Que devient Berce-Âmes ?
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Que devient Berce-Âmes ?
Posté sur les collines tout à l'Est de la Cité Morte, tenant son destrier par la bride, Semelys contemplait les ruines de ce qui avait autrefois été la Nouvelle-Avalon. Au regard d'un non-averti, cela ne ressemblait qu'à un regroupement de bâtisses semi-détruites, de champs dévastés, de gravats au-dessus desquels tournaient les corbeaux. Mais en s'attardant un peu, on remarquait les quelques planches fraîchement replacées, les fenêtres parfois récemment condamnées de plaques et matériaux divers, les multiples traces de pas dans la poussière et la cendre, ou encore les gargouilles immobiles, perchées ici et là, comme autant de guetteurs discrets.
Non, les rues ne grouillaient pas d'activité. Non, les maisons n'avaient pas été reconstruites en totalité, parfois même pas du tout, dressant leurs carcasses noircies autour d'une place centrale parfaitement silencieuse. Non, la Cité Morte ne clamait pas haut et fort son existence à la face du monde ; et pourtant, et pourtant, elle subsistait et s'accroissait.
Alasitra, réfugiée dans son Manoir perché et inaccessible, rêvait peut-être d'une ville bruyante et colorée, miroir de sa propre gloire. Semelys avait rêvé d'une cité fière et guerrière, brandissant haut ses couleurs et prête à faire face à toute opposition étrangère. Berce-Âmes, finalement, n'était ni l'un ni l'autre. Berce-Âmes n'était rien de tout cela.
La Cité Morte avait en réalité attiré une population inattendue. Celle des fantômes, des égarés, des esprits perdus ; tous ces non-morts oubliés qui hantent les décombres à défaut des souvenirs. Les victimes anonymes, ni héros ni martyrs, ni Réprouvés ni Flaellés, qu'aucun camp n'a jamais réclamé. Ceux-là étaient venus. S'étaient glissés comme des ombres dans les caves, les cryptes, les souterrains, les caveaux, en quête d'une paix qu'ils ne pouvaient trouver ailleurs.
Tels étaient les innombrables citoyens de Berce-Âmes, les invisibles, les perdus, réfugiés de toutes les guerres, sans s'être battus sous le moindre drapeau.
Leur existence misérable n'était ni faite d'échos d'aciers ni d'intrigues de cour. C'était celle de fermiers, de paysans, d'enfants et de femmes morts sans jamais avoir su pour quelle cause, et qui ne désiraient qu'une chose à présent : s'enfermer dans leur solitude, en compagnie de leurs semblables, loin à jamais de l'agitation des vivants. Ainsi, ils chuchotaient et veillaient dans les entrailles de la Cité Morte, et rares étaient ceux qui osaient sortir à l'air libre. La véritable existence de Berce-Âmes se poursuivait dans les souterrains, dans les profondeurs de la terre, ce que jamais le non-initié ne pourrait percevoir.
Et les autres, alors ? Ceux qui n'étaient pas des fantômes, et avaient tout de même décidé de s'installer au coeur des ruines ? Des ermites, parfois, ou des voyageurs de passage en quête de tranquillité, comme l'on quitte un moment la ville pour trouver le calme de la campagne. Mais plus nombreux que ceux-là, il y avait les guerriers. Ceux du Clan des Lames Brisées, installés depuis le premier jour, et qui n'auraient quitté leur territoire pour rien au monde. Semelys avait juré de protéger la Cité Morte, et Semelys n'avait qu'une parole, quand bien même Berce-Âmes n'était pas la ville qu'il aurait souhaité voir naître hors des ruines. Gardiens, protecteurs, veilleurs. Voilà ce qu'ils étaient devenus. "Bergers des morts", avait-il dit à Lyla en plaisantant à moitié - car ce n'était, finalement, pas vraiment éloigné de la réalité.
