[Histoire] Mayne Langston:

Le jour se lève sur l'auberge du bourg du "Comté d'Or", Mayne a fini de ranger toutes ses affaires et est sur le point de reprendre la route vers le Bois. Elle semble en pleine forme malgré cette nuit agitée et sur son visage, on peut peu lire une quiétude dont elle est peu habitué.

Un dernier regard par la fenêtre sur la petite place en contre-bas et sur les badauds qui commencent à s'agiter à cette heure de la matinée la fond sortir de ses pensées du matin, mais elles reprennent très vite le dessus ... Tant de choses et d'années s'étaient passé avant dans arriver là ... Tant de rencontres, bonnes ou mauvaise ... Que garder ? Quels souvenirs à effacer ? ... Si elle devait repenser à tous ça, elle commencerait par son retour à Hurlevent et elle ferait main basse sur ses années de captivités ...

Les pensées volent, Mayne se revoit trois années en arrières, elle a vingt-trois printemps et les hommes de la main d'argent viennent de la laisser devant les portes de la grande cité ...
[A SUIVRE]

Il pleut devant l'entrée d'Hurlevent, Mayne se dit que la cité l'accueille comme elle est partie. Comme si elle ne voulait pas d'elle. Un dernier regard en arrière, ou elle aperçoit les chevaliers et l'Elfe Feldolar avec qui elle vient de laisser derrière elle dix années de sa vie. L'elfe lui manquera, elle espère qu'il ne l'oubliera pas. Pas qu'au début, ils s'appréciaient, mais au fil des années et des combats, la survie tisse des liens bien plus importants que les liens du sang.
-" Mon bon vieux Feld, puisse ta vie être longue et bonne à présent ..."

Mayne, traversa le pont et entra dans la cité, aussi seule qu'elle l'avait quitté, a croire que le monde ne s'était pas arrêté pour elle le jour de son départ.
Les rues étaient animées, les marchands d'étales criaient à tout-va, pour vendre leurs produits. Des hommes parlaient de leurs futurs voyages vers la région des Carmines et la garde de la cité surveillaient tout ce beau monde sans trop en imposer pour le moment. La jeune femme se demanda si elle ne devait pas se rendre directement dans les vieux quartiers. Après tout, elle avait grandi là-bas, elle y avait ses repères et peut être certaines personnes se souviendraient d'elles. Et puis cette idée disparue rapidement, car se dit-elle, ce n'était surement pas la chose à faire.
-"Pour le moment, je dois garder mon objectif en vue. Après, j'aviserai."
-"Tu parles toute seule ma grande ?" Demanda un garde derrière elle qui l'avait entendu. Elle sursauta, surprise par la voix. Bon sang, avait-elle parlé si fort ?

-"Heeee, rougit-elle. Je suis désolé, je ne pensais pas avoir parlé à voix haute".
-"C'est pourtant l'cas. Tu viens d'arriver ici ? Je ne suis pas sûr de te connaître ?"
Le Garde semblait insistant, elle devait se sortir rapidement de cette situation qui pouvait rapidement se transformer en problème. Alors elle décida de mentir et de rentrer dans sa nouvelle vie.
-"Je suis l'une des filles de Sire Langston, pourtant. Vous devriez le connaître ? Non ?"
-"J'connais bien, Elly, David et Jenn, mais toi ça m'dit rien." Il se penche pour la regarder de plus près. "Et tu es bien mal vêtu pour la famille Langston."
Cette fois, ça se compliquait vraiment.
-"J'étais en voyage ces derniers temps et je suis pourtant Mayne Langston ! Je trouve limite vos dires." S'imposât-elle. "Je trouve insultantes vos remarques, je vais en référer à mon père, qui lui-même en référera au Roi, qui lui même en discutera avec votre commandant et nous verrons bien ..."
-" Ola !!" Coupa le garde. "J'veux pas de problème moi. Je suis désolé si mes questions vous ont semblé déplacées. Mille excuses"
Le garde s'éloigna et reprit son service avec un autre citoyen. À croire qu'il se plaisait à soupçonner tout le monde.

Mayne avait réussi à s'en débarrasser avec son aplomb et pour la première fois, elle en trouva une certaine satisfaction. Son plan s'était mis en route de lui même. Maintenant elle devait aller droit sur son objectif, sur sa vengeance personnelle et sur ce qui effacerait ses années de captivités.

Sa destination avait changé, elle se dirigea directement dans le quartier bourgeois de la Cathédrale. En passant avant voir un certain marchand de potion sur le parvis de la prison.

