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Mémoire de Campagnes

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Message  Aeredril Mer 15 Déc 2010, 12:13

Le prêtre ouvrit l'ouvrage vierge qu'il posa devant lui. D'un unique mot sorti de ses lèvres, il invoqua une plume qu'il trempa dans un encrier aussi fraîchement apparu. Il prit une profonde inspiration et sortit d'une poche intérieure de sa veste un petit carnet racornit. Alors il se mit à se souvenir, se souvenir...

Ce recueil contient ma vie, ma mémoire et surtout mes actions pour la Sainte Lumière et sa gloire. Si vous lisez ce qui suit, n'oubliez pas l'horreur de ce temps. Si vous me jugez, faites le en considération de ce qu'il s'est passé...

Chapitre I

An 18 depuis l'ouverture de la Porte Noire, 2ème mois de l'année, 14ème jour


Voilà les premiers mots que je trace dans ce carnet qui, je l’espère, contiendra les futurs heureux moments de ma vie. Je prends le temps de commencer cet ouvrage, car aujourd'hui est un jour particulier, qui s'annonce comme l'un des plus heureux de ma vie. Je la vois qui me sourit, me lançant des regards intrigués sur ce que je suis en train de faire. Je lui renvoie un sourire plus mystérieux, contemplant son doux visage, synonyme de mon bonheur. Elle part d'un petit rire, soudainement ré accaparée par ses dames d'honneur. L'heure est venue pour elle de se soumettre au rituel de toute jeune fiancée : le moment où elle se vêtira de sa parure blanche, telle une fée sortie d'un doux mythe, m'offrant son cœur et sa vie.
Je me marie dans quelques heures et suis l'homme le plus heureux du monde. Je m'égare quelques moments dans ce que fut ma vie avant cet instant. Rien de bien extraordinaire : fils de fermiers, je suis né il y a près de vingt printemps de cela, à Comté de Darrow. J'y ai mené une enfance tranquille, suivie d'une adolescence qu'il ne l'était pas moins. Étant adulte, je mène désormais ma propre vie, apprenti commerçant et futur mari comblé. Elle s'appelle Laurienna et c'est certainement la plus belle femme du Comté. Je m'interroge toujours sur le fait que j'ai pu la séduire.
Qu'importe, l'heure est au bonheur et à la réjouissance, malgré les récentes rumeurs qui font état de fait d'une rébellion de ces sauvages Orcs détenus dans les lointains camps d'internement.
Je me dois de laisser cela à présent, j'entends mon père m'appeler. L'heure de mon bonheur approche et je ne voudrais manquer cela pour rien au monde !
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Message  Aeredril Jeu 23 Déc 2010, 02:58

Chapitre II

An 19 depuis l'ouverture de la Porte Noire, 5ème mois de l'année, 21ème jour

Je regarde ma femme du même regard dont je la couve depuis ce jour lointain où mon cœur la choisit : le regard de l'homme comblé et fol amoureux que je suis. Depuis mon mariage pas un jour n'est passé sans que je n'écrive dans ce journal des mots reflétant mon bonheur. Aujourd'hui sera la première fois qu'il en sera autrement. Et la seule, j'ose espérer.
Que la Lumière nous vienne en aide, des temps de malheur s'annoncent. Des rumeurs s'avancent, devançant l’ombre menaçante de la guerre… Une guerre qui gagne nos contrées pourtant si paisible. Malgré l'été rayonnant qui s'annonce, les jours ne sont plus que reflets sombres de ce qu’ils devraient être. Des soldats portant le tabard frappé de l'emblème royal de la maison Menethil ont fait le tour des Comtés. Partout ils portent un message d'appel au armes, enrôlent les hommes et les femmes dans les armées et répandent une attitude générale de méfiance.
Malgré cela je sens grandir en moi un élan patriotique et ai émis le vœu de rejoindre les forces armées. Laurienna, la Sainte Lumière la bénisse, ne souhaite pas me voir partir loin d'elle. Je ne le souhaite pas non plus. Nous en sommes arrivé au compromis suivant : je vais intégrer la Garde de Comté de Darrow.
J'entends au loin la cloche de la caserne qui s'agite, produisant son bruit métallique si caractéristique. Il est l'heure pour moi. Puisse la Lumière me guider.
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:05

Chapitre III

An 20 depuis l'ouverture de la Porte Noire, 8ème mois, 13ème jour

Comment puis je rester ici, à écrire en ces heures sombres est quelque chose qui me dépasse. Depuis mon entrée dans la Garde, les évènements n'ont fait que se dégrader graduellement... Les rumeurs sur des hordes de cadavres décérèbres, ce "Fléau" comme certains le nomme, avec une immense crainte faisant trembler leur voix d’ordinaire si sûre, grandissent au point que tout le monde est sûr à présent de leur existence. Lordaeron n'est plus ce qu'il était. Le départ de l'armée rend les routes sans protection, les bandits de grand chemin et criminels infestent désormais nos contrées, profitant de la Guerre. Et bien pire... Par la Lumière il se murmure que le Prince Arthas Menethil, l'aimé et l'espoir de tout son peuple aurait massacré toute la population de la grande ville de Stratholme. Qu'il aurait déchu Uther Porteur de Lumière de son rang et aurait fait voile en Norfendre.

Comment pourrons-nous nous défendre si nos armées ne sont pas présentes ? A la caserne tous mes camarades sont abattus, le Sergent d'humeur si joviale reste désormais dans son coin, contemplant des heures et des heures de lourds parchemins décrépis représentant la carte du royaume. Souvent il se lève et porte son regard vers le Nord et tout le monde peut l'entendre murmurer alors : "Sainte Lumière puisse tu nous venir en aide..."

Et le Seigneur Senterouge n'arrange rien. Il est venu nous haranguer sur notre devoir de défense de nos familles et nous rappeler que nous sommes le rempart contre l'Ombre qui s'avance. Loin de nous rassurer, nombreux sont désormais ceux qui gémissent de peur en pensant aux mois à venir.

