Chroniques du Chasseur et de la Bête
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Chroniques du Chasseur et de la Bête
CHAPITRE I : La confrontationSon souffle chaud balayait les feuillages des arbustes asséchés par le soleil cuisant des Tarides. Dissimulé dans la végétation brunie de la savane, le tauren attendait depuis de longues heures la venue de sa proie. L'horizon brillait d'un éclat majestueusement orangé, le jour laissait doucement place à la nuit. L’œil droit ensoleillé de la Terre-Mère progressivement endormie pour ouvrir son œil gauche lunaire. Il savait que bientôt le kodo allait apparaître sur la prairie aride avant la tombée de la nuit. Plus tôt au petit matin, le chasseur avait traqué le troupeau depuis les cimes pour préparer sa chasse. Le piège au creux du goulet des Collines des Épines avait été un franc succès pour séparer les mâles imprudents et jeunes du groupe. Toutes ces années à mener la Grande Chasse n'avaient pas été vaines pour aiguiser le talent de prédateur du fier tauren. Il fut facile pour le long-marcheur de retrouver le kodo égaré et préparer le lieu de son apparition. Pas de huran ou de raptor en vue depuis le début de la journée, aucun obstacle.
Le héraut de la Grande Chasse aurait pu se contenter d'un gros trotteur des plaines pour nourrir un temps les taurens de la Croisée. Il était plus rapide de trouver et chasser une de ces grandes autruches le long de la Furie-du-Sud. Mais, comme le monde d'Azeroth connaissait depuis sa création dans le cosmos, une nouvelle guerre perpétuelle ravageait ses terres. La Horde et l'Alliance étaient de nouveau entré en guerre ouverte. Les blessés et réfugiés s'amassaient dans les villes et points d'intérêt de la Horde. Kalimdor se colorait petit-à-petit du rouge sanglant de la Horde, cependant les derniers résistants elfes de la nuit étaient farouches. Tout membre affilié à la bannière rouge qui passait près des lignes kal'dorei n'étaient pas épargné. Les elfes galvanisés par la violence de la Guerrière de la Nuit et la colère de la perte de leur arbre-monde Teldrassil.
Les rescapés de guerre demandaient tous la même chose : de la nourriture. Un kodo bien gras pouvait offrir plusieurs jours de tranquillité aux estomacs creux de la Croisée. Chewaka n'avait plus pour habitude de chasser les légendaires colosses des Tarides pour le peuple tauren hors des frontières de Mulgore. Depuis la reprise du cœur de Kalimdor par leur chef Cairne et les premiers héros de la Horde, le long-marcheur de la Tribu Corne-Tonnerre participait aux rites de la Grande Chasse pour nourrir les nombreuses tribus de la nouvellement fondée nation tribale des Pitons-du-Tonnerre.
Au fil des années, le shu'halo était devenu un célèbre chasseur de kodos qui apportait parfois son aide et ses connaissances de la chasse aux intérêts de la Horde. Alors que la Horde connaissait un nouvel âge de conquête, à quelques victoires d'une conquête totale du vieux continent, les anciens de la Cime des Chasseurs avaient envoyé leur jeune prodige procéder aux cérémonies et rendre hommage aux premières chasses de la Grande Chasse à travers le Kalimdor central pour ramener de la nourriture.
Chewaka n'était pas un brave. La guerre ne signifiait pour lui que chaos et sang. Rien qui puisse rendre honneur à la Terre-Mère. Trop longtemps il avait prêté son totem de guerre pour faire déménager les envahisseurs centaures des terres ancestrales de son peuple et faire couler le sang des hurans profanateurs. Malgré cela il avait trouvé sa place dans ce monde en proie continu aux guerres. Simple chasseur et messager pour les tribus taurènes, vivant en nomade et éloigné la plupart du temps des villages ; sa vie était humble et honorable.
Soudain, le grondement guttural de la bête résonnait au loin par-dessus les collines. Le fusil tribal engagé et chargé, prêt à tirer, le tauren en état d'alerte. Sa proie arrivait à l'endroit prédit. Sa corne bicéphale lorgnait depuis un monticule. Le monstre reptilien remontait lentement la crête à la recherche de son troupeau sans savoir qu'au bout du chemin un chasseur assidu l'attendait. Le canon grossier pointait vers la provenance du beuglement bestial. Chewaka avait accordé sa confiance aux armes à feu depuis ses nombreux échanges avec la Horde. Jadis, il fallait des dizaines de chasseurs munis d'arcs et de lances pour terrasser un seul kodo. Désormais, un unique fusil bien armé suffisait à accomplir la chasse. Les anciens avaient autorisé les cracheurs de feu au grognement bruyant s'ils étaient bénis par les essences de la Terre-Mère et les esprits.