La place de la prison d'Hurlevent est bien plus calme. On n'y croise des couples ou des personnes se rendant d'un quartier à l'autre, mais cela n'a plus rien a voir avec l'ambiance de l'entrée de la cité. Quelques gardes font les cent pas autour de la prison, mais du recoin ou se trouve Mayne, ils ne peuvent la voir.
-" Bien, il va falloir que je rentre dans cette boutique, que j'en achète ce que je suis venue chercher sans pour autant qu'on puisse m'identifier ... Ça ne va pas être facile." Se dit-elle.

Heureusement pour elle, Feldolar lui avait laissé un objet qui allait lui rendre un grand service pour le plan qu'elle avait envisagé.
L'objet en question est une petite boule de couleur violet, plutôt claire, avec à divers endroits des reliures d'orées. Sur le dessus, se trouve un bouton. Ce dernier une fois activé, va lui permettre durant quatre minutes, de prendre l'apparence d'une elfe de sang. Elle sait que c'était peu, mais il faudra faire avec.

Elle regarda autour d'elle et activa le mécanisme. Une étrange douleur commença a se faire sentir au niveau de son visage, puis elle monta petit à petit tout le long de son corps. Elle se tordit de douleur, essaya d'étouffer tous cris. Son genou finit par toucher le sol, qu'en elle se sentit mieux. Elle se releva, comment savoir si cela avait vraiment marché.
Sortant de son recoin, elle se dirigea devant la vitre de la boutique. Quelle fut sa stupeur en voyant son reflet.

Elle était devenue mince et menue, ses oreilles étaient devenues longues et pointues. Ses cheveux avaient changé de couleur, elle était blonde.
Un homme passa et lui dit bonjour. Elle répondit clairement et constata que seul sa voix n'avait pas changé.
-"Quatre minute ?! Je ne dois pas perdre de temps".
Elle entra dans l'atelier, salua les personnes présentes, qui furent surtout surprises de voir une elfe de sang ici et se dirigea directement au comptoir, là ou un homme d'un certain âge attendait qu'on vienne lui acheter ses dernières décoctions.
-"Je viens pour vous acheter une fiole de poison mortel fait à base de la plante du même nom. Je sais que vous en récupéré régulièrement des ouvriers écarlates quand vous vous déplacez dans le nord."
-"Vous m'avez l'air bien renseigné, jeune Elfe." Le vendeur la regarda plus sérieusement. "Je n'aimerais pas être votre ami."
-"Je ne suis pas là, pour me faire l'ami d'un vieux bouc, mais pour lui donner, pièces trébuchantes. N'est ce pas ce que vous aimez ?"
-"Oooh, que si !!" L'homme se pencha sous son comptoir et en ressortit une petite fiole verte.
- "Cinquante pièces d'or"
-"Les prix augmentent dans la région, non ?"
-"Seulement pour les Efles perdues en Hurlevent".
-" Bien, tenez" Mayne, lui tendit les pièces et prit la fiole puis  la rangea directement dans l'un de ses sacs.
-"Un plaisir de faire affaire" finie le vieil homme content de ne pas avoir dû marchander avec Mayne une somme aussi importante pour trois goutte de poison mortel.

Mayne sortit de la boutique sans saluer, se dirigea rapidement dans le recoin quelle avait quitté quelques minutes au paravent. Heureusement pour elle, l'effet de sa transformation cessa, dès qu'elle ne fut plus a la vue des passants et sans douleur cette fois.
-"Toi, tu vas avoir ton utilité régulièrement, dit-elle tout bas en rangeant l'objet dans une de ses besaces".

Elle reprit son chemin vers la Cathédrale en se disant :
-"A nous deux, maître Langston".

[A Suivre]

Quelques heures plus tard sur la place de la Cathédrale d'Hurlevent. La Place était très agitée comme à son habitude. On pouvait y entendre les frères de l'Église de la lumière y prêcher leurs bonnes paroles, Les kaldorei venir se plaindre ou quémandé, car leur monde s'était envolé en fumée, La Garde de la cité à la recherche de la moindre occasion pour asseoir leur autorité. Enfin quelques personnes de la populace, noble ou pas.
Bref, la crème de la crème comme chacun d'eux le pensaient. Être dans ce quartier était à la mode et si tu ne t'y trouvais pas, ba ... tu n'étais pas loin du moins-que-rien ...