La seule chose qui me fait tenir est ma femme. Ma douce Laurienna qui ne perd jamais courage. Sous son influence, je m'enfonce de plus en plus dans la Foi en notre Sainte Lumière, protection et guide de notre peuple. Chaque jour je prie. Pas pour moi, pas pour le Comté. Juste pour elle, ma douce épouse. Je prie pour qu'elle jouisse de la paix et de la vie, que l'Ombre qui s'étend ne puisse lui porter quelconque atteinte.

Oh... Par tout ce qui est sacré... Puisse t-elle survivre à ces jours de malheurs...
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:07

Cette page est notable dans le fait où le parchemin est couvert de traces de larmes.

Chapitre IV

An 20 depuis l'ouverture de la Porte Noire, 10ème mois, 23ème jour.

Voici trois jours que je n'ai pas ouvert ce carnet... Une ère d’horreur s’annonce, portée par de sombres événements dont l’ampleur a atteint sa terrifiante apogée il y a deux nuits. Le Comté et toute ma vie se sont évaporés, consumés par le Fléau en cette sombre nuit du 20ème au 21ème jour du 10ème mois. Quelle sombre année... Par tout ce qui est sacré, tout était vrai ! Notre prince aimé est un traitre ! Un pariât qui a vendu son âme, tué son père et massacré son propre peuple. Nous ne pouvions croire ces rumeurs... Mais il a trois jours, les cadavres décérébrés que sont les armées des morts se sont rassemblées et ont envahis le village. Le capitaine Senterouge organisa la défense, mais chaque homme, chaque femme, tous sont morts les uns après les autres...

L'attaque débuta dans la soirée après de longues et horribles heures d'attentes, les pires de ma vie. Laurienna ainsi que tous les civils du village qui ne s'étaient pas joints à la garde se sont barricadés dans les maisons, l'heure pour la fuite étant révolue. Le Fléau s'est massé trop rapidement pour cela. Juste au moment où le crépuscule s'est finalement enfuit au profit des premières heures de la nuit, les légions des morts ont dévalées les pentes surplombant le Comté et lancé leur attaque. Bien que terrifiés nous tînmes bon et les goules ont heurtés nos premières lignes avec fracas. Je ne me souviens du reste que comme une mêlée confuse et violente, où les griffes pleuvaient, imitées par nos lames.

Des squelettes faisaient pleuvoir des pluies de flèches tandis que des énormes tas de chaires fondaient sur nous. Je perdis la notion du temps, mon esprit accaparé par l’instinct de survie et les innombrables informations que mon cerveau débordé tentait d’assimiler en même temps. Je ne puis dire à quel moment de cette nuit d’horreur cette immense goule surgit... Dans le même temps, le Capitaine Senterouge fondit sur elle, mais il le paya de sa vie. D'horrible hommes vêtues de noirs lançaient de sombres sorts et relevaient les morts. Nos morts. Nos bien aimés compagnons qui retournaient alors leur armes contre nous. Senterouge se releva à son tour, et nous contempla d’un regard vide mais tellement horrible... Avant de se jeter à nos gorges. A cette vision les nerfs lâchèrent chez beaucoup de soldats. Ce fut mon cas.

J'ai fuit, tel le plus ignoble des lâches, j'ai abandonné mes amis qui se sont fait massacrés. Je courais, n'ayant qu'une idée, vivre, vivre à tout prix. Fuyant parmi les rues, j'arrivais devant ma maison silencieuse. Pris d'une terreur indescriptible, j'enfonçais la porte pour trouver le corps de mon aimée, étendue sur le sol, une flèche la traversant de part en part. Je restais immobile, l'esprit vide et incompréhensif. Cela ne se pouvait pas... Sainte Lumière c'est impossible... L'horrible vérité parvint pourtant à se frayer un chemin dans mon esprit et à s'imposer à moi. Je tombais à genoux, secoués de sanglots. Après un haut le corps, je dus me détourner de Laurienna pour ne pas la souiller. Je parvins à reprendre mes esprits, le visage encore inondé de larmes. Tandis que les vacarmes du combat parvenaient encore à mes oreilles, je pris un brandon encore brulant dans la cheminée et mis le feu à ma maison. Ils ne l'auront pas.

Je ne m'attardais pas plus et parvins à traverser les lignes ennemies. Fuyant au hasard durant toute la nuit, je parvins, hagard et épuisé à la Chapelle de l'Espoir de la Lumière au petit jour. Malgré mon état catatonique, les gens de l'Aube d'Argent, un tout nouvel ordre issus des rangs de la Main d'Argent, parvinrent à comprendre la tragédie qui s'était déroulé et envoyèrent un détachement sur place. Ils ne trouvèrent aucuns autres survivants... S'il y en eu, ils avaient fuis ailleurs.

Je suis toujours enfermé dans mon chagrin, celui ci ne me quittera jamais. Aujourd'hui j'arbore la robe des novices prêtre de la Lumière. J'ai décidé de suivre cette voie, en hommage à ma femme, la Lumière ait son âme. Par ma dévotion j'essaierais de racheter le prix de ma lâcheté. Le tabard de l'Aube sur ma poitrine ne me quittera que lorsque les prix des vies de Comté de Darrow auront été rachetés... Puisse ce jour vite arriver. Puisse la Sainte Lumière toujours me guider.

Puisse-t-Elle la garder en paix…
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:07

Chapitre V

An 21 depuis l'ouverture de la Porte Noire, 1er mois, 16ème jour.

Voilà plusieurs mois que je n'ai pas osé ouvrir ce carnet. Par crainte, ou culpabilité je ne le sais. Aujourd'hui, je relis le cours de mon bonheur passé.

