La grande Chasse
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La grande Chasse
"Ô Shirvallah, toi qui chasse parmi les grandes jungles du vieux monde, et rôde dans les ombres du soir, nous, tes prêtres et dévoués te rendons grâce en ce jour. Ô Shirvallah, tigre sacré et grand prédateur, loa de la force, de la fureur et de la traque, laisse nous l'occasion de t'offrir la chair et les os de nos proies, le fruit de notre chasse. Puisse-tu nous accorder ta bénédiction et ta protection, lors des saisons de guerre, et nous investir de ta ruse durant les heures de chasse. Puisse tes vertus imprégner nos esprits et nos corps, et faire de nous tes champions, les gardiens de ton sacrosaint. Shirvallah, toi qui guide notre peuple, lorsque le soleil pointe à l'horizon, et le garde lorsque la douce nuit embrume nos esprits, puisse-tu, à jamais, te tenir à nos côtés, et inspirer la peur dans le coeur de nos ennemis. Car tu es le chasseur, le prédateur suprême, celui qui à fait du monde son trône, et règne sur les landes, les jungles et les forêts, en monarque absolu. Puisse-tu nous accorder ta grâce, ô Shirvallah, car aujourd'hui, comme hier et pour les siècles à venir, nous nous agenouillons devant ta grandiose stature. Nous embrassons le sol sous tes pas, offrons notre gorge à tes divins crocs, et courbons l'échine devant ton regard féroce. Nous nous soumettons, corps et âmes, dans la vie comme dans la mort, à ta volonté sacrée, et sommes l'instrument de tes désirs, l'allonge de tes griffes, les porteur de ton courroux. Rugis, ô grande tigre ! Rugis et inspire nous de la fureur du prédateur ! Nous ne sommes désormais, plus que les hérauts de ta grandeur, les guerriers qui meurent en ton nom, les prophète du grand chasseur, les porteurs de ta colère, de ta fureur, de ta griffe et de ton croc. Chasseur, prêtres, prophètes et guerriers; tous s'agenouillent devant toi, alors que viennent à l'horizon, les grandes saisons de la guerre." - Prière à Shirvallah.
Dernière édition par Zal'Nash/Jinzüa le Jeu 21 Juin 2012, 15:17, édité 1 fois
Zal'Nash/Jinzüa
Re: La grande Chasse
Grand loup au blanc pelage,
Maître de la vie et de la mort,
Coureur des landes et des bois,
Accepte nos offrandes.
Roi de la forêt,
Seigneur de la chasse,
Divin hôte de nos halliers,
Accorde nous tes bienfaits.
Nous sommes fiers d’être tes enfants !
Ô Maître de la Fureur,
Guide tes fils au cœur brave
Et accepte les offrandes de leurs mains !
Maître de la vie et de la mort,
Coureur des landes et des bois,
Accepte nos offrandes.
Roi de la forêt,
Seigneur de la chasse,
Divin hôte de nos halliers,
Accorde nous tes bienfaits.
Nous sommes fiers d’être tes enfants !
Ô Maître de la Fureur,
Guide tes fils au cœur brave
Et accepte les offrandes de leurs mains !
- Prière à Goldrinn.
Invité- Invité
Re: La grande Chasse
Prologue: A l'aube de la chasse.
Avant-poste de l'Alliance, marécages d'âprefange - Quatre jours après le siège de Theramore
Le ciel s'enveloppait d'un lourd manteau sombre lorsque Branholt décida de prendre un peu de temps pour se reposer. Voilà des jours que le seigneur Cathules avait ordonné la mise en place du poste avancé à la frontière des marécages d'âprefange et ni les assermentés ni la Horde n'avaient lancé le moindre assaut. Chaque jour apportait son lot de ravitaillements et nouveaux soldats. L'excitation d'une hypothétique nouvelle bataille s'effaçait peu à peu pour laisser place à la routine d'un front stable : si Theramore n'avait plus la main-mise sur les Tarides, la Horde quant à elle n'avait pu s'établir dans les marais environnant qu'une brève période avant d'y être éjecté.
Un grondement sourd attira l'attention du guerrier vers les nuage. Il releva la tête, serrant dans sa main gauche le morceau de défense trolle à partir duquel il avait confectionné un poignard. La pluie... pensa-t-il. Est-ce que tu serais capable de la faire tomber... Trompe-la-Mort ?
Son regard dériva au-delà des collines sèches, vers l'horizon, là où s'élevaient les toits rouge et acier du Fort de la Désolation. Lors du siège de la cité portuaire il avait dû faire face à la magie plus que jamais auparavant. Il la haïssait comme les loups haïssent le feu. La crainte de ce que l'on ne peut maîtriser, la peur face à l'inconnu.
Il caressa le manche en ivoire de son poignard et fronça les sourcils. Si il ne pouvait supporter les lanceurs de sorts c'était en partie dû au fait qu'il était impuissant face à eux, même si une fois au corps à corps l'équilibre se renversait. Ce qui n'était pas le cas pour ce troll : il cherchait l'affrontement physique tout autant que l'écuyer. De ses mains jaillissaient le feu et la foudre, de sa douleur naissait la fureur des berserkers. Branholt l'avait vaincu une fois, au prix de lourdes blessures.
Un craquement retentit et le ciel s'illumina dans un flash. Il viendra réclamer sa vengeance.
Un grondement sourd attira l'attention du guerrier vers les nuage. Il releva la tête, serrant dans sa main gauche le morceau de défense trolle à partir duquel il avait confectionné un poignard. La pluie... pensa-t-il. Est-ce que tu serais capable de la faire tomber... Trompe-la-Mort ?
Son regard dériva au-delà des collines sèches, vers l'horizon, là où s'élevaient les toits rouge et acier du Fort de la Désolation. Lors du siège de la cité portuaire il avait dû faire face à la magie plus que jamais auparavant. Il la haïssait comme les loups haïssent le feu. La crainte de ce que l'on ne peut maîtriser, la peur face à l'inconnu.
Il caressa le manche en ivoire de son poignard et fronça les sourcils. Si il ne pouvait supporter les lanceurs de sorts c'était en partie dû au fait qu'il était impuissant face à eux, même si une fois au corps à corps l'équilibre se renversait. Ce qui n'était pas le cas pour ce troll : il cherchait l'affrontement physique tout autant que l'écuyer. De ses mains jaillissaient le feu et la foudre, de sa douleur naissait la fureur des berserkers. Branholt l'avait vaincu une fois, au prix de lourdes blessures.
Un craquement retentit et le ciel s'illumina dans un flash. Il viendra réclamer sa vengeance.
Dernière édition par Branholt le Jeu 21 Juin 2012, 16:03, édité 3 fois
Invité- Invité
Re: La grande Chasse
Orgrimmar, Durotar - Quelques jours suivant la nuit de la Lune rouge
Un grognement...Lourd, caverneux...Soudain une multitude d'images...Un vortex incontrôlable déversant des centaines de souvenirs qui venaient assaillir le rêveur...Une myriade de pensées, d'espoir, d'aspiration, de peurs...Toutes défilaient comme autant de spectres fugaces revenus d'entre les affres du passé, avant de céder leur place a d'autre...Fugitifs, effacés...Le tourbillonnement de pensées n'avait de cesse d'affluer dans les pensées du troll...Fugitif, effacé...Quelques souvenirs de son enfance en Strangleronce, les long jours passés a se camoufler dans la jungle luxuriante, et s'abandonner aux nectars et autre marasmes exotiques de ce berceau de verdure...
Sa tribue et ses membres...Ses frères, ses frères de sang. Son paternel, la crinière d'un blanc neigeux, la silhouette sèche, enrobé dans un de ces kilts tribaux si réputés...La guerre le sang...Tant de guerre...Tant de sang.
Puis soudain, comme un flash ! Des images tachées d'une lumière éblouissante...La guerre dans les Tarides. Le vacarme des boucliers lourdement frappés, des armes entrechoquées, des ruées sauvages, des cris de guerre et des glapissements de terreur. La guerre...Tant de souvenirs. Toutes ces mêlées sauvages et barbares, cette tornade de violence inouïe où le faible est renversé au premier assaut. La guerre...
Un cri qui vient briser le flot de souvenirs déferlant...Un feu de camp, la nuit. Des trolls, plein de trolls, tous assis en tailleurs autour de ce brasier fumant, discutant et plaisantant doucement...Des petits bruits dans le campement. Fugitifs, effacés. Un cliquètement...Un cri. La guerre...
Tant de hurlements; tant de craquements, de bruissement, de tintement infernal de l'acier...Un cri dominant. Sauvage, puissant, envahissant. Un bruissement d'aile soudain. Les images se brisent, sombrant dans l'oubli où elles avait été laissées...Seul reste ce battement d'aile incessant...presque similaire aux battement d'un coeur palpitant. Un léger sifflement...d'abord léger, puis intense...Le sifflement infâme d'un serpent...
Un long corps, longiligne, couvert d'écailles pourpres. Un sifflement...Un gueule garnie de crocs, un regard haineux, et une voix tonitruante...Hakkar. Un hurlement strident, interminable, insupportable...Le sifflement devient insoutenable, assourdissant
"Dim t'ie skam tanponi Ting cyaa flimeff Tanpon Wehnehjo"
Tout s'écroule...Tout se brise...Le troll se tient la tête entre les mains, tremblant de rage, subjugué par les visions du passé..Fugitives, effacées...Alors que chaque pensées s'écrasent dans un fracas de verre, un ultime souvenir surgit. Un humain...les cheveux couleurs de paille...Cuirassé, portant fièrement les loques de son tabard blanc, salis par le sang et le temps...Le fracas des vagues sur la berge. Un rugissement...L'épée vient frapper le troll de plein fouet...Il tâte le coin de ses lèvres.
Il hurle de rage.
Zal'Nash se réveille en sursaut, dans un rugissement de douleur...Encore ces mêmes cauchemars...Ces mêmes spectres nocturnes qui viennent réduire en lambeau les quelques heures calmes de la nuit. Il s'assied tant bien que mal sur la paillasse aménagée dans la caserne d'Orgrimmar...Le lieu est calme, et chacun se repose, grognant paisiblement dans son sommeil profond. Le troll se pince, les sinus, haletant.
Encore ces rêves...Encore Hakkar. Toujours Hakkar...
Puis cet homme...ce blondinet rencontré par dessus un cadavre, au détour d'un champs d'honneur ruiné par les flots incessants et putride de tripes et de sang...Branholt. D'un mouvement brusque et violent, son bras vient renverser dans un bref fracas le minuscule tabouret de bois faisant office de table de chevet. La rage...Il la sent monter le long de ses veines...courir le long de son échine. Il grogne. Un coup d'oeil hâtif sur le sol de pierre froide lui permet de deviner les contours de sa très chère dague sacrificielle, dernier trésor de son passé anéanti. Il la ramasse du bout des doigts, étirant ses bras de tout leur long pour atteindre la poignée sculptée de fer et de cristaux qu'il eut cru bon de lier a sa compagne de toujours.
Il la fait passer entre ses doigt, observant froidement ses bords usés mais encore tranchants...terriblement tranchants. Il observe chaque rune gravé sur la lame, et se remémore l'histoire de chacune. De nouveau, il plonge dans une abîme de souvenirs resurgissants. Il embrasse toutes ces pensées d'une seule étreinte, les contemple, s'y laisse promener. Quand enfin il émerge de cette transe nostalgique, il se lève. Il se lève et marche. Lentement, il s'approche de la table de travail abandonnée, où jonchent dans le chaos le plus total, cartes du continent, rapports de la veille et plumes usées. Son oeil s'attarde un long moment sur la carte du marécage, sur Theramore, objectif désormais si lointain, alors qu'ils en avaient frôlé les bords...Il contemple longuement le dessin grossier de la forteresse humaine, analysant chaque contours, chaque détail. Il passe lentement son doigt sur celui ci, tâtant avec soin les reliefs peu naturels de la carte usée. Les souvenirs remontent...Branholt, jeune soldat défiant et enragé, qui dans un élan de force monstrueuse vient fracasser ses défenses, jadis trésor de son hérédité.
Il rugit, puis d'un mouvement abrupt et excessivement belliqueux, vient planter sa dague dans la carte rapiécée, déchirant le croquis que l'on avait fait de la fier cité humaine.
Il tremble, enragé, possédé par une colère aveugle et rugissante. Il hurle.
"JE TE BRISERAI !"
Sa tribue et ses membres...Ses frères, ses frères de sang. Son paternel, la crinière d'un blanc neigeux, la silhouette sèche, enrobé dans un de ces kilts tribaux si réputés...La guerre le sang...Tant de guerre...Tant de sang.
Puis soudain, comme un flash ! Des images tachées d'une lumière éblouissante...La guerre dans les Tarides. Le vacarme des boucliers lourdement frappés, des armes entrechoquées, des ruées sauvages, des cris de guerre et des glapissements de terreur. La guerre...Tant de souvenirs. Toutes ces mêlées sauvages et barbares, cette tornade de violence inouïe où le faible est renversé au premier assaut. La guerre...