Mayne ne gardait pas de bon souvenir de cet endroit, elle se souvient du jour ou le'vieux Langston l'avait prise sous son aile. "Tu verras, tu seras bien avec moi ... Tu s'ras entre de bonnes-mains ... Ta nouvelle famille fera en sorte que tu manques de rien ..." Que de belles paroles pour un homme aussi sombre que le trou à excréments.
Ho ! Qu'elle avait été assez stupide pour croire à ses mots. Ho ! Qu'elle avait pensée, sortir du quotidien de sa mère et espérer ne pas finir sur le trottoir comme elle.
-"Ma Pauvre fille, que tu étais jeune. Que tu étais stupide !"

La jeune femme fixa un bon moment la porte de la villa de la tour d'ivoire et d'or de son tuteur de l'autre coté de la place. Parfois, elle la perdait de vue au passage d'un passant, d'un cavalier ou même d'une charrette.
Mais elle était là devant elle, comme le passage d'une libération, d'une vengeance aboutissant à des années de tortures et de captivités.
C'est à ce moment-là qu'elle le vit entrant sur la place et se diriger vers son domicile. Il n'avait pas changé, ses cheveux avaient commencé à prendre un reflet argenté, mais pour le reste, il restait le même homme. Ses habits reflétaient la fortune qui était la sienne et son ventre nous rappelait qu'il mangeait abondamment. Il saluait les gens qu'il croisait sur la place et parfois s'arrêtait quelques minutes pour discuter avec eux. C'est seulement une fois qu'il disparut derrière la porte de son habitation que Mayne repris ses esprits.

Elle traversa la place et se posta à quelques pas de l'entrée. Comme à leur habitude, les domestiques n'allaient pas tarder à arriver. Le vieux étant rentré, il fallait bien que le service reprenne.

Alors elle patienta en écoutant ce qui se disait autour. Certain pleurait un parent, un mari ou un enfant disparu lors de la guerre. D'autres essaye de charmer une femme ou une elfe, voulant passer une nuit dans un lit bien chaud en charmante compagnie. Ce qui amusait Mayne, c'est que la grande majorité était des paladins. Ils étaient bien loin de la fameuse chasteté prônée par leur dogme, comme quoi ... Il y avait également, un peu plus loin, des enfants de l'orphelinat qui couraient après un chat.

Environ, une heure plus tard les domestiques arrivèrent, alors la jeune femme disparut derrière eux et en profitât pour passer la porte en leur compagnie. Pas un seul ne se rendit compte de sa présence. Une fois à l'intérieur, certains se dirigèrent vers les cuisines, d'autres vers le jardin derrière, trois personnes vers le salon et deux montèrent à l'étage.

C'est à l'étage que Mayne décida d'aller. Invisible à la vue de tous, elle monta le grand escalier sans faire un bruit, tourna dans le couloir de droit et se dirigea directement vers les appartements du vieux. À cette heure de la soirée, il serait dans le salon avec ses enfants. C'était l'endroit idéal pour que son plan fonctionne.

[A Suivre]

Mayne referma la porte de la chambre derrière elle. La pièce n'avait pas vraiment changé durant toutes ces années. Tout avait un aspect neuf et on y trouvait beaucoup d'objets de qualités. Il y avait pas mal de choses à voler pour qui s'y intéressait de plus près. Quelques vêtements étaient posés sur le lit. La chambre était grande avec plusieurs tapisseries. Aux fenêtres des rideaux pourpres brodées d'or fin. Un lustre d'une certaine taille trônait au centre du haut plafond. Il aurait été très difficile de dire que cela n'avait pas un certain goût ou caché, comme ils disent dans la haute.

Elle se dirigea vers une table située sur la droite. Dessus, il y avait un napperon sur lequel était posé un verre en cristal et une carafe remplie d'eau. Le vieux Langston avait ses habitudes et boire un verre avant d'aller se coucher en était une. La jeune femme ouvrir sa bécasse, en sortie le flacon acheté quelques heures plutôt et versa le contenu dans l'eau. Le poison se dilua dans le liquide sans laisser la moindre trace de sa présence. Finalement, elle n'avait pas payé si cher pour rien.
Cherchant toujours dans son sac, elle sortit également un parchemin, qu'elle mit sur le lit. Elle le déroula de façon qu'on puisse lire ce qui était noté dessus. Une fois son plan terminé, elle se dissimula de nouveau dans l'ombre et la pièce parue inoccupée. À pas de chat, elle alla se positionner dans le coin le plus proche de la table.