Les jours se sont écoulés, devenant des semaines, elles mêmes devenant des mois. Je me suis plongé à corps perdu dans l'apprentissage de la Lumière. Je suis désormais en passe de devenir un prêtre accomplit et ma Foi grandit de jour en jour. Les études ont chassé les larmes, mais ma peine est toujours aussi vive. Je doute qu'elle ne me quitte un jour. Le remord est également présent. Mais je tourne cela comme moteur de ma volonté. J'ai renoncé à me culpabiliser, acceptant les faits. La Lumière me guide désormais et je sais que ma Laurienna aurait été fière de moi.

Ma vie se compose entre les escarmouches, les batailles et la vie de soldat dans les rangs de l'Aube d'Argent. Il y a peu, nous avons perdu le Paladin Darion Morgraine. Il s'est sacrifié pour que nous vivions. Jamais je n'oublierais la vue de Porte Cendre retournée de sa main contre son corps, le transperçant de façon si simple que cela en deviendrais terrifiant, cette simplicité avec laquelle un homme plus que dévoué peut s'éteindre. Je n’en ai jamais dit mot à quiconque, mais alors que nous nous replions la bataille étant achevée, je cru le voir se relever…

Je fais de mon mieux pour soutenir les hommes, aussi bien moralement que physiquement, en chaque instant. J'apprends à connaitre les autres races. Nous partageons nos histoires. La vie suit son cours. Je me montrerais digne de cette chance accordée par la Lumière.
Puisse t-Elle veiller sur l'âme de ma Laurienna, lui apportant une paix éternelle.
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:09

Un autre temps, un autre lieu. Rouvrant le lourd volume, le prêtre repris une plume et recommença à écrire…
De récents événements signent la perte de mon carnet de campagnes. Je vous prierais, vous qui lisez ceci, de bien vouloir me pardonner pour l’approximation de certains faits.

Les années qui suivirent se montrèrent fort peu agréable. Lordaeron se para de tristes couleurs automnales et d’un ciel gris… Sans vie, abandonnée par celles-ci, ces « Maleterres » deviennent le royaume des abominations du Fléau. Toujours parcourant les terres dévastées, des légions de mort vivant sèment la mort. Depuis leur débâcle sur les champs de la Chapelle, ils n’ont osés se réattaquer à celle-ci.

Hélas, mon bien aimé Comté est aujourd’hui en ruine et l’accès nous y est strictement impossible. Hormis un soir où j’ai réussi à m’y glisser, subrepticement, à la faveur de la nuit…


Chapitre VI
An 22 depuis l’ouverture de la Porte Noire, 4ème mois, 21ème jour

La Lune éclairait de sa pâle lueur les collines alentour. Elle ne valait pas celle de l’astre diurne, mais j’ai du m’en contenter… En ce jour, je suis retourné sur le défunt Comté de Darrow. Je savais que je pouvais aisément y perdre la Vie. Après tout, toute opération et même simple éclaireur aventureux est proscrit par l’Aube d’Argent. Peu m’importais, j’étais prêt à tout.
Ici, sur les terres de mon enfance, je me sentais comme doué d’invulnérabilité. Même si je n’étais que simple novice. Mes vœux ne devaient pas arriver avant une année encore, mais déjà l’enseignement me passionnait et je me tournais entièrement vers la Lumière. Ma Foi grandissait chaque jour, sans jamais cesser de le faire.
Mais en ce jour, cela n’avait rien en rapport avec l’Aube… Devant les ruines du Comté, j’ôtais mon tabard et le glissait dans l’intérieur de ma toge de novice que je portais désormais en tout instant. Je m’arrêtais un moment de plus, durant lequel je murmurais une prière et recommandait mon âme à la Lumière. Puis je me saisis de la courte dague accordée aux novices et je descendis la colline sur laquelle j’étais perché.

Je m’avançais et les ruines étaient toujours plus proches, sans signe d’aucune de ces monstruosités décérébrée du Fléau. La Lumière me guidait. J’arrivais au centre du Comté et de façon forte inconsciente je restais un moment là, à me souvenir des derniers événements qui eurent lieu ici…

Les flèches s’abattant en plus sur les morts vivants, mais pour un mort abattu, deux prenaient sa place… Les épées se levaient, pâles et froides, sous l’éclat de la Lune. La peur me gagne lorsque les officiers donnent l’ordre de charger…
Un bruit proche me fit sursauter et je m’esquivai silencieusement. Je parcouru les rues que je connaissais de façon presque intime, dans une foulée toujours silencieuse. Au détour d’une ruelle, elle était là. Ma maison, mon refuge du passé, les poutres noircies s’élevant dans la nuit sombre. Je passai ce qui tenait lieu de cadre à la porte d’entrée et me retrouve dans les ruines de mon ancienne demeure. Je devais faire vite, chaque seconde de plus passé en ce lieu accroissaient les chances qu’une abomination me découvre.
La cheminée s’élève encore, malgré les dégâts du temps et du feu. Le vent avait balayé ses cendres depuis fort longtemps, mais il ne fut pas assez puissant pour emporter le petit anneau d’or qui git sur le sol. Je m’en saisis et m’en alla promptement. C’est alors que tout alla de mal en pis.

Je repris le chemin en sens inverse mais arrivé au centre, je constatais que celui ci n’était plus dénué de présence. Deux squelettes au regard de feu y trônaient fièrement. Reculant promptement, je pris un chemin détourné et c’est alors que je le vit. Dans une rue, sans échappatoires, je me trouvais en face d’un nécromancien. Celui-ci fut tout aussi surpris que moi au vu du regard qu’il me lança mais il se reprit vite et ouvrit la bouche dans l’intention évidente de donner l’alerte. Réagissant d’instinct, une courte prière s’envola de mes lèvres et les flammes sacrées furent la seule récompense de l’impie, qui, surpris de nouveau, n’eu pas le temps de réagir et se consuma sur place. Mais ce sort avait alerté la plupart des Fléautiques alentours qui convergèrent vers moi. Je pris la fuite et je réussis miraculeusement à rejoindre la Chapelle sans dommage. M’enfermant dans mon alcôve, je repris mon souffle et sortit alors le petit anneau.

