Rose Ventdelune

(HRP : Je précise juste que je suis débutante RP dans Warcraft et que je me lance *hoplà* en espérant que vous ne m'en voudrez pas trop pour les erreurs que je pourrai commettre, pas facile face à de grands baroudeurs comme vous tous ! et surtout n'hésitez pas à venir me voir en RP et partager mon histoire , plus on est de fous...)







Rose longea le mur jusqu’au bureau. Le bruits de luttes avaient cessés depuis quelques minutes. Elles avaient entendu des hurlements , des bruits de tonnerre, un animal qui hurlait, mais l’ordre avait été bien clair : « reste caché quoi que tu entendes , quoi qu’il se passe ! »

La porte du bureau était grande ouverte , brinquebalante sur ses gons. Rose passa la tête par l’ouverture et aperçut Aratrïde gisant au sol dans une flaque de sang.
Comme dans un ralenti , elle se vit se précipiter vers le corps de l’Elfe-de-sang, s’accroupir, prendre le visage ensanglanté du mage entre ses mains blanches…

Rose : *murmure* « Père… »

L’elfe ouvrit doucement les yeux et posa une regard bienveillant sur la jeune femme.
Il entrouvrit la bouche mais les mots ne furent que des gargouillis incompréhensibles. Les yeux de Rose s’embuèrent , elle rapprocha son visage de celui de son père.

Aratrïde : *faible* « Ro…Rose…sauve…sauve toi…

Rose : Père, pourquoi ? … Ne me laissez pas seule ! »

Aratrïde fît un effort démesuré en levant une main , il caressa légèrement le front de sa fille. Rose sentit une douce chaleur apparaitre au milieu de son front mais n’y fît pas attention , accroché au corps du mage , elle pleurait de désespoir.

Aratrïde : *faible* « Rose…les mages.. Rose…Hur…Hurlevent… »

Rose secoua la tête
Rose : « Père.. quels mages ? De quoi me parlez-vous ?

Aratrïde posa un doigt faiblement sur le front de sa fille

Aratrïde : Ils sauront… »

Le souffle d’Aratrïde faiblit, les doigts de ses mains se crispèrent sur le bras de Rose. La jeune femme paniqua, elle secoua la tête :

Rose : *crie* NON ! NON ! PERE !

Les yeux d’Aratrïde se baignèrent de larmes pour la première fois de sa longue vie, il fît un dernier effort et dans un souffle :
Aratrïde : *murmure* « Rose…ma fille… pard…pardonne-moi…»

Les yeux du mage se fermèrent définitivement.

La tristesse, la colère et l’incompréhension se mélangèrent en une vague qui ravagèrent le cœur de Rose. Qui a tué son père ? Hurlevent ? quels mages et pourquoi « pardon » ?

Une voix tonna derrière la jeune femme :
« EMPARREZ-VOUS D’ELLE ! »

Rose se retourna. Un officier pointait son doigt sur elle et deux gardes de la capitale se précipitaient dans sa direction. Rose se redressa vivement et chercha une issue. En quelques secondes elle repéra une fenêtre et sans réfléchir se précipita la tête la première. Elle sauta et tomba souplement sur ses jambes. Devant la jeune humaine se dressait Evënt , le commandant de la garde.
Il sortie son épée et menaça la jeune femme.

Evënt : « Si tu bouges un sourcil, espèce de monstre , je t’abas sur le champs, c’est compris ! »

Les gardes de Lune d’Argent l’entourèrent…

Rose était debout sans bouger depuis plusieurs heures déjà , ses jambes fléchirent un cours instant.
Le voix de Evënt retentit dans la pièce :

Evënt : *ironique* « Alors on est déjà fatigué ? »

La jeune femme se redressa pour montrer qu’elle ne faiblissait pas.
Un Elfe-de-sang élégamment habillé tournait le dos à Rose et regardait calmement par la fenêtre, la vie qui s’écoulait paisiblement dans la capitale.
Il se retourna et observa la jeune humaine de toute sa haute stature.

Neös : *voix grave* « Tu as tué celui qui te servait de… père »

Rose passa d’une jambe sur l’autre pour économiser ses forces.

Rose : *faible* « Je vous ai déjà dis que je ne l’avais pas tué , quelqu’un est venue et… »

Evënt : *rugissant* « OUI ! BIENSUR ! Et nous allons croire une humaine comme toi !...raaaa ! Depuis le temps que j’attendais ce moment ! Enfin nous allons pouvoir se débarrasser de toi sale… »

Neös : « Je t’en pris Evënt ! Tu fais peur à cette petite demoiselle »

Evënt grommela et alla s’effondrer sur le canapé en bois précieux en face de Rose.
Neös se rapprocha doucement de la jeune humaine en l’observant plus attentivement. Rose sentit son regard la fixer , elle se sentit gênée.