La première fois ou le planché grinça derrière la porte, Mayne se campa prête à agir, mais les pas continuèrent le long du couloir. Une battant claqua et le bruit disparu.

La nuit était tombée depuis plusieurs heures et la pièce n'était éclairée que par la lueur de la lune à travers les fenêtres, quand une ombre s'arrêta de l'autre côté de la cloison. Elle l'entendit parler puis entrer dans sa chambre.
-"Bonne nuitée".
Il tenait dans sa main une chandelle qui éclairait son visage faisant ressortir ses traits. Il paraissait démoniaque, mais ne l'était-il pas à ses yeux.
Ne changeant pas ses habitudes, il posa la chandelle sur la table se versa un verre d'eau et le bu. Il se dirigea ensuite allumer les Lanterne avec sa chandelle afin d'éclairer la pièce et y voir plus claire. Il souffla sur sa bougie et la déposa sur la table à côté du verre qu'il venait d'utiliser. L'imbécile était déjà mort, mais il ne le savait même pas.

Mayne réapparut derrière lui soudainement. Lui passa un couteau sous la gorge et une main sur la bouche. Langston fut surpris et son corps tout entier sursauta, mais comprenant très vite qu'il était en mauvaise posture, il n'insista pas. Surement se disant que le temps jouerai en sa faveur plutôt que l'inverse.
Alors elle le plaça contre un mur et le retourna doucement, toujours menaçant du poignard et le bâillonnant, qu'elle fût son plaisir de voir ses yeux s'écarquiller quand il l'a reconnu. Sans même lui laisser le temps, elle chuchota :
-" Voilà ce qui va se passer, alors écoute moi bien avant de tenter quoi que ce soi." Le vieux fit signe de la tête qu'il était prêt à l'écouter.
-"Tu vois ce verre sur la table que tu viens de boire" D'un signe, il répondit par l'affirmatif. "Et bien, j'ai versé un poison dedans. Je suis surprise que tu sois encore debout, mais sache que j'ai un antidote dans ma bécasse. Je vais relâcher ma main sur ta bouche, je te conseille de m'écouter et ne pas crier si tu souhaites le boire. Compris?" Il répondit de nouveau par l'affirmatif.
Alors Mayne retira sa main, mais laissa sa lame à proximité, toujours autant menaçante.

Langston allait prendre la parole quand elle ajouta :
-"Tu ne devrais pas perdre de temps. Tes minutes sont comptées l'vieux". Elle lui fit signe d'avancer vers le lit.
-"Voilà, l'idée. Sur ce document que j'ai pris le temps de rédiger durant mes longues années de captivités. D'ailleurs, je te remercie, car comme tu l'devines, j'avais du temps libre entre chaque combat. Même si ma priorité étaient avant tout de soigner mes blessures, parfois graves, que j'ai pu avoir grâce au séjour que tu m'as si gentiment offert. Donc ! Sur ce document, tu trouveras ton lègue. Comme tu peux le voir, tu me verses l'intégralité de ton héritage et tu me reconnais comme ta fille, une Langston.
Le vieux leva un sourcille de mépris et dit à voix basse :
-"Je ne signerai jamais ça ! Et puis je dirais que ce document n'est pas officiel ! Crois-tu vraiment que je puisse faire de toi ma fille ? Visiblement, tu n'as rien appris dans les arènes ?"

Mayne appuya sa lame un peu plus sur Langston. Elle le fit reculer et sorti de son sac une fiole avec un liquide bleu. Elle retira le bouchon avec sa bouche et commença à versé son contenu sur le sol. Langston chercha une plume et de l'encre et signa le document, puis lui tendit.
-"Aucune chance que ton plan marche ma p'tite".
-" Tu as p'être raison le vieux." Elle rangea le manuscrit dans son sac.
-"Donnes moi cette fiole à présent."
La jeune femme déposa la fiole dans sa main. Il s'empressa de la boire et quand il finit, un large sourire se dessinait sur son visage. Le sourire du vainqueur.
Mais il disparut aussi vite quand une douleur foudroyante le prit à l'estomac. Il se convulsa et tomba à terre.
-"Que ?!..."
-"J'avais oublié ..." Le regarda Mayne. " J'ai dit que j'avais un antidote. J'ai oublié de préciser si c'était celui qu'il te fallait. Qu'elle, idiote, j'en suis désolé, l'vieux".

Alors Langston comprit qu'il allait mourir. Il suffoqua, les traits ravagés par le produit mortel. Il se plia de douleur sur le sol, cracha du sang et dans un dernier hoquet rendit l'âme.

