Rose Noire
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Rose Noire
Une neige épaisse et aussi glaciale que les entrailles gelées du Trône de Glace tombait en cette morne soirée boréale. Le ciel, comme à son habitude, affichait une large palette de scintillements opalescents, comme pour tenter d'offrir un spectacle de quelque beauté au dessus de la terre dévastée et maudite qu'il recouvrait de son dais étoilé.
Le petit plateau rocheux, affleurant au dessus du glacier d'où il émergeait, s'était vu orner d'un unique bâtiment fortifié, une caserne aux couleurs rouges et blanches désormais ternies par le blizzard et le vent. Bien que la moindre fissure du bâtiment fut envahie par le gel, il conservait néanmoins son aspect solide, reflet d'une gloire qui refusait de s'éteindre, même en ces terres maudites abandonnées de la Lumière.
Une simple silhouette se tenait sur les remparts, une lourde cape de fourrure ondoyant derrière elle, battue par les vents du nord. L'homme, d'une cinquantaine d'années aux traits rudes et nets avait rejeté les cheveux qu'il lui restait en une unique toison argentée qui cascadait sur ses larges épaules. Les flocons de neige qui venaient s'abattre sur la plaque de sa pesante armure d'un rouge écarlate ne mettaient que quelques fractions de seconde à fondre sous l'effet de l'aura de Lumière palpable qui émanait du guerrier. Plus qu'un guerrier, il était porteur de la Flamme Sacrée, purgateur du mal qui rongeait ce monde. Il était l'incarnation de la Vertu... un paladin.
Wilhelm Armstrong observait le sud. Le Trône se trouvait à une où deux centaine de lieues, et pourtant une lueur bleutée se laissait voir au loin, reflet pale et morbide de la plus grande menace à avoir peut-être jamais résidé en Azeroth.
Une ombre se profila derrière lui. Un léger mouvement de tête lui apprit que le paladin l'avait sentie approcher. Ce dernier parla de sa voix lente et posée.
« - Madrissa, je t'avais demandé de m'attendre dans mes quartiers. »
Il se retourna en soupirant vers la jeune femme. Cette dernière était dans l'ensemble revêtue de la même armure et de la même cape que le vétéran, mais elle en différait de par bien des aspects. Fine et légère, son visage pale et anguleux était encadré par de minces cheveux noirs et lisses, ce qui ajouté à ses deux yeux d'un bleu pur et profond lui conférait l'aspect d'une de ces poupées de porcelaine tant prisées par les jeunes filles de l'ancienne noblesse de Lordaeron. De légères rides se formaient cependant sur ce visage si plaisant, témoignages discrets et silencieux de la triste condition que tous subissaient ici.
Réclusion. Privation. Condamnés à repousser sans cesse les assauts des monstruosités non-vivantes qui hantaient les terres du nord gelé, à vivre comme des bêtes traqués lors de la moindre sortie visant à ramener le peu de nourriture que ce pays cruel daignait bien leur accorder. Madrissa Remington était bel et bien le reflet de la Croisade Ecarlate telle que l'avait vu décliner le Capitaine Armstrong : jadis fière, brillante et parfaite, aujourd'hui ternie et lasse, amère et recluse.
« - Les hommes parlent, Capitaine. J'ai pu conserver le secret jusqu'ici, mais je crains que l'absence du Père Abbias ne finisse par semer un doute. Et c'est bien la dernière chose dont nous avons besoin. Le doute est le premier pas vers... »
Elle ne fini pas sa phrase, interrompue par un hurlement lugubre venant du bas des remparts. De sombres silhouettes rampaient dans la neige, grattant la pierre de leurs griffes nécrosées.
« - Nul ne doutera tant que je serais à la tête de ce bastion. Nous allons leur donner la preuve que la Flamme du Croisé ne s'est pas encore éteinte. Et qu'elle ne s'éteindra pas de sitôt. »
Il empoigna le lourd marteau de guerre ouvragé qui reposait contre le parapet, le jetant sur son épaule.
« - Ce soir, la nuit sera claire. Nous ferons un bûcher de leurs restes impies. »
Il désigna les morts-vivants gémissant en contrebas.