Evënt : *se calmant* « moui… finalement tu as peut-être raison… nous pourrions peut-être l’utiliser pour autre chose » .

Il attrapa une coupe de vin et dégusta tranquillement le liquide devant les yeux assoiffés de Rose.
Le regard de Neös se fit plus concentré , il scrutait maintenant le visage de la jeune femme en fronçant les sourcils. Rose se dandina , essayant de trouver une solution pour sortir de cette pièce. Neös se rapprocha soudainement à quelques centimètres du visage de Rose. Surprise , elle se colla au mur.
Sur le visage du démoniste apparu un sourire carnassier . Ses yeux brillèrent.

Neös : *murmure* « Oooh mais quel coquin cet Aratrïde »

Evënt engloutit quelques raisins tout en lisant des parchemins sur ses genoux, ne faisant pas attention à ce qui se passait à quelques mètres de lui.
La respiration de Rose s’accéléra , elle compris instinctivement que le plus dangereux n’était pas le commandant mais le magicien qui se trouvait pratiquement collé à elle. La jeune humaine chercha désespérément une solution d’évasion.
Neös appuya ses deux mains de chaque côté de Rose ,la rendant prisonnière de ses bras.

Neös : *murmure* « Il nous a caché bien des choses… oui… *sourire* non seulement ils nous a trahis mais il a réussi à te… »

Les yeux de Neös se fixèrent comme hypnotisé sur Rose. Elle vit de la folie passer dans son regard.

Neös : *murmure* « Tu ressembles… tellement… à ta mère »

Rose : *apeurée* Ma mère ? Mais elle est morte avant ma naissance ? »

Neös approcha la main du visage de Rose. Elle recula la tête pour échapper à la caresse.

Neös : *fronçant les sourcils* « La femme d’Aratrïde est morte mais je te parle de TA mère… humaine, ma chère… Ta mère biologique avait… tes yeux, oui…tellement… tellement belle »

Il caressa le visage de Rose d’une main tremblante. Son regard partie vers un autre lieu , un autre temps…
Rose ferma les yeux , priant la déesse de la sauver.
Evënt bondit sur ses jambes, cassant le rêve éveillé que faisait Neös :

Evënt : *joyeux* Très bonne idée ça ! NEOS ! au lieu de torturer cette mochetée , tu ferais mieux de lui expliquer un peu à quoi ressemble Hurlevent.

Neös , le regard fixé sur Rose , recula lentement et s’appuya sur le bureau.

Neös : « Pourquoi Hurlevent ?

Evënt : *sourire* Parcequ’elle va travailler pour nous. Hein ! ma grande ! »

Evënt tandit un parchemin et une plume vers Rose d’un air mauvais.

Evënt : *grognant* Tu vas me signer ça »

Rose tremblante , encore sous le coup de l’émotion , reprit sa respiration et courageusement fit signe non de la tête.
Evënt regarda Neös d’un air étonné.

Evënt : « Et ben ça alors ! Tu crois ça Neös ? Quelle insolence ! Nous qui sommes si gentils ! »

Neös jeta un œil goguenard à Evënt en souriant. Le commandant s’approcha de Rose :

Evënt : *rugissant* « Ton père était un sacré magicien mais il a trahie son peuple ! Bien qu’en tuant ton paternel adoptif tu as aidé la Horde , tu as quand même assassiné un des notres… *il appuie un doigt sur le torse de Rose* ESPECE DE MONSTRE ! »

Il l’attrapa brutalement par la nuque. La jeune femme tomba à ses genoux.

Evënt : *hurlant* TU VAS SIGNER ! SINON JE TE SAIGNES COMME UN POULET ! »

Rose ouvrit les yeux, hagarde , la rage au ventre. Elle vit Neös , toujours assis sur le bureau, croiser tranquillement les bras , sourire aux lèvres.

Neös : « Et c’est quoi cette idée exactement ?

Evënt : Pour purger sa peine , elle deviendra notre esclave. *Il sourit à Neös tout en donnant la plume de force à Rose*… Pour sortir de l’esclavage et absoudre sa peine , il faudra qu’elle nous envoi l’argent et le bijou que nous recherchons… tu sais LE bijou…hum ! hum ! * il fait un signe circulaire avec sa main à Neös*

Neös : *attrapant une grappe de raisin » ah oui ! LE bijou… hmmm… oui bonne idée… Et quelle somme vaut la vie d’une mage d’après toi ?

Evënt : *resserrant l’étreinte sur le cou de Rose* Nous verrons bien… *sourire* Peut-être toute sa vie ?...

Neös : *mangeant délicatement un raisin* moui… *sourire* une esclave à vie… hum… ça me plait

La plume trembla dans la main de Rose , elle commença à lire le papier. Le commandant sorti une dague en argent et lui mit sous la gorge.