Mayne déposa le document signé à ses pieds, puis disparu derrière la porte ...

[A Suivre]

Hurlevent dormait encore en ce beau jour de l'été. Mayne, pensive, regardait au travers de la fenêtre de l'auberge où elle avait élu domicile le soir même de son altercation, si on peu appeler cela comme ça, avec le vieux Langston.
Chaques bruits, chaques pas, chaques passage de la garde la mettait en alerte. Qu'en allaient-ils venir l'arrêter ? Les jours passait et rien ... Avait-elle réussi ?

C'est dans la même matinée qu'un huissier mandaté par la couronne arriva et lui donna une ordonnance auprès d'un notaire place de la cathédrale. Le rendez vous aurait lieu en début d'après midi.
-"Je dois me mettre en valeur et jouer un nouveau rôle, sourit-elle."

Elle monta se préparer dans sa chambre.

Quelques heures plus tard elle redescendit, vêtue du longue robe noir et or, des gants assortis et une longue cape sur ses épaules. Même le tavernier du si prendre à deux fois pour la reconnaître, elle attira tous les regards de la pièce et elle aimait ça.

Dans la rue déjà bien animée à présent, un coché et son carrosse, qu'elle avait loué la veille, l'attendait pour l'emmener vers a sa destination.

Quand elle arriva la famille Langston étaient déjà là et l'effet de surprise fut totale, cousine Mayne impressionnait, sauf peut être la jeune Aellyna qui croisa son regard sans broncher, les autres eux osaient à peine la regarder.

Le notaire les invita a entrer dans son bureau et les discussions commencèrent.

Le vieux Langston, comme prévu et suite au document envoyé par Mayne, qu'elle avait récupéré lors de la mise à mort de son débiteur, légat la totalité de sa fortune à cette dernière. Afin de satisfaire le reste de la famille et de se les mettre dans la poche, elle décida d'en verser un partie à chacun des membres présent ce jour là, mais bien sûr cela ne l'empêchat pas de devenir très riche avec ce qu'il restait.

Mayne avait réussi et tout était en règle. A present sa vengeance était derrière elle et elle décida d'aller de l'avant. Et pour ça Aellyna et les Traqueurs du Val allaient fortement l'aider.

[FIN DE LA PREMIERE PARTIE].

Deux ans s'étaient écoulés depuis le décès du grand-oncle chasseur qui vivait avec sa petite fille chez les bûcherons. Deux longues années où Mayne avait continué à mettre son emprise sur Hurlevent et avait fructifier sa fortune.
Sa réputation n'était plus à faire et tout le monde avec oublié depuis longtemps la petite gamine qui avait grandi au bras d'une prostituée des vieux quartiers de la cité. À présent, elle était Dame Mayne Langston, Aristocrate et richissime.
Elle faisait des affaires avec tout le monde, pourvu qu'elle y gagnait des bénéficies, parfois légal, parfois un peu moins, mais jamais sans s'assurer une main mise sur ce qu'elle faisait.

Aellyna attendait déjà depuis une bonne demi-heure et se demandait si elle n'allait pas quitter les lieux quand sa cousine arriva.

Elle était sur une monture magnifique, assise en amazone et avançait doucement entre les bâtisses du village du Val de l'Est.  Sa robe, d'un noir ébène, faisait ressortir sa beauté et elle sourit passant devant les badauds qui s'arrêtaient pour la regarder pensant qu'elle était perdue.
Elle s'arrêta  à  quelques pas d'Aellyna et descendit délicatement de son cheval. Puis levant légèrement sa robe s'avança pour étreindre sa cousine.


-"Comment vas-tu ? J'ai appris pour ton grand-père, j'en suis désolée. Ça dut être un choc pour toi, si j'avais ..."
-"Il  nous a quitté, il a deux ans maintenant, tu sais ?".
-"Oui, oui, j'aurais voulu être là pour toi et présente pour ses obsèques, mais tu sais ce que sont les affaires" souffla-t-elle.

Aellyna ne répondit pas ne voulant pas envenimer la conversation.

-" Alors pourquoi, m'as tu fait venir jusqu'à ce boui-boui ?"
-"Ce boui-boui, comme tu le dis, c'est chez moi et ..."
-"Toutes mes excuses, je ne voulais pas t'offenser. Alors ?".

