Bribes de vie d'une échouée
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Bribes de vie d'une échouée
Dans une taverne deux hommes déjà bien avinés discutent et rient, entre une jeune femme en armure légère, la peau brunie par le soleil, les cheveux d'un blond décoloré par la mer et le soleil, la silhouette musclée elle marche d'un pas sûr jusqu'au bar et commande une dizaine d'outres de brune.
-*sifflement admiratif* t'as vu la poupée? bien roulée hein? on en mang'rait! *rire gras*
-*écho de rire gras* ouais pas mal... sa tronche m'dit qu'qu'chose...
- haha! parc'que tu r'garde sa tronche toi? *nouveau rire gras*
La guerrière, car aux vues des armes pendues à sa ceinture c'en est une, fait demi tour une fois sa commande payée et reprend le chemin de la sortie, alors qu'elle passe près de la tablée un des deux hommes lui glisse une grande claque sur la fesse. Avant qu'il n'ait retiré son bras elle l'avait déjà saisit ses cheveux et lui avait écrasé le visage sur la table, lui brisant le nez ainsi qu'une arcade, le laissant là et reprenant son chemin comme si de rien n'était. Le malheureux se redresse, le visage en sang, sous les rires de son comparse.
- Hahaha houhouhou hihihih! j'me souviens! c'la fille qu'on appelle la Boulangère!
- gné? boulanvère?
- bouhahahaha comment elle t'a éclaté! ouais boulangère, elle distibue des pains!
- ah ben merfi d'm'avoir préfnu... c'nnard...
- on l'appelle aussi la naine, vu la poupée c'doit êt' à cause d'son caractère...
- v'crois qu'fuis amoureux...
- j'crois qu'es con ouais! c'pas une fille pour toi, et arrête d'pisser l'sang sur la table t'es dégueux
- nan v'l'aime... l'est belle et... quelle femme...
- bouah arrête de rêver, on l'a jamais vue 'vec un gars, à part c'type là qu'est son frangin, à mon avis elle préfère les femmes... quoi qu'on la jamais vue 'vec une nana non plus... c'te fille l'aime personne c'sur...
- moi v'l'aime!
- allez j't'emmène t'faire soigner avant qu't'avales tes dents.
Alors que les deux comparses s'éloignent le tavernier ricanne en nettoyant, la table.
- pauv' gars, la boulangère c't'une fille pas pour des p'tites frappes, elle est d'celles qu'on dompte jamais...
Avec un soupir rêveur il retourne à son bar et ses poivrots, attendant la prochaine visite de sa cliente préférée...
-*sifflement admiratif* t'as vu la poupée? bien roulée hein? on en mang'rait! *rire gras*
-*écho de rire gras* ouais pas mal... sa tronche m'dit qu'qu'chose...
- haha! parc'que tu r'garde sa tronche toi? *nouveau rire gras*
La guerrière, car aux vues des armes pendues à sa ceinture c'en est une, fait demi tour une fois sa commande payée et reprend le chemin de la sortie, alors qu'elle passe près de la tablée un des deux hommes lui glisse une grande claque sur la fesse. Avant qu'il n'ait retiré son bras elle l'avait déjà saisit ses cheveux et lui avait écrasé le visage sur la table, lui brisant le nez ainsi qu'une arcade, le laissant là et reprenant son chemin comme si de rien n'était. Le malheureux se redresse, le visage en sang, sous les rires de son comparse.
- Hahaha houhouhou hihihih! j'me souviens! c'la fille qu'on appelle la Boulangère!
- gné? boulanvère?
- bouhahahaha comment elle t'a éclaté! ouais boulangère, elle distibue des pains!
- ah ben merfi d'm'avoir préfnu... c'nnard...
- on l'appelle aussi la naine, vu la poupée c'doit êt' à cause d'son caractère...
- v'crois qu'fuis amoureux...
- j'crois qu'es con ouais! c'pas une fille pour toi, et arrête d'pisser l'sang sur la table t'es dégueux
- nan v'l'aime... l'est belle et... quelle femme...
- bouah arrête de rêver, on l'a jamais vue 'vec un gars, à part c'type là qu'est son frangin, à mon avis elle préfère les femmes... quoi qu'on la jamais vue 'vec une nana non plus... c'te fille l'aime personne c'sur...
- moi v'l'aime!
- allez j't'emmène t'faire soigner avant qu't'avales tes dents.
Alors que les deux comparses s'éloignent le tavernier ricanne en nettoyant, la table.
- pauv' gars, la boulangère c't'une fille pas pour des p'tites frappes, elle est d'celles qu'on dompte jamais...
Avec un soupir rêveur il retourne à son bar et ses poivrots, attendant la prochaine visite de sa cliente préférée...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
La marche de l'ouest il y a quelques années.
Un paysan regarde les murlocs fouiller les débris récents d'une épave sur la plage, ils s'attroupent autour de quelque chose, on dirait un corps...
Le paysan plisse les yeux, se redresse pour essayer de mieux voir, les murlocs s'excitent, ils ont trouvé quelque chose d'interessant, soudain un cri, trois murlocs tombent, les autres fuient.
Ce qui n'était qu'un corps échoué se redresse, titubant, c'est une jeune fille, armée d'un morceau de bois, les vêtements déchirés, ses longs cheveux blonds tombant jusqu'à sa taille elle regarde autour d'elle.
