La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
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La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Dans les locaux refaits à neuf d’Azeroth Magazine, des bruits d’armes et d’espauliers déplacés difficilement à l’étage, puis une dégringolade de ferraille dans les escaliers, assortie d’une bordée de jurons proférés par une voix féminine plutôt jeune.
Dans l’allée des Hospitaliers, la ruelle qui mène aux locaux, un homme adossé au coin dans l’ombre du grand arbre, esquisse un sourire amusé en tirant rapidement sur sa cigarette. Un regard à gauche vers le local, un autre à droite vers l’entrée de la ruelle, tout est calme, il s’ennuie. Il irait bien l’aider, la petite Coralie.
La jeune servante embauchée par Heythe sort enfin du local et lui fait un signe de tête en quittant l’allée. Ces deux là se connaissent et se reverront probablement plus tard, dans une auberge de la ville. Mais pour l’heure ils n’ont rien à se dire, le silence est d’or comme dit le Chef. Coralie esquisse un léger sourire de connivence et disparaît au coin de la ruelle.
Timmy aimerait en griller une autre, mais il se remémore les conseils du Sergent sur le service de protection. Visible mais discret. Une présence transparente. Il soupire tout en remettant la sèche dans le paquet. Il aurait préféré être en planque auprès des petites frappes des faubourgs. Là bas, pas besoin de jouer les bourgeois, il peut rester lui même et se fondre dans la masse.
Il rumine un moment et commence même à somnoler lorsqu’une femme arrive depuis la rue, cheveux courts, bruns, démarche altière et allure élégante. Il la connaît, la comtesse de Bayle est probablement venue voir son amie. Il se tapit un peu dans l’ombre de l’arbre, à peine. Pas la peine de se faire remarquer de quelque façon, ni en se cachant, ni en se montrant.
Des éclats de voix, il sursaute, la journaliste est sur le pas de la porte, il ne l’avait pas entendue sortir. Elle remarque et interpelle son amie, apparemment c’est une visite impromptue. Les deux femmes rentrent dans le local en papotant gaiement. Il soupire à nouveau, mais de satisfaction.
Il va pouvoir se la griller, finalement, cette petite sèche de tabac brun.
Dernière édition par Heythe Nografe le Jeu 21 Jan 2016, 18:13, édité 3 fois
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Depuis qu’elle avait accepté de reprendre le chemin du journalisme, Heythe avait eu beaucoup à faire et n’avait pas vraiment eu le temps de se questionner sur le bien fondé de cette reprise.
Bien sûr qu’elle aimait passionnément ce travail d’enquêtes, de reportages et d’écriture. Cela lui procurait cette adrénaline dont elle avait toujours besoin et qu’elle devait canaliser à l’aide de multiples projets menés tous de front en même temps. Cela donnait aussi un sens aux rencontres qu’elle faisait dans ce monde, et elle savait trop combien elle pouvait s’ennuyer rapidement des conversations sans but ni raison autre que de « passer le temps ». Et puis cela lui permettait aussi de se rendre utile, ce qui la caractérisait presque tout autant que le reste, même si son idéalisme et sa vision un peu naïve du monde l’a mettaient souvent en porte à faux avec tous ceux qui n’avaient, eux, de cesse de vouloir voir le mal partout et de s’en délecter.
Bien sûr que le monde était en guerre, et ce depuis tellement d’années qu’il fallait être bien stupide pour ne pas voir combien la vie était rude et âpre, même en ville. Mais Heythe ne savait que voir le bon côté des choses et des gens, même chez les plus sombres d’entre eux. Et cela ne la rendait pas plus stupide pour autant, juste un peu décalée, ou facilement désarçonnée par la méchanceté ou la bêtise de certains.
Aussi, lorsqu’elle avait été contactée pour travailler « en partenariat » par l’homme en noir, avait-elle accepté rapidement, sans trop se questionner sur les implications de leur présence dans le cadre de ce travail qu’elle connaissait si bien qu’elle en oubliait parfois les risques et lourdeurs. Elle s’ennuyait, c’était un fait indéniable, et l’offre de l’homme en noir était venue à point nommé. Enfin un peu de sens donné à cette vie trop lisse.
Mais cette fois, les risques étaient bien plus grands, ne serait-ce parce qu’elle avait accepté de collaborer. Et même si elle n’en disait rien à personne, même aux amis retrouvés au hasard des rues de Hurlevent, le fait d’être sous protection rapprochée, voire même surveillance permanente, sans que cela soit nécessairement su ou vu, la mettait parfois mal à l’aise.
Bien sûr, elle avait commencé à remarquer les ombres qui la suivaient de plus en plus souvent lorsqu’elle sortait des locaux du magazine et elle les trouvait pesantes sinon inquiétantes.
Bien sûr, elle savait que sa liberté d’agir n’était que relative et qu’on ne pouvait espérer une protection sûre sans accepter les contraintes de cette protection.
Bien sûr, elle avait connu pire comme relation professionnelle et la présence de l’homme en noir auprès d’elle était bien plus agréable qu’elle ne l’aurait cru, même si elle se demandait encore dans quelle mesure il était sincère avec elle.
Bien sûr, savoir qu’elle pourrait désormais être au cœur de l’action sans avoir de difficultés à s’infiltrer partout, et ce en toute légitimité, la rendait fébrile et même enthousiaste.
Bien sûr, elle retrouvait jour après jour le goût de vivre et avancer qui l’avait quitté lorsque Michal Loumis s’était donné la mort, trop malheureux pour survivre à sa femme.
Bien sûr, vivre sa passion du journalisme au grand jour valait mieux que de continuer à renseigner le Roi clandestinement, dans le secret des couloirs et des rapports hermétiques confiés aux agents du SI :7.
Mais… tout cela mettait en émoi la jeune Heythe et ses valeurs toutes empreintes de loyauté.
Etait-elle bien encore fidèle à elle-même et à ses idées ? Archibald, son père adoré, aurait-il approuvé son nouvel engagement ? Etait-ce « mal » de faire passer ses motivations personnelles au travers d’une mission qui la dépassait ? Ecrire des articles sous contrôle les rendaient-ils pour autant mensongers ? La paix justifiait-elle tous les moyens, y compris le secret ou l’illusion ? Etait-elle vraiment certaine d’agir pour le bien du Royaume ?
Toutes ces questions tenaillaient Heythe tandis qu’elle préparait son sac pour sa toute première mission de reporter d’Azeroth Magazine.
Bientôt, ils partiraient vers le Guet d’Estran, accompagné par un pisteur chevronné qui disait pouvoir les emmener jusque là sans trop de risques. Il aurait été plus simple de solliciter une aide officielle mais néanmoins officieuse et expérimentée, mais Ordre lui avait été donné d’agir le plus naturellement possible, comme elle l’aurait fait des années auparavant, c’est à dire avec les petits moyens à sa disposition et des mercenaires en mal d’aventures.
Aussi avait-elle accepté l’offre du Worgen, il semblait tout à fait capable de les amener à bon port et ce sans trop poser de questions.
Des rumeurs circulaient sur les combats entre la Horde et les bataillons de l’Armée du Roi au Guet de l’Estran. Les loyalistes de Hurlenfer semblaient de plus en plus hargneux et violents, au sein même de leurs rangs, et l’Etat Major Royal s’en inquiétait. Elle devait rencontrer quelques membres de l’Armée de campagne qui défendait la place, et en particulier Joanna Coeurbleu, le Commandant de la Garde de l’Estran, qui avait été prévenue officiellement de leur venue, et pour cause.
Départ dimanche en mâtinée. Heythe se connaissait trop bien pour ne pas voir combien elle en retirait joie et satisfaction. Elle aimait son travail, et peu importait au final qu’il y ait quelques ordres à suivre ou quelques renseignements à donner en retour. Même si plier devant une hiérarchie n’était pas son fort, la liberté de travail lui était laissée. Elle n’allait pas se plaindre….
Bien sûr qu’elle aimait passionnément ce travail d’enquêtes, de reportages et d’écriture. Cela lui procurait cette adrénaline dont elle avait toujours besoin et qu’elle devait canaliser à l’aide de multiples projets menés tous de front en même temps. Cela donnait aussi un sens aux rencontres qu’elle faisait dans ce monde, et elle savait trop combien elle pouvait s’ennuyer rapidement des conversations sans but ni raison autre que de « passer le temps ». Et puis cela lui permettait aussi de se rendre utile, ce qui la caractérisait presque tout autant que le reste, même si son idéalisme et sa vision un peu naïve du monde l’a mettaient souvent en porte à faux avec tous ceux qui n’avaient, eux, de cesse de vouloir voir le mal partout et de s’en délecter.
Bien sûr que le monde était en guerre, et ce depuis tellement d’années qu’il fallait être bien stupide pour ne pas voir combien la vie était rude et âpre, même en ville. Mais Heythe ne savait que voir le bon côté des choses et des gens, même chez les plus sombres d’entre eux. Et cela ne la rendait pas plus stupide pour autant, juste un peu décalée, ou facilement désarçonnée par la méchanceté ou la bêtise de certains.
Aussi, lorsqu’elle avait été contactée pour travailler « en partenariat » par l’homme en noir, avait-elle accepté rapidement, sans trop se questionner sur les implications de leur présence dans le cadre de ce travail qu’elle connaissait si bien qu’elle en oubliait parfois les risques et lourdeurs. Elle s’ennuyait, c’était un fait indéniable, et l’offre de l’homme en noir était venue à point nommé. Enfin un peu de sens donné à cette vie trop lisse.
Mais cette fois, les risques étaient bien plus grands, ne serait-ce parce qu’elle avait accepté de collaborer. Et même si elle n’en disait rien à personne, même aux amis retrouvés au hasard des rues de Hurlevent, le fait d’être sous protection rapprochée, voire même surveillance permanente, sans que cela soit nécessairement su ou vu, la mettait parfois mal à l’aise.
Bien sûr, elle avait commencé à remarquer les ombres qui la suivaient de plus en plus souvent lorsqu’elle sortait des locaux du magazine et elle les trouvait pesantes sinon inquiétantes.
Bien sûr, elle savait que sa liberté d’agir n’était que relative et qu’on ne pouvait espérer une protection sûre sans accepter les contraintes de cette protection.
Bien sûr, elle avait connu pire comme relation professionnelle et la présence de l’homme en noir auprès d’elle était bien plus agréable qu’elle ne l’aurait cru, même si elle se demandait encore dans quelle mesure il était sincère avec elle.
Bien sûr, savoir qu’elle pourrait désormais être au cœur de l’action sans avoir de difficultés à s’infiltrer partout, et ce en toute légitimité, la rendait fébrile et même enthousiaste.
Bien sûr, elle retrouvait jour après jour le goût de vivre et avancer qui l’avait quitté lorsque Michal Loumis s’était donné la mort, trop malheureux pour survivre à sa femme.
Bien sûr, vivre sa passion du journalisme au grand jour valait mieux que de continuer à renseigner le Roi clandestinement, dans le secret des couloirs et des rapports hermétiques confiés aux agents du SI :7.
Mais… tout cela mettait en émoi la jeune Heythe et ses valeurs toutes empreintes de loyauté.
Etait-elle bien encore fidèle à elle-même et à ses idées ? Archibald, son père adoré, aurait-il approuvé son nouvel engagement ? Etait-ce « mal » de faire passer ses motivations personnelles au travers d’une mission qui la dépassait ? Ecrire des articles sous contrôle les rendaient-ils pour autant mensongers ? La paix justifiait-elle tous les moyens, y compris le secret ou l’illusion ? Etait-elle vraiment certaine d’agir pour le bien du Royaume ?
Toutes ces questions tenaillaient Heythe tandis qu’elle préparait son sac pour sa toute première mission de reporter d’Azeroth Magazine.
Bientôt, ils partiraient vers le Guet d’Estran, accompagné par un pisteur chevronné qui disait pouvoir les emmener jusque là sans trop de risques. Il aurait été plus simple de solliciter une aide officielle mais néanmoins officieuse et expérimentée, mais Ordre lui avait été donné d’agir le plus naturellement possible, comme elle l’aurait fait des années auparavant, c’est à dire avec les petits moyens à sa disposition et des mercenaires en mal d’aventures.
Aussi avait-elle accepté l’offre du Worgen, il semblait tout à fait capable de les amener à bon port et ce sans trop poser de questions.
Des rumeurs circulaient sur les combats entre la Horde et les bataillons de l’Armée du Roi au Guet de l’Estran. Les loyalistes de Hurlenfer semblaient de plus en plus hargneux et violents, au sein même de leurs rangs, et l’Etat Major Royal s’en inquiétait. Elle devait rencontrer quelques membres de l’Armée de campagne qui défendait la place, et en particulier Joanna Coeurbleu, le Commandant de la Garde de l’Estran, qui avait été prévenue officiellement de leur venue, et pour cause.
Départ dimanche en mâtinée. Heythe se connaissait trop bien pour ne pas voir combien elle en retirait joie et satisfaction. Elle aimait son travail, et peu importait au final qu’il y ait quelques ordres à suivre ou quelques renseignements à donner en retour. Même si plier devant une hiérarchie n’était pas son fort, la liberté de travail lui était laissée. Elle n’allait pas se plaindre….
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Le voyage vers le Guet d’Estran n’avait pas été trop compliqué. N’ayant pas trouvé le pisteur sur Sombre Comté, Heythe et Ed étaient paris seuls et étaient arrivés sans encombre au fort où les attendaient le Commandant de la Garde, Joanna CoeurBleu.
Pendant que Heythe s’entretenait avec la Commandant, Ed avait fait le tour du fort et avait serré pas mal de mains, preuve qu’il avait préparé à sa façon leur venue. Heythe se doutait que, sans le lui dire, elle allait être plus ou moins protégée, de loin.
Ed devant toujours être présent à ses côtés le temps de leur visite sur le Guet, elle avait du mal à saisir le sens de la présence d’un autre agent non loin. Mais elle préférait ne plus se questionner là dessus. Après tout, savoir qu’elle était en protection plus ou moins rapprochée n’était pas pour lui déplaire, cela lui permettait de se concentrer sur le travail sans craindre le genre de désagréments dont lui avait parlé Rislon.
Le Commandant Coeurbleu lui avait fait part des échauffourées des derniers jours, lui expliquant qu’elle et ses hommes avaient senti comme une sorte d’excitation nouvelle des Orcs de Pierrêche, mais sans non plus s’en inquiéter outre mesure. Depuis le temps qu’elle gérait le Guet, elle en avait vu d’autres et semblait sereine quand à la victoire tant espérée. C’était désormais « une affaire de quelques jours, voire quelques semaines ».