La jeune chasseuse se reprit :

-"Et bien je t'ai fait venir, car je compte créer une organisation et j'ai besoin de ... Fonds et je me disais ..."
-"C'est d'accord !"
-"Mais je ne t'ai encore rien expliqué ?"
-"C'est d'accord, je t'ai dit. Tu veux me faire changer d'avis ?'
-"Non, non et bien merci de ta générosité".
-"Une condition."
-" Je me doutais bien !"
-"Je veux en faire partie"
-" Mnnnn pourquoi ça ? On va surtout être des chasseurs et ..."
-"Je paye, je veux en faire partie".

La chasseuse réfléchit un instant. Était-ce prudent d'accepter ? Pourquoi une Dame de la ville voudrait faire partie d'une guilde de forestiers ?
-" Je n'ai pas le choix ?"
-"Non." sourit  Mayne.
-"C'est d'accord dans ce cas."

Les Traqueurs du Val furent créés.

À son retour à Hurlevent, Mayne reprit ses habitudes. Flâné était l'un de ses passe-temps favoris. On y apprenait pas mal de choses, parfois utiles, d'autre moins.

La place de la Cathédrale était l'endroit idéal pour écouter les ragots.

Un paladin qui discutait avec un garde royale, attira son attention.

- "Le Duc Pressley est mort, il laisse derrière lui son fils Adam. C'est une tragédie." Lança l'homme de foi.
-"Oui, j'ai entendu ça. Tu sais comment est-ce arrivé ?".
- "On dit qu'il commençait à gêner à la cour."
- "On dit surtout qu'il était chargé du matin au soir ...".

Mayne, assise sur son banc, eut un petit sourire. De toute façon, comme d'habitude, leur version ne serait pas la bonne.

Au décès du Duc, des rumeurs d'empoisonnement circuleront dans tout Hurlevent, mais la jeune Aristocrate savait la vérité pleine et entière.

Pressley était bien mort empoissonné, mais de sa propre main, sur une longue période de temps et sans que le roi y ait quelques parts quoi que ce soit. Au contraire, il avait fréquemment cherché à le dissuader de prendre tous ces produits en public, mais Mayne savait la mission que le roi lui avait donnée en privé et qui ne reflétait pas ce qu'il montrait en public.

Le Duc avait consulté des médecins et des mages, guérisseurs, mais à peine l'avait-il convaincu d'abandonner la drogue que Mayne lui en trouvait une autre.

Vers la fin des derniers jours de sa vie, il se montra toujours plus imprudent, expérimentant, plusieurs produits simultanément sans plus faire le moindre effort pour dissimuler ses penchants. Son comportement était une rude épreuve pour sa famille, car, sous l'influence des produits ou des mélanges à fumer, il portait des accusations échevelées et se laissait aller à des déclarations enflammées sans se préoccuper des personnages présents ni des circonstances.

On aurait pu croire que les excès de la fin de son existence auraient pu ouvrir les yeux de ses partisans ? Qu'ils auraient pu se douter de quelques choses ? Mais non ! Au contraire, ils le tenaient pour unique responsable de sa d'échéance.

Mais Mayne pu dire avec la plus complète assurance que même si sa mort ne fut pas le fait du roi, il en fut le commanditaire.

Les deux hommes finirent leur discussion, se saluèrent et prirent chacun leur chemin. Mayne se leva et se dirigea vers le palais ou à présent, elle faisait partie de la cour et avait une place particulière auprès du roi.
[A suivre].

Quelques mois plus tard, le soleil était revenu sur la cité royale. Les marchés étaient pleins à craquer et les badauds semblaient joyeux avec les beaux jours.

Mayne, elle, était pensive ... Depuis le début de la matinée, elle vaquait à ses occupations quotidiennes, mais une pensée revenait sans cesse à elle. Elle ne comprenait pas pourquoi ? Après tout, elle n'avait que faire de ce gentilhomme.

Sire Gareth de Montdefroid.

Ils s'étaient croisés la première fois à la cour du roi, dans le château d'Hurlevent. Fils de bonne famille habitant également à Hurlevent, ils avaient eu depuis l'occasion de se parler à plusieurs rencontres.

Il était à son goût, elle ne pouvait le nier. Les cheveux foncés, une barbe naissante, les yeux bleu, plutôt grand et il se dégageait de lui un charisme qu'elle ne savait pas expliquer ...

Mais comment avait, elle put se mettre dans un tel pétrin ? Avait elle des sentiments pour cet homme?

Mayne retourna à la table, où elle avait reçu ces deux lettres quelques minutes avant. Elles étaient toute les deux ouvertes. La première avec le cachet de la famille Montdefroid.