Le paysan descend jusqu'à elle, elle est méfiante, il l'encourage à le suivre, montre sa maison non loin, une femme y étend son linge, elle se laisse guider, elle demande où sont les autres... il n'y a pas d'autres... elle est seule... seule échouée avec une voile et un bout de mât... drôle de marée...
Un paysan regarde les murlocs fouiller les débris récents d'une épave sur la plage, ils s'attroupent autour de quelque chose, on dirait un corps...
Le paysan plisse les yeux, se redresse pour essayer de mieux voir, les murlocs s'excitent, ils ont trouvé quelque chose d'interessant, soudain un cri, trois murlocs tombent, les autres fuient.
Ce qui n'était qu'un corps échoué se redresse, titubant, c'est une jeune fille, armée d'un morceau de bois, les vêtements déchirés, ses longs cheveux blonds tombant jusqu'à sa taille elle regarde autour d'elle.
Le paysan descend jusqu'à elle, elle est méfiante, il l'encourage à le suivre, montre sa maison non loin, une femme y étend son linge, elle se laisse guider, elle demande où sont les autres... il n'y a pas d'autres... elle est seule... seule échouée avec une voile et un bout de mât... drôle de marée...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
Nous sommes les nains sous la montagneuh!
l'humeur joyeuse grâce à la bière, la voix éraillée sans doute grâce à la blessure qui a laissé cette cicatrice sur sa gorge, le sourire qu'elle ne porte pas assez souvent sur ses lèvres gravé à jamais dans sa chair...Devda chante, boit, s'amuse, lance une chope vide sur un autre buveur, une bagarre se déclenche, elle frappe joyeusement tout ce qui lui passe sous la main, reçoit autant de coups qu'elle en donne mais rit toujours, un rire rocailleux inimitable.
Puis la bagarre se calme, chacun reprend ses esprits et une nouvelle chope, les chants reprennent, la vie continue.
Elle avale une dernière chope, salue ses camarades de taverne et sort dans la nuit, elle regarde le ciel, puis martelle le pavé de ses bottes, rentrant à son auberge, les malfrats de la ruelle ne l'attaquent pas, ils savent qu'elle frappe fort même ivre... ou surtout ivre... ils la regardent passer et attendent leur prochaine victime, une moins coriace.
Devda dormira seule, en armure, et reprendra au matin son entrainement, ses combats, sa vie...
l'humeur joyeuse grâce à la bière, la voix éraillée sans doute grâce à la blessure qui a laissé cette cicatrice sur sa gorge, le sourire qu'elle ne porte pas assez souvent sur ses lèvres gravé à jamais dans sa chair...Devda chante, boit, s'amuse, lance une chope vide sur un autre buveur, une bagarre se déclenche, elle frappe joyeusement tout ce qui lui passe sous la main, reçoit autant de coups qu'elle en donne mais rit toujours, un rire rocailleux inimitable.
Puis la bagarre se calme, chacun reprend ses esprits et une nouvelle chope, les chants reprennent, la vie continue.
Elle avale une dernière chope, salue ses camarades de taverne et sort dans la nuit, elle regarde le ciel, puis martelle le pavé de ses bottes, rentrant à son auberge, les malfrats de la ruelle ne l'attaquent pas, ils savent qu'elle frappe fort même ivre... ou surtout ivre... ils la regardent passer et attendent leur prochaine victime, une moins coriace.
Devda dormira seule, en armure, et reprendra au matin son entrainement, ses combats, sa vie...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
*Souvenirs d'un gobelin mourant*
...Et il y avait ce nain... et sa "fille" une gosse blonde aux grands yeux bleus , avec ce sourire toujours...
cette gosse elle était pas naine... mais elle l'app'lait "p'pa"...
...j'aimais bien c'nain, il m'vendait son métal à un prix d'ami, il r'venait et à chaque fois la gosse avait grandi un peu... et puis plus rien... plus d'visite... plus d'métal... cette gosse j'aurais pu la vendre cher comme servante... une petite blonde si mignone... aux yeux bleus... si souriante...
...Et il y avait ce nain... et sa "fille" une gosse blonde aux grands yeux bleus , avec ce sourire toujours...
cette gosse elle était pas naine... mais elle l'app'lait "p'pa"...
...j'aimais bien c'nain, il m'vendait son métal à un prix d'ami, il r'venait et à chaque fois la gosse avait grandi un peu... et puis plus rien... plus d'visite... plus d'métal... cette gosse j'aurais pu la vendre cher comme servante... une petite blonde si mignone... aux yeux bleus... si souriante...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
Il y a des peurs qui ne disparaissent jamais, on les apprivoise, on les domine, mais elles restent, gravées dans la chair comme dans l'âme, c'est ce genre de peur qui ternit parfois le regard de Devda, une peur surgie du plus profond de son être, une peur qui la paralyse, qui lui fait perdre toute la force qu'elle a accumullé au cours de ces années passées à fuir cette peur.
C'est cette peur que certains ont vu dans son regard, y voyant un moyen de se servir d'elle, une faille dans la carapace, ou simplement l'éclat d'une âme cachée sous l'armure.
C'est cette peur qui hante ses nuits, qui anime ses cauchemars.