Le soleil disparut en même temps que le puissant herbivore apparut à l'horizon. La viande de ce kodo était importante. Pendant que les habitants de la savane sauvage étaient torturés par la faim et la soif, les caravanes de la Horde étaient blindés de nourriture et de baril pour rassasier les guerriers au front du nord. Rapporter de la viande pour la Croisée était nécessaire. Les ressources diminuaient, la guerre s'éternisait. Chewaka allait ramener de la chair fraîche et guérir la faim. Son doigt caressait prestement la gâchette crochue. Quelques secondes encore à attendre. Mais, il ne savait pas ce qui guettait dans la nuit naissante. Sans prévenir, une course en trombe derrière lui. La question ne se posait pas, cette menace l'avait ciblé. Impossible d'identifier la créature enragée qui fonçait dans sa direction, mais son pas lourd et sa vitesse étaient inquiétants. Le coup de feu explosa vers le danger qui se rapprochait, mais en vain. Le kodo, apeuré du bruit tonnant, disparut dans les environs.
L'ennemi chargeait sur Chewaka. Dévoilé aux reflets bleutés de l'enfant bleu qui se réveillait parmi les étoiles, un immense ours au pelage sombre et aux gros énormes. Le tauren avait manqué son tir, son seul tir. Jamais il n'avait vu un ursidé de cette taille et l'agressivité si intense. Le choc fut brutal entre les deux mastodontes. Il avait frappé de toutes ses forces avec la lame de hachoir sur son fusil et percé le cuir de l'animal, mais celui-ci ne se calmait pas. Le tauren au sol avec la bête furieuse sur soi, il suffoquait et saignait. Il n'avait pas le temps de réagir que son torse était en lambeaux et sa corne droite écrasée par une solide mâchoire. L'ours cherchait à le tuer. Ses morsures pour atteindre son visage manquaient de peu par la menace des cornes du shu'halo qui se débattait en position de faiblesse.
Tout était une question de temps. Face à ce monstre de muscle et de griffes, aussi fort et endurant pouvait être le chasseur tauren qu'il ne pourrait pas résister longtemps à l'incroyable sauvagerie de l'animal. Il avait perdu son arme à feu au début de la mêlée et n'avait plus que son coutelas de dépeçage pour tranquilliser les flancs de la créature grondante de fureur. Elle ne lâchait pas prise et chaque contre-attaque du tauren se révélait imperturbable pour l'ours géant. Il perdait conscience. Son esprit se déconnectait quelques fractions de seconde de son corps pulvérisé de lacérations. Il voulut se défendre d'une morsure qui aurait pu lui être fatal qu'il reçut en retour une rosser violente en pleine figure. Son visage était sanguinolent. Sa vue était trouble et noyée par le sang. Auparavant, il n'avait jamais abandonné, mais cette fois c'était plus fort que lui. Il ne pouvait plus tenir...
Le moment d'après n'est pas resté gravé dans la mémoire de Chewaka. Sans comment et pourquoi, il était maintenant dressé sur ses gros sabots, les bras pulsant de muscles en l'air et le cœur battant à tout rompre dans sa poitrine. Il n'avait plus mal. Son corps imbibé de son sang et celui de la bête qui reposait dorénavant écroulé contre un petit arbre déraciné sous son poids. Dans le feu de l'action, la rage primordiale du tauren avait reprit le dessus pour un baroud d'honneur et sa force titanesque avait renversé, saisit et propulsé l'ours sur un arbre du bosquet. L’adrénaline et l'instinct de survie droguaient le long-marcheur d'une résilience infinie. Un orc serait sans doute mort, mais pas un tauren. L'ursidé reposait devant-lui, inerte. Soudainement, l'animal se transforma en une elfe de la nuit agenouillée et blessée.
Peu vêtue, le visage sans émotion, le corps brisé de la férocité du combat et sans volonté. Ses longs cheveux cyan coulaient de chaque côté de sa tête pour se maculer de la matière sombre sanguine. Il suffisait d'un coup pour en finir. Chewaka n'allait pas hésiter un seul instant pour achever cette druidesse qui l'avait marqué pour toujours de la trace de sa patte. Il saisit une branche de l'arbre au sol pour s'en servir comme marteau. Pourtant, le tauren fut happé par une mélodie mystique. Tuer l'elfe de la nuit n'était ni une solution ni utile. Elle ne représentait plus une menace et dans sa condition elle finirait par mourir de ses blessures. Comble de surprise, au loin résonnait le cor d'une caravane. Des grunts escortaient une meute de caravanes tirées par des kodos. Elle allait bientôt être repérée s'il la laissait là. Ce n'était pas digne. Chewaka reprit son fusil primitif et assomma la kal'dorei avec son gourdin. Le tauren et la kal'dorei disparurent ensemble dans la nuit.