Le non-mort descendit finalement la colline, et se permit un sourire. Berger des Morts, pourquoi pas. Lui et les siens resteraient ici, à veiller et à combattre pour ceux qui n'ont plus ni foyer, ni famille, ni patrie. Ils défendraient le repos des fantômes, et élimineraient toute menace susceptible de troubler leur tranquillité.
Afin qu'ainsi, enfin, la Cité Morte devienne le Berceau de leurs Âmes.
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Non, les rues ne grouillaient pas d'activité. Non, les maisons n'avaient pas été reconstruites en totalité, parfois même pas du tout, dressant leurs carcasses noircies autour d'une place centrale parfaitement silencieuse. Non, la Cité Morte ne clamait pas haut et fort son existence à la face du monde ; et pourtant, et pourtant, elle subsistait et s'accroissait.
Alasitra, réfugiée dans son Manoir perché et inaccessible, rêvait peut-être d'une ville bruyante et colorée, miroir de sa propre gloire. Semelys avait rêvé d'une cité fière et guerrière, brandissant haut ses couleurs et prête à faire face à toute opposition étrangère. Berce-Âmes, finalement, n'était ni l'un ni l'autre. Berce-Âmes n'était rien de tout cela.
La Cité Morte avait en réalité attiré une population inattendue. Celle des fantômes, des égarés, des esprits perdus ; tous ces non-morts oubliés qui hantent les décombres à défaut des souvenirs. Les victimes anonymes, ni héros ni martyrs, ni Réprouvés ni Flaellés, qu'aucun camp n'a jamais réclamé. Ceux-là étaient venus. S'étaient glissés comme des ombres dans les caves, les cryptes, les souterrains, les caveaux, en quête d'une paix qu'ils ne pouvaient trouver ailleurs.
Tels étaient les innombrables citoyens de Berce-Âmes, les invisibles, les perdus, réfugiés de toutes les guerres, sans s'être battus sous le moindre drapeau.
Leur existence misérable n'était ni faite d'échos d'aciers ni d'intrigues de cour. C'était celle de fermiers, de paysans, d'enfants et de femmes morts sans jamais avoir su pour quelle cause, et qui ne désiraient qu'une chose à présent : s'enfermer dans leur solitude, en compagnie de leurs semblables, loin à jamais de l'agitation des vivants. Ainsi, ils chuchotaient et veillaient dans les entrailles de la Cité Morte, et rares étaient ceux qui osaient sortir à l'air libre. La véritable existence de Berce-Âmes se poursuivait dans les souterrains, dans les profondeurs de la terre, ce que jamais le non-initié ne pourrait percevoir.
Et les autres, alors ? Ceux qui n'étaient pas des fantômes, et avaient tout de même décidé de s'installer au coeur des ruines ? Des ermites, parfois, ou des voyageurs de passage en quête de tranquillité, comme l'on quitte un moment la ville pour trouver le calme de la campagne. Mais plus nombreux que ceux-là, il y avait les guerriers. Ceux du Clan des Lames Brisées, installés depuis le premier jour, et qui n'auraient quitté leur territoire pour rien au monde. Semelys avait juré de protéger la Cité Morte, et Semelys n'avait qu'une parole, quand bien même Berce-Âmes n'était pas la ville qu'il aurait souhaité voir naître hors des ruines. Gardiens, protecteurs, veilleurs. Voilà ce qu'ils étaient devenus. "Bergers des morts", avait-il dit à Lyla en plaisantant à moitié - car ce n'était, finalement, pas vraiment éloigné de la réalité.
Le non-mort descendit finalement la colline, et se permit un sourire. Berger des Morts, pourquoi pas. Lui et les siens resteraient ici, à veiller et à combattre pour ceux qui n'ont plus ni foyer, ni famille, ni patrie. Ils défendraient le repos des fantômes, et élimineraient toute menace susceptible de troubler leur tranquillité.
Afin qu'ainsi, enfin, la Cité Morte devienne le Berceau de leurs Âmes.
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Semelys- Personnages Joués : Mrrrrh...
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