Elle court, elle se bat, elle fuit, elle affronte, elle se dresse, elle tombe, elle se relève... mais la peur reste, encore toujours, comme la pire des cicatrices, comme son ombre, pour toujours et à jamais attachée à elle, jusqu'à sa mort.
Sur le mur d'une cellule elle griffone:
Leurs visages, leurs mains, ils cachent ceux de mes amis, de celui que j'aime... éffacez les... éffacez les...
Elle ne signera pas, elle n'avouera pas avoir appellé à l'aide, elle n'appellera pas, elle veut oublier et demander de l'aide l'obligerait à raconter, à se souvenir, à revivre... plutôt mourir, elle taira son secret, étouffera sa peur, ou sera étouffée...
C'est cette peur que certains ont vu dans son regard, y voyant un moyen de se servir d'elle, une faille dans la carapace, ou simplement l'éclat d'une âme cachée sous l'armure.
C'est cette peur qui hante ses nuits, qui anime ses cauchemars.
Elle court, elle se bat, elle fuit, elle affronte, elle se dresse, elle tombe, elle se relève... mais la peur reste, encore toujours, comme la pire des cicatrices, comme son ombre, pour toujours et à jamais attachée à elle, jusqu'à sa mort.
Sur le mur d'une cellule elle griffone:
Leurs visages, leurs mains, ils cachent ceux de mes amis, de celui que j'aime... éffacez les... éffacez les...
Elle ne signera pas, elle n'avouera pas avoir appellé à l'aide, elle n'appellera pas, elle veut oublier et demander de l'aide l'obligerait à raconter, à se souvenir, à revivre... plutôt mourir, elle taira son secret, étouffera sa peur, ou sera étouffée...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
Ray le fermier
La propriétaire? La patronne voulez dire?Ah bah c't'une fille bien, un caractère d'nain sans bière mais elle est droite la p'tite.si l'est propiétaire d'puis longtemps? Ma foi d'puis qu'Monsieur l'duc a ach'té la terre pour planter sa vigne et faire son domaine, l'a ach'tée pour lui et la p'tite, voulait la marier et s'poser là pour faire sa famille et son vin, comme son père.
Bah on les a pas vus beaucoup, quand il lui a montré la maison l'a fait une drôle d'tronche la mioche.
Un jour l'est v'nue et elle a foutu l'feu! I'parait qu'c'est parc'que M'sieur l'Duc l'avait remplacée par une aut' donzelle, on l'a jamais vue nous, c'des histoire d'Hurlevent, on sait pas c'qui s'passe par là bas nous.
Pis l'est plus trop v'nu lui, l'était plus qu'l'ombr' d'lui même, i'v'nait s'enfermait dans sa chambre, ou marchait des heures dans ses vignes.
L'sourire à finit par lui r'venir! pis la donzelle aussi, une grande gueule celle là mais êt' aussi jeune et porter tout ça sur ses épaules...
Pis un soir elle est rentrée... c'verte d'sang, pleurant comme une gosse, avec lui dans les bras, c'grand gaillard, tout raide, 'vec un trou dans la tête, c'tait pas beau à voir, j'vous jure c'm'a fendu l'coeur cette gosse qui pleurait son homme, on aurait rempli la mer!
Elle l'a mis dans la chambre, l'est restée 'vec toute la nuit, pis l'matin l'est partie, t'jours pleine d'sang, l'est r'venue 'vec une elfe et a d'mandé qu'on monte un bûcher...
J'peux vous dire qu'elle l'aimait son homme! L'y connaissait rien à la vigne ça s'voit qu'c'pas une fille d'la terre.
Ben l'a trouvé l'meilleur endroit pour l'bûcher d'son homme, en hauteur pour qu'y'ait d'l'air, qu'ça brûle bien, 'vec une belle vue sur ses vignes, ça pour sûr l'aurait aimé m'sieur l'duc...
Quand l'elfe est partie la p'tite a sorti l'corps, elle l'avait lavé et habillé 'vec son costume préféré, toute seule, j'l'aurais bien aidée moi mais l'a rien d'mandé la mioche. Pis on l'a brûlé, l'a pleuré 'core un peu mais lui restait plus beaucoup d'larmes la 'ptiote.
Et l'a pas trainé, l'est allée s'occuper des papiers, m'a juste dit "on change rien, les vignes continuent, l'domaine doit survivre" l'est partie pour Hurl'vent.
D'puis elle s'est installée ici, pis y'a tout son clan qu'est v'nu, son chef et d'venu seigneur du coin, ça c't'une bonne chose! Maint'nant on a plus à s'soucier des morts d'à coté, y'a des hommes en armes d'partout! Et la patronne l'a dit "vous c'est l'vin, moi la guerre, chacun son boulot" ça j'trouve ça bien, l'est brave c'te p'tite.
J'vous dirais, d'puis quelqu'temps y'a un p'tit gars qu'vient dormir au domaine, j'trouve ça bien pour elle, elle a l'air d'aller mieux. J'préfère moi, quand elle va pas elle fout la trouille la gamine, J'vous jure! Elle pourrait êt' ma fille pourtant j'irais pas risquer ma peau à lui coller une fessée!