Un cri qui vient briser le flot de souvenirs déferlant...Un feu de camp, la nuit. Des trolls, plein de trolls, tous assis en tailleurs autour de ce brasier fumant, discutant et plaisantant doucement...Des petits bruits dans le campement. Fugitifs, effacés. Un cliquètement...Un cri. La guerre...
Tant de hurlements; tant de craquements, de bruissement, de tintement infernal de l'acier...Un cri dominant. Sauvage, puissant, envahissant. Un bruissement d'aile soudain. Les images se brisent, sombrant dans l'oubli où elles avait été laissées...Seul reste ce battement d'aile incessant...presque similaire aux battement d'un coeur palpitant. Un léger sifflement...d'abord léger, puis intense...Le sifflement infâme d'un serpent...
Un long corps, longiligne, couvert d'écailles pourpres. Un sifflement...Un gueule garnie de crocs, un regard haineux, et une voix tonitruante...Hakkar. Un hurlement strident, interminable, insupportable...Le sifflement devient insoutenable, assourdissant
"Dim t'ie skam tanponi Ting cyaa flimeff Tanpon Wehnehjo"
Tout s'écroule...Tout se brise...Le troll se tient la tête entre les mains, tremblant de rage, subjugué par les visions du passé..Fugitives, effacées...Alors que chaque pensées s'écrasent dans un fracas de verre, un ultime souvenir surgit. Un humain...les cheveux couleurs de paille...Cuirassé, portant fièrement les loques de son tabard blanc, salis par le sang et le temps...Le fracas des vagues sur la berge. Un rugissement...L'épée vient frapper le troll de plein fouet...Il tâte le coin de ses lèvres.
Il hurle de rage.
Zal'Nash se réveille en sursaut, dans un rugissement de douleur...Encore ces mêmes cauchemars...Ces mêmes spectres nocturnes qui viennent réduire en lambeau les quelques heures calmes de la nuit. Il s'assied tant bien que mal sur la paillasse aménagée dans la caserne d'Orgrimmar...Le lieu est calme, et chacun se repose, grognant paisiblement dans son sommeil profond. Le troll se pince, les sinus, haletant.
Encore ces rêves...Encore Hakkar. Toujours Hakkar...
Puis cet homme...ce blondinet rencontré par dessus un cadavre, au détour d'un champs d'honneur ruiné par les flots incessants et putride de tripes et de sang...Branholt. D'un mouvement brusque et violent, son bras vient renverser dans un bref fracas le minuscule tabouret de bois faisant office de table de chevet. La rage...Il la sent monter le long de ses veines...courir le long de son échine. Il grogne. Un coup d'oeil hâtif sur le sol de pierre froide lui permet de deviner les contours de sa très chère dague sacrificielle, dernier trésor de son passé anéanti. Il la ramasse du bout des doigts, étirant ses bras de tout leur long pour atteindre la poignée sculptée de fer et de cristaux qu'il eut cru bon de lier a sa compagne de toujours.
Il la fait passer entre ses doigt, observant froidement ses bords usés mais encore tranchants...terriblement tranchants. Il observe chaque rune gravé sur la lame, et se remémore l'histoire de chacune. De nouveau, il plonge dans une abîme de souvenirs resurgissants. Il embrasse toutes ces pensées d'une seule étreinte, les contemple, s'y laisse promener. Quand enfin il émerge de cette transe nostalgique, il se lève. Il se lève et marche. Lentement, il s'approche de la table de travail abandonnée, où jonchent dans le chaos le plus total, cartes du continent, rapports de la veille et plumes usées. Son oeil s'attarde un long moment sur la carte du marécage, sur Theramore, objectif désormais si lointain, alors qu'ils en avaient frôlé les bords...Il contemple longuement le dessin grossier de la forteresse humaine, analysant chaque contours, chaque détail. Il passe lentement son doigt sur celui ci, tâtant avec soin les reliefs peu naturels de la carte usée. Les souvenirs remontent...Branholt, jeune soldat défiant et enragé, qui dans un élan de force monstrueuse vient fracasser ses défenses, jadis trésor de son hérédité.
Il rugit, puis d'un mouvement abrupt et excessivement belliqueux, vient planter sa dague dans la carte rapiécée, déchirant le croquis que l'on avait fait de la fier cité humaine.
Il tremble, enragé, possédé par une colère aveugle et rugissante. Il hurle.
"JE TE BRISERAI !"
Dernière édition par Zal'Nash/Jinzüa le Jeu 21 Juin 2012, 15:57, édité 1 fois
Zal'Nash/Jinzüa
Re: La grande Chasse
Ruines anciennes, Orneval - Près d'un mois suite aux événements de Theramore
C'était une longue marche...épuisante...interminable. Le troll foulait le sol tapissé d'herbes fraîches à une cadence lente et méfiante, alors qu'il progressait dans la douce pénombre de la forêt elfique. Il écoutait chaque son, chaque bruissement, l'oreille à l'affut, le regard perçant, s'enfonçant peu a peu dans de sombres fourrés. Chaque élément du décor se dressait comme mille arabesque fleurissantes, dissimulant l'archer vicieux et le guetteur meurtrier. C'était un territoire ennemie, et sa présence n'était pas la bienvenue. Il est bien dur de trouver un foyer accueillant sur une terre qu'on avait gorgé de sang. La veille même, le clan, bras armé de la Horde en ces terres obscures, avait ravagé un avant poste de l'alliance, et mit fin aux nombreuses vies qui le gorgeait. Le troll secoua la tête...Une belle pagaille. Et un véritable massacre. Il frémit. Qu'il était soulageant de libérer ses accès de haine et de violence, et de rassasier ses instincts meurtriers...
Il lui fallut parcourir l'étendue boisée de longues heures, avant qu'il n'arrive devant son point d'arrivée : Un édifice en ruine, niché au coeur des arbres noueux. Jadis, ce fut sans doute une grande tour. Il n'en restait que des pierres aux reliefs osseux, rongées par le temps et la guerre. Le troll laissa glisser son sac de toile sur le parterre de pierre, et vint près de l'enceinte brisée de la tour. Il scruta un long moment les petites arabesques et symboles qui parsemaient le mur - probablement de l'elfique - comme emporté dans leur mouvement net et soigné. Zal'Nash vint appliquer sa main sur le mur encrassé par les âges, et tenta d'y balayer la poussière qui recouvrait les gravures anciennes. Un sourire vint naître sur ses lèvres. Un large sourire, démesuré et inquiétant, similaire a celui d'un prédateur satisfait qui à trouvé sa proie. Zal'Nash ne connaissait pas le langage elfique, et encore moi son écriture. Mais il savait reconnaître les pictogrammes qui avaient été popularisé à travers Azeroth par l'enseignement des druides Kaldorei. Et en ce moment, il lui suffisait de reconnaître le symbole du loup...et celui du sanctuaire.
Il ricana, s'éloignant a reculons des ruines elfiques, et contemplant celles ci d'un regard mauvais. Il ouvrit le sac de toile usée et en sortit une cassette de bois grossière, qu'il vient déposer devant l'édifice. Cela fait, il s'assit en tailleurs devant celle ci, et l'ouvrit avec lenteur, dans un geste précautionneux. Ses yeux étincelèrent de cruauté. Il en en extirpa un petit pot de terre cuite et un long parchemin usé, enroulé sur lui même. Dans un geste rituel, il vient ouvrir le pot de terre cuite, et plonger deux doigts dans celui ci, couvrant ceux ci d'une pâte épaisse et collante d'un rouge terre-de-ciel. Et, dans un même geste rituel, il vint tracer sur son visage tatoué de blanc, un dessin minutieux. Des arabesques, multiples, infinies ! C'était...comme un crâne simpliste; on apercevait une masse noire et ronde sur son visage, et deux orbites où trônaient ses yeux haineux. De longues traces noires venaient rayer ses lèvres, comme une rangée de dents démesurées. Ses défenses, courtes; l'une brisée, l'autre pointant fièrement vers le haut. Sa crinière écarlate flottant au grès du vent. Il sourit. Un sourire cynique et mauvais. Un sourire sinistre et mortifère.
Il se reléve. Il dévêt sa cuirasse, qu'il laisse tomber au sol. Son torse, parsemé des tatouages tribaux trolls, fait face fièrement a l'édifice ruiné. Il lève les bras au ciel, un sourire furieux aux lèvres, les yeux enflammé par la colère et la passion. Il vocifère.
"Shirvallah ! Ô grand loa, ô puissant esprit ! Insuffle la force de ton nom divin, à ton zélé prêtre et adorateur ! Accorde moi ta puissance, ô tigre sacré, ô grand guerrier des jungles du sud ! Viens prêter ta puissance animale au fils Flèche-Sinistre, quatrième de sa lignée, et protecteur des coutumes de notre grande tribue ! Shirvallah ! Que ta rage envahisse ton chasseur des ombres le plus dévoué."
Le troll rejète la tête en arrière, le corps frissonnant alors qu'il achève sa lithanie adoratrice. Il se redresse, les yeux brûlant d'un feu violent et tempétueux. Il s'empare dans un geste vif et violent de la dague pendant à sa ceinture...Puis, dans un bond féroce et un cri furieux, il vient frapper le mur de pierre du bout de son arme.
Le silence revient. Le dague tombe au sol, rudement abîmée par le choc inouï. Le troll fixe le mur, une expression démente animant son visage tatoué. La rage brûle dans son coeur. Le symbole du loup n'est plus. Une longe estafilade vient briser celui ci. Comme la marque d'une griffe.
Il lui fallut parcourir l'étendue boisée de longues heures, avant qu'il n'arrive devant son point d'arrivée : Un édifice en ruine, niché au coeur des arbres noueux. Jadis, ce fut sans doute une grande tour. Il n'en restait que des pierres aux reliefs osseux, rongées par le temps et la guerre. Le troll laissa glisser son sac de toile sur le parterre de pierre, et vint près de l'enceinte brisée de la tour. Il scruta un long moment les petites arabesques et symboles qui parsemaient le mur - probablement de l'elfique - comme emporté dans leur mouvement net et soigné. Zal'Nash vint appliquer sa main sur le mur encrassé par les âges, et tenta d'y balayer la poussière qui recouvrait les gravures anciennes. Un sourire vint naître sur ses lèvres. Un large sourire, démesuré et inquiétant, similaire a celui d'un prédateur satisfait qui à trouvé sa proie. Zal'Nash ne connaissait pas le langage elfique, et encore moi son écriture. Mais il savait reconnaître les pictogrammes qui avaient été popularisé à travers Azeroth par l'enseignement des druides Kaldorei. Et en ce moment, il lui suffisait de reconnaître le symbole du loup...et celui du sanctuaire.
Il ricana, s'éloignant a reculons des ruines elfiques, et contemplant celles ci d'un regard mauvais. Il ouvrit le sac de toile usée et en sortit une cassette de bois grossière, qu'il vient déposer devant l'édifice. Cela fait, il s'assit en tailleurs devant celle ci, et l'ouvrit avec lenteur, dans un geste précautionneux. Ses yeux étincelèrent de cruauté. Il en en extirpa un petit pot de terre cuite et un long parchemin usé, enroulé sur lui même. Dans un geste rituel, il vient ouvrir le pot de terre cuite, et plonger deux doigts dans celui ci, couvrant ceux ci d'une pâte épaisse et collante d'un rouge terre-de-ciel. Et, dans un même geste rituel, il vint tracer sur son visage tatoué de blanc, un dessin minutieux. Des arabesques, multiples, infinies ! C'était...comme un crâne simpliste; on apercevait une masse noire et ronde sur son visage, et deux orbites où trônaient ses yeux haineux. De longues traces noires venaient rayer ses lèvres, comme une rangée de dents démesurées. Ses défenses, courtes; l'une brisée, l'autre pointant fièrement vers le haut. Sa crinière écarlate flottant au grès du vent. Il sourit. Un sourire cynique et mauvais. Un sourire sinistre et mortifère.
Il se reléve. Il dévêt sa cuirasse, qu'il laisse tomber au sol. Son torse, parsemé des tatouages tribaux trolls, fait face fièrement a l'édifice ruiné. Il lève les bras au ciel, un sourire furieux aux lèvres, les yeux enflammé par la colère et la passion. Il vocifère.
"Shirvallah ! Ô grand loa, ô puissant esprit ! Insuffle la force de ton nom divin, à ton zélé prêtre et adorateur ! Accorde moi ta puissance, ô tigre sacré, ô grand guerrier des jungles du sud ! Viens prêter ta puissance animale au fils Flèche-Sinistre, quatrième de sa lignée, et protecteur des coutumes de notre grande tribue ! Shirvallah ! Que ta rage envahisse ton chasseur des ombres le plus dévoué."
Le troll rejète la tête en arrière, le corps frissonnant alors qu'il achève sa lithanie adoratrice. Il se redresse, les yeux brûlant d'un feu violent et tempétueux. Il s'empare dans un geste vif et violent de la dague pendant à sa ceinture...Puis, dans un bond féroce et un cri furieux, il vient frapper le mur de pierre du bout de son arme.