Il était toujours identique ce mince cercle d’or, de la plus grande simplicité mais signifiant le plus complexe des actes… Je me revois le passer au doigt de Laurienna… D’une petite boîte en bois, je sors un anneau presque identique, sinon plus grand, passé dans une chaîne. L’alliance de ma Laurienna a tôt fait de rejoindre la mienne et désormais elles reposent toutes deux sur ma poitrine, simple souvenir d’une vie qui ne sera plus… Simple souvenir d’un manque qui me déchire le ventre…
Il est temps que je retourne à mes enseignements.
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:12

Après cet événement dont nul n’eu jamais connaissance, la monotonie de ces temps de guerre repris le dessus. Le seul événement venant réellement la troubler fut le jour de mon intronisation. Elle eu lieue peu de temps après un étrange fait, qui devait marquer le monde tout entier. La date se perd dans ma mémoire, mais voici ce qu’il se passa…

Chapitre VII

An 27 depuis l’ouverture de la Porte Noire

En ces terres souillées, le ciel montre a quel point il ne peut affecter par les inquiétudes des mortels, se parant pour cela d’un voile pur immaculé, délivrant la lumière claire des étoiles et de la Lune. Un léger vent frais parcourait la colline où était juchée la Chapelle.
Je me trouvais devant son parvis, les yeux levés, profitant du calme de ce lieu intouché. Le regard perdu parmi les astres inatteignables, je les contemplais sans les voir, mon esprit tourné vers de pensées autrement plus éternelles semblait il. Une bourrasque plus puissante que les autres me fit frissonner et resserrer la cape de laine que je portais pour me protéger du froid. Une voix, grave et sage, s’éleva derrière moi, rompant le silence.

"Encore et toujours à méditer, jeune novice ?"

Me relevant en hâte, je fis face à celui qui m’apostrophait ainsi avant de m’incliner en un salut respectueux.

"Mon père, le bonsoir."

Rendant mon salut d’un signe de tête , il vint à mes côtés, observant à son tour le ciel.

"Le ciel est vraiment magnifique ce soir… Si pur, si proche et en même temps tellement éloigné. Peut être avons-nous leçon à tirer de cela, en matière d’espoir."

"D’espoir, mon Père ?"

"Oui mon jeune ami. Pour ces terres. Le ciel est insensible à la corruption des Morts car il est le Royaume de la Lumière. Elle peut, par Sa grâce, mettre fin à cela. Vous, tout autant que nous tous, si ce n’est plus, savez combien cela signifie."

A ces paroles mon regard se perdit dans la direction du Comté, terres oubliées d’escapades et de bonheur passés. Le Père reprit par ces termes.

"C’est elle, qui réside dans vos pensées et vos cœurs, c’est elle la source de vos méditations, n’est ce pas ?"

"Elle… Et la Sainte Lumière. Mon Père, je requiers vos sages conseils. Comment puis-je accorder cela avec Ses enseignements ? Je ne veux pas que cela entrave la mission dont Elle nous a investie, mais je suis devant une impasse et ne sais que faire."

Un silence suivi cette déclaration, puis le Père reprit la parole.

"Votre cœur est empli de Respect pour tout ce dont vous parlez. Je sens en vous une immense Ténacité, ainsi qu’une grande capacité à aimer. Vous êtes prêts."

"Prêt à quoi donc mon Père ?"

"A prononcer vos Vœux."

"Mais… Ce dilemme…"

"Il n’est qu’une preuve que les enseignements des deux Vertus vous ont atteints et je vous sens prêt pour l’enseignement de la dernière. Votre peine et cet amour toujours aussi vivace malgré le chagrin que vous éprouvez ne vont pas à l’encontre de Sa volonté. Mais vous devez cesser de vous tenir pour responsable de ce qu’il est advenu."

"Je… Je comprends… Merci à vous mon Père. Je suis honoré d’une telle confiance."

"Elle est seule récompense de votre attachement grandissant au dogme. Vous ferez un prêtre accompli."

"Mon Père, puis je vous importuner d’une dernière question ?"

"Faites."

"Les étoiles ont-elles des noms ?"

A ces mots, un sourire étira ses lèvres.

"Les noms des étoiles sont des joyaux qui n’appartiennent qu’à notre cœur."

"Que voulez vous dire ?"

"Avec le temps, vous comprendrez. Qu’est cela ?"

Il pointa le doigt en direction de l’Est, par-dessus les monts acérés nous séparant des fiefs écarlates de la Main de Tyr et de la Nouvelle Avalon. Survolant le paysage des yeux, je regardais dans la direction indiquée jusqu’à atteindre de nouveau le voile céleste et ses astres innombrables. Je plissais les yeux en avisant la source de son interrogation.

Parmi les étoiles, un astre semblable aux autres gagnait en taille, devenant progressivement de la taille d’une poussière à celle d’une pièce d’argent. Et elle ne s’arrêta pas à cela, changeant de forme, devenant alors ovale, s’étirant vers nous tout en continuant à grandir. Mes yeux s’écarquillèrent lorsque que je compris que cela fonçait vers nous.

"Elle… Elle vient droit vers nous !"

Ne pouvant rien faire d’autre que de contempler le phénomène, nous fûmes témoin de son arrivée. Elle prit la forme d’une comète parée de couleurs incroyables allant de l’orange flamboyant à un violet luminescent. Filant à une vitesse effroyable en déchirant le ciel de sa parure enflammée, elle nous survola et disparue à l’horizon, toujours plus basse qu’à son arrivée.

"Que… Qu’est ce que c’était ? Demandais-je, encore éberlué par le spectacle."

"Je ne le sais… Je serais tenté d’affirmer qu’au vu de son déplacement, elle aura touché terre en Kalimdor. Bien ou mal, je ne saurais le dire mais nul doute que cela nous apparaitra sous peu."