Bon j'vous laisse, y'a du boulot, l'est sympa la patronne mais elle s'repose pas beaucoup 'lors l'aime pas qu'nous on s'traine... Et sans elle on crèv'rait d'faim... on lui doit bien ça à la gosse...'fin la patronne...
Au fait.. p'quoi vous d'mandez tout ça? M'sieur? hey rev'nez! 'ttendez!...
Bah...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
Elle avait retrouvé le sourire, elle marchait fièrement dans son armure lourde, bardée de piques, son arme énorme battant son dos au rythme de ses pas. Ou bien elle avançait juchée sur son fidèle bélier, la brave Georgette qui avait connu plus d'un combat et était toujours prompte à encorner le premier que lui désignerait sa cavalière.
Elle souriait, de son sourire en coin, un peu grimaçant, elle riait, ou plutôt ricannait de sa voix éraillée.
Son armure dissimulait bien les formes de son corps, elle n'attirait plus les regards des hommes avides, sur elle ne se posaient plus que des regards méfiants, craintifs, ou d'égal à égal.
Elle portait son tabard avec autant de fièrté que son armure, elle avait trouvé sa place, sa famille, elle était une Sombrecoeur.
Seul lien avec sa vie d'avant deux hommes,
Lenny Quid, propriétaire de la taverne à succès le Tord Boyaux, oncle adoptif de son compagnon décédé "le Duc" qu'elle appellait Eliött. Elle lui écrivait régulièrement, passait boire une bière à la taverne. Ses lettres étaient simples, des nouvelles banales, juste pour dire qu'elle était en vie et qu'elle allait bien, parfois elle s'éssayait à des nouvelles plus frivoles comme la pousse de ses cheveux, dont il se moquait gentiment.
Malverick était un guerrier comme elle, qui avait souffert comme elle, il n'aimait pas qu'on le touche, comme elle. Il ne l'avait jamais regardé comme une femme, encore moins touchée comme telle.
Ensemble ils buvaient, parlaient des combats et de comment ils étaient parvenus à se construire une vie "normale" à coté de toute cette violence. Lui avait choisi la famille, des jeunes filles qu'il avait prises sous son aile, une femme, déjà mère, dont il était tombé amoureux.
Elle avait choisit le clan, pas d'enfants, pas de douceur, la force, le respect, mais l'amour aussi. Celui de son chef, qui la traitait comme une soeur sans rien lui laisser passer. Celui de son compagnon, un homme qui lui ressemblait lui aussi, dans la violence, dans la souffrance, un homme qui la comprend, qui sait de quoi elle a peur, ce qui lui fait mal. Elle avait aussi gagné petit à petit le respect de ses hommes, devenue lieutenant elle devait faire preuve d'autorité pour la première fois de sa vie. Ca avait été dur, il avait fallu calmer sa propre rage, sa propre fougue, devenir posée, grave, responsable. Difficile de commander à des hommes quand on est une jeune fille, même avec un caractère de nain, même avec un entrainement martial impitoyable. Surtout quand ces hommes sont de fiers guerriers, solides, à qui on ne la fait pas, capables de vous arracher la tête à mains nues.
Il y avait bien des ombres au tableau, des troubles au sein des membres, mais dans l'ensemble, elle avait réussi à trouver sa place, et elle ne laisserait pas couler ce bateau là...
Elle souriait, de son sourire en coin, un peu grimaçant, elle riait, ou plutôt ricannait de sa voix éraillée.
Son armure dissimulait bien les formes de son corps, elle n'attirait plus les regards des hommes avides, sur elle ne se posaient plus que des regards méfiants, craintifs, ou d'égal à égal.
Elle portait son tabard avec autant de fièrté que son armure, elle avait trouvé sa place, sa famille, elle était une Sombrecoeur.
Seul lien avec sa vie d'avant deux hommes,
Lenny Quid, propriétaire de la taverne à succès le Tord Boyaux, oncle adoptif de son compagnon décédé "le Duc" qu'elle appellait Eliött. Elle lui écrivait régulièrement, passait boire une bière à la taverne. Ses lettres étaient simples, des nouvelles banales, juste pour dire qu'elle était en vie et qu'elle allait bien, parfois elle s'éssayait à des nouvelles plus frivoles comme la pousse de ses cheveux, dont il se moquait gentiment.
Malverick était un guerrier comme elle, qui avait souffert comme elle, il n'aimait pas qu'on le touche, comme elle. Il ne l'avait jamais regardé comme une femme, encore moins touchée comme telle.
Ensemble ils buvaient, parlaient des combats et de comment ils étaient parvenus à se construire une vie "normale" à coté de toute cette violence. Lui avait choisi la famille, des jeunes filles qu'il avait prises sous son aile, une femme, déjà mère, dont il était tombé amoureux.
Elle avait choisit le clan, pas d'enfants, pas de douceur, la force, le respect, mais l'amour aussi. Celui de son chef, qui la traitait comme une soeur sans rien lui laisser passer. Celui de son compagnon, un homme qui lui ressemblait lui aussi, dans la violence, dans la souffrance, un homme qui la comprend, qui sait de quoi elle a peur, ce qui lui fait mal. Elle avait aussi gagné petit à petit le respect de ses hommes, devenue lieutenant elle devait faire preuve d'autorité pour la première fois de sa vie. Ca avait été dur, il avait fallu calmer sa propre rage, sa propre fougue, devenir posée, grave, responsable. Difficile de commander à des hommes quand on est une jeune fille, même avec un caractère de nain, même avec un entrainement martial impitoyable. Surtout quand ces hommes sont de fiers guerriers, solides, à qui on ne la fait pas, capables de vous arracher la tête à mains nues.