Le silence revient. Le dague tombe au sol, rudement abîmée par le choc inouï. Le troll fixe le mur, une expression démente animant son visage tatoué. La rage brûle dans son coeur. Le symbole du loup n'est plus. Une longe estafilade vient briser celui ci. Comme la marque d'une griffe.
Zal'Nash/Jinzüa
Re: La grande Chasse
Seconde vision d'une prophétesse de Goldrinn
Le crépuscule. Orneval. Le soleil darde ses derniers rayons sur la canopée d'émeraude. Le Pic-Tonnerre crache son torrent de lave sur les vertes contrées ravagées par la guerre, levant quelques panaches de fumée aux abords du lac de Vent-d'Argent. Le cœur du volcan rougeoie, alimenté par la haine du seigneur Magmathar. Désir de destruction. Il se dresse au-dessus de la forêt, défiant la nuit comme le phare défie le grain. Le feu, la Horde, les démons... Le berceau des kaldoreïs souffre.
Une silhouette progresse sous la ramure des arbres alors que les bois s'ensevelissent sous l'épais manteau de la nuit. Une légende raconte qu'il y a plus de dix milles ans, après que la Guerre des Anciens ait ravagé les terres ancestrales de Kalimdor, l'Ancien Goldrinn arpentait ces forêts. Il était le plus sauvage des demi-dieux. Mais bien que sa férocité causa de grands dommages à la Légion Ardente, elle meurtrissait aussi le cœur de sa mère, Elune, qui souffrait chaque jour de voir son enfant se complaire dans la rage et la soif de combat sans jamais se tempérer. Ainsi, certaines nuits, la déesse de la lune dardait son regard inquisiteur sur Goldrinn qui, incapable de supporter le jugement de sa mère, sombrait dans une folie meurtrière. Le temps passa, de nouvelles menaces ébranlèrent Azeroth et la légende fut oubliée.
La silhouette foule de ses coussinets un tapis de feuilles mortes à l'orée d'une clairière. Elle lève le museau et hume l'air. Une légère brise vient caresser son pelage argenté. Après quelques secondes, l'animal se décide enfin à avancer. Ses pattes s'enfonce légèrement dans la terre meuble. Au centre de la clairière se dresse un chêne imposant. Ses racines sortent du sol et s'enroulent autour de rochers comme autant de doigts robustes cherchant à s'agripper pour mieux résister aux affres de temps.
Un craquement retentit à sa droite. Le loup se fige. Il dresse les oreilles, sur le qui-vive. Deux yeux dorés luisent derrière un fourré. Leur pupille fendue scrute la clairière. Le temps se fige. Des effluves parviennent aux naseaux du canidé. Une odeur à la fois familière et inconnue. Un prédateur.
Un nouveau bruissement rompt le silence et une panthère noire jaillit des buissons pour fondre sur sa proie. Les deux animaux roulent au sol. Elle feule, il grogne. Les corps s'emmêlent en une lutte acharnée. Coups de griffes et de crocs. Le premier sang est versé. Le félin avait l'avantage.
Ils finissent par se séparer. La première manche est terminée. Ils se fixent. Le loup halète. Il passe sa langue sur son museau. Il ne s'attendait pas à être attaqué. Pas maintenant. Pas cette nuit. Son adversaire remue calmement sa queue, décrivant dans l'air des arabesques langoureux. Leurs muscles roulent sous le cuir de leur pelage. Ouïe, vue, odorat, toucher... Leurs sens sont aux aguets.
Le loup remue son oreille droite. Il est blessé au flanc. C'est superficiel mais si il ne fait pas attention, la panthère prendra l'avantage. Elle est confiante. Elle commettra peut être une erreur.
Elle prend appuie sur ses pattes arrières et bondit. Elle est rapide. Plus que lui. Il s'élance aussitôt à sa rencontre avant de brusquement se décaler. Sa mâchoire se referme sur le col noir du félin. Il la tient. Des gouttes de sang s'éparpillent sur sa langue. Le goût du sang. Le pelage sombre est souillé. La balance s'équilibre.
Elle le bouscule et le force à lâcher prise. Il tient bon un moment avant qu'un coup de griffes ne le dégage. Les souffles s'accélèrent. Il n'est plus question d'attendre que l'autre dévoile son point faible. Les blessures forcent le temps. Chaque seconde qui défile emporte avec elle son lot de vigueur. C'est une course contre la montre.
Ils s'élancent à nouveau l'un contre l'autre. La lutte est acharnée. Les cuirs sont déchirés, les chairs meurtris. Une heure passe, puis deux. Ni lui, ni elle ne parvient à prendre le dessus sur l'autre.
Ils finissent par reculer chacun de leur côté pour se tourner autour.
Le prochain mouvement sera décisif.
Soudain, une nouvelle odeur. Elle est semblable à celle de la panthère. Le bruit des feuilles qui se froissent sous le poids d'une bête. Il ne comprend pas. Il n'a pas le temps de comprendre. La panthère racle la terre de ses griffes et le charge. C'est le moment. Lorsqu'elle essayera de le toucher, il pourra...
Une branche craque. Douleur. Elle irradie ses membres. Il n'arrive plus à respirer. Un couinement plaintif s'échappe de sa gueule. Sa vue se trouble. Il s'effondre sur le flanc.
L'odeur...
Ses yeux se posent sur un pelage flamboyant. La panthère n'est plus seule. Elle ne l'a jamais été. Le tigre recule et vient se placer à ses côtés. Sa gueule est maculée de sang. Celui du loup.
Le second prédateur avait dû attendre plus loin, tapis dans les ombres, face au vent pour masquer son odeur. Il a porté le coup fatal.
Le loup essaye de se relever, en vain. Son corps ne lui répond plus. Une flaque de sang se dessine autour de sa silhouette. La terre se gorge lentement du liquide pourpre. Il grogne. Il peut encore combattre. Il le sait. Il doit trouver la force.
La panthère se détourne et rejoint la lisière de la clairière en boitant. Cette proie n'a plus d'intérêt, le combat est terminé.
La nuit devient plus oppressante. Il n'entend plus que son souffle et les battements irréguliers de son cœur alors que l'obscurité croît peu à peu. Un dernier râle glisse entre ses crocs et la vie le quitte. Il gît sous la clarté de la lune, à jamais figé.
Le tigre disparaît à son tour dans la forêt. Il se retourne une dernière fois pour braquer ses yeux sur la dépouille de son adversaire. Un regard de braise, sauvage, rancunier.
Une silhouette progresse sous la ramure des arbres alors que les bois s'ensevelissent sous l'épais manteau de la nuit. Une légende raconte qu'il y a plus de dix milles ans, après que la Guerre des Anciens ait ravagé les terres ancestrales de Kalimdor, l'Ancien Goldrinn arpentait ces forêts. Il était le plus sauvage des demi-dieux. Mais bien que sa férocité causa de grands dommages à la Légion Ardente, elle meurtrissait aussi le cœur de sa mère, Elune, qui souffrait chaque jour de voir son enfant se complaire dans la rage et la soif de combat sans jamais se tempérer. Ainsi, certaines nuits, la déesse de la lune dardait son regard inquisiteur sur Goldrinn qui, incapable de supporter le jugement de sa mère, sombrait dans une folie meurtrière. Le temps passa, de nouvelles menaces ébranlèrent Azeroth et la légende fut oubliée.
La silhouette foule de ses coussinets un tapis de feuilles mortes à l'orée d'une clairière. Elle lève le museau et hume l'air. Une légère brise vient caresser son pelage argenté. Après quelques secondes, l'animal se décide enfin à avancer. Ses pattes s'enfonce légèrement dans la terre meuble. Au centre de la clairière se dresse un chêne imposant. Ses racines sortent du sol et s'enroulent autour de rochers comme autant de doigts robustes cherchant à s'agripper pour mieux résister aux affres de temps.
Un craquement retentit à sa droite. Le loup se fige. Il dresse les oreilles, sur le qui-vive. Deux yeux dorés luisent derrière un fourré. Leur pupille fendue scrute la clairière. Le temps se fige. Des effluves parviennent aux naseaux du canidé. Une odeur à la fois familière et inconnue. Un prédateur.
Un nouveau bruissement rompt le silence et une panthère noire jaillit des buissons pour fondre sur sa proie. Les deux animaux roulent au sol. Elle feule, il grogne. Les corps s'emmêlent en une lutte acharnée. Coups de griffes et de crocs. Le premier sang est versé. Le félin avait l'avantage.
Ils finissent par se séparer. La première manche est terminée. Ils se fixent. Le loup halète. Il passe sa langue sur son museau. Il ne s'attendait pas à être attaqué. Pas maintenant. Pas cette nuit. Son adversaire remue calmement sa queue, décrivant dans l'air des arabesques langoureux. Leurs muscles roulent sous le cuir de leur pelage. Ouïe, vue, odorat, toucher... Leurs sens sont aux aguets.
Le loup remue son oreille droite. Il est blessé au flanc. C'est superficiel mais si il ne fait pas attention, la panthère prendra l'avantage. Elle est confiante. Elle commettra peut être une erreur.
Elle prend appuie sur ses pattes arrières et bondit. Elle est rapide. Plus que lui. Il s'élance aussitôt à sa rencontre avant de brusquement se décaler. Sa mâchoire se referme sur le col noir du félin. Il la tient. Des gouttes de sang s'éparpillent sur sa langue. Le goût du sang. Le pelage sombre est souillé. La balance s'équilibre.
Elle le bouscule et le force à lâcher prise. Il tient bon un moment avant qu'un coup de griffes ne le dégage. Les souffles s'accélèrent. Il n'est plus question d'attendre que l'autre dévoile son point faible. Les blessures forcent le temps. Chaque seconde qui défile emporte avec elle son lot de vigueur. C'est une course contre la montre.
Ils s'élancent à nouveau l'un contre l'autre. La lutte est acharnée. Les cuirs sont déchirés, les chairs meurtris. Une heure passe, puis deux. Ni lui, ni elle ne parvient à prendre le dessus sur l'autre.
Ils finissent par reculer chacun de leur côté pour se tourner autour.
Le prochain mouvement sera décisif.
Soudain, une nouvelle odeur. Elle est semblable à celle de la panthère. Le bruit des feuilles qui se froissent sous le poids d'une bête. Il ne comprend pas. Il n'a pas le temps de comprendre. La panthère racle la terre de ses griffes et le charge. C'est le moment. Lorsqu'elle essayera de le toucher, il pourra...
Une branche craque. Douleur. Elle irradie ses membres. Il n'arrive plus à respirer. Un couinement plaintif s'échappe de sa gueule. Sa vue se trouble. Il s'effondre sur le flanc.
L'odeur...
Ses yeux se posent sur un pelage flamboyant. La panthère n'est plus seule. Elle ne l'a jamais été. Le tigre recule et vient se placer à ses côtés. Sa gueule est maculée de sang. Celui du loup.
Le second prédateur avait dû attendre plus loin, tapis dans les ombres, face au vent pour masquer son odeur. Il a porté le coup fatal.
Le loup essaye de se relever, en vain. Son corps ne lui répond plus. Une flaque de sang se dessine autour de sa silhouette. La terre se gorge lentement du liquide pourpre. Il grogne. Il peut encore combattre. Il le sait. Il doit trouver la force.
La panthère se détourne et rejoint la lisière de la clairière en boitant. Cette proie n'a plus d'intérêt, le combat est terminé.
La nuit devient plus oppressante. Il n'entend plus que son souffle et les battements irréguliers de son cœur alors que l'obscurité croît peu à peu. Un dernier râle glisse entre ses crocs et la vie le quitte. Il gît sous la clarté de la lune, à jamais figé.
Le tigre disparaît à son tour dans la forêt. Il se retourne une dernière fois pour braquer ses yeux sur la dépouille de son adversaire. Un regard de braise, sauvage, rancunier.
Invité- Invité
Re: La grande Chasse
Frontière d'Orneval - Fin Mars
Théssahra ouvrit ses yeux verts dans un sursaut, sa longue chevelure rousse décorée de talismans tribaux cascadait sur ses épaules. Confuse, la jeune sorcière des moissons se redressa dans sa tente, poussant avec délicatesse l'étoffe lunaire qui recouvrait son corps. Dehors, le soleil était déjà haut, l'informant que son sommeil avait été très court. Lieutenant d'une meute de worgens au sein du Croissant d'Elune, un ordre militaire Kal'dorei, elle avait dû rapidement se faire à toutes leurs habitudes, notamment à celle de dormir la journée et vivre la nuit.
Vêtue d'une longue robe blanche brodée d'argent, un présent de son Shan'do, elle se pencha vers le lac pour y prendre un peu d'eau, perdant son regard dans son propre reflet. Quelques pendentifs pendaient à son cou et elle braqua son regard sur l'un d'entre eux : un simple morceau de bois dur dans lequel était passée une fine cordelette en cuir. Un présent des plus simples, mais auquel elle accordait une grande valeur. Elle le considérait comme une gage de confiance, d'affection peut être.
Branholt.
Depuis qu'elle avait fait sa rencontre au siège de Theramore, les choses avaient changés pour la sorcière. Tout s'était rapidement enchainé. D'abord les visions, des images floues et difficiles à comprendre qui s'imposaient à son esprit. Une réalité effrayante qui la plongeait au cœur d'une quête qu'elle ne comprenait pas et sans savoir pourquoi, la poussait vers cet homme.
