Loup, y es-tu ?
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Loup, y es-tu ?
Je suis tellement fatiguée que j’ai l’impression de voir trouble. Je cherche un recoin, n’importe lequel pourvu qu’il soit à l’abri des regards. Le sol est un peu plus confortable dans ce petit trou d’herbe entre deux racines dans le quartier des mages. Je m’y roule en boule, aussi petite que possible et sombre dans une léthargie angoissée.
Ma journée se déroule à l’envers, comme une mauvaise histoire. Un coup de poing heurtant mon diaphragme, coupant ma respiration, me laissant témoin impuissant d’un worgen battu.
Il y a de la colère et du désespoir dans les poings fermés de l’elfe sous son casque de porteur de mort. Il y a de la culpabilité qui sourde dans les pleurs et dans les suppliques du garou.
Il y a de la peine dans mon regard, comment avons-nous pu en arriver là ?
Cailan et moi nous trouvons dans un petit parc qui surplombe la berge. Le temps est tiède, le mage est détrempé. Je l’ai vu sauter du ponton de l’autre côté de la rive mais je n’arrive pas à lui faire dire pourquoi.
Ou plutôt… je n’ai pas le temps de le « cuisiner » à ce sujet car la douleur le plie en deux.
Avec brusquerie, il écarte ma main compatissante.
Avec violence, ses vêtements se déchirent pour laisser place à la corpulence typique des garous.
Cailan saute par-dessus le muret de pierre dans un cri rauque et affamé.
Quelques mètres plus bas, il agresse un couple. Pour être exacte, il tente de dévorer la jeune femme. L’elfe s’est interposé entre eux deux, la lutte s’annonce déjà.
J’ai peur.
J’ai mal lorsque mon avant bras s’interpose entre les mâchoires de Cailan et la gorge de l’elfe.
Je crie lorsque la dague de l’elfe se plante dans l’épaule du garou.
Peut être faut-il rendre grâce à la bonté de l’humaine, car l’elfe assomme Cailan plutôt que de mettre fin à son existence maudite.
La catastrophe semble avoir été évitée. La magie du sacré glisse sur les mains de la jeune femme comme un voile évanescent, la baignant d’une aura de sérénité et de confiance. Sans hésitation, elle s’approche pour soigner ma blessure. Quelque part, elle puise dans sa force et sa volonté pour aider les muscles à se reconstituer plus rapidement, l’épiderme se régénérer... ses soins ne laissent qu’une fine cicatrice pâle en lieu et place de l’affreuse morsure.
Elle accepte aussi de soigner Cailan, malgré l’agression dont elle a été la victime. Nous craignons néanmoins que la faim ne le pousse à nouveau à la traque, aussi partais-je en courant pour chercher un morceau de gibier.
L’inquiétude me taraude sur tout le trajet. Et si Cailan se réveillait avant mon retour ? Et s’il agressait à nouveau le couple ?
Une nervosité qui se mue en mauvais pressentiment. Mon souffle est court, le sang bat dans mes tempes. Je ne peux me hâter plus…
Ce retard d’une poignée de minutes marque le drame. L’humaine est étendue, le worgen aussi…
Si garou n’a pas prit sa vie, il a marqué son destin…
Ma journée se déroule à l’envers, comme une mauvaise histoire. Un coup de poing heurtant mon diaphragme, coupant ma respiration, me laissant témoin impuissant d’un worgen battu.
Il y a de la colère et du désespoir dans les poings fermés de l’elfe sous son casque de porteur de mort. Il y a de la culpabilité qui sourde dans les pleurs et dans les suppliques du garou.
Il y a de la peine dans mon regard, comment avons-nous pu en arriver là ?
Cailan et moi nous trouvons dans un petit parc qui surplombe la berge. Le temps est tiède, le mage est détrempé. Je l’ai vu sauter du ponton de l’autre côté de la rive mais je n’arrive pas à lui faire dire pourquoi.
Ou plutôt… je n’ai pas le temps de le « cuisiner » à ce sujet car la douleur le plie en deux.
Avec brusquerie, il écarte ma main compatissante.
Avec violence, ses vêtements se déchirent pour laisser place à la corpulence typique des garous.
Cailan saute par-dessus le muret de pierre dans un cri rauque et affamé.
Quelques mètres plus bas, il agresse un couple. Pour être exacte, il tente de dévorer la jeune femme. L’elfe s’est interposé entre eux deux, la lutte s’annonce déjà.
J’ai peur.
J’ai mal lorsque mon avant bras s’interpose entre les mâchoires de Cailan et la gorge de l’elfe.
Je crie lorsque la dague de l’elfe se plante dans l’épaule du garou.
Peut être faut-il rendre grâce à la bonté de l’humaine, car l’elfe assomme Cailan plutôt que de mettre fin à son existence maudite.
La catastrophe semble avoir été évitée. La magie du sacré glisse sur les mains de la jeune femme comme un voile évanescent, la baignant d’une aura de sérénité et de confiance. Sans hésitation, elle s’approche pour soigner ma blessure. Quelque part, elle puise dans sa force et sa volonté pour aider les muscles à se reconstituer plus rapidement, l’épiderme se régénérer... ses soins ne laissent qu’une fine cicatrice pâle en lieu et place de l’affreuse morsure.
Elle accepte aussi de soigner Cailan, malgré l’agression dont elle a été la victime. Nous craignons néanmoins que la faim ne le pousse à nouveau à la traque, aussi partais-je en courant pour chercher un morceau de gibier.
