[récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
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[récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Il se passait d'étranges événements au Berceau de l'hiver... Quand la nuit s'est vue s'illuminer d'un foudroyant éclair lumineux à la cîme d'un des grands arbres.
Tous au sol...qu'ils étaient. Mais quand sortiraient-ils de leur léthargie ?
(récit ouverts aux présents de l'event)
Tous au sol...qu'ils étaient. Mais quand sortiraient-ils de leur léthargie ?
(récit ouverts aux présents de l'event)
MauvaisPrésage
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
La neige tombait si fortement qu'on ne voyait pas grand chose dans le labyrinthe où était piégé Razus. Il rampait, étant toujours ligoté. Il aperçut vite Vaen Snowhisper, ainsi qu'Ermiel et Ylandre, ligotés eux aussi. Ils commencèrent à élaborer un plan pour sortir de cet affreux piège, mais c'est alors qu'une chose massive les survolait. Ils ne virent d'abord qu'une ombre, mais c'est ensuite que les trois elfes et l'humains surent distinguer que c'était l'Exodar. Les draeneis bombardèrent les pauvres piégés avec des gnomes.
Razus et les trois autres rampèrent le plus vite possible, afin de fuir. Vaen lança le dès, il obtient un 5 et avance donc de 5 cases. Razus et Ylandre obtiennent tous deux 4, ils avancent de 4 cases. Malheur à Ermiel qui n'avance que d'une case, se faisant submerger par les gnomes.
Les trois survivants tombent alors sur un vieux sage qui leur dit :
" Deux de vous passerez, un de vous devra mourir, choisissez lequel "
Razus et Vaen savaient qu'Ylandre ne servait à rien, ils décidèrent donc de la sacrifier. Cette dernière les remercia avant de se faire tuer par les pieds. Les murs du labyrinthe tombèrent, laissant place à une plaine de glace, où l'on pouvait voir au loin un arbre, l'arbre, le but. Le sage expliquait que seul le premier à atteindre l'arbre pourrait sortir. Razus acquiesça, mais Vaen était déjà parti durant ce temps. Razus se mit à courir derrière l'elfe, essayant en vain de le dépasser. C'est alors que les deux concurrents se firent arrêtés par Garrosh. Celui-ci détestait les humains, mais plus encore les elfes. Razus en profita pour lui vendre Vaen, et finit sa course en sifflotant, atteignant le fameux arbre, la sortie du labyrinthe.
Razus et les trois autres rampèrent le plus vite possible, afin de fuir. Vaen lança le dès, il obtient un 5 et avance donc de 5 cases. Razus et Ylandre obtiennent tous deux 4, ils avancent de 4 cases. Malheur à Ermiel qui n'avance que d'une case, se faisant submerger par les gnomes.
Les trois survivants tombent alors sur un vieux sage qui leur dit :
" Deux de vous passerez, un de vous devra mourir, choisissez lequel "
Razus et Vaen savaient qu'Ylandre ne servait à rien, ils décidèrent donc de la sacrifier. Cette dernière les remercia avant de se faire tuer par les pieds. Les murs du labyrinthe tombèrent, laissant place à une plaine de glace, où l'on pouvait voir au loin un arbre, l'arbre, le but. Le sage expliquait que seul le premier à atteindre l'arbre pourrait sortir. Razus acquiesça, mais Vaen était déjà parti durant ce temps. Razus se mit à courir derrière l'elfe, essayant en vain de le dépasser. C'est alors que les deux concurrents se firent arrêtés par Garrosh. Celui-ci détestait les humains, mais plus encore les elfes. Razus en profita pour lui vendre Vaen, et finit sa course en sifflotant, atteignant le fameux arbre, la sortie du labyrinthe.
Razgarath/Razus/Welton
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
L'Elfe s'était dressé de toute sa taille, frottant les mains une contre l'autre... Les liens qui le retenaient ne servaient plus à rien, tant les Humains ont été stupide à ne rien voir à ses gestes pendant qu'il simulait sa détresse et ses larmes. Roulant des épaules pour chasser l'air engourdi qu'il ressentait, il fit quelques pas longeant le mur... "Facile", se dit le Maître des poisons, regardant l'Arbre au loin. Lancé sur son chemin, tournant, retournant, revenant sur ses pas, Ermiel était tombé face à face avec lui, le Maître... Malkïer... Aussi tôt, sa sûreté en lui même le quitta, il s'affaissa devant son supérieur, rentrant la tête dans les épaules. Il entreprit à le supplier de l'excuser qu'il n'était pas fautif, que tout était la faute de cet incapable de Vaen qui ne saurait diriger un troupeau de chèvres le long d'une montagne... Non, aucune réaction, la capuche de l'Elfe en face cachait toute émotion, tout regard, toute expression tout court. Malkïer était déjà en train de porter la main à sa lame, quand l'Assassin se retourna et fuit, ne prenant pas garde à son avancée hasardeuse dans le labyrinthe. Les pas lourds de son Maître le suivaient... Partout... Il croyait que l'Elfe était en train d'arriver de tous les côtés... Comment... Pourquoi... Non... Il ne voulait pas... Courir, encore, toujours, encore, plus vite... Sa surprise fut totale quand il vit Merael Brisebosquet devant lui... Hoquetant, il partait pour lui expliquer que ce n'était pas ce qu'elle croyait, qu'il n'avait rien de mauvais... Mais elle semblait s'en ficher totalement, prenant le Voleur par le bras et commençant à le tirer à travers les couloirs... Lumière... Branche... Elle l'avait amené devant l'arbre libérateur.
Blé- Personnages Joués : Bêtes et méchants
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Le froid, la glace... Quelle sensation agréable.
Celle de rêver aussi, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas rêvé. Elle ne rêvait plus depuis l'incident. Elle ne voulait plus rêver. Mais la voilà coincée dans un rêve. Coincée... C'est un grand mot, devant elle, des murs de glace, nombreux... Cela ressemblait à un labyrinthe.
Elle fermait les yeux, essayait de se dire que tout allait bien se passer. Mais elle savait bien que non, tout n'allait pas bien se passer.
D'un pas décidé, elle s'engouffra dans le labyrinthe, sans chercher à suivre le chemin, ce n'était pas le rêve qui allait s'imposer à elle, mais elle qui allait s'imposer au rêve. Elle marcha droit devant elle, fonçant à travers le mur de glace, une seule pensée en tête "Tu n'existes pas". Cela semblait marcher à merveille, ressortant de l'autre coté avec un sourire triomphant.
"Si tu veux m'avoir, va falloir faire mieux qu'ça !"
Et, comme si le rêve lui même répondait, un grondement sourd fit trembler les murs... Et une lame qu'elle ne connaissait que trop bien fendit la glace droit vers elle. Ceralynde eut à peine le temps d'esquiver qu'une autre attaque survint, balayant le mur de glace avec une facilité déconcertante. Elle se baissa, jouant sur sa taille pour esquiver l'assaut et contre attaquer avec vivacité, sans même distinguer son adversaire, elle tire sa lame de son dos et l'abat sur son adversaire.
Un bruit metallique résonne, suivi d'un crissement désagréable et, en une fraction de seconde, Céralynde se retrouve saisie à la gorge par son opposant qui la brandit ensuite en l'air, tel un trophée. La poussière soulevée par la glace commençait à se dissiper...
"Tu as trahie pour la dernière fois, Céralyndé. La dernière fois."
Sur ces mots, la silhouette la lança au sol avec une violence inouïe, un choc qui aurait pu être fatal à n'importe qui, laissant une marque sur le sol gelé. Elle gisait au sol, inerte, un peu de sang coulait du coin de sa lèvre. La silhouette en armure s'avançait, relevant sa lame et la posant sur son épaule.
"Il n'y a de places pour les traitres ici. Accepte ton châtiment."
Elle ne répondit pas, le choc au sol l'avait peut être sonné ? Ou bien c'était de voir son père, ici pour lui faire payer ses fautes. Enfin, ce n'était pas le plus important. Semelys s'approcha rapidement, tentant de planter son épée en visant le cœur de la jeune fille. Une légère gerbe de sang vint souiller l'acier de Semelys, qui ouvra un peu plus les yeux avant de pousser un grognement qui fit trembler le labyrinthe entier.
Sous sa lame, ce n'était plus Céralynde, la traitresse, mais Lyla, son aimée, le regard éteint, une main sur la lame qui lui perçait le cœur et une larme naissante au coin de l'œil.
"On peut reprendre ?"
Céralynde se tenait derrière, dévisageant Semelys avec un léger sourire en coin, en position de garde calme et maitrisée. l'Elfe prit un moment pour fermer les yeux de son aimer et pour reprendre sa lame qui portait alors bien son nom... Fureur. C'était ce qui caractérisait le mieux le regard assassin qu'il lançait à sa fille, un regard empli de fureur. Il s'élança sans attendre, profiter de l'allonge de son arme pour donner un puissant coup d'estoc, coup qui se fit contrer avec une facilité déconcertante. Écartant la lame de sa main libre, Ceralynde s'élança à son tour en profitant de l'ouverture pour asséner un puissant coup au niveau de sa taille.
Une nouvelle giclée de sang vint noircir le sol... Le sang noir du Chevalier s'écoulant abondamment de sa plaie, manquant de poser un genou au sol, Semelys se retourna vivement en tentant une autre attaque circulaire. Le coup fendit l'air ainsi que ce qu'il semblait être une image rémanente de Céralynde, il s'en rendit compte en même temps qu'il sentit une lame s'enfoncer au travers de sa poitrine, de dos.
"Sans honneur... jusqu'au bout.. Céralynde".
"-Shhhh, tu as bien mérité ton repos..."
Elle ressorti sèchement la lame et enchaina un léger pas de danse afin d'attaquer au niveau du cou, dans le but de trancher net celui-ci et désolidariser la tête du reste du corps... Ce ne fut pas si difficile finalement. Trop facile même... Elle vérifia un moment son environnement, les murs de glace s'était tous changé en une espèce de vapeur blanchâtre, s'écartant lentement pour offrir un chemin dégagé à la jeune fille jusqu'à l'arbre.
Facile, si facile... Mais elle ne préférait pas se poser de questions, se dirigeant vers la sortie sous le regard satisfait des nuages, ceux-ci ayant une forme légèrement arrondie, une fente en son centre qui semble suivre l'avancée de la jeune fille vers l'arbre, ne laissant qu'un amas de glace fondue encore fumante derrière elle.
Celle de rêver aussi, cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas rêvé. Elle ne rêvait plus depuis l'incident. Elle ne voulait plus rêver. Mais la voilà coincée dans un rêve. Coincée... C'est un grand mot, devant elle, des murs de glace, nombreux... Cela ressemblait à un labyrinthe.
Elle fermait les yeux, essayait de se dire que tout allait bien se passer. Mais elle savait bien que non, tout n'allait pas bien se passer.
D'un pas décidé, elle s'engouffra dans le labyrinthe, sans chercher à suivre le chemin, ce n'était pas le rêve qui allait s'imposer à elle, mais elle qui allait s'imposer au rêve. Elle marcha droit devant elle, fonçant à travers le mur de glace, une seule pensée en tête "Tu n'existes pas". Cela semblait marcher à merveille, ressortant de l'autre coté avec un sourire triomphant.
"Si tu veux m'avoir, va falloir faire mieux qu'ça !"
Et, comme si le rêve lui même répondait, un grondement sourd fit trembler les murs... Et une lame qu'elle ne connaissait que trop bien fendit la glace droit vers elle. Ceralynde eut à peine le temps d'esquiver qu'une autre attaque survint, balayant le mur de glace avec une facilité déconcertante. Elle se baissa, jouant sur sa taille pour esquiver l'assaut et contre attaquer avec vivacité, sans même distinguer son adversaire, elle tire sa lame de son dos et l'abat sur son adversaire.
Un bruit metallique résonne, suivi d'un crissement désagréable et, en une fraction de seconde, Céralynde se retrouve saisie à la gorge par son opposant qui la brandit ensuite en l'air, tel un trophée. La poussière soulevée par la glace commençait à se dissiper...
"Tu as trahie pour la dernière fois, Céralyndé. La dernière fois."
Sur ces mots, la silhouette la lança au sol avec une violence inouïe, un choc qui aurait pu être fatal à n'importe qui, laissant une marque sur le sol gelé. Elle gisait au sol, inerte, un peu de sang coulait du coin de sa lèvre. La silhouette en armure s'avançait, relevant sa lame et la posant sur son épaule.
"Il n'y a de places pour les traitres ici. Accepte ton châtiment."
Elle ne répondit pas, le choc au sol l'avait peut être sonné ? Ou bien c'était de voir son père, ici pour lui faire payer ses fautes. Enfin, ce n'était pas le plus important. Semelys s'approcha rapidement, tentant de planter son épée en visant le cœur de la jeune fille. Une légère gerbe de sang vint souiller l'acier de Semelys, qui ouvra un peu plus les yeux avant de pousser un grognement qui fit trembler le labyrinthe entier.
Sous sa lame, ce n'était plus Céralynde, la traitresse, mais Lyla, son aimée, le regard éteint, une main sur la lame qui lui perçait le cœur et une larme naissante au coin de l'œil.
"On peut reprendre ?"
Céralynde se tenait derrière, dévisageant Semelys avec un léger sourire en coin, en position de garde calme et maitrisée. l'Elfe prit un moment pour fermer les yeux de son aimer et pour reprendre sa lame qui portait alors bien son nom... Fureur. C'était ce qui caractérisait le mieux le regard assassin qu'il lançait à sa fille, un regard empli de fureur. Il s'élança sans attendre, profiter de l'allonge de son arme pour donner un puissant coup d'estoc, coup qui se fit contrer avec une facilité déconcertante. Écartant la lame de sa main libre, Ceralynde s'élança à son tour en profitant de l'ouverture pour asséner un puissant coup au niveau de sa taille.
Une nouvelle giclée de sang vint noircir le sol... Le sang noir du Chevalier s'écoulant abondamment de sa plaie, manquant de poser un genou au sol, Semelys se retourna vivement en tentant une autre attaque circulaire. Le coup fendit l'air ainsi que ce qu'il semblait être une image rémanente de Céralynde, il s'en rendit compte en même temps qu'il sentit une lame s'enfoncer au travers de sa poitrine, de dos.
"Sans honneur... jusqu'au bout.. Céralynde".
"-Shhhh, tu as bien mérité ton repos..."
Elle ressorti sèchement la lame et enchaina un léger pas de danse afin d'attaquer au niveau du cou, dans le but de trancher net celui-ci et désolidariser la tête du reste du corps... Ce ne fut pas si difficile finalement. Trop facile même... Elle vérifia un moment son environnement, les murs de glace s'était tous changé en une espèce de vapeur blanchâtre, s'écartant lentement pour offrir un chemin dégagé à la jeune fille jusqu'à l'arbre.
Facile, si facile... Mais elle ne préférait pas se poser de questions, se dirigeant vers la sortie sous le regard satisfait des nuages, ceux-ci ayant une forme légèrement arrondie, une fente en son centre qui semble suivre l'avancée de la jeune fille vers l'arbre, ne laissant qu'un amas de glace fondue encore fumante derrière elle.
Erwarth
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
elle posa sa main sur le mur froid et lisse , pensive
devant elle s'étalait les couloirs sans fins , comme autant de choix possible des choix de vie ...des décisions , elle en avait pris beaucoup
Elle ne voyait pas l'arbre , car elle ne voyait pas le bout de sa vie , mais ne voyait pas non plus le but de celle ci ...elle dépassa un homme , assez carrés , moustachu et blond , qui lui dit quelque chose qu'elle ne comprit pas comme si une frontiere existait entre eux ...
la mort etait cette frontiere ? du moins elle l'esperait ...elle baissa les yeux sur le sol blanchatre et gelé quand elle releva les yeux une silhouette etait la , attachée
ses bras etaient enchainé au mur comme dans une geole , c'etait une femme , ses cheveux etaient noirs elle la regarda avec dans le regard cette fureur qu'elle connaissait bien , un regard lourd de reproches
elle secoua ses chaines , dont les tintements lui virllèrent l'ame et piqua une de ses crises ponctués d'injures et se calma la regardant avec douceur
"Hed ...ne me laisse pas ici ...ne me...."
elle tendit la main vers son amie mais celle ci semblait comme se fondre dans le mur comme dans des sables mouvants , l'oubli peut etre ...non non elle ne le désirait pas , pas l'oubli
les chaines pendaient a présent vides , bercées par le vent .... elle les connaissaient bien ces chaines
elle les prit délicatement dans sa main
a l'interieur y etaient gravé une petite rune , elle releva sa manche , la meme s'y trouvait , une rune naine , la sienne , gravée au fer...
plus jamais elle ne serait esclave
*mais tu l'es pourtant "
la silhouette la dévisageait appuyée sur le coin du mur
"l'esclave de ton travail , de ces humains ingrats ...regarde toi , qu'avait tu a faire de la famille de cette elfe , que fais tu la ...qui es tu ?
la silhouette de Ghinoth le fixait ....
Elle ferma les yeux un long moment sachant qu'elle n'avait aucune réponse et avanca , avancer ...
avancer ..chaque pas lui coutait comme un coup de fouet , elle sentait l'odeur infecte de la fosse aux scories emplir ses poumons .. , les coups , les cafards craquer sous sa dent dans sa maigre gamelle , comme la neige craquait sous ses pas dans les labyrinthe
.. elle allait mourrir ici , au point de départ , elle avait fait tout cela pour rien ....elle se laissa glisser contre le mur et sentit une petit main dans la sienne et comme des moustaches lui chatouiller le visage
Elle sourit sans avoir besoin de regarder
"tu me manque tu sais "...
la gnome reprit le rat sur son épaule , elle portait toujours sur le torse la plaie beante , elle savait que ses yeux etaient vides et ternes mais elle ne la voyait pas ainsi , pour elle elle elle voyait toujours ses yeux petillants
elle prit sa main froide , elle la guidait elle se laissa faire , elle etait loin de la fosse
elle avait froid ....elle mourrait..Nayie l'entrainait avec elle vers la mort
elle s'en rendait compte mais ne paniqua pas , et se pencha calmement , la gnome lui tendit ce qui sembla etre des bouts de bois brisés
son instrument ...sa contrebasse...son coeur se serra
avancer.....
elle lacha la petite main de son amie , qui la regardait , sans rien dire , le rat sur son épaule
elle etait dos nus , ses tatouages tribaux et les anciennes marques de fouet lui faisaient mal ...Nayie disparait doucement dans la brume , une partie de son instint lui criait de la retenir , son amie ne POUVAIT PAS disparaitre , elle senti monter cette rage de ne pas oublier et se teint la tete
elle s'accrochait luttait pour garder ce souvenir , et il disparu , doucement
"Nayie ! Leiz ! ou etes vous ! "
vous vous vous .... l"echo ...l'oubli ..la mort
elle sentit une vague de sombre desespoir s'abbattre sur elle et sentit son pieds rencontrer quelque ...comme une racine...
sa mère etait posée sur celle ci , sa mère la maitresse du vent du Clan chamane respectée , ses avants bras tatoués
"ma fille pense tu que je puisse t'apporter la clé ? pense tu avoir appris de moi ?"
elle hocha la tete
"prouve le moi"
Elle la regarda et la dépassa , ne lui posant aucune question, puisant la force et la volonté en elle plutot qu'en quelqu'un d'autre , meme elle
le sang de sa mère goutta le long de la racine comme conséquence de sa décision , elle déglutit puis poussa un long cri
quand elle rouvrit les yeux , une ombre massive s'imposa a elle ....
l'arbre....
devant elle s'étalait les couloirs sans fins , comme autant de choix possible des choix de vie ...des décisions , elle en avait pris beaucoup
Elle ne voyait pas l'arbre , car elle ne voyait pas le bout de sa vie , mais ne voyait pas non plus le but de celle ci ...elle dépassa un homme , assez carrés , moustachu et blond , qui lui dit quelque chose qu'elle ne comprit pas comme si une frontiere existait entre eux ...
la mort etait cette frontiere ? du moins elle l'esperait ...elle baissa les yeux sur le sol blanchatre et gelé quand elle releva les yeux une silhouette etait la , attachée
ses bras etaient enchainé au mur comme dans une geole , c'etait une femme , ses cheveux etaient noirs elle la regarda avec dans le regard cette fureur qu'elle connaissait bien , un regard lourd de reproches
elle secoua ses chaines , dont les tintements lui virllèrent l'ame et piqua une de ses crises ponctués d'injures et se calma la regardant avec douceur
"Hed ...ne me laisse pas ici ...ne me...."
elle tendit la main vers son amie mais celle ci semblait comme se fondre dans le mur comme dans des sables mouvants , l'oubli peut etre ...non non elle ne le désirait pas , pas l'oubli
les chaines pendaient a présent vides , bercées par le vent .... elle les connaissaient bien ces chaines
elle les prit délicatement dans sa main
a l'interieur y etaient gravé une petite rune , elle releva sa manche , la meme s'y trouvait , une rune naine , la sienne , gravée au fer...
plus jamais elle ne serait esclave
*mais tu l'es pourtant "
la silhouette la dévisageait appuyée sur le coin du mur
"l'esclave de ton travail , de ces humains ingrats ...regarde toi , qu'avait tu a faire de la famille de cette elfe , que fais tu la ...qui es tu ?
la silhouette de Ghinoth le fixait ....
Elle ferma les yeux un long moment sachant qu'elle n'avait aucune réponse et avanca , avancer ...
avancer ..chaque pas lui coutait comme un coup de fouet , elle sentait l'odeur infecte de la fosse aux scories emplir ses poumons .. , les coups , les cafards craquer sous sa dent dans sa maigre gamelle , comme la neige craquait sous ses pas dans les labyrinthe
.. elle allait mourrir ici , au point de départ , elle avait fait tout cela pour rien ....elle se laissa glisser contre le mur et sentit une petit main dans la sienne et comme des moustaches lui chatouiller le visage
Elle sourit sans avoir besoin de regarder
"tu me manque tu sais "...
la gnome reprit le rat sur son épaule , elle portait toujours sur le torse la plaie beante , elle savait que ses yeux etaient vides et ternes mais elle ne la voyait pas ainsi , pour elle elle elle voyait toujours ses yeux petillants
elle prit sa main froide , elle la guidait elle se laissa faire , elle etait loin de la fosse
elle avait froid ....elle mourrait..Nayie l'entrainait avec elle vers la mort
elle s'en rendait compte mais ne paniqua pas , et se pencha calmement , la gnome lui tendit ce qui sembla etre des bouts de bois brisés
son instrument ...sa contrebasse...son coeur se serra
avancer.....
elle lacha la petite main de son amie , qui la regardait , sans rien dire , le rat sur son épaule
elle etait dos nus , ses tatouages tribaux et les anciennes marques de fouet lui faisaient mal ...Nayie disparait doucement dans la brume , une partie de son instint lui criait de la retenir , son amie ne POUVAIT PAS disparaitre , elle senti monter cette rage de ne pas oublier et se teint la tete
elle s'accrochait luttait pour garder ce souvenir , et il disparu , doucement
"Nayie ! Leiz ! ou etes vous ! "
vous vous vous .... l"echo ...l'oubli ..la mort
elle sentit une vague de sombre desespoir s'abbattre sur elle et sentit son pieds rencontrer quelque ...comme une racine...
sa mère etait posée sur celle ci , sa mère la maitresse du vent du Clan chamane respectée , ses avants bras tatoués
"ma fille pense tu que je puisse t'apporter la clé ? pense tu avoir appris de moi ?"
elle hocha la tete
"prouve le moi"
Elle la regarda et la dépassa , ne lui posant aucune question, puisant la force et la volonté en elle plutot qu'en quelqu'un d'autre , meme elle
le sang de sa mère goutta le long de la racine comme conséquence de sa décision , elle déglutit puis poussa un long cri
quand elle rouvrit les yeux , une ombre massive s'imposa a elle ....
l'arbre....