Mais si Goldrinn le désirait ainsi, c'est ainsi que sa prophétesse agirait. Un titre qu'elle n'aimait guerre et qui lui avait été donné par le Cercle Cénarien, déclarant que la jeune femme était douée de visions, surtout lorsqu'il s'agissait de préserver la nature et les worgens de sa meute.
Si Goldrinn regardait vers cet homme, ce n'était pas un hasard et il était de son devoir de le guider et de le lui faire comprendre. Parfois, il lui venait à penser que le hasard faisait bien les choses.
Le doux sourire qui s'était dessiné sur les lèvres de la sorcière disparut lentement. Cette vision était un avertissement. Un tigre, un loup. Le message était clair. Elle enfila sa tenue de cuir pour la monte et sauta sur le dos de Ilye, un robuste étalon gris qu'elle avait rapporté avec elle de Gilnéas et qui s'était familiarisé à la flore d'Orneval. Mais même après avoir retourné toute la foret et visité les meutes de loups pattes-fantôme dont elle connaissait les emplacements, elle ne trouva rien.
Les jours suivant, bien qu'elle fut extrêmement attentive à tout mouvement dans la foret, elle ne trouva rien de plus. Les semaines passèrent et bien que ce songe continuait de l'intriguer, elle oublia de se méfier.
Tant et si bien qu'un soir alors que la guerre faisait rage dans les bois sacrés d'Orneval, la sorcière regretta de ne pas avoir été plus curieuse. Les humains de Theramore, les Kal'doreis et Worgens du Croissant d'Elune combattaient férocement contre la Horde ; les mercenaires et le Clan Noirsang. Un groupe d'orc et autres races belliqueuses qui avaient choisi Orneval comme nouveau défouloir.
La sorcière perdit rapidement de vu son protégé, elle même perdue dans l’agitation du combat. Elle devait avant tout guider les siens et en l'absence d'un Capitaine, elle se devait aussi de donner les ordres. Ce n'est qu'alors qu'il disparaissait derrière un cercle de flamme, en proie aux armes avec ce fichu troll qu'elle l’aperçut.
Son cœur se serra, ses yeux fauves s'écarquillèrent. Le lien entre cet instant et sa dernière vision se fit rapidement dans son esprit. Elle se doutait que ce maudit troll avait quelque chose à voir avec cette dernière, mais nullement de cette façon. En apprenant que ce Trompe-la-mort nourrissait une haine toute particulière pour Branholt, la sorcière s'était naturellement dressé contre lui durant les quelques escarmouches en Orneval où lui et les siens s'étaient attaqués à la retraite d'Orendil. Mais ce combat la n'avait rien d'une petite provocation ou d'un tour de force. L'issue, elle la connaissait.
D'abord, elle paniqua, oubliant même sa propre protection et celle des siens, puis elle se maudit. Elle avait eut toute les cartes en main pour éviter ce moment, au mieux, l'y préparer. Et quand avait-elle fait ? Elle tenta de hurler, d’appeler son nom, de le ramener à elle, en vain. Impuissante et inutile.
Le combat continuait et les ordres de la worgen devenaient confus, la Horde les repoussait, elle gagnait du terrain. Et bientôt, la retraite fut sonnée. La louve tourna la tête, cherchant du regard en espérant apercevoir le guerrier sortit d'affaire. Mais elle ne vit rien d'autre qu'une marre de sang dans la quelle Branholt baignait.
Son monde se figea. Elle venait non seulement de décevoir son Dieu, mais aussi de perdre le guerrier. Son guerrier. Et comme si cette vision ne l'avait pas assez assommée, son assassin se jeta sur elle en hurlant qu'elle était la prochaine. Désespérée et perdue, la sorcière eut bien du mal à éviter les coups du troll. Mais peu lui importait. C'était terminé, fini. Jamais elle ne pourrait récupérer les faveurs de Goldrinn, jamais elle ne pourrait retrouver ses bras.
Un coup sourd à l'arrière de son crâne la fit basculer en arrière et sa vision devint floue. Elle senti une puissante poigne lui saisir l'épaule, avant de sombrer dans l'inconscience la plus totale.
Vêtue d'une longue robe blanche brodée d'argent, un présent de son Shan'do, elle se pencha vers le lac pour y prendre un peu d'eau, perdant son regard dans son propre reflet. Quelques pendentifs pendaient à son cou et elle braqua son regard sur l'un d'entre eux : un simple morceau de bois dur dans lequel était passée une fine cordelette en cuir. Un présent des plus simples, mais auquel elle accordait une grande valeur. Elle le considérait comme une gage de confiance, d'affection peut être.
Branholt.
Depuis qu'elle avait fait sa rencontre au siège de Theramore, les choses avaient changés pour la sorcière. Tout s'était rapidement enchainé. D'abord les visions, des images floues et difficiles à comprendre qui s'imposaient à son esprit. Une réalité effrayante qui la plongeait au cœur d'une quête qu'elle ne comprenait pas et sans savoir pourquoi, la poussait vers cet homme.
Mais si Goldrinn le désirait ainsi, c'est ainsi que sa prophétesse agirait. Un titre qu'elle n'aimait guerre et qui lui avait été donné par le Cercle Cénarien, déclarant que la jeune femme était douée de visions, surtout lorsqu'il s'agissait de préserver la nature et les worgens de sa meute.
Si Goldrinn regardait vers cet homme, ce n'était pas un hasard et il était de son devoir de le guider et de le lui faire comprendre. Parfois, il lui venait à penser que le hasard faisait bien les choses.
Le doux sourire qui s'était dessiné sur les lèvres de la sorcière disparut lentement. Cette vision était un avertissement. Un tigre, un loup. Le message était clair. Elle enfila sa tenue de cuir pour la monte et sauta sur le dos de Ilye, un robuste étalon gris qu'elle avait rapporté avec elle de Gilnéas et qui s'était familiarisé à la flore d'Orneval. Mais même après avoir retourné toute la foret et visité les meutes de loups pattes-fantôme dont elle connaissait les emplacements, elle ne trouva rien.
Les jours suivant, bien qu'elle fut extrêmement attentive à tout mouvement dans la foret, elle ne trouva rien de plus. Les semaines passèrent et bien que ce songe continuait de l'intriguer, elle oublia de se méfier.
Tant et si bien qu'un soir alors que la guerre faisait rage dans les bois sacrés d'Orneval, la sorcière regretta de ne pas avoir été plus curieuse. Les humains de Theramore, les Kal'doreis et Worgens du Croissant d'Elune combattaient férocement contre la Horde ; les mercenaires et le Clan Noirsang. Un groupe d'orc et autres races belliqueuses qui avaient choisi Orneval comme nouveau défouloir.
La sorcière perdit rapidement de vu son protégé, elle même perdue dans l’agitation du combat. Elle devait avant tout guider les siens et en l'absence d'un Capitaine, elle se devait aussi de donner les ordres. Ce n'est qu'alors qu'il disparaissait derrière un cercle de flamme, en proie aux armes avec ce fichu troll qu'elle l’aperçut.
Son cœur se serra, ses yeux fauves s'écarquillèrent. Le lien entre cet instant et sa dernière vision se fit rapidement dans son esprit. Elle se doutait que ce maudit troll avait quelque chose à voir avec cette dernière, mais nullement de cette façon. En apprenant que ce Trompe-la-mort nourrissait une haine toute particulière pour Branholt, la sorcière s'était naturellement dressé contre lui durant les quelques escarmouches en Orneval où lui et les siens s'étaient attaqués à la retraite d'Orendil. Mais ce combat la n'avait rien d'une petite provocation ou d'un tour de force. L'issue, elle la connaissait.
D'abord, elle paniqua, oubliant même sa propre protection et celle des siens, puis elle se maudit. Elle avait eut toute les cartes en main pour éviter ce moment, au mieux, l'y préparer. Et quand avait-elle fait ? Elle tenta de hurler, d’appeler son nom, de le ramener à elle, en vain. Impuissante et inutile.
Le combat continuait et les ordres de la worgen devenaient confus, la Horde les repoussait, elle gagnait du terrain. Et bientôt, la retraite fut sonnée. La louve tourna la tête, cherchant du regard en espérant apercevoir le guerrier sortit d'affaire. Mais elle ne vit rien d'autre qu'une marre de sang dans la quelle Branholt baignait.
Son monde se figea. Elle venait non seulement de décevoir son Dieu, mais aussi de perdre le guerrier. Son guerrier. Et comme si cette vision ne l'avait pas assez assommée, son assassin se jeta sur elle en hurlant qu'elle était la prochaine. Désespérée et perdue, la sorcière eut bien du mal à éviter les coups du troll. Mais peu lui importait. C'était terminé, fini. Jamais elle ne pourrait récupérer les faveurs de Goldrinn, jamais elle ne pourrait retrouver ses bras.
Un coup sourd à l'arrière de son crâne la fit basculer en arrière et sa vision devint floue. Elle senti une puissante poigne lui saisir l'épaule, avant de sombrer dans l'inconscience la plus totale.
Galatée Stradh
Re: La grande Chasse
Forêt d'Orneval - Un mois après la défaite de Branholt
«Tout comme l'esprit de Goldrinn bénit autrefois nos druides, que Branholt soit la sagesse et la férocité du dieu loup.»
«Que le rituel délie ce qui ne doit pas être lié, que l'esprit contrôle la bête, de peur que la bête ne contrôle l'esprit.»
Reflet-de-lune - Deux jours plus tard
Douleur. Le guerrier court à en perdre haleine, une main plaquée sur son épaule blessée, le visage fouetté par les branches et les buissons. Colère. Sa vue se brouille, ses poumons sont en feu. Il dérape. La terre meuble et la mousse amortissent à peine sa chute. Il ne les voit plus mais il n'abandonne pas. Il se relève et continue sa course. Il n'entend plus que le sang battre à ses tempes. Les odeurs affluent mais il ne reconnait pas les leurs. Des odeurs ? La forêt n'a jamais sentie aussi fort. Ses narines sont agressées. Les minutes passent puis les heures. Un duvet sombre recouvre maintenant les bords de sa plaie. Il court toujours. La colère grandit. Inquiétude. Peur. Les pensées se bousculent dans sa tête. Colère. Inquiétude. Peur. Ces trois sentiments s'imposent à son esprit. Colère. Inquiétude. Peur. Sa plaie le démange mais l'envie de la retrouver est plus forte. Il bondit au-dessus d'une racine sortie de terre et l'évite. Il l'avait vu venir. Malgré l'épaisses ramure des arbres, la lune semble briller de mille feux. La nuit n'est pas un obstacle. Colère. Peur. Tout à sa traque, il ne remarque pas ses foulées s'allonger. La douleur dans ses poumons s'apaise. Il a trouvé le bon rythme. Il doit tenir. Colère. Il le tuera. Lui et tous ces chiens. Il arrachera sa gorge. C'est un ennemi. Un rival. Son armure de cuir gêne ses mouvements. Il doit s'en débarrasser. Il ne pense plus. Il n'a plus besoin de penser. Réfléchir le ralentie.
- - -
«Tout comme l'esprit de Goldrinn bénit autrefois nos druides, que Branholt soit la sagesse et la férocité du dieu loup.»
«Tout comme Dala'nir qui apaise les druides maudits qui ont laissé la bête prendre le dessus
au détriment de l'équilibre, que nos forces apaisent Branholt.»
«Que le rituel délie ce qui ne doit pas être lié, que l'esprit contrôle la bête, de peur que la bête ne contrôle l'esprit.»
- - -
Reflet-de-lune - Deux jours plus tard
Où suis-je ? Branholt ouvre lentement les yeux mais les referme aussitôt. La lumière du jour agresse ses rétines. Le regard de Mu'sha n'est plus filtré par l'épaisse canopée d'Orneval. Il fait un nouvel essai et parvient à discerner des silhouettes penchées au-dessus de lui avant de clore à nouveau ses paupières. Elles sont nombreuses. Des murmures. Il essaye d'en saisir le sens mais les sons sont trop nombreux. Ils martèlent son crâne. Une véritable cacophonie. Il grogne. Les murmures se font plus pressants. Il perçoit de la méfiance, de la crainte.
Comment est-ce que je suis arrivé ici... ? Des images lui reviennent. Il était partie accompagner trois worgens pour chasser. Madrissa, Asalith et... Théssahra. Il se souvient d'un combat. D'autres worgens. Une embuscade. L'affrontement. A nombre égal, mais lui et elles avaient le-dessus. Il se souvient de la peur. La peur de Théssahra lorsqu'un immense worgen a bondit d'un arbre pour la saisir à la gorge. La colère. Il l'a attaqué. Il voulait la libérer. Mais il était faible. Une proie insignifiante pour un prédateur redoutable. La douleur. Déchirante, brûlante, accusatrice. Il se souvient de la satisfaction de son adversaire lorsque sa mâchoire s'est refermée sur son épaule.
- Tu aimes jouer les animaux ? Laisse moi combler tes désirs !