Il y avait bien des ombres au tableau, des troubles au sein des membres, mais dans l'ensemble, elle avait réussi à trouver sa place, et elle ne laisserait pas couler ce bateau là...
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
Ils avaient été séparés longtemps, leurs retrouvailles ne se sont pas faites comme ils l'éspéraient, rattrapés par les affaires du clan, les prophéties, les projets, la politique.
Une dispute avait même éclaté, menaçant de gâcher leur première nuit depuis des semaines.
Puis les esprits indomptables se sont calmés, les corps se sont rapprochés, d'abord prudement, attentifs à un dernier geste de colère, puis tendrement, les mains redécouvrant les corps, les lèvres s'apprivoisant de nouveau, puis courant sur la peau, caresses et baisers se mêlant.
Au coeur de leur logis, leur refuge, leur chez eux, les corps se sont liés, les armures et les masques sont tombés, dévoilant fragilité, tendresse, et assez d'amour pour noyer le monde, douceur, bestialité, dans un tourbillon d'émotions qui n'eût pour fin que d'unir deux corps, peau contre peau, même après la tempête ils refusaient de se séparer, respirant leurs souffles, écouttant leurs coeurs battre un rythme appaisé, se dévorant des yeux, gouttant une dernière fois leurs peaux du bout des doigts.
Ils ne faisaient qu'un, bientôt le devoir, le monde les rappellerait, ils devraient se quitter, pour servir le clan, pour se retrouver, deux corps, deux coeurs, deux esprits, mais un seul amour, un seul but, une seule loyauté.
Ils étaient deux, mais ils ne faisaient qu'un.
Une dispute avait même éclaté, menaçant de gâcher leur première nuit depuis des semaines.
Puis les esprits indomptables se sont calmés, les corps se sont rapprochés, d'abord prudement, attentifs à un dernier geste de colère, puis tendrement, les mains redécouvrant les corps, les lèvres s'apprivoisant de nouveau, puis courant sur la peau, caresses et baisers se mêlant.
Au coeur de leur logis, leur refuge, leur chez eux, les corps se sont liés, les armures et les masques sont tombés, dévoilant fragilité, tendresse, et assez d'amour pour noyer le monde, douceur, bestialité, dans un tourbillon d'émotions qui n'eût pour fin que d'unir deux corps, peau contre peau, même après la tempête ils refusaient de se séparer, respirant leurs souffles, écouttant leurs coeurs battre un rythme appaisé, se dévorant des yeux, gouttant une dernière fois leurs peaux du bout des doigts.
Ils ne faisaient qu'un, bientôt le devoir, le monde les rappellerait, ils devraient se quitter, pour servir le clan, pour se retrouver, deux corps, deux coeurs, deux esprits, mais un seul amour, un seul but, une seule loyauté.
Ils étaient deux, mais ils ne faisaient qu'un.
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
La soirée avait été rude, elle savait que ça gueulerait au concil mais elle ne s'attendait pas à ça...
Pourquoi elle déteste cette femme? pourquoi elle n'arrive pas à l'accepter comme membre de son clan? de sa famille?
Elle regarde la femme et tout remonte, les souvenirs de sa douleur, de sa lutte pour se défaire de l'influence de celui qui l'avait détruite, rabaissée plus bas que terre, à n'être plus rien, à peine un pion entre ses mains, celui qui lui avait tout pris. Celui qu'elle avait voulu tuer pour se libérer, pour reprendre sa vie, pour pouvoir avoir un avenir avec l'homme qu'elle aimait, avec son clan qu'elle venait de rencontrer.
Mais cette femme s'était interposée, par amour pour ce monstre, elle l'avait défendu contre la rage désespérée de Devda.
Elle avait réussi, Devda n'avait pas pu le tuer, il s'était échappé, et comme elle était obsédée c'est l'homme qu'elle aimait qui est allé le tuer, et l'a payé de sa vie... ainsi elle était dépouillée de tout... de sa vengeance, de son espoir de nouvelle vie, et de l'homme qui devait la partager.
Elle fixe le sol, essayant de calmer la douleur qui la prend aux tripes, Arkhai lui demandant "peux tu l'accepter? oublier le passé?". Non, elle ne peut pas, son passé est une blessure mal cicatrisée que la vue de cette femme rouvre violemment. Il lui faut de l'air, avant qu'elle fasse ou dise une bétise, elle sort.
Là, dehors, seule, elle s'écroule au sol, libère toute sa douleur en un hurlement auquel répondent les loups, et pleure, des sanglots si violents qu'elle doit s'aggripper au sol pour ne pas être jettée à terre.
Elle pleure et des bras puissants l'enserrent, une voix forte, connue, lui murmure des paroles rassurantes, encourageantes, lui demande d'être forte.
Elle n'a plus la force, elle se sent comme quand elle n'était rien, un pion, le pantin de ce monstre.
Mais elle se relève quand même, elle y retourne, même si ses larmes ne sont pas encore taries, même si la douleur est encore là, elle y retourne, comme quand elle combat, blessée, et qu'elle se relève, frappe encore plutôt que de succomber.