Laurelinn Hellenlicht
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Une douleur lancinante tiraillait le dos du guerrier qui reprenait enfin conscience.
Il ne manquait plus que ça. Après avoir passé des heures et des heures sur un pauvre canasson, tout juste capable de marcher, à peine avait-il mit pied à terre devant le grand Arbre aux feux follets qu'une décharge de lumière l'avait une nouvelle fois cloué au sol. A cet instant précis, tout avait basculé, cette lumière l'entourant complètement pour finalement le quitter, et le laisser seul, affreusement seul, au milieu de.. Tiens, au milieu de quoi, d'ailleurs ? Ouvrir les yeux était déjà un défi pour Malerann, mais une fois cela fait, il pu prendre pleinement conscience de ce qu'il se passait autour de lui. Pas grand chose, à vrai dire. Le froid du labyrinthe de glace dans lequel il se trouvait le rongeait jusqu'à l'os, pénétrant depuis les plaies dans son dos pour venir geler son esprit, ralentissant le moindre de ses mouvements, et le plonger dans une sorte de douce léthargie.
Mais il ne fallait pas rester ici. Il en était convaincu, ne sachant trop pourquoi; c'est vrai, après tout, c'était tellement plus facile de se replonger dans son sommeil, rester ici, s'éteindre doucement...
Malerann balaya cette idée de son esprit, tâchant de se relever rapidement. La douleur de son épaule n'aidait pas, aussi, c'est après quelques interminables minutes qu'il parvint enfin à se hisser debout, et pu ainsi constater qu'il ne lui restait plus rien; ni épée, ni fusil, à peine son épaisse cape, ce qui lui semblait bien peu pour affronter les dangers des plaines glacées du Berceau de l'Hiver. Enfin pour le moment, les dangers de ce labyrinthe au milieu de nul part.. Le guerrier risqua un pas en avant, puis deux, puis se convainquit finalement qu'il était largement capable de faire tout le chemin qu'il faudrait pour sortir de là.
Perçant au delà des hauts murs du Labyrinthe gelé, s'élevait un arbre immense, point de repère du chevalier au milieu de ce dédale de couloirs de glaces. L'Arbre aux feux follets peut-être ? Bah, quelle importance, il était sûr qu'une fois là-bas, un je-ne-sais-quoi le guiderait, un signe.. Quelque chose l'attirait, en fait, et il suivait le chemin vers l'arbre comme si il était tout tracé. Choisissant un côté plutôt qu'un autre à un embranchement, se risquant même à presser l'allure parfois, il suivait effectivement quelque chose. Quelque chose de familier. Une odeur. Chose plutôt déconcertante, de retrouver cette odeur si familière au milieu de la prison de glace de laquelle il était prisonnier. Les années ayant passé, il avait perdu quelques trucs de sa vie de chasseur, d'ermite -de vagabond diront certains-, mais pas son odorat, et il commençait à l'identifier au fur et à mesure qu'il se rapprochait de la source de cette odeur.
Il était tellement concentré que le grondement de l'ours au dessus de lui le prit au dépourvu. Ayant à peine le temps de lever les yeux, l'imposante créature sautait déjà du haut du rempart de glace et fondit sur lui en un éclair; pourtant, l'ours se contenta de renverser Malerann et de reprendre son chemin à vive allure.
Mais le guerrier avait eu le temps de reconnaitre la créature. La robe immaculée quelque peu ternie par l'âge avancé de l'ours blanc de son vieil ami, il avait reconnu Bärkzul. Faisant fi de la douleur naissante au niveau de son épaule que lui avait causé ce contact plutôt rude avec l'ours, Malerann se releva rapidement, fonçant à la suite de la créature qui avait maintenant une certaine avance sur lui. Il ne devait pas le perdre, c'était lui, son guide pour sortir du labyrinthe. Peut-être même que le vieux nain était là, lui aussi..
L'ours ne l'attendait pas, aussi, la course se révéla rapidement comme être un véritable défi pour le chevalier blessé. A chaque virage il n'apercevait à peine qu'une boule de poil gigantesque déraper sur la glace au sol pour se perdre derrière le mur, encore et encore, et il n'arrivait toujours pas à la rattraper, l'écart ne semblant même pas diminuer entre Malerann et Bärkzul.
Une odeur de putréfaction commençait à s'incruster à travers les parois pour venir tourmenter l'odorat du guerrier en pleine course, il ne lui prêtait guère d'attention, mais le rugissement qui naquit du plus profond des ténèbres des glaces le rappela à la réalité, et il se stoppa quelques instants afin de regarder en arrière le spectacle terrifiant qui s'offrait à lui : à quelques centaines de mètres du guerrier, des entrailles du labyrinthe s'était extirpé dans un vacarme effroyable ce qui ressemblait à un grand dragon. Dégageant d'imposants blocs de glace pour se sortir de son cercueil de glace, il déploya ses ailes déchirées afin de prendre son envol; à ce moment là, il ne faisait plus aucun doute que la créature qui se trouvait devant Malerann était une wyrm de givre mort-vivante. Les côtes saillantes du monstre laissaient filtrer une lumière bleue irradiante, le cœur de glace de la wyrm, tandis que des lambeaux de chairs pendaient de ses puissant membres et que de sa gueule entrouverte émanaient les effluves d'un entêtant parfum de putréfaction et de mort.
Sous les pattes du monstre ailé, les murs de glace cédaient uns à uns, et elle se rendit bien vite compte qu'une cible de premier choix l'attendant au sol, non loin d'elle. C'est le moment que choisit Malerann pour se remettre en route. La créature peinait à se mouvoir correctement au sol, sortant visiblement d'un long sommeil, aussi, les tours et détours que du faire le guerrier afin de rattraper l'ours ne lui firent pas perdre trop d'avance; néanmoins, la wyrm se décrocha la mâchoire et prit une grande inspiration, sûrement pour rappeler au chevalier qu'il devait se hâter. Le souffle mêlé de givre et de peste qu'elle laissa échapper passa largement à côté du guerrier, mais laissa un énorme sillon sur plusieurs centaines de mètres, la putréfaction ayant littéralement fait fondre les murs sur son passage, pour offrir le spectacle d'une longue tranchée noircie par la mort, les effluves de peste inondant cette partie du labyrinthe.
Malerann redoubla d'efforts pour rattraper l'ours. L'arbre se rapprochait à présent, et il lui semblait que cela faisait des heures qu'il était prisonnier de ce dédale. Il mettait la douleur de côté pour fuir ce démon ailé, et, assuré que la Lumière guidait ses pas et qu'il échapperait à la Wyrm, il ne fût presque pas étonné de voir au loin la forme de l'ours se dissiper pour laisser place, au prochain virage à la sortie du labyrinthe. Le grondement de l'imposant dragon derrière lui pressait ses pas, mais il savait qu'il ne craignait plus rien, maintenant. Il avait retrouvé l'arbre, retrouvé cette Lumière qui l'inondait à présent, et le replongeait dans son sommeil.
Et bien, peut-être n'était-ce qu'un rêve tout compte fait ?
Il ne manquait plus que ça. Après avoir passé des heures et des heures sur un pauvre canasson, tout juste capable de marcher, à peine avait-il mit pied à terre devant le grand Arbre aux feux follets qu'une décharge de lumière l'avait une nouvelle fois cloué au sol. A cet instant précis, tout avait basculé, cette lumière l'entourant complètement pour finalement le quitter, et le laisser seul, affreusement seul, au milieu de.. Tiens, au milieu de quoi, d'ailleurs ? Ouvrir les yeux était déjà un défi pour Malerann, mais une fois cela fait, il pu prendre pleinement conscience de ce qu'il se passait autour de lui. Pas grand chose, à vrai dire. Le froid du labyrinthe de glace dans lequel il se trouvait le rongeait jusqu'à l'os, pénétrant depuis les plaies dans son dos pour venir geler son esprit, ralentissant le moindre de ses mouvements, et le plonger dans une sorte de douce léthargie.
Mais il ne fallait pas rester ici. Il en était convaincu, ne sachant trop pourquoi; c'est vrai, après tout, c'était tellement plus facile de se replonger dans son sommeil, rester ici, s'éteindre doucement...
Malerann balaya cette idée de son esprit, tâchant de se relever rapidement. La douleur de son épaule n'aidait pas, aussi, c'est après quelques interminables minutes qu'il parvint enfin à se hisser debout, et pu ainsi constater qu'il ne lui restait plus rien; ni épée, ni fusil, à peine son épaisse cape, ce qui lui semblait bien peu pour affronter les dangers des plaines glacées du Berceau de l'Hiver. Enfin pour le moment, les dangers de ce labyrinthe au milieu de nul part.. Le guerrier risqua un pas en avant, puis deux, puis se convainquit finalement qu'il était largement capable de faire tout le chemin qu'il faudrait pour sortir de là.
Perçant au delà des hauts murs du Labyrinthe gelé, s'élevait un arbre immense, point de repère du chevalier au milieu de ce dédale de couloirs de glaces. L'Arbre aux feux follets peut-être ? Bah, quelle importance, il était sûr qu'une fois là-bas, un je-ne-sais-quoi le guiderait, un signe.. Quelque chose l'attirait, en fait, et il suivait le chemin vers l'arbre comme si il était tout tracé. Choisissant un côté plutôt qu'un autre à un embranchement, se risquant même à presser l'allure parfois, il suivait effectivement quelque chose. Quelque chose de familier. Une odeur. Chose plutôt déconcertante, de retrouver cette odeur si familière au milieu de la prison de glace de laquelle il était prisonnier. Les années ayant passé, il avait perdu quelques trucs de sa vie de chasseur, d'ermite -de vagabond diront certains-, mais pas son odorat, et il commençait à l'identifier au fur et à mesure qu'il se rapprochait de la source de cette odeur.
Il était tellement concentré que le grondement de l'ours au dessus de lui le prit au dépourvu. Ayant à peine le temps de lever les yeux, l'imposante créature sautait déjà du haut du rempart de glace et fondit sur lui en un éclair; pourtant, l'ours se contenta de renverser Malerann et de reprendre son chemin à vive allure.
Mais le guerrier avait eu le temps de reconnaitre la créature. La robe immaculée quelque peu ternie par l'âge avancé de l'ours blanc de son vieil ami, il avait reconnu Bärkzul. Faisant fi de la douleur naissante au niveau de son épaule que lui avait causé ce contact plutôt rude avec l'ours, Malerann se releva rapidement, fonçant à la suite de la créature qui avait maintenant une certaine avance sur lui. Il ne devait pas le perdre, c'était lui, son guide pour sortir du labyrinthe. Peut-être même que le vieux nain était là, lui aussi..
L'ours ne l'attendait pas, aussi, la course se révéla rapidement comme être un véritable défi pour le chevalier blessé. A chaque virage il n'apercevait à peine qu'une boule de poil gigantesque déraper sur la glace au sol pour se perdre derrière le mur, encore et encore, et il n'arrivait toujours pas à la rattraper, l'écart ne semblant même pas diminuer entre Malerann et Bärkzul.
Une odeur de putréfaction commençait à s'incruster à travers les parois pour venir tourmenter l'odorat du guerrier en pleine course, il ne lui prêtait guère d'attention, mais le rugissement qui naquit du plus profond des ténèbres des glaces le rappela à la réalité, et il se stoppa quelques instants afin de regarder en arrière le spectacle terrifiant qui s'offrait à lui : à quelques centaines de mètres du guerrier, des entrailles du labyrinthe s'était extirpé dans un vacarme effroyable ce qui ressemblait à un grand dragon. Dégageant d'imposants blocs de glace pour se sortir de son cercueil de glace, il déploya ses ailes déchirées afin de prendre son envol; à ce moment là, il ne faisait plus aucun doute que la créature qui se trouvait devant Malerann était une wyrm de givre mort-vivante. Les côtes saillantes du monstre laissaient filtrer une lumière bleue irradiante, le cœur de glace de la wyrm, tandis que des lambeaux de chairs pendaient de ses puissant membres et que de sa gueule entrouverte émanaient les effluves d'un entêtant parfum de putréfaction et de mort.
Sous les pattes du monstre ailé, les murs de glace cédaient uns à uns, et elle se rendit bien vite compte qu'une cible de premier choix l'attendant au sol, non loin d'elle. C'est le moment que choisit Malerann pour se remettre en route. La créature peinait à se mouvoir correctement au sol, sortant visiblement d'un long sommeil, aussi, les tours et détours que du faire le guerrier afin de rattraper l'ours ne lui firent pas perdre trop d'avance; néanmoins, la wyrm se décrocha la mâchoire et prit une grande inspiration, sûrement pour rappeler au chevalier qu'il devait se hâter. Le souffle mêlé de givre et de peste qu'elle laissa échapper passa largement à côté du guerrier, mais laissa un énorme sillon sur plusieurs centaines de mètres, la putréfaction ayant littéralement fait fondre les murs sur son passage, pour offrir le spectacle d'une longue tranchée noircie par la mort, les effluves de peste inondant cette partie du labyrinthe.
Malerann redoubla d'efforts pour rattraper l'ours. L'arbre se rapprochait à présent, et il lui semblait que cela faisait des heures qu'il était prisonnier de ce dédale. Il mettait la douleur de côté pour fuir ce démon ailé, et, assuré que la Lumière guidait ses pas et qu'il échapperait à la Wyrm, il ne fût presque pas étonné de voir au loin la forme de l'ours se dissiper pour laisser place, au prochain virage à la sortie du labyrinthe. Le grondement de l'imposant dragon derrière lui pressait ses pas, mais il savait qu'il ne craignait plus rien, maintenant. Il avait retrouvé l'arbre, retrouvé cette Lumière qui l'inondait à présent, et le replongeait dans son sommeil.
Et bien, peut-être n'était-ce qu'un rêve tout compte fait ?
Malerann
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Nean... Néant ?
Sauver Terale...
L'empêcher de lui faire du mal...
Prendre pour elle...
Telles, étaient les pensées de Cheena lorsqu'elle s'était jetée sur son amie, stoppée en plein élan par la foudre. Elle chuta... chuta... et atterrit lourdement sur le sol gelé du Labyrinthe.
Le visage encore gelé de ses propres larmes, Pleureuse se redressa péniblement, l'esprit perdu dans les méandres de ses echecs consécutifs. Elle n'était jamais parvenue à rien. A rien... Tous ses efforts pour aider, à son propre détriment, s'étaient toujours soldés par un grand Rien. Elle ne sursauta même pas lorsqu'un rire moqueur se fit entendre.
" Encore en train de pleurnicher ?
Céra.
- Je te l'avais dit, elle aurait du rester chez les Hospitaliers. Sortons d'ici, Céra.
Hed'...
- Merde, on l'emmènera pas la prochaine fois, elle fait fuir les autres.
Lann' ..!
- Hmm. Et elle se mêle de ce qui ne la regarde pas.
Saig... Ils ne m'ont même pas vue... Ne partez pas sans moi...
- Qu'est-ce que tu fais là ? Tu ne sers à rien, ici. Retourne parmi les tiens.
- Elle n'a même pas été ffffffissssschue de nettoyer comme sssssshe lui avait dit !
- Tu ferais mieux de démissionner. On ne veut pas de toi à la Garde.
- Arrête de tourner autour de nos hommes.
- Dragueuse, fouineuse... Catin, vendue, c'est le Port pour les femmes comme toi !
Je ne suis pas comme ça... Arrêtez...
- On m'a dit qu'elle avait essayé de t'avoir aussi, Idrid... est-ce vrai..?
- Oui.
Non ! Fanélia, jamais...! Jamais je n'aurais...!
- Tu tiens Tsadkiel. Tu me le voles... après m'avoir laissée tomber... quel genre d'amie est-tu !?
Nean... Neaniel, ma belle Neaniel... je ne t'ai pas... je n'ai pas voulu... j'ai essayé...
- Elle n'est l'amie de personne. Elle n'est qu'une abomination.
- Wa !! "
Mon bébé... mon coeur... mon petit ange, Gwaen... non... Arrêtez vous... emmenez moi... je vous aime... je vous le jure... Revenez...
Seule... ils m'ont laissée toute seule...
"Comme toujours, petite Cheena.
Elle leva son regard plus humide que jamais sur le Labyrinthe. Elle connaissait cette voix, mieux que celle de quiconque. Où était-elle ?
- Seche tes larmes... ou elles gèleront tes yeux, tu sais...
- Ne... Neph'o...?
- Tout ira bien petite soeur... tu connais ce rêve... tu l'as déjà vécu. Et moi aussi.
- Mais je sais qu'ils sont là... je sais qu'ils sont ensembles... je sais que je dois aller les chercher... Neph'o, où sont-ils...?
- Pas cette fois ci... ils n'ont pas besoin de toi, Cheena.
- Toi aussi...
- Ne pense pas. N'imagine pas. Tu n'es pas seule...
- Si, Neph... Si... Tu les as vus...
- Ils ne sont que le reflet de ce que tu crois. Ce n'est pas ainsi qu'ils le pensent. Sors d'ici, maintenant.
- A quoi bon...? Pourquoi sortir, quand je pourrai simplement mourir de froid, ici, et mettre un terme à tout ça...
- Tu veux qu'Azeroth s'ecroule...?
- Je ne serai pas là pour le voir.
- Alors meurs, meurs maintenant. Seule, puisque tu le souhaites. Je récupèrerai ton corps à la sortie."
Recroquevillée sur le sol, Cheena pleurait. Encore, toujours. Elle n'avait cessé de pleurer que de cours instants, dans sa vie. Dans sa tête résonnaient les échos des voix qu'elle aimait tant, et qui pourtant la cinglaient comme autant de fouets, punition.
" Les déprimées, ça n'attire pas les hommes, tu sais."
A quoi bon, de toutes façons. Le seul qu'elle aimait, qu'elle aimerait jusqu'à la fin de sa vie, elle ne l'aurait jamais. Jamais.
"On ne l'emmènera plus."
Déplacée... partout, nulle part, elle n'avait de place reservée. Seule Neph'o avait réussi. Pourquoi ne pas la laisser faire ?
"Je suis déçu, de Grimwald."
Non, décidément, rester là lui paraissait le meilleur choix.
"Mais bats-toi, espèce d'abrutie ! Bats-toi ! Contre ton propre coeur, c'est lui qui a toujours été ton pire ennemi, et tu le sais ! Vas-tu faire comme la dernière fois ? Laisser tes amis mourir et partir en courant ?
- JE NE PEUX PLUS ! LAISSE MOI !"
Elle me prend dans ses bras... Elle est chaude... Mais elle n'existe pas, comment... Qu'est-ce qu'elle fait ? Elle prend le contrôle...? Elle me sort de là contre mon propre gré !? Non mais je rêve... Bien sur que je rêve. Agham... salope.
Hauts et froids, les murs du Labyrinthe. Suintant sans cesse leur propre eau, se reformant sans cesse, s'épaississant sans cesse, l'écrasant plus à chaque seconde, sans cesse. Elles s'élevèrent, s'envolèrent, fuyant l'horreur, la mort qui ne pouvait être... une et deux à la fois, Tristesse, le corps sans vie, et Combat les yeux fermés sur ce qu'était son autre moitié... ou ce qu'elle n'était pas. Les barrières d'arcane sautèrent une à une, laissant place à l'humaine qu'elle fut, défigurée, violée, blessée, sanguinolente... à l'humaine qu'elle sera, la peau écailleuse, le regard bleu et vide, couverte d'ombres... puis au mince dragon qu'elle est, glace et sable, froid et chaud, bleue-orange, Arcane et Temps.
Neph'o fonça droit sur l'arbre-sanctuaire... cela ne faisait déjà que trop longtemps qu'elle aurait du se réveiller. Elle aurait du être la première.
Cheena/Neph'o
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Vaen grondait sourdement, encore tout étourdi par ce puissant choc. Parvenant enfin à ouvrir les yeux, il eut la vision de ce gigantesque dédale de couloirs glacés.
Se redressant, grognant, il prit le temps d'analyser la situation. A peine eut-il le temps de faire quelques pas sur ce sol gelé, qu'il aperçut au fond d'un des multiples chemins une petite cabane.
Que faisait ce petit batiment pitoresque et apparemment couvert de lianes et de mousses au milieu de ce labyrinthe glacé ?
L'elfe-mort s'approcha à pas de loups, les mains posées sur ses "coupe-coupe" comme il les appelait. La porte de la maisonnette s'ouvit d'elle même, et il comprit que c'était là la cabane de son enfance. Il donna un grand coup de pied dans la porte. Non, il ne souhaitait pas revoir ce qui vivait fut un temps dans ce petit batiment rustique.
A peine avait-il eu le temps de se retourner qu'une grand main brune et poilue vint s'abattre à l'endroit même où il se retrouvait une seconde avant. BAM !
L'énorme bête tenta immédiatement de frapper de nouveau, Vaen eut juste le temps de voir une gerbe de sang lui gicler au visage et lourd bras tranché tomber au sol.
Il se souvenait de ce montre. Une bête féroce qui vivait en Féralas, une bête qui dévorait tout sur son passage, aussi fort qu'un ogre et aussi rusé qu'un tigre. Vaen l'avait combattu à plusieurs reprises, au temps de sa lointaine jeunesse d'elfe. Et il l'avait vaincu. La seule chose qui avait jamais fait peur au jeune Vaen, hormis son nouveau maitre.
Le monstre poussa un hurlement de terreur et de douleur, le tout ne renforçant que davantage sa rage. Vaen fit un agile saut en arrière, venant se coucher presque sur le sol, pieds et mains au contact de la glace. Ses appuis étaient difficile à trouver, tout ceci glissait trop. Il grogna et eut l'idée de se servir de ce sol peu propice aux déplacement rapides et fluides.
Reculant jusqu'au bord de la maison, il posa ses pieds tout contre le mur, toujours à quatre pattes au sol, donnat une grande impulsion sur ses jambes, il se vit projeter sur la glace, glissant allégrement pour fondre droit sur la bête. Sa course l'emmena entre les jambes du monstre, sous lesquelles il passa sans gêne, le monstre trop lent.