De nouveau baigné par la clarté de la Lune, nous rentrâmes dans la Chapelle, l’esprit encore bouillonnant durant l’office de cet étrange événement.
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:14

Quelques temps après, nous fûmes témoins de l’arrivée des Draeneïs. La comète n’était autre que leur vaisseau, l’Exodar, prouesse technologique auprès duquel les véhicules gobelins font pâle figure. Certains de leurs membres rejoignirent nos rangs et nous découvrîmes des êtres grands et nobles, développant une profonde empathie pour notre culte, du fait de la Foi qu’ils vouent aux Naarus, ces être purs, bénis par la Lumière.
S’ensuivirent quelques semaines où ils montrèrent leur prouesses martiales et où l’espoir de notre cause grandit d’autan plus.
Puis vint l’un des jours qui marque le plus profondément ma vie.


Chapitre VIII

An 27 depuis l’ouverture de la Porte Noire, 5ème mois, 9ème jour.

A jamais gravé dans ma mémoire, la vision de cette chapelle de pierre, si austère, les murs gris s’élevant avec droiture et fierté pour se rejoindre en pointe et former le toit. Si sombre car percée de peu d’ouvertures, ces dernières se résumant à quelques meurtrières agrémentées de vitraux, berçant la Nef de la Chapelle de l’Espoir de la Lumière de couleurs envoutantes.
Et pourtant… Pourtant… Si noble dans sa parure et si empreinte de Foi au point d’en être parfois éblouis. Telle est la Chapelle, ce haut lieu de notre dogme, l’un des derniers forts de la Lumière contre les crépuscules menaçant Lordaeron. Telle est elle, lieu de puissance, à l’apparence si trompeuse, à l’instar des hommes y vaquant.

Vêtus, pour les prêtres de toges blanches et noires et pour les paladins et hommes d’armes d’armures ternes et sans ornements, avec pour seul point commun ce même tabard peint de noir mais frappé d’une étoile d’argent à huit branches, l’espoir qui ne se soumet jamais dans un monde de Ténèbres. La mine sombre mais le pas néanmoins franc et fermes. Sous les heaumes et capuchons, autant de visages gracieux de femmes que ceux, plus marqués et rigide, des hommes. La Lumière ne fait pas de discrimination, pas de distinctions. Nus devant son regard, Roy et roturier, Paladin et paysan, hommes et femmes, nous sommes tous égaux, créatures indignes de l’Amour qu’Elle nous porte.

Parfois, au détour d’une alcôve, l’on peut surprendre un éclat brun d’une robe de novice, toujours plus rare dans ces temps de malheur où la Foi se perd, corrompue par le Fléau, défigurée par les fanatiques Ecarlates.
Je portais l’une de ces robes, l’une des dernières. Et, en ce jour, elle a rejoint les flammes, symbole des impuretés d’une vie antérieure purifiées par le feu et offrant à son ancien détenteur une renaissance pour une vie portant Sa parole comme flambeau.
Au terme de la nuit, dans ce moment précédant la résurrection quotidienne du jour, je fus conduit dans la Nef, encore plus sombre qu’à l’accoutumée, les vitraux étant voilés. Rien ni personne n’était visible mais je savais, je sentais, leurs regards concentrés sur mon être qui s’avançait vers l’endroit où je savais trouver l’autel. Trouver le chemin faisait partie du rite, savoir écarter les Ténèbres au profit de la Lumière.

Je m’arrêtais devant cet autel invisible à mes sens et m’agenouillais, partant dans une prière, un chant sacré, une ode à mon guide. Machinalement je portais ma main à mon cou et touchait les alliances qui étaient accrochées à la chaîne qui y était passée. Elle aurait été si fière de moi… Cette pensée raffermit encore mon espoir et je terminais ma prière.
Le silence qui s’ensuivit était pesant, lourd et opprimant. Je patientais jusqu’à perdre le compte du temps. Une heure ? Deux heures ? Peu importais. Enfin, la quiétude fut brisée et les voix des Pères s’élevèrent en chœur.

"Lumière, mille fois divine et sainte, dont les paroles sanctifiées parcourent les cœurs et les esprits, faisant des âmes les hôtes de notre Foi indéfectible en Ta grâce et en Ta force, Lumière, aujourd’hui entend nous."

Je sentis mon pouls s’accélérer, la tension du silence remplacée par celle du stress envahissant. Ma poitrine se soulevait d’autant que mon souffle s’accélérait et les voix continuèrent, inébranlables dans leur litanie.

"Lumière, fais nous grâce de Ta présence. En ce jour, cet initié à genoux devant Ton immensité rejoint le rang des Frères. Qu’il se relève et fasse face à son destin, chemin de Tes préceptes."

Je me relevais et sentit un contact froid dans la base de ma nuque, aiguisé et acéré. Dans un grand mouvement, il s’abattit, se glissant sous mon col pour ne s’arrêter qu’en touchant terre. Ma toge, ma chemise et mes chausses furent déchirées à son passage, tombant vers le sol. Je n’étais plus vêtu que de ma chaîne, les alliances reposant sur ma poitrine dénudée. Mon cœur se serra lorsqu’une main s’en saisit et me l’ôta, mais je ne fis pas le moindre geste.
Je me sentais perdu, ayant le sentiment de la perdre à nouveau. Mais à l’instant où cette pensée me saisit, une douce chaleur touchait mon cœur. Elle me rappelait qu’elle était là. A jamais. La peur me quitta et je me laissais docilement faire lorsque l’on me mit dos à l’autel.

Devant moi à présent se tenait un brasier dans un cadre de bois et de métal. Mais les charbons rougeoyant ne diffusaient aucune lumière, aucune chaleur. Ils étaient telle une tache de couleur sur un drap noir.
Un Frère que je ne pus voir jeta alors mes anciennes possessions dans le brasier où elles s’enflammèrent instantanément. Je contemplais alors la fin de mon ancienne vie… Une fin symbolique, certes, mais en cet instant les profonds sentiments d’humilité et de nostalgie qui me saisirent me firent sentir qu’il ne s’agissait pas uniquement d’une symbolique.
Les Pères reprirent leur chœur, les voix graves aux accents chantants emplissant de nouveau la Nef.