« - Un fanal en guise d'avertissement à leur sombre maître. La Croisade meurt mais ne ploie pas. »
Il quitta sa subordonnée sur ces mots. Un discret sourire naquit sur les lèvres roides de la jeune femme.
La Lumière était encore avec eux.
Le petit plateau rocheux, affleurant au dessus du glacier d'où il émergeait, s'était vu orner d'un unique bâtiment fortifié, une caserne aux couleurs rouges et blanches désormais ternies par le blizzard et le vent. Bien que la moindre fissure du bâtiment fut envahie par le gel, il conservait néanmoins son aspect solide, reflet d'une gloire qui refusait de s'éteindre, même en ces terres maudites abandonnées de la Lumière.
Une simple silhouette se tenait sur les remparts, une lourde cape de fourrure ondoyant derrière elle, battue par les vents du nord. L'homme, d'une cinquantaine d'années aux traits rudes et nets avait rejeté les cheveux qu'il lui restait en une unique toison argentée qui cascadait sur ses larges épaules. Les flocons de neige qui venaient s'abattre sur la plaque de sa pesante armure d'un rouge écarlate ne mettaient que quelques fractions de seconde à fondre sous l'effet de l'aura de Lumière palpable qui émanait du guerrier. Plus qu'un guerrier, il était porteur de la Flamme Sacrée, purgateur du mal qui rongeait ce monde. Il était l'incarnation de la Vertu... un paladin.
Wilhelm Armstrong observait le sud. Le Trône se trouvait à une où deux centaine de lieues, et pourtant une lueur bleutée se laissait voir au loin, reflet pale et morbide de la plus grande menace à avoir peut-être jamais résidé en Azeroth.
Une ombre se profila derrière lui. Un léger mouvement de tête lui apprit que le paladin l'avait sentie approcher. Ce dernier parla de sa voix lente et posée.
« - Madrissa, je t'avais demandé de m'attendre dans mes quartiers. »
Il se retourna en soupirant vers la jeune femme. Cette dernière était dans l'ensemble revêtue de la même armure et de la même cape que le vétéran, mais elle en différait de par bien des aspects. Fine et légère, son visage pale et anguleux était encadré par de minces cheveux noirs et lisses, ce qui ajouté à ses deux yeux d'un bleu pur et profond lui conférait l'aspect d'une de ces poupées de porcelaine tant prisées par les jeunes filles de l'ancienne noblesse de Lordaeron. De légères rides se formaient cependant sur ce visage si plaisant, témoignages discrets et silencieux de la triste condition que tous subissaient ici.
Réclusion. Privation. Condamnés à repousser sans cesse les assauts des monstruosités non-vivantes qui hantaient les terres du nord gelé, à vivre comme des bêtes traqués lors de la moindre sortie visant à ramener le peu de nourriture que ce pays cruel daignait bien leur accorder. Madrissa Remington était bel et bien le reflet de la Croisade Ecarlate telle que l'avait vu décliner le Capitaine Armstrong : jadis fière, brillante et parfaite, aujourd'hui ternie et lasse, amère et recluse.
« - Les hommes parlent, Capitaine. J'ai pu conserver le secret jusqu'ici, mais je crains que l'absence du Père Abbias ne finisse par semer un doute. Et c'est bien la dernière chose dont nous avons besoin. Le doute est le premier pas vers... »
Elle ne fini pas sa phrase, interrompue par un hurlement lugubre venant du bas des remparts. De sombres silhouettes rampaient dans la neige, grattant la pierre de leurs griffes nécrosées.
« - Nul ne doutera tant que je serais à la tête de ce bastion. Nous allons leur donner la preuve que la Flamme du Croisé ne s'est pas encore éteinte. Et qu'elle ne s'éteindra pas de sitôt. »
Il empoigna le lourd marteau de guerre ouvragé qui reposait contre le parapet, le jetant sur son épaule.
« - Ce soir, la nuit sera claire. Nous ferons un bûcher de leurs restes impies. »
Il désigna les morts-vivants gémissant en contrebas.
« - Un fanal en guise d'avertissement à leur sombre maître. La Croisade meurt mais ne ploie pas. »
Il quitta sa subordonnée sur ces mots. Un discret sourire naquit sur les lèvres roides de la jeune femme.