Se retrouvant dans le dos de son ennemi, il rabattit ses lames dans le dos de ce dernier, sentant la chair mordue à vif, le tout symbolisé par les hurlements de douleur du monstre, qui finit par pousser de simples et léger gargouillis sur le sol gelé, agonisant avant de trépasser.
"Voila... Qui est f-f-fait..."
Vaen reprit sa course dans ce dédale de murs glacés. Combien d'heures il y a passé ? Aucune idée.
Il s'efforca d'avancer méthodiquement, les yeux rivés sur la cime de l'arbre qu'il apercevait au loin. C'était le bout du tunnel, son objectif. Il se revit dans les forêts de Feralas, en chasse après un félin bien plus agile que lui, ayant bien plus de flair que lui, mais comme à l'époque, il irait jusqu'au bout.
Il entendit soudain une voix familière, une voix qui le terrifiait autant qu'elle le captivait. Malkier avançait.
"Je suis très déçu de toi, Vaen."
Ne souhaitant pas affronter la colère de son maitre, il prit ses jambes à son cou, s'efforcant de ne pas chuter, de ne pas tomber en glissant sur ce fichu sol quasiment impraticable.
Son maitre allait plus vite que lui ! Comment était-ce possible, il était en armure lourde, et il parvenait à courir plus vite que le jeune elfe-mort, lui en tenue de cuir et léger comme un oisillon.
Une main puissante et ferme vint s'abattre sur l'épaule de Vaen, le choc l'entrainant au sol, le derrière sur la surface gelée.
"Je suis très déçu de toi, Vaen".
Cette fois-ci, pas de place à la fuite, il le serrait, il le tenait à sa merci. Vaen vit la grande épée runique de son maitre tinter contre le sol gelé. "Tic, tic, tic, tic".
Ce son était insupportable, tout autant que terrorisant. Vaen se prosterna aux pieds du vieux Kaldorei.
"Maitre... Pardonnez moi... Je dois s-s-s-sortir d'ici, je ménerai à bien la mis-s-s-sion que vous m'avez conf-f-f-fié..."
- Je suis très déçu de toi, Vaen".
Soudain, Vaen la vit. Il vit que la sortie de ce dédale était à deux pas. Sa fuite désespérée loin de son maitre l'avait poussé tout droit au pied du grand et majestueux arbre.
"Maitre... Lais-s-s-sez moi partiiiiir ! Je vous en s-s-supplie !
- Tu n'es plus digne de ma confiance, jeune Vaen, et je n'aime pas m'encombrer de ceux qui me sont inutiles. Il est temps pour toi de disparaitre.
- Maitre, non !"
Là dessus, réagissant d'instinct, Vaen sauta sur le vieil elfe Malkier, lui donnant un grand coup au milieu du visage avec son front. Il sentit le cartilage du nez craquer sous son assaut, et le son du hurlement de douleur de son maitre vint lui vriller les timpans.
Profitant de ce court répit, il prit ses jambes à son cou, sa course à pieds totalement désordonnée, aucune prise avec le sol gelé. Avançant petit à petit néanmoins, il finit par y arriver.
Ca y'est, il était au pied du grand arbre. Il avait réussi.
Se redressant, grognant, il prit le temps d'analyser la situation. A peine eut-il le temps de faire quelques pas sur ce sol gelé, qu'il aperçut au fond d'un des multiples chemins une petite cabane.
Que faisait ce petit batiment pitoresque et apparemment couvert de lianes et de mousses au milieu de ce labyrinthe glacé ?
L'elfe-mort s'approcha à pas de loups, les mains posées sur ses "coupe-coupe" comme il les appelait. La porte de la maisonnette s'ouvit d'elle même, et il comprit que c'était là la cabane de son enfance. Il donna un grand coup de pied dans la porte. Non, il ne souhaitait pas revoir ce qui vivait fut un temps dans ce petit batiment rustique.
A peine avait-il eu le temps de se retourner qu'une grand main brune et poilue vint s'abattre à l'endroit même où il se retrouvait une seconde avant. BAM !
L'énorme bête tenta immédiatement de frapper de nouveau, Vaen eut juste le temps de voir une gerbe de sang lui gicler au visage et lourd bras tranché tomber au sol.
Il se souvenait de ce montre. Une bête féroce qui vivait en Féralas, une bête qui dévorait tout sur son passage, aussi fort qu'un ogre et aussi rusé qu'un tigre. Vaen l'avait combattu à plusieurs reprises, au temps de sa lointaine jeunesse d'elfe. Et il l'avait vaincu. La seule chose qui avait jamais fait peur au jeune Vaen, hormis son nouveau maitre.
Le monstre poussa un hurlement de terreur et de douleur, le tout ne renforçant que davantage sa rage. Vaen fit un agile saut en arrière, venant se coucher presque sur le sol, pieds et mains au contact de la glace. Ses appuis étaient difficile à trouver, tout ceci glissait trop. Il grogna et eut l'idée de se servir de ce sol peu propice aux déplacement rapides et fluides.
Reculant jusqu'au bord de la maison, il posa ses pieds tout contre le mur, toujours à quatre pattes au sol, donnat une grande impulsion sur ses jambes, il se vit projeter sur la glace, glissant allégrement pour fondre droit sur la bête. Sa course l'emmena entre les jambes du monstre, sous lesquelles il passa sans gêne, le monstre trop lent.
Se retrouvant dans le dos de son ennemi, il rabattit ses lames dans le dos de ce dernier, sentant la chair mordue à vif, le tout symbolisé par les hurlements de douleur du monstre, qui finit par pousser de simples et léger gargouillis sur le sol gelé, agonisant avant de trépasser.
"Voila... Qui est f-f-fait..."
Vaen reprit sa course dans ce dédale de murs glacés. Combien d'heures il y a passé ? Aucune idée.
Il s'efforca d'avancer méthodiquement, les yeux rivés sur la cime de l'arbre qu'il apercevait au loin. C'était le bout du tunnel, son objectif. Il se revit dans les forêts de Feralas, en chasse après un félin bien plus agile que lui, ayant bien plus de flair que lui, mais comme à l'époque, il irait jusqu'au bout.
Il entendit soudain une voix familière, une voix qui le terrifiait autant qu'elle le captivait. Malkier avançait.
"Je suis très déçu de toi, Vaen."
Ne souhaitant pas affronter la colère de son maitre, il prit ses jambes à son cou, s'efforcant de ne pas chuter, de ne pas tomber en glissant sur ce fichu sol quasiment impraticable.
Son maitre allait plus vite que lui ! Comment était-ce possible, il était en armure lourde, et il parvenait à courir plus vite que le jeune elfe-mort, lui en tenue de cuir et léger comme un oisillon.
Une main puissante et ferme vint s'abattre sur l'épaule de Vaen, le choc l'entrainant au sol, le derrière sur la surface gelée.
"Je suis très déçu de toi, Vaen".
Cette fois-ci, pas de place à la fuite, il le serrait, il le tenait à sa merci. Vaen vit la grande épée runique de son maitre tinter contre le sol gelé. "Tic, tic, tic, tic".
Ce son était insupportable, tout autant que terrorisant. Vaen se prosterna aux pieds du vieux Kaldorei.
"Maitre... Pardonnez moi... Je dois s-s-s-sortir d'ici, je ménerai à bien la mis-s-s-sion que vous m'avez conf-f-f-fié..."
- Je suis très déçu de toi, Vaen".
Soudain, Vaen la vit. Il vit que la sortie de ce dédale était à deux pas. Sa fuite désespérée loin de son maitre l'avait poussé tout droit au pied du grand et majestueux arbre.
"Maitre... Lais-s-s-sez moi partiiiiir ! Je vous en s-s-supplie !
- Tu n'es plus digne de ma confiance, jeune Vaen, et je n'aime pas m'encombrer de ceux qui me sont inutiles. Il est temps pour toi de disparaitre.
- Maitre, non !"
Là dessus, réagissant d'instinct, Vaen sauta sur le vieil elfe Malkier, lui donnant un grand coup au milieu du visage avec son front. Il sentit le cartilage du nez craquer sous son assaut, et le son du hurlement de douleur de son maitre vint lui vriller les timpans.
Profitant de ce court répit, il prit ses jambes à son cou, sa course à pieds totalement désordonnée, aucune prise avec le sol gelé. Avançant petit à petit néanmoins, il finit par y arriver.
Ca y'est, il était au pied du grand arbre. Il avait réussi.
Idrid
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
"Vouh-néte-pah-conforme !"
La voix du Grand Méchant Lieutenant se répercuta contre les murs de glace. Dès son entrée dans le labyrinthe, Djigzyx avait été poursuivi par cette créature qui était à la fois Maes Evan, le vieux Deronn, ou Farm, qui avait des yeux rouges luisants et surtout une grande gueule sans fond. Et depuis, il n'avait pas cessé de courir à travers les couloirs de glace, obéissant à un vieux stratagème gnome qui disait que dans un labyrinthe il fallait toujours tourner deux fois dans la direction opposée à celle que vous veniez de prendre, histoire d'être sûr d'avancer tout droit.
"Rah non mais laissez moi ! se plaignit-il. Puisque je vous dis que je suis pas en service ! J'ai même pas mon tabard !"
Le gnome déboula dans un couloir, courant comme un petit dératé et trébucha sur quelque chose de métallique qui l'envoya s'écraser au sol.
"_Eyh ! Fais un peu gaffe où tu vas. l'interpella Robby
_Viens là, il faut qu'on se tire !"
Djigzyx venait à peine de se relever quand le monstre-instructeur les rattrapa, se saisissant du petit rob-fusée.
"_Attention, v'là le morceau.
_Les robots n'ont pas la parole !" rugit le Grand Méchant Lieutenant
Robby le fixa quelques secondes de sa lentille oculaire avant de lâcher
"T'es tellement moche que même les gnolls ont pas voulu t'élever"
Un large spectre d'émotions traversa le visage diabolique du monstre-instructeur. Surprise, incompréhension, perplexité, colère, rage, peur soudaine, panique, agonie... Au final il disparut, comme aspiré par un vortex.
"_Ololz powned.
_Hmmm... Dis donc tu saurais pas où on est là, je crois qu'on est un peu paumé"
Robby le fixa quelques secondes de sa lentille oculaire.
"C'toi qu'est paumé"
Le petit robot se mit alors à grandir, à s'élargir, prenant peu à peu la forme d'un immense saccageur gangréné. Dans le même temps, les dimensions du labyrinthe changèrent pour accueillir sa nouvelle forme.
"_Quand j'en aurais fini avec toi, tu seras aussi signifiant que la vie d'un soldat d'Austrivage
_Non mais c'est pas vrai, mais c'est pas vrai !"
Djigzyx reprit ses jambes à son cou, poursuivi par l'effrayant Robby-saccageur. Au bout de quelques détours, il arriva finalement à une intersection au milieu de laquelle était plantée un panneau.
< Caserne l l Maison >
Sans réfléchir bien longtemps il partit à gauche. La porte de la caserne était grande ouverte et il se jeta à l'intérieur.
"VOUH-NETE-PAH-CONFORME !"
Djigzyx mit encore moins de temps à en sortir qu'à y entrer. Et il lui suffit de piquer un autre sprint pour arriver à la hutte gnome qui avait été sa maison dans Gnomeregan.
Sauf qu'il fut accueilli par une marée de troggs et qu'il dut vite repartir dans l'autre sens avant d'être submergé par la vague.
Une fois de retour à l'intersection, il découvrit qu'une autre allée était apparue, transversalement aux deux autres qu'il avait choisi. L'ennui c'était que Robby gardait cette entrée.
Il faisait maintenant face au saccageur, les troggs envahissaient peu à peu la place en grognant et jacassant. Au bout de la nouvelle allée se profilait la silhouette d'un arbre et en plus un gros panneau où était écrit "SORTIE" était planté au milieu du chemin.
Actionnant ses bottes-fusées, le gnome s'élança en avant. L'ombre du pied de Robby s'abattit sur lui et il la dépassa, passant derrière le grand robot.
Il y eut comme un coup de tonnerre lorsque le pied s'écrasa sur la marée de troggs.
"Allez on fonce, on fonce"
Malgré qu'il ait eu ses bottes-fusées, Djigzyx put voir d'autres personnes le dépasser : Saell, Trylia, Hëdwe et Naÿie ou même Grumph, Veldrin, Dewey et d'autres gardes encore.
Tout ce joli petit monde se carapatait gaiement devant les nuées d'innombrables troggs et l'énorme saccageur.
"_De quoi ? C'est seulement maintenant que vous arrivez ?! s'écria-t-il éberlué
_On voulait t'épargner le coup de la séquence émotion de ceux qui viennent t'aider quand tu en as le plus besoin. lui lança Céra, elle aussi en plein sprint
_Oh ouais, c'est vrai que je déteste ça...
_Évidemment, tu n'es pas obligé de nous remercier." dit Hëdwe, le sourire aux lèvres
Finalement, après d'interminables secondes de course, ils débouchèrent enfin à la sortie du labyrinthe. L'arbre qu'il avait vu quand il était encore à l'entrée de l'allée était en fait tout simplement gigantesque et ils furent sous sa cime bien avant de toucher son tronc.
Les troggs qui les poursuivaient ne parvinrent pas à poser le pied sur l'ombre de l'arbre et furent refouler en grands nombres. Lorsque Robby s'y essaya, il reprit sa forme de rob-fusée, si chiante mais tellement moins dangereuse.
**
"Ehooh il faudrait peut-être voir à se réveiller maintenant, c'est chiant là ! Lopette."
La voix du Grand Méchant Lieutenant se répercuta contre les murs de glace. Dès son entrée dans le labyrinthe, Djigzyx avait été poursuivi par cette créature qui était à la fois Maes Evan, le vieux Deronn, ou Farm, qui avait des yeux rouges luisants et surtout une grande gueule sans fond. Et depuis, il n'avait pas cessé de courir à travers les couloirs de glace, obéissant à un vieux stratagème gnome qui disait que dans un labyrinthe il fallait toujours tourner deux fois dans la direction opposée à celle que vous veniez de prendre, histoire d'être sûr d'avancer tout droit.
"Rah non mais laissez moi ! se plaignit-il. Puisque je vous dis que je suis pas en service ! J'ai même pas mon tabard !"
Le gnome déboula dans un couloir, courant comme un petit dératé et trébucha sur quelque chose de métallique qui l'envoya s'écraser au sol.
"_Eyh ! Fais un peu gaffe où tu vas. l'interpella Robby
_Viens là, il faut qu'on se tire !"
Djigzyx venait à peine de se relever quand le monstre-instructeur les rattrapa, se saisissant du petit rob-fusée.
"_Attention, v'là le morceau.
_Les robots n'ont pas la parole !" rugit le Grand Méchant Lieutenant
Robby le fixa quelques secondes de sa lentille oculaire avant de lâcher
"T'es tellement moche que même les gnolls ont pas voulu t'élever"
Un large spectre d'émotions traversa le visage diabolique du monstre-instructeur. Surprise, incompréhension, perplexité, colère, rage, peur soudaine, panique, agonie... Au final il disparut, comme aspiré par un vortex.
"_Ololz powned.
_Hmmm... Dis donc tu saurais pas où on est là, je crois qu'on est un peu paumé"
Robby le fixa quelques secondes de sa lentille oculaire.
"C'toi qu'est paumé"
Le petit robot se mit alors à grandir, à s'élargir, prenant peu à peu la forme d'un immense saccageur gangréné. Dans le même temps, les dimensions du labyrinthe changèrent pour accueillir sa nouvelle forme.
"_Quand j'en aurais fini avec toi, tu seras aussi signifiant que la vie d'un soldat d'Austrivage
_Non mais c'est pas vrai, mais c'est pas vrai !"
Djigzyx reprit ses jambes à son cou, poursuivi par l'effrayant Robby-saccageur. Au bout de quelques détours, il arriva finalement à une intersection au milieu de laquelle était plantée un panneau.
< Caserne l l Maison >
Sans réfléchir bien longtemps il partit à gauche. La porte de la caserne était grande ouverte et il se jeta à l'intérieur.
"VOUH-NETE-PAH-CONFORME !"
Djigzyx mit encore moins de temps à en sortir qu'à y entrer. Et il lui suffit de piquer un autre sprint pour arriver à la hutte gnome qui avait été sa maison dans Gnomeregan.
Sauf qu'il fut accueilli par une marée de troggs et qu'il dut vite repartir dans l'autre sens avant d'être submergé par la vague.
Une fois de retour à l'intersection, il découvrit qu'une autre allée était apparue, transversalement aux deux autres qu'il avait choisi. L'ennui c'était que Robby gardait cette entrée.
Il faisait maintenant face au saccageur, les troggs envahissaient peu à peu la place en grognant et jacassant. Au bout de la nouvelle allée se profilait la silhouette d'un arbre et en plus un gros panneau où était écrit "SORTIE" était planté au milieu du chemin.
Actionnant ses bottes-fusées, le gnome s'élança en avant. L'ombre du pied de Robby s'abattit sur lui et il la dépassa, passant derrière le grand robot.
Il y eut comme un coup de tonnerre lorsque le pied s'écrasa sur la marée de troggs.
"Allez on fonce, on fonce"
Malgré qu'il ait eu ses bottes-fusées, Djigzyx put voir d'autres personnes le dépasser : Saell, Trylia, Hëdwe et Naÿie ou même Grumph, Veldrin, Dewey et d'autres gardes encore.
Tout ce joli petit monde se carapatait gaiement devant les nuées d'innombrables troggs et l'énorme saccageur.
"_De quoi ? C'est seulement maintenant que vous arrivez ?! s'écria-t-il éberlué
_On voulait t'épargner le coup de la séquence émotion de ceux qui viennent t'aider quand tu en as le plus besoin. lui lança Céra, elle aussi en plein sprint
_Oh ouais, c'est vrai que je déteste ça...
_Évidemment, tu n'es pas obligé de nous remercier." dit Hëdwe, le sourire aux lèvres
Finalement, après d'interminables secondes de course, ils débouchèrent enfin à la sortie du labyrinthe. L'arbre qu'il avait vu quand il était encore à l'entrée de l'allée était en fait tout simplement gigantesque et ils furent sous sa cime bien avant de toucher son tronc.
Les troggs qui les poursuivaient ne parvinrent pas à poser le pied sur l'ombre de l'arbre et furent refouler en grands nombres. Lorsque Robby s'y essaya, il reprit sa forme de rob-fusée, si chiante mais tellement moins dangereuse.
**
"Ehooh il faudrait peut-être voir à se réveiller maintenant, c'est chiant là ! Lopette."
Tortoka/Djigzyx
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
--
Se remettant de sa vision, encore empli de vertige, il s'appuya sur un coude, chercha les autres. Devant se dressait l'arbre, craquant et remuant comme s'il avait pris vie. Terale-Terre en était apparemment la cause. Savait-elle ce qui se trouvait à l'intérieur ? Savait-elle à quel point c'était... vaste ?
Il saisit le communicateur, tenta d'avertir. Partir d'ici. Ils ne pouvaient rien contre ça. Strictement rien. Un avertissement qu'il s'efforça de lancer avant la secousse brutale, l'éclair... Et plus rien. Plus rien ?
Il cilla.
Il se tenait debout dans une espèce de plaine neigeuse, le labyrinthe devant, et l'arbre, tout au fond, quelque part dans le méandre des couloirs. Lui, seul, personne aux alentours. Reconnaissant une Merveille, il appela mais sans grand espoir, avant de s'avancer prudemment.
Sa main glissa sur l'une des parois de glace, main qu'il retira avant que le froid ne la colle au mur gelé. Il était en train de réfléchir au moyen de la faire parler aussi - après tout, ce n'était que de l'eau, et cela semblait trop réel pour être une vision - quand un bruit de pas légers retentit sur sa gauche.
Dans un sursaut, Saig se tourna. Pour faire face à une silhouette jeune, à peine adolescente, assez grande, mince et déliée. Goguenard, le garçon le toisait en retour, lèvres retroussées. Bien sûr, il le reconnut. Le maintien, mains sur les hanches, l'habit de cordes tissées, les cheveux tressés, le tatouage du Trident qu'il devinait derrière l'épaule gauche. Les yeux bleu-vert, dilatés par la drogue et l'encens. Lui-même, à quatorze printemps.
- C'est donc ça que je suis devenu, lança l'apparition, avec dédain. Tout un trésor de ruse et de savoir sacrifié pour... ça. Nous aurions mieux fait de nous noyer. Tu n'es pas d'accord ?"
Mi-fasciné mi-horrifié, Saig fit un pas en avant. Son double plus jeune leva alors la main et esquissa quelques signes rapides, qu'il reconnut pour être une malédiction, avant d'éclater de rire.
- Regarde-moi ça ! Cela valait bien la peine de La défier.
- C'était ça ou crever. Ce seront aussi *tes* décisions, Llinyn Rhaff, Corde, File-Murène ou qui que tu sois.
- Mais on n'échappe pas au Trident, "Saig". Jamais. Tu me rejettes et tu m'oublies - quelle ingratitude, bordel ! - mais ni Elle, ni Lui, ne t'ont oublié. Tu veux que je te montre ?"
Sans attendre de réponse, l'enfant détala vers les couloirs, rugissant de joie, accompagné par le tintement de bracelets et des chaînes qu'il portait aux chevilles ; mais quand Saig, frissonnant, voulut reculer, son dos heurta la surface glacée d'une des parois du labyrinthe. Qu'il le veuille ou non, il était entré.
Le jeune Garde avança un peu, au hasard, suivant machinalement l'un des murs du bout des doigts. L'arbre gigantesque lui servait de point de repère, visible dès qu'il levait les yeux. Il y avait forcément un moyen de sortir, ou du moins de comprendre comment la Merveille fonctionnait. La fraîche rencontre avec son Lui Passé lui avait laissé un durable sentiment de malaise, presque de la nausée, et il ne vit pas tout de suite l'eau trouble qui lentement couvrait le sol, comme dégorgée par la terre glacée elle-même. A vrai dire, il ne s'en aperçut que lorsqu'elle lui monta aux chevilles, clapotant doucement à chacun de ses pas. Il se baissa, goûta. Le sel dans cette eau ne le surprit même pas.
A mesure que Saig progressait, les murs s'étaient animés. Pas dans le sens où leur forme avait changé, ni même leur consistance ; ils étaient ça et là souillés d'ombres, de traces de poudre, de giclées de sang sec et bruni. Il refusa de les regarder. Refusa aussi d'entendre les cris ou les éclats de rire qui retentissaient parfois au détour d'un couloir, les évitait du mieux possible, pressait le pas, de peur de reconnaître une intonation de voix familière ou une ombre connue.
... Qui n'avait jamais navigué,
Qui n'avait jamais navigué...
Un chant fredonné sur le ton du murmure, enfantin, un peu moqueur... Son sang se glaça, il stoppa net. L'eau lui arrivait presque à la taille, maintenant. Se tournant avec lenteur, Saig fit face au couloir d'où montait la comptine. Les murs ici étaient constellés de rouge. Comme pour lui permettre de bien apprécier la scène, il y avait une pente élevée de sorte que le sol échappait pour l'instant à l'eau montante ; et, quelques pas plus loin, juste au coude de la paroi, on distinguait une personne, agenouillée, très affairée devant... Devant quelque chose.