"Lumière, pose Ton regard sur l’initié à présent purifié. Une nouvelle vie, consacrée à Ta grandeur va débuter pour lui. Qu’il fasse à présent vœux de toujours Te servir, jusqu’au trépas et en toutes condition, primant sur tout autre chose."

En me retournant à nouveau vers l’autel, je saisis du coin l’œil une vision qui, de nouveau, me brisa le cœur. Au cœur du brasier ardent, la chaîne n’était plus. Les alliances fondaient, devenant simple taches dorées qui s’écoulaient pour disparaître… Prenant une inspiration, j’énonçais alors d’une voix ferme :

"En ce jour, Lumière, dont le nom est sanctifié, je fais le serment de Te servir à jamais. Mon cœur et mon âme sont Tiens. A travers toutes les Ténèbres, Ta parole je répandrais et toujours Tes préceptes j’appliquerais. Je Te fais don de mon humble existence pour être à jamais le garant de la plus pure des Fois."

Mon serment prononcé, les vitraux furent dévoilés et la Lumière emplit la Nef, me caressant de Sa douce chaleur, réconfortant mon chagrin et me prêtant Sa force. Je ne voyais rien d’autre qu’Elle, cette divine apparition à laquelle mon âme était entièrement vouée.

"Par la Force de la Lumière, tes ennemis soient défaits ! Par la Grâce de la Lumière, tes alliés soient guéris !"

Accompagnant la bénédiction, je sentis l’aura se développer, toujours plus Sa chaleur m’enveloppait et me réchauffait, me brûlait même, de l’intérieur. Faisant appel à Elle, je canalisais Sa puissance et stabilisais la relation par laquelle nous étions liés. En cet instant, j’étais Elle, Elle était moi.

"Frère Mantelumière, dresse-toi, fier et rejoint tes pairs ! Marche à leur côtés et répand dans le monde la Volonté de la Sainte et Divine Lumière !"

J’étendais les bras et un Frère me vêtit de ma nouvelle toge, par-dessus laquelle il passa le tabard de l’Aube d’Argent. L’aura se dissipa et par les vitraux je put apercevoir la teinte rosée de l’aube éclaircir le ciel. Je m’inclinais respectueusement devant les Pères, graves et austères. Ceux-ci répondirent d’un simple signe de tête et le sermon du matin débuta.

Quelques heures plus tard, je me tenais sur le parvis, contemplant le ciel. Et alors je souris. Elle était fière de moi. Je le sentais. Elle était avec moi, demeurant dans mon cœur, dans mes gestes et mes actions, dans cette place spéciale qui n’appartenait qu’à elle…
Je l’aime et j’ai Foi en la Lumière. Elles sont unes et unies à présent. La Lumière et ma Laurienna. Qui me guident à jamais.
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Message  Aeredril Mer 09 Mar 2011, 17:16

Après cet événement, le quotidien repris son cours. Mais la rumeur enflait, du mal grandissant dans les terres gelées du Norfendre. Le Fléau gagnait en force et en rouerie. Chaque combat engendrait un lot toujours croissant de pertes et de sanglots. Le sang entachait la terre sous les pas des vivants, toujours mus par cette volonté implacable de ramener les morts dans leurs sombres tombeaux.
En un jour d’hiver tenace, la rumeur devint effroi. En ce jour de l’an 29 soufflait un blizzard qui menaçait de submerger les terres de son blanc manteau…

Chapitre IX

Fin de l’an 29 depuis l’ouverture de la Porte Noire.

Par la fenêtre de mon alcôve je puis apercevoir encore le blizzard doué de la volonté d’envahir le monde. Voilà deux jours que je n’ai pas ouvert ce journal. Deux jours néfastes, maudits, gravés dans la mémoire des hommes comme la renaissance du mal. Voilà près d’une semaine que le voile du blizzard obscurcit le monde. Il y a deux jours, une courte accalmie nous renvoya l’image d’un ciel grisâtre. Mais également une vision de terreur. Dans les cieux las était posée une nécropole en lévitation, décorée des monstruosités qui font l’apanage des bâtiments du Seigneur des morts. Certains hurlèrent à la terreur de Naxxramas mais d’autres affirmèrent que cette dernière avait quitté les feux ardents de Stratholme la ravagée pour la rigueur du Nord. Peu importait, car le blizzard reprit subitement, et le Fléau apparu.

Tels des acteurs écartant le rideau de la scène, les morts vivants déchirèrent le voile de la tempête. Ils avancèrent vers nous de leur démarche implacable, nous fixant de leur ardent regard. Ils étaient innombrables… Pétrifiés nous étions jusqu’à l’arrivée du seigneur Tyrosus, en arme et armure qui hurla un puissant « Pour la Lumière ! » et chargea derechef les rangs des Morts Vivants. Ses mots sonnèrent le réveil de nos esprits et tous nous chargeâmes derrière notre vénéré seigneur. Nous fûmes le marteau de la Lumière sur l’enclume de la Mort. Durant deux jours sans discontinuer nous combattîmes la légion des morts et ses rangs infinis. De nombreux combattants tombaient, mais nous, Frères et Pères, en sauvions un tout aussi grand nombre. Je ne saurais décrire la folie de cette bataille, hormis ma fatigue grandissante et la perte croissante de nos camarades
Subitement, il y a de cela quelques heures, le Fléau se retira, disparaissant dans la tempête tourmentée. Nul ne les poursuivit, préférant alors jouir de ce repos inattendu. Mais qui sait quel mal se prépare, à l’abri de ce rideau obscur… Car alors que nous pansions nos plaies et rendions hommages à nos morts, mettant leurs corps en sureté, une silhouette apparue, tout droit sortie d’un rêve.

Ou d’un cauchemar.