Elle finira par trouver la force et accepter, parler à son enemie et lui donner une chance de prouver qu'elle est digne de son clan, de sa famille.
Brisée, épuisée, elle rentre auprès de son aimé, elle pleure dans ses bras, il la console, l'encourage, la remercie d'avoir préservé le clan, puis lui parle comme un amant, la caresse, et ses baisers éteignent les dernières douleurs, assèchent les dernières larmes, ses bras la serrent et la nuit les emporte vers d'autres horizons, un présent, un avenir, deux qui ne font qu'un.
Pourquoi elle déteste cette femme? pourquoi elle n'arrive pas à l'accepter comme membre de son clan? de sa famille?
Elle regarde la femme et tout remonte, les souvenirs de sa douleur, de sa lutte pour se défaire de l'influence de celui qui l'avait détruite, rabaissée plus bas que terre, à n'être plus rien, à peine un pion entre ses mains, celui qui lui avait tout pris. Celui qu'elle avait voulu tuer pour se libérer, pour reprendre sa vie, pour pouvoir avoir un avenir avec l'homme qu'elle aimait, avec son clan qu'elle venait de rencontrer.
Mais cette femme s'était interposée, par amour pour ce monstre, elle l'avait défendu contre la rage désespérée de Devda.
Elle avait réussi, Devda n'avait pas pu le tuer, il s'était échappé, et comme elle était obsédée c'est l'homme qu'elle aimait qui est allé le tuer, et l'a payé de sa vie... ainsi elle était dépouillée de tout... de sa vengeance, de son espoir de nouvelle vie, et de l'homme qui devait la partager.
Elle fixe le sol, essayant de calmer la douleur qui la prend aux tripes, Arkhai lui demandant "peux tu l'accepter? oublier le passé?". Non, elle ne peut pas, son passé est une blessure mal cicatrisée que la vue de cette femme rouvre violemment. Il lui faut de l'air, avant qu'elle fasse ou dise une bétise, elle sort.
Là, dehors, seule, elle s'écroule au sol, libère toute sa douleur en un hurlement auquel répondent les loups, et pleure, des sanglots si violents qu'elle doit s'aggripper au sol pour ne pas être jettée à terre.
Elle pleure et des bras puissants l'enserrent, une voix forte, connue, lui murmure des paroles rassurantes, encourageantes, lui demande d'être forte.
Elle n'a plus la force, elle se sent comme quand elle n'était rien, un pion, le pantin de ce monstre.
Mais elle se relève quand même, elle y retourne, même si ses larmes ne sont pas encore taries, même si la douleur est encore là, elle y retourne, comme quand elle combat, blessée, et qu'elle se relève, frappe encore plutôt que de succomber.
Elle finira par trouver la force et accepter, parler à son enemie et lui donner une chance de prouver qu'elle est digne de son clan, de sa famille.
Brisée, épuisée, elle rentre auprès de son aimé, elle pleure dans ses bras, il la console, l'encourage, la remercie d'avoir préservé le clan, puis lui parle comme un amant, la caresse, et ses baisers éteignent les dernières douleurs, assèchent les dernières larmes, ses bras la serrent et la nuit les emporte vers d'autres horizons, un présent, un avenir, deux qui ne font qu'un.
Devda
Re: Bribes de vie d'une échouée
D'abord il y a eu le calme, une visite à un blessé, un ami, un frère, Ythalar, l'évocation de souvenirs, en évitant soigneusement les plus douloureux.
Un échange d'histoires, un lien de plus entre deux membres du clan, de la famille, un pas de plus.
Puis elle était partie, retrouver encore plus de calme, encore plus de liens, inutile d'en nouer plus avec cet homme qu'elle allait rejoindre, elle était déjà à lui comme il était à elle.
Un doute, ce type qui rôdait sous les fenêtres, un au revoir à son frère, à Arkhai son chef et frère, et elle prenait la route.
Sur la route, encore ce type, louche, bête ou inconscient, elle n'avait pas la patience d'y réfléchir, ces jours ci elle était irritable à tout moment, pire qu'avant, même elle s'en étonnait.
Ce type balance du poivre sur son bélier, l'animal s'agite, veut l'encorner.
Devda tient bon, calme sa monture mais maintenant c'est elle qui est furieuse, elle met pied à terre, bien décidée à coller une raclée à cet idiot qui s'éloigne.
Une arbalette, qu'importe, elle charge avant qu'il ne tire, son élan le frappant de plein fouet pour l'envoyer contre un arbre qui borde la route.
Elle arrive sur lui quand il tire, le carreau lancé à pleine vitesse se fiche dans l'armure, la traverse, et se plante dans une côte, l'os arrête sa course mais la douleur fuse dans tout son corps.
Il ricanne, il parle de poison, de contrat, elle lui frappe dans le casque, un gros bong résonne, il gromelle. Elle demande le nom de celui qui l'envoie, sa vue se trouble, elle sent son corps faiblir.
Il s'entête, elle essaye de lui couper une jambe d'un coup de hache mais rate son coup, il s'est dégagé et sort son arme.
Il parle trop, il dit qu'il ne doit pas la tuer, sinon il ne sera pas payé.