Au bout de cinq à six semaines,
Les vivres vinrent à manquer,
Les vivres vinrent à manquer...
Il avança encore, sans pouvoir s'en empêcher. Entendait à présent les déchirures de la peau qu'on arrache et le craquement sec des os sous les dents. Encore un pas. Le sol était noir et poisseux, un peu glissant, il dérapa. Se retint d'une main contre une paroi, tout aussi souillée, passa enfin l'angle de mur.
On tira à la courte-paille,
Pour savoir qui serait mangé,
Pour savoir qui serait mangé...
En un éclair, Saig eut le temps d'apercevoir les quatre silhouettes penchées sur leur festin, fouillant les restes d'un cinquième, ainsi que le regard - bleu-vert, reçu comme un coup de poignard - que lui lança l'un des affamés, avant qu'on ne le saisisse au col pour le tirer en arrière avec brutalité. Il retomba dans l'eau, leva les yeux. Nevaria Nightblowing. Fidèle à elle-même, la Kaldorei le dévisagea un moment, froide et altière, avant de lui désigner un autre couloir d'un signe de tête bref. Sans demander son reste, il détala dans la direction indiquée.
Les couloirs s'étaient sensiblement élargis. Sa course croisa d'autres visions, qu'il n'affronta que du bout des yeux et sans s'attarder, avant que le sol ne se dérobe brutalement. Il tombait. Non, il coulait. La terre glacée et lisse du labyrinthe avait laissé place à des abysses bien trop connues ; l'eau l'entourait de toutes parts, gorgeait ses poumons. Il se débattit violemment, rua pour revenir à la surface, se retrouva en pleine tempête. A peine le temps de reprendre un peu de souffle que la houle l'engloutissait à nouveau. Un regard accidentel vers les profondeurs lui glaça un peu plus l'esprit et acheva de le faire paniquer. Ils étaient là. Tous. Spectres, âmes, fantômes, une nuée grisâtre et confuse, tournoyante. Des morts par milliers, damnés et sans repos. Connus ou inconnus. Bientôt, il sentirait leurs doigts gelés se refermer sur sa nuque. Bientôt ils l'entraîneraient par le fond, avec eux, pour lui rappeler qu'un noyé reste un noyé.
A la place, ce furent ses mains à lui qui attrapèrent d'instinct quelque chose d'un peu plus solide que l'eau de mer et d'un peu plus résistant que le varech. Une échelle de corde, miraculeuse. Pris d'une bouffée violente d'instinct de conservation, il se hissa confusément vers la surface, les poumons brûlants, et resta agrippé. On le hissait dans la tempête, contre le flanc d'un grand navire. Levant les yeux, il reconnut le sourire gouailleur de Lann'.
- T'as l'don pour te foutre dans des situations impossibles, hein ? Normalement c'est moi qui attire les catastrophes, rappelle-toi !"
Ce connard trouvait le moyen de plaisanter même au milieu d'une Merveille... Saig eut un rire, nervosité et soulagement mêlés, et fit mine de ne pas voir les traces grandissantes de pourriture sur les bras de son vieil ami. Elles apparaissaient aussi sur ses flancs creusés par la famine, à travers les trous de la chemise battue par le vent de la tempête, elles maculèrent les joues peu à peu. Lann' souriait toujours, l'air de rien, halait hors de l'eau son camarade qui, lui, tâchait de grimper le plus vite possible le long de la corde, désespéré, cherchant à arriver à temps, arriver à temps, arriver avant qu'il ne soit trop tard - angoisse lointaine, déjà éprouvée, déjà vécue. Lann' tombait en morceaux quand Saig mit enfin le pied sur le pont. Il l'attrapa, le serra maladroitement quand bien même il s'étiolait dans ses mains, chercha à l'entraîner vers la cabine de médecine. Il était encore temps. Il devait forcément être encore temps...
Saig poussa violemment la porte du pied. A la place de l'étroit cabinet, c'est la cale qui s'offrit à lui. Il reconnut très vite les grilles, les chaînes rouillées, les fers. Et la forme monstrueuse prisonnière au fond.
Elle était là, la Sorcière, le dévisageant de son regard ophidien. Aussi somptueuse et terrifiante que dans ses souvenirs, queue repliée sous elle. Trois de ses mains traçaient dans l'air des signes lents, la quatrième restait posée, caressante, sur une coupe de bois qu'il reconnut sans mal également. Il faillit tomber à genoux. A cet instant, il avait tout oublié, l'arbre, le Labyrinthe, la Merveille ; il n'y avait plus qu'elle, plus qu'elle et sa malfaisante relique qui commençait déjà, par soubresauts, à vomir une eau noire et épaisse.
Et puis... Non. Non, c'était impossible. Elle l'avait déjà maudit une fois. Il était déjà passé par cette épreuve, cela n'avait aucun sens de recommencer. Il fallait qu'il se concentre, qu'il garde son sang-froid. La Sorcière des Mers lui sourit avec délicatesse, dévoilant sa multitude de petites dents aigues, et darda une langue bifide vers lui. Il tourna les talons, referma la porte à la volée.
Le pont du navire s'était peuplé, craquant dans la tempête. Beaucoup de visages connus, amicaux, souriants parfois. Heythe s'arrêta devant lui, lui tendit doucement un bicorne.
- Soyez notre Capitaine."
Il y avait aussi Sûkhat, la Danseuse Sourde, accrochée au beaupré. Et le dos souple de Joan, prêt aux manoeuvres, lançant des regards perçants autour de lui. Les contours maigres et effrayants de la Krowch'a tassée dans un coin. Il se rua vers le gouvernail.
La route de leur vaisseau croisait celle des Derelicts et de leurs équipages morts, mais l'arbre paraissait désormais tout proche. Du moins ce qu'il en restait, vu la vitesse affolante à laquelle l'eau était montée. Enfoui dans les profondeurs, le Labyrinthe avait disparu aux regards et ils voguaient au-dessus, vers la partie encore émergée du grand végétal. Hélas, leur course restait encore erratique sur les flots en colère. Un enchevêtrement de cordes nouées, tressées suivant des noeuds d'une complexité que Saig n'avait encore jamais vue, environnait le gouvernail et le rendait inutilisable.
Sans se laisser de nouveau gagner par la panique, ragaillardi, il batailla. Jusqu'à ce que ses mains en saignent, mais il l'emporta. Il était Maître des Cordes, après tout ! On redressa le cap. La proue fendait l'eau à grande vitesse, désormais droit vers les branches emmêlées du Grand Arbre.
- Terre, terre !" fit la voix joyeuse de Cheena, dans la vigie.
Terre... Terale... l'Arbre. Un doute brutal l'étreignit. Ils filaient trop vite. Le vent gonflait leurs voiles sans s'arrêter, ils ne pourraient pas modérer la vitesse à temps. Ils allaient s'échouer.
La proue s'encastra dans les branchages volumineux avec un grand bruit de bois brisé. La violence de la secousse les jeta tous à terre et la Merveille, brutalement, s'arrêta.
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Se remettant de sa vision, encore empli de vertige, il s'appuya sur un coude, chercha les autres. Devant se dressait l'arbre, craquant et remuant comme s'il avait pris vie. Terale-Terre en était apparemment la cause. Savait-elle ce qui se trouvait à l'intérieur ? Savait-elle à quel point c'était... vaste ?
Il saisit le communicateur, tenta d'avertir. Partir d'ici. Ils ne pouvaient rien contre ça. Strictement rien. Un avertissement qu'il s'efforça de lancer avant la secousse brutale, l'éclair... Et plus rien. Plus rien ?
Il cilla.
Il se tenait debout dans une espèce de plaine neigeuse, le labyrinthe devant, et l'arbre, tout au fond, quelque part dans le méandre des couloirs. Lui, seul, personne aux alentours. Reconnaissant une Merveille, il appela mais sans grand espoir, avant de s'avancer prudemment.
Sa main glissa sur l'une des parois de glace, main qu'il retira avant que le froid ne la colle au mur gelé. Il était en train de réfléchir au moyen de la faire parler aussi - après tout, ce n'était que de l'eau, et cela semblait trop réel pour être une vision - quand un bruit de pas légers retentit sur sa gauche.
Dans un sursaut, Saig se tourna. Pour faire face à une silhouette jeune, à peine adolescente, assez grande, mince et déliée. Goguenard, le garçon le toisait en retour, lèvres retroussées. Bien sûr, il le reconnut. Le maintien, mains sur les hanches, l'habit de cordes tissées, les cheveux tressés, le tatouage du Trident qu'il devinait derrière l'épaule gauche. Les yeux bleu-vert, dilatés par la drogue et l'encens. Lui-même, à quatorze printemps.
- C'est donc ça que je suis devenu, lança l'apparition, avec dédain. Tout un trésor de ruse et de savoir sacrifié pour... ça. Nous aurions mieux fait de nous noyer. Tu n'es pas d'accord ?"
Mi-fasciné mi-horrifié, Saig fit un pas en avant. Son double plus jeune leva alors la main et esquissa quelques signes rapides, qu'il reconnut pour être une malédiction, avant d'éclater de rire.
- Regarde-moi ça ! Cela valait bien la peine de La défier.
- C'était ça ou crever. Ce seront aussi *tes* décisions, Llinyn Rhaff, Corde, File-Murène ou qui que tu sois.
- Mais on n'échappe pas au Trident, "Saig". Jamais. Tu me rejettes et tu m'oublies - quelle ingratitude, bordel ! - mais ni Elle, ni Lui, ne t'ont oublié. Tu veux que je te montre ?"
Sans attendre de réponse, l'enfant détala vers les couloirs, rugissant de joie, accompagné par le tintement de bracelets et des chaînes qu'il portait aux chevilles ; mais quand Saig, frissonnant, voulut reculer, son dos heurta la surface glacée d'une des parois du labyrinthe. Qu'il le veuille ou non, il était entré.
Le jeune Garde avança un peu, au hasard, suivant machinalement l'un des murs du bout des doigts. L'arbre gigantesque lui servait de point de repère, visible dès qu'il levait les yeux. Il y avait forcément un moyen de sortir, ou du moins de comprendre comment la Merveille fonctionnait. La fraîche rencontre avec son Lui Passé lui avait laissé un durable sentiment de malaise, presque de la nausée, et il ne vit pas tout de suite l'eau trouble qui lentement couvrait le sol, comme dégorgée par la terre glacée elle-même. A vrai dire, il ne s'en aperçut que lorsqu'elle lui monta aux chevilles, clapotant doucement à chacun de ses pas. Il se baissa, goûta. Le sel dans cette eau ne le surprit même pas.
A mesure que Saig progressait, les murs s'étaient animés. Pas dans le sens où leur forme avait changé, ni même leur consistance ; ils étaient ça et là souillés d'ombres, de traces de poudre, de giclées de sang sec et bruni. Il refusa de les regarder. Refusa aussi d'entendre les cris ou les éclats de rire qui retentissaient parfois au détour d'un couloir, les évitait du mieux possible, pressait le pas, de peur de reconnaître une intonation de voix familière ou une ombre connue.
... Qui n'avait jamais navigué,
Qui n'avait jamais navigué...
Un chant fredonné sur le ton du murmure, enfantin, un peu moqueur... Son sang se glaça, il stoppa net. L'eau lui arrivait presque à la taille, maintenant. Se tournant avec lenteur, Saig fit face au couloir d'où montait la comptine. Les murs ici étaient constellés de rouge. Comme pour lui permettre de bien apprécier la scène, il y avait une pente élevée de sorte que le sol échappait pour l'instant à l'eau montante ; et, quelques pas plus loin, juste au coude de la paroi, on distinguait une personne, agenouillée, très affairée devant... Devant quelque chose.
Au bout de cinq à six semaines,
Les vivres vinrent à manquer,
Les vivres vinrent à manquer...
Il avança encore, sans pouvoir s'en empêcher. Entendait à présent les déchirures de la peau qu'on arrache et le craquement sec des os sous les dents. Encore un pas. Le sol était noir et poisseux, un peu glissant, il dérapa. Se retint d'une main contre une paroi, tout aussi souillée, passa enfin l'angle de mur.
On tira à la courte-paille,
Pour savoir qui serait mangé,
Pour savoir qui serait mangé...
En un éclair, Saig eut le temps d'apercevoir les quatre silhouettes penchées sur leur festin, fouillant les restes d'un cinquième, ainsi que le regard - bleu-vert, reçu comme un coup de poignard - que lui lança l'un des affamés, avant qu'on ne le saisisse au col pour le tirer en arrière avec brutalité. Il retomba dans l'eau, leva les yeux. Nevaria Nightblowing. Fidèle à elle-même, la Kaldorei le dévisagea un moment, froide et altière, avant de lui désigner un autre couloir d'un signe de tête bref. Sans demander son reste, il détala dans la direction indiquée.
Les couloirs s'étaient sensiblement élargis. Sa course croisa d'autres visions, qu'il n'affronta que du bout des yeux et sans s'attarder, avant que le sol ne se dérobe brutalement. Il tombait. Non, il coulait. La terre glacée et lisse du labyrinthe avait laissé place à des abysses bien trop connues ; l'eau l'entourait de toutes parts, gorgeait ses poumons. Il se débattit violemment, rua pour revenir à la surface, se retrouva en pleine tempête. A peine le temps de reprendre un peu de souffle que la houle l'engloutissait à nouveau. Un regard accidentel vers les profondeurs lui glaça un peu plus l'esprit et acheva de le faire paniquer. Ils étaient là. Tous. Spectres, âmes, fantômes, une nuée grisâtre et confuse, tournoyante. Des morts par milliers, damnés et sans repos. Connus ou inconnus. Bientôt, il sentirait leurs doigts gelés se refermer sur sa nuque. Bientôt ils l'entraîneraient par le fond, avec eux, pour lui rappeler qu'un noyé reste un noyé.
A la place, ce furent ses mains à lui qui attrapèrent d'instinct quelque chose d'un peu plus solide que l'eau de mer et d'un peu plus résistant que le varech. Une échelle de corde, miraculeuse. Pris d'une bouffée violente d'instinct de conservation, il se hissa confusément vers la surface, les poumons brûlants, et resta agrippé. On le hissait dans la tempête, contre le flanc d'un grand navire. Levant les yeux, il reconnut le sourire gouailleur de Lann'.
- T'as l'don pour te foutre dans des situations impossibles, hein ? Normalement c'est moi qui attire les catastrophes, rappelle-toi !"
Ce connard trouvait le moyen de plaisanter même au milieu d'une Merveille... Saig eut un rire, nervosité et soulagement mêlés, et fit mine de ne pas voir les traces grandissantes de pourriture sur les bras de son vieil ami. Elles apparaissaient aussi sur ses flancs creusés par la famine, à travers les trous de la chemise battue par le vent de la tempête, elles maculèrent les joues peu à peu. Lann' souriait toujours, l'air de rien, halait hors de l'eau son camarade qui, lui, tâchait de grimper le plus vite possible le long de la corde, désespéré, cherchant à arriver à temps, arriver à temps, arriver avant qu'il ne soit trop tard - angoisse lointaine, déjà éprouvée, déjà vécue. Lann' tombait en morceaux quand Saig mit enfin le pied sur le pont. Il l'attrapa, le serra maladroitement quand bien même il s'étiolait dans ses mains, chercha à l'entraîner vers la cabine de médecine. Il était encore temps. Il devait forcément être encore temps...
Saig poussa violemment la porte du pied. A la place de l'étroit cabinet, c'est la cale qui s'offrit à lui. Il reconnut très vite les grilles, les chaînes rouillées, les fers. Et la forme monstrueuse prisonnière au fond.
Elle était là, la Sorcière, le dévisageant de son regard ophidien. Aussi somptueuse et terrifiante que dans ses souvenirs, queue repliée sous elle. Trois de ses mains traçaient dans l'air des signes lents, la quatrième restait posée, caressante, sur une coupe de bois qu'il reconnut sans mal également. Il faillit tomber à genoux. A cet instant, il avait tout oublié, l'arbre, le Labyrinthe, la Merveille ; il n'y avait plus qu'elle, plus qu'elle et sa malfaisante relique qui commençait déjà, par soubresauts, à vomir une eau noire et épaisse.
Et puis... Non. Non, c'était impossible. Elle l'avait déjà maudit une fois. Il était déjà passé par cette épreuve, cela n'avait aucun sens de recommencer. Il fallait qu'il se concentre, qu'il garde son sang-froid. La Sorcière des Mers lui sourit avec délicatesse, dévoilant sa multitude de petites dents aigues, et darda une langue bifide vers lui. Il tourna les talons, referma la porte à la volée.
Le pont du navire s'était peuplé, craquant dans la tempête. Beaucoup de visages connus, amicaux, souriants parfois. Heythe s'arrêta devant lui, lui tendit doucement un bicorne.
- Soyez notre Capitaine."
Il y avait aussi Sûkhat, la Danseuse Sourde, accrochée au beaupré. Et le dos souple de Joan, prêt aux manoeuvres, lançant des regards perçants autour de lui. Les contours maigres et effrayants de la Krowch'a tassée dans un coin. Il se rua vers le gouvernail.
La route de leur vaisseau croisait celle des Derelicts et de leurs équipages morts, mais l'arbre paraissait désormais tout proche. Du moins ce qu'il en restait, vu la vitesse affolante à laquelle l'eau était montée. Enfoui dans les profondeurs, le Labyrinthe avait disparu aux regards et ils voguaient au-dessus, vers la partie encore émergée du grand végétal. Hélas, leur course restait encore erratique sur les flots en colère. Un enchevêtrement de cordes nouées, tressées suivant des noeuds d'une complexité que Saig n'avait encore jamais vue, environnait le gouvernail et le rendait inutilisable.
Sans se laisser de nouveau gagner par la panique, ragaillardi, il batailla. Jusqu'à ce que ses mains en saignent, mais il l'emporta. Il était Maître des Cordes, après tout ! On redressa le cap. La proue fendait l'eau à grande vitesse, désormais droit vers les branches emmêlées du Grand Arbre.
- Terre, terre !" fit la voix joyeuse de Cheena, dans la vigie.
Terre... Terale... l'Arbre. Un doute brutal l'étreignit. Ils filaient trop vite. Le vent gonflait leurs voiles sans s'arrêter, ils ne pourraient pas modérer la vitesse à temps. Ils allaient s'échouer.
La proue s'encastra dans les branchages volumineux avec un grand bruit de bois brisé. La violence de la secousse les jeta tous à terre et la Merveille, brutalement, s'arrêta.
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Saig Segondell- Personnages Joués : Mer d'huile
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Depuis le début, il ne l'avait pas quitté un seul instant. Céralynde, Lieutenant Elanande. Sa supérieur mais aussi celle qui considérait chaque jour un peu plus comme une amie. Elle avait à tout prix voulu venir, après avoir organisé cette expédition. Enceinte, elle était fragile. Edwörn savait qu'il n'aurait pas pu la convaincre de faire marche arrière, aussi avait-il décider de la protéger. Son instinct animal refaisant lentement surface : depuis le début de l'expédition, il avait agit comme un chien de garde. Dans ce décor neigeux, emplit de conifères aux ramures pesant aussi bien sous le poids de la poudreuse que des ans, il était comme son ombre. Mais ses sens étaient aussi focalisés sur Cheena, Leiz... Autant de femelles que son côté lupin poussait à protéger. Tout se passait plus ou moins bien. Ils étaient arrivés au pieds d'un sapin gigantesque, évoquant vaguement un arbre-monde, et les blessés avaient été déposé auprés de ses racines. Mais le reste... Un enchaînement d'actions toutes plus étranges les une que les autres. Saig contemplant l'entrelacement du vieux sapin, les feux follets, l'agitation, les deux elfes geignards, l'écorce se mouvant, une main bleue, un flash verdâtre accompagné d'une détonation puis... Le néant.
Lorsqu'il se réveilla, Ed' se trouvait au milieu d'un dédale de murs gelés. Le souffle court, il reprenait lentement ses esprits en essayant d'analyser la situation du mieux qu'il pouvait. Après un tel vacarme, deux hypothèses s'offraient : ou bien il avait été téléporté, ou bien il s'agissait d'un rêve. Dans les deux cas, il n'aimait pas ça. Son premier réflexe fut d'ailleurs de chercher Céralynde du regard, en vain. Sa main se crispa sur les lanières de cuir du manche de sa hache. Il était entrain de faillir à son engagement. Mais il ne pouvait pas rester à s'en plaindre. Les récents évènements qui avait marqué sa vie lui avait fait comprendre une chose : ce n'est qu'en avançant que l'on se donne une chance de réussir. Ainsi, il appliqua se précèpte simple et stupide et se mit en marche. Il déambulait dans le labyrinthe sans trop savoir où aller. A chaque pas qu'il faisait dans la neige, sa lourde armure s'enfonçait un peu plus, le métal crissant doucement contre les minuscules cristaux. Longeant les murs, il se laissait guider par ses sens : agir, agir comme si il avait de nouveau perdu la vue.
Mais quelque chose n'allait pas. Son odorat était titillé par une odeur acre, piquante. Divers bruits remontaient à ses oreilles, comme une foule s'agitant, le tintement du métal, le bruit de centaine de pas dans la neige, le crépitement des flammes. Il pris un tournant, puis un autre, se laissant guider. Sa respiration s'accélérait, ses mouvements gagnaient en rapidités. Lorsqu'enfin, il trouva. Là, au milieu d'un couloir de glace, se tenait une immense foule assemblée. Paysans, nobles, soldats... Tous l'observaient d'un air farouche et débordant de haine. Il ne comprenait pas. Il voulu faire un pas, mais une flèche vint se ficher à ses pieds, l'arrêtant net.
- Dégages ! Monstre !
Ce ne fut qu'à ces mots qu'il réalisa. La respiration rauque, cette facilité à se mouvoir malgré l'armure de plaque... Il ôta un gant et observa sa main ou plutôt, sa patte. La peau était couverte d'un pelage sombre, les griffes sortant prête à trancher. Sans savoir comment ni pourquoi, il avait lentement sombré du côté animal. Il ne fallait pas être un génie de l'analyse pour comprendre ce qui allait se passer. Une foule enragé, une bête... Il devait fuir. Et c'est ce qu'il fit. Se retournant, il se mit à courir à travers le dédale de glace et de neige, la langue pendante. La peur, le sentiment d'être traqué. Les projectiles fusaient à ses oreilles, les injures aussi. Sans s'en rendre compte, il avait abandonné son armure et se trouvait quasiment nue. Son pelage sombre contrastant avec le blanc immaculé du labyrinthe. Il fuyait, comme toujours, mais vers la Mort cette fois.