Aussi, une fois l’entretien terminé, Heythe avait-elle décidé de rester un jour ou deux dans la région pour voir ce qui se tramait au port des gobelins, au Nord du Guet, et d’aller aussi faire un tour au sud pour visiter l’installation du camp de murlocs, propriété d’Amélie de Bayle qui, selon ses dires, avait organisé un élevage de murlocs améliorés.
Enfin, puisqu’elle avait fait le voyage jusque là, autant en profiter pour renouer avec le passé et rendre visite aux amis restés à Rempart du Néant. Lylyana Milford, qui de Sergent-Chef de la garde du Fort avait dû passer Lieutenant, Tom, l’apprenti forgeron probablement Maître Forgeron aujourd’hui, Eloise, Lucie, Boris et quelques autres, s’ils étaient encore là et bien sur Berthille qui, aux dernières nouvelles, finissait tranquillement ses jours à Surwich.
Ed avait donné son accord pour l’accompagner, la promenade n’en serait que plus agréable.
Pendant que Heythe s’entretenait avec la Commandant, Ed avait fait le tour du fort et avait serré pas mal de mains, preuve qu’il avait préparé à sa façon leur venue. Heythe se doutait que, sans le lui dire, elle allait être plus ou moins protégée, de loin.
Ed devant toujours être présent à ses côtés le temps de leur visite sur le Guet, elle avait du mal à saisir le sens de la présence d’un autre agent non loin. Mais elle préférait ne plus se questionner là dessus. Après tout, savoir qu’elle était en protection plus ou moins rapprochée n’était pas pour lui déplaire, cela lui permettait de se concentrer sur le travail sans craindre le genre de désagréments dont lui avait parlé Rislon.
Le Commandant Coeurbleu lui avait fait part des échauffourées des derniers jours, lui expliquant qu’elle et ses hommes avaient senti comme une sorte d’excitation nouvelle des Orcs de Pierrêche, mais sans non plus s’en inquiéter outre mesure. Depuis le temps qu’elle gérait le Guet, elle en avait vu d’autres et semblait sereine quand à la victoire tant espérée. C’était désormais « une affaire de quelques jours, voire quelques semaines ».
Aussi, une fois l’entretien terminé, Heythe avait-elle décidé de rester un jour ou deux dans la région pour voir ce qui se tramait au port des gobelins, au Nord du Guet, et d’aller aussi faire un tour au sud pour visiter l’installation du camp de murlocs, propriété d’Amélie de Bayle qui, selon ses dires, avait organisé un élevage de murlocs améliorés.
Enfin, puisqu’elle avait fait le voyage jusque là, autant en profiter pour renouer avec le passé et rendre visite aux amis restés à Rempart du Néant. Lylyana Milford, qui de Sergent-Chef de la garde du Fort avait dû passer Lieutenant, Tom, l’apprenti forgeron probablement Maître Forgeron aujourd’hui, Eloise, Lucie, Boris et quelques autres, s’ils étaient encore là et bien sur Berthille qui, aux dernières nouvelles, finissait tranquillement ses jours à Surwich.
Ed avait donné son accord pour l’accompagner, la promenade n’en serait que plus agréable.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Finalement, bien peu de monde restait encore en poste au Fort et la visite à Rempart du Néant fut relativement brève, d’autant qu’Ed s’en était attristé, ce qui interpellait Heythe. Il disait regretter de ne pas l’avoir connue mieux que de loin, toutes ces années précédentes, et elle avait finalement pris peu de goût à lui montrer les endroits où elle gambadait enfant. Le grenier des appartements de son père, archiviste et historien du fort, les remparts où elle observait les étoiles, les communs du mess où elle jouait avec d’autres enfants. Toutes ces traces du passé n’avaient plus la saveur d’antan .
Après avoir répondu au courrier de Dame Densilla, des Editions du Nénuphar, et promis d’écrire quelques lignes sur sa maison d’édition, avoir imprimé quelques gnomos du port des Gobelins pour un article à écrire, et pris des nouvelles de sa nourrice Berthille, ils se dirigèrent pour aller passer la nuit à Surwich.
Au moment du départ ils croisèrent la route d’une escouade de mercenaires de Rétribution qui revenaient de la mine sous les ordres du Capitaine Aldwyn après avoir pourchassé un clan orc rebelle pour le compte d’un noble des Carmines. Heythe ne put s’empêcher d’essayer de grapiller quelques informations sur le genre de noble qui passait de tels contrats et sur le genre d’hommes et de femmes qui les remplissait.
Mais le Capitaine Aldwyn, bien que courtois et affable, lui expliqua qu’il était temps pour ses hommes d’aller prendre un peu de repos à l’auberge du Fort, la journée passée ayant été fort longue. Elle lui fit néanmoins promettre d’accepter une petite interview un jour prochain afin qu’il puisse expliquer son travail de mercenaire et lui faire part des valeurs nobles « et pas seulement monnayables » qui les motivaient, lui et ses hommes.
Le petit village de Surwich semblait en émoi militaire. Une elfe, postée sur le ponton, les avait mis en garde sur les risques démoniaques dans la forêt du Nord et leur avait fortement conseillé de ne pas s’éloigner en bécane du village. Le Commandant, Thémis Mortine , si c’était bien le nom qu’Heythe avait entendu, souhaitait qu’ils rentrent en griffon sur Hurlevent mais Ed ne voulait pas laisser sa bécane au village. Elle leur conseilla donc de rentrer par la côte en évitant les nagas, ou d’attendre quelques jours que les risques soient passés.
Ed avait retrouvé le sourire et taquinait Heythe sur la rencontre avec sa nourrice, affirmant qu’il allait lui demander tous les détails les plus croustillants sur ses bêtises d’enfant. Ils prirent une petite chambre à l’auberge et s’arrangèrent comme ils purent de la promiscuité de la pièce.
C’est dans la nuit qu’une formidable explosion les réveilla tous deux, et les laissa un peu éberlués par la force du bruit et de la lueur orangée qui irradiait dans le ciel à travers la lucarne.
Les bruits dans le village s’intensifièrent, des cris, des hurlements d’ordres, des hennissements de chevaux, toutes sortes de signes trahissant des mouvements d’hommes et d’armes, en quelques instants tous les clients de l’auberge furent en dehors des chambres, qui en chemise, qui en caleçon, pour venir aux nouvelles.
En pleine nuit, l’auberge fut tout à coup aussi bondée qu’un jour de marché aux heures du déjeuner, les hommes du Commandant Mortine avaient pris les choses en mains, et les villageois donnaient l’air de vouloir soit fuir au Sud, soit suivre les hommes en armes.
Au Nord un bruit assourdissant emplissait l’air, le soleil semblait se lever du mauvais côté, le sol vibrait comme si un nouveau cataclysme couvait sous leurs pieds, et les animaux montraient des signes évidents de terreur. Ed et Heythe entreprirent de suivre le mouvement afin de comprendre de quoi il retournait.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Désolation
Perchés tout en haut des collines, au Nord Est des Terres Foudroyées, les rédacteurs d’Azeroth Magazine contemplaient le désastre. Devant leurs yeux consternés, Rempart de Néant gisait, fumante et en miettes. Des cadavres de gardes jonchaient le sol et leurs tabards faisaient de curieuses petites taches roses dans ces décombres gris et noirs teintés de l’ocre de la terre. Des grunds Marchefer allaient et venaient comme s’ils étaient chez eux, et pour cause, le fort leur appartenait désormais bel et bien.
Du sol remontaient les cris de douleur des gardes roués de coups ou tués par des bourreaux Marchefer et le cœur de Heythe se soulevait de spasmes d’horreur, de tristesse, et tout autant de colère. Car depuis qu’ils avaient suivi les hommes d’armes de Surwich, Ed et Heythe avaient eu leur comptant de cris, de morts, de démolitions et d’escarmouches.
Dès leur arrivée aux abords de la plage sous le Fort, Ed avait immédiatement dû se rendre auprès d’un responsable du SI :7 déjà fort occupé. Il s’inquiétait de l’infiltration d’éclaireuses Marchenfer tout près de leur campement et réclamait du soutien logistique et humain pour faire face à cette Horde en folie qui venait de se déverser par la Porte.
Même s’il semblait que le flux avait cessé, la Porte était désormais bien gardée par les Grunds Marchefer et tout passage vers Outreterre était devenu impossible. Ils étaient armés d’engins de démolition et de canons qui trahissaient une préparation longue et réfléchie et la Horde dite de Fer venait probablement d’entamer ce qui ressemblait fort à une vaste stratégie de domination mondiale.
Il avait donc fallu aider, comme on pouvait, et se mettre rapidement au service de l’Armée, puisqu’il était désormais certain que tous ceux qui seraient en mesure de participer, que ce soit au front ou à l’arrière, en armes ou en soutien, pour la défense ou le renseignement, tous les citoyens valides devaient se mobiliser pour répondre à l’appel du Roi Varian.
Nul besoin de réfléchir longtemps. D’autant qu’en prenant la direction de la rédaction de ce nouveau magazine, Heythe savait pertinemment qu’elle allait devoir partager ses informations avec Ed et ses supérieurs. Si elle s’inquiétait de l’utilité de sa mission quelques jours auparavant, la vision d’horreur qui défilait sous ses yeux lui donnait tout son sens. Nul besoin de réfléchir longtemps, en effet. Elle devait s’atteler à ce qu’elle savait le mieux faire, informer ceux qui étaient restés à l’arrière de ce qu’il se passait sur ce nouveau front de guerre.
Une fois redescendus au camp sur la plage, elle s’isola pour écrire à son oncle Nealson afin de lui demander de préparer les presses et de prévoir l’impression d’un numéro spécial le plus rapidement possible.
Perchés tout en haut des collines, au Nord Est des Terres Foudroyées, les rédacteurs d’Azeroth Magazine contemplaient le désastre. Devant leurs yeux consternés, Rempart de Néant gisait, fumante et en miettes. Des cadavres de gardes jonchaient le sol et leurs tabards faisaient de curieuses petites taches roses dans ces décombres gris et noirs teintés de l’ocre de la terre. Des grunds Marchefer allaient et venaient comme s’ils étaient chez eux, et pour cause, le fort leur appartenait désormais bel et bien.
Du sol remontaient les cris de douleur des gardes roués de coups ou tués par des bourreaux Marchefer et le cœur de Heythe se soulevait de spasmes d’horreur, de tristesse, et tout autant de colère. Car depuis qu’ils avaient suivi les hommes d’armes de Surwich, Ed et Heythe avaient eu leur comptant de cris, de morts, de démolitions et d’escarmouches.
Dès leur arrivée aux abords de la plage sous le Fort, Ed avait immédiatement dû se rendre auprès d’un responsable du SI :7 déjà fort occupé. Il s’inquiétait de l’infiltration d’éclaireuses Marchenfer tout près de leur campement et réclamait du soutien logistique et humain pour faire face à cette Horde en folie qui venait de se déverser par la Porte.
Même s’il semblait que le flux avait cessé, la Porte était désormais bien gardée par les Grunds Marchefer et tout passage vers Outreterre était devenu impossible. Ils étaient armés d’engins de démolition et de canons qui trahissaient une préparation longue et réfléchie et la Horde dite de Fer venait probablement d’entamer ce qui ressemblait fort à une vaste stratégie de domination mondiale.
Il avait donc fallu aider, comme on pouvait, et se mettre rapidement au service de l’Armée, puisqu’il était désormais certain que tous ceux qui seraient en mesure de participer, que ce soit au front ou à l’arrière, en armes ou en soutien, pour la défense ou le renseignement, tous les citoyens valides devaient se mobiliser pour répondre à l’appel du Roi Varian.
Nul besoin de réfléchir longtemps. D’autant qu’en prenant la direction de la rédaction de ce nouveau magazine, Heythe savait pertinemment qu’elle allait devoir partager ses informations avec Ed et ses supérieurs. Si elle s’inquiétait de l’utilité de sa mission quelques jours auparavant, la vision d’horreur qui défilait sous ses yeux lui donnait tout son sens. Nul besoin de réfléchir longtemps, en effet. Elle devait s’atteler à ce qu’elle savait le mieux faire, informer ceux qui étaient restés à l’arrière de ce qu’il se passait sur ce nouveau front de guerre.
Une fois redescendus au camp sur la plage, elle s’isola pour écrire à son oncle Nealson afin de lui demander de préparer les presses et de prévoir l’impression d’un numéro spécial le plus rapidement possible.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Attaque de meute.
Finalement elle se retrouvait seule, comme elle le craignait depuis qu’elle avait été contactée. Tout ça n’était qu’une illusion. Une manœuvre pour la remettre sur les rails, ni plus, ni moins.
Il avait eu beau parler d’honnêteté, de connexion sincère sous l’apparence humaine illusoire, il lui avait bel et bien menti et c’était un véritable étranger qu’elle avait observé s’expliquer, retrouvant en un instant toute sa lucidité en même temps qu’une profonde tristesse.
Bien sûr, tout ça était bien trop beau pour être vrai. Comment avait-elle encore pu se laisser berner, après toutes ces années passées au contact des agents d’infiltration. Il se serait présenté à elle sous sa forme elfique, à Dalaran, nul doute qu’elle n’aurait jamais accepté le contrat proposé. Elle se serait méfiée, aurait hésité, n’aurait pas craqué pour cet homme en noir qui ressemblait tant à Michal.
Bien sûr qu’ils le savaient, tous ces agents qu’elle côtoyait depuis des mois. Elle gardait dans son cœur encore blessé le souvenir du veuf inconsolable à qui elle avait tenté de redonner le goût de vivre, sans succès. L’agent qui avait pour mission de l’inciter à reprendre la plume avait pris vaguement son apparence pour l’aborder.
Il regrettait. Oh, elle le croyait, il avait l’air sincèrement désolé de devoir lui avouer sa véritable identité. Mais en quelques minutes, son monde s’était de nouveau écroulé et tout avait disparu de leur complicité face à la réalité. Il se disait amoureux, c’était même la raison de son aveu, et de sa probable mise à pieds, mais elle ne pouvait pas l’entendre. Elle s’en trouvait désolée, elle s’en voulait, elle aurait aimé pouvoir l’écouter sans répugnance, sans ce sentiment d’horreur qui lui tenaillait le ventre. Mais c’était un Kaldorei, il avait menti, et elle n’avait rien en commun avec lui, ou si peu.