Elle rougit doucement quand elle se mit à la relire :
"Ma chère et douce Mayne,
Je ne peux plus garder pour moi les sentiments que j'éprouve à votre encontre. Pas une minute, ni un moment n'est un calvaire loin de vous. Si vous saviez comment mon cœur vous est conquis, vous ne le feriez pas autant souffrir, involontairement de votre absence.
C'est pourquoi, je souhaiterais vous inviter dans ma demeure afin de vous présenter à mes parents. Ils doivent savoir ce que je ressens pour vous.
Ma douce Mayne, ne me refusé pas cette demande, car mon âme est à vous.
Sire Gareth Montdefroid."

La jeune femme reposa la lettre et prit la seconde. Celle-ci portait la marque de la famille royale:

"Dame Langston.
À la demande du roi, il vous est explicitement demandé d'exécuter l'intégralité de la famille Montdefroid, pour traîtrise envers Hurlevent.
Faites comme bon vous semble pour que cela soit vu comme un accident, il en va du ressort de notre cité.
Le roi compte sur vous.
Le SI7."

Mayne reposa doucement le document à côté du premier. Elle essuya une larme qui c'est mis a perler toute seule. Elle prit une inspiration, se recoiffa légèrement et sortie de la maison afin de réfléchir.

[FIN DE LA DEUXIEME PARTIE - FIN DES TRAQUEURS DU VAL]

Cela fait quelques jours à présent, que les serviteurs, de la famille Langston s'affairent dans la grande bâtisse, place de la Cathédrale.  Rangement, nettoyage, dépoussiérage. Les cuisines et le chef s'attelle aux fourneaux. De jour comme de nuit la Maison est en ébullition.

Dame Langston est de retour à Hurlevent depuis quelques heures. Bien-sûr comme à son habitude, elle s'est d'abord arrêté dans les vieux quartiers avant de se représenter à la cour du château.

Certains habitués l'ont déjà croisé où l'ont salués à son passage. Heureuse et tout sourire elle en a fait de même.

Hurlevent, semble-t-il, lui avait manqué. Sombreconté n'était plus qu'un souvenir lointain.

La jeune femme s'arrêta au pied d'un escalier menant au port. Si près de la mer, il y avait peu de cachettes. Et la bise qui faisait claquer sa cape lui rappelait les rigueurs de l'hiver.
S'assurant d'un coup d'œil qu'elle n'était pas suivie ou espionnée, Elle poussa une pierre du mur en face d'elle et activa l'entrée d'une petite grotte et, torche allumée, s'y engagea.
Une chauve-souris dérangée s'envola à tire-d'aile et des rats détalèrent.

- "Hurlevent, la cité aux mille splendeurs..."murmura Mayne avec une ironie affectueuse.

Depuis qu'elle y avait élu domicile, quelques années plus tôt, elle passait le plus clair de son temps à conclure des arrangements dans des antres comme celui-ci, loin de sa maison, place de la cathédrale, loin de sa vie luxueuse, loin des strass du château.
Ici, on trouvait peu de « splendeur »... Aux odeurs salines de la mer se mêlaient celles, peu ragoûtantes, des poissons morts et des détritus...

Mayne s'enfonça dans la grotte glaciale. De la mousse et du lichen couvraient les parois. La voûte était hérissée de sécrétions minérales d'où tombait un goutte à-goutte incessant.

Comble de l'ironie, Mayne haïssait l'eau !

Un couvre-chef écarlate et des créoles en bronze complétaient le déguisement de marin de la jeune femme. Après des années d'asservissement, elle avait
appris une chose capitale: pour survivre, il fallait avant tout s'adapter.
Après quelques pas, elle déboucha devant une porte où était incrusté une lune sertie d'un harpe. Elle trouva l'endroit permettant de l'ouvrir à la l'aide de sa bague, poussa la porte et arriva dans une grande salle. Une faille, en hauteur, laissait filtrer un peu de lumière. Près de la jeune femme courait une autre fissure. En bas coulait une rivière souterraine.
Réprimant un frisson, Mayne posa son sac et en tira un tapis et des dagues. Elle enveloppa l'arme avec soin, la dissimulant sous des pierres. Puis elle s'allongea à plat ventre près de la fissure pour chercher à tâtons la corde qu'elle y avait fixée quelques jours plus tôt, lors d'une reconnaissance.
La corde, virtuellement invisible, disparaissait sous l'eau. La hisser ne fut pas une mince affaire. La jeune femme reprit son souffle et son sac avant de nouer l'extrémité de la corde à son ceinturon. Après avoir pris une profonde inspiration, elle descendit dans la fissure... Elle avait repéré une niche naturelle, où elle arriva vite. Après quelques pas, elle trouva ce qu'elle cherchait: une ouverture aux allures ridicules de trou de souris. A plat ventre, elle s'engagea dans le court tunnel qui menait à un réseau de boyaux.

