoise.
L'officier étira un sourire et s'efforçant de bouger avec lenteur pour ne pas l'éveillé, il tendit une main pour effleurer du bout des doigts l'échine nue de sa compagne, s'émerveillant de la douceur de la peau de la métisse alors qu'il se plongeait dans ses pensées.
Dans son esprit un orage grondait toujours, partagé encore entre ses sentiments et son devoir, il avait cédé depuis un mois à ce qu'il pensait être un de ses tabous, une relation sentimentale avec une de ses collègues. Il se répétait qu'il était capable de faire la part des choses, de traiter sa subordonnée comme tel et non en compagne lors de son service, mais le doute persistait, poison insidieux qui lui susurrait qu'il ne serait jamais parfaitement neutre et impartial dans ses décisions la concernant.
La douceur d'une des mains de Feyrelith glissant sur sa joue, le tira de ses pensées, elle s'était éveillé et l'observait de ses grands yeux aux reflets d'or, un sourire tendre se dessinait sur son visage aux traits fins et harmonieux. Ses doutes s'effacèrent alors et il se dit qu'après ses années de service, il avait, lui aussi, droit de goutter à nouveau à la félicité dans les bras d'une femme.
Remettant ses soucis à d'autres jours, il se mêla une fois de plus au souffle de sa compagne dans une délicieuse étreinte avant que l'aurore ne les tirent de cet instant qui n'appartient qu'a eux.
Feyrelith
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