Sur son chemin, il voyait des visages familiers défiler à vive allures. Des proches, des connaissances... Mais eux ne le voyaient pas. Pire encore, il avait l'impression qu'il était ignoré, qu'il n'existait pas. Poussant des gémissements plaintifs, il poursuivait sa course effrené, ne sachant plus où aller. D'ailleurs, avait-il déjà su un jour... ? Pour le moment, il se sentait seul. Invisible aux yeux de certains, traqué aux yeux des autres. Mais dans sa débandade, une pensée lui traversa l'esprit. Quel égoïsme... Être seul, invisible, ne voulait pas dire ne pas exister. Il accéléra la cadence. Protéger... Après tout, c'était ce pourquoi il vivait, l'une de ses rares motivations. Et une chose était certaine : un mort ne protégeait pas. Il avait beau être invisible, rien ne l'empêchait d'aider. Rien, sauf peut être une fierté mal placé. Ou un désir de reconnaissance, qui sait. L'important était que ceux à qui il tenait soient en sécurité, rien d'autre.
Une flèche vint se ficher dans sa jambe, lui laissant échapper un grognement. Il releva la tête et aperçue une ombre immense. L'Arbre. Alors quoi ? Il suffisait de faire un constat si évident pour en arriver là ? Maudissant le rêve, Ed' redoubla d'effort, semant ses poursuivant et se dirigeant à vive allure vers ce qu'il espérait être une sortie, ou du moins le point de rassemblement de ses compagnons et amis. Et à mesure qu'il s'en rapprochait, il reprenait lentement forme humain, son armure réapparaissant pièce par pièce.
Lorsqu'il se réveilla, Ed' se trouvait au milieu d'un dédale de murs gelés. Le souffle court, il reprenait lentement ses esprits en essayant d'analyser la situation du mieux qu'il pouvait. Après un tel vacarme, deux hypothèses s'offraient : ou bien il avait été téléporté, ou bien il s'agissait d'un rêve. Dans les deux cas, il n'aimait pas ça. Son premier réflexe fut d'ailleurs de chercher Céralynde du regard, en vain. Sa main se crispa sur les lanières de cuir du manche de sa hache. Il était entrain de faillir à son engagement. Mais il ne pouvait pas rester à s'en plaindre. Les récents évènements qui avait marqué sa vie lui avait fait comprendre une chose : ce n'est qu'en avançant que l'on se donne une chance de réussir. Ainsi, il appliqua se précèpte simple et stupide et se mit en marche. Il déambulait dans le labyrinthe sans trop savoir où aller. A chaque pas qu'il faisait dans la neige, sa lourde armure s'enfonçait un peu plus, le métal crissant doucement contre les minuscules cristaux. Longeant les murs, il se laissait guider par ses sens : agir, agir comme si il avait de nouveau perdu la vue.
Mais quelque chose n'allait pas. Son odorat était titillé par une odeur acre, piquante. Divers bruits remontaient à ses oreilles, comme une foule s'agitant, le tintement du métal, le bruit de centaine de pas dans la neige, le crépitement des flammes. Il pris un tournant, puis un autre, se laissant guider. Sa respiration s'accélérait, ses mouvements gagnaient en rapidités. Lorsqu'enfin, il trouva. Là, au milieu d'un couloir de glace, se tenait une immense foule assemblée. Paysans, nobles, soldats... Tous l'observaient d'un air farouche et débordant de haine. Il ne comprenait pas. Il voulu faire un pas, mais une flèche vint se ficher à ses pieds, l'arrêtant net.
- Dégages ! Monstre !
Ce ne fut qu'à ces mots qu'il réalisa. La respiration rauque, cette facilité à se mouvoir malgré l'armure de plaque... Il ôta un gant et observa sa main ou plutôt, sa patte. La peau était couverte d'un pelage sombre, les griffes sortant prête à trancher. Sans savoir comment ni pourquoi, il avait lentement sombré du côté animal. Il ne fallait pas être un génie de l'analyse pour comprendre ce qui allait se passer. Une foule enragé, une bête... Il devait fuir. Et c'est ce qu'il fit. Se retournant, il se mit à courir à travers le dédale de glace et de neige, la langue pendante. La peur, le sentiment d'être traqué. Les projectiles fusaient à ses oreilles, les injures aussi. Sans s'en rendre compte, il avait abandonné son armure et se trouvait quasiment nue. Son pelage sombre contrastant avec le blanc immaculé du labyrinthe. Il fuyait, comme toujours, mais vers la Mort cette fois.
Sur son chemin, il voyait des visages familiers défiler à vive allures. Des proches, des connaissances... Mais eux ne le voyaient pas. Pire encore, il avait l'impression qu'il était ignoré, qu'il n'existait pas. Poussant des gémissements plaintifs, il poursuivait sa course effrené, ne sachant plus où aller. D'ailleurs, avait-il déjà su un jour... ? Pour le moment, il se sentait seul. Invisible aux yeux de certains, traqué aux yeux des autres. Mais dans sa débandade, une pensée lui traversa l'esprit. Quel égoïsme... Être seul, invisible, ne voulait pas dire ne pas exister. Il accéléra la cadence. Protéger... Après tout, c'était ce pourquoi il vivait, l'une de ses rares motivations. Et une chose était certaine : un mort ne protégeait pas. Il avait beau être invisible, rien ne l'empêchait d'aider. Rien, sauf peut être une fierté mal placé. Ou un désir de reconnaissance, qui sait. L'important était que ceux à qui il tenait soient en sécurité, rien d'autre.
Une flèche vint se ficher dans sa jambe, lui laissant échapper un grognement. Il releva la tête et aperçue une ombre immense. L'Arbre. Alors quoi ? Il suffisait de faire un constat si évident pour en arriver là ? Maudissant le rêve, Ed' redoubla d'effort, semant ses poursuivant et se dirigeant à vive allure vers ce qu'il espérait être une sortie, ou du moins le point de rassemblement de ses compagnons et amis. Et à mesure qu'il s'en rapprochait, il reprenait lentement forme humain, son armure réapparaissant pièce par pièce.
Invité- Invité
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Quel mal de tronche ! J’avais l’impression d’être passé sous un troupeau de kodos enragés ou alors d’avoir pris la cuite du siècle ! Je me gelais les fesses sur un sol de glace et je ne voyais que du blanc. Du blanc partout. Qu’est-ce que je foutais ici ? Je rassemblais tant bien que mal mes esprits, mes idées en me frottant les joues vigoureusement.
Une minute auparavant, j’étais devant un grand arbre et des feux follets. Une lumière et me voilà dans…dans quoi au fait ? Je regardai sous moi, alentour, n’osant pas encore bouger de peur que ça me vrille encore plus les tempes. Glace, neige… un arbre. Je ne me souvenais pas d’être passé sur un glacier avant d’atteindre le sanctuaire. Je criais un peu, voir si on me répondait, pas de réponse. Je me suis relevé doucement, vaguement nauséeux. Une sorte de téléportation ? Aucune idée, ça me faisait cette impression. J’ai commencé à avancer dans ce qui me semblait être les crevasses d’un glacier.
Faisait froid putain ! Je regrettais mon épaisse cape et mes bottes fourrées. Je marchais en bougeant autant que possible sans m’épuiser trop. Retourner à l’arbre, le point de repère. Les autres devaient se rendre là-bas aussi.
Je m’aventurais dans les halls de givre. Lentement et assez péniblement, mon corps était ankylosé du froid mordant. J’aurais du manger plus, avoir du rhum sur moi, quelques choses pour me réchauffer quoi. Mais rien ! L’ombre de Soliel s’agitait, bougeait beaucoup trop. Avec ma fatigue, je peinais à la calmer, à la contrôler. Comble de malchance, j’avais oublié ma réserve de potion contre l’ombre. Mon omoplate gauche me brûlait. Je décidai de me séparer des mes épaulières. Que l’intendante aille se faire foutre, elle m’en refilerait d’autres !
Elles sont apparues, les unes après les autres. Judh, toute frêle, sa peau blanche, ses cheveux roux et son air de poupée, elle me dévisageait. Elle paraissait si menue dans sa chemise trop grande. Elle s’est avancé vers moi, a caressé ma joue du bout de ses doigts. Je l’ai embrassé. Elle me désarme.
- Marions-nous ! Tu vas être papa !
Je l’ai regardé, interloqué. J’ai bafouillé des excuses, comme quoi nous en reparlerions une fois de retour à Hurlevent, qu’il fallait qu’elle me suive à l’arbre, que c’était important. Je la pris dans mes bras, la soulevai en princesse quand je ne touchai soudain plus que du vide.
J’ai secoué la tête. J’ai repris ma route. Assiba, chocolat chaud tourbillonnant, elle dansait son regard mutin fixé sur moi. Le serpent courrait sur sa peau comme les caresses que j’aurais aimé à nouveau glisser sur elle. Rien qu’à la voir onduler, ma peau se réchauffait. Elle se rapprochait, indifférente au froid, s’effeuillant peu à peu. Elle m’embrassa et susurra au creux de mon oreille.
- Marions-nous ! Tu vas être papa !
J’ai formulé les mêmes excuses encore une fois. Je la pris dans mes bras pour la réchauffer. Elle s’évapora. Puis viennent les autres dont j’ai oublié le nom pour la plupart. Elles n’avaient parfois même plus de visages. Juste des corps, le ventre tendu de leur grossesses et toujours la même rengaine : « Tu vas être papa ». Je ne sais pas combien j’en ai croisé comme ça. Pas toutes, je ne crois pas.
Puis, au détour d’un angle, je me suis retrouvé nez à nez avec Lise. Elle était congelée dans la paroi. Je me suis de suite dit que c’était encore une hallucination à la con. Lise devait être avec son mari aux Carmines, je les avais vu le jour même. Puis j’ai vu le petit. Il pleurait, en pyjama, trainant son doudou derrière lui.
- Maman, maman ! Où est papa ? Pourquoi tu parles pas ? Pourquoi tu bouges pas ?
Je ne savais pas quoi faire. Je n’ai jamais su quoi faire. Alors je l’ai pris dans mes bras, ça me semblait le moins idiot. Il tremblait de froid. Je l’ai enroulé dans mon tabard et frictionné rapidement. Mon omoplate palpitait, je m’en foutais. Je devais protéger mon gosse, fallait qu’on sorte de notre prison ! Je me suis mis à courir. Il s’est mis à rire.
- Papa ! Je veux voir le grand arbre ! Plus vite !
Heureux. C’est peut-être con, mais j’étais heureux. Seul avec mon gosse, la première fois, je le serrais, protégeais vraiment. Il m’avait appelé papa.
Des murmures, des gémissements se répercutaient le long des parois. Pas de plaisir. Ils exprimaient la douleur, la mort. « Assassin ». J’ai entonné une chanson, il ne fallait pas qu’il entende. Non, il ne fallait pas. Les chuchotements se muèrent en cri, en râle d’agonie. Elles scandaient ce nom. Je chantai plus fort à tue-tête. Il se blottissait contre moi. Sa petite main entortillait mes cheveux.
Nous sommes arrivés à un large corridor tout droit. Je pouvais voir l’arbre et Saig était là, me pressant de franchir l’arrivée. Sur mon omoplate naissait une douleur déchirante. Je me suis étalé. Par réflexe, j’ai montré le dos. Le petit dans mes bras, je dérapais lentement vers la sortie. Quelqu’un m’observait. La créature hostile riait aux éclats. Je lançais un regard à mon ami, lui tendant mon fils.
- Occupe-toi de lui !
Vif, il obéit. Il attrapa mon enfant et ils disparurent dans la pénombre du feuillage. L’elfe me toisait. Je bondis sur mes pieds, l’observais en retour. Je ne me souvenais pas de l’avoir vu un jour. Qui était-ce ? Qu’est-ce qui me voulait ? Il s’est mis à rire. Un fichu rire de méchant machiavélique complètement cliché. Je lui ai fait remarquer, incapable de tenir ma langue comme toujours. Qu’est-ce que j’aimerais apprendre à la fermer !
Il agita la main. Des larmes naquirent au coin de mes yeux. Je ne sentais plus mon corps. Quelque chose avait éclos de mon épaule. De cette fichue marque qui tire la même question : « c’est quoi ? ». Juste une tâche, une foutue tâche de naissance. Elle suintait, dégoulinait dans mon dos. Cela sentait l’ombre, le sang. Ma chemise et mon cuir collaient. J’avais presque l’impression que cela fondait et s’incrustait dans ma chair.
L’odeur de l’incendie. Les craquements du bois. La chaleur me léchait le visage. Il se tordait. Plus il s’embrasait, plus je me sentais léger. Quand il fut réduit en cendre, je pus me relever. Je regardai un instant le vent dissiper les cendres. Puis je m’engouffrai sous les frondaisons du sanctuaire.
Une minute auparavant, j’étais devant un grand arbre et des feux follets. Une lumière et me voilà dans…dans quoi au fait ? Je regardai sous moi, alentour, n’osant pas encore bouger de peur que ça me vrille encore plus les tempes. Glace, neige… un arbre. Je ne me souvenais pas d’être passé sur un glacier avant d’atteindre le sanctuaire. Je criais un peu, voir si on me répondait, pas de réponse. Je me suis relevé doucement, vaguement nauséeux. Une sorte de téléportation ? Aucune idée, ça me faisait cette impression. J’ai commencé à avancer dans ce qui me semblait être les crevasses d’un glacier.
Faisait froid putain ! Je regrettais mon épaisse cape et mes bottes fourrées. Je marchais en bougeant autant que possible sans m’épuiser trop. Retourner à l’arbre, le point de repère. Les autres devaient se rendre là-bas aussi.
Je m’aventurais dans les halls de givre. Lentement et assez péniblement, mon corps était ankylosé du froid mordant. J’aurais du manger plus, avoir du rhum sur moi, quelques choses pour me réchauffer quoi. Mais rien ! L’ombre de Soliel s’agitait, bougeait beaucoup trop. Avec ma fatigue, je peinais à la calmer, à la contrôler. Comble de malchance, j’avais oublié ma réserve de potion contre l’ombre. Mon omoplate gauche me brûlait. Je décidai de me séparer des mes épaulières. Que l’intendante aille se faire foutre, elle m’en refilerait d’autres !
Elles sont apparues, les unes après les autres. Judh, toute frêle, sa peau blanche, ses cheveux roux et son air de poupée, elle me dévisageait. Elle paraissait si menue dans sa chemise trop grande. Elle s’est avancé vers moi, a caressé ma joue du bout de ses doigts. Je l’ai embrassé. Elle me désarme.
- Marions-nous ! Tu vas être papa !
Je l’ai regardé, interloqué. J’ai bafouillé des excuses, comme quoi nous en reparlerions une fois de retour à Hurlevent, qu’il fallait qu’elle me suive à l’arbre, que c’était important. Je la pris dans mes bras, la soulevai en princesse quand je ne touchai soudain plus que du vide.
J’ai secoué la tête. J’ai repris ma route. Assiba, chocolat chaud tourbillonnant, elle dansait son regard mutin fixé sur moi. Le serpent courrait sur sa peau comme les caresses que j’aurais aimé à nouveau glisser sur elle. Rien qu’à la voir onduler, ma peau se réchauffait. Elle se rapprochait, indifférente au froid, s’effeuillant peu à peu. Elle m’embrassa et susurra au creux de mon oreille.
- Marions-nous ! Tu vas être papa !
J’ai formulé les mêmes excuses encore une fois. Je la pris dans mes bras pour la réchauffer. Elle s’évapora. Puis viennent les autres dont j’ai oublié le nom pour la plupart. Elles n’avaient parfois même plus de visages. Juste des corps, le ventre tendu de leur grossesses et toujours la même rengaine : « Tu vas être papa ». Je ne sais pas combien j’en ai croisé comme ça. Pas toutes, je ne crois pas.
Puis, au détour d’un angle, je me suis retrouvé nez à nez avec Lise. Elle était congelée dans la paroi. Je me suis de suite dit que c’était encore une hallucination à la con. Lise devait être avec son mari aux Carmines, je les avais vu le jour même. Puis j’ai vu le petit. Il pleurait, en pyjama, trainant son doudou derrière lui.
- Maman, maman ! Où est papa ? Pourquoi tu parles pas ? Pourquoi tu bouges pas ?
Je ne savais pas quoi faire. Je n’ai jamais su quoi faire. Alors je l’ai pris dans mes bras, ça me semblait le moins idiot. Il tremblait de froid. Je l’ai enroulé dans mon tabard et frictionné rapidement. Mon omoplate palpitait, je m’en foutais. Je devais protéger mon gosse, fallait qu’on sorte de notre prison ! Je me suis mis à courir. Il s’est mis à rire.
- Papa ! Je veux voir le grand arbre ! Plus vite !
Heureux. C’est peut-être con, mais j’étais heureux. Seul avec mon gosse, la première fois, je le serrais, protégeais vraiment. Il m’avait appelé papa.
Des murmures, des gémissements se répercutaient le long des parois. Pas de plaisir. Ils exprimaient la douleur, la mort. « Assassin ». J’ai entonné une chanson, il ne fallait pas qu’il entende. Non, il ne fallait pas. Les chuchotements se muèrent en cri, en râle d’agonie. Elles scandaient ce nom. Je chantai plus fort à tue-tête. Il se blottissait contre moi. Sa petite main entortillait mes cheveux.
Nous sommes arrivés à un large corridor tout droit. Je pouvais voir l’arbre et Saig était là, me pressant de franchir l’arrivée. Sur mon omoplate naissait une douleur déchirante. Je me suis étalé. Par réflexe, j’ai montré le dos. Le petit dans mes bras, je dérapais lentement vers la sortie. Quelqu’un m’observait. La créature hostile riait aux éclats. Je lançais un regard à mon ami, lui tendant mon fils.
- Occupe-toi de lui !
Vif, il obéit. Il attrapa mon enfant et ils disparurent dans la pénombre du feuillage. L’elfe me toisait. Je bondis sur mes pieds, l’observais en retour. Je ne me souvenais pas de l’avoir vu un jour. Qui était-ce ? Qu’est-ce qui me voulait ? Il s’est mis à rire. Un fichu rire de méchant machiavélique complètement cliché. Je lui ai fait remarquer, incapable de tenir ma langue comme toujours. Qu’est-ce que j’aimerais apprendre à la fermer !
Il agita la main. Des larmes naquirent au coin de mes yeux. Je ne sentais plus mon corps. Quelque chose avait éclos de mon épaule. De cette fichue marque qui tire la même question : « c’est quoi ? ». Juste une tâche, une foutue tâche de naissance. Elle suintait, dégoulinait dans mon dos. Cela sentait l’ombre, le sang. Ma chemise et mon cuir collaient. J’avais presque l’impression que cela fondait et s’incrustait dans ma chair.
L’odeur de l’incendie. Les craquements du bois. La chaleur me léchait le visage. Il se tordait. Plus il s’embrasait, plus je me sentais léger. Quand il fut réduit en cendre, je pus me relever. Je regardai un instant le vent dissiper les cendres. Puis je m’engouffrai sous les frondaisons du sanctuaire.
Lanniey
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Sa main tenait le poignet d'Ana fermement. L'ayant faite reculer peu avant l'explosion. Tout a coup le sol lui avait parut si proche... Elles s'étaient affaissées lourdement...
La neige aurait amortie leur chute, si elles n'avaient, en fait, pas heurtés de la glace... Bien dur... Et bien réelle. Voulant resserrer sa main sur le poignet de son amie, Erhin se rendit compte qu'il ne s'agissait là plus que de vent... Son étreinte se referma alors sur un grand vide. La laissant en proie a de soudaines craintes. Sa tête était lourde, mais elle lutta jusqu'à se relever.
A nouveau sur pieds, elle scrutait autour d'elle. De la glace. Des murs de glace pour être plus juste. Pas âmes qui vives. L'explosion avait-elle fait apparaitre cette chose? Ce Labyrinthe? Ou, étaient-ils tous tombés dedans? Chassant ses questions, elle décida de poser l'une de ses mains contre la paroi gelée... Pas de doute c'était réel. Enfin, réel pour elle, puisqu'elle y croyait dur comme fer... Elle se mit a avancer, gardant le bout des doigts contre la paroi qu'elle n'était pas prête de lâcher, s'abimant les mains par la même occasion, fines gelures qui lui procurait une douleur changeante, parfois brutale parfois douce... Sa tête était lourde... Foutrement lourde... Son corps avançait faiblement, engourdit. Le froid qui la transperçait avait laissé place a des sensations de brûlures. La douleur n'était pas constante mais la tenait en tout cas éveillée.
Relevant le visage pour la première fois, elle constata qu'un arbre au loin lui rappelait vaguement son endroit de chute, précédemment avec les autres. Ses jambes avaient d'ailleurs commencées a s'y rendre sans vraiment lui avoir demandées son avis... Sans s'expliquer le phénomène, elle n'objecta pas a rejoindre l'endroit, bien qu'il semblait hors d'atteinte avec ces fichus murs de glaces... Au détour de l'un d'eux, elle trébucha pour s'étaler de tout son long dans la neige. Celle-ci lui brulant le visage. Se redressant pour regarder ce qui l'avait ainsi déséquilibrée, elle lâcha un cri sonore, se répercutant indéfiniment dans l'étendu gelée... Un cadavre.
Se relevant violemment elle recula, sans oser regarder, puis se mit a courir. Passant d'un chemin et d'un mur a l'autre sans se retourner. Elle se heurta alors violemment a Ana', chutant au sol encore une fois. Son cœur fit un bon dans sa poitrine. Comme a chaque fois qu'elle la voyait. Pourquoi était-elle si rassurante? Elle lui tendit la main, un sourire calme et chaleureux peint sur son fin visage. Elle la prit... C'est alors qu'il y eu une détonation, un craquement macabre... La main sans force d'Ana sembla faiblir... Puis son bras s'affaissa. Erhin la retint, la tira a elle. Il n'y avait rien au bout de ce bras... Rien qu'une épaule sanglante arrachée... Le sang couvrait la neige d'une épaisse liqueur a l'odeur métallique... Cette fois les sons lui manquèrent. Elle relâcha le main défraichie de son amie, se plaquant contre l'un des murs. C'est alors qu'un homme en armure vint lui la soulever, comme si elle n'avait été qu'une plume. Elle croisa son regard... Son père. Son défunt père. Rien n'aurai pu la briser plus que cela... Il tâtonna le mur comme a la recherche d'une poignée. Qu'il ouvrit par on ne sait quelle magie? Puis il fit asseoir Erhin sur une chaise de glace. Et disparut.
De là... Un homme entra, ou une bête? Un croisement étrange entre les deux... Un loup au visage de ce garde brun, dont le nom lui échappait sur le moment. Il tenait un plateau dans ses bras. Comme prés a lui servir un repas... Il déposa devant elle l'assiette couverte, prête pour la dégustation. Soulevant le couvercle elle découvrit la tête de sa mère.. Sanglante.. un rictus douloureux sur les lèvres. Sa mère qu'elle n'avait vu qu'en image, disparut des années auparavant... Repoussant le tout elle se mise a frapper contre les parois du mur qui avait ravalé la porte. Ses poings saignaient mais ses gestes gardaient leurs détermination, elle criait sans que sa voix ne parvienne a ses oreilles... L'espace semblait se rétrécir.... Des animaux commençaient a apparaitre dans les coins de la pièce, morts revenus a la vie pour la plus part. L'homme-loup n'avait pas bougé, l'observant curieusement. Les cris des bêtes lui vrillaient les tympans. La pièce s'emplissait de leur sang... Le plafond s'abaissait, elle ne pouvait faire autrement que de suivre le mouvement, se retrouvant bientôt immergée dans tout ce liquide poisseux auquel elle avait déjà goûté. Elle se débattait, hurlait, mais rien a faire... Ils tenaient leur vengeance...