Il était parti l’annoncer à ses supérieurs, s’attendant à être probablement démis de ses fonctions d’agent du SI :7, et elle l’avait laissé partir sans un geste, à peine un regard. Comme si, déjà dans son cœur, la blessure avait repris le dessus et l’avait emportée des mois, des années en arrière.
Passées les heures d’abattement qui l’avaient laissée amorphe dans une tente du campement, elle avait décidé d’aller seule aux renseignements, prenant sciemment le risque de ne pas revenir. Jamais. Qui s’en soucierait, de toute façon. Ed (aucune envie de l’appeler autrement) avait finalement été mis à pied pour une semaine et comptait repartir sur Teldrassil. Elle ne devait plus, ne voulait plus compter sur lui, et savait pertinemment qu’un autre agent lui serait affecté si elle refusait le retour d’Ed à ses côtés. Sa motivation de continuer le journal faiblissait d’heure en heure. Autant se bouger les fesses tant qu’il en était encore temps. L’envie de tout plaquer viendrait bien assez tôt.
Elle s’était approchée le plus près possible de la Porte, en grimpant sur les collines alentour, lunette télescopique en poche. Elle voulait se faire sa propre opinion concernant les arrivées d’orcs qui, disait-on, avaient cessé. Il lui fallait donc rester à observer la Porte de loin, un certain temps et sans se faire repérer. L’idée même de devoir rester longtemps tapie sans bouger derrière un rocher lui convenait parfaitement. Rien de tel que l’inactivité avec les sens en éveil pour cesser de ressasser ce qu’elle savait déjà être une épreuve difficile à surmonter. On ne se remet jamais facilement d’une trahison.
En se rapprochant de la Porte, elle était tombée sur des corps étrangement démembrés. Des patrouilles de deux ou trois orcs qui semblaient avoir été attaqués par une ou plusieurs bêtes, loup, gros félin, ours, comme une meute sauvage et protéiforme si on en croyait les traces de pattes.
Curieusement les corps, ou plutôt ce qu’il en restait, étaient aussi transpercés de flèches, il y aurait donc eu un chasseur avec la meute. Heythe s’arrêta un moment pour étudier les traces et prendre une gnomo, prenant garde de ne pas se retrouvez nez à nez avec une autre patrouille, ou pire encore peut-être, cette meute qui semblait suffisamment « domestiquée » pour attaquer des orcs en armures de combat et les tuer presque proprement.
Heythe n’était pas experte en chasse ou en éthologie, mais tous ces corps démembrés et traînés dans la terre ocre, ne donnaient pas l’air d’avoir servis de nourriture, ni même de jouets dans un jeu de chasse sophistiqué. Les orcs avaient été déchiquetés pour souffrir et mourir, c’était une évidence. Et elle se demanda quel type d’être pouvait avoir ce genre de loisir. Un chasseur orc de la Horde, peut-être. Ou un changeforme sanguinaire.
Elle était concentrée, accroupie à étudier les traces autour d’une tête d’orc esseulée, lorsqu’une morsure violente au bras gauche la fit tomber à la renverse en hurlant de douleur. Un loup de monte venait de lui sauter dessus, probablement l’une des montures des orcs qui avait échappé au carnage.
En un instant l’épée fut sortie du fourreau et plantée dans la gorge de l’animal qui, heureusement, était déjà blessé et affaibli par la perte de son sang. Il lui fallut plusieurs minutes pour se ressaisir et comprendre qu’elle devait dévaler la colline et rentrer au camp avant de s’évanouir sur place. Elle pissait le sang.
Ce n’est qu’arrivée, sans même savoir comment, au campement, qu’elle comprit à quel point elle venait d’échapper au pire. Son avant bras ne tenait au reste du corps que par miracle et surtout, grâce à l’armure en plaques qui le recouvrait jusqu'au coude. Le loup avait attrapé le bras entre les manches et le gantelet, un comble.
A peine allongée sur une civière, le bras dénudé, elle perdit connaissance et ne se réveilla que le lendemain, sous les yeux d’un infirmier souriant qui lui expliqua qu’elle allait être rapatriée sur Hurlevent dès qu’un bateau pourrait quitter la plage et la ramener au port de Brasse Tourbe où on pourrait alors la transférer par les airs.
Ne pouvant pas rester sur place, elle accepta de rentrer sur Brasse Tourbe mais se débrouilla pour trouver un logement temporaire sur un des navires à quai. Sa blessure ne devait pas être prise à la légère, c’était un fait, mais il était hors de question de rentrer sur Hurlevent.
Un reporter de guerre ne se laissait pas arrêter par ce genre de « détails ». Et puis, qu’irait-elle faire là bas, maintenant qu’elle se savait seule.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
L'actualité n'attend pas.
Le logement lui convenait mais elle s’y ennuyait déjà, il lui tardait de retourner là où les autres se battaient. Pas moyen de dormir paisiblement quand la douleur irradie et que le bruit vous abrutit un peu plus. Car même si le navire sur lequel elle logeait était un beau Kech de tourisme affrété par les gobelins et amarré un peu loin des quais, il n’en était pas moins ancré au port et elle entendait par les écoutilles ouvertes, la plupart des embarquements et débarquements dont les bruits emplissaient l’air, incessamment, jour et nuit.
Marchandises, armes, hommes, matériel médical, nourriture, une masse incalculable de biens et d’êtres de tous types transitaient par le petit port neutre de Brasse Tourbe et il lui devenait de plus en plus difficile de rester là à ne rien faire.
Elle devait pouvoir se rendre utile, même avec un bras en écharpe !
Elle était là à ruminer lorsque Ed (toujours pas envie de l’appeler autrement) avait appelé. Dire qu’elle ne s’y attendait pas aurait été faux mais son appel la laissa néanmoins muette un moment. Quelques secondes de trop, certainement, et il avait failli raccrocher. Mais elle avait réussi à accepter sa venue sans être trop distante, du moins l’espérait-elle. Elle ne pouvait pas lui refuser de vérifier par lui même qu’elle n’allait pas si mal.
Pourtant l’entrevue avait tourné court. Elle n’arrivait pas à dépasser sa colère et la tristesse d’avoir été trahie. De plus, ne pas tenir compte de toutes les différences, visibles, ou invisibles mais perceptibles, entre ce Kaldorei et l’humain qu’elle côtoyait quelques jours avant, était chose impossible.
Par ailleurs lui non plus ne voulait pas, ou peut-être ne savait pas faire un geste vers elle, même pour la soigner, alors qu’il aurait pu. Il était donc reparti à peine 15 ou 20 minutes après être arrivé, sans que ni l’un ni l’autre n’ait réussi à réellement entrer en contact.
Aucun des deux n’avait parlé de se revoir, aucun des deux n’avait même émis le souhait, l’idée d’une possible reprise de leur collaboration. Un fiasco. Ni plus, ni moins.
Une fois Ed reparti, Heythe avait frappé violemment du pied sur le siège dans lequel il était assis, pleurant de rage autant que de tristesse. Ils ne se reverraient pas, c’était quasiment certain, et elle allait devoir affronter un autre agent qui certainement la contacterait sous peu, et avec lequel elle devrait composer. Mais cette fois-ci, plus question de se laisser prendre à son petit jeu. Car il en aurait un, elle le savait d’avance.
Toute cette histoire commençait à l’épuiser. Désabusée, déçue, abattue, dégoûtée, l’idée de tout abandonner la reprenait de nouveau. Elle aurait aimé en finir avec sa gentillesse maladive, ce besoin de toujours vouloir faire au mieux, pour les autres, jusqu’à s’en perdre elle même. Enfin réussir à vivre pour elle et non pour les autres. Etait-ce si difficile ?
Elle décida d’aller au village pour envoyer quelques lettres et tâcher de retrouver l’élan de vie qui la portait quelques semaines plus tôt en interrogeant des marins ou tenter d’avoir des nouvelles de la Tête de Pont.
Au retour, le temps tournait à l’orage sur la mer et les dockers s’activaient de plus en plus rapidement autour d’un bateau avant d’être tous noyés sous la pluie. Encore un navire bourré à la gueule de ravitaillement qui partirait demain pour la Tête de pont.
En quelques secondes sa décision fut prise. Elle allait y retourner, et prendre ce bateau en partance au petit matin. Bras en écharpe ou pas, cela ne l’empêcherait pas d’interroger les civils du campement, de prendre des notes, voire même de faire quelques gnomos.
Et si le SI :7 s’imaginait qu’elle allait gentiment attendre qu’ils viennent la « protéger » à Brasse Tourbe, ils en seraient pour leurs frais. C’est un peu plus motivée qu’elle s’endormit ce soir là. Peu importaient les douleurs, qu’elles soient physiques ou psychologiques, l’actualité n’attendait pas. De cela, au moins, elle était sûre.
Le logement lui convenait mais elle s’y ennuyait déjà, il lui tardait de retourner là où les autres se battaient. Pas moyen de dormir paisiblement quand la douleur irradie et que le bruit vous abrutit un peu plus. Car même si le navire sur lequel elle logeait était un beau Kech de tourisme affrété par les gobelins et amarré un peu loin des quais, il n’en était pas moins ancré au port et elle entendait par les écoutilles ouvertes, la plupart des embarquements et débarquements dont les bruits emplissaient l’air, incessamment, jour et nuit.
Marchandises, armes, hommes, matériel médical, nourriture, une masse incalculable de biens et d’êtres de tous types transitaient par le petit port neutre de Brasse Tourbe et il lui devenait de plus en plus difficile de rester là à ne rien faire.
Elle devait pouvoir se rendre utile, même avec un bras en écharpe !
Elle était là à ruminer lorsque Ed (toujours pas envie de l’appeler autrement) avait appelé. Dire qu’elle ne s’y attendait pas aurait été faux mais son appel la laissa néanmoins muette un moment. Quelques secondes de trop, certainement, et il avait failli raccrocher. Mais elle avait réussi à accepter sa venue sans être trop distante, du moins l’espérait-elle. Elle ne pouvait pas lui refuser de vérifier par lui même qu’elle n’allait pas si mal.
Pourtant l’entrevue avait tourné court. Elle n’arrivait pas à dépasser sa colère et la tristesse d’avoir été trahie. De plus, ne pas tenir compte de toutes les différences, visibles, ou invisibles mais perceptibles, entre ce Kaldorei et l’humain qu’elle côtoyait quelques jours avant, était chose impossible.
Par ailleurs lui non plus ne voulait pas, ou peut-être ne savait pas faire un geste vers elle, même pour la soigner, alors qu’il aurait pu. Il était donc reparti à peine 15 ou 20 minutes après être arrivé, sans que ni l’un ni l’autre n’ait réussi à réellement entrer en contact.
Aucun des deux n’avait parlé de se revoir, aucun des deux n’avait même émis le souhait, l’idée d’une possible reprise de leur collaboration. Un fiasco. Ni plus, ni moins.
Une fois Ed reparti, Heythe avait frappé violemment du pied sur le siège dans lequel il était assis, pleurant de rage autant que de tristesse. Ils ne se reverraient pas, c’était quasiment certain, et elle allait devoir affronter un autre agent qui certainement la contacterait sous peu, et avec lequel elle devrait composer. Mais cette fois-ci, plus question de se laisser prendre à son petit jeu. Car il en aurait un, elle le savait d’avance.
Toute cette histoire commençait à l’épuiser. Désabusée, déçue, abattue, dégoûtée, l’idée de tout abandonner la reprenait de nouveau. Elle aurait aimé en finir avec sa gentillesse maladive, ce besoin de toujours vouloir faire au mieux, pour les autres, jusqu’à s’en perdre elle même. Enfin réussir à vivre pour elle et non pour les autres. Etait-ce si difficile ?
Elle décida d’aller au village pour envoyer quelques lettres et tâcher de retrouver l’élan de vie qui la portait quelques semaines plus tôt en interrogeant des marins ou tenter d’avoir des nouvelles de la Tête de Pont.
Au retour, le temps tournait à l’orage sur la mer et les dockers s’activaient de plus en plus rapidement autour d’un bateau avant d’être tous noyés sous la pluie. Encore un navire bourré à la gueule de ravitaillement qui partirait demain pour la Tête de pont.
En quelques secondes sa décision fut prise. Elle allait y retourner, et prendre ce bateau en partance au petit matin. Bras en écharpe ou pas, cela ne l’empêcherait pas d’interroger les civils du campement, de prendre des notes, voire même de faire quelques gnomos.
Et si le SI :7 s’imaginait qu’elle allait gentiment attendre qu’ils viennent la « protéger » à Brasse Tourbe, ils en seraient pour leurs frais. C’est un peu plus motivée qu’elle s’endormit ce soir là. Peu importaient les douleurs, qu’elles soient physiques ou psychologiques, l’actualité n’attendait pas. De cela, au moins, elle était sûre.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Un nouveau protecteur.
Alors qu’elle prenait des gnomos du coin des blessés, elle s’était retournée et l’avait interpellé tandis qu’il semblait étudier des traces dans la terre.
- Hey vous, là bas !
Il s’était relevé, l’air moitié goguenard, main sur la hanche, dague quasi dégainée.
- Oui M’dame ?
Il souriait en s’approchant, l’œil malicieux, l’air un peu suffisant de celui qui ne craint pas grand chose sinon de perdre ses dagues.
- Venez m’aider au lieu de jouer à celui qui est là par hasard !
Il avait rit, d’une belle voix grave et rugueuse qu’elle n’avait pas su détester, bien au contraire. Immédiatement elle s’était dit qu’elle aurait être plus défiante, et qu’elle risquait encore une fois de se faire avoir par son envie que tout se passe au mieux, comme à chaque fois.
Les cheveux poivre et sel coupés en brosse ne lui donnaient pas l’air plus vieux qu’un autre, au contraire, ils ajoutaient à son charme d’homme du Sud. Il avait rengainé sa dague et s’était approché, faisant un signe de main sur un chapeau inexistant, en signe de salut.
- A vos ordres, M’dam ! Qu’est ce qu’j’peux faire pour vous ? Demandez et vous serez servie !
Il se moquait d’elle, ou de sa fonction auprès d’elle. Elle s’en fichait, elle n’allait pas pouvoir faire comme si Ed ‘avait pas été remplacé. Cela risquait de devenir invivable, très rapidement.
- Ne vous moquez pas de moi. Nous faisons tous les deux notre travail, alors autant que cela se passe bien, non ?
- Ouip ! Z’avez raison. … Allez… dites moi tout.