En un éclair il fut projeté contre un arbre. La douleur, toujours plus vive, toujours plus forte. L'imposant mâle alpha prit la fuite, emportant avec la sorcière des moissons. Il se souvient de la traque. Sa volonté infaillible. La colère, la rage puis... le noir absolu. Le reste n'est qu'un cauchemar. Il a dû perdre trop de sang et s'effondrer inconscient. Du moins, c'est ce qu'il croit.
Il a rêvé d'une bête. Elle était assoiffée de sang. Elle n'écoutait que ses désirs les plus primaires. Les kal'doreïs faisaient partit de ce songe. Le corbeau Malïus, la bien-née Nölme, Tym, Asalith... Tant de noms, tant de visages distincts. Puis, de nouveau le noir. Jusqu'à son réveil, ici, entourés d'étrangers.
Erreur. Etrangers, ils ne le sont pas tous. Il peut sentir son odeur parmi les autres. Elle... Un instant. Son odeur ? Il fronce les sourcils et essaye de se relever, sans succès. Il est attaché. Ses yeux commencent à s'habituer à la lumière. Il regarde autour de lui. Les sons, les images, les odeurs. Tout semble plus fort. Ses sens sont agressés. Il ne comprend pas. Les formes se font plus distinctes. Des elfes et des taurens. Il tourne la tête à gauche puis à droite.
- Bienvenu à Reflet-de-lune, worgen. Je m'appelle Aurn Sabot-des-âges. Vous êtes ici en sécurité.
Worgen ? Branholt cherche du regard un autre "prisonnier". Il n'y a que lui. Il fixe Aurn sans comprendre. Le tauren semble pourtant attendre quelque chose de lui.
- Où suis-je ? parvient-il enfin à articuler d'une voix rauque dont la tonalité grave et profonde le surprend.
Aurn sourit, satisfait.
- A Reflet-de-lune.
Soudain, il se souvient. Théssahra. Le danger. Il force sur ses liens et s'agite. Aussitôt, deux kal'doreïs viennent l'immobiliser. Aurn s'avance vers lui et pose une main sur son épaule.
- Vous venez de subir le rituel. Vous êtes en sécurité, et celle qui vous accompagnait aussi.
Il saisit un poignard en silex à sa ceinture et rompt la corde qui retient le guerrier prisonnier pour lui permettre de se relever. Les elfes le lâchent mais restent sur le qui-vive. Branholt lance un regard méfiant au tauren et se hisse sur ses deux... pattes. Il baisse le regard sur ses mains ou plutôt, sur ce qu'étaient ses mains. A la place il ne voit que des pattes pourvues de griffes dont le dos est couvert d'un gris pelage. Il ne comprend pas. Que lui est-il arrivé ? De quel rituel est-ce qu'il s'agissait ?
Une main douce se pose sur son bras. Il tourne le museau. Théssahra lui sourit. Elle est épuisée, le visage pâle, le regard cerné et le corps couvert de bandages. Elle vit.
Aurn fait signe aux druides qui les entourent de se disperser. Il darde une dernière fois son regard bienveillant sur les deux jeunes gens et énonce, avant de partir à son tour d'un pas lent :
- Reposez-vous. Vous avez beaucoup à apprendre et nous avons beaucoup de questions.
Comment est-ce que je suis arrivé ici... ? Des images lui reviennent. Il était partie accompagner trois worgens pour chasser. Madrissa, Asalith et... Théssahra. Il se souvient d'un combat. D'autres worgens. Une embuscade. L'affrontement. A nombre égal, mais lui et elles avaient le-dessus. Il se souvient de la peur. La peur de Théssahra lorsqu'un immense worgen a bondit d'un arbre pour la saisir à la gorge. La colère. Il l'a attaqué. Il voulait la libérer. Mais il était faible. Une proie insignifiante pour un prédateur redoutable. La douleur. Déchirante, brûlante, accusatrice. Il se souvient de la satisfaction de son adversaire lorsque sa mâchoire s'est refermée sur son épaule.
- Tu aimes jouer les animaux ? Laisse moi combler tes désirs !
En un éclair il fut projeté contre un arbre. La douleur, toujours plus vive, toujours plus forte. L'imposant mâle alpha prit la fuite, emportant avec la sorcière des moissons. Il se souvient de la traque. Sa volonté infaillible. La colère, la rage puis... le noir absolu. Le reste n'est qu'un cauchemar. Il a dû perdre trop de sang et s'effondrer inconscient. Du moins, c'est ce qu'il croit.
Il a rêvé d'une bête. Elle était assoiffée de sang. Elle n'écoutait que ses désirs les plus primaires. Les kal'doreïs faisaient partit de ce songe. Le corbeau Malïus, la bien-née Nölme, Tym, Asalith... Tant de noms, tant de visages distincts. Puis, de nouveau le noir. Jusqu'à son réveil, ici, entourés d'étrangers.
Erreur. Etrangers, ils ne le sont pas tous. Il peut sentir son odeur parmi les autres. Elle... Un instant. Son odeur ? Il fronce les sourcils et essaye de se relever, sans succès. Il est attaché. Ses yeux commencent à s'habituer à la lumière. Il regarde autour de lui. Les sons, les images, les odeurs. Tout semble plus fort. Ses sens sont agressés. Il ne comprend pas. Les formes se font plus distinctes. Des elfes et des taurens. Il tourne la tête à gauche puis à droite.
- Bienvenu à Reflet-de-lune, worgen. Je m'appelle Aurn Sabot-des-âges. Vous êtes ici en sécurité.
Worgen ? Branholt cherche du regard un autre "prisonnier". Il n'y a que lui. Il fixe Aurn sans comprendre. Le tauren semble pourtant attendre quelque chose de lui.
- Où suis-je ? parvient-il enfin à articuler d'une voix rauque dont la tonalité grave et profonde le surprend.
Aurn sourit, satisfait.
- A Reflet-de-lune.
Soudain, il se souvient. Théssahra. Le danger. Il force sur ses liens et s'agite. Aussitôt, deux kal'doreïs viennent l'immobiliser. Aurn s'avance vers lui et pose une main sur son épaule.
- Vous venez de subir le rituel. Vous êtes en sécurité, et celle qui vous accompagnait aussi.
Il saisit un poignard en silex à sa ceinture et rompt la corde qui retient le guerrier prisonnier pour lui permettre de se relever. Les elfes le lâchent mais restent sur le qui-vive. Branholt lance un regard méfiant au tauren et se hisse sur ses deux... pattes. Il baisse le regard sur ses mains ou plutôt, sur ce qu'étaient ses mains. A la place il ne voit que des pattes pourvues de griffes dont le dos est couvert d'un gris pelage. Il ne comprend pas. Que lui est-il arrivé ? De quel rituel est-ce qu'il s'agissait ?
Une main douce se pose sur son bras. Il tourne le museau. Théssahra lui sourit. Elle est épuisée, le visage pâle, le regard cerné et le corps couvert de bandages. Elle vit.
Aurn fait signe aux druides qui les entourent de se disperser. Il darde une dernière fois son regard bienveillant sur les deux jeunes gens et énonce, avant de partir à son tour d'un pas lent :
- Reposez-vous. Vous avez beaucoup à apprendre et nous avons beaucoup de questions.
Invité- Invité
Re: La grande Chasse
Guet d'Hurlenfer, Orneval - Attaque d'Astranaar, J-1
C'était une escarmouche comme une autre...Un jour de plus, une nouvelle effusion de sang. Un nouveau jour de chasse.
Le clan noirsang avait été dépêché non loin du Guet de Hurlenfer, afin de nettoyer la zone de tout obstacles et autre impondérables susceptibles de nuire à l'opération du lendemain. Le siège d'Astranaar devait être mené à bien, et ne souffrirait aucun retard ni issue indésirable. Alors que la lumière blafarde de la lune, haute dans le ciel, perçait déjà au travers des feuillages épais, les étendards ocre et noir flottaient au vent, et parvenait du lointain, le martellement des worgs de guerre courant dans les bois.
Zal'Nash posa le pied à terre, gratifiant son worg d'une tape amicale sur l'encolure. Il observa la ville elfique endormie d'un air mauvais, sifflant quelques jurons trempés de haine. Il ne rêvait que de fouler du pied les cendres fumantes de cette pathétique cité, et abattre les citoyens hurlants, qui tenteraient de fuir vainement à sa lame vengeresse. Bientôt, siffla-t-il...Bientôt...Si tout se passait bien, le siège aurait lieu le lendemain. La ville, quoique très avantagée par sa position au milieu d'un lagon, ne disposait que de très peu de moyen de contre-offensive. Ses portes ploieraient sous les assauts répétés des démolisseurs, et enfin il pourrait venir marcher sur cadavres et ruines, et se délecter des hurlements de peur et des larmes d'horreur. Zal'Nash frémit. Ce n'était pas tant par sadisme qu'il appréciait tant les cris de ce peuple odieux que sont les elfes, mais par la sensation de triomphe absolu sur les derniers remparts de ceux qu'il haïssait, qu'ils lui procurait. Il se sentait vainqueur, porteur du flambeau de la vengeance, annonciateur de l'annihilation et de l'apocalypse. Bien que combattant sous la bannière de la Horde, cette guerre était à ses yeux bien personnelle. Il s'agissait d'anéantir, brûler, oblitérer, venger. Surtout venger. Toujours venger. Seulement venger.
Zal'Nash inspira profondément...Le sang lui battait les tempes. Il se laissait emporter dans son excitation. Pour l'heure, il valait mieux se concentrer sur l'opération en cours, et laisser la chasse pour demain. La chasse...La délicieuse chasse. Le troll se sentit soudain la force et la fureur d'un tigre, le coeur emballé par la perspective d'un lendemain si palpitant. Il se voyait déjà chasser l'elfe, impitoyable, infaillible, et souiller le sol de leur sang abject, tel un félin rendu fou par la chair à vif et les tourbillons d'odeurs. C'est une flèche sifflante se fichant à ses pieds, qui vint mettre fin à la rêverie du troll. Il cligna des yeux. Déjà les orcs abandonnaient leur montures, et chargeaient les figures pâles dans les ténèbres, arme tirée au clair. Le troll eut un petit sourire, et se fondit dans la masse hurlante.
Fou. Il était devenu complètement fou. Les sons et les odeurs de la mêlée lui montaient doucement à la tête, flattant ses narines et provoquant ses rires grinçants. Le sang, la sueur et les cris. Un cocktail délirant, qui le prenait comme un fièvre, chargeait ses gestes de rages, et ses yeux, de haine. Deux blessures, trois, puis quatre...Il ne les comptait plus, tant l'euphorie guerrière avait évaporé ses dernières perception, et attisé la colère dans son coeur. Seul comptaient les coups portés. Il taillait la chair, broyait les os, répandait les tripes et s'aspergeait de sang. Chaque cri lui mettait du baume au coeur, et chaque râle le faisait furieusement frémir. L'ivresse du combat ! Elle était là ! Il la sentait couler le long de ses veines, enflammer chaque parcelle de son corps, découlant de son coeur déversant tout son fiel. C'était une douce folie, qui l'emportait, réduisait ses sens à néant, embrumait son esprit, prenant un contrôle total de son corps.
Il ne voyait presque plus rien...Des tâches d'ombre et de lumière...Des cris effacés au loin, son rire sordide et répétitif qui résonnait encore et encore. Des tâches d'ombre tout autour de lui, comme l'encerclant. Un choc mat. Comme des os brisés par un rude coup. Tout se volatilisa sur le coup. Une douleur immense à l'arrière de son crâne. Puis le noir...Le noir total. Puis, doucement, un long hurlement. Le hurlement d'un loup.
Puis, il n'y eut que les ténèbres.
Le clan noirsang avait été dépêché non loin du Guet de Hurlenfer, afin de nettoyer la zone de tout obstacles et autre impondérables susceptibles de nuire à l'opération du lendemain. Le siège d'Astranaar devait être mené à bien, et ne souffrirait aucun retard ni issue indésirable. Alors que la lumière blafarde de la lune, haute dans le ciel, perçait déjà au travers des feuillages épais, les étendards ocre et noir flottaient au vent, et parvenait du lointain, le martellement des worgs de guerre courant dans les bois.
Zal'Nash posa le pied à terre, gratifiant son worg d'une tape amicale sur l'encolure. Il observa la ville elfique endormie d'un air mauvais, sifflant quelques jurons trempés de haine. Il ne rêvait que de fouler du pied les cendres fumantes de cette pathétique cité, et abattre les citoyens hurlants, qui tenteraient de fuir vainement à sa lame vengeresse. Bientôt, siffla-t-il...Bientôt...Si tout se passait bien, le siège aurait lieu le lendemain. La ville, quoique très avantagée par sa position au milieu d'un lagon, ne disposait que de très peu de moyen de contre-offensive. Ses portes ploieraient sous les assauts répétés des démolisseurs, et enfin il pourrait venir marcher sur cadavres et ruines, et se délecter des hurlements de peur et des larmes d'horreur. Zal'Nash frémit. Ce n'était pas tant par sadisme qu'il appréciait tant les cris de ce peuple odieux que sont les elfes, mais par la sensation de triomphe absolu sur les derniers remparts de ceux qu'il haïssait, qu'ils lui procurait. Il se sentait vainqueur, porteur du flambeau de la vengeance, annonciateur de l'annihilation et de l'apocalypse. Bien que combattant sous la bannière de la Horde, cette guerre était à ses yeux bien personnelle. Il s'agissait d'anéantir, brûler, oblitérer, venger. Surtout venger. Toujours venger. Seulement venger.