La Lumière était encore avec eux.
Dernière édition par Uzlag Thunderfist le Ven 12 Sep 2008, 13:10, édité 2 fois
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Rose Noire
Les Croisés attendaient en rang, de part et d'autre du large hall de pierre. Chaque homme et femme affichait une expression déterminée, plongés dans un silence discipliné alors que leur Capitaine traversait la salle pour gagner la porte, l'écho de ses pas résonnant avec autant de force que les plaintes du dehors. Wilhelm fixa chacun d'entre eux de ses yeux gris. Il ne les jaugeait pas. Il savait ce que le moindre d'entre eux valait.
Se tournant vers la haute porte de fer qui le séparait du froid mordant et des morts-vivants, il leva son marteau. Un unique cri de guerre s'échappa de toutes les gorges alors que le lourd mécanisme d'ouverture s'enclenchait, laissant entrer un vent hurlant dans le hall. A la lueur vacillante des torches et des bougies menacées par la fureur du climat, la compagnie se rua comme un seul guerrier vers l'extérieur.
« - POUR LORDAERON ! POUR LA LUMIERE ! »
Les premières goules se recroquevillèrent sur elles-mêmes alors que les Croisés menaient leur sortie, Armstrong à leur tête. Son marteau se levait et s'abaissait en un rythme bien net, chaque retombée accompagnée d'un bruit d'os et de chair morte broyés.
A ses côtés, le lieutenant Madrissa donnait de la lame, sa longue claymore prélevant son tribu de membres décharnés.
Le père Yvairn, dernier évêque de l'expédition engoncé dans ses larges robes pourpres, scandait des cantiques de bataille, sa voix pourtant sonore emportée par le blizzard. Sa crosse dorée émettait de temps à autre un éclair lumineux qui venait guérir miraculeusement les chairs meurtries et brûler les impies qui osaient s'approcher trop près de lui.
La visibilité réduite laissait l'avantage aux non-morts, qui sortaient des tourbillons de neige pour fondre sur les hommes et les femmes, écumants et affamés.
Un cri sur sa gauche averti Armstrong qui se baissa juste à temps, évitant ainsi un homme violemment projeté depuis une zone neigeuse, bientôt suivi par l'abomination qui s'en était servi comme projectile. Le behemoth de chair lui hurla un défi incompréhensible avant de le charger, ses membres multiples brandissant plusieurs hachoirs rouillés. Le paladin usa de sa relative mobilité pour déboiter une rotule pourrissante d'un coup son marteau consacré, laissant le monstre s'effondrer sous son propre poids dans un grognement indigné.
Une décharge lumineuse acheva la bête en ne laissant qu'un cratère sanglant à la place de sa tête minuscule. Du haut de son promontoire rocheux, le Père Yvairne lui adressa un signe de tête.
La bataille tourna bien vite à l'avantage des guerriers écarlates, la petite horde de cadavres se retrouvant dispersée sans perte grave. Récupérant de son effort, le capitaine se redressa en rabattant sa cape, levant le marteau vers la direction du Trône de Glace.
« - Rassemblez-les corps ! Que la flamme de notre victoire s'élève haut dans les cieux ! Montrons à ce chien couard et vil que nous ne le craignons pas ! »
Le tas de corps mutés par la peste se retrouva promptement assemblé par les soldats, rompus à ce genre de travaux. En les observant s'attacher à cette tâche ingrate, Wilhelm ne put s'empêcher de ressentir une certaine fierté. Ses hommes étaient efficaces. Le vent et la neige mordants ne semblait pas même les affecter dans leur labeur. Ils étaient déterminés, les fiers fils et filles de Lordaeron.
Madrissa revint vers lui après avoir déposé la dernière goule, un sourire satisfait sur ses lèvres délicates.
« - Capitaine, à vous l'honneur ! »
Un soupçon de sentiment d'amour paternel perça au sein de son cœur lorsque le paladin hocha la tête. Il se dirigea vers le bûcher, et leva les mains vers le ciel moucheté d'étoiles, sa toison argentée et sa cape volant au vent.
« - Soyez témoins de la grâce que nous accorde la Lumière ! Contemplez le feu du juste ! Et ne doutez pas de notre tache ici.»