Après un temps interminable, elle se sentit tomber encore une fois... Couverte de sang. A nouveau ce choc dans son dos. Le sol froid et gelé, ses membres raidis. Les lèvres violette et craquelées... Ses yeux était douloureux, elle dût se réhabituer a la lumière aveuglante qu'offrait le ciel blanc neigeux. Ses doigts semblaient agrippés a une main invisible. L'arbre était là... Devant elle...
La neige aurait amortie leur chute, si elles n'avaient, en fait, pas heurtés de la glace... Bien dur... Et bien réelle. Voulant resserrer sa main sur le poignet de son amie, Erhin se rendit compte qu'il ne s'agissait là plus que de vent... Son étreinte se referma alors sur un grand vide. La laissant en proie a de soudaines craintes. Sa tête était lourde, mais elle lutta jusqu'à se relever.
A nouveau sur pieds, elle scrutait autour d'elle. De la glace. Des murs de glace pour être plus juste. Pas âmes qui vives. L'explosion avait-elle fait apparaitre cette chose? Ce Labyrinthe? Ou, étaient-ils tous tombés dedans? Chassant ses questions, elle décida de poser l'une de ses mains contre la paroi gelée... Pas de doute c'était réel. Enfin, réel pour elle, puisqu'elle y croyait dur comme fer... Elle se mit a avancer, gardant le bout des doigts contre la paroi qu'elle n'était pas prête de lâcher, s'abimant les mains par la même occasion, fines gelures qui lui procurait une douleur changeante, parfois brutale parfois douce... Sa tête était lourde... Foutrement lourde... Son corps avançait faiblement, engourdit. Le froid qui la transperçait avait laissé place a des sensations de brûlures. La douleur n'était pas constante mais la tenait en tout cas éveillée.
Relevant le visage pour la première fois, elle constata qu'un arbre au loin lui rappelait vaguement son endroit de chute, précédemment avec les autres. Ses jambes avaient d'ailleurs commencées a s'y rendre sans vraiment lui avoir demandées son avis... Sans s'expliquer le phénomène, elle n'objecta pas a rejoindre l'endroit, bien qu'il semblait hors d'atteinte avec ces fichus murs de glaces... Au détour de l'un d'eux, elle trébucha pour s'étaler de tout son long dans la neige. Celle-ci lui brulant le visage. Se redressant pour regarder ce qui l'avait ainsi déséquilibrée, elle lâcha un cri sonore, se répercutant indéfiniment dans l'étendu gelée... Un cadavre.
Se relevant violemment elle recula, sans oser regarder, puis se mit a courir. Passant d'un chemin et d'un mur a l'autre sans se retourner. Elle se heurta alors violemment a Ana', chutant au sol encore une fois. Son cœur fit un bon dans sa poitrine. Comme a chaque fois qu'elle la voyait. Pourquoi était-elle si rassurante? Elle lui tendit la main, un sourire calme et chaleureux peint sur son fin visage. Elle la prit... C'est alors qu'il y eu une détonation, un craquement macabre... La main sans force d'Ana sembla faiblir... Puis son bras s'affaissa. Erhin la retint, la tira a elle. Il n'y avait rien au bout de ce bras... Rien qu'une épaule sanglante arrachée... Le sang couvrait la neige d'une épaisse liqueur a l'odeur métallique... Cette fois les sons lui manquèrent. Elle relâcha le main défraichie de son amie, se plaquant contre l'un des murs. C'est alors qu'un homme en armure vint lui la soulever, comme si elle n'avait été qu'une plume. Elle croisa son regard... Son père. Son défunt père. Rien n'aurai pu la briser plus que cela... Il tâtonna le mur comme a la recherche d'une poignée. Qu'il ouvrit par on ne sait quelle magie? Puis il fit asseoir Erhin sur une chaise de glace. Et disparut.
De là... Un homme entra, ou une bête? Un croisement étrange entre les deux... Un loup au visage de ce garde brun, dont le nom lui échappait sur le moment. Il tenait un plateau dans ses bras. Comme prés a lui servir un repas... Il déposa devant elle l'assiette couverte, prête pour la dégustation. Soulevant le couvercle elle découvrit la tête de sa mère.. Sanglante.. un rictus douloureux sur les lèvres. Sa mère qu'elle n'avait vu qu'en image, disparut des années auparavant... Repoussant le tout elle se mise a frapper contre les parois du mur qui avait ravalé la porte. Ses poings saignaient mais ses gestes gardaient leurs détermination, elle criait sans que sa voix ne parvienne a ses oreilles... L'espace semblait se rétrécir.... Des animaux commençaient a apparaitre dans les coins de la pièce, morts revenus a la vie pour la plus part. L'homme-loup n'avait pas bougé, l'observant curieusement. Les cris des bêtes lui vrillaient les tympans. La pièce s'emplissait de leur sang... Le plafond s'abaissait, elle ne pouvait faire autrement que de suivre le mouvement, se retrouvant bientôt immergée dans tout ce liquide poisseux auquel elle avait déjà goûté. Elle se débattait, hurlait, mais rien a faire... Ils tenaient leur vengeance...
Après un temps interminable, elle se sentit tomber encore une fois... Couverte de sang. A nouveau ce choc dans son dos. Le sol froid et gelé, ses membres raidis. Les lèvres violette et craquelées... Ses yeux était douloureux, elle dût se réhabituer a la lumière aveuglante qu'offrait le ciel blanc neigeux. Ses doigts semblaient agrippés a une main invisible. L'arbre était là... Devant elle...
Dernière édition par Erhin le Lun 24 Mai 2010, 15:44, édité 2 fois
Erhin
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Tout s'arrête...Je connais cette sensation...Il fait froid et je ne veux ouvrir les yeux.
Comment avais-je pu faire une telle erreur? Pourquoi mon maitre m'a t-il laissé faire ça? Il le savait ?? Il m'a dupé ?
Je n'ouvrirai pas les yeux...non non...il ne faut pas que je regarde...
Je parcours les murs gelés de mes doigts...j'avance lentement mais surement. Si Tsadkiel avait été là il m'aurait dit de ne pas le faire, lui qui a toujours eu des doutes sur Nilawhil. Pourtant je lui ai fait une confiance aveugle.
Tout ce que je peux faire c'est de rester là les yeux clos, je ne veux pas être éblouie. Ce n'est peut-être pas un rêve. Le sol est si dur, ça ne peut être un rêve.
Je vais m'assoir...et attendre? Pourquoi j'avancerai? Je ne sais pas ce que je dois faire...Je vais attendre...oui. Ne pas marcher. Attendre que le froid passe.
Un bruit! Le vent qui s'engouffre dans un dédale.
C'est ainsi...le sanctuaire est détruit? Les méandres de son esprit sont sans fin, même le vent s'y perd.
Agham vas-tu emporter tout sur ton passage si tu t'éveilles? Les gardiennes sont affolées, laisse les se reposer en paix.
Je resterai ici.
Comment avais-je pu faire une telle erreur? Pourquoi mon maitre m'a t-il laissé faire ça? Il le savait ?? Il m'a dupé ?
Je n'ouvrirai pas les yeux...non non...il ne faut pas que je regarde...
Je parcours les murs gelés de mes doigts...j'avance lentement mais surement. Si Tsadkiel avait été là il m'aurait dit de ne pas le faire, lui qui a toujours eu des doutes sur Nilawhil. Pourtant je lui ai fait une confiance aveugle.
Tout ce que je peux faire c'est de rester là les yeux clos, je ne veux pas être éblouie. Ce n'est peut-être pas un rêve. Le sol est si dur, ça ne peut être un rêve.
Je vais m'assoir...et attendre? Pourquoi j'avancerai? Je ne sais pas ce que je dois faire...Je vais attendre...oui. Ne pas marcher. Attendre que le froid passe.
Un bruit! Le vent qui s'engouffre dans un dédale.
C'est ainsi...le sanctuaire est détruit? Les méandres de son esprit sont sans fin, même le vent s'y perd.
Agham vas-tu emporter tout sur ton passage si tu t'éveilles? Les gardiennes sont affolées, laisse les se reposer en paix.
Je resterai ici.
Fanélia/Nean- Personnages Joués : Fanélia, Nean, Laclef
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
L’air ambiant était sec. Sec, froid et… atone. Pas un bruit, pas un souffle, pas un mouvement. Rien.
Heythe se releva, regardant ses mains rougies de froid. Etait-elle encore dans ces joutes amicales ? Quelque part dans un fort en train de surveiller un maudit drapeau ?
Non. Le silence qui régnait ici signifiait autre chose. Elle passa sa langue sur ses lèvres et crut que l’humidité gelée allait sceller sa bouche à jamais. Instinctivement, elle porta la main à ses yeux, s’imaginant qu’ils allaient geler aussi, grâce aux larmes.
Des larmes ? Pourquoi des larmes, encore ?
C’était cette elfe… Terale, c’est ça… pourquoi l’avoir suivie dans la neige, dans les profondeurs de la terre…. Pourquoi avoir suivi le groupe… Suivre … Suivre Saig et les autres… Suivre, elle ne savait plus faire que ça… suivre et espérer retrouver…. Revivre… revoir…
Elle avança, touchant délicatement le mur blanc qui la guidait. Elle devait avancer, surtout, ne pas reculer, avancer vers l’Arbre, suivre les autres, retrouver les autres, ne pas rester seule, trop dangereux, si les murmures reprenaient, elle…
Regarde… regarde d’où vient la Haine… ne vois-tu pas que ce sont eux ?... tu aurais dû rester avec nous…. Là était ta place… parmi ceux qui ne savent plus vivre….
Les larmes recommençaient à couler, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Le froid s’emparait de son visage qui lui semblait geler au fur et à mesure que les larmes coulaient.
… tu n’as rien fait… tu n’as pas tenu ta promesse, tu devais l’aider à repartir, tu as trahi, tu n’es pas digne de toi, pas digne de lui, pas digne d’être aimée vraiment, Heythe… non, regarde, il est parti , il t’a laissée…
Elle porta les deux mains à la tête, tentant vainement de se boucher les oreilles.
Non ! Taisez vous ! Taisez-vous, je…
Une main lui saisit le poignet et la fit tourner sur elle-même, deux yeux brillant et un rictus éclairant le visage de la non-morte.
Laisse-moi te sonder, tu as quelque chose qui nous appartient, rends le nous ! Tu n’es pas digne de tout ça ! Pas digne !!!!!! Pas…
Les deux yeux cessèrent de briller et le visage d’Ivalia prit place devant elle, souriant mais sévère et froid derrière le sourire.
Heythe…. Tu me déçois… Tu n’es pas assez tenace, Heythe, tu manques de motivation… si peu fiable dans la durée… tu ne sais donc rien faire que de te laisser balloter par les choses et les gens… tu n’étais pas comme ça... avant… à Ménéthil, tu te mettais en avant, tu savais prendre les choses en mains, tu…
Heythe hocha la tête en silence. Avant… avant… avant elle aimait et elle était aimée… avant, tout était différent… elle avait foi en lui et foi dans la vie… sans que personne ne le sache, elle était portée, animée, éclairée de sa présence….
Elle essuya maladroitement son visage d’un revers de main. Encore ces maudites larmes qui coulaient encore et encore de ses yeux qui peinaient à rester ouverts. Elle reprit sa marche, trébuchant comme dans le noir, aveuglée par la glace. Elle devait avancer, sinon tout allait s’écrouler, tout allait s’arrêter, tout allait s’évanouir, à jamais. Retrouver une route, n’importe laquelle, reprendre courage, croire à nouveau en l’autre.
Elle repris sa marche, la main glissant sur le mur de glace par à coup, une douleur piquante, presque agréable, venant peu à peu remplacer celle qui lui brisait le cœur en permanence.
Elle l’espérait et le redoutait tout à la fois. Il devait être là, oui, il était forcément là.
Enfin, elle le trouva, au détour d’un angle, ses yeux gris la couvant du regard, les cheveux argentés reliés en arrière, il la regardait en reculant, sans un mot. Elle avanca la main pour le toucher.
Ne partez pas ! … Ne partez pas, je vous en prie, je me contenterai de vous voir de temps à autre…. Je… je ne suis rien sans vous désormais, je…
L’homme qui la regardait tristement secoua la tête.
Je vous l’ai dit Heythe, je dois repartir, je dois savoir, je ne peux rester… pardonnez-moi.. oubliez-moi… reprenez votre vie… je ne puis rester… je ne suis pas d’ici… j’en suis certain, je ne suis pas des vôtres… je dois vous quitter, c’est mieux… je vous en prie, oubliez-moi…
La vision de l’homme s’effaçait peu à peu. Elle tendit la main et c’est comme si de le toucher le faisait disparaître encore plus. Elle hurla de détresse.
Alors, emmenez-moi là bas !!! emmenez-moi avec vous !!! ....
La vision disparue, Heythe s’effondra contre le mur de glace, hoquetant.
… emmenez-moi… je ne veux pas vivre sans vous, ici… emmenez-moi avec vous, je vous en prie… la vie ne vaut plus la peine d’être vécue… laissez-moi m’éteindre à jamais… mon cœur déjà est gelé… gelez donc le reste…
Heythe se releva, regardant ses mains rougies de froid. Etait-elle encore dans ces joutes amicales ? Quelque part dans un fort en train de surveiller un maudit drapeau ?
Non. Le silence qui régnait ici signifiait autre chose. Elle passa sa langue sur ses lèvres et crut que l’humidité gelée allait sceller sa bouche à jamais. Instinctivement, elle porta la main à ses yeux, s’imaginant qu’ils allaient geler aussi, grâce aux larmes.
Des larmes ? Pourquoi des larmes, encore ?
C’était cette elfe… Terale, c’est ça… pourquoi l’avoir suivie dans la neige, dans les profondeurs de la terre…. Pourquoi avoir suivi le groupe… Suivre … Suivre Saig et les autres… Suivre, elle ne savait plus faire que ça… suivre et espérer retrouver…. Revivre… revoir…
Elle avança, touchant délicatement le mur blanc qui la guidait. Elle devait avancer, surtout, ne pas reculer, avancer vers l’Arbre, suivre les autres, retrouver les autres, ne pas rester seule, trop dangereux, si les murmures reprenaient, elle…
Regarde… regarde d’où vient la Haine… ne vois-tu pas que ce sont eux ?... tu aurais dû rester avec nous…. Là était ta place… parmi ceux qui ne savent plus vivre….
Les larmes recommençaient à couler, sans qu’elle ne puisse rien y faire. Le froid s’emparait de son visage qui lui semblait geler au fur et à mesure que les larmes coulaient.
… tu n’as rien fait… tu n’as pas tenu ta promesse, tu devais l’aider à repartir, tu as trahi, tu n’es pas digne de toi, pas digne de lui, pas digne d’être aimée vraiment, Heythe… non, regarde, il est parti , il t’a laissée…
Elle porta les deux mains à la tête, tentant vainement de se boucher les oreilles.
Non ! Taisez vous ! Taisez-vous, je…
Une main lui saisit le poignet et la fit tourner sur elle-même, deux yeux brillant et un rictus éclairant le visage de la non-morte.
Laisse-moi te sonder, tu as quelque chose qui nous appartient, rends le nous ! Tu n’es pas digne de tout ça ! Pas digne !!!!!! Pas…
Les deux yeux cessèrent de briller et le visage d’Ivalia prit place devant elle, souriant mais sévère et froid derrière le sourire.
Heythe…. Tu me déçois… Tu n’es pas assez tenace, Heythe, tu manques de motivation… si peu fiable dans la durée… tu ne sais donc rien faire que de te laisser balloter par les choses et les gens… tu n’étais pas comme ça... avant… à Ménéthil, tu te mettais en avant, tu savais prendre les choses en mains, tu…
Heythe hocha la tête en silence. Avant… avant… avant elle aimait et elle était aimée… avant, tout était différent… elle avait foi en lui et foi dans la vie… sans que personne ne le sache, elle était portée, animée, éclairée de sa présence….
Elle essuya maladroitement son visage d’un revers de main. Encore ces maudites larmes qui coulaient encore et encore de ses yeux qui peinaient à rester ouverts. Elle reprit sa marche, trébuchant comme dans le noir, aveuglée par la glace. Elle devait avancer, sinon tout allait s’écrouler, tout allait s’arrêter, tout allait s’évanouir, à jamais. Retrouver une route, n’importe laquelle, reprendre courage, croire à nouveau en l’autre.
Elle repris sa marche, la main glissant sur le mur de glace par à coup, une douleur piquante, presque agréable, venant peu à peu remplacer celle qui lui brisait le cœur en permanence.
Elle l’espérait et le redoutait tout à la fois. Il devait être là, oui, il était forcément là.
Enfin, elle le trouva, au détour d’un angle, ses yeux gris la couvant du regard, les cheveux argentés reliés en arrière, il la regardait en reculant, sans un mot. Elle avanca la main pour le toucher.
Ne partez pas ! … Ne partez pas, je vous en prie, je me contenterai de vous voir de temps à autre…. Je… je ne suis rien sans vous désormais, je…
L’homme qui la regardait tristement secoua la tête.
Je vous l’ai dit Heythe, je dois repartir, je dois savoir, je ne peux rester… pardonnez-moi.. oubliez-moi… reprenez votre vie… je ne puis rester… je ne suis pas d’ici… j’en suis certain, je ne suis pas des vôtres… je dois vous quitter, c’est mieux… je vous en prie, oubliez-moi…
La vision de l’homme s’effaçait peu à peu. Elle tendit la main et c’est comme si de le toucher le faisait disparaître encore plus. Elle hurla de détresse.
Alors, emmenez-moi là bas !!! emmenez-moi avec vous !!! ....
La vision disparue, Heythe s’effondra contre le mur de glace, hoquetant.
… emmenez-moi… je ne veux pas vivre sans vous, ici… emmenez-moi avec vous, je vous en prie… la vie ne vaut plus la peine d’être vécue… laissez-moi m’éteindre à jamais… mon cœur déjà est gelé… gelez donc le reste…
Heythe Nografe
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Elle se souvenait... Les feux-follets... L'éclair, tout étais si proche... Si loin.
Où se trouvait-elle a présent ?... Ylandre ouvrit les yeux, un instant éblouie par la clarté du paysage, par la lumière se refletant sur les parois de sa prison glacée.
Le labyrinthe se dévoilais à elle, les hauts murs étincellant au soleil l'encerclaient de toutes part, et au loin, son salut, l'immense arbre au pied duquel elle s'étais effondrée.
L'elfe se releva, prenant ses armes en mains, et entamant sa marche dans le dédale gelé... Optant chaque fois pour la même direction, laissant une trace d'épée dans l'épais mur de glace, changeant de direction si la trace de son passage étais présente...
Elle marcha plusieurs heures, impassible, chaque fois laissant une trace dans le labyrinthe, celà ne la genais pas. Elle se trouvais seule, mais ressentais quelque chose d'agréable, quelque chose qui lui avait été enlevé il y a de celà des milliers d'années... Il lui fallu plusieurs heures pour mettre le doigt dessus, jusqu'a ce que devant elle se tienne un garde funeste, comme il y a dix milles ans, la créature l'empechait d'atteindre son but... Et en dix milles ans, l'apparence de cauchemar du démon n'avait pas évoluée, une immense bête dépassant les trois mètres semblant formée d'un assemblage improbable de créatures diverses la toisais de sa position... De ses sabots flamboyant émanaient les même flammes gangrenées... Sa gueule suintais un liquide acide, des tentacules ornant le bas de son faciès et faisant office de barbe... Le tout surmonté de deux cornes usées par le temps et les innombrable combat mené par la croisade ardente... Des ailes venaient achever ce tableau cauchemardesque pour quiconque avait vécu la grande Guerre des Anciens.
Flanqué dans son armure de bronze, le démon étais en position d'attaque, son enorme bouclier ovale et sa masses semblaient peser des tonnes, pourtant le démon les soulevait avec une extraordinaire facilité.
Extraordinaire, c'étais également le mot qui convenait à décrire la vitesse a laquelle la bête se déplaçait, elle chargea l'elfe.
- Pas une nouvelle fois... Ylandre se jetta au sol pour esquiver l'attaque du démon, roulant sur le coté, et frappant l'articulation du démon pour le couper dans son élan, l'épée déchira facilement la chair... Un peu trop facilement... la bête tomba au sol, l'elfe lançant machinalement une incantation en Kal'dorei.
Nouveau flash lumineux, nouvel aveuglement.
La bête gîsait, carbonisée par l'éclair qui s'était abbatu sur elle...
- Par Azshara... Ylandre passa un long moment à observer ses mains, grisée par la sensation de retrouver un pouvoir depuis longtemps oublié et perdu.
La sensation fût aussi brêve que forte... Ylandre chute et comme il y a dix milles ans la sensation de perdre une partie de son être s'empara d'elle, puis plus rien, le noir.
Elle se reveille quelques minutes plus tard, prostré au sol, tremblant comme une enfant... Peur, elle avait peur... Pour la première fois depuis longtemps elle étais terrifiée.
Observer... Trouver une solution... Fuir d'ici, il fallais fuir... Il lui fallu quelques instants pour réaliser qu'autour d'elle le labyrinthe s'étais transformé en une imense plaine de cristal gelé, derrière elle s'étendais une grande étendue d'eau et devant elle, l'Arbre.
Elle rampa jusqu'a lui... Puis de nouveau le noir.
Où se trouvait-elle a présent ?... Ylandre ouvrit les yeux, un instant éblouie par la clarté du paysage, par la lumière se refletant sur les parois de sa prison glacée.
Le labyrinthe se dévoilais à elle, les hauts murs étincellant au soleil l'encerclaient de toutes part, et au loin, son salut, l'immense arbre au pied duquel elle s'étais effondrée.
L'elfe se releva, prenant ses armes en mains, et entamant sa marche dans le dédale gelé... Optant chaque fois pour la même direction, laissant une trace d'épée dans l'épais mur de glace, changeant de direction si la trace de son passage étais présente...
Elle marcha plusieurs heures, impassible, chaque fois laissant une trace dans le labyrinthe, celà ne la genais pas. Elle se trouvais seule, mais ressentais quelque chose d'agréable, quelque chose qui lui avait été enlevé il y a de celà des milliers d'années... Il lui fallu plusieurs heures pour mettre le doigt dessus, jusqu'a ce que devant elle se tienne un garde funeste, comme il y a dix milles ans, la créature l'empechait d'atteindre son but... Et en dix milles ans, l'apparence de cauchemar du démon n'avait pas évoluée, une immense bête dépassant les trois mètres semblant formée d'un assemblage improbable de créatures diverses la toisais de sa position... De ses sabots flamboyant émanaient les même flammes gangrenées... Sa gueule suintais un liquide acide, des tentacules ornant le bas de son faciès et faisant office de barbe... Le tout surmonté de deux cornes usées par le temps et les innombrable combat mené par la croisade ardente... Des ailes venaient achever ce tableau cauchemardesque pour quiconque avait vécu la grande Guerre des Anciens.