L’inquiétude me taraude sur tout le trajet. Et si Cailan se réveillait avant mon retour ? Et s’il agressait à nouveau le couple ?
Une nervosité qui se mue en mauvais pressentiment. Mon souffle est court, le sang bat dans mes tempes. Je ne peux me hâter plus…
Ce retard d’une poignée de minutes marque le drame. L’humaine est étendue, le worgen aussi…
Si garou n’a pas prit sa vie, il a marqué son destin…
Heliven
Re: Loup, y es-tu ?
Je m'accoude au bastingage avec l'impression de ne pas m'être si mal débrouillé que ça. Le navire où nous nous trouvons, Cailan et moi, largue paresseusement les amarres, me laissant le loisir de contempler Hurlevent, la capitale blanche.
Je souris en imaginant Sköll errer dans les rues à traquer la femelle, à Aodren, les coudes serrés contre son corps, penché en avant le temps d'allumer ce petit bâtonnet dont l'extrémité rougit avant de dégager une fumée âcre, un peu irritante pour la gorge.
Mon sourire s'efface en revoyant l'image de Fen, que j'ai du terriblement décevoir.
Je revois l'étage de la grange, dans les écuries de la caserne, aménagée en petite chambre. Je devine le temps qu'il a passé à poncer le chêne, pour lui donner cette patine délicate qui forme l'encadrement du lit. Un lit, un toit... pour moi. Les larmes me montent aux yeux, ma gorge se noue au souvenir de chaque détail de cette petite pièce arrangée par ses soins. Une caisse renversée sert de table de chevet, un vase remplit d'eau attend encore la rose que Cailan m'a offerte, un vieux coffre, sûrement le sien, contient nombre d'ouvrages et j'imagine, d'histoires épiques.
Fen, je n'ai rien fait d'autre que te causer des soucis, je ne mérite pas ce cadeau...
Les scènes se mélangent, chacune apportant son lot d'émotions chamarrées : l'auberge du cochon grillé, la jolie dranéï au sourire avenant qui l'avait accueillie, le jeu du bras de fer, cet homme sourd en robe de mage si bavard, l'homme chauve et batailleur qui lui avait offert un verre de lait, la voyageuse qui voulait organiser une caravane.
Le petit gnome aux cheveux vert hirsutes, le son des armes qui ferraillent, le visage attentif du commandant, nos échanges argumentés...
Le rire rauque, teinté d'un amusement presque condescendant d'un inconnu sur un pont, ou le regard calme et observateur du grand elfe en armure rouge sur la grand place, chaque son, chaque image, chaque parfum, est un fil qui tisse cette trame qu'est Hurlevent.
Une fois mes objectifs fixés, il me semble plus simple de décider de l'attitude à tenir. Nous irons à Darnassus, où je compte demander la clémence de l'archidruide ainsi que la levée de la sanction qui pèse sur mes épaules. Puis à Reflet-de-lune où l'apprentissage de Cailan commencera.
Intérieurement, je sens la Bête s'étirer, ses babines se retroussant d'un rictus de prédateur impatient. J'ai hâte moi aussi de sentir cette témérité farouche raviver mon âme. Après tout, nous ne formions qu'un...
Je souris en imaginant Sköll errer dans les rues à traquer la femelle, à Aodren, les coudes serrés contre son corps, penché en avant le temps d'allumer ce petit bâtonnet dont l'extrémité rougit avant de dégager une fumée âcre, un peu irritante pour la gorge.
Mon sourire s'efface en revoyant l'image de Fen, que j'ai du terriblement décevoir.
Je revois l'étage de la grange, dans les écuries de la caserne, aménagée en petite chambre. Je devine le temps qu'il a passé à poncer le chêne, pour lui donner cette patine délicate qui forme l'encadrement du lit. Un lit, un toit... pour moi. Les larmes me montent aux yeux, ma gorge se noue au souvenir de chaque détail de cette petite pièce arrangée par ses soins. Une caisse renversée sert de table de chevet, un vase remplit d'eau attend encore la rose que Cailan m'a offerte, un vieux coffre, sûrement le sien, contient nombre d'ouvrages et j'imagine, d'histoires épiques.
Fen, je n'ai rien fait d'autre que te causer des soucis, je ne mérite pas ce cadeau...
Les scènes se mélangent, chacune apportant son lot d'émotions chamarrées : l'auberge du cochon grillé, la jolie dranéï au sourire avenant qui l'avait accueillie, le jeu du bras de fer, cet homme sourd en robe de mage si bavard, l'homme chauve et batailleur qui lui avait offert un verre de lait, la voyageuse qui voulait organiser une caravane.
Le petit gnome aux cheveux vert hirsutes, le son des armes qui ferraillent, le visage attentif du commandant, nos échanges argumentés...
Le rire rauque, teinté d'un amusement presque condescendant d'un inconnu sur un pont, ou le regard calme et observateur du grand elfe en armure rouge sur la grand place, chaque son, chaque image, chaque parfum, est un fil qui tisse cette trame qu'est Hurlevent.
Une fois mes objectifs fixés, il me semble plus simple de décider de l'attitude à tenir. Nous irons à Darnassus, où je compte demander la clémence de l'archidruide ainsi que la levée de la sanction qui pèse sur mes épaules. Puis à Reflet-de-lune où l'apprentissage de Cailan commencera.
Intérieurement, je sens la Bête s'étirer, ses babines se retroussant d'un rictus de prédateur impatient. J'ai hâte moi aussi de sentir cette témérité farouche raviver mon âme. Après tout, nous ne formions qu'un...
Heliven
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