Elle se révéla être un messager de la Main de Tyr. Sans armes, son armure ébréchée déjà écarlate était rougie par du sang. Le sien, sans nul doute, au vu des multiples plaies qu’il arborait, mais également celui de nombreux croisés. Il était porteur de tragiques nouvelles. La Main de Tyr et la Nouvelle Avalon étaient assiégées par le Fléau, cette dernière n’étant plus que ruine dévastée par une légion de morts. A leur tête, ii prétendit que se trouvait une armée de cadavres impies, aux yeux glacés et brandissant des lames runiques. Des chevaliers de la Mort. Mais il y avait plus, car cette tempète n’était pas naturelle, tous le savaient, tous le sentaient. Que la Lumière nous protège, je crains le pire, se pourrait il que…
Qu’est ce … ? Par tout ce qui est sacré ! Ils reviennent !
Les derniers mots sont écrits de façon précipités, quelques gouttes d’encres entachant le papier à leur suite.
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Message  Aeredril Sam 02 Avr 2011, 18:17

Chapitre X

Fin de l’an 29 depuis l’ouverture de la Porte Noire.

Aujourd’hui, des évènements d’une importance extrême ont eu lieu. D’une telle importance que je suis certain que je n’en saisirais totalement l’ampleur que dans bien des années. Quand bien même j’y ai versé mon sang. Aujourd’hui a sonné le Crépuscule de l’Aube d’Argent.

Pour le plus grand des espoirs.

J’aurais aimé pouvoir relater l’ensemble de ce qui s’est déroulé mais, hélas, je ne pourrais le faire qu’à travers ma propre expérience. La mortalité fait que nous sommes, à Son contraire, pas omniscient.

Le cor résonnait, sonné depuis les contreforts des monts nous surplombant, où les guetteurs avaient pour habitude de se poster. Le son, puissant, éveilla en nous la terreur du Fléau, repéré par une courte accalmie. La peur ne dura pas, et fut bien vite remplacé par la volonté de remplir le devoir qui était notre. Promptement, malgré notre fatigue latente, nous nous alignâmes sur les pentes de la colline où est juchée la Chapelle.

Cette vision grandiose restera à jamais gravée dans mes souvenirs. Une vision de ces hommes et femmes, de ces humains, orcs, elfes, nains et tant d’autre encore, prêts à payer de leur vie leur engagement éternel envers Sa sainte parole. Mon cœur se gonfla de fierté à la vue de tant de dévotion, à la vision de tous ces êtres, Ses Elus, alignés, les bannières claquant mollement dans la bise glacée qui soufflait.

Devant nous, la neige tombait paresseusement, mais de façon si dense que je ne devais de voir l’étendue de nos troupes que grâce aux torches que beaucoup portaient.
Où étaient-ils ? Alors que cette question me traversait l’esprit, la neige cessa de tomber et son rideau blanc s’ouvrit sur un spectacle maléfique.
Telle une nuée d’insecte grouillants, ils s’étaient rassemblés, juste au-delà de notre vision. Arborant un habituel visage d’horreur, qui s’était paré d’un colifichet de terreur. Des chevaliers de la Mort… Par centaine.
Néanmoins, quelque chose me tracassait, en plus du Fléau… Un simple froncement de sourcil lorsque je compris : le Fléau n’attaquait qu’au moment où ils étaient certains d’avoir l’avantage implacable du nombre. Or, bien qu’avec la petite armée de Chevalier runiques à leur tête, ils étaient bien trois à quatre fois moins nombreux que nous. Aussi, soit les Chevaliers de la Mort possédaient une puissance décuplée que celle que leur prêtaient les rumeurs, soit quelque chose d’autre se tramait…
Avant que je ne puisse réfléchir plus avant, une voix s’éleva, froide, que nous ne pensions jamais entendre à nouveau.

« Tremblez, fils de la Lumière ! Aujourd’hui, la Mort s’abat sur vos terres ! »

Darion Mograine. En généralissime des Chevaliers. Il était effectivement présent, à leur tête, sur un cheval paré de teintes sombres et cramoisies, la tête nue. Ses cheveux étaient à présent gris, son visage, blanc. L’expression de bienveillance qui, jadis, trônait sur son visage laissait à présent place à une haine implacable. Il se couvrit d’un heaume torturé, duquel s’élevaient deux monstrueuses cornes. Il lança un cri de guerre aux échos ténébreux et chargea, le Fléau à sa suite.

La bataille s’engagea, le Fléau courant à sa perte. Galvanisé par nos sureffectifs, mes Frères et Sœurs se battirent plus ardemment que jamais. La bataille fut brève, mais ô combien meurtrière… Les Chevaliers mourraient, inéluctablement, mais emportait dans la mort plusieurs des nôtres pour un seul d’entre eux. Quelle ne fut pas ma souffrance lorsque je vit le Père Hautecime, mon ancien mentor, tomber sous leur coups. Une peine de l’esprit à laquelle s’ajouté celle du corps. Car un Chevalier s’était glissé derrière moi et avait frappé, dans le dos, sa lame traçant un sillon sanglant dans ma chair, ouverture par laquelle ma vie s’enfuyait.

Je tombais, hurlant, face contre terre, l’esprit figé, vide de toute pensée. Il me retourna, un sourire sadique et carnassier visible sous son heaume, voulant de fait faire de ma mort un délice de torture. Las, ce fut son erreur. Car un Frère lui porta alors un coup qui trancha le bras de mon ennemi jusqu’à l’os. Je saisit ma chance et rassemblait mes dernières forces, lançant un unique sort qui le précipita dans une douloureuse agonie, droit dans les bras du feu ardent de la Lumière.

Mon sauveur repartit derechef dans la bataille. Je ne suis même pas sûr qu’il m’ait remarqué… Là, au milieu des corps de mes Frères et de mes ennemis, sur un sol dont la neige avait déjà fondue sous la chaleur du sang des vivants. Mon esprit s’embruma et je souris à la mort, à l’étreinte de la Lumière, à son esprit qui m’attendait…

Mais il faut croire que la mort ne voulu pas de moi, que la Lumière eu décidé que mon sort n’était pas venu. Je sentis Sa douce chaleur réconfortante entrer en moi et guérir la plaie qui balafrait mon dos.