Abaissant les bras, il porta sur le bûcher les flammes divines qui allaient marquer en cette nuit comme les autre leur nouvelle victoire à l'encontre des forces innombrables du Roi Liche.
Réunis autour du bûcher, les hommes et femmes échangeaient des sourires et des accolades, leurs visages éclairés par la lueur chaleureuse.
Aucun n'aperçut le lieutenant Madrissa Remington jeter discrètement un livre défraîchit au milieu des flammes avant de s'en retourner vers le fort, accompagnée par le capitaine Armstrong.
Se tournant vers la haute porte de fer qui le séparait du froid mordant et des morts-vivants, il leva son marteau. Un unique cri de guerre s'échappa de toutes les gorges alors que le lourd mécanisme d'ouverture s'enclenchait, laissant entrer un vent hurlant dans le hall. A la lueur vacillante des torches et des bougies menacées par la fureur du climat, la compagnie se rua comme un seul guerrier vers l'extérieur.
« - POUR LORDAERON ! POUR LA LUMIERE ! »
Les premières goules se recroquevillèrent sur elles-mêmes alors que les Croisés menaient leur sortie, Armstrong à leur tête. Son marteau se levait et s'abaissait en un rythme bien net, chaque retombée accompagnée d'un bruit d'os et de chair morte broyés.
A ses côtés, le lieutenant Madrissa donnait de la lame, sa longue claymore prélevant son tribu de membres décharnés.
Le père Yvairn, dernier évêque de l'expédition engoncé dans ses larges robes pourpres, scandait des cantiques de bataille, sa voix pourtant sonore emportée par le blizzard. Sa crosse dorée émettait de temps à autre un éclair lumineux qui venait guérir miraculeusement les chairs meurtries et brûler les impies qui osaient s'approcher trop près de lui.
La visibilité réduite laissait l'avantage aux non-morts, qui sortaient des tourbillons de neige pour fondre sur les hommes et les femmes, écumants et affamés.
Un cri sur sa gauche averti Armstrong qui se baissa juste à temps, évitant ainsi un homme violemment projeté depuis une zone neigeuse, bientôt suivi par l'abomination qui s'en était servi comme projectile. Le behemoth de chair lui hurla un défi incompréhensible avant de le charger, ses membres multiples brandissant plusieurs hachoirs rouillés. Le paladin usa de sa relative mobilité pour déboiter une rotule pourrissante d'un coup son marteau consacré, laissant le monstre s'effondrer sous son propre poids dans un grognement indigné.
Une décharge lumineuse acheva la bête en ne laissant qu'un cratère sanglant à la place de sa tête minuscule. Du haut de son promontoire rocheux, le Père Yvairne lui adressa un signe de tête.
La bataille tourna bien vite à l'avantage des guerriers écarlates, la petite horde de cadavres se retrouvant dispersée sans perte grave. Récupérant de son effort, le capitaine se redressa en rabattant sa cape, levant le marteau vers la direction du Trône de Glace.
« - Rassemblez-les corps ! Que la flamme de notre victoire s'élève haut dans les cieux ! Montrons à ce chien couard et vil que nous ne le craignons pas ! »
Le tas de corps mutés par la peste se retrouva promptement assemblé par les soldats, rompus à ce genre de travaux. En les observant s'attacher à cette tâche ingrate, Wilhelm ne put s'empêcher de ressentir une certaine fierté. Ses hommes étaient efficaces. Le vent et la neige mordants ne semblait pas même les affecter dans leur labeur. Ils étaient déterminés, les fiers fils et filles de Lordaeron.
Madrissa revint vers lui après avoir déposé la dernière goule, un sourire satisfait sur ses lèvres délicates.
« - Capitaine, à vous l'honneur ! »
Un soupçon de sentiment d'amour paternel perça au sein de son cœur lorsque le paladin hocha la tête. Il se dirigea vers le bûcher, et leva les mains vers le ciel moucheté d'étoiles, sa toison argentée et sa cape volant au vent.
« - Soyez témoins de la grâce que nous accorde la Lumière ! Contemplez le feu du juste ! Et ne doutez pas de notre tache ici.»
