[Pause][Alliance - Fléau] Maison Von Tarkin

Monté sur son destrier de l'ombre, Le Baron Von Tarkin contemplait avec un certain plaisir les corps sans vie des hommes de la croisade d'argent. Les défenseurs de ce petit poste avancé n'avaient pas la moindre chance de s'en sortir face à une puissante attaque de nuit de chevaliers de la mort. Le Baron ne s'en remettait jamais à la chance. Même si elle était souvent de son coté, il savait qu'elle pouvait le trahir à tout moment.

Sans descendre de son destrier, le Baron ordonna qu'on aligne les corps des croisés au sol et qu'on commence les préparatifs destinés à relever ces morts. Alors que ses chevaliers exécutaient les ordres, un cri de corbeau déchira le sombre silence de la nuit.

Le Baron leva son poing vers le ciel et l'oiseau se posa sur sa main. Le baron pris le petit parchemin qui était attaché à la patte de l'animal. Il eut un petit sourire en lisant le message et appela sa fidèle Lieutenant.

"Dagmart, tout se passe comme prévu à Hurlevent. Nous allons pouvoir intensifier notre guerre avec ces stupides croisés..."

Le Baron Von Tarkin inspectait son armée avec un plaisir qu'il avait du mal a dissimulé. Il attendait ce moment depuis des années. Norfendre serait bientôt à lui et alors plus rien ne pourrait plus l'arrêter.

Un mois auparavant, la situation semblait pourtant bien mal partie. En nette infériorité numérique, son armée de chevaliers de la mort, de squelettes et de goules avait le plus grand mal du monde à tenir face aux attaques des croisés de la main de la rédemption et de la lame d'ébène. Ne pouvant affronter de front les paladins du Commandant Elardogan Bennington, le Baron était contraint de mener une guerre de guérilla faite d'évitements et d'embuscades. Il jouait au chat et à la souris, mais ce n'était pas lui le chat.

L'attaque surprise de la Légion avait totalement changé la donne.

Varian et Tirion étaient morts dans les premiers affrontements avec les démons. Les croisés avaient du, de toute urgence, abandonner le Norfendre pour défendre les Royaumes de L'Est. La Lame d'ébène avait fait de même et laisser ses bases sans défense. La Légion s’était lancée à l’assaut d’Azeroth mais avait semble-t-il oublié le Norfendre.

Le Baron avait hésité un instant, mais vite compris l’opportunité que lui offrait la Légion sur un plateau. En moins de quinze jours, il avait mobilisé l’ensemble de ses troupes et préparé une conquête éclair du continent.

Le Chevalier Zendarr et son régiment de squelettes s’attaqueraient du Donjon de la garde de l’Ouest. Le géant Rytone s’occuperait de semer la mort dans le camp de l’Avant garde d’Argent. Le tueur Arseam et ses geists prendraient d’assaut le caveau des ombres de la Lame d’Ebène. Man’thir le grand nécromancien du culte des damnés répendrait la mort dans le Donjon de Garde-Hiver. Le Baron accompagné de Dagmar ferait du Donjon de la Bravoure des cendres.

Alors que le Baron donnait ses dernières instructions, une voix venue de nul part dit:

« Von Tarkin, chevaliers de la mort, soldats du fléau, le destin vous appelle ! »

Le Baron tressaillit. Cette voix il la reconnaissait. Ses chevaliers la reconnaissaient. Toute son armée la reconnaissait. La voix sombre reprit :

«  Le temps est venu de me réveiller. Le temps est venu pour vous de me servir de nouveau. Le temps est venu pour la Lame d’Ebène de réintégrer le fléau. »

La voix cavarneuse poursuivit :

«  La Légion Ardente doit être détruite. Un accord a été conclu. La Lame d’Ebène servira de nouveau le fléau et échange de quoi, nous les assisterons dans la guerre. Rejoignez la couronne de glace. »

Les chevaliers et les soldats se tournèrent vers le Baron en attendant ses ordres. Il avait envie de hurlait sa colère, de crier sa haine  mais il n’avait pas le choix. Il n’avait plus le choix. Il lui fallait servir la voix. Il lui fallait se soumettre aux ordres du Roi Liche.

A genoux dans la cathédrale des ténèbres, le Baron savait très bien à quoi il s’engageait. Il allait combattre la Légion et soutenir ces imbéciles de la Lame d’Ebène. Il allait servir le nouveau Roi Liche, Bolvar Fordragon. Il allait être sous contrôle, comme le serait ses chevaliers et le Fléau.

Il le savait, il l’avait accepté, mais il avait foi dans les ténèbres

Le Roi Liche portait le heaume de la domination. Le heaume de l’âme de Ner’zhul. Le heaume corrupteur aux chuchotements incessants.

La victoire contre la Légion nécessiterait du sang et des crimes. La Lame d’Ebène avait accepté d’être le fer de lance du Roi Liche dans la bataille. Elle avait accepté l’aide du Fléau. Elle avait accepté l’alliance avec les ténèbres.

La corruption était à l’œuvre.

Le Baron ferait en sorte qu’elle se propage au sein d’Acherus et que les chevaliers de la mort commettent des crimes impardonnables.

Scholomance, 15ème jour du premier mois de l'an 37...

"Baron, c'est un honneur et véritable plaisir de vous voir ici. Nous avons craint de ne plus jamais vous revoir."

Mant'hir, la puissante liche nécromancienne du culte des damnés, parlait d'une voix mielleuse et douce comme pour tenter de faire oublier sa terrible apparence.

"Vous me connaissez depuis longtemps Mant'hir, je ne suis pas du genre à disparaitre ainsi..."

Le Baron et la Liche se connaissait en effet depuis longtemps. Mant'hir avait été un des premiers survivants du Culte des damés à rejoindre le Baron lorsque celui-ci avait entrepris de reconstruire l'armée du Fléau. Mant'hir avait notamment joué un rôle déterminant dans la mise en place du réseau d'agents des ténèbres au sein de Hurlevent. Le Baron poursuivit:

"... et je ne suis également pas du genre à être miséricordieux avec mes ennemis. "

Mant'hir avait bien entendu été mis au courant du massacre des chevaliers de la mort du Baron dans la main de Tyr et de sa destitution comme Général en chef de l'armée du Roi Liche. Il ne doutait pas que Baron allait se venger de manière particulièrement cruelle.

" Que comptez vous faire mon Seigneur ?"

Le Baron regarda la Liche longuement.

"Utiliser la relique du Vicomte Arthos sur laquelle vous travaillez depuis près d'un an !"

Mant'hir ne put s'empêcher se sourire de contentement.