Retour aux sources.

Idrid Dim 14 Déc 2008, 14:34

Trop de pertes.
Trop peu d'hommes.

Les combats étaient rudes, la survie de l'humanité, et tout ce qu'on peut lui associer, était en jeu, en Norfendre. Beaucoup d'hommes portant le tabard de Lordaeron étaient tombés. Des recrues, il lui fallait des recrues.

Les guetteurs du donjon de Hearthglen virent arriver un homme monté sur un palefroi de guerre. Ce dernier portait le tabard de la Croisade, ainsi qu'un heaume aux ailettes dorés. Aussitôt ils se postèrent face à lui, lui barrant le passage au moyen de grandes et puissantes lances.
" Halte Croisé ! Déclinez votre identité !
- Baissez vos armes soldats ! ordonna un écarlate en armure légère, adossé contre un vaste montant de la porte d'entrée du Donjon ayant appartenu autrefois à la famille Fordring.
- A vos ordres, Capitaine ! lancèrent au même instant les deux gardes en faction."
S'approchant, celui appelé "Capitaine" salua le cavalier monté d'un hochement de tête, avant de poursuivre. "Cavalier, je vous attendais, suivez moi."
Les deux gardes saluèrent les deux hommes, ces derniers pénétrant en silence dans le donjon, pour finalement arriver devant une petite bâtisse, un peu loin au sein de la place forte de la Croisade.
L'homme descendit de monture, attacha la bride à la branche d'un arbuste environnant pour finir par rentrer dans la maisonnette sans demander son reste. Le "Capitaine" fit de même et ferma la porte derrière lui.
Les deux comparses s'observèrent un instant avant qu'enfin, le mystérieux croisé n'enlève son casque, un sourire au coin des lèvres.
"Idrid, mon vieil ami... souffla le Capitaine, un sourire se dessinant sur son visage.
- Angrus. Trois ans déjà."
Les deux hommes se firent une franche accolade, avant de reculer l'un l'autre de quelques pas.
"Bon sang, Idrid, tu as bien changé." L'homme fixa son regard sur la large cicatrice barrant le visage de l'homme connu comme étant le Sénéchal d'Austrivage. "Sympathique cette cicatrice, elle te rend méchant et doit certainement t'aider auprès des femmes !
- Angrus, n'as-tu donc jamais cessé de... Tsah... Ton humour vaseux te colle à la peau, répliqua Idrid, un franc sourire affiché sur son visage aux trait tirés.
- Mon pauvre Idrid, je n'ai guère le temps de rire en ce moment... La Croisade est presque morte, nos troupes de Tirisfal et d'Hearthglen ont été décimé à la bataille de la Nouvelle Avalon, contre Arthas lui même. Nous faisons ce que nous pouvons pour tenir nos places fortes...
- La mort est partout Angrus, je la côtoye chaque jour dans le Nord. Tu as reçu mes courriers ?
- Affirmatif Sénéchal, souffla ironiquement le Capitaine Ecarlate.
- Bien, comme tu le sais, j'ai perdu beaucoup d'hommes sous Naxxramas, ma troupe empâtit énormément. Si je suis revenu ici, c'est en quête de combattants, qui ont réussi à conserver leur intégrité...mentale, et qui seraient susceptibles de me rejoindre. Lordaeron appelle ses fidèles guerriers à combattre sous SA bannière, celle de la Croisade n'étant plus au goût du jour.
- Je sais cela Idrid, comme tu dois t'en douter, j'ai joué le jeu de ces dingues aux commandes de la Croisade depuis quelques années maintenant. Je ne suis pas le seul, et je connais bien ces "autres". Je pense pouvoir te trouver une bonne quinzaine d'hommes, de puissants Paladins, comme toi et moi mon ami.
- Quinzaine ? Hum. C'est un bon début, mais il en faudra davantage Angrus.
- Nous avons tout le temps... A présent, prenons un verre, et parle moi de ta vie, il y a tant de...
- Angrus. Le temps m'est compté."
Le Capitaine Ecarlate ne répondit rien, et s'installa à une table, callant ses jambes croisées sur cette dernière, balançant sa chaise d'avant en arrière. Son visage finit par se baigner dans l'ombre de la pièce, sa bouche étant la seule chose visible, celle-ci se tordant en un rictus vicieux.
"Comme tu voudras Idrid, tu aurais bien eu besoin de ce verre, ce dernier verre pardon.
- De quoi parle..."
La porte s'ouvrit avec fracas, cinq croisés en armure lourde pénétrant dans la petite pièce, arme au poing. Idrid dégaina aussitôt sa longue lame, qui fendit l'air à peine sorti du fourreau. Une tête casquée rebondit aussitôt sur le parquet miteux de la petite maison, une gerbe de sang éclaboussant les quatre croisés restant.
"Angrus, qu'as-tu fait ?! hurla Idrid à son vieil ami.
- Mon pauvre Idrid, je fais ce que je dois faire, pour la gloire de la Croisade, ricana le Capitaine, s'étant relevé, arme au poing."