Abaissant les bras, il porta sur le bûcher les flammes divines qui allaient marquer en cette nuit comme les autre leur nouvelle victoire à l'encontre des forces innombrables du Roi Liche.
Réunis autour du bûcher, les hommes et femmes échangeaient des sourires et des accolades, leurs visages éclairés par la lueur chaleureuse.
Aucun n'aperçut le lieutenant Madrissa Remington jeter discrètement un livre défraîchit au milieu des flammes avant de s'en retourner vers le fort, accompagnée par le capitaine Armstrong.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Rose Noire
Elle s'éveilla en sursaut, l'esprit encore empli des brumes sombres et difformes de son cauchemar. Quelques secondes lui furent nécessaires afin de s'habituer à la pénombre glaciale de la cellule qui lui tenait lieu de quartier, une douce chaleur à ses côtés lui rappelant la présence du soldat Harting. Le jeune homme dormait paisiblement, une respiration régulière soulevant et abaissant son torse sur lequel elle posa sa tête, laissant le souffle du guerrier chasser son mauvais rêve. Seul à présent restait l'écho de la Voix, faible et ténu.
"- traîtres..."
Madrissa ferma les yeux et souhaita de toute son âme retrouver le sommeil. Celui-ci lui fut finalement accordé sans délai, alors qu'elle se blottissait contre son amant sous la couverture de fourrure.
Dans une autre partie de la caserne, Wilhelm se tenait à sa console d'écriture dans un coin de ses quartiers, enveloppé dans sa cape. Une haute cheminée contenant un feu ronflant jetait une paisible lumière orangée sur l'ensemble de la pièce, ponctuant le silence ouaté de joyeux craquements et grésillements.
La perte du Père Abbias était un coup dur. Il s'était plu à considérer l'homme de foi comme un amis, et la nouvelle de son allégeance au Fleau l'avait profondément secoué.
Comment sa jeune lieutenante avait-elle put découvrir cela ? Grand mystère. Quoi qu'il en soit elle n'avait pas manquer de lui fournir des preuves accablantes, aussi avait-il décidé d'agir vite et en secret. Le moral des hommes s'en serait ressenti si il avait fallu se livrer à une chasse aux sorcières au grand jour.
La garnison se voyait désormais privée de son confesseur, l'homme qui recueillait les craintes et les peurs de chacun et apportait le réconfort en leurs cœurs. Révoltante trahison... La vraie question demeurait cependant : combien d'âmes faibles le traître avait-il put toucher de ses paroles désormais emplies de poison ?
L'inquisition n'était pas du goût du paladin, qui avait toujours trouvé de telles méthodes révoltantes. Pourtant, il allait sûrement devoir se résoudre à employer ces moyens.
Madrissa se chargeait déjà de surveiller les hommes, en particulier les moins pieux.
Une rafale de blizzard vint s'abattre sur sa fenêtre, tel un rappel de la tempête glacée qui faisait rage au dehors. Par un temps pareil, impossible de sortir du bâtiment pour chasser ou ramasser le peu de bois que les abords du glacier avaient à offrir. L'enfermement était toujours une mauvaise chose pour les hommes.
Qui sait quelles idées maléfiques pourraient bien germer dans le terreau fertile du doute et de la lassitude ?
Avec un grognement, il se leva et se dirigea vers sa couche. Un peu de repos lui donnerait l'occasion de dissiper ces noires pensées. Il ferait sans doute plus clair le lendemain.
"- traîtres..."
Madrissa ferma les yeux et souhaita de toute son âme retrouver le sommeil. Celui-ci lui fut finalement accordé sans délai, alors qu'elle se blottissait contre son amant sous la couverture de fourrure.
Dans une autre partie de la caserne, Wilhelm se tenait à sa console d'écriture dans un coin de ses quartiers, enveloppé dans sa cape. Une haute cheminée contenant un feu ronflant jetait une paisible lumière orangée sur l'ensemble de la pièce, ponctuant le silence ouaté de joyeux craquements et grésillements.
La perte du Père Abbias était un coup dur. Il s'était plu à considérer l'homme de foi comme un amis, et la nouvelle de son allégeance au Fleau l'avait profondément secoué.