Il la jaugeait, la scrutait, il avait déjà son opinion sur elle ; une opinion élogieuse, en tout cas sur son physique, à en juger par ses regards enveloppants. il savait à qui il avait affaire, à n’en pas douter.
- A vous voir faire ….. Je suppose que vous savez tout sur moi… comme…. Ed.
Prononcer son nom n’avait pas été douloureux mais presque. Comme un écorchement du palais et de la langue, une douleur piquante mais doucereuse. Douleur exquise de la nostalgie.
-C’t’à dire que… J’suis comme tout bon agent. J’travaille mon sujet en détail.
Il souriait toujours et parlait d’elle en roulant légèrement les R de sa voix rocailleuse. Et savoir qu’il avait travaillé « le sujet » en détail lui rappela combien elle était parfois trop confiante, trop transparente, trop vulnérable. Elle hocha la tête. Nul besoin de chercher à lui cacher quoi que ce soit, il devait tout savoir sur tout, ou quasiment. Et y compris qu’elle avait dormi avec Ed dans une petite chambre exigüe. Elle eut un sursaut de fierté.
- N’allez pas vous imaginer que je vais vous laisser m’approcher… comme je l’ai fait avec lui. J’ai bien compris la leçon.
Il la sondait de son regard bleu ardoise, il esquissa un sourire amusé.
- Z’inquiétez pas.. j’supporte pas d’être dans l’même lit qu’une femme… passés les moments les plus agréables. J’me débrouille toujours pour repartir avant l’matin. M’aurez jamais dans les pattes … en tout cas dans vot’ lit.
Elle sursauta, comme sous l’effet d’une claque reçue, et le toisa d’un regard sombre, prête à exploser.
- Non seulement je ne veux pas vous avoir dans mes pattes, mais je ne veux pas non plus vous voir à moins de 20 mètres de moi !
Il éclata de rire de nouveau et elle s’en voulut d’aimer autant cette voix qui roulait comme un torrent fou d’eau sur des cailloux dans le lit d’une rivière en crue.
- Ca ma p’tite dame… c’est moi qui décide de la distance, désolé de vous décevoir. J’ai mes ordres. C’est pour vot’ protection. Si j’dois dormir en chien d’fusil devant vot’ porte, ou même vot ‘lit, faudra vous y faire, c’est pas négociable.
La gifle lui échappa, magistrale et sonore. Et elle s’en trouva bouche bée, la main douloureuse d’avoir frappé si fort. Mais lui n’avait pas cillé, encaissant la gifle comme s’il s’y attendait. Il avait souri, fait le même geste des doigts sur un chapeau imaginaire puis murmuré « j’suis pas loin, en cas d’besoin », avant de retourner se porter à quelques mètres en arrière, comme si rien ne s’était passé.
Il fallut à Heythe plusieurs minutes avant de retrouver la totalité de ses moyens. Minutes qu’elle avait passées à prendre plusieurs gnomos des civils sur le campement, essayant de ne pas montrer à l’agent combien elle était troublée de cette première entrevue.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Une main de fer dans un gant de velours.
La vie allait sur le campement de la Tête de Pont. Ni pire, ni meilleure, elle allait.
Chacun prenait ses marques, des civils débarquaient avec les bateaux de ravitaillement divers, d’autres faisaient des allers retours pour Brasse Tourbe, d’autres enfin s’installaient au mieux, cohabitant bon gré mal gré avec une population qu’ils n’auraient jamais accepté de côtoyer auparavant, tous cherchaient à se rendre utiles au mieux de leurs capacités.
L’appel du Roi avait été entendu partout dans le monde et la défense s’organisait.
Parmi toutes les personnes vues sur le campement, c’est la doyenne de l’Institut Ebonlocke qui avait rapidement attiré l’œil averti de Heythe. Une femme de tête, entourée de nombreux civils tous plus originaux les uns que les autres, mais qui ne s’en laissait pas compter, qui semblait même mener la direction des opérations civiles en harmonie avec Maraad, le responsable de l’Armée du Roi mandé par Varian, et tout cela sans jamais s’énerver, hausser le ton ou même perdre patience.
Martha Bauregard était bien celle qu’elle semblait être. Une assurance quasi masculine, qui se percevait même dans la main serrée de façon ferme et rude, installée dans un corps de femme d’âge mûr encore séduisante. Des cheveux blancs auréolant un visage ayant conservé sa beauté naturelle, toute en demi-teintes, sourire doux et regard acéré, assurance et gentillesse, fermeté et douceur., empathie et pragmatisme. Une main de fer dans un gant de velours.
La rencontre avait été fructueuse en informations multiples et s’était déroulée dans un calme relatif, les boulets tombant sans cesse non loin et les éclaireuses de la Horde de Fer réussissant à s’infiltrer jusque près de la tente aménagée pour l’Institut par l’armée régulière.
Heythe n’avait toujours pas digéré la trahison d’Ed et n’arrivait pas à surmonter la colère qui l’animait. Mais cette rencontre lui redonna un peu de sérénité, probablement du fait de la Dame qui irradiait d’une sagesse simple et naturelle. C’était ce qui manquait à Heythe et c’est ce qu’elle tenta de conserver en elle tandis qu’elle rencontrait le médecin qui encadrait les infirmiers qui l’avaient soignée quelques jours plus tôt.
C’était un prêtre-médecin, ou un médecin-prêtre, simple et attentif, mais Heythe lui sauta presque à la gorge en le sommant d’expliquer pourquoi elle aurait dû l’appeler Mon Père, comme elle l’avait entendu quelques minutes auparavant. Le pauvre homme avait tenté de lui insuffler un peu de sa sagesse spirituelle, avait cherché à lui parler de Lumière pour la calmer, mais rien n’y avait fait. Il avait fini par lui demander s’il avait dit ou fait quelque chose de blessant pour qu’elle soit aussi vindicative et impatiente avec lui. Il n’attendait rien d’elle, ni titre, ni courbettes, ni même confidences, alors pourquoi exprimer autant de colère à son encontre.
La jeune femme s’en était trouvée mortifiée, et elle avait dû s’excuser. Il était évident qu’elle avait perdu quelque chose en perdant Ed, la confiance en l’autre, probablement, mais aussi la foi en son métier, la motivation, l’envie de continuer dans cette mission qu’elle n’était plus tout à fait certaine d’avoir choisie. Où se situe le libre arbitre, lorsqu’on ne sait plus pourquoi, ou pour qui, on agit, si ce n’est de suivre le mouvement « parce qu’il le faut ».
Ce soir là, elle avait envisagé de rentrer sur Hurlevent, se laisser rapatrier comme c’était prévu. Puis elle s’était sermonnée, avait essayé de se remotiver en peaufinant les articles prévus pour d’Azeroth Magazine. Elle s’était finalement calmée en repensant à son père, cloîtré volontaire dans sa bibliothèque du fort, écrivant l’Histoire des Peuples d’Azeroth à la lumière de ses sempiternelles bougies blanches à la fleur d’oranger. Il aurait été fier d’elle. Il aurait aimé savoir qu’elle avait repris le flambeau et qu’elle tenait bon, depuis maintenant 6 ans.
C’est en repensant à son arrivée sur Hurlevent, un soir du onzième mois de l'année 29 qu’elle s’endormit enfin. Elle venait d’avoir 20 ans, avait enterré son père un mois plus tôt, voulait devenir Historienne des Peuples, n’avait ni métier, ni amis, ni logement, ni même de quoi vivre. Mais tout lui semblait possible, même le bonheur, et elle l’avait trouvé, ici et là. Pourquoi cela aurait-il changé. Après tout, même ici, sur ce campement, la vie allait. Il suffisait probablement de suivre le mouvement.
La vie allait sur le campement de la Tête de Pont. Ni pire, ni meilleure, elle allait.
Chacun prenait ses marques, des civils débarquaient avec les bateaux de ravitaillement divers, d’autres faisaient des allers retours pour Brasse Tourbe, d’autres enfin s’installaient au mieux, cohabitant bon gré mal gré avec une population qu’ils n’auraient jamais accepté de côtoyer auparavant, tous cherchaient à se rendre utiles au mieux de leurs capacités.
L’appel du Roi avait été entendu partout dans le monde et la défense s’organisait.
Parmi toutes les personnes vues sur le campement, c’est la doyenne de l’Institut Ebonlocke qui avait rapidement attiré l’œil averti de Heythe. Une femme de tête, entourée de nombreux civils tous plus originaux les uns que les autres, mais qui ne s’en laissait pas compter, qui semblait même mener la direction des opérations civiles en harmonie avec Maraad, le responsable de l’Armée du Roi mandé par Varian, et tout cela sans jamais s’énerver, hausser le ton ou même perdre patience.
Martha Bauregard était bien celle qu’elle semblait être. Une assurance quasi masculine, qui se percevait même dans la main serrée de façon ferme et rude, installée dans un corps de femme d’âge mûr encore séduisante. Des cheveux blancs auréolant un visage ayant conservé sa beauté naturelle, toute en demi-teintes, sourire doux et regard acéré, assurance et gentillesse, fermeté et douceur., empathie et pragmatisme. Une main de fer dans un gant de velours.
La rencontre avait été fructueuse en informations multiples et s’était déroulée dans un calme relatif, les boulets tombant sans cesse non loin et les éclaireuses de la Horde de Fer réussissant à s’infiltrer jusque près de la tente aménagée pour l’Institut par l’armée régulière.
Heythe n’avait toujours pas digéré la trahison d’Ed et n’arrivait pas à surmonter la colère qui l’animait. Mais cette rencontre lui redonna un peu de sérénité, probablement du fait de la Dame qui irradiait d’une sagesse simple et naturelle. C’était ce qui manquait à Heythe et c’est ce qu’elle tenta de conserver en elle tandis qu’elle rencontrait le médecin qui encadrait les infirmiers qui l’avaient soignée quelques jours plus tôt.
C’était un prêtre-médecin, ou un médecin-prêtre, simple et attentif, mais Heythe lui sauta presque à la gorge en le sommant d’expliquer pourquoi elle aurait dû l’appeler Mon Père, comme elle l’avait entendu quelques minutes auparavant. Le pauvre homme avait tenté de lui insuffler un peu de sa sagesse spirituelle, avait cherché à lui parler de Lumière pour la calmer, mais rien n’y avait fait. Il avait fini par lui demander s’il avait dit ou fait quelque chose de blessant pour qu’elle soit aussi vindicative et impatiente avec lui. Il n’attendait rien d’elle, ni titre, ni courbettes, ni même confidences, alors pourquoi exprimer autant de colère à son encontre.
La jeune femme s’en était trouvée mortifiée, et elle avait dû s’excuser. Il était évident qu’elle avait perdu quelque chose en perdant Ed, la confiance en l’autre, probablement, mais aussi la foi en son métier, la motivation, l’envie de continuer dans cette mission qu’elle n’était plus tout à fait certaine d’avoir choisie. Où se situe le libre arbitre, lorsqu’on ne sait plus pourquoi, ou pour qui, on agit, si ce n’est de suivre le mouvement « parce qu’il le faut ».
Ce soir là, elle avait envisagé de rentrer sur Hurlevent, se laisser rapatrier comme c’était prévu. Puis elle s’était sermonnée, avait essayé de se remotiver en peaufinant les articles prévus pour d’Azeroth Magazine. Elle s’était finalement calmée en repensant à son père, cloîtré volontaire dans sa bibliothèque du fort, écrivant l’Histoire des Peuples d’Azeroth à la lumière de ses sempiternelles bougies blanches à la fleur d’oranger. Il aurait été fier d’elle. Il aurait aimé savoir qu’elle avait repris le flambeau et qu’elle tenait bon, depuis maintenant 6 ans.
C’est en repensant à son arrivée sur Hurlevent, un soir du onzième mois de l'année 29 qu’elle s’endormit enfin. Elle venait d’avoir 20 ans, avait enterré son père un mois plus tôt, voulait devenir Historienne des Peuples, n’avait ni métier, ni amis, ni logement, ni même de quoi vivre. Mais tout lui semblait possible, même le bonheur, et elle l’avait trouvé, ici et là. Pourquoi cela aurait-il changé. Après tout, même ici, sur ce campement, la vie allait. Il suffisait probablement de suivre le mouvement.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Pas facile de finaliser un magazine sans pouvoir se replier dans un bureau tranquille, loin du monde, de sa fureur et de ses horreurs.
Recluse dans la pénombre de sa tente depuis des jours, Heythe se remettait difficilement de ses blessures, tant physiques que psychologiques. Le bras ne guérissait pas vraiment, malgré les potions, les onguents et même les appositions de Lumière du médecin-prêtre qui devait supporter ses écarts d’humeur. Et Heythe n’était pas loin de penser qu’aucune blessure physique ne pourrait probablement guérir tant que les blessures de l’âme ne seraient pas résorbées. Sauf qu’elle n’acceptait aucun remède susceptible de les guérir.
Tandis qu’elle corrigerait les dernières épreuves des pages du magazine, elle resongea à son père et ses paroles sur la volonté qui créait le chemin. Il appelait cela le Pas du Vertueux et l’enjoignait à suivre son cœur pour y parvenir. Alors qu’une nouvelle bougie se consumait au fond de la petite coupelle d’argile, elle se demanda si c’était parce qu’elle avait atteint le fond de son âme meurtrie qu’elle ne pouvait plus trouver le chemin pourtant inscrit en elle.
Un dernier regard sur les gnomos qui devaient accompagner les différents articles, quelques ratures sur les noms qui devaient être gommés pour répondre aux exigences de confidentialité auxquelles elle avait accepté de se soumettre, une nouvelle vérification des titres et de la pagination, une ultime relecture de l’ensemble, et elle décida enfin qu’elle en avait fini avec ce premier numéro. Elle allait l’envoyer à l’oncle Nealson sur Hurlevent, et c’est lui qui se chargerait de le faire imprimer et distribuer en ville.
Elle aurait pu le faire elle même, rentrer pour superviser la naissance de « son bébé » mais le cœur n’y était plus. Seul restait le sentiment qu’elle devait le faire. Seul restait le devoir. N’avait-elle pas dit un jour à un homme qu’elle avait aimé qu’elle était une femme de devoir.
Elle sourit en apposant un cachet de cire sur la grosse enveloppe de papier brun. Au fond, elle n’avait pas changé, et il se serait bien moqué d’elle, cet homme. C’est donc avec une pointe de nostalgie qu’elle confia le paquet au messager en partance pour Hurlevent.