Zal'Nash inspira profondément...Le sang lui battait les tempes. Il se laissait emporter dans son excitation. Pour l'heure, il valait mieux se concentrer sur l'opération en cours, et laisser la chasse pour demain. La chasse...La délicieuse chasse. Le troll se sentit soudain la force et la fureur d'un tigre, le coeur emballé par la perspective d'un lendemain si palpitant. Il se voyait déjà chasser l'elfe, impitoyable, infaillible, et souiller le sol de leur sang abject, tel un félin rendu fou par la chair à vif et les tourbillons d'odeurs. C'est une flèche sifflante se fichant à ses pieds, qui vint mettre fin à la rêverie du troll. Il cligna des yeux. Déjà les orcs abandonnaient leur montures, et chargeaient les figures pâles dans les ténèbres, arme tirée au clair. Le troll eut un petit sourire, et se fondit dans la masse hurlante.
*****
Fou. Il était devenu complètement fou. Les sons et les odeurs de la mêlée lui montaient doucement à la tête, flattant ses narines et provoquant ses rires grinçants. Le sang, la sueur et les cris. Un cocktail délirant, qui le prenait comme un fièvre, chargeait ses gestes de rages, et ses yeux, de haine. Deux blessures, trois, puis quatre...Il ne les comptait plus, tant l'euphorie guerrière avait évaporé ses dernières perception, et attisé la colère dans son coeur. Seul comptaient les coups portés. Il taillait la chair, broyait les os, répandait les tripes et s'aspergeait de sang. Chaque cri lui mettait du baume au coeur, et chaque râle le faisait furieusement frémir. L'ivresse du combat ! Elle était là ! Il la sentait couler le long de ses veines, enflammer chaque parcelle de son corps, découlant de son coeur déversant tout son fiel. C'était une douce folie, qui l'emportait, réduisait ses sens à néant, embrumait son esprit, prenant un contrôle total de son corps.
Il ne voyait presque plus rien...Des tâches d'ombre et de lumière...Des cris effacés au loin, son rire sordide et répétitif qui résonnait encore et encore. Des tâches d'ombre tout autour de lui, comme l'encerclant. Un choc mat. Comme des os brisés par un rude coup. Tout se volatilisa sur le coup. Une douleur immense à l'arrière de son crâne. Puis le noir...Le noir total. Puis, doucement, un long hurlement. Le hurlement d'un loup.
Puis, il n'y eut que les ténèbres.
Zal'Nash/Jinzüa
Re: La grande Chasse
Quatrième vision d'une prophétesse de Goldrinn
Le loup écrasa sous ses coussinets une petite brindille noircit, intrigué par la couleur du végétal, il leva sa patte blanche à hauteur de son museau, constatant qu'un peu de suie s'était déposée sur son pelage. Sa truffe humide vint renifler l'étrange poussière sombre quand un étrange flocon grisâtre se posa entre ses deux yeux dorés. Il pointa sa tête vers le ciel, observant des braises et des cendres danser au dessus de lui, sortant d'un épais rideau de fumée blanche.
L'animal s'aventura à travers le nuage, plusieurs odeurs emplissant ses poumons. Il retroussa un peu ses babines en dévoilant la pointe de ses crocs, éternuant en secouant sa tête. L'air était étouffant et difficilement respirable, de petites silhouettes commencèrent à apparaitre devant lui alors qu'il baladait son regard sur les ruines d'Astranaar.
Chacun de ses pas soulevaient une épaisse couche de cendre grise. Autrefois, les arbres arboraient de longues branches ornés de feuilles de différentes couleurs, se penchant sur les battisses Kal'dorei. A présent, ils semblait tristes, secs, morts. Certains grinçaient sinistrement, leurs doigts d’écorces se tendaient vers le pelage du loup, suppliant de l'aide.
Des visages des elfes étaient allongés sur le sol, crispés, tordus de douleur, certains semblaient encore pleurer la perte de leurs foyer dans la mort et le loup avait même l’impression d'entendre des chants funèbres se perdre dans le sifflement du vent mélangé aux tintements d'un carillon en bois.
D'autres se tenaient la, immobile, le regard perdu dans le vide leurs corps éthérés marchant dans la ville, éternelles protectrices de ces lieux.
Alors que le loup observait ce triste spectacle, un petit renard blanc assis sur un tronc fumant attira son attention. L'animal immaculé, fit quelques bonds vers une battisse noircit et consumé par les flammes. Curieux le loup suivit. Repoussant débris avec son museau il senti une odeur étrange sous les décombres. Un survivant ?
Le canidé gratta frénétiquement l'épaisse couche de cendre et de charbon jusqu’à découvrir un bout de pelage. Le goupil blanc se percha sur une poutre en observant son compagnon dégager la totalité du cadavre du tigre.
Inclinant sa tête sur le coté, il observa longuement le corps gracile du fauve avant d'approcher sa truffe contre la fourrure rousse rayée de noir. La bête ne broncha pas, elle semblait avoir rendu son dernier souffle de vie depuis un moment. Le loup se senti soulagé, il n'aimait pas ces bêtes la. Fourbe et vicieuse, elles rodaient dans les ombres, leurs yeux luisant de malice. Traitresses.
Le loup fini par relever le museau et alors qu'il s'apprêtait à faire demi tour, l’œil jaune du tigre s'ouvrit.
L'animal s'aventura à travers le nuage, plusieurs odeurs emplissant ses poumons. Il retroussa un peu ses babines en dévoilant la pointe de ses crocs, éternuant en secouant sa tête. L'air était étouffant et difficilement respirable, de petites silhouettes commencèrent à apparaitre devant lui alors qu'il baladait son regard sur les ruines d'Astranaar.
Chacun de ses pas soulevaient une épaisse couche de cendre grise. Autrefois, les arbres arboraient de longues branches ornés de feuilles de différentes couleurs, se penchant sur les battisses Kal'dorei. A présent, ils semblait tristes, secs, morts. Certains grinçaient sinistrement, leurs doigts d’écorces se tendaient vers le pelage du loup, suppliant de l'aide.
Des visages des elfes étaient allongés sur le sol, crispés, tordus de douleur, certains semblaient encore pleurer la perte de leurs foyer dans la mort et le loup avait même l’impression d'entendre des chants funèbres se perdre dans le sifflement du vent mélangé aux tintements d'un carillon en bois.
D'autres se tenaient la, immobile, le regard perdu dans le vide leurs corps éthérés marchant dans la ville, éternelles protectrices de ces lieux.
Alors que le loup observait ce triste spectacle, un petit renard blanc assis sur un tronc fumant attira son attention. L'animal immaculé, fit quelques bonds vers une battisse noircit et consumé par les flammes. Curieux le loup suivit. Repoussant débris avec son museau il senti une odeur étrange sous les décombres. Un survivant ?
Le canidé gratta frénétiquement l'épaisse couche de cendre et de charbon jusqu’à découvrir un bout de pelage. Le goupil blanc se percha sur une poutre en observant son compagnon dégager la totalité du cadavre du tigre.
Inclinant sa tête sur le coté, il observa longuement le corps gracile du fauve avant d'approcher sa truffe contre la fourrure rousse rayée de noir. La bête ne broncha pas, elle semblait avoir rendu son dernier souffle de vie depuis un moment. Le loup se senti soulagé, il n'aimait pas ces bêtes la. Fourbe et vicieuse, elles rodaient dans les ombres, leurs yeux luisant de malice. Traitresses.
Le loup fini par relever le museau et alors qu'il s'apprêtait à faire demi tour, l’œil jaune du tigre s'ouvrit.
Galatée Stradh
Re: La grande Chasse
Astranaar, Orneval - J-1
Cendres...Flammes...Oblivion.
Il avait été enlevé par les elfes...Ce fut comme un heurt en pleine poitrine...Comme une lame insidieuse venant lacérer ses flancs et retourner sa chair. Emprisonné chez les ELFES ! Ces rebuts d'Azeroth, cette race infecte de vaniteux, ces êtres abjects qui avait perpétué le massacre de sa race comme on abat le porc sauvage qui rôde dans les fourrés. Sa haine avait été immense. Son déshonneur colossale...et il avait tâché de faire bonne figure, présentant un visage marqué d'un sourire cynique, empreint d'une certaine fierté...Pourtant, derrière ce masque tissé, il n'y avait de place que pour la haine. Une haine immense, infinie, passionnée...Un sentiment cinglant qui tordait son abdomen et révulsait ses yeux injectés de sang. Une haine dévorante qui enflammait ses boyaux et incendiait sa gorge, le poussant a hurler sa rage et sa colère odieuse. C'était ce rejet absolu et ancestrale des races porcines de l'alliance, ce désir incontrôlable de les éviscérer atrocement, de les faire souffrir méticuleusement et assouvir sa soif de vengeance, son envie d'infliger a chacun d'entre eux, le centuple de ce qu'ils avaient fait endurer a son peuple, et a celui de la Horde.
Et pourtant...il était là, pieds et poings liés, foutus dans le coin d'une de ces bâtisses détestables, faites avec ce même amour pompeux de la Nature. Cela le révulsait. Incapable de réagir, de sauter à la gorge de ses geôliers et de répandre leur sang bleuâtre sur ce plancher parfumé. Il ne comprenait pas d'où venait ce besoin indomptable de faire souffrir, de faire endurer les pires atrocités à ses ennemis de toujours, et plus encore, aux ennemis de sa race. La vengeance avait toujours été un sujet sensible dans les communautés trolles. Son état devait être épouvantable, tant il pouvait sentir la peur et la crainte battre les veines de sa geôlière. Cette humaine maudite, aux cheveux roux et a l'accoutrement de sorcière de champs...Pitoyable. Ils n'avaient même pas eu la dignité de le traiter comme un chien...Simplement ces regards muets et empreint de colère mêlés à cet imperturbable sentiment de tension, ainsi que les quelques échanges de paroles sèches, parfois incompréhensibles. On l'avait posé dans un coin d'une de ces foutues cabanes, et on l'avait observé...Parfois, la rouquine lui avait adressée des paroles vaguement compréhensibles, empreintes de ce stress constant et irascible, qui lui donnait une envie monstrueuse de la gifler. C'était trop fort...irrépressible. Ce besoin constant et frénétique de tuer et faire souffrir. Le chaman qu'était Zal'Nash avait beau nourrir une aversion a l'égard des massacres, et tout simplement des meurtres, sa partie trolle ne cessait de le pousser à hurler sa haine, et étancher sa soif de sang.
Il avait été dit, au milieu d'un débat manifestement très nourri et disputé au milieu de cette agglomération insupportable d'humains, d'elfes et de lupins, qu'il serait exécuté au soir. Cela avait manifestement satisfait une grande partie d'entre eux, fait pleurer pour des raisons inexplicables la rouquine, et enragé le blondinet répondant au nom de "Bran". Zal'Nash n'avait put qu'assister aux nombreux débats d'un air interdit, ne captant qu'une partie des échanges, et passablement irrité par la trivialité des discussions. La simple idée de savoir son sort entre les mains d'elfes rachitiques au teint maladif et a l'attitude hautaine digne d'une paire de gifle, le rendait malade.
Son sort étant finalement décidé, l'assemblée patibulaire avait quitté la bâtisse-infirmerie-prison-nid de parfum maudit, dans un concert de gémissements, cris de joie et grognement évanescent. La Mort n'avait jamais été une perspective particulièrement effrayante aux yeux de Zal'Nash, résultat inévitable d'une vie de danger perpétuel, sur les premières lignes de front, et bien qu'elle n'avait jamais été non plus un aspect de la vie qu'il avait bien hâte de découvrir, le contenu de la sentence l'avait laissé froid. Ce qui en revanche, avait considérablement aggravé sa colère, était l'idée de mourir comme un malpropre sur un gibet fait d'une de ces conneries de rondins de bois détestables, au mains de la plus malpropres des races, de ce peuple d'assassin n'assumant pas ce titre que certain avait tendance à jeter sur eux. Entre autre, cela signifiait mourir loin de ses armes, de ses frères et du champs d'honneur. L'idée lui était insupportable, et la perspective de mourir dans de telles conditions devint autrement plus détestable.
Dans un accès de colère ignoble, il parvint, en rassemblant ses énergies, et ce en dépit des charmes que l'on avait jeté sur sa prison sylvestre, à faire crépiter du bout de ses doigts une infime étincelle...Ainsi que faire renaître un sourire cruel sur son visage tatoué. Il fallut quelques minutes... supplémentaires pour qu'une longue flamme bleue, au prix d'efforts considérables, jaillisse de sa paume. Un petit rire infâme sortit de sa gorge. Quitte à en finir, autant partir en beauté. Ses yeux cruels se promenèrent le long des poutres soigneusement sculptées de la mansarde. Il allait disparaitre, certes. Mais il ne laisserait derrière lui qu'une ruine fumante et boursouflée de flammes délicieuses venant rôtir sa structure de bois.