Elle écoute, mais surtout elle reprend son souffle, rassemble ses forces qui la fuient.
Elle frappe à nouveau, des deux armes, rien que leur poids mettrait à terre un homme non aguérri, et elle y a ajouté une bonne dose de force.
Il tombe à terre, elle sait qu'elle n'a plus droit à l'erreur, sa vue la trahit, ses forces ne sont pas plus fiables, elle doit le neutraliser vite, elle refuse de se retrouver à la merci d'un adversaire, encore moins un homme...
Cette idée enflamme la rage qui monte en elle, du bout de son épée elle cherche la faille entre le plastron et la ceinture. Elle lache sa hache pour libérer sa main gauche et activer son communicateur, appellant à l'aide le seul devant qui elle veut bien flancher, son chef.
Il répond, elle est brève, de l'aide, route sud, avec ses dernières forces et son poids elle plante son épée dans le ventre de son aggresseur, s'écroulant à genoux alors qu'il pousse un dernier râle, esquissant le nom de son commanditaire.
Elle n'a pas besoin d'en entendre plus, elle sait.
Alors qu'elle se croit perdue les siens arrivent, ils l'allongent, elle mumure "Arshe", ils arrachent le carreau, elle râle et trouve la force de prononcer '"poison" puis plus rien, même pas pour les empêcher de la déshabiller, à peine un grognement quand ils lui cautérisent la plaie avec une dague chauffée à blanc, ses forces l'abandonnent, ils s'agitent, rien que respirer lui coute un éffort alors elle respire, et ne fait plus que ça. La seule dépense qu'elle s'autorise c'est sa main aggripée au tabard d'Arkhai.
Elle le fixe, ses lunettes cachent son regard mais elle fixe son chef, penché sur elle, il lui dit de tenir bon, alors elle tient, il arrache ses lunettes pour s'assurer qu'elle est consciente, elle l'est.
Elle voudrait parler, mais son souffle est trop important, elle doit respirer.
Elle entend de l'agitation, une lutte, elle essaye de voir mais Arkhai l'en empêche lui dit de rester avec lui, de le regarder lui, elle obéit, elle puise sa force dans son regard, elle lutte.
Soudain le sol sous elle s'éfface, sa main glisse et lache le tabard qu'elle serrait, Arkhai la porte, elle garde son regard rivé sur lui, ce mouvement lui donne le vertige, elle sent ses bras pendre lamentablement mais elle n'arrive pas à les relever.
Il parle... à qui? aucune idée, elle est de nouveau au sol, une femme penchée sur elle, elle incante, une drole de langue, ou bien est-ce le poison qui la fait délirer?
Une douce chaleur sur sa peau, dans sa peau, ses os, tout son corps. Le poison bat en retraite, elle respire mieux.
Mais un autre danger s'éveille, avec le retour de ses forces arrive la bête, elle la sent, elle sait qu'elle ne pourra pas la controler, pas dans cet état, elle tremble, elle saisit de nouveau le tabard d'Arkhai, l'interpellant de son regard à présent doré.
Il croit au début que c'est un effet du soin, elle l'en dissuade, elle lui parle de controle.
Il voit son regard et comprend, l'enlevant à nouveau du sol, l'emportant dans ses bras, elle a un nouveau vertige alors qu'il décolle et part en courant. Elle sent son corps chercher à changer, les crocs dans sa bouche la gènent.
Arkhai la dépose à nouveau, elle lutte pour repousser la bête, il l'y encourage, lui ordonne de garder le controle, il grogne, elle gémit, elle perd du terrain, sa peau se couvre de fourrure, ses mains sont déjà griffes.
Il l'interpelle à nouveau, elle lutte, elle tend la main vers lui, il l'attrape et la relève contre lui, elle s'accroche à son armure de ses griffes, plonge son regard dans le sien, la bête y est aussi, et un frère, un chef. Il parle de Gerhart, elle sent son coeur s'emballer, elle veut lutter, et elle y arrive.
Dans un dernier grognement elle se plie en deux de douleur, son corps redevient celui qu'elle a toujours connu, elle s'écroule dans les bras d'Arkhai qui la soutient, il la couvre de sa cape, la porte plus délicatement cette fois, jusqu'à une chambre où il la dépose, de nouveau sans force, épuisée, elle le regarde, il lui dit au revoir, comme à une soeur, elle s'endort, retrouvant ses démons dans ses cauchemars, enroulée dans la cape d'Arkhai.
Un échange d'histoires, un lien de plus entre deux membres du clan, de la famille, un pas de plus.
Puis elle était partie, retrouver encore plus de calme, encore plus de liens, inutile d'en nouer plus avec cet homme qu'elle allait rejoindre, elle était déjà à lui comme il était à elle.
Un doute, ce type qui rôdait sous les fenêtres, un au revoir à son frère, à Arkhai son chef et frère, et elle prenait la route.
Sur la route, encore ce type, louche, bête ou inconscient, elle n'avait pas la patience d'y réfléchir, ces jours ci elle était irritable à tout moment, pire qu'avant, même elle s'en étonnait.
Ce type balance du poivre sur son bélier, l'animal s'agite, veut l'encorner.
Devda tient bon, calme sa monture mais maintenant c'est elle qui est furieuse, elle met pied à terre, bien décidée à coller une raclée à cet idiot qui s'éloigne.