Invité- Invité
CHAPITRE I : La confrontation. Partie 2
Dissimulée dans la pénombre grandissante des plaines arides des Tarides, l'enfant des étoiles guette sa potentielle proie. Non loin de ses yeux à la lueur ambrés, un frêle trotteur des plaines picore le sol sec et poussiéreux. Ses longues oreilles sont dressées afin de capter et d'anticiper le moindre mouvement de la bête à plumes, ses yeux dorés sont plissés lui permettant ainsi une vision se mouvant parfaitement dans les ombres de la nuit tombante, ses pieds nus sont en contact constant avec la terre asséchée du sud de Kalimdor...
Il n'y a aucun doute Castanhir Griffehirsute est prête à bondir sur l'oiseau.
Prédatrice semblant être aguerrie, tout ses sens sont à leur apogée, ouïe, odorat, vue et toucher, si la druidesse obtient sans encombre sa proie de choix alors elle pourra s'en délecter afin de satisfaire ses papilles gustatives et surtout remplir au mieux son estomac presque vide.
D'une allure désinvolte voire presque indécente pour une kal'dorei ayant bravée déjà plusieurs millénaires, c'est dans une tenue dès plus légère où nombreuses parcelles de sa peau sont à découvert, son bâton druidique en chêne, fermement empoigné dans sa main, la druidesse adopte alors sans encombre et d'une aisance sans pareil sa majestueuse et surtout impressionnante forme d'ursidé.
Le trotteur continuant de martelé le sol avec son solide bec, ne se déroge pas dans sa fastidieuse tâche, bien trop occupé à trouver nourriture à sa convenance, son ouïe et odorat semblant peu développés par rapport à la prédatrice qui lui fonce à toute allure dessus sous sa forme d'ours, son poids à elle avoisinant presque les 250 kg. Sous sa lourde corpulence le sol tremble, et un nuage de poussière se forme sur ses arrières.
D'un coup l'ursidé grisonnant stop sa frénétique course, il ne semble plus prêter attention à sa proie à plume et change promptement de direction.
L'ours mal-lécher a en effet alterné de cible, à quelques mètres de lui, un massif tauren fait face. La fureur et la rage gagnant l’entièreté de son être à la vue du shu'halo, la kal'dorei aux crocs et griffes considérables sous sa forme bestial, se heurta violemment contre ce colossal gaillard.
D'une agressivité lubrique, Castanhir au contact du tauren se déchaîne sauvagement contre celui-ci, l'accablant de nombreuses mutilations sur l'intégralité de son corps et galvanisant davantage sa lourde tête de bovidé. Ses monstrueuses griffes lacérant en profondeur la chair du mâle bourré de testostérone qui se défend avec une hargne et acariâtreté sans pareil, rendant à part égale toute la sauvagerie et monstruosité "gratuite" à son adversaire.
Après de longues minutes de corps à corps houleux et sanguinaire, Castanhir se fit projetée lourdement contre une souche d'arbre se trouvant malencontreusement là... Le choc étant dès plus brutal, l'impétueuse druidesse menant jusqu'à maintenant cette démente danse martiale, se retrouva alors à la merci du Brave. Assommée, essoufflée, éreintée et surtout son flanc gauche le faisant agoniser atrocement, elle décida à bout de force d'adopter sa forme elfique, dévoilant ainsi sa soumission et potentiellement sa mise à mort immédiate par Chewaka, le Brave...
Deux jours et deux nuits s'écoulèrent avant que l'immodérée druidesse retrouva la plénitude de ses esprits... C'est dans une tente composée de nombreuses peaux et fourrure divers et variées, grigris et talismans en bois suspendus, jarres en terre cuite éparpillées, et nombreux symboles colorés jalonnant l'ensemble de la maisonnée succincte, que l'enfant des étoiles se réveilla, son flanc blessé recouvert par un bandage artisanal.
C'est donc dans une posture dès plus déroutante et surtout fortuite, que la Griffehirsute se retrouva dorénavant attachée contre un vulgaire piquet en bois, ses poignets entravés par une solide corde. Encore affaiblie et mal-en-point suite au non modéré coup de gourdin reçu sur son crâne par son adversaire victorieux, qu'une appétissante odeur culinaire vint alors flatter ses narines.
En effet, quelques minutes après cette délectable découverte olfactive, Chewaka, le glorieux, rejoignit l'enfant des étoiles dans cette même tente, deux énormes morceaux de gibier en sa compagnie...
Castanhir Griffehirsute- Personnages Joués : Feradenor Funesteracine / Castanhir Griffehirsute
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