Flanqué dans son armure de bronze, le démon étais en position d'attaque, son enorme bouclier ovale et sa masses semblaient peser des tonnes, pourtant le démon les soulevait avec une extraordinaire facilité.
Extraordinaire, c'étais également le mot qui convenait à décrire la vitesse a laquelle la bête se déplaçait, elle chargea l'elfe.
- Pas une nouvelle fois... Ylandre se jetta au sol pour esquiver l'attaque du démon, roulant sur le coté, et frappant l'articulation du démon pour le couper dans son élan, l'épée déchira facilement la chair... Un peu trop facilement... la bête tomba au sol, l'elfe lançant machinalement une incantation en Kal'dorei.
Nouveau flash lumineux, nouvel aveuglement.
La bête gîsait, carbonisée par l'éclair qui s'était abbatu sur elle...
- Par Azshara... Ylandre passa un long moment à observer ses mains, grisée par la sensation de retrouver un pouvoir depuis longtemps oublié et perdu.
La sensation fût aussi brêve que forte... Ylandre chute et comme il y a dix milles ans la sensation de perdre une partie de son être s'empara d'elle, puis plus rien, le noir.
Elle se reveille quelques minutes plus tard, prostré au sol, tremblant comme une enfant... Peur, elle avait peur... Pour la première fois depuis longtemps elle étais terrifiée.
Observer... Trouver une solution... Fuir d'ici, il fallais fuir... Il lui fallu quelques instants pour réaliser qu'autour d'elle le labyrinthe s'étais transformé en une imense plaine de cristal gelé, derrière elle s'étendais une grande étendue d'eau et devant elle, l'Arbre.
Elle rampa jusqu'a lui... Puis de nouveau le noir.
Celyssa
Re: [récit à faire vivre] Le Labyrinthe de glace
Il fait froid, si froid. Trop froid.
Ceren était allongée sur un sol gelé. Son esprit était devenu le refuge de brumes trop épaisses pour permettre une mûre réflexion. La jeune femme se contenta alors de vérifier le bon fonctionnement de son corps, bougeant les orteils puis les doigts avant de chercher à se relever.
Son regard, bien que flou, se promena autour d'elle. Des murs de glace, d'un blanc laiteux veiné de striures d'un bleu de givre, se dressaient de part et d'autre pour former un corridor sans fin. A son terme trônait un arbre vénérable et majestueux qui brillait comme un phare pour la naufragée qu'elle était devenue.
Alors que sa vision commençait à s'habituer à son nouvel environnement, les remparts se mirent à onduler et se déplacer avec une célérité déconcertante. Des angles et autres ramifications se formaient ici et là, donnant naissance à une multitude de couloirs et constituant un parfait dédale.
Ceren était allongée sur un sol gelé. Son esprit était devenu le refuge de brumes trop épaisses pour permettre une mûre réflexion. La jeune femme se contenta alors de vérifier le bon fonctionnement de son corps, bougeant les orteils puis les doigts avant de chercher à se relever.
Son regard, bien que flou, se promena autour d'elle. Des murs de glace, d'un blanc laiteux veiné de striures d'un bleu de givre, se dressaient de part et d'autre pour former un corridor sans fin. A son terme trônait un arbre vénérable et majestueux qui brillait comme un phare pour la naufragée qu'elle était devenue.
Alors que sa vision commençait à s'habituer à son nouvel environnement, les remparts se mirent à onduler et se déplacer avec une célérité déconcertante. Des angles et autres ramifications se formaient ici et là, donnant naissance à une multitude de couloirs et constituant un parfait dédale.
La Rédemptrice poussa un profond soupir à l'idée d'avoir à parcourir un labyrinthe pour pouvoir revoir un jour Austrivage et ses camarades. Où étaient donc le Chevalier-Champion Stonefeal, les Ecuyères Lamevent, Londelort et Nografe, le Garde Carmine ? Et les Gardes venus de Hurlevent ? Et cette Elfe qui les avait menés jusqu'ici, et les prisonniers ? Que leur était-il arrivé ?
Elle mit ses mains en porte-voix et héla chaque personne dont elle connaissait le nom. Elle étendit ses demandes jusqu'à souhaiter la réponse d'un parfait inconnu, qu'il fut hostile ou non. Ses appels roulaient en écho contre les parois givrées pour finalement mourir étouffés au détour d'un couloir.
Ceren passa rapidement en revue son équipement. Ses armes et son armure étaient intactes tout comme son orbe qu'elle saisit par réflexe. Ce-dernier ne daigna s'allumer aussi le rangea t-elle soigneusement dans son carré d'étoffe épaisse. L'Humaine prit alors de quoi noter sa progression et vérifia sa boussole. L'aiguille s'affolait en tous sens, désignant à tour de rôle chacun des points cardinaux.
Il était temps de sortir d'ici sans quoi le froid et la faim auraient raison d'elle. La neige molle crissait sous ses pas et demeurait souillée des traces de son passage. Ceren marqua chaque virage d'une flèche qu'elle numérota afin de ne pas se perdre et poursuivit sa route.
Sa première rencontre fut un homme en armure aux couleurs de la Rédemption de Lordaeron. Il était assis dos au mur et semblait somnoler. La guerrière s'avança prudemment et examina son frère d'armes avec une certaine appréhension. Son casque était troué et du sang parcellé de cristaux de givre s'était écoulé de l'orifice provoqué par un tir de fusil. Anthony Carmine n'était plus. Elle récita une prière pour l'âme du malheureux et continua son chemin.
Un frisson la parcourut le long de l'échine, la faisant trembler de tous ses membres. Bien que le froid eut certainement contribué à son état, elle savait que le principal responsable était la peur. Une angoisse indicible l'étreignit au point de ralentir sa progression. Elle craignait de découvrir d'autres dépouilles et de n'avoir que des prières pour les aider une dernière fois.
Elle trouva ainsi le Gnome qui avait combattu à ses côtés, le visage enfoui dans la neige, une lance de fer rouillé solidement fichée dans son dos. La jeune femme parvint à la retirer au prix de quelques efforts et couvrit le guerrier de sa cape.
L'Ecuyère Londelort suivit peu après. La fatigue survenue suite à leur longue marche dans les hauteurs s'était alliée au gel qui l'avait transie jusqu'aux os. A quelques mètres seulement gisait l'Ecuyère Lamevent, un sourire serein aux lèvres. Les sorts qu'elle avait employés pour soigner Malerann avaient réduit à néant son endurance.
Au détour d'un couloir, elle trébucha sur les cadavres des prisonniers. Leurs liens étaient rongés mais avaient tenu bon. Ils avaient rampé tant bien que mal vers leur salut mais seule la Mort les attendait.
Ceren s'efforçait de continuer, marquant inlassablement son passage. Elle inscrivait un "14" lorsque son regard fut attiré par un imposant monticule de neige. Sous l'épaisse pellicule blanchâtre se trouvaient les corps entremêlés de Saig et Lanniey, l'Ecuyère Nografe blottie entre les deux. Une mer gelée avait fini par s'emparer d'eux.
Leur succéda un groupe de Gardes qui s'était retranché dans une impasse. Le sol était rouge de leur sang, leurs dépouilles criblées d'éclats métalliques. Ceren ôta le tabard d'Edwörn, posté devant son lieutenant dans une attitude protectrice, et improvisa une bannière avec une lance à demi-brisée qu'elle planta près d'eux. Elle les avait vus se battre lors de leur dernier entraînement et se souvenait de leur ingéniosité et de leur résistance. En temps normal, l'Humaine aurait inspecté les armes du Commandant Marteau-Hardi et de la Garde de Grimwald et aurait été surprise de les voir propres et intactes. Un tel affrontement aurait du laisser des marques or il n'y en avait aucune. Hélas, Ceren n'était pas en état de réfléchir. Nombreux étaient décédés en si peu de temps et elle n'avait rien pu faire pour les aider.
La jeune femme reprit son chemin et fut étonnée de voir le Chevalier-Champion Stonefeal, son fusil reposant sur ses jambes tendues. Lui aussi était tombé. Elle se retrouvait seule pour mener à bien une mission dont elle n'était pas sûre d'en comprendre les réels enjeux.
Elle mit ses mains en porte-voix et héla chaque personne dont elle connaissait le nom. Elle étendit ses demandes jusqu'à souhaiter la réponse d'un parfait inconnu, qu'il fut hostile ou non. Ses appels roulaient en écho contre les parois givrées pour finalement mourir étouffés au détour d'un couloir.
Ceren passa rapidement en revue son équipement. Ses armes et son armure étaient intactes tout comme son orbe qu'elle saisit par réflexe. Ce-dernier ne daigna s'allumer aussi le rangea t-elle soigneusement dans son carré d'étoffe épaisse. L'Humaine prit alors de quoi noter sa progression et vérifia sa boussole. L'aiguille s'affolait en tous sens, désignant à tour de rôle chacun des points cardinaux.
Il était temps de sortir d'ici sans quoi le froid et la faim auraient raison d'elle. La neige molle crissait sous ses pas et demeurait souillée des traces de son passage. Ceren marqua chaque virage d'une flèche qu'elle numérota afin de ne pas se perdre et poursuivit sa route.
Sa première rencontre fut un homme en armure aux couleurs de la Rédemption de Lordaeron. Il était assis dos au mur et semblait somnoler. La guerrière s'avança prudemment et examina son frère d'armes avec une certaine appréhension. Son casque était troué et du sang parcellé de cristaux de givre s'était écoulé de l'orifice provoqué par un tir de fusil. Anthony Carmine n'était plus. Elle récita une prière pour l'âme du malheureux et continua son chemin.
Un frisson la parcourut le long de l'échine, la faisant trembler de tous ses membres. Bien que le froid eut certainement contribué à son état, elle savait que le principal responsable était la peur. Une angoisse indicible l'étreignit au point de ralentir sa progression. Elle craignait de découvrir d'autres dépouilles et de n'avoir que des prières pour les aider une dernière fois.
Elle trouva ainsi le Gnome qui avait combattu à ses côtés, le visage enfoui dans la neige, une lance de fer rouillé solidement fichée dans son dos. La jeune femme parvint à la retirer au prix de quelques efforts et couvrit le guerrier de sa cape.
L'Ecuyère Londelort suivit peu après. La fatigue survenue suite à leur longue marche dans les hauteurs s'était alliée au gel qui l'avait transie jusqu'aux os. A quelques mètres seulement gisait l'Ecuyère Lamevent, un sourire serein aux lèvres. Les sorts qu'elle avait employés pour soigner Malerann avaient réduit à néant son endurance.
Au détour d'un couloir, elle trébucha sur les cadavres des prisonniers. Leurs liens étaient rongés mais avaient tenu bon. Ils avaient rampé tant bien que mal vers leur salut mais seule la Mort les attendait.
Ceren s'efforçait de continuer, marquant inlassablement son passage. Elle inscrivait un "14" lorsque son regard fut attiré par un imposant monticule de neige. Sous l'épaisse pellicule blanchâtre se trouvaient les corps entremêlés de Saig et Lanniey, l'Ecuyère Nografe blottie entre les deux. Une mer gelée avait fini par s'emparer d'eux.
Leur succéda un groupe de Gardes qui s'était retranché dans une impasse. Le sol était rouge de leur sang, leurs dépouilles criblées d'éclats métalliques. Ceren ôta le tabard d'Edwörn, posté devant son lieutenant dans une attitude protectrice, et improvisa une bannière avec une lance à demi-brisée qu'elle planta près d'eux. Elle les avait vus se battre lors de leur dernier entraînement et se souvenait de leur ingéniosité et de leur résistance. En temps normal, l'Humaine aurait inspecté les armes du Commandant Marteau-Hardi et de la Garde de Grimwald et aurait été surprise de les voir propres et intactes. Un tel affrontement aurait du laisser des marques or il n'y en avait aucune. Hélas, Ceren n'était pas en état de réfléchir. Nombreux étaient décédés en si peu de temps et elle n'avait rien pu faire pour les aider.
La jeune femme reprit son chemin et fut étonnée de voir le Chevalier-Champion Stonefeal, son fusil reposant sur ses jambes tendues. Lui aussi était tombé. Elle se retrouvait seule pour mener à bien une mission dont elle n'était pas sûre d'en comprendre les réels enjeux.
Ceren errait dans le labyrinthe tel un automate. Elle était épuisée de rester sur ses gardes, à l'affût de ceux qui avaient terrassé ses compagnons. Quoi qu'ils pussent être, elle saurait faire face. Un bruit sur sa gauche l'incita à redoubler de prudence et la fit s'approcher, protégée derrière son écu.
Elle abaissa son bouclier et manqua lâcher son épée lorsqu'elle vit des armes de conscrit de Lordaeron qui siégeaient parmi des ruines. Des feuilles jaunies virevoltaient mollement pour chuter sur un sol rocailleux et parsemé d'herbes folles.
La Rédemptrice s'y dirigea et repoussa la rondache du bout du pied. A l'intérieur s'y lisaient les nom et prénom du défunt possesseur : Timeth Arryn. Elle ne comprenait pas pourquoi les armes de son père se trouvaient ici et pourquoi elle ne ressentait nulle tristesse pour celui qui l'avait tant aimée. La fatigue lui jouait des tours et voilà qu'elle s'endormait par à-coups.
Elle se morigéna pour son manque de vigilance et se détourna finalement de cette enclave. Timeth était mort depuis longtemps et son enseignement lui intimer de ne pas vivre avec les défunts. Se souvenir équivalait à oublier le présent, à se détourner de sa voie et donc à faillir.
Elle abaissa son bouclier et manqua lâcher son épée lorsqu'elle vit des armes de conscrit de Lordaeron qui siégeaient parmi des ruines. Des feuilles jaunies virevoltaient mollement pour chuter sur un sol rocailleux et parsemé d'herbes folles.
La Rédemptrice s'y dirigea et repoussa la rondache du bout du pied. A l'intérieur s'y lisaient les nom et prénom du défunt possesseur : Timeth Arryn. Elle ne comprenait pas pourquoi les armes de son père se trouvaient ici et pourquoi elle ne ressentait nulle tristesse pour celui qui l'avait tant aimée. La fatigue lui jouait des tours et voilà qu'elle s'endormait par à-coups.
Elle se morigéna pour son manque de vigilance et se détourna finalement de cette enclave. Timeth était mort depuis longtemps et son enseignement lui intimer de ne pas vivre avec les défunts. Se souvenir équivalait à oublier le présent, à se détourner de sa voie et donc à faillir.
Son enseignement présentait les buts qu'elle devait atteindre et les moyens à mettre en œuvre. Il se concentrait principalement sur le chemin long et périlleux qu'il fallait emprunter pour espérer une meilleure compréhension de toute chose.
Il était souvent question de devoirs. Ceren mettait un point d'honneur à les remplir avec un zèle que peu de gens comprenaient. Certains voyaient en elle une fanatique implacable, d'autres la considéraient comme une fervente crédule. Peut-être avaient-ils raison mais ce genre de considérations n'avait pas prise sur elle. Elle ne s'interrogeait pas sur l'impression qu'elle donnait ni sur l'appréciation de ce qu'elle faisait. Elle se concentrait uniquement sur la meilleure façon de mener à bien les tâches qui lui étaient confiées.
Cette mission au Berceau-de-l'Hiver lui demandait de veiller et de protéger ceux qui l'accompagnaient. Pourtant tous étaient morts en essayant de survivre, seuls ou regroupés. Elle était l'unique survivante de l'expédition et s'était révélée bien incapable de sauver qui que ce soit. L'amertume de l'échec lui emplissait la bouche et une rage indicible sourdait en son for intérieur. Son enseignement lui interdisait de céder à la haine et à la vengeance aussi s'évertua t-elle à reprendre le contrôle d'elle-même.
Elle se sentait extrêmement fragile et déboussolée mais s'agrippait fermement au seul devoir qui lui restait à accomplir à présent que tout était parti à vau-l'eau : terminer cette mission et rapporter les événements en mémoire de ceux qui avaient eu moins de chance qu'elle.
Il était souvent question de devoirs. Ceren mettait un point d'honneur à les remplir avec un zèle que peu de gens comprenaient. Certains voyaient en elle une fanatique implacable, d'autres la considéraient comme une fervente crédule. Peut-être avaient-ils raison mais ce genre de considérations n'avait pas prise sur elle. Elle ne s'interrogeait pas sur l'impression qu'elle donnait ni sur l'appréciation de ce qu'elle faisait. Elle se concentrait uniquement sur la meilleure façon de mener à bien les tâches qui lui étaient confiées.
Cette mission au Berceau-de-l'Hiver lui demandait de veiller et de protéger ceux qui l'accompagnaient. Pourtant tous étaient morts en essayant de survivre, seuls ou regroupés. Elle était l'unique survivante de l'expédition et s'était révélée bien incapable de sauver qui que ce soit. L'amertume de l'échec lui emplissait la bouche et une rage indicible sourdait en son for intérieur. Son enseignement lui interdisait de céder à la haine et à la vengeance aussi s'évertua t-elle à reprendre le contrôle d'elle-même.
Elle se sentait extrêmement fragile et déboussolée mais s'agrippait fermement au seul devoir qui lui restait à accomplir à présent que tout était parti à vau-l'eau : terminer cette mission et rapporter les événements en mémoire de ceux qui avaient eu moins de chance qu'elle.
Des grognements et des jurons cédèrent la place à des éclats de voix. Entendre cette voix de stentor qui se moquait avec ostentation lui fit l'effet d'une gifle. Ceren accéléra le pas et déboucha dans une pièce constellée de gigantesques ossements.
Un homme affrontait ce qui semblait être une femme adepte des arts occultes. Il se déplaçait avec la grâce caractéristique d'un ogre boiteux et cherchait avant tout à briser le crâne de son adversaire. Echappant un chapelet de jurons à en faire frémir le plus rustre des soldats, l'Humain se démenait à lutter contre les assauts magiques qui menaçaient de le désintégrer.
Visiblement plus accoutumé aux bagarres de taverne qu'au combat singulier, l'homme opérait des prises peu raffinées et pas toujours dignes. C'est ainsi qu'il expédia son genou dans le ventre de la thaumaturge et stoppa son incantation d'un violent coup de tête en pleine mâchoire. Il referma alors ses bras noueux autour de la taille de la magicienne et entreprit de lui briser la colonne vertébrale. C'est un pantin inarticulé qui chut au sol dans un bruissement d'étoffe, accompagné d'une injure bien sentie.
Ceren n'en croyait pas ses yeux et demeurait silencieuse, simple spectatrice des prouesses guerrières de...
- Ga... Gareth?
Ce-dernier se retourna et lui décocha un sourire franchement désapprobateur.
- Ceren? Que fais-tu ici? Tu es censée être en vie. Laisse les morts en paix.
- Je l'ignore, je sais simplement que je dois sortir d'ici.
Un sentiment d'assurance la traversa de pied en cap et lui redonna du baume au cœur. Elle se sentit ragaillardie et à de nouveau elle-même.
- Tu devrais t'en aller. Elle va se relever dans peu de temps et je vais devoir tout recommencer.
Il désigna son adversaire qui se relevait péniblement.
- Je dois t'aider...
Déjà elle s'avançait vers son frère que celui-ci reprenait sa lutte.
- Va t-en et vis ta vie !
Ceren fut violemment repoussée en arrière et se retrouva hors de la pièce. Un mur de glace surgit du sol et scella le passage qui menait aux deux combattants.
Un homme affrontait ce qui semblait être une femme adepte des arts occultes. Il se déplaçait avec la grâce caractéristique d'un ogre boiteux et cherchait avant tout à briser le crâne de son adversaire. Echappant un chapelet de jurons à en faire frémir le plus rustre des soldats, l'Humain se démenait à lutter contre les assauts magiques qui menaçaient de le désintégrer.
Visiblement plus accoutumé aux bagarres de taverne qu'au combat singulier, l'homme opérait des prises peu raffinées et pas toujours dignes. C'est ainsi qu'il expédia son genou dans le ventre de la thaumaturge et stoppa son incantation d'un violent coup de tête en pleine mâchoire. Il referma alors ses bras noueux autour de la taille de la magicienne et entreprit de lui briser la colonne vertébrale. C'est un pantin inarticulé qui chut au sol dans un bruissement d'étoffe, accompagné d'une injure bien sentie.
Ceren n'en croyait pas ses yeux et demeurait silencieuse, simple spectatrice des prouesses guerrières de...
- Ga... Gareth?
Ce-dernier se retourna et lui décocha un sourire franchement désapprobateur.
- Ceren? Que fais-tu ici? Tu es censée être en vie. Laisse les morts en paix.
- Je l'ignore, je sais simplement que je dois sortir d'ici.
Un sentiment d'assurance la traversa de pied en cap et lui redonna du baume au cœur. Elle se sentit ragaillardie et à de nouveau elle-même.
- Tu devrais t'en aller. Elle va se relever dans peu de temps et je vais devoir tout recommencer.
Il désigna son adversaire qui se relevait péniblement.
- Je dois t'aider...
Déjà elle s'avançait vers son frère que celui-ci reprenait sa lutte.
- Va t-en et vis ta vie !
Ceren fut violemment repoussée en arrière et se retrouva hors de la pièce. Un mur de glace surgit du sol et scella le passage qui menait aux deux combattants.
- Ah ! J’arriverai trop tard !
La Rédemptrice sursauta et pivota vivement pour faire face à son interlocuteur. Ses sourcils se froncèrent lorsque son regard se posa sur un lapin blanc vêtu d'une redingote rouge et muni d'une montre à gousset. Ce-dernier détala promptement à travers le dédale, talonné par l'Humaine.
- Je suis en retard ! En retard ! En retard !
La drôle de créature se précipitait au fil des couloirs, manquant déraper sur la neige à chaque virage tant elle allait vite.
Il était reveneure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient.
Ceren parcourut les lieux du regard en quête de cette nouvelle voix. Elle crut apercevoir des yeux brillants, luisants, qui la scrutaient avec amusement mais chassa cette idée saugrenue. Elle pesta en remarquant que le lapin avait filé, la laissant au beau milieu du labyrinthe, seule et sans repères.
Elle avisa un corridor au hasard et le suivit pendant quelques minutes jusqu'à rencontrer de nouveaux et curieux personnages. Un gnome vêtu d'un chapeau reposait à moitié sur un loir et un lièvre coiffé de paille en faisait de même. Tous trois étaient serrés les uns contre les autres dans le coin d'une immense table chargée de théières et de tasses en tous genres.
- Il n'y a pas de place ! Il n'y a pas de place !