Les croisés, soldats et Angrus mêlés, se jetèrent sur Idrid, acculé dans un coin de la pièce. Par des rapides moulinets, le Sénéchal parvenait à les maintenir à distance, l'allonge de sa lame étant supérieure à celle des écarlates. Un croisé eut le malheur de s'approcher trop près, son bras tranché vint mourir contre le mur.
Soudain, un puissant coup sur le derrière du crâne, l'esprit qui se dérobe à la réalité, Idrid tomba au sol et tourna son visage vers l'endroit d'où le coup était parti, parvenant dans un dernier effort de lucidité à apercevoir cet homme.
Un croisé, en tenue obscure, un adepte des ombres, il était dans la pièce dès le début, usant de subterfuge pour se tapir dans les ténèbres, prêt à intervenir au bon moment.

"Apportez le au Grand Inquisiteur Daloen... souffla Angrus, avec nonchalance, d'un ton neutre.
- Bien Capitaine."

Idrid fut trainé par les pieds hors de la petite maison, à moitié inconscient, il aperçut la si jolie fontaine où il venait parler avec sa compagne, il y a de cela quelques années.
"Je...suis...revenu..." souffla-t-il, tombant finalement dans les vapes pour de bon.

Idrid Dim 14 Déc 2008, 19:11

"Sénéchal Idrid de Lordaeron... Vous avez fini par nous revenir."
Celui qui parlait à Idrid depuis maintenant dix bonnes minutes était vraissemblablement le fameux Grand Inquisiteur Daloen. Le jeune paladin était dans une cellule, au sous-sol du fort à l'est d'Hearthglen. Ses mains étaient attachées dans son dos, les gardes l'avaient déshabillé en entier, ne se gardant pas de lui balancer des coups de pieds au passage.

"Vous portez de nombreuses blessures, de nombreuses cicatrices Sénéchal. Vous avez fait de nombreux sacrifices, c'est honorable, certes. Vous êtes tout de même un idiot mon cher. Vous vous êtes détourné du chemin premier de la Lumière ! De votre combat pour Lordaeron !"

Sur ces mots, Daloen fixa un instant un des croisé, ce dernier s'approcha aussitôt d'Idrid, lui expédiant un lourd coup de masse dentelée en pleine face. Le paladin resta la tête rivée sur le côté, encore sous le choc du coup.

"Très cher Idrid... Je vais reprendre ici les paroles du défunt Grand Général Abbendis : Purifiez votre corps par le travail. Purifiez votre âme par la prière. Purifiez vos ennemis par le feu. La douleur n'est pas votre ennemie, mais une alliée que vous devez embrasser, garder à vos côtés et faire subir, aux incroyants comme aux fidèles."
Tournant le lentement le visage ensanglanté vers son interlocuteur, Idrid répondit :
- Je suis... d'accord Inquisiteur... avec cette vision des choses... mais nous n'appliquons pas..ces préceptes de la même manière... n'est-ce pas ?
- Exactement Sénéchal."
Le Grand Inquisiteur claqua des doigts, à ce signal, deux croisés, le visage caché sous une capuche, s'approchèrent...

[...]

Idrid se réveilla en rase campagne, non loin d'Austrivage, son épée et les différentes parties de son armure épars à ses côtés. Hormis une légère marque sur son visage due au coup de masse et quelques échymoses, aucune blessure apparente.
Avait-il tout simplement rêvé ?
Non, son ancienne armure de croisé avec lui n'était pas là par hasard. A Austrivage, on lui remit une lettre, à la fin de laquelle il a pu lire "Faites attention avec la Croisade".
Peut être aurait-il du l'écouter, elle avait raison et il s'était fait piéger.
Que s'était-il passé ? Il actionna sa pierre et se téléporta à Dalaran...

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