Comment sa jeune lieutenante avait-elle put découvrir cela ? Grand mystère. Quoi qu'il en soit elle n'avait pas manquer de lui fournir des preuves accablantes, aussi avait-il décidé d'agir vite et en secret. Le moral des hommes s'en serait ressenti si il avait fallu se livrer à une chasse aux sorcières au grand jour.
La garnison se voyait désormais privée de son confesseur, l'homme qui recueillait les craintes et les peurs de chacun et apportait le réconfort en leurs cœurs. Révoltante trahison... La vraie question demeurait cependant : combien d'âmes faibles le traître avait-il put toucher de ses paroles désormais emplies de poison ?
L'inquisition n'était pas du goût du paladin, qui avait toujours trouvé de telles méthodes révoltantes. Pourtant, il allait sûrement devoir se résoudre à employer ces moyens.
Madrissa se chargeait déjà de surveiller les hommes, en particulier les moins pieux.
Une rafale de blizzard vint s'abattre sur sa fenêtre, tel un rappel de la tempête glacée qui faisait rage au dehors. Par un temps pareil, impossible de sortir du bâtiment pour chasser ou ramasser le peu de bois que les abords du glacier avaient à offrir. L'enfermement était toujours une mauvaise chose pour les hommes.
Qui sait quelles idées maléfiques pourraient bien germer dans le terreau fertile du doute et de la lassitude ?
Avec un grognement, il se leva et se dirigea vers sa couche. Un peu de repos lui donnerait l'occasion de dissiper ces noires pensées. Il ferait sans doute plus clair le lendemain.
Harken- Personnages Joués : Ta génitrice
Re: Rose Noire
La veille
"- La douleur n'en sera que plus difficilement supportable si vous ne vous décidez pas à parler, mon père."
La voix de la jeune femme était comme un couperet glacé. Elle surplombait le prêtre affaissé sur sa chase, sa longue robe couleur sang maculée de taches d'un rouge plus sombre encore. Abbias était livide, sa large figure déformée par la douleur. Il étouffa un gémissement lorsque Madrissa saisit un fin scalpel argenté à sa ceinture, similaire aux deux précédent qui ornaient à présent les tissus déchirés et mis à nu du bras du religieux.
"- Je ne prend aucun plaisir à vous soumettre à la question, croyez moi. Avouez votre allégeance au Fleau, avouez avoir essayé de corrompre nos hommes ! et avouez..."
Elle fut interrompue par le prêtre qui levait faiblement son bras valide. Sa voix rendu sifflante par la douleur jaillit de ses lèvres livides.
"- Je vous pardonne ma fille."
Un coup de scalpel vint lui tailler un second sourire sanguinolent. La jeune femme laissa retomber son instrument, une vague de vertige la saisissant...Le père Abbias avait toujours été un homme bon et ses paroles amenaient souvent espoir et réconfort...pourquoi en était-elle arrivée là ?
Il a trahi...le livre, prend-le et tu le présentera comme preuve. La Lumière ne saurait tolérer qu'un agent du Fleau continue de vivre.
Elle avait fini par s'habituer à cette voix qui lui parlait parfois...fragment de sa conscience particulièrement développé, ou bien inspiration divine ? Quoi qu'il en soit, elle s'était révélée être un allié précieux au cours des derniers temps. C'est elle qui lui avait indiqué la trahison du confesseur de la caserne, et elle avait précisément trouvé les livres de magie impie là où elle se les était fait indiquer.
Ramenant ses mains ensanglantées devant elle, elle se surpris à détailler les motifs que formait sur sa peau d'albâtre le sang qui commençait à coaguler.
Il faut dissimuler le corps, après quoi tu iras faire ton rapport.
Hochant la tête à son interlocuteur interne, la jeune femme remit ses gantelets avant de se diriger vers la fenêtre de la chambre, qu'elle ouvrit non sans difficulté. Le vent glacial en profita pour s'engouffrer dans la salle, apportant avec lui un présent de flocons de neige et de grêle.
Elle traîna ensuite le cadavre du prêtre jusque là. Fixant un moment le visage pâle tordu d'un rictus, elle senti qu'elle allait encore faiblir.
c'était peut-être un ami pour toi, mais il n'est à présent plus qu'une bête immonde au service de l'ennemi...jette-le. La neige et la glace auront tôt fait de recouvrir son cadavre.