Ils crièrent à tue-tête, agitant les bras avec affolement.
L'Humaine ne put retenir une grimace devant cette situation improbable et marcha droit sur les trois compères.
- Il n'est pas très poli de votre part de vous mettre à table avant d'y être invitée.
Le Lièvre la regardait avec une franche désapprobation alors que le Chapelier suggérait à Ceren une nouvelle coupe de cheveux.
- Je cherche simplement à sortir d'ici. Je n'ai pas le temps de m'attarder.
Les trois hurluberlus jaugèrent la nouvelle venue du regard et le Chapelier débuta une histoire sans queue ni tête où il était question de "tuer le temps", de "Reine de cœur", de "coupez lui la tête !" et autres étrangetés.
Ceren remarqua un autre couloir non loin et s'y dirigea sans demander son reste et ni jeter un regard en arrière. Elle ne vit donc pas le Chapelier et le Lièvre de Mars se démener pour ranger le Loir dans une théière.
Quelques instants plus tard, Ceren parvint dans un jardin immense égayé de parterres fleuris et de haies joliment taillées. A sa grande stupéfaction, des cartes à jouer gambadaient alentours munis de longs maillets.
- Que faites-vous ici ?
Une voix hautaine, où perçaient le dédain et le dégoût.
La Rédemptrice se tourna pour faire face à ce qu'elle supposa être la Reine de Cœur.
- Savez-vous jouer au croquet ?
- Au quoi ?
La question jaillit de ses lèvres sans qu'elle puisse la retenir. La scène était déjà suffisamment cocasse et dépaysante qu'elle ne parvenait plus à cacher son étonnement.
- Au croquet. Etes-vous tout bonnement idiote ? Vous allez jouer !
Un homme de carte vint lui ficher un maillet entre les mains et désigna les autres joueurs qui frappaient des boules de bois aux couleurs criardes. C'était un beau bazar, personne ne suivant un tour quelconque. La partie fut ponctuée de "Qu'on lui coupe la tête !" tonitruants, le nombre de joueurs se réduisant comme peau de chagrin.
Ceren était restée interdite, sans esquisser le moindre mouvement. Son esprit ne pouvait accepter le fait de jouer au croquet avec des cartes à jouer vivantes. Elle laissa tomber son maillet et imita son guide précédent : elle fila.
La Rédemptrice sursauta et pivota vivement pour faire face à son interlocuteur. Ses sourcils se froncèrent lorsque son regard se posa sur un lapin blanc vêtu d'une redingote rouge et muni d'une montre à gousset. Ce-dernier détala promptement à travers le dédale, talonné par l'Humaine.
- Je suis en retard ! En retard ! En retard !
La drôle de créature se précipitait au fil des couloirs, manquant déraper sur la neige à chaque virage tant elle allait vite.
Il était reveneure ; les slictueux toves
Sur l’alloinde gyraient et vriblaient ;
Tout flivoreux étaient les borogoves
Les vergons fourgus bourniflaient.
Ceren parcourut les lieux du regard en quête de cette nouvelle voix. Elle crut apercevoir des yeux brillants, luisants, qui la scrutaient avec amusement mais chassa cette idée saugrenue. Elle pesta en remarquant que le lapin avait filé, la laissant au beau milieu du labyrinthe, seule et sans repères.
Elle avisa un corridor au hasard et le suivit pendant quelques minutes jusqu'à rencontrer de nouveaux et curieux personnages. Un gnome vêtu d'un chapeau reposait à moitié sur un loir et un lièvre coiffé de paille en faisait de même. Tous trois étaient serrés les uns contre les autres dans le coin d'une immense table chargée de théières et de tasses en tous genres.
- Il n'y a pas de place ! Il n'y a pas de place !
Ils crièrent à tue-tête, agitant les bras avec affolement.
L'Humaine ne put retenir une grimace devant cette situation improbable et marcha droit sur les trois compères.
- Il n'est pas très poli de votre part de vous mettre à table avant d'y être invitée.
Le Lièvre la regardait avec une franche désapprobation alors que le Chapelier suggérait à Ceren une nouvelle coupe de cheveux.
- Je cherche simplement à sortir d'ici. Je n'ai pas le temps de m'attarder.
Les trois hurluberlus jaugèrent la nouvelle venue du regard et le Chapelier débuta une histoire sans queue ni tête où il était question de "tuer le temps", de "Reine de cœur", de "coupez lui la tête !" et autres étrangetés.
Ceren remarqua un autre couloir non loin et s'y dirigea sans demander son reste et ni jeter un regard en arrière. Elle ne vit donc pas le Chapelier et le Lièvre de Mars se démener pour ranger le Loir dans une théière.
Quelques instants plus tard, Ceren parvint dans un jardin immense égayé de parterres fleuris et de haies joliment taillées. A sa grande stupéfaction, des cartes à jouer gambadaient alentours munis de longs maillets.
- Que faites-vous ici ?
Une voix hautaine, où perçaient le dédain et le dégoût.
La Rédemptrice se tourna pour faire face à ce qu'elle supposa être la Reine de Cœur.
- Savez-vous jouer au croquet ?
- Au quoi ?
La question jaillit de ses lèvres sans qu'elle puisse la retenir. La scène était déjà suffisamment cocasse et dépaysante qu'elle ne parvenait plus à cacher son étonnement.
- Au croquet. Etes-vous tout bonnement idiote ? Vous allez jouer !
Un homme de carte vint lui ficher un maillet entre les mains et désigna les autres joueurs qui frappaient des boules de bois aux couleurs criardes. C'était un beau bazar, personne ne suivant un tour quelconque. La partie fut ponctuée de "Qu'on lui coupe la tête !" tonitruants, le nombre de joueurs se réduisant comme peau de chagrin.
Ceren était restée interdite, sans esquisser le moindre mouvement. Son esprit ne pouvait accepter le fait de jouer au croquet avec des cartes à jouer vivantes. Elle laissa tomber son maillet et imita son guide précédent : elle fila.
Elle courait à en perdre haleine, ne s'arrêtant que lorsqu'elle fut certaine de ne plus entendre la moindre menace de décapitation. Mais un nouveau bruit piqua au vif sa curiosité. Il s'agissait en fait d'une mélodie, de celles que les bardes et apprentis romantiques s'évertuent à malmener pour conquérir le cœur de quelque demoiselle de cour ou de province.
Les notes étaient pourtant parfaitement harmonisées et cette sérénade atteignait le cœur de Ceren comme une flèche décochée par un archer émérite. La musique mena la Rédemptrice dans un petit bosquet où était assis, perché dans un arbre, le fameux musicien. Celui-ci s'arrêta de jouer et, rejetant avec élégance sa chevelure flamboyante d'une main, adressa un sourire charmeur et avenant à l'Humaine.
- Ceren ! Quelle joie de te voir !
- Mark...
- Allons allons ! Te voilà venue ! Ma muse de toujours !
- Je croyais que ta muse était Camille Pommeverte, ou Isabelle Dupuits, ou encore Calia Menethil...
Le jeune éphèbe sourit de plus belle et bondit de son arbre, son instrument en main. Tout dans sa tenue et sa démarche était calculé pour produire un effet irrésistible chez la population la plus influençable de la gent féminine.
- Ceren, ma sœur, que dis-tu là !
- Dis moi comment sortir d'ici, Mark... je ne supporterai plus longtemps d'affronter tous ces...
- Souvenirs ?
Elle hocha la tête. Ses yeux ne pouvaient quitter le visage de son frère, celui qui émerveillait ses nuits d'histoires et de chansons. Du moins quand il n'était pas en quête d'une jeune dame.
- Trouve ta propre muse, Ceren. Ecoute ton cœur ! Ecoute les fleurs ! Sèche tes pleurs et fuis tes peurs !
Une cacophonie assourdissante la força à battre en retraite, désertant les lieux à contrecœur.
Les notes étaient pourtant parfaitement harmonisées et cette sérénade atteignait le cœur de Ceren comme une flèche décochée par un archer émérite. La musique mena la Rédemptrice dans un petit bosquet où était assis, perché dans un arbre, le fameux musicien. Celui-ci s'arrêta de jouer et, rejetant avec élégance sa chevelure flamboyante d'une main, adressa un sourire charmeur et avenant à l'Humaine.
- Ceren ! Quelle joie de te voir !
- Mark...
- Allons allons ! Te voilà venue ! Ma muse de toujours !
- Je croyais que ta muse était Camille Pommeverte, ou Isabelle Dupuits, ou encore Calia Menethil...
Le jeune éphèbe sourit de plus belle et bondit de son arbre, son instrument en main. Tout dans sa tenue et sa démarche était calculé pour produire un effet irrésistible chez la population la plus influençable de la gent féminine.
- Ceren, ma sœur, que dis-tu là !
- Dis moi comment sortir d'ici, Mark... je ne supporterai plus longtemps d'affronter tous ces...
- Souvenirs ?
Elle hocha la tête. Ses yeux ne pouvaient quitter le visage de son frère, celui qui émerveillait ses nuits d'histoires et de chansons. Du moins quand il n'était pas en quête d'une jeune dame.
- Trouve ta propre muse, Ceren. Ecoute ton cœur ! Ecoute les fleurs ! Sèche tes pleurs et fuis tes peurs !
Une cacophonie assourdissante la força à battre en retraite, désertant les lieux à contrecœur.
Ceren méditait les paroles de son frère. Il était certes difficile de toujours comprendre le sens de ses dires, surtout lorsqu'il s'adonnait à ses compositions que lui seul comprenait. Lui seul, et ces filles crédules qui ne lui en voulaient même pas d'avoir brisé leurs cœurs.
Un miaulement, un rire cristallin. Elle leva la tête et rencontra une jeune femme qui taquinait un chat tigré. Ses cheveux étaient roux et coiffés en chignon, ses yeux bleus la scrutaient avec curiosité et bienveillance.
- Sénéchale ?
Elle descendit du mur comme si elle flottait dans les airs, sa robe de soie vaporeuse frémissant en accompagnant sa venue.
Ceren comprit qu'il ne s'agissait pas de la Sénéchale et songea à une autre victime du labyrinthe. Elle la salua à la manière des militaires et fit quelques pas dans sa direction.
Un sourire radieux lui répondit et la demoiselle fondit sur elle. Son visage de nacre, piqueté d'adorables tâches de rousseur, se rapprochait inexorablement de Ceren. Ses mains fines et délicates se posèrent sur les sangles de son armure, s'apprêtant à les défaire, tandis que ses lèvres menaçaient d'effleurer les siennes.
La Rédemptrice se sentit en proie au doute, non qu'elle éprouvait la moindre attirance pour cette femme mais parce qu'elle ignorait tout bonnement comment la repousser. L'emprise de la demoiselle se faisait forte et ferme, immobilisant Ceren pour la laisser sans défenses.
Ceren fronça les sourcils et murmura une excuse à la Sainte Lumière avant de rejeter la tête en avant comme l'aurait fait Gareth. La silhouette se brouilla jusqu'à se dissiper dans un gémissement plaintif qui fut loin de rassurer la guerrière.
Ceren jeta un coup d'oeil au chat qui la regardait avec gourmandise et qui se permit un sourire vraiment peu engageant. Remarquant que le félin ressemblait certes à un chat mais d'une taille proche de celle d'un sabre-de-givre, l'Humaine comprit qu'il serait préférable de poursuivre son périple.
Un miaulement, un rire cristallin. Elle leva la tête et rencontra une jeune femme qui taquinait un chat tigré. Ses cheveux étaient roux et coiffés en chignon, ses yeux bleus la scrutaient avec curiosité et bienveillance.
- Sénéchale ?
Elle descendit du mur comme si elle flottait dans les airs, sa robe de soie vaporeuse frémissant en accompagnant sa venue.
Ceren comprit qu'il ne s'agissait pas de la Sénéchale et songea à une autre victime du labyrinthe. Elle la salua à la manière des militaires et fit quelques pas dans sa direction.
Un sourire radieux lui répondit et la demoiselle fondit sur elle. Son visage de nacre, piqueté d'adorables tâches de rousseur, se rapprochait inexorablement de Ceren. Ses mains fines et délicates se posèrent sur les sangles de son armure, s'apprêtant à les défaire, tandis que ses lèvres menaçaient d'effleurer les siennes.
La Rédemptrice se sentit en proie au doute, non qu'elle éprouvait la moindre attirance pour cette femme mais parce qu'elle ignorait tout bonnement comment la repousser. L'emprise de la demoiselle se faisait forte et ferme, immobilisant Ceren pour la laisser sans défenses.
Ceren fronça les sourcils et murmura une excuse à la Sainte Lumière avant de rejeter la tête en avant comme l'aurait fait Gareth. La silhouette se brouilla jusqu'à se dissiper dans un gémissement plaintif qui fut loin de rassurer la guerrière.
Ceren jeta un coup d'oeil au chat qui la regardait avec gourmandise et qui se permit un sourire vraiment peu engageant. Remarquant que le félin ressemblait certes à un chat mais d'une taille proche de celle d'un sabre-de-givre, l'Humaine comprit qu'il serait préférable de poursuivre son périple.
Elle s'éloigna donc et marcha sans avoir la moindre idée de la distance qui la séparait de cet arbre qu'elle avait aperçu à son réveil. Elle ignorait même si elle se rendait dans la bonne direction mais chassa rapidement cette pensée funeste.
Ceren emprunta un nouveau corridor qui la mena dans un champ de fleurs rouges où se tenait une femme d'âge mûr, une grande coupole entre les mains. Des oiseaux au plumage sombre venaient picorer le grain qui y reposait et repartaient dans des croassements lugubres. S'agissait-il de corbeaux ou de corneilles? Ceren ne sut le dire, n'ayant jamais su faire la différence entre les deux types de volatiles.
La Rédemptrice sut en revanche l'identité de la femme. Ses yeux étaient d'un vert profond comme l'œil droit de Ceren, elle était aussi menue que la silhouette de la guerrière était fine.
- Maman !
Ceren se jeta sur Rebecca, lui faisant lâcher l'assiette qu'elle tenait. Ses bras se nouèrent autour de sa mère avec une tendre force, ses mains tremblaient mais agrippaient l'étoffe de sa robe.
- Ceren, tu es devenue une charmante jeune femme.
- Peu importe ce que je suis, tu es là !
L'Humaine profitait de ces retrouvailles inespérées tout en sachant qu'elles se solderaient par la disparition inéluctable de Rebecca. Elle voulut demeurer ici, pour toujours, enfin heureuse mais cette idée égoïste fit naître le malaise en elle. Elle recula de quelques pas et considéra sa mère avec peine.
- Je dois m'en aller.
Tournant les talons, Ceren reprit sa course à en perdre haleine. Elle souhaitait mettre le plus de distance entre sa mère et elle, quitte à se perdre pour être certaine de ne pouvoir la retrouver si la tentation la reprenait.
Ceren emprunta un nouveau corridor qui la mena dans un champ de fleurs rouges où se tenait une femme d'âge mûr, une grande coupole entre les mains. Des oiseaux au plumage sombre venaient picorer le grain qui y reposait et repartaient dans des croassements lugubres. S'agissait-il de corbeaux ou de corneilles? Ceren ne sut le dire, n'ayant jamais su faire la différence entre les deux types de volatiles.
La Rédemptrice sut en revanche l'identité de la femme. Ses yeux étaient d'un vert profond comme l'œil droit de Ceren, elle était aussi menue que la silhouette de la guerrière était fine.
- Maman !
Ceren se jeta sur Rebecca, lui faisant lâcher l'assiette qu'elle tenait. Ses bras se nouèrent autour de sa mère avec une tendre force, ses mains tremblaient mais agrippaient l'étoffe de sa robe.
- Ceren, tu es devenue une charmante jeune femme.
- Peu importe ce que je suis, tu es là !
L'Humaine profitait de ces retrouvailles inespérées tout en sachant qu'elles se solderaient par la disparition inéluctable de Rebecca. Elle voulut demeurer ici, pour toujours, enfin heureuse mais cette idée égoïste fit naître le malaise en elle. Elle recula de quelques pas et considéra sa mère avec peine.
- Je dois m'en aller.
Tournant les talons, Ceren reprit sa course à en perdre haleine. Elle souhaitait mettre le plus de distance entre sa mère et elle, quitte à se perdre pour être certaine de ne pouvoir la retrouver si la tentation la reprenait.
La Rédemptrice, trop concentrée sur ses pensées en bataille, ne vit pas le mur qui se dressait devant elle. Elle le percuta avec une telle violence qu'elle en sombra dans l'inconscience.
Lorsque ses yeux s'ouvrirent, ils virent un jeune garçon qui regardait son propre reflet dans un immense miroir. Les meubles étaient conçus pour l'usage d'un enfant et de nombreuses peluches formaient un parfait désordre. Elle se trouvait dans la chambre d'un garçonnet en bas-âge.
- Maman !
- ...
Le petit garçon sauta sur Ceren et posa ses petites mains sur son buste. Il lui souriait avec l'innocence propre aux enfants et son regard pétillait d'une curiosité insatiable.
- Maman !
- Ce n'est...
Elle se redressa légèrement pour se mettre en position assise, évitant ainsi de faire chuter l'enfant. Plus elle contemplait le visage du garçon plus elle sentait les larmes lui monter aux yeux, brouillant sa vision. Elle était en proie à des sentiments contradictoires, littéralement déchirée par le doute et l'espoir. Elle savait que cet enfant était le sien mais elle était sûre qu'il ne pouvait pas l'être.
- Ce n'est pas possible. Je n'ai pas pu le faire.
Le garçonnet la regardait avec une telle intensité que Ceren sentit son âme mise à nue. Elle s'empara de son libram et en parcourut fébrilement les pages à la recherche d'indices. Elle blêmit en lisant les mots qu'elle avait rédigés et datés de l'an 36.
"J'ai décidé de rompre mes vœux. J'ai longtemps hésité mais je suis sûre de faire davantage de bien en étant avec lui et en acceptant sa demande."
Elle considéra longuement sa note, la relisant encore et encore. Elle ne parvenait pas à croire qu'elle avait pu se détourner de sa voie pour un homme, quel qu'il pût être. Elle observa alors l'enfant et le prit dans ses bras pour le déposer à côté d'elle.
Ceren poussa un profond soupir et se releva. Elle vérifia rapidement son équipement et quitta la chambre sans un mot, sans un regard. Elle désirait en finir avec ce labyrinthe et, par dessus tout, mettre un terme à ces visions.
Lorsque ses yeux s'ouvrirent, ils virent un jeune garçon qui regardait son propre reflet dans un immense miroir. Les meubles étaient conçus pour l'usage d'un enfant et de nombreuses peluches formaient un parfait désordre. Elle se trouvait dans la chambre d'un garçonnet en bas-âge.
- Maman !
- ...
Le petit garçon sauta sur Ceren et posa ses petites mains sur son buste. Il lui souriait avec l'innocence propre aux enfants et son regard pétillait d'une curiosité insatiable.
- Maman !
- Ce n'est...
Elle se redressa légèrement pour se mettre en position assise, évitant ainsi de faire chuter l'enfant. Plus elle contemplait le visage du garçon plus elle sentait les larmes lui monter aux yeux, brouillant sa vision. Elle était en proie à des sentiments contradictoires, littéralement déchirée par le doute et l'espoir. Elle savait que cet enfant était le sien mais elle était sûre qu'il ne pouvait pas l'être.
- Ce n'est pas possible. Je n'ai pas pu le faire.
Le garçonnet la regardait avec une telle intensité que Ceren sentit son âme mise à nue. Elle s'empara de son libram et en parcourut fébrilement les pages à la recherche d'indices. Elle blêmit en lisant les mots qu'elle avait rédigés et datés de l'an 36.
"J'ai décidé de rompre mes vœux. J'ai longtemps hésité mais je suis sûre de faire davantage de bien en étant avec lui et en acceptant sa demande."
Elle considéra longuement sa note, la relisant encore et encore. Elle ne parvenait pas à croire qu'elle avait pu se détourner de sa voie pour un homme, quel qu'il pût être. Elle observa alors l'enfant et le prit dans ses bras pour le déposer à côté d'elle.
Ceren poussa un profond soupir et se releva. Elle vérifia rapidement son équipement et quitta la chambre sans un mot, sans un regard. Elle désirait en finir avec ce labyrinthe et, par dessus tout, mettre un terme à ces visions.
Les murs s'éloignèrent les uns des autres pour reproduire une vaste clairière. En son centre, un chevalier affrontait un dragon lové autour d'un arbre. Ses griffes lacéraient l'air et des volutes enflammées s'échappaient des naseaux de la créature. L'homme se protégeait derrière son ridicule bouclier et faisait tournoyer sa lame près de la gueule du grand ver.
C'est alors qu'il entonna un hymne qui roulait comme le tonnerre. Ceren réprima un sourire empreint de nostalgie. Elle connaissait bien cette histoire. Son mentor, Harald, la lui racontait souvent lorsqu'il était en charge de sa formation. Il disait avoir terrassé un puissant dragon qui sévissait dans les forêts des Paluns alors qu'il était encore jeune et insouciant.
A l'époque, il souhaitait changer le monde et ce qu'il considérait comme de l'inaction de la part de ses supérieurs l'insupportait. Il avait alors décidé de parcourir le royaume pour déloger et mettre à mal les êtres malfaisants qui sévissaient. Il allait de succès en succès jusqu'à son combat contre ce dragon. Il y avait perdu un bras et manqué d'y céder une jambe mais avait atteint son objectif.
Suite à cela, et aux douleurs lancinantes qui l'assaillirent pendant des mois, il comprit que se jeter à corps perdu dans une quête d'une telle envergure l'éloignait de son enseignement. En effet, être mutilé ou mort n'aiderait certainement pas le monde à aller mieux.
Ceren resserra sa poigne sur la garde de son épée et s'éloigna de la clairière, sa route venait à son terme et ...
C'est alors qu'il entonna un hymne qui roulait comme le tonnerre. Ceren réprima un sourire empreint de nostalgie. Elle connaissait bien cette histoire. Son mentor, Harald, la lui racontait souvent lorsqu'il était en charge de sa formation. Il disait avoir terrassé un puissant dragon qui sévissait dans les forêts des Paluns alors qu'il était encore jeune et insouciant.
A l'époque, il souhaitait changer le monde et ce qu'il considérait comme de l'inaction de la part de ses supérieurs l'insupportait. Il avait alors décidé de parcourir le royaume pour déloger et mettre à mal les êtres malfaisants qui sévissaient. Il allait de succès en succès jusqu'à son combat contre ce dragon. Il y avait perdu un bras et manqué d'y céder une jambe mais avait atteint son objectif.
Suite à cela, et aux douleurs lancinantes qui l'assaillirent pendant des mois, il comprit que se jeter à corps perdu dans une quête d'une telle envergure l'éloignait de son enseignement. En effet, être mutilé ou mort n'aiderait certainement pas le monde à aller mieux.
Ceren resserra sa poigne sur la garde de son épée et s'éloigna de la clairière, sa route venait à son terme et ...
... l'Arbre était au rendez-vous.
Ceren
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