Recluse dans la pénombre de sa tente depuis des jours, Heythe se remettait difficilement de ses blessures, tant physiques que psychologiques. Le bras ne guérissait pas vraiment, malgré les potions, les onguents et même les appositions de Lumière du médecin-prêtre qui devait supporter ses écarts d’humeur. Et Heythe n’était pas loin de penser qu’aucune blessure physique ne pourrait probablement guérir tant que les blessures de l’âme ne seraient pas résorbées. Sauf qu’elle n’acceptait aucun remède susceptible de les guérir.
Tandis qu’elle corrigerait les dernières épreuves des pages du magazine, elle resongea à son père et ses paroles sur la volonté qui créait le chemin. Il appelait cela le Pas du Vertueux et l’enjoignait à suivre son cœur pour y parvenir. Alors qu’une nouvelle bougie se consumait au fond de la petite coupelle d’argile, elle se demanda si c’était parce qu’elle avait atteint le fond de son âme meurtrie qu’elle ne pouvait plus trouver le chemin pourtant inscrit en elle.
Un dernier regard sur les gnomos qui devaient accompagner les différents articles, quelques ratures sur les noms qui devaient être gommés pour répondre aux exigences de confidentialité auxquelles elle avait accepté de se soumettre, une nouvelle vérification des titres et de la pagination, une ultime relecture de l’ensemble, et elle décida enfin qu’elle en avait fini avec ce premier numéro. Elle allait l’envoyer à l’oncle Nealson sur Hurlevent, et c’est lui qui se chargerait de le faire imprimer et distribuer en ville.
Elle aurait pu le faire elle même, rentrer pour superviser la naissance de « son bébé » mais le cœur n’y était plus. Seul restait le sentiment qu’elle devait le faire. Seul restait le devoir. N’avait-elle pas dit un jour à un homme qu’elle avait aimé qu’elle était une femme de devoir.
Elle sourit en apposant un cachet de cire sur la grosse enveloppe de papier brun. Au fond, elle n’avait pas changé, et il se serait bien moqué d’elle, cet homme. C’est donc avec une pointe de nostalgie qu’elle confia le paquet au messager en partance pour Hurlevent.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Azeroth Magazine est sorti des Presses de Hurlevent dans l'après-midi du 7, début du Onzième mois de l'année 34 du calendrier Hurleventois.
Nealson Nografe, l'oncle de Heythe resté sur la Capitale, s'est chargé pour elle de suivre le travail des imprimeurs, Heythe étant restée pour sa part dans le campement des Terres Foudroyées, quelque part entre l'infirmerie, une tente un peu à l'écart qu'elle partage avec d'autres femmes et la zone de combat néanmoins très proche.
C'est avec une joie toute relative qu'au petit matin elle reçoit, tout comme l'ensemble des civils et soldats du front, la pile de magazines tout juste débarqués du navire arrivé de Brasse Tourbe dans la nuit.
Comme à son habitude la jeune femme relit l'ensemble des pages à la recherche d'une éventuelle coquille, d'une erreur oubliée ou d'un défaut d'impression. Rassurée par la qualité typographique du magazine, elle se décide enfin à en ramener un au médecin-prêtre qu'elle abreuve de rage depuis des jours.
- "Au moins n'ai-je pas totalement perdu mon temps", lui dit-elle en substance tandis qu'il lui sert un thé avec ce petit sourire amusé qui ne le quitte plus.
- "Si vous n'êtes pas repartie sur Hurlevent alors que vous auriez dû superviser cette impression, peut-être alors puis-je espérer vous côtoyer encore quelques temps ici ?" lui demande-t-il de façon anodine, sans se départir de ce sourire qu'elle n'arrive pas totalement à cerner.
Elle le regarde, porte la tasse de thé à ses lèvres, esquisse un sourire un peu désabusé puis d'un mouvement d'épaules rejète en silence la question. Elle ne le sait pas elle même.
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Nealson Nografe, l'oncle de Heythe resté sur la Capitale, s'est chargé pour elle de suivre le travail des imprimeurs, Heythe étant restée pour sa part dans le campement des Terres Foudroyées, quelque part entre l'infirmerie, une tente un peu à l'écart qu'elle partage avec d'autres femmes et la zone de combat néanmoins très proche.
C'est avec une joie toute relative qu'au petit matin elle reçoit, tout comme l'ensemble des civils et soldats du front, la pile de magazines tout juste débarqués du navire arrivé de Brasse Tourbe dans la nuit.
Comme à son habitude la jeune femme relit l'ensemble des pages à la recherche d'une éventuelle coquille, d'une erreur oubliée ou d'un défaut d'impression. Rassurée par la qualité typographique du magazine, elle se décide enfin à en ramener un au médecin-prêtre qu'elle abreuve de rage depuis des jours.
- "Au moins n'ai-je pas totalement perdu mon temps", lui dit-elle en substance tandis qu'il lui sert un thé avec ce petit sourire amusé qui ne le quitte plus.
- "Si vous n'êtes pas repartie sur Hurlevent alors que vous auriez dû superviser cette impression, peut-être alors puis-je espérer vous côtoyer encore quelques temps ici ?" lui demande-t-il de façon anodine, sans se départir de ce sourire qu'elle n'arrive pas totalement à cerner.
Elle le regarde, porte la tasse de thé à ses lèvres, esquisse un sourire un peu désabusé puis d'un mouvement d'épaules rejète en silence la question. Elle ne le sait pas elle même.
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Le Magazine d'Azeroth - Trimestre 4 - An 34
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Le Magazine d'Azeroth - Trimestre 4 - An 34
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Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Le soleil de midi écrasait la scène apocalyptique, comme si toute cette folie était irréelle, ce que démentait l’odeur pestilentielle des chairs brûlées et même le fond sonore de plaintes et de gémissements. Heythe errait entre les civières, le cœur gros, incapable de prendre les gnomos qu’elle comptait pourtant prendre pour ses archives, voire même une édition spéciale.
Tant de blessés irrécupérables, voire déjà morts, gisant devant les tentes de la Tête de Pont tant il y en avait. Tant d’hommes et de femmes laissés là bas, près de la Porte, déchiquetés, entassés, à peine reconnaissables, humains ou nains, orcs ou trolls, tant la chair des cadavres se mêlait à la terre et au sang de ceux qui s’étaient battus dans la nuit.
Comment rendre compte d’une telle horreur sans tomber dans le défaitisme…
Tout avait démarré au crépuscule. Depuis des heures les préparatifs occupaient en silence tout ce qu’Azeroth comptait de volontaires prêts à en découdre. C’était une sorte d’agitation étrangement calme, l’excitation était à fleur de peau de chacun et de tous, une excitation sérieuse, intense, dense, faite d’inquiétude et d’exaltation. Un sentiment que Heythe connaissait, et qui l’attirait.
Aussi avait-elle hésité, lorsque l’assaut avait été lancé. Les longs chants des cors de guerre, puis la clameur des assaillants se lançant au contact de la Horde de Fer, plus loin vers la Porte, les hurlements de rage et douleur mêlés, les voix tonitruantes aux accents si divers, les cris stridents des bêtes de monte qui sillonnaient le ciel, tout cela lui avait noué le ventre, d’excitation, de peur et de rage contre elle même.
Sa place était au milieu des combattants, déjà comme paladin, mais aussi comme reporter de guerre, avec l’idée de suivre le flot des combattants pendant la traversée de la Porte, afin de rendre compte de cet événement incroyable de combattants de la Horde et de l’Alliance au coude à coude face à cet ennemi commun.
Mais le médecin-prêtre l’en avait dissuadée, usant de toute sa patience et sa douceur, et elle s’était laissée convaincre.
- Morte vous ne pouvez rendre compte de rien, Demoiselle Nografe. Vous n’êtes pas aussi aguerrie que ces combattants entrainés depuis des mois, voire des années. Votre volonté de participer est louable, mais probablement inutile. N’est pas un Héros de guerre qui veut. Et je doute même que cela soit votre objectif.
Elle avait sourit tristement, hochant la tête avec lassitude. Elle n’était ni une championne ni une héroïne et les mots du médecin résonnaient curieusement en elle, comme lorsque Derek Dempsey l’avait empêchée de sortir de Theramore alors qu’elle voulait infiltrer les lignes ennemies pour faire son travail, lors de la Guerre des Tarides.
Elle avait pourtant avancé derrière les derniers combattants partis à l’assaut derrière leurs officiers, les avait observés se ranger derrière leurs bannières puis courir vers la Porte en hurlant, avait même sorti son épée et mis son bouclier devant elle, tâchant de se motiver pour courir derrière eux, puis elle s’était sentie folle, inconsciente, et s’était arrêtée, étonnée et horrifiée de se penser lâche.
Ecoeurée par elle-même elle était revenue vers le campement et avait retrouvé le médecin qui déjà commençait à organiser les unités de soins en vue du retour des premiers blessés qui certainement, du moins l’espérait-il, n’allait pas tarder.
La voyant revenir il n’avait rien dit, rien montré mais la joie de la voir entière, saine et sauve, se lisait sur son visage avec ce fameux petit sourire qui ne le quittait plus. Heythe s’était assise lourdement sur une civière et s’était mise à pleurer, honteuse.
- Je suis lâche… jamais je n’aurais pensé que je n’aurais pas le cran de les suivre... Je me sens … moche, tout au fond de moi… vraiment moche.
Le visage dans ses mains elle pleurait en silence et n’avait pas vu, ni senti, le médecin venir s’asseoir près d’elle et la prendre dans ses bras, en douceur.
- Non. Vous n’êtes pas lâche. Encore une fois, morte vous ne pourriez pas raconter ce que vous avez vu, senti et ce que vous verrez et ressentirez tout à l’heure, lorsqu’ils vont commencer à revenir pour se faire soigner. Vous n’auriez pas plus pu raconter ce qui va se passer derrière cette Porte, si tant est qu’ils réussissent à la passer.
Elle n’avait rien dit, se laissant bercer par ses mots, incapable de les entendre pour ce qu’ils étaient, des paroles sages et raisonnables. Puis elle s’était endormie, probablement emportée par la fatigue et la honte qui l’étreignait encore.
Ce sont les clameurs au loin qui la réveillèrent un peu plus tard. Les forces unies d’Azeroth, Horde et Alliance, avaient réussi à passer par la Porte, du moins quelques uns des combattants les plus chanceux, ceux qui ne revenaient pas vers le campement en loques et en sang, ceux qu’il ne faudrait pas enterrer dans des fosses communes sans même savoir qui ils étaient ni d’où ils venaient.
Ceux qui revenaient parlaient d’un flux d’orcs qui avait décru, puis de l’Archimage Khadgar qui avait profité de cette décrue pour passer en force avec ceux des combattants qui le pouvaient encore, puis de la Porte qui s’était comme refermée, engloutissant hommes, montures et bannières.
Tout s’était alors précipité, les prières rapides aux morts que l’on entassait derrière les tentes, les recouvrant de potions diverses censées éloigner les mouches, de plus en plus nombreuses, qui virevoltaient en bourdonnant de plus en plus fort, les soins à donner à des blessés à caser sur des civières insuffisantes, ceux qui revenaient dépités de n’avoir pas eu le droit de suivre Khadgar, les émissaires des différentes factions qui parlaient de messages à faire passer d’urgence, ceux qui, une fois soignés, voulaient repartir pour essayer de franchir cette fameuse Porte que l’on disait pourtant fermée.
Le monde semblait avoir basculé dans la folie et il avait fallu faire face, ne pas s’appesantir sur soi-même, être efficace, utile, sans se poser de questions, toute la nuit durant, jusqu’à l’épuisement. Et c’est ce qu’elle avait fait, oeuvrant aux côtés des médecins et des infirmiers, empressée, attentive, soucieuse de bien faire, jusqu’à tomber de fatigue sur une civière tout juste libérée, au petit matin.
Peut-être ne fallait-il pas vouloir rendre compte de l’horreur de la situation mais de l’espoir que l’on sentait renaître dans les discours de ceux qui revenaient encore de la Porte, ayant apparemment essayé, sans succès, de la traverser après le passage de Khadgar.
Le courrier de Dame Ione Densilla, qui lui proposait un partenariat autour d’un conte par numéro de Magazine acheva de la remettre sur pied. Après tout, le médecin avait raison. Morte ou blessée de l’autre côté de cette Porte, qui sait si elle aurait même reçu son courrier…
Tant de blessés irrécupérables, voire déjà morts, gisant devant les tentes de la Tête de Pont tant il y en avait. Tant d’hommes et de femmes laissés là bas, près de la Porte, déchiquetés, entassés, à peine reconnaissables, humains ou nains, orcs ou trolls, tant la chair des cadavres se mêlait à la terre et au sang de ceux qui s’étaient battus dans la nuit.
Comment rendre compte d’une telle horreur sans tomber dans le défaitisme…
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Tout avait démarré au crépuscule. Depuis des heures les préparatifs occupaient en silence tout ce qu’Azeroth comptait de volontaires prêts à en découdre. C’était une sorte d’agitation étrangement calme, l’excitation était à fleur de peau de chacun et de tous, une excitation sérieuse, intense, dense, faite d’inquiétude et d’exaltation. Un sentiment que Heythe connaissait, et qui l’attirait.
Aussi avait-elle hésité, lorsque l’assaut avait été lancé. Les longs chants des cors de guerre, puis la clameur des assaillants se lançant au contact de la Horde de Fer, plus loin vers la Porte, les hurlements de rage et douleur mêlés, les voix tonitruantes aux accents si divers, les cris stridents des bêtes de monte qui sillonnaient le ciel, tout cela lui avait noué le ventre, d’excitation, de peur et de rage contre elle même.
Sa place était au milieu des combattants, déjà comme paladin, mais aussi comme reporter de guerre, avec l’idée de suivre le flot des combattants pendant la traversée de la Porte, afin de rendre compte de cet événement incroyable de combattants de la Horde et de l’Alliance au coude à coude face à cet ennemi commun.
Mais le médecin-prêtre l’en avait dissuadée, usant de toute sa patience et sa douceur, et elle s’était laissée convaincre.
- Morte vous ne pouvez rendre compte de rien, Demoiselle Nografe. Vous n’êtes pas aussi aguerrie que ces combattants entrainés depuis des mois, voire des années. Votre volonté de participer est louable, mais probablement inutile. N’est pas un Héros de guerre qui veut. Et je doute même que cela soit votre objectif.