Au prix de pénibles reptations, Mayne traversa l'étroit tunnel. Ceux avec qui elle traiterait bientôt ne pourraient pas l'y poursuivre...
Emergeant à l'autre bout, la jeune femme alluma une deuxième torche. Après quelques centaines de pas, elle parvint au lieu du rendez-vous : une grotte creusée par des millénaires de goutte-à-goutte.

Les affaires allaient reprendre.
[A Suivre]

Cela faisait plusieurs jours maintenant que Mayne, faisait des allées et venues dans le repère qu'elle avait trouvé dans cette grotte dissimulé par une porte cachée au port d'hurlevent. La mage de feu, qu'elle avait enrôlé, avait activité, a l'identique de la tour des mages, les portails nécessaires à les transporter dans tout Azeroth. De ce côté ci tout était en place ...

À Hurlevent, beaucoup d'autres bâtisses étaient plus impressionnantes que la demeure Langston ... Aucune n'était aussi sûre.
Les deux hommes y allaient souvent. Quelque semaines plus tôt, Mayne les avait prise sous son aile. Depuis un certain temps, les convocations de la jeune femme se multipliaient. Ainsi que ses exigences...
Ce jour-là, les deux compères franchirent plusieurs portes invisibles avant d'atteindre l'étude ou elle les attendait, se jouant des protections magiques et des mécanismes secrets.
Là, ils étaient en retard. Et Mayne semblait
d'une humeur massacrante. Elle faisait rarement les cent pas. En général, tout
se déroulait comme elle l'entendait. Mais ce jour-là, elle tournait en rond comme un lionne en cage. D'évidence, pliés à sa volonté.
Et le message qu'elle avait envoyé empêchait les deux hommes de goûter le côté comique de la scène. Eux-mêmes étaient préoccupés.
Mayne s'arrêta face aux deux hommes. Hormis leur taille élancée, ils avaient peu en commun. Sinon que l'un tuerait sans hésiter pour protéger l'autre.
D'un naturel enjoué et folâtre, Mayne privilégiait les tenues noires. Les deux hommes devant elle également en ce jour.
-"Vous êtes en retard..."
-"Nous étions à la planque afin de former les nouveaux. Nous en avons déjà parlé dame Langston. Se charger de la formation et du soutien des nouveaux membres de notre organisation est important. Surtout par les temps qui courent. Où ils manquent cruelles de guides". Répondit le plus vieux des deux.

La jeune femme fit quelques pas afin de récupérer un document près d'une harpe, pour le lancer au plus jeune. Il l'attrapa d'une main avant de s'installer sur son fauteuil favori, son compère s'installa à sa gauche et Mayne prit place en face d'eux.

En silence, l'homme déchiffra le message codé et qui terminait par le symbole d'une harpe devant une lune. Son visage se ferma.
-"Les paladins ..."
-"Il n'est pas question que les hommes de foi de la Capitale mette la main sur le collier. Il faut suspendre la vente et me l'apporter." Répondit Mayne.
Le plus vieux des deux hommes haussa les sourcils :
-"Depuis quand vous intéressez-vous aux bijoux, dame Langston ?"
-"Réfléchissez ... Même dans son état brut, l'ambre est davantage que de la jolie résine : un catalyseur naturel. Cet ambre- là vient de la forêt du chant de Cristal en Norfendre où les arbres connurent un fin violente. Imagine la puissance nécessaire pour les transformer en cristal ? Si une parcelle de ce pouvoir subsiste dans le bijou en question, son potentiel devient inestimable ! Il pourrait servir à attirer et à transférer l'énergie magique..."

Elle s'arrêta soudain, comme si elle-même envisageait pour la première fois cette éventualité. Elle se leva et refit les cent pas.

-"Il faut tenir à l'oeil ces paladins".

Elle regarda les deux hommes:
-"Prenez le sujet en main, passez le message aux autres. Notre organisation, toute entière, doit se mettre sur ce sujet. Et dire que je n'étais pas loin quand ce collier à été volé hier dans les vieux quartiers..."
[A Suivre].