C’est alors que je me rendis compte d’une nouvelle présence. Mon esprit dérivant vers les Ténèbres avaient obscurcit mes sens mais à présent que la vie me revenait, je vis une main posée sur mon torse, une autre qui s'affairait dans mon dos. Je tournais mon regard vers mon sauveur. Qui, en réalité, se trouva être une sauveuse.

Je le sus avant de la voir, le devinant à la finesse de ses doigts, en entendant le son de sa voix. Son visage resta cependant flou, mais je pus voir qu’elle portait les robes des initiés. Sentant mon agitation soudaine, elle se tourna vers moi.

« Doucement mon Frère. Vous êtes hors de danger, restez calme. »

Hors de danger ? Mais nous étions en pleine bataille… Alors je remarquais que les combats avaient cessés. A mesure que mes sens me revenaient, je voulu me retourner et la question plus avant, mais malgré ses soins encore en cours, son attention était accaparée en un lieu situé en contrebas de la colline.

Je suivis son regard et vis un spectacle auquel je n’aurais jamais songé assister. Les Chevaliers runiques, vaincus, étaient agenouillés, Mograine à leur tête. Tirion Fordring se dressait devant eux, les dominant. D’après ce que je pus glaner à l’issue de la bataille, il était arrivé durant les combats, engageant un duel avec le généralissime du Fléau. Il vainquit ce dernier et ce malgré que le Chevalier portait la Porte Cendre corrompue.

Je ne pus saisir leurs paroles. Mais lors de cette discussion, il se produisit un évènement… Non, un miracle en vérité, une manifestation de Sa glorieuse puissance. Dans une aura de Lumière, une âme se manifesta. Un humain de haute stature, à l’air vif, puissant et sage, vêtu de la tenue régulière des Paladins de la Main d’Argent. Je cru tout d’abord à une apparition du Saint Uther le Porteur de Lumière. Mais je compris mon erreur en avisant une Porte Cendre lumineuse sanglée dans le dos du spectre.

Alexandros Mograine était, semble t-il, revenu d’entre les morts pour convaincre son fils damné de cesser sa folie. L’âme de ce dernier s’extirpa de son corps relevé, apparaissant tel que nous le connaissions autrefois. Leurs paroles restent gravées dans ma mémoire, les amours réciproques d’un père et de son fils, liés par delà la mort.

« Emouvant… »

Ce simple mot chargé de haine glaciale, d’une voix aussi gelée que le toit du monde me figea le cœur un instant… Lui ! Ici ? Non… Ce n’était pas Arthas Menethil. Ce n’était plus ce prince. Il était le Roi Liche.

Je sentis plus sa voix en moi que je ne l’entendis. Mon cœur se mit à battre follement, mes os vibraient sous chaque parole qui était autant de plus une souillure en ce lieu qu’un millier de goule. Mon sang se glaça dans mes veines. Telle une bougie soufflée par un vent glacial, la Lumière présente dans mon dos s’évanouit.

Assurément, là était la fin de tout espoir. Je pus le voir, de mes yeux, le Sombre Seigneur des Morts, enchâssé dans son armure torturée sur un corps qui n’avaient en rien perdu de sa stature. La cape déchirée s’agitait sous l’effet d’un vent impossible et dans sa main brillait l’anathème de toute vie, la douloureuse Deuillegivre.

Il leva cette dernière, devant nos yeux horrifiés et s’empara de l’âme du Porte Cendre, alors que celle de son fils réintégrait son corps et chargeait son maître damné. Celui-ci, d’un sombre éclat qui figea notre souffle, de la vaine tentative et contra Mograin, le repoussant au loin. Alors, il défia Fordring d’un pamphlet vigoureux et blasphématoire, avouant avoir lancé ses Chevaliers vers le trépas, dans le seul but d’attirer à lui le dernier maître de la Main d’Argent.

Celui-ci chargea le damné.

« APOCALYPSE !!! »

Ce fut la réponse à son attaque, ce mot accompagnant un déchainement de magie impie en un souffle implacable. Je sentis la jeune novice être projetée, son contact s’évanouissant, un cri sortant de ses lèvres. J’en retins un à grand peine, cloué au sol et incapable de tout mouvement. Relevant la tête juste assez pour voir notre ennemi, je fus témoin d’un spectacle horrifiant. Le Seigneur des Morts levait Deuillegivre en direction de Fordring qui était maintenu dans les airs, étranglé par le sort.

Un cri retentit et la Porte Cendre apparu dans mon champs de vision, tournoyant pour atteindre finalement le Paladin. A son contact, la Lumière apparut en un éclat éblouissant autour de son Champion, rompant le sort du Roi Liche. La Porte Cendre nouvellement bénie dans ses mains, Fordring chargea Menethil, qui ne dut d’esquiver le coup assurément fatal à un jeu du sort.

« Ce… N’est pas… Terminé ! »

La voix du Roi Liche emplit de nouveau mon esprit, proférant le défi que tous purent entendre.

« Notre prochaine rencontre ne se fera pas en terre consacrée, Paladin ! Rassemblez vos forces et menez les dans le Nord. Je vous y trouverais… »

Alors qu’il quittait les lieux, je sombrais dans l’inconscience, rompu…

J’ai recouvré mes esprits il y a peu encore. A mon réveil, j’ai pu entendre mains et maints faits, mais l’unique restant gravé dans ma mémoire est la fondation de la Croisade d’Argent, afin de terrasser le mal du Nord. Sous peu, nous ferons voile vers le toit de ce monde, pour la rigueur glacée du Norfendre. Tant de choses restent encore à faire…

« … et garder ce lieu du mal. Ô Lumière, puisse Tu bénir la Croisade d’Argent, guider nos pas dans les blizzards du Nord et faire que notre ennemi enfin soit défait. Puisse Tu apporter… »

« … Que les morts ayant données naissances à ce jour ne soient jamais oubliées… »
Aeredril
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