Evënt : *grognant* « tu veux sans doute rejoindre ton cher papa ? »

Rose jeta un regard inquiet sur Neös. Un sourire malin se dessina sur les lèvres du démoniste , il lui fît un signe de la tête.

Neös : « En plus tu nous donnera quelques infos sur ce qui se passe là-bas , n’est-ce-pas ? »

Rose ne put retenir des larmes de rage et de désespoir. Evënt appuya sa dague, une perle de sang coula le long de la gorge de la jeune femme.

Rose : *murmure* « Pardon… Père »

Et elle signa...

Rose s’agenouilla au pied de la grande porte magistrale de la cathédrale d’Hurlevent. C’était le fin de la journée et le temps était clair. Bon présage pour Rose qui vît déjà arriver quelques chevaliers et bourgeois bien habillés. Elle tendis la main et observa plus attentivement les personnes qui commençaient à se regrouper sur la place.
Comme d’habitude personne ne fît attention à cette jeune mendiante , dont la tête était recouverte d’une capuche bien attachée par un nœud en satin et les yeux cachés derrière une grille en velours noir.

Rose était fatiguée ce soir-là ; entre le moment où un garde de Hurlevent a failli la repérer , le vol raté sur un baron qu’elle avait suivi pendant une demi heure sans résultat et le chapardage d’un bijou sans aucune valeur dans une boutique, la journée avait été difficile.

Ses pensées se tournèrent vers le chemin qu’elle avait parcouru depuis la mort de son père.
Depuis l’Apocalypse , Evënt avait décidé de l’entrainer pendant quelques temps avant de l’envoyer espionné à Hurlevent. Le commandant ne fût pas tendre et il n’hésita pas à lui donner du fouet et des coups de pieds pour activer son apprentissage. Rose avait essayé tous les moyens pour détourner son destin : elle avait tenté de s’échapper , de corrompre un garde , les insultes , la rébellions qui ne firent qu’augmenter les coups et même de supplier les voisins de son père qui lui paraissaient si charmants quand elle était petite mais qui la rejetèrent comme une malpropre.

Bizarrement alors qu’Evënt était de plus en plus violent et insupportable, Neös se fit de plus en plus calme et prévenant envers la jeune humaine. Il lui arrivait souvent de sauver Rose d’une punition en offrant un coup à boire à Evënt. Rose trouvait parfois un petit panier de nourriture au pied de son lit avec toujours les mêmes mots : « Pour toi ma Fleur : Neös ».
Rose fût d’abord effrayée en imaginant que Neös devait certainement venir la voir dormir la nuit , mais comme Evënt l’affamait de plus en plus alors que l’entrainement lui prenait énormément d’énergie , la jeune femme ne pût que se jeter sur la nourriture offerte par le magicien.

Un soir, elle entendit une violente dispute entre les deux hommes.

Neös : « Tu ne peux pas l’envoyer maintenant Evënt ! Elle n’est pas prête !

Evënt : De quoi je me mêle Neös ! C’est le bon moment et je te rappelle cher « magicien » que nous avons besoin de ce bijou , tout est bon contre ces satanés humains de l’Alliance de chiottes D’ACCORD !! »

Rose entendit un verre se briser, des bruits de pas sur le plancher faire des vas et viens.
Neös : « Elle se fera prendre et tu …

Evënt : *ironique* tu crois que j’en ai à foutre quelque chose que ce monstre se fasse zigouiller ? hein ?.... Tu crois que je n’ai pas vu ton manège avec tes petit mots doux là ? Tes vraiment qu’un barjo…

Neös : *furieux* TU NE PEUX PAS COMPRENDRE ! *tapant du poing sur une table* TU NE PEUX PAS COM-PREN-DRE !

Silence.
Neös : *énervé* Et quoi ! Si elle meurt tu perds un de tes meilleurs moyens d’obtenir des informations. Tu aurais perdu ton temps et ton énergie à l’entrainer ? Beaucoup de nos espions ont disparu avec l’apocalypse et…

Evënt : *sombre* Je sais !

Silence. Des chaises se déplacent, des bruits de pas.
Evënt : *sombre* C’est aussi pour ça que je dois l’envoyer sur le terrain. Aratrïde l’avait bien élevée , je dois juste lui faire voir les choses autrement c’est tout… Ne t’inquiètes pas TA petite protégée se débrouille bien et elle ne sera pas toute seule…*gros soupir* Tu as fabriqué son collier ?

Silence.
Neös : Oui

Evënt : Alors prépare la… Elle pars demain matin pour Hurlevent.