Bientôt.
******
Vingt-deux heures...La horde avait donné l'assaut sur Astraanar depuis près d'une heure, et déjà les défenses elfiques semblaient s'effondrer peu a peu. C'est dans un craquement sinistre qu'une des bâtisse de la petite cité fut soudainement dévorée par les flammes, ses poutres allègrement dévorées par un feu affamé. Les sentinelles alentours tentèrent bien d'éteindre l'incendie, mais les attaques soutenues des soldats orcs étaient bien trop écrasantes pour permettre aux effectifs de délaisser les lignes de défenses.
Zal'Nash était assis en tailleurs, étonnement paisible, les yeux mis clos, alors que déjà, le monoxyde de carbone venait flatter ses narines et l'asphyxier peu a peu. Les flammes venaient lécher sa peau, épouser chacune des parcelles de son corps. Un sourire animait son visage, alors qu'il cheminait déjà a moitié pour un autre monde. Un rire lui vint dans sa transe semi-comateuse; un rire cynique, puissant, haineux...Empreint de cette haine profonde, furieuse, éperdue...Cette haine insatiable et dévorante - tel un feu vorace - qui consumait son être tout entier. Cette haine fondamentale qui faisait partie intégrante de son esprit et qui enflammait son être. Le troll eut un dernier regard vers l'extérieur, au travers des nuages brumeux et étouffant, et perçu, au delà des crépitements, des rugissement fantastiques, et des hurlement de victoires...Ceux d'une vague inépuisable d'orc, qui déferlait, triomphante au travers des défenses brisées. Astraanar était tombée. Le troll eut un ultime sourire paisible, s'abandonnant aux flammes élémentaires, et sombra dans les ténèbres.
*****
Bruits...sons...toucher...douleurs...Le troll prit une longue inspiration terriblement douloureuse, alors qu'il resurgissait d'un songe présumé éternel. Son torse ainsi que ses membres le faisait atrocement souffrir, brûlé a de nombreux endroits. Sa résistance élémentaire avait beau être considérable, l'on ne sortait pas d'un incendie indemne...Et généralement pas vivant. Il poussa un grognement de douleur alors qu'une vive douleur a la jambe le prit. Une poutre s'était effondrée sur celle ci. Le visage couvert de sang séché, la crinières roussie mais rescapée, le troll tourna ses yeux haineux vers les environs, la vision encore floue, a moitié réveillé. Il voyait des formes vagues...des elfes ?...non des orcs. Certain venaient même s'approcher de sa dépouille fumante...Il eut un sourire mauvais, secoué de douleurs fulgurantes...
Les yeux se refermant peu a peu, il souffla dans un élan de haine passionnée...
"J'arrive..."
Il avait été enlevé par les elfes...Ce fut comme un heurt en pleine poitrine...Comme une lame insidieuse venant lacérer ses flancs et retourner sa chair. Emprisonné chez les ELFES ! Ces rebuts d'Azeroth, cette race infecte de vaniteux, ces êtres abjects qui avait perpétué le massacre de sa race comme on abat le porc sauvage qui rôde dans les fourrés. Sa haine avait été immense. Son déshonneur colossale...et il avait tâché de faire bonne figure, présentant un visage marqué d'un sourire cynique, empreint d'une certaine fierté...Pourtant, derrière ce masque tissé, il n'y avait de place que pour la haine. Une haine immense, infinie, passionnée...Un sentiment cinglant qui tordait son abdomen et révulsait ses yeux injectés de sang. Une haine dévorante qui enflammait ses boyaux et incendiait sa gorge, le poussant a hurler sa rage et sa colère odieuse. C'était ce rejet absolu et ancestrale des races porcines de l'alliance, ce désir incontrôlable de les éviscérer atrocement, de les faire souffrir méticuleusement et assouvir sa soif de vengeance, son envie d'infliger a chacun d'entre eux, le centuple de ce qu'ils avaient fait endurer a son peuple, et a celui de la Horde.
Et pourtant...il était là, pieds et poings liés, foutus dans le coin d'une de ces bâtisses détestables, faites avec ce même amour pompeux de la Nature. Cela le révulsait. Incapable de réagir, de sauter à la gorge de ses geôliers et de répandre leur sang bleuâtre sur ce plancher parfumé. Il ne comprenait pas d'où venait ce besoin indomptable de faire souffrir, de faire endurer les pires atrocités à ses ennemis de toujours, et plus encore, aux ennemis de sa race. La vengeance avait toujours été un sujet sensible dans les communautés trolles. Son état devait être épouvantable, tant il pouvait sentir la peur et la crainte battre les veines de sa geôlière. Cette humaine maudite, aux cheveux roux et a l'accoutrement de sorcière de champs...Pitoyable. Ils n'avaient même pas eu la dignité de le traiter comme un chien...Simplement ces regards muets et empreint de colère mêlés à cet imperturbable sentiment de tension, ainsi que les quelques échanges de paroles sèches, parfois incompréhensibles. On l'avait posé dans un coin d'une de ces foutues cabanes, et on l'avait observé...Parfois, la rouquine lui avait adressée des paroles vaguement compréhensibles, empreintes de ce stress constant et irascible, qui lui donnait une envie monstrueuse de la gifler. C'était trop fort...irrépressible. Ce besoin constant et frénétique de tuer et faire souffrir. Le chaman qu'était Zal'Nash avait beau nourrir une aversion a l'égard des massacres, et tout simplement des meurtres, sa partie trolle ne cessait de le pousser à hurler sa haine, et étancher sa soif de sang.
Il avait été dit, au milieu d'un débat manifestement très nourri et disputé au milieu de cette agglomération insupportable d'humains, d'elfes et de lupins, qu'il serait exécuté au soir. Cela avait manifestement satisfait une grande partie d'entre eux, fait pleurer pour des raisons inexplicables la rouquine, et enragé le blondinet répondant au nom de "Bran". Zal'Nash n'avait put qu'assister aux nombreux débats d'un air interdit, ne captant qu'une partie des échanges, et passablement irrité par la trivialité des discussions. La simple idée de savoir son sort entre les mains d'elfes rachitiques au teint maladif et a l'attitude hautaine digne d'une paire de gifle, le rendait malade.
Son sort étant finalement décidé, l'assemblée patibulaire avait quitté la bâtisse-infirmerie-prison-nid de parfum maudit, dans un concert de gémissements, cris de joie et grognement évanescent. La Mort n'avait jamais été une perspective particulièrement effrayante aux yeux de Zal'Nash, résultat inévitable d'une vie de danger perpétuel, sur les premières lignes de front, et bien qu'elle n'avait jamais été non plus un aspect de la vie qu'il avait bien hâte de découvrir, le contenu de la sentence l'avait laissé froid. Ce qui en revanche, avait considérablement aggravé sa colère, était l'idée de mourir comme un malpropre sur un gibet fait d'une de ces conneries de rondins de bois détestables, au mains de la plus malpropres des races, de ce peuple d'assassin n'assumant pas ce titre que certain avait tendance à jeter sur eux. Entre autre, cela signifiait mourir loin de ses armes, de ses frères et du champs d'honneur. L'idée lui était insupportable, et la perspective de mourir dans de telles conditions devint autrement plus détestable.
Dans un accès de colère ignoble, il parvint, en rassemblant ses énergies, et ce en dépit des charmes que l'on avait jeté sur sa prison sylvestre, à faire crépiter du bout de ses doigts une infime étincelle...Ainsi que faire renaître un sourire cruel sur son visage tatoué. Il fallut quelques minutes... supplémentaires pour qu'une longue flamme bleue, au prix d'efforts considérables, jaillisse de sa paume. Un petit rire infâme sortit de sa gorge. Quitte à en finir, autant partir en beauté. Ses yeux cruels se promenèrent le long des poutres soigneusement sculptées de la mansarde. Il allait disparaitre, certes. Mais il ne laisserait derrière lui qu'une ruine fumante et boursouflée de flammes délicieuses venant rôtir sa structure de bois.
Bientôt.
******
Vingt-deux heures...La horde avait donné l'assaut sur Astraanar depuis près d'une heure, et déjà les défenses elfiques semblaient s'effondrer peu a peu. C'est dans un craquement sinistre qu'une des bâtisse de la petite cité fut soudainement dévorée par les flammes, ses poutres allègrement dévorées par un feu affamé. Les sentinelles alentours tentèrent bien d'éteindre l'incendie, mais les attaques soutenues des soldats orcs étaient bien trop écrasantes pour permettre aux effectifs de délaisser les lignes de défenses.
Zal'Nash était assis en tailleurs, étonnement paisible, les yeux mis clos, alors que déjà, le monoxyde de carbone venait flatter ses narines et l'asphyxier peu a peu. Les flammes venaient lécher sa peau, épouser chacune des parcelles de son corps. Un sourire animait son visage, alors qu'il cheminait déjà a moitié pour un autre monde. Un rire lui vint dans sa transe semi-comateuse; un rire cynique, puissant, haineux...Empreint de cette haine profonde, furieuse, éperdue...Cette haine insatiable et dévorante - tel un feu vorace - qui consumait son être tout entier. Cette haine fondamentale qui faisait partie intégrante de son esprit et qui enflammait son être. Le troll eut un dernier regard vers l'extérieur, au travers des nuages brumeux et étouffant, et perçu, au delà des crépitements, des rugissement fantastiques, et des hurlement de victoires...Ceux d'une vague inépuisable d'orc, qui déferlait, triomphante au travers des défenses brisées. Astraanar était tombée. Le troll eut un ultime sourire paisible, s'abandonnant aux flammes élémentaires, et sombra dans les ténèbres.
*****
Bruits...sons...toucher...douleurs...Le troll prit une longue inspiration terriblement douloureuse, alors qu'il resurgissait d'un songe présumé éternel. Son torse ainsi que ses membres le faisait atrocement souffrir, brûlé a de nombreux endroits. Sa résistance élémentaire avait beau être considérable, l'on ne sortait pas d'un incendie indemne...Et généralement pas vivant. Il poussa un grognement de douleur alors qu'une vive douleur a la jambe le prit. Une poutre s'était effondrée sur celle ci. Le visage couvert de sang séché, la crinières roussie mais rescapée, le troll tourna ses yeux haineux vers les environs, la vision encore floue, a moitié réveillé. Il voyait des formes vagues...des elfes ?...non des orcs. Certain venaient même s'approcher de sa dépouille fumante...Il eut un sourire mauvais, secoué de douleurs fulgurantes...
Les yeux se refermant peu a peu, il souffla dans un élan de haine passionnée...
"J'arrive..."
Zal'Nash/Jinzüa
Re: La grande Chasse
Orneval, abords de Vent-d'Argent - Deux semaines après la reprise d'Astranaar
*Clin d'oeil volontaire.
- Voilà ce qui arrive à ceux qui se dressent face à la Horde !
Les troupes du clan Noirsang hurlèrent pour soutenir leur seigneur de guerre. Ce dernier paraissait encore plus massif ainsi détaché des rangs. Il brandissait une lance au bout de laquelle était plantée la tête d'un homme. Un rictus vicieux étirait ses lèvres derrière son gorgerin d'acier alors qu'il balayait du regard ses ennemis. La majorité était des kal'doreïs mais il y avait parmi eux trois worgens. Un guerrier, un furtif et une sorcière des moissons. Une druidesse... pensa-t-il avec la méfiance qu'il éprouvait envers cette magie. Néanmoins, c'est sûr le premier worgen que son regard s'arrêta. Il se tenait aux côtés d'une ourse massive, engoncé dans une armure de métal aux couleurs de la forêt. Ses épaulières hérissées de pics renforçaient l'impression de sauvagerie qui se dégageait de lui. Branholt. Il connaissait son nom pour l'avoir souvent entendu de la bouche de son centurion, Zal'nash. Leurs regards se croisèrent. Une lueur de défi vacilla au fond de ses yeux.
- Ramène toi, chienne ! Ton tour est venu !
Branholt releva son museau et se figea à la vue de la tête plantée sur la lance. Il pensait s'être fait une raison lorsqu'on lui avait annoncé la disparition et mort de son ami. Mais au fond de lui, il avait toujours gardé l'infime espoir que tout ceci était faux, qu'il avait réchappé de l'embuscade réprouvé et que tôt ou tard il finirait par refaire surface.
Sa respiration s'accéléra. Il n'entendait plus que son souffle qui s'écrasait contre son gorgerin sombre et le sang qui pulsait à ses tempes. Ces quelques secondes parurent durer une éternité.
- Non...
- Bran', c'est quelqu'un que tu connais ? questionna le plus jeune des trois worgens, l'inquiétude se dépeignant sur son faciès lupin. Ne me dis pas que...