Le son du corps s'écrasant dans la poudreuse fut de trop, et Madrissa s'empressa de refermer la fenêtre. Se laissant retomber dos au mur, elle étouffa un sanglot horrifié. Étaient-ils tous damnés ? si le Roi-Liche pouvait corrompre un saint homme, comment pourraient-ils espérer résister à ses mots ? La Mort était à leur seuil, et ça n'était plus qu'une question de temps avant que...
cesse de te tourmenter ainsi. Va faire ton rapport, il ne faut pas que tu éveille les soupçon en montrant que tu te doute. Ou que tu sois à l'inverse confondue avec un traître...fie-toi à moi. N'oublie pas, je suis ton seul ami par ces temps sombres...
"- La douleur n'en sera que plus difficilement supportable si vous ne vous décidez pas à parler, mon père."
La voix de la jeune femme était comme un couperet glacé. Elle surplombait le prêtre affaissé sur sa chase, sa longue robe couleur sang maculée de taches d'un rouge plus sombre encore. Abbias était livide, sa large figure déformée par la douleur. Il étouffa un gémissement lorsque Madrissa saisit un fin scalpel argenté à sa ceinture, similaire aux deux précédent qui ornaient à présent les tissus déchirés et mis à nu du bras du religieux.
"- Je ne prend aucun plaisir à vous soumettre à la question, croyez moi. Avouez votre allégeance au Fleau, avouez avoir essayé de corrompre nos hommes ! et avouez..."
Elle fut interrompue par le prêtre qui levait faiblement son bras valide. Sa voix rendu sifflante par la douleur jaillit de ses lèvres livides.
"- Je vous pardonne ma fille."
Un coup de scalpel vint lui tailler un second sourire sanguinolent. La jeune femme laissa retomber son instrument, une vague de vertige la saisissant...Le père Abbias avait toujours été un homme bon et ses paroles amenaient souvent espoir et réconfort...pourquoi en était-elle arrivée là ?
Il a trahi...le livre, prend-le et tu le présentera comme preuve. La Lumière ne saurait tolérer qu'un agent du Fleau continue de vivre.
Elle avait fini par s'habituer à cette voix qui lui parlait parfois...fragment de sa conscience particulièrement développé, ou bien inspiration divine ? Quoi qu'il en soit, elle s'était révélée être un allié précieux au cours des derniers temps. C'est elle qui lui avait indiqué la trahison du confesseur de la caserne, et elle avait précisément trouvé les livres de magie impie là où elle se les était fait indiquer.
Ramenant ses mains ensanglantées devant elle, elle se surpris à détailler les motifs que formait sur sa peau d'albâtre le sang qui commençait à coaguler.
Il faut dissimuler le corps, après quoi tu iras faire ton rapport.
Hochant la tête à son interlocuteur interne, la jeune femme remit ses gantelets avant de se diriger vers la fenêtre de la chambre, qu'elle ouvrit non sans difficulté. Le vent glacial en profita pour s'engouffrer dans la salle, apportant avec lui un présent de flocons de neige et de grêle.
Elle traîna ensuite le cadavre du prêtre jusque là. Fixant un moment le visage pâle tordu d'un rictus, elle senti qu'elle allait encore faiblir.
c'était peut-être un ami pour toi, mais il n'est à présent plus qu'une bête immonde au service de l'ennemi...jette-le. La neige et la glace auront tôt fait de recouvrir son cadavre.
Le son du corps s'écrasant dans la poudreuse fut de trop, et Madrissa s'empressa de refermer la fenêtre. Se laissant retomber dos au mur, elle étouffa un sanglot horrifié. Étaient-ils tous damnés ? si le Roi-Liche pouvait corrompre un saint homme, comment pourraient-ils espérer résister à ses mots ? La Mort était à leur seuil, et ça n'était plus qu'une question de temps avant que...
cesse de te tourmenter ainsi. Va faire ton rapport, il ne faut pas que tu éveille les soupçon en montrant que tu te doute. Ou que tu sois à l'inverse confondue avec un traître...fie-toi à moi. N'oublie pas, je suis ton seul ami par ces temps sombres...
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