Une dispute éclata devant le parvis de la cathédrale qui fît revenir Rose de ses souvenirs.
Un gnome reprochait à un groupe de personnes de parler dans une langue de la Horde. Un vieux magicien à l’air bizarre tentait de calmer le jeu mais ce satané gnome menaçait d’appeler la garde. Pas bon ça, pour Rose.

La jeune femme avait vite compris qu’elle ne pouvait pas parler thalassien devant des membres de l’Alliance. Elle murmurait parfois quelques mots à son chat , Trïa, cadeau de Neös au moment de son départ ; « pour qu’elle pense à lui » lui avait-il dit le regard brillant.
Le ton montait et le gnome avait sortit son épée. Rose appela discrètement son chat et elle eut l’impression que le magicien l’avait entendu car il lui jeta un regard.
La jeune femme prit Trïa dans les bras et s’éloigna pour s’agenouiller un peu plus à l’écart.

C’est là qu’elle remarqua un chevalier. Un homme d’une stature imposante et souriant la fixait depuis son destrier. Cela la gêna car elle n’avait pas l’habitude qu’on la détaille de cette façon. En général les gens ne faisaient pas trop attention aux mendiants. Le chevalier paraissait décontracté et continuait de l’observer sans rien dire. Il s’approcha de Rose, plutôt amusé par le comportement de la jeune voleuse. La jeune femme baissa la tête et s’éloigna faisant mine de s’intéresser à la dispute , mais se concentrant un peu plus sur les poches de ces messieurs-dames.

Rose se laissa porter par le spectacle , finalement, c’était bon de se laisser aller de temps en temps. Rose avait retrouvé de temps en temps le sourire en écoutant les blagues des nains , des comportements bizarres des gnomes , des bagarres des humains. C’est ce que Neös lui avait conseillé dans sa dernière lettre : « laisse toi vivre ma fleur » lui avait-il écrit… Oui , il avait raison , se laisser vivre… Lune-d’argent lui manquait finalement.

Au bout de plusieurs longues minutes , Rose fût surprise de voir que le chevalier se trouvait toujours à ses côtés sur son destrier.
Elle le détailla : un grand brun , bel homme d’une trentaine d’années, certainement riche vu sa tenue et son cheval.
Malheureusement elle ne pouvait lui rendre son sourire, cachée derrière son masque et de toute façon il l’aurait battu comme Evënt si elle lui montrait son horrible visage.
Elle lui tendit la main pour mendier de l’argent. A sa grande surprise , le chevalier sortit une énorme bourse d’or et lui jeta dans la main.

Andüriel : « Rendez-vous demain à 19h00 à la boutique de l’hôpital »

Rose ouvrit la bourse : 500 pièces d’or !... Enfin ! Evënt serait certainement ravis et peut-être qu’à se rythme là , elle pourra enfin retrouver sa liberté !
Rose fît une révérence et regarda le chevalier qui partait tranquillement sur sa monture. Pour la première fois , un humain l’avait regardée , vraiment : « regardée ».

Rose , derrière son masque, fit un grand sourire. Enfin un espoir !

Rose : « Merci Monseigneur ! J’y serai ! » dit-elle joyeuse.

(une écriture appliquée sur un bout de parchemin vieillot)


Maître Evënt ,

Me voilà arrivée à Hurlevent depuis hier soir. J’ai réussi à traverser les hautes montagnes de Forgefer sans me faire repérer et les loups m’ont laissée tranquille comme mon père me l’avait enseigné. Je n’avais jamais vu de nain auparavant sauf dans des cages et j’ai été surprise par la quantité de bière qu’un corps vivant peut avaler.
J’ai retrouvé votre homme de liaison comme vous me l’aviez indiqué et il m’a ensuite accompagnée jusqu’à Hurlevent par le train sous la terre. J’ai été très impressionnée par leur technologie et surprise qu’ils n’utilisent pas plus la magie qui nous simplifie la vie à Lune-d’Argent.
J’ai trouvé un petit endroit vers le quartier des mages qui me permet de dormir sans me faire repérer par les gardes de Hurlevent. Je suis très fatiguée par ce voyage et j’espère pouvoir récupérer très vite pour vous servir au mieux.


Rose V.

(Une écriture nerveuse )

Je ne te demande pas de me raconter ta vie et tu n’es pas en vacances.
Si jamais j’apprends par un de mes hommes que tu trainasses en ville , je te moleste de mes propres mains, est-ce bien clair ?
Fais moi des rapports et pas de la causette. Et je veux que ce soit régulier , au moins un toutes les semaines et plus si jamais tu as des éléments importants à me rapporter.