Elle avait sourit tristement, hochant la tête avec lassitude. Elle n’était ni une championne ni une héroïne et les mots du médecin résonnaient curieusement en elle, comme lorsque Derek Dempsey l’avait empêchée de sortir de Theramore alors qu’elle voulait infiltrer les lignes ennemies pour faire son travail, lors de la Guerre des Tarides.
Elle avait pourtant avancé derrière les derniers combattants partis à l’assaut derrière leurs officiers, les avait observés se ranger derrière leurs bannières puis courir vers la Porte en hurlant, avait même sorti son épée et mis son bouclier devant elle, tâchant de se motiver pour courir derrière eux, puis elle s’était sentie folle, inconsciente, et s’était arrêtée, étonnée et horrifiée de se penser lâche.
Ecoeurée par elle-même elle était revenue vers le campement et avait retrouvé le médecin qui déjà commençait à organiser les unités de soins en vue du retour des premiers blessés qui certainement, du moins l’espérait-il, n’allait pas tarder.
La voyant revenir il n’avait rien dit, rien montré mais la joie de la voir entière, saine et sauve, se lisait sur son visage avec ce fameux petit sourire qui ne le quittait plus. Heythe s’était assise lourdement sur une civière et s’était mise à pleurer, honteuse.
- Je suis lâche… jamais je n’aurais pensé que je n’aurais pas le cran de les suivre... Je me sens … moche, tout au fond de moi… vraiment moche.
Le visage dans ses mains elle pleurait en silence et n’avait pas vu, ni senti, le médecin venir s’asseoir près d’elle et la prendre dans ses bras, en douceur.
- Non. Vous n’êtes pas lâche. Encore une fois, morte vous ne pourriez pas raconter ce que vous avez vu, senti et ce que vous verrez et ressentirez tout à l’heure, lorsqu’ils vont commencer à revenir pour se faire soigner. Vous n’auriez pas plus pu raconter ce qui va se passer derrière cette Porte, si tant est qu’ils réussissent à la passer.
Elle n’avait rien dit, se laissant bercer par ses mots, incapable de les entendre pour ce qu’ils étaient, des paroles sages et raisonnables. Puis elle s’était endormie, probablement emportée par la fatigue et la honte qui l’étreignait encore.
Ce sont les clameurs au loin qui la réveillèrent un peu plus tard. Les forces unies d’Azeroth, Horde et Alliance, avaient réussi à passer par la Porte, du moins quelques uns des combattants les plus chanceux, ceux qui ne revenaient pas vers le campement en loques et en sang, ceux qu’il ne faudrait pas enterrer dans des fosses communes sans même savoir qui ils étaient ni d’où ils venaient.
Ceux qui revenaient parlaient d’un flux d’orcs qui avait décru, puis de l’Archimage Khadgar qui avait profité de cette décrue pour passer en force avec ceux des combattants qui le pouvaient encore, puis de la Porte qui s’était comme refermée, engloutissant hommes, montures et bannières.
Tout s’était alors précipité, les prières rapides aux morts que l’on entassait derrière les tentes, les recouvrant de potions diverses censées éloigner les mouches, de plus en plus nombreuses, qui virevoltaient en bourdonnant de plus en plus fort, les soins à donner à des blessés à caser sur des civières insuffisantes, ceux qui revenaient dépités de n’avoir pas eu le droit de suivre Khadgar, les émissaires des différentes factions qui parlaient de messages à faire passer d’urgence, ceux qui, une fois soignés, voulaient repartir pour essayer de franchir cette fameuse Porte que l’on disait pourtant fermée.
Le monde semblait avoir basculé dans la folie et il avait fallu faire face, ne pas s’appesantir sur soi-même, être efficace, utile, sans se poser de questions, toute la nuit durant, jusqu’à l’épuisement. Et c’est ce qu’elle avait fait, oeuvrant aux côtés des médecins et des infirmiers, empressée, attentive, soucieuse de bien faire, jusqu’à tomber de fatigue sur une civière tout juste libérée, au petit matin.
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Peut-être ne fallait-il pas vouloir rendre compte de l’horreur de la situation mais de l’espoir que l’on sentait renaître dans les discours de ceux qui revenaient encore de la Porte, ayant apparemment essayé, sans succès, de la traverser après le passage de Khadgar.
Le courrier de Dame Ione Densilla, qui lui proposait un partenariat autour d’un conte par numéro de Magazine acheva de la remettre sur pied. Après tout, le médecin avait raison. Morte ou blessée de l’autre côté de cette Porte, qui sait si elle aurait même reçu son courrier…
Chère amie des Belles Lettres,
Votre petit mot m'a beaucoup touchée, surtout là où je l'ai reçu, c'est à dire au milieu de tous ces mourants dont le nombre ne cesse de croître.
Je suis ravie d'avoir pu en effet parler de votre travail tandis que l'actualité s'assombrissait d'heure en heure, j'espère que les lecteurs en ville auront apprécié de pouvoir suivre de loin ce qui se passe ici.
Votre idée d'offrir aux lecteurs du Magazine un petit conte de votre choix me semble excellente. Je ne sais encore si un numéro sortira prochainement. Il était prévu une édition mensuelle, puis trimestrielle, j'en suis à me demander si une édition bi-mensuelle ne serait pas la meilleure solution.
Tout va dépendre de mes capacités à suivre l'actualité en marche et d'en extraire rapidement l'essentiel.
Quoi qu'il en soit, même si je vous ferais signe bien avant, vous pouvez d'ores et déjà commencer à préparer le prochain conte que vous souhaiteriez publier, voire même les illustrations qui pourraient l'accompagner.
Dans l'attente et avec le plaisir de cette collaboration naissante que j'espère fructueuse,
Bien cordialement,
Heythe Nografe
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Revenue de missions en Azeroth et sur Draenor, La directrice des Publications d'Azeroth a décidé de sortir un numéro spécial du Magazine d'Azeroth.
Un an après les évènements en Terres Foudroyées, Demoiselle Heythe Nografe s'est mise en quête de trouver des témoins susceptibles de faire part de leurs impressions, bonnes ou mauvaises, de ce qui s'est passé depuis l'ouverture de la Porte.
Civils ou militaires, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, tous ceux qui souhaitent raconter leur vie depuis l'automne 34 peuvent la contacter afin de participer à ce futur numéro.
Un an après les évènements en Terres Foudroyées, Demoiselle Heythe Nografe s'est mise en quête de trouver des témoins susceptibles de faire part de leurs impressions, bonnes ou mauvaises, de ce qui s'est passé depuis l'ouverture de la Porte.
Civils ou militaires, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, tous ceux qui souhaitent raconter leur vie depuis l'automne 34 peuvent la contacter afin de participer à ce futur numéro.
- Spoiler:
Tout est intéressant, du moment que cela concerne vos impressions ou vos aventures depuis un an et en lien avec l'extension. Merci de me contacter plutôt via forum qu'en jeu. L'entretien pourra se faire soit Rp en jeu avec Heythe, soit par mp, à votre convenance. Pour info, le numéro sorti à cette époque est lisible soit sur KTRP ICI , soit sur le forum d'Azeroth Mag' ICI.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Depuis quelques jours, les locaux d’Azeroth Mag’ sont de nouveau bruissants d’activité. Bruits familiers pour les voisins, de portes ouvertes et fermées, allées et venues, pétarades de bécane ou hennissements de chevaux, mais aussi beaucoup de rires et de chahuts amoureux entre un homme et une femme qui ne se cachent même pas, aux dires de Mariette Elmore qui s’en est plainte à ses voisins.
Heythe semble effectivement avoir changé, aux dires de la femme de Grimand Elmore qui n’a pas son pareil pour alimenter des ragots de toutes sortes. Plus mature ? “Mais non, c’est pire !” rétorque la naine à qui veut l’entendre. “La v’là qui s’habille comme une catin et qui s’affiche avec un rouquin tout aussi déluré qu’elle !”.
De fait, Heythe est revenue de Draenor aux bras d’un journaliste dont elle semble fort amoureuse, libre et rayonnante, pleine d’entrain et de rires. La vieille a entendu dire que l’homme était lui aussi journaliste et qu’il allait travailler avec elle. A dire vrai, les voisins restent indifférents à ces rumeurs, le couple n’ayant de fait pas encore défrayé la chronique ou commis le moindre méfait notable contre la morale bourgeoise. Comme le dit la femme du marchand d’armes “Cette vieille bique est jalouse !”. D’autant que l’activité du journal amène des clients dans la rue et que “du moment que ça fait marcher l’commerce, on va pas s’plaindre".
Il paraîtrait que l’homme est gnomographe de terrain et qu’il va organiser, via le magazine, un grand concours de gnomos avec de beaux lots à la clé qui seront offerts lors d’une soirée dans les locaux. “V’là une belle idée !” a renchérit un autre marchand, “Ca va p’têt nous am’ner du beau monde par ici !”.
Heythe semble effectivement avoir changé, aux dires de la femme de Grimand Elmore qui n’a pas son pareil pour alimenter des ragots de toutes sortes. Plus mature ? “Mais non, c’est pire !” rétorque la naine à qui veut l’entendre. “La v’là qui s’habille comme une catin et qui s’affiche avec un rouquin tout aussi déluré qu’elle !”.
De fait, Heythe est revenue de Draenor aux bras d’un journaliste dont elle semble fort amoureuse, libre et rayonnante, pleine d’entrain et de rires. La vieille a entendu dire que l’homme était lui aussi journaliste et qu’il allait travailler avec elle. A dire vrai, les voisins restent indifférents à ces rumeurs, le couple n’ayant de fait pas encore défrayé la chronique ou commis le moindre méfait notable contre la morale bourgeoise. Comme le dit la femme du marchand d’armes “Cette vieille bique est jalouse !”. D’autant que l’activité du journal amène des clients dans la rue et que “du moment que ça fait marcher l’commerce, on va pas s’plaindre".
Il paraîtrait que l’homme est gnomographe de terrain et qu’il va organiser, via le magazine, un grand concours de gnomos avec de beaux lots à la clé qui seront offerts lors d’une soirée dans les locaux. “V’là une belle idée !” a renchérit un autre marchand, “Ca va p’têt nous am’ner du beau monde par ici !”.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Les premiers courriers arrivaient au local, ce qui satisfaisait les journalistes, ravis de pouvoir relancer le magazine aussi rapidement.
Des militaires, des draenei, des commerçants et même de simples civils ayant perdu un proche, souhaitaient témoigner et semblaient en éprouver de la reconnaissance, ce à quoi Heythe ne s'attendait pas.
Un premier courrier partit dès le matin du 13, d'autres suivirent rapidement, tous avaient approximativement la même teneur.
Des militaires, des draenei, des commerçants et même de simples civils ayant perdu un proche, souhaitaient témoigner et semblaient en éprouver de la reconnaissance, ce à quoi Heythe ne s'attendait pas.
Un premier courrier partit dès le matin du 13, d'autres suivirent rapidement, tous avaient approximativement la même teneur.
Publications d'Azeroth,
le 13/01/36
Sir R,
Il en effet déplorable que la population puisse oublier cette guerre et tous les morts qu'elle a causés et cause encore. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous avons décidé de faire ce numéro spécial.
Pourriez vous m'indiquer plusieurs dates où vous seriez disponible, en soirée, entre 21h30 et 23 heures, ou en après midi certains jours entre 15 et 18 heures (vendredi, samedi, mardi), afin que nous puissions faire l'entretien nécessaire, et ce en comptant une bonne heure au moins afin de faire le tour complet de votre témoignage, quitte à nous revoir pour des compléments par la suite.
En vous remerciant chaleureusement de l'intérêt que vous portez à nos publications,
Cordialement,
Heythe Nografe.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Archimage Bauregard Martha,
25 Traverse des Pattes-Plates,
Comté-du-Lac, Les Carmines,
Royaume de HurleventComté-du-Lacle : 14/01/36
A l'attention de mademoiselle Nografe,
Grâce à mon actuel manque d'occupation, j'ai eu le temps de d'apprendre que vos locaux étaient de nouveau bruissants d’activité. Je remercie cette chère Madame Elmore et son amabilité toute singulière de m'avoir avertis des dernières nouvelles à votre sujet et de m'avoir mise au courant que vous cherchiez d'anciens combattants de la bataille du Front de Fer pour témoigner dans votre revue.
Je suis réjouie d'apprendre que vous êtes encore en vie, et en pleine santé. J'espére qu'il en est de même de vos charmants collègues.
Au cas où vous vous en inquiétiez, je me porte très bien moi même quoiqu'un peu poignardée par l'ennui depuis que je me suis retirée en campagne avec mon fils. Je ne suis plus co-directrice de l'Institut Ebonlocke depuis la traversée du portail, mandée spécialement par le Kirin Tor pour aider aux recherches actives en Draenor. Et j'ai quitté le Kirin Tor à la fin de cet été également pour cause de divergences politiques. Le Kirin Tor sans Antonidas, c'est comme du thé sans lait, c'est insipide et imbuvable. J'ai suivi Dame Portvaillant avec une profonde dévotion depuis le début de son ascension et je l'en félicite de bon cœur, mais trop de libertés sont permises à Dalaran ces années dernières. Je n'ai pas supporté l'impétuosité et le zèle de l'Archimage Khadgar en Draenor. Sa défiance à l'égard de l'apprentie du regretté Antonidas m'a agacé. Je ne donne pas cher de l'avenir du Kirin Tor dans ces conditions.
Mon dossier est actuellement en commission auprès de l'Académie Royale de Magie de Hurlevent pour intégrer la Tour des Mages de la capitale. Avec un curriculum vitae aussi garni que le miens, je ne m’inquiète guère de l'issue de cette consignation. Je dois admettre que la chute de mon ascenseur social et foncier me grise beaucoup, mais on ne peut pas toujours rester au sommet, après tout.
Je suis au regret de vous annoncer le décès de Monsieur Narendir, l'autre co-directeur de l'Institut Ebonlocke. A moins que vous puissiez communiquer avec les esprits tourmentés comme doit l'être le sien, je ne pense pas qu'il puisse témoigner les aventures des membres de l'Institut au delà de la Porte des Ténèbres. Cela dit, je ne serai que trop vous recommander de vous rapprocher de Monsieur Tymotheus Rocvent ou de sa cousine Thenna qui peuvent eux, vous en dire plus à ce sujet.
La Rétribution, la compagnie de Mercenaire qui nous a grandement aidé pour repousser les envahisseurs dans les Terres-Foudroyés, ont traversé eux aussi la Grande-Porte. Leur compagnie connait actuellement un succès que je ne saurai expliquer mais essayez de joindre le Capitaine Assast ou l'un de ses compagnons, peut-être trouveront-ils le temps de vous conter leurs péripéties.