Une arbalette, qu'importe, elle charge avant qu'il ne tire, son élan le frappant de plein fouet pour l'envoyer contre un arbre qui borde la route.
Elle arrive sur lui quand il tire, le carreau lancé à pleine vitesse se fiche dans l'armure, la traverse, et se plante dans une côte, l'os arrête sa course mais la douleur fuse dans tout son corps.
Il ricanne, il parle de poison, de contrat, elle lui frappe dans le casque, un gros bong résonne, il gromelle. Elle demande le nom de celui qui l'envoie, sa vue se trouble, elle sent son corps faiblir.
Il s'entête, elle essaye de lui couper une jambe d'un coup de hache mais rate son coup, il s'est dégagé et sort son arme.
Il parle trop, il dit qu'il ne doit pas la tuer, sinon il ne sera pas payé.
Elle écoute, mais surtout elle reprend son souffle, rassemble ses forces qui la fuient.
Elle frappe à nouveau, des deux armes, rien que leur poids mettrait à terre un homme non aguérri, et elle y a ajouté une bonne dose de force.
Il tombe à terre, elle sait qu'elle n'a plus droit à l'erreur, sa vue la trahit, ses forces ne sont pas plus fiables, elle doit le neutraliser vite, elle refuse de se retrouver à la merci d'un adversaire, encore moins un homme...
Cette idée enflamme la rage qui monte en elle, du bout de son épée elle cherche la faille entre le plastron et la ceinture. Elle lache sa hache pour libérer sa main gauche et activer son communicateur, appellant à l'aide le seul devant qui elle veut bien flancher, son chef.
Il répond, elle est brève, de l'aide, route sud, avec ses dernières forces et son poids elle plante son épée dans le ventre de son aggresseur, s'écroulant à genoux alors qu'il pousse un dernier râle, esquissant le nom de son commanditaire.
Elle n'a pas besoin d'en entendre plus, elle sait.
Alors qu'elle se croit perdue les siens arrivent, ils l'allongent, elle mumure "Arshe", ils arrachent le carreau, elle râle et trouve la force de prononcer '"poison" puis plus rien, même pas pour les empêcher de la déshabiller, à peine un grognement quand ils lui cautérisent la plaie avec une dague chauffée à blanc, ses forces l'abandonnent, ils s'agitent, rien que respirer lui coute un éffort alors elle respire, et ne fait plus que ça. La seule dépense qu'elle s'autorise c'est sa main aggripée au tabard d'Arkhai.
Elle le fixe, ses lunettes cachent son regard mais elle fixe son chef, penché sur elle, il lui dit de tenir bon, alors elle tient, il arrache ses lunettes pour s'assurer qu'elle est consciente, elle l'est.
Elle voudrait parler, mais son souffle est trop important, elle doit respirer.
Elle entend de l'agitation, une lutte, elle essaye de voir mais Arkhai l'en empêche lui dit de rester avec lui, de le regarder lui, elle obéit, elle puise sa force dans son regard, elle lutte.
Soudain le sol sous elle s'éfface, sa main glisse et lache le tabard qu'elle serrait, Arkhai la porte, elle garde son regard rivé sur lui, ce mouvement lui donne le vertige, elle sent ses bras pendre lamentablement mais elle n'arrive pas à les relever.
Il parle... à qui? aucune idée, elle est de nouveau au sol, une femme penchée sur elle, elle incante, une drole de langue, ou bien est-ce le poison qui la fait délirer?
Une douce chaleur sur sa peau, dans sa peau, ses os, tout son corps. Le poison bat en retraite, elle respire mieux.
Mais un autre danger s'éveille, avec le retour de ses forces arrive la bête, elle la sent, elle sait qu'elle ne pourra pas la controler, pas dans cet état, elle tremble, elle saisit de nouveau le tabard d'Arkhai, l'interpellant de son regard à présent doré.
Il croit au début que c'est un effet du soin, elle l'en dissuade, elle lui parle de controle.
Il voit son regard et comprend, l'enlevant à nouveau du sol, l'emportant dans ses bras, elle a un nouveau vertige alors qu'il décolle et part en courant. Elle sent son corps chercher à changer, les crocs dans sa bouche la gènent.
Arkhai la dépose à nouveau, elle lutte pour repousser la bête, il l'y encourage, lui ordonne de garder le controle, il grogne, elle gémit, elle perd du terrain, sa peau se couvre de fourrure, ses mains sont déjà griffes.
Il l'interpelle à nouveau, elle lutte, elle tend la main vers lui, il l'attrape et la relève contre lui, elle s'accroche à son armure de ses griffes, plonge son regard dans le sien, la bête y est aussi, et un frère, un chef. Il parle de Gerhart, elle sent son coeur s'emballer, elle veut lutter, et elle y arrive.
Dans un dernier grognement elle se plie en deux de douleur, son corps redevient celui qu'elle a toujours connu, elle s'écroule dans les bras d'Arkhai qui la soutient, il la couvre de sa cape, la porte plus délicatement cette fois, jusqu'à une chambre où il la dépose, de nouveau sans force, épuisée, elle le regarde, il lui dit au revoir, comme à une soeur, elle s'endort, retrouvant ses démons dans ses cauchemars, enroulée dans la cape d'Arkhai.
Devda
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