Evënt Mil’Néäs
Commandant du contre-espionnage Lune-d’Argent

(une écriture raffinée mais irrégulière par moment)

Ma Fleur ,

J’ai appris par Evënt que tu avais atteins Hurlevent. Tu es forte comme ta mère et je serai très heureux de lui raconter tes exploits quand tu reviendras à Lune-d’Argent.
Evënt m’a dis que tu avais trouvé une cachette chez les mages , comme je te l’ai expliqué , il serait mieux que tu ne les fréquentes pas trop. Essaye de trouver une autre cachette et comme tu es une humaine, je te conseille de t’intégrer au mieux parmi eux. Essaye de rejoindre un groupe ou plusieurs qui pourront te donner des informations.
N’oublis pas les petits paquets pour Evënt , plus tu lui donneras d’argent , plus ta dette disparaitra envers les Elfes-de-Sang.

A bientôt jolie demoiselle et prends bien soin de Trïa.

Neös.

Partie 4 : 19 ans auparavant...

19 ans auparavant…
Aratrïde était penché sur la carte de la prochaine attaque organisé par la Horde sur Astranaar quand des cris d’alerte retentirent à l’extérieur.
Le mage se pencha par la fenêtre et vit Evënt se précipiter avec un corps de garde vers la forêt. Il replia rapidement la carte et la glissa sous la table. Des frissons parcoururent son dos , des doutes affreux parcoururent ses pensées en un instant.

Aratrïde se concentra et se télétransporta en un éclair vers la forêt. Il devant arriver avant les gardes à la maison de celle qu’il considérait comme sa sœur de cœur et d’esprit depuis plusieurs années déjà.
La petite maison aux volets bleux électriques paraissait calme au milieu de le bois des chants éternels. Trop calme… Un hurlement déchirant suivit de bruits d’objets cassés, brisèrent le silence. Aratrïde attrapa son bâton , se fit un sort de protection tout en se précipitant vers la porte de la maison restée grande ouverte.

Le mage entra dans le salon d’où parvenait maintenant les cris d’une femme, qu’il reconnu immédiatement : Céleste. Aratrïde tenu son bâton en avant ,prêt à combattre , il fît un pas dans la pièce.

Céleste, une magnifique humaine au long cheveux roux et aux yeux émeraude, était collée au mur et malgré tous ses effort, restait prisonnière des bras de Neös. La dague de la belle espionne était tombée à terre.
Le démoniste la maintenait par un effet magique et l’embrassait dans le cou. Aratrïde aperçut le corps d’un Worgen sur le sol. Le temps pressait , si Evënt arrivait et attrapait Céleste , il ne pourrait plus la défendre. Le mage se redressa de toute sa hauteur et prit sa voix la plus grave :

Aratrïde : Neös, que fais-tu ?

Neös tourna la tête vers le mage sans lâcher sa proie. Ses yeux était ceux d’un fou, ses mains tremblait et il ne parut pas reconnaitre Aratrïde sur le coup. Il fallu quelques secondes avant que Neös ouvrit la bouche et parle dans un essouflement:

Neös : tu vois Aratrïde !... tu vois comme elle m’aime ! hein !

Aratrïde s’approcha lentement de Neös ,main en garde sur son bâton. Pendant que Neös resserrait son étreinte sur Céleste , il enjamba le corps du Worgen.

Neös : Elle me trompait avec cette bête ! tu y crois à ça Aratrïde hein ! Mais j’ai défendu mon honneur , regarde ce monstre !

Le mage se pencha sur le corps du Worgen. Il était mort , un trou transperçait son cœur , d’où s’écoulait lentement son sang. Aratrïde soupira profondément et ferma doucement les yeux du Worgen. Un long couteau reposait prêt du corps.
Il leva un regard plein colère sur Neös.

Aratrïde : Tu es devenu fou Neös ! Comment peux-tu aimer une humaine !

Neös : *caressant le visage de Céleste* Tu ne vois donc pas comme elle est belle !... Il me l’a fallait Aratrïde ! Elle est à moi !

Aratrïde : *secouant la tête* NOUS SOMMES EN TREVE NEÖS ! En tuant un allié , tu nous met dans un sacré pétrain…

Neös : *colérique* AH ELLE EST BELLE LA TREVE !! *il secoue Céleste* TU SAVAIS QU’ELLE ETAIT UNE ESPIONNE POUR L’ALLIANCE HEIN ?!

Aratrïde jeta un œil inquiet sur Céleste. Elle n’avait pu rien dire , cette femme était sans doute la mieux entrainée de tous les espions d’Hurlevent. Nëos avait sans doute surpris une conversation entre Céleste et le worgen. Le mage attrapa discrètement le couteau ensanglanté, quitte à ce que le démoniste meurt , autant que Evënt pense que ce soit une riposte de l’homme-loup.

Aratrïde : *sombre* Neös…il serait peut-être préférable de laisser Evënt l’interroger tu ne crois pas ?