Je suis actuellement retenue jusqu'au 20 janvier pour une sombre et ridicule histoire de mariage arrangé de l'une de mes cousines oubliée. Elle n'a plus d'âge, mais elle a une dote qui ferait jalouser le plus gras des gobelins. Je ne suis guère du genre à apprécier ce genre de célébration, mais j'ai toujours cru qu'elle finirai vieille-fille, je tiens tout de même à m'excuser de cette pensée indigne par ma présence. Pensez-vous que je doive porter du noir pour faire le deuil de ses libertés ou du jaune, pour anticiper la tristesse que son futur-jeune-mari va lui infliger ? Quel dilemme. Je me préoccupe de choses si frivoles en ce moment, j'avoue honteusement que c'est agréable d'en avoir le temps pour une fois.
Enfin, après ceci, je serai disposée et ravie de fixer un rendez-vous pour répondre à vos questions.
Je vous souhaite un bon retour parmi nous, puissiez-vous connaitre le succès dans vos nouvelles entreprises,
A très bientôt,
Qu'elle vous guide,
Cordialement,
M.B
Dernière édition par Martha Bauregard le Ven 15 Jan 2016, 13:31, édité 1 fois
Invité- Invité
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Une main de fer dans un gant de velours...
Voilà comment elle avait osé caractériser la vieille Dame dans sa dernière édition et celle-ci ne semblait pas avoir faibli. Quel plaisir de lire la prose de celle qui, à bien des égards, avait su montrer à tous, civils et militaires, combien l'âge et la faiblesse de son genre n'avaient que peu d'importance au regard de sa simple présence.
Par certains côtés, la frivolité apparente de Dame Bauregard lui faisait penser à une autre de ses amies, Amelie de Bayle, même folie intérieure, même vigueur, même joie de vivre, même espièglerie, toujours vaillante pour rêver de l'avenir, par delà les guerres et les malheurs de ce monde.
Il y avait déjà un petit groupe de personnes en attente d'un rendez -vous pour témoigner et Heythe se devait de traiter les demandes dans l'ordre de leur présentation. Mais revoir Dame Bauregard promettait d'être bien plus agréable que simplement professionnel. Or la simple joie d'être devait passer bien avant le reste, car là était le secret de la vie en ce monde. Aussi, consulta-t-elle son agenda pour chercher le moyen de la voir au plus vite avant de s'apercevoir que la vieille dame ne serait pas disponible avant le 20 du mois. Il n'y avait donc plus à attendre pour lui répondre.
Voilà comment elle avait osé caractériser la vieille Dame dans sa dernière édition et celle-ci ne semblait pas avoir faibli. Quel plaisir de lire la prose de celle qui, à bien des égards, avait su montrer à tous, civils et militaires, combien l'âge et la faiblesse de son genre n'avaient que peu d'importance au regard de sa simple présence.
Par certains côtés, la frivolité apparente de Dame Bauregard lui faisait penser à une autre de ses amies, Amelie de Bayle, même folie intérieure, même vigueur, même joie de vivre, même espièglerie, toujours vaillante pour rêver de l'avenir, par delà les guerres et les malheurs de ce monde.
Il y avait déjà un petit groupe de personnes en attente d'un rendez -vous pour témoigner et Heythe se devait de traiter les demandes dans l'ordre de leur présentation. Mais revoir Dame Bauregard promettait d'être bien plus agréable que simplement professionnel. Or la simple joie d'être devait passer bien avant le reste, car là était le secret de la vie en ce monde. Aussi, consulta-t-elle son agenda pour chercher le moyen de la voir au plus vite avant de s'apercevoir que la vieille dame ne serait pas disponible avant le 20 du mois. Il n'y avait donc plus à attendre pour lui répondre.
Hurlevent
Editions d'Azerroth
3 rue des mines, HurleventLe 15/01/36
Dame Bauregard,
C'est avec un réel et immense plaisir que je reçois ce jour votre courrier.
Avoir de vos nouvelles est déjà pour moi source de joie et je me réjouis de vous revoir.
Je ne doute pas que votre intelligence des gens et des affaires du monde, ainsi que votre optimisme existentiel, vous ouvriront prochainement les portes de l'Académie Royale au rang et au poste qui vous reviennent de droit.
Je vais suivre vos conseils et contacter le Capitaine Assast. Il m'avait déjà fort bien reçue à l'époque, même si le moment ne s'y prêtait guère, et j'espère qu'il acceptera de me raconter ses aventures, ce serait en effet un témoignage de grande valeur.
Pour ce qui est de nous rencontrer, j'aurais grand plaisir à me rendre chez vous où là où vous me l'indiquerez, lorsque vous serez disponible, après le 20 du mois puisque vous êtes prise jusque là. Il vous suffira de prendre contact au local du quartier nain de Hurlevent et nous fixerons ensemble la date qui vous conviendra.
Au plaisir de vous revoir,
Bien cordialement,
Heythe Nografe
PS : Pour ce qui est des couleurs à porter pour ce mariage. Je me permettrais de vous conseiller de porter du rouge orangé, une teinte certes difficile à porter pour une femme car synonyme de passion, de pouvoir et de force de caractère, mais qui marqueront aux yeux de tous, et de votre cousine que vous ne semblez pas porter dans votre coeur, que vous savez par delà les convenances rester vous même, cette femme que beaucoup admirent, forte, séduisante et inégalable.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Décidant de continuer sur cette si belle lancée, Heythe entreprit de joindre son contact aux Editions des Nénuphars afin de savoir si elle pourrait l'aider.
Par chance, la dame était probablement à son bureau car c'est dans la journée qu'elle reçut sa réponse, toujours aussi charmante.
Relisant les noms donnés par Dame Densilla, elle se mit alors en quête des deux personnes citées. Ne connaissant ni l'une ni l'autre elle lança un appel via plusieurs canaux, ici et là, afin de voir si une personne de sa connaissance pourrait la mettre en contact, soit avec Nolme Salossé ou Tymotheus Rocvent
Publications d' Azeroth
3 Rue des Mines
Hurlevent
Le 15/01/36
Chère amie des Belles Lettres,
Revenue récemment de mission en Draenor, j'ai décidé de sortir un numéro spécial d'Azeroth Magazine intitulé "Un an après" avec l'espoir que je trouverai ensuite le souffle nécessaire pour y donner suite et ainsi relancer notre collaboration avec la publication de quelques textes que vous accepteriez de me procurer.
Mais en attendant ce "prêt", j'aurai une requête à vous faire.
En effet le prochain numéro révèlera des témoignages qui, je l'espère, intéresseront les lecteurs et j'aurais aimé savoir si, de par votre activité, vous auriez pu me mettre en contact avec un érudit ayant par exemple travaillé sur la faune et la flore ou encore sur les coutumes en Draenor.
Je sais aussi que vous avez produit un ouvrage collectif sur la Lumière et que vous travaillez à une suite, et je me demandais si un article faisant état de ces deux ouvrages aurait pu vous sembler opportun.
Je me doute que cette demande de ma part alors que vous n'avez pas eu de nouvelles depuis un an puisse vous sembler curieuse, mais j'ose penser que vous ne m'en tiendrez pas rigueur et que vous trouverez le temps de répondre à mes questions.
En vous souhaitant le meilleur, pour vous et vos activités,
Bien cordialement,
Heythe Nografe
Par chance, la dame était probablement à son bureau car c'est dans la journée qu'elle reçut sa réponse, toujours aussi charmante.
Très chère dame Nografe,
C'est un réel plaisir que de vous lire à nouveau ! J'ai crains que cette guerre dont on a tant parlé ne vous ait emportée. Je constate avec un grand plaisir qu'il n'en est rien et que vous semblez toujours pleine de vivacité et de projets.
Sachez que, bien évidemment, je serai enchantée de publier quelques textes dans votre journal et, le moment venu, n'hésitez surtout pas à consulter notre bibliothèque afin de me dire ce qu'il vous plairait.
Concernant le numéro spécial d'Azeroth Magazine, je ne pourrai hélas pas vous être d'une grande aide, car si j'ai choisi de vivre à Darnassus, c'est aussi pour me tenir éloignée des rumeurs et du vacarme du monde. Je sais néanmoins que quelques uns des auteurs que nous avons la joie de publier sont allés guerroyer sur ce monde étrange. Je pense notamment à Nòlmë Salossë, ainsi qu'à Tymotheus Rocvent.
Effectivement, la publication du traité colloboratif sur la Lumière a été un franc succès dont nous sommes assez fières, Celyan Belqueria et moi-même. Le second traité, dont nous collectons actuellement les textes, prend quelques retards, certains auteurs ayant été appelés ailleurs. Nous avions prévu de cloturer la réception des textes le 15e jour de ce premier mois, mais il semble que nous prolongerons jusqu'à la fin du mois.
Alors, oui, nous serions absolument enchantées si un article dans votre journal évoquait nos travaux collaboratifs. Je joins un parchemin résumant le projet en cours, et reste bien évidemment à votre disposition pour de plus amples renseignements.
En attendant, je vous souhaite bon courage, car il en faut parfois pour remettre en route d'anciens projets.
Que la Déesse vous guide.
Ione Densilla,
Les Editions du Nénuphar, Darnassus.
Relisant les noms donnés par Dame Densilla, elle se mit alors en quête des deux personnes citées. Ne connaissant ni l'une ni l'autre elle lança un appel via plusieurs canaux, ici et là, afin de voir si une personne de sa connaissance pourrait la mettre en contact, soit avec Nolme Salossé ou Tymotheus Rocvent
- Spoiler:
Si ces deux persos sont intéressés par l'idée de témoigner dans le Mag', je serais ravie de prendre contact afin de les interviewer !
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Depuis que la décision avait été prise de relancer le magazine, il y avait pas mal d'allées et venues autour et dans le local. Visiteurs, coursiers, et autres messagers se présentaient au 3 rue des Mines, ce qui ravissait Heythe, encore étonnée des réactions de reconnaissance de ceux qu'elle rencontrait.
Elle avait en effet déjà plusieurs témoignages de militaires, comme celui d'un Capitaine basé à A'shran en visite au Donjon, celui d'un Thane qui les avait reçus, elle et le gnomographe, dans sa cité enfouie sous la montagne, ou encore celui de deux officiers d'une armée privée, et tous déploraient, sans toutefois le crier, le désintérêt de la population pour ce qui avait tout de même été l'une des plus sanglantes guerres d'Azeroth.
Même si le matériau récolté était déjà bien fourni, il manquait des informations, comme par exemple celles sur la vie des civils qui s'étaient portés volontaires, ou sur les réfugiés de la petite ville de Surwich, ou encore sur ce qui avait été découvert sur Draenor, cultures, sciences et coutumes diverses, toutes connaissances qui pourraient être intéressantes à transmettre.
Aussi Heythe décida-t-elle de lancer un nouvel appel à témoignages en axant sa demande sur le versant scientifique et civil de sa recherche, espérant que d'autres témoignages viendraient compléter celui de Dame Bauregard qu'elle attendait avec impatience.
Elle avait en effet déjà plusieurs témoignages de militaires, comme celui d'un Capitaine basé à A'shran en visite au Donjon, celui d'un Thane qui les avait reçus, elle et le gnomographe, dans sa cité enfouie sous la montagne, ou encore celui de deux officiers d'une armée privée, et tous déploraient, sans toutefois le crier, le désintérêt de la population pour ce qui avait tout de même été l'une des plus sanglantes guerres d'Azeroth.
Même si le matériau récolté était déjà bien fourni, il manquait des informations, comme par exemple celles sur la vie des civils qui s'étaient portés volontaires, ou sur les réfugiés de la petite ville de Surwich, ou encore sur ce qui avait été découvert sur Draenor, cultures, sciences et coutumes diverses, toutes connaissances qui pourraient être intéressantes à transmettre.
Aussi Heythe décida-t-elle de lancer un nouvel appel à témoignages en axant sa demande sur le versant scientifique et civil de sa recherche, espérant que d'autres témoignages viendraient compléter celui de Dame Bauregard qu'elle attendait avec impatience.
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
- Spoiler:
Un grand merci au LjD du Thane Cavernbreach, qui m'a fourni 90 % de ce texte sur "sa cité" et "son royaume de Barak'dor" afin de favoriser l'immersion de l'entretien que nous avons eu en RP. Ne pouvant l'inclure dans l'article à venir, j'ai souhaité en faire profiter ceux qui sont intéressés par l'histoire et la culture des nains, fort bien expliquées dans ce texte"
Visite de la cité des Cavernbreach
Afin de compléter la partie militaire de son dossier, Heythe avait pris contact avec une communauté naine qui vivait retirée sous la montagne, la cité de Barak’dor, administrée par le Thane Gramlin Cavernbreach, du clan du même nom, une figure sociale qui avait généreusement accepté de répondre à leurs questions à condition qu’ils fassent le voyage jusqu’à lui, sous la montagne. En effet, avait-il expliqué, à l'arrivée de l'hiver, "tous les nains quittent les falaises verdoyantes des Cols pour se regrouper au sein de la forteresse antique, un bastion construit dans le plus pur style des Anvilmar, très largement inspiré de Forgefer que ce soit au niveau de son architecture ou de son système de défense, et c’est là que vous pourrez me trouver”.
Rendez vous fut donc pris et c’est à partir d’un portail en Hurlevent que les deux reporters des Publications d’Azeroth, Jonesy et Heythe, furent téléportés dans la région des Cols de Fer, non loin des Hinterlands. Là une sorte de majordome les accueillis pour les mener au Thane qui vivait dans des appartements luxueux. Une fois l’entretien avec le haut dignitaire terminé celui ci commanda à celui qui les avait amenés, une sorte de Majordome ou de secrétaire particulier, de les guider à travers la Cité afin qu’ils puissent relater la vie de la communauté, s’ils le désiraient.