Branholt vacilla. Son cœur battait la chamade. La bête au fond de lui poussa un hurlement à lui déchirer l'âme. Son esprit était submergé par une foule de sentiments. Les elfes qui l'entouraient le fixaient. Il ne leur fallut pas longtemps pour comprendre ce qu'il se passait. Ils avaient appris à se familiariser avec les accès de rage du guerrier mais cette fois, ils avaient conscience que c'était différent. L'ourse à ses côtés gronda. Ils venaient de le perdre. Si ils ne lançaient pas la charge immédiatement, il...
- Non !
Branholt hurla de colère et se lança à l'assaut de Krunga, aveuglé par la haine. Le seigneur de guerre jeta son trophée à terre et s'empara de sa hache. La satisfaction se lisait sur son visage borgne lorsque leurs armes s'entrechoquèrent. Nombreuses étaient les actions qui glorifiaient le nom de Branholt. Il était celui qui avait fait tomber les arbres d'une falaise pour écraser Marà Isilien, la dirigeante des mercenaires, et Caiomhe Sparklight, une éminence des pirates du Ronae. Il était celui qui avait brisé la défense de Zal'nash, le Trompe-la-Mort alors qu'il ravageait les rangs humains de son feu. Mais ces actes de bravoures ne valaient rien face à un vétéran comme l'implacable seigneur de guerre Noirsang. Ils n'étaient qu'une poignée que l'orc avait dû accomplir mille fois dans sa vie au service de la Horde.
Branholt délivrait ses coups avec une force peu commune mais rencontrait chaque fois la hache de Krunga pour lui barrer le chemin vers la victoire. Rage contre calme mortel. La fougue contre l'expérience.
La bataille avait reprit son cour mais nul n'osait se mêler au duel. L'issu de cette escarmouche n'avait plus d'importance pour les deux guerriers. En cet instant, ils ne vivaient plus que pour ce combat. Il y aurait un gagnant et un perdant et seule la mort pourrait les départager. Il n'y aurait pas de magie, de coups fourrés... Seul le sang et la sueur. Les râles et la douleur.
Soudain, la hache du seigneur de guerre s'abattit sur le museau du worgen. Fracas. Le gorgerin se brisa et tomba à ses pieds. Le coup aurait terrassé un homme et si il n'avait pas été protégé, Branholt en serait mort. Il écumait. Il ouvrit la gueule, dévoilant une rangée de crocs acérés d'entre lesquels s'échappait un filet de sang et poussa un rugissement avant de lui asséner un coup de sa propre hache. L'orc bloqua l'attaque et écrasa son front avec force contre le museau du worgen. Il recula sous l'impact, la vue brouillée. Un éclair de métal scintilla dans le ciel lorsque Krunga leva son arme. Une seconde. Le silence. Douleur. Il lâcha sa hache. Il venait d'être blessé au bras et son adversaire n'avait pas ménagé ses efforts. Il essaya de le bouger, en vain. Les coups suivants ne vinrent pas. Krunga savourait sa victoire. Est-ce que c'est ainsi qu'allait s'éteindre Branholt ? Il ne pouvait le concevoir, et pourtant...
Une voix retentit dans sa tête. Lointaine. Un souvenir.
Des combattants, il y en a de toutes sortes. Des bons, des mauvais, des pleines cagettes il y en a. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros, une légende. Des guerriers comme ça, il n'y en a presque jamais. Mais tu sais ce qu'il ont tous en commun ? Tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret ?*
- Ils ne se battent que pour la dignité des faibles... déclara le worgen dans un murmure rauque, suivant le fil de sa pensée. Son bras gauche pendait le long de son corps, ruisselant de sang sous l'armure ébréchée. De ses deux haches, il ne lui en restait plus qu'une. L'autre gisait sur la terre piétinée.
Pelinor Kern. Le cerf rouge. Il se remémorait Theramore, lorsque lui et son ami n'étaient encore que des écuyers et qu'il ne quittait jamais le terrain d'entraînement, frappant jour et nuit le même mannequin. Il se revoyait faire le tour de la ville portuaire, une poutre sur les épaules, sous les ordres de son maître et chevalier Arllan Grind. Lorsque Joy leur apportait leurs boissons entre deux entraînements. Une bière pour le fils de lordaeron, une outre d'eau fraîche pour le fils de Stromgarde. Pelinor n'avait jamais touché à une goutte d'alcool ni une femme alors que lui ne s'en privait pas. L'un avait l'esprit tactique, l'autre la force brute. Il l'avait toujours soutenu, admiré. Un seigneur et un bûcheron.
L'énorme poing de Krunga vint s'abattre contre son museau, lui arrachant un grognement de douleur. Mourir maintenant revenait à abandonner sa vengeance. Abandonner Orneval, la meute, Théssahra. Il lui sembla entendre au loin le hurlement d'un loup.
Branholt eut un sursaut d'énergie, galvanisé par une fureur ancestrale. Il s'empara de sa deuxième hache et se redressa. Le seigneur de guerre s'apprêtait à abattre la sienne lorsqu'il fut stoppé net dans son élan. Le temps se figea. L'orc toussa. Le goût acre de la bile et du sang remontèrent dans sa gorge. Il baissa les yeux et vit la hache du worgen qui disparaissait dans son plastron. Stupeur. Il lâcha son arme et referma une main tremblante sur le métal froid de la hache meurtrière. Il croisa une dernière fois le regard de Branholt. La fureur de l'Ancien.
Lorsque le guerrier extirpa sa hache du corps de l'orc, celui-ci s'effondra lourdement sur le dos. Une clameur retentit. L'issu du combat n'était pas passé inaperçu et déjà, le clan noirsang chargeait le worgen. Le seigneur de guerre était vaincu.
Les troupes du clan Noirsang hurlèrent pour soutenir leur seigneur de guerre. Ce dernier paraissait encore plus massif ainsi détaché des rangs. Il brandissait une lance au bout de laquelle était plantée la tête d'un homme. Un rictus vicieux étirait ses lèvres derrière son gorgerin d'acier alors qu'il balayait du regard ses ennemis. La majorité était des kal'doreïs mais il y avait parmi eux trois worgens. Un guerrier, un furtif et une sorcière des moissons. Une druidesse... pensa-t-il avec la méfiance qu'il éprouvait envers cette magie. Néanmoins, c'est sûr le premier worgen que son regard s'arrêta. Il se tenait aux côtés d'une ourse massive, engoncé dans une armure de métal aux couleurs de la forêt. Ses épaulières hérissées de pics renforçaient l'impression de sauvagerie qui se dégageait de lui. Branholt. Il connaissait son nom pour l'avoir souvent entendu de la bouche de son centurion, Zal'nash. Leurs regards se croisèrent. Une lueur de défi vacilla au fond de ses yeux.
- Ramène toi, chienne ! Ton tour est venu !
Branholt releva son museau et se figea à la vue de la tête plantée sur la lance. Il pensait s'être fait une raison lorsqu'on lui avait annoncé la disparition et mort de son ami. Mais au fond de lui, il avait toujours gardé l'infime espoir que tout ceci était faux, qu'il avait réchappé de l'embuscade réprouvé et que tôt ou tard il finirait par refaire surface.
Sa respiration s'accéléra. Il n'entendait plus que son souffle qui s'écrasait contre son gorgerin sombre et le sang qui pulsait à ses tempes. Ces quelques secondes parurent durer une éternité.
- Non...
- Bran', c'est quelqu'un que tu connais ? questionna le plus jeune des trois worgens, l'inquiétude se dépeignant sur son faciès lupin. Ne me dis pas que...
Branholt vacilla. Son cœur battait la chamade. La bête au fond de lui poussa un hurlement à lui déchirer l'âme. Son esprit était submergé par une foule de sentiments. Les elfes qui l'entouraient le fixaient. Il ne leur fallut pas longtemps pour comprendre ce qu'il se passait. Ils avaient appris à se familiariser avec les accès de rage du guerrier mais cette fois, ils avaient conscience que c'était différent. L'ourse à ses côtés gronda. Ils venaient de le perdre. Si ils ne lançaient pas la charge immédiatement, il...
- Non !
Branholt hurla de colère et se lança à l'assaut de Krunga, aveuglé par la haine. Le seigneur de guerre jeta son trophée à terre et s'empara de sa hache. La satisfaction se lisait sur son visage borgne lorsque leurs armes s'entrechoquèrent. Nombreuses étaient les actions qui glorifiaient le nom de Branholt. Il était celui qui avait fait tomber les arbres d'une falaise pour écraser Marà Isilien, la dirigeante des mercenaires, et Caiomhe Sparklight, une éminence des pirates du Ronae. Il était celui qui avait brisé la défense de Zal'nash, le Trompe-la-Mort alors qu'il ravageait les rangs humains de son feu. Mais ces actes de bravoures ne valaient rien face à un vétéran comme l'implacable seigneur de guerre Noirsang. Ils n'étaient qu'une poignée que l'orc avait dû accomplir mille fois dans sa vie au service de la Horde.
Branholt délivrait ses coups avec une force peu commune mais rencontrait chaque fois la hache de Krunga pour lui barrer le chemin vers la victoire. Rage contre calme mortel. La fougue contre l'expérience.
La bataille avait reprit son cour mais nul n'osait se mêler au duel. L'issu de cette escarmouche n'avait plus d'importance pour les deux guerriers. En cet instant, ils ne vivaient plus que pour ce combat. Il y aurait un gagnant et un perdant et seule la mort pourrait les départager. Il n'y aurait pas de magie, de coups fourrés... Seul le sang et la sueur. Les râles et la douleur.
Soudain, la hache du seigneur de guerre s'abattit sur le museau du worgen. Fracas. Le gorgerin se brisa et tomba à ses pieds. Le coup aurait terrassé un homme et si il n'avait pas été protégé, Branholt en serait mort. Il écumait. Il ouvrit la gueule, dévoilant une rangée de crocs acérés d'entre lesquels s'échappait un filet de sang et poussa un rugissement avant de lui asséner un coup de sa propre hache. L'orc bloqua l'attaque et écrasa son front avec force contre le museau du worgen. Il recula sous l'impact, la vue brouillée. Un éclair de métal scintilla dans le ciel lorsque Krunga leva son arme. Une seconde. Le silence. Douleur. Il lâcha sa hache. Il venait d'être blessé au bras et son adversaire n'avait pas ménagé ses efforts. Il essaya de le bouger, en vain. Les coups suivants ne vinrent pas. Krunga savourait sa victoire. Est-ce que c'est ainsi qu'allait s'éteindre Branholt ? Il ne pouvait le concevoir, et pourtant...
Une voix retentit dans sa tête. Lointaine. Un souvenir.
Des combattants, il y en a de toutes sortes. Des bons, des mauvais, des pleines cagettes il y en a. Mais une fois de temps en temps, il en sort un, exceptionnel. Un héros, une légende. Des guerriers comme ça, il n'y en a presque jamais. Mais tu sais ce qu'il ont tous en commun ? Tu sais ce que c'est, leur pouvoir secret ?*
- Ils ne se battent que pour la dignité des faibles... déclara le worgen dans un murmure rauque, suivant le fil de sa pensée. Son bras gauche pendait le long de son corps, ruisselant de sang sous l'armure ébréchée. De ses deux haches, il ne lui en restait plus qu'une. L'autre gisait sur la terre piétinée.
Pelinor Kern. Le cerf rouge. Il se remémorait Theramore, lorsque lui et son ami n'étaient encore que des écuyers et qu'il ne quittait jamais le terrain d'entraînement, frappant jour et nuit le même mannequin. Il se revoyait faire le tour de la ville portuaire, une poutre sur les épaules, sous les ordres de son maître et chevalier Arllan Grind. Lorsque Joy leur apportait leurs boissons entre deux entraînements. Une bière pour le fils de lordaeron, une outre d'eau fraîche pour le fils de Stromgarde. Pelinor n'avait jamais touché à une goutte d'alcool ni une femme alors que lui ne s'en privait pas. L'un avait l'esprit tactique, l'autre la force brute. Il l'avait toujours soutenu, admiré. Un seigneur et un bûcheron.
L'énorme poing de Krunga vint s'abattre contre son museau, lui arrachant un grognement de douleur. Mourir maintenant revenait à abandonner sa vengeance. Abandonner Orneval, la meute, Théssahra. Il lui sembla entendre au loin le hurlement d'un loup.
Branholt eut un sursaut d'énergie, galvanisé par une fureur ancestrale. Il s'empara de sa deuxième hache et se redressa. Le seigneur de guerre s'apprêtait à abattre la sienne lorsqu'il fut stoppé net dans son élan. Le temps se figea. L'orc toussa. Le goût acre de la bile et du sang remontèrent dans sa gorge. Il baissa les yeux et vit la hache du worgen qui disparaissait dans son plastron. Stupeur. Il lâcha son arme et referma une main tremblante sur le métal froid de la hache meurtrière. Il croisa une dernière fois le regard de Branholt. La fureur de l'Ancien.
Lorsque le guerrier extirpa sa hache du corps de l'orc, celui-ci s'effondra lourdement sur le dos. Une clameur retentit. L'issu du combat n'était pas passé inaperçu et déjà, le clan noirsang chargeait le worgen. Le seigneur de guerre était vaincu.
*Clin d'oeil volontaire.
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