Neös resserra son étreinte, Céleste détourna la tête pour éviter son baiser. Aratrïde se leva lentement , prépara son arme en direction du dos du démoniste.
Soudain , un hurlement de loup s’éleva dans la forêt. Aratrïde et Neös tournèrent la tête en direction de la fenêtre. Deux worgens les observaient , la rage brillant dans leurs yeux. Un des deux worgen montra les dents à Aratrïde. Céleste profita de cette distraction et donna un coup de poing monumental dans le ventre du démoniste qui se tordit en deux. L’espionne bondit en direction de la porte mais Evënt apparu dans l’encadrement et lui planta son épée dans le ventre.

Aratrïde se retint de crier. Il vit le corps de cette merveilleuse amie tombée au ralentie , les boucles de ses cheveux roux suivant en ondulant les mouvements de la chute.
A la fenêtre , les worgens avaient disparus.
Evënt poussa le corps de l’humaine du bout du pied et observa silencieusement la scène.
Le mage retint ses larmes , il prit sur lui pour garder un air digne et s’accroupit prêt du corps de Céleste.
Evënt jetta un regard mauvais sur Neös.

Evënt : Tu viendras me faire un rapport quand tu auras retrouvé tes esprits. Je dois poursuivre ces saletés de worgens.

Il tourna les talons et disparu. Neös , se tenait à une table , une main sur le ventre. Sans un mot, il sortie de la maison sans même un regard à la femme qui le rendait fou quelques instants auparavant.

Aratrïde prit la tête de Céleste sur ses genoux. Il lui caressa légèrement les cheveux. La vie de l’humaine s’échappait rapidement à présent , elle respirait par petits à-coups. Aratrïde vit qu’il ne pouvait plus rien faire à part rester auprès de celle qu’il respectait pour son combat depuis des années. Céleste fit un dernier effort.

Céleste : Ara..Aratrïde…

Aratrïde : oui ma Dame , je reste auprès de vous

Céleste : *pointe un doigt vers l’escalier qui mène à la chambre* Rose… ma fille…

Aratrïde leva les yeux vers l’étage, puis serra la main de Céleste dans la sienne.

Aratrïde : Elle sera mienne ma douce , je vous le jure devant la déesse. Elle sera comme ma fille, je la protégerais de toute mon âme

Un pleure de bébé retentit dans le sinistre silence.

Céleste eut un dernier sourire et ferma les yeux…

Pour une fois , Rose acheta trois fruits à une marchande qui passait par là au lieu de les voler sur les étables , comme le faisait souvent. Cette fois-ci elle se sentait trop faible pour échapper aux gardes et l’heure tournait. Elle ne devait pas trop tarder à partir sur la route.

Elle quitta Darnassus et s’engagea sur plusieurs petits chemins de terre. La lune brillait comme dans son pays et la grande forêt de Teldrasil lui rappelait celle de Lune-d’argent. Elle arriva dans une petite clairière et vit une silhouette d’Elfe derrière un bosquet.

Neös retira sa capuche en la voyant et avança dans la clairière. Rose aurait cent fois préférée Evënt. Il était rude mais il se comportait en chef et la traitait comme une vraie espionne. Neös , lui, était souvent bizarre. Il voulait tout le temps la toucher, ses yeux partaient dans le vide où il l’appelait parfois « Céleste », le nom de sa mère.

Rose s’arrêta à quelques pas de Nëos et croisa les bras. Le démoniste lui sourit. Un de ses sourires étranges , séducteur , compatissant , narquois… Elle ne saurait trop dire.

Neös : Tu peux retirer ton masque Rose… Je te connais tu sais…

Rose était mal à l’aise. Pourtant elle obéit, après tout c’était son maître et c’était lui qui avait conçu ce masque. La jeune femme retira lentement la grille en velours noire et la capuche qui recouvrait sa tête. Elle secoua sa lourde chevelure rousse dans le vent. Neös, comme toujours, paru soudainement envoûté. Rose attendit quelques instants mais le magicien ne bougea pas et ne dit rien. Contemplant la jeune femme comme si c’était une œuvre d’art.
Rose s’impatienta, ce regard persistant la gênait et d’habitude, Evënt lui donnait les ordres très rapidement pour éviter d’être surpris par des Alliés qui passeraient par là.

Rose : Maïtre… Je pense qu’…

Neös : oui…. Je sais, les ordres… mais nous ne sommes pas vus depuis un moment… Laisse-moi te regarder ma jeune amie. Tu as changé, je trouve. Manges-tu assez ?

Rose se trémoussa. Elle faisait un maximum d’économie pour tout envoyer à Evënt et essayait de ne manger qu’un repas par jour. Souvent un fruit ou un bout de viande volé. Sa dette et la Horde comptaient plus que tout au monde.
Neös se rapprocha et caressa d’une main tremblante, le visage de Rose. Celle-ci ne se dégagea pas, trop épuisée et peut-être commençant à avoir l’habitude des simagrées du démoniste.

Neös : Il parait que tu as découvert une invention des Alliés ? Un appareil qui transmute d’un corps à un autre ?

Rose recula et s’assit sur une souche d’arbre, gardant un semblant de dignité.

Rose : Oui… J’ai demandé à Evënt si cela pouvait intéresser la Horde. Une gnome de la guilde fait des recherches et aurait trouvé une machine.

Neös s’assit à son tour et réfléchit.

Neös : Si nous pouvions avoir les plans de cette machine, nous aurions l’avantage de pouvoir l’utiliser à notre tour, ou de trouver une solution pour bloquer son pouvoir. Essaye de trouver les plans et envoient les nous ?

Rose souffla. Neös l’observa , un ricanement au coin des lèvres.

Rose : Maïtre… Je dois déjà récolter beaucoup d’argent pour rembourser ma dette et la guilde me prend du temps ! Ils veulent que j’enquête sur un groupe étrange qui…

Neös : *fronçant les sourcils* Hé la ! Cette sombre histoire de tueries nocturnes ne nous regarde pas Rose !... Qu’ils s’entretuent , ça nous fera des Alliés en moins à tuer par nos armées !... Fais semblant d’enquêter pour te couvrir mais je veux que tu nous donnes les plans de cette machine d’accord ma fleur ?

Rose se dandina sur son tronc d’arbre. L’ordre était moins direct que ceux donnés par Evënt mais Neös était son maître au même titre. Son collier d’esclave lui rappelait d’ailleurs qu’elle leur devait obéissance. Rose passa un doigt entre son collier et son cou. Neös pointa un doigt vers elle.

Neös : Il te sert trop ?

Rose : *hésitante* non Monseigneur… c’est juste… une habitude.

Neös souria. Il se leva et s’approcha de la jeune femme. Le démoniste se pencha et scruta le collier.

Neös : Hmmm… Comme tu as bien travaillé , je vais te le desserrer un peu.

Neös sortit une espèce de petit pince de sa poche et commença à bricoler le collier.
Rose sentit son souffle dans son cou et se contracta. Neös mit un genou sur la souche et entoura Rose de ses bras. La jeune femme déglutit et jeta un œil aux alentours. Cette fois , Evënt n’était pas là et personne ne viendrait à son aide. Neös posa sa pince mais ne se décolla pas de Rose , son visage à quelques centimètres du sien , il paraissait fiévreux.

Neös : *murmurant* Voilà ma princesse… Si tu savais comme j’ai attendu cet instant… Tes yeux , ta peau…

Rose trembla , elle était tellement terrorisée qu’elle ne pouvait plus bouger. Neös s’approcha de son cou et l’embrassa. Rose se crispa , les larmes aux bords des yeux. Neös commença à caresser son épaule , les yeux brillants…

Neös : Céleste… Céleste…

Rose ferma les yeux. La jeune femme ne pouvait rien faire face à ce magicien beaucoup plus puissant qu’elle.

Un grésillement se fit entendre. Neös s’arrêta net et regarda autour de lui.

Neös : *grognant* c’est quoi ce bruit ?

Rose respira une grande goulée d’air. Ce bruit c’était le com de la guilde. La voix apaisante d’Andüriel résonna.

Andüriel : Rose ?

Rose ne fit ni une ni deux. Elle profita de ce prétexte pour bondir vers son sac et attrapa le com.

Rose : Oui ?

Andüriel : Pourquoi es-tu à Teldrasil ?

Neös la regardait de toute sa hauteur, l’air mauvais. Rose chercha en vitesse une réponse à donner.

Rose : Je… euh… visite

Neös rabattit sa capuche d’un geste brusque. Rose compris que son cauchemar était pour le moment terminée.
Neös siffla. Un merveilleux tigre au poil argenté et aux parures des Elfes de sang apparu en trottinant.

Neös : *de mauvaise humeur* Evënt voulait t’offrir une monture pour que tu puisses te déplacer plus rapidemment. Voilà Andae. Il m’appartient. * Il caresse le tigre*. Cette monture m’a couté très cher , prends en soin…

Rose était émerveillée par l’animal, qui se dirigea tout naturellement vers elle, comme si il savait déjà qu’elle était sa future écuyère. Elle enfonça sa main dans le poil épais. Rose , maigrichonne, faisait pâle figure à côté de l’animal gassouillait.

Neös : je te conseille de changer l’harnachement si tu ne veux pas que les Alliés se posent des questions.

La voix d’Andüriel raisonna à nouveau dans le com.

Andüriel : Et qu’as-tu trouvé dans la cathédrale ?

Rose fut étonnée de voir qu’Andüriel savait qu’elle avait été dans la cathédrale.

Rose : J’ai juste fais une prière.

Ce qui était une fois de plus un gros mensonge. Evënt lui avait enseigné l’art de tromper son monde mais mentir à Andüriel l’irritait et elle ne comprenait pas pourquoi.
Neös jeta un regard haineux vers le com. Rose empoigna l’appareil, énervée.

Rose : *irritée* Pourquoi toutes ces questions ?

Neös : *murmurant à l’oreille de Rose* Un jour tu le tueras, fais moi confiance….

Andüriel : Pour m’informer

Neös empoigna son bâton de magicien , leva une dernière fois les yeux vers Rose en ricanant.

Neös : *grinçant* Un jour , Rose… Tu m’appartiendras, comme ta mère … *sombre* et tu tueras ce type de tes propres mains.

Rose frissonna. Elle se retourna pour cacher les larmes qui lui montaient dans les yeux. Elle entendit Neös s’éloigner dans la forêt. De rage , elle reprit le com dans sa main.

Rose : *irritée* Est-ce que je vous demande moi , ce que vous faites à Forgefer pour m’informer ?

Des voix de la guilde protestèrent contre cette jeune femme qui avait le culot de répondre à leur chef. La voix d’Andüriel resta calme malgré tout.

Andüriel : J’habite là-bas, tu sais, …

Rose n’écoutait pas la réponse , ni les voix qui protestaient à nouveau dans le com. Elle se surprit à prier qu’Andüriel sache tout comme par magie, enlève tout ce poids sur son cœur, lui dise quoi faire…
Elle se sentit perdue. Evënt lui avait enseigné que la Horde était sa seule famille , son seule espoir. Pourquoi tous ces doutes ? La rage montait en elle et des larmes coulèrent sur son visage.

Rose : *énervée* NON je ne savais pas et puis je fais ce que je veux d’abord !

Evelyn intervint fermement et la réprimanda sur le ton avec lequel elle s’adressait à Andüriel, ce qui ne fît que l’énervée un peu plus encore. Elle coupa rageusement son com, le balança par terre et l'écrasa du pied.
L’appareil explosa en plusieurs morceaux.

Rose : *hurlant* JE NE SUIS PAS DES VOTRES !! JE NE SUIS PAS HUMAINE , JE SUIS UN MONSTRE !!

Elle hoqueta plusieurs fois en reniflant comme une enfant. S’écroula au sol et morte de fatigue, s’endormit sur l’herbe…

Rose sortie une fois de plus sa dague de son étuis et regarda son visage. Cela lui paraissait étrange, elle ne s'était jamais vue comme cela. Elle suivie le contour de son visage avec son doigt : une peau blanche comme la porcelaine et velouté , ponctuée de quelques délicates tâches de rousseur ; de grands yeux verts en amende qui exprimaient tant d'émotions soulignées par de longs cils noirs. Un nez fin et bien droit. Des lèvres roses et bombées comme deux pétales de fleur. Elle comprenait maintenant tous les mystères des paroles de Neös. Le Démoniste voyait à travers le masque magique qu'avait créé son père pour la protéger de ses compatriotes.

La jeune femme rangea sa lame et rabattit sa capuche. Il allait maintenant falloir expliquer cette nouveauté à Evënt qui lui avait donné rendez-vous pour son rapport. Rose avait longuement hésité avant de décider de ne pas en parler à Andüriel. Elle se sentait beaucoup plus forte désormais et pensait qu'elle était capable de gérer seule la situation. La jeune apprentie voulait montrer qu'elle pouvait être aussi valeureuse que n'importe quel membre de la guilde. Elle sourit : oui, et surtout montrer à Andüriel combien il ... Une présence derrière son dos la coupa dans ses pensées. Son tigre se leva et ronronna. Elle se retourna, tête baissée comme à son habitude et vit Evënt se glisser dans la clairière.

La jeune femme n'eut pas le temps de réagir. Evënt s'avança en une enjambée, les sourcils froncés et attrapa le jeune femme par les deux bras.

Evënt : *grognant* Qu’est-ce que c’est que ça ?

Rose voulut se défendre et tira en arrière, mais Evënt était beaucoup plus fort qu’elle. Il arracha sa capuche mais, pour la première fois, l’Elfe resta ahuri devant le spectacle. Rose protesta :

Rose : Quand vous aurez fini de m'admirer, vous pourrez me lâcher ? Vous me faites mal aux bras !

Sous l'effet de la surprise, le commandant du contre-espionnage de Lune d'Argent lâcha sa prise. Rose fit comme si de rien n'était et s'épousseta la robe. Evënt regarda Rose de haut en bas puis les poings sur les hanches, dit :

Evënt : Mais qu’est ce qui est arrivé