Barak'dor était découpée en de vastes boulevards avec des couloirs plus petits qui les reliaient les uns aux autres à la façon de ruelles, et les vastes corridors sous-terrains qui striaient la cité fourmillaient de monde comme Forgefer le jour de fête des Brasseurs. Tous ces corridors culminaient dans les profondeurs en une vaste place qui servait tantôt de bunker retranché pour la populace en cas de crise, tantôt en lieu de vie divers animé de foires et regroupements culturels. Régulièrement, l’équipe d’Aeroth Mag’ et La Majordome chargé de les accueillir, passaient sous de lourdes portes blindées capables de s'abaisser à la façon de grilles de châteaux-forts. On pouvait aisément imaginer qu'en cas de siège, ces portes se refermaient les unes après les autres jusqu'à condamner totalement la place centrale de la capitale Cavernbreach, isolant totalement ses résidents du reste du monde. Au travers de ces dédales sous-terrains, Borgrim, le vieux nain mandaté par le Thane, ne se privait pas d'étancher la soif de connaissances des journalistes, leur ouvrant les portes de la culture si singulière des nains Cavernbreach.
"Le sang des Barbes-de-Bronze est nôtre, humains. Contrairement à ce que pourraient penser les autres races, l'histoire des Nains n'a pas commencé à leur montée à la surface et déjà sous terre nous nous organisions en clans. A la recherche du soleil et des peuplades d'Azeroth, la route fut longue car rien n'est aussi terrible que les horreurs enfouies sous les montagnes. Alors que les Barbes-de-Bronze, les Sombrefer et les Marteaux-Hardis gagnaient Khaz Modan et se regroupaient à Forgefer, les Cavernbreach eux s'étaient égarés dans les tunnels infinis creusés par nos ancêtres les Terrestres. Guidés par les Rois de la Montagne, les nôtres trouvèrent la surface bien loin de nos congénères, dans un pays en guerre déchiré par les humains d'Arathor et les Empires Trolls."
Tandis qu’il s’énorgueullissait de faire partie de cette vaste communauté, le nain les entraîna vers une grande place où un marché s'organisait. Prêcheurs de la Lumière et des Titans haranguaient et se partageaient des foules plus moins médusées tandis que les vendeurs de peaux et de tapisseries installaient leurs stands. Tout ce beau monde s'orchestrait ainsi autour d'une immense statue reposant sur un socle ancré dans la pierre de la montagne. La statue représentait un nain maniant une lance, chevauchant un raptor de guerre au galop."Il n'y avait à l’époque ni boucs ni chevaux aux Cols de Fer, alors les Cavernbreach domptèrent les raptors d'Arathi. Les liens qui unissent les nains des Cols de Fer aux raptors des plaines sont aussi vieux que Barak'dor et sans eux, les Cavernbreach n'auraient pu prospérer."
Présentant avec une fierté non dissimulée la statue massive d'un geste rapide, il reprit le chemin dans le brouhaha du marché, prenant soin de ne pas perdre les convives du Thane en route. "Ainsi les nains des Cols de Fer s'établirent un peu partout en villages et colonies au travers de ces même Cols. C'est avec l'aide des humains de l'Empire d'Arathor qu'ils purent reprendre contact avec leurs cousins des autres Clan. En ce temps, celui qui menait les Cavernbreach était un descendant Barbe-de-Bronze et il jura fidélité au thane de ce Clan ainsi qu'à la lignée des Hauts-Rois des nains, les Anvilmar. Les nains des Cols de Fer ont toujours soutenu les Barbe-de-Bronze dans l'adversité et le clan sait à qui s'en remettre dans ses pires heures."
Tout à sa narration, le nain en vint à guider les reporters dans un quartier bien plus silencieux de Barak'dor. Les hurlements du marché n'étaient plus qu'un écho lointain et ici les nains chuchotaient tout bas. Il n'y avait plus ni habitations ni commerces, les maisonnettes avaient fait place à des murs gargantuesques recouverts de gravures ouvragées hautes de plusieurs dizaines de mètres. Le tout était absolument somptueux et retraçait la saga des Titans sur Azeroth, leur combat contre les démons dans les Ténèbres de l'au-delà et comment ils avaient terrassés les Seigneurs Élémentaires. Le nain, souriant encore de fierté, laissa les convives du Thane s’émerveiller devant les fresques, très certainement le travail de plusieurs vies tant tout y était parfaitement retranscrit, des Terrestres dans les tréfonds jusqu'aux visages des Titans dans les sommets.
Finalement, après une vingtaine de minutes de marche, le long couloir aux gravures épiques débouchait sur un cul de sac, une nouvelle place éclairée par des braseros ardents et gardée par des nains aux armures ouvragées et gravées de runes colorées. Au centre de la place circulaire s'élevait une colossale tour sculptée à même dans la montagne, creusée par des mains de maître et entourée de statues majestueuses représentant tantôt Aman'thul, dirigeant du Pantheon et gardien du savoir, tantôt Aggramar, le champion des Titans. "Vous vous trouvez face à l'endroit le plus sacré sur terre pour tous nain des Cols de Fer. Si il n'y a pas de nom dans votre langue pour la traduire, nous l'appelons la Throm-as Karas. Si les nains de Forgefer révèrent les Titans comme des parents, nous les prions tels des Dieux. Ici s'organise et se pratique le Culte des Titans, une doctrine qui consiste à poursuivre et préserver leur œuvre tout en préparant Azeroth à leur retour."
Ponctuant son récit de grands gestes explicatifs, il longea les statues titaniques tout en continuant son récit, minutieux dans ses explications. "Il est dit d'après la Grande Prophétie qu'un jour les Titans reviendront sur Azeroth et qu'ils soigneront leurs enfants de la Malédiction de la Chair. Ce jour là, les nains redeviendront les artisans de la terre et vaincront à nouveau les Dieux Très Anciens et leurs serviteurs. Plus que n'importe qui d'autre, les Cavernbreach sont les ennemis mortels des Dieux Très Anciens et forment depuis des générations une élite guerrière destinée à écraser tous leurs suppôts." Dépassant une dernière statue, le nain re-dirigea sa suite au travers un couloir dérobé, les guidant cette fois-ci en direction du Cercle des Mages. Sur le chemin, les reporters croisèrent des citoyens de la cité, en grande partie intrigués par la nature des journalistes. Si majoritairement ils ne se risquaient pas à plus d'un regard furtif, certains nainots, des enfants d’âge difficile à déterminer, mais encore dans les jupes de leurs mères, dévisageaient franchement le duo, hallucinés de voir pareilles créatures arpenter les couloirs de Barak'dor.
"Régner ou périr, telle est la devise du clan Cavernbreach. Nos coutumes raffinées en temps de paix contrastent très largement avec nos traditions guerrières. Les Rois de Barak'dor sont tous et ce sans exception des guerriers farouches et admirés de tous, notre noblesse est exclusivement guerrière et la seule façon pour un nain de basse naissance de s'élever est la voie des armes. Tout nain, et sauf certaines exceptions quelques amis du Clan, peuvent passer le Serment du Guerrier. Ce serment lie celui qui l'invoque au thane du Clan et à ses propres aïeux. Il se devra de respecter une doctrine guerrière prônant la mort au combat et le dépassement de soi par les armes. Il embrassera alors une vie de guerre, de pillages et d'aventures, et gare à celui qui trahi le Serment en abandonnant ses frères au combat ou en trahissant les siens, car il n'y a pire disgrâce aux yeux des nains que de renier cet engagement mystique."
A l'approche de la chambre des Mages Cavernbreach, l'escorte longea une série de bannières accrochées à un mur représentant tantôt le blason du Clan, une tête de Raptor sur deux marteaux croisés à fond vert, tantôt celui des Thanes qui s'étaient succédés, allant d'une tête de dragon noire sur fond vert pour la plus ancienne, jusqu'à une hache au manche brisé, noire sur fond vert, pour la plus récente. Avec un brin d’emphase, le guide leur fit le récit de l’arrivée au trône du Thane qu’il servait depuis longtemps. Récit que Heythe enregistra in extenso afin de le retranscrire dans les archives du Magazine*. Après une bonne heure de marche au sein de la cité, le nain fit alors halte devant la grande porte de la chambre du Cercle des Mages. Un rien ému par son propre récit, s'inclinant si bas que sa barbe frôla le sol, il adressa un sourire courtois mais néanmoins sincère à la paire de journalistes. "Sachez que ce fut un plaisir de partager avec vous quelques bribes de notre histoire. Les Cavernbreach n'oublient pas que les nains et les humains ont toujours été proches, sachez le." Sur ces quelques mots, il laissa la suite des mages de Barak'dor prendre le relais et se charger du passage des reporters au travers du portail. Sur ce, tandis qu’il s'en retournait auprès de son maître, le cœur léger, apparemment satisfait de sa journée, les deux journalistes prirent le portail de retour pour rentrer au local, étourdis par cette expérience hors du commun.
* Le récit de la guerre des Cavernbreach par le Majordome (ou assimilé) du Thane Gramlin Cavernbreach :
"Comme notre thane vous l'a expliqué, il y a peu une guerre civile à ravagé les Cols de Fer. Le Clan se divise en une dizaine de familles majeures avec à leur tête les Cavernbreach. Le clan n'applique pas les même lois de succession que Forgefer ou Hurlevent. Ce n'est pas au premier né de gouverner mais aux ancêtres de le définir. Une fois en âge de faire la guerre, le prétendant à la couronne, fatalement fils du Thane en place, doit traverser la Grotte des Aïeux. La Grotte des Aïeux fait le lien entre l'Autre Monde et notre plan. Là, les thanes qui se sont succédés peuvent se manifester. Durant son périple au travers de la grotte, il sera jugé par ses ancêtres et seulement si il est digne, ces derniers lui remettront un présent. C'est ainsi que Gramlin Cavernbeach, alors cadet de la fratrie, fut désigné comme futur Thane. A la mort de Druss, père de Gramlin, le premier né de ce dernier alors écarté de la succession profita de l'absence de son frère, occupé à faire la guerre en Draenor, pour lui subtiliser sa couronne. Les familles furent divisées entre les traitres de Vagnar Cavernbreach et le fils de Gramlin, Agran. Agran était bien trop jeune et Vagnar lui était un militaire accompli. Il écrasa les loyalistes et exila la famille de son frère. Gramlin, averti bien trop tard, traversa l'espace et le temps pour revenir sur Azeroth. Il n'avait aucune armée et les Cols de Fer étaient isolés du reste du monde sur ordre de son frère. Alors Gramlin Cavernbreach imagina un plan. Il parvint à s'infiltrer d'après une ruse mise au point par l'un de ses amis elfes au cœur même de Barak'dor et profita d'une célébration donnée à Throm-as Karas pour se révéler à tous et lancer un défi à son frère. Vagnar ne put refuser, car un Thane doit être fort, se défiler maintenant aurait été la preuve qu'il craint son frère. Ils suivirent alors la tradition des duels fratricides. Les Titans n'ont pas créé les Terrestres pour qu'ils s'entre-tuent, et si un frère doit tuer son frère, alors cela se fera de nuit et sous la terre, caché, car Khaz'goroth pleurerait de voir ses enfants s’assassiner. Le duel se déroula dans l'ancienne arène de Barak'dor qui n'avait plus servi depuis que Druss était venu reprendre son trône il y a soixante ans passés. Le combat allait opposer un Roi de la Montagne à un autre Roi de la Montagne, les guerriers les plus sacrés des Titans capables de faire le lien entre l'héritage des Terrestres et la race des nains. Ils devraient tous deux combattre nus le corps recouvert d'une boue sacrée travaillée par les chamans du Clan. Ils pourraient tour à tour choisir leurs armes. Vagnar était le défié et il pu choisir le premier, il réclama alors sa lance magique, celle qui avait goûté le cœur de mille trolls et qui ne pouvait se stopper une fois lancée. Gramlin, lui, réclama son marteau-tonnerre sacré, réputé pour avoir été porté il y a des centaines d'années sous terre par le premier Thane du Clan. Le combat fut aussi terrible que spectaculaire et alors que tous pensèrent Gramlin vaincu, le thane légitime se trouva comme investi par l'esprit de ses ancêtres. Le corps brisé, il se releva, vomissant la foudre et le tonnerre, et frappa de toutes ses forces son marteau contre le corps de son frère. Aux pieds de Gramlin, Vagnar lui manda d'en finir, il se savait vaincu. Gramlin n'en fit rien et lui dit alors ces mots. "Vagnar, tu vas quitter mes terres et ne jamais y revenir. Si tu as l'âme d'une vipère, c'est bien le sang de mon père qui coule dans tes veines. Tu prendras tout ce qui t'appartient et tu partiras au lever du soleil, te voilà vaincu et je ne tue pas ma propre chair". Et c'est ce que fit Vagnar. Il fut soigné par nos chamans avant de quitter les Cols de Fer au levé du soleil. C'est sur cet épisode que le thane Gramlin Cavernbreach reçu la couronne de son père et fut reconnu par tous comme le seul maître de Barak'dor."
Heythe Nografe
Re: La vie au jour le jour d'Azeroth Magazine
Depuis quelques jours la vieille Mariette passe et repasse devant les locaux en quête de rumeurs ou mieux de ragots mais rien ne filtre, même si, de toute évidence, il y a de l'activité à l'intérieur.
Il faut dire que les jours derniers ont été riches en visites de toutes sortes, militaires draenei en armures lourdes, citoyens propres sur eux, Archimage en tenue d'apparat, robot effronté, gnome aux cheveux verts, vieille Kaldorei aigrie... toutes sortes de témoins ont répondu à l'appel de la journaliste et il s'agit maintenant de remettre en forme les notes, visionner les gnomographies, écrire les articles et enfin sortir la maquette du Mag'.
Beaucoup de travail en perspective et l'équipe du Mag' ne va certainement pas chômer les jours prochains.. mais à l'abri des regards.
Il faut dire que les jours derniers ont été riches en visites de toutes sortes, militaires draenei en armures lourdes, citoyens propres sur eux, Archimage en tenue d'apparat, robot effronté, gnome aux cheveux verts, vieille Kaldorei aigrie... toutes sortes de témoins ont répondu à l'appel de la journaliste et il s'agit maintenant de remettre en forme les notes, visionner les gnomographies, écrire les articles et enfin sortir la maquette du Mag'.
Beaucoup de travail en perspective et l'équipe du Mag' ne va certainement pas chômer les jours prochains.. mais à l'abri des regards.
- Merci:
- Un grand MERCI à tous ceux qui ont accepté de jouer le jeu des témoignages. Il y aurait de quoi écrire plusieurs Mag' tant les histoires et idées proposées sont intéressantes ! Maintenant c'est à moi de "travailler" et le Mag' ne sortira probablement pas avant la fin de Février. Je rappelle à ceux qui m'ont "promis" des textes (du Salon) ou des images (de leurs aventures) qu'ils peuvent le faire ici ou sur le forum du Mag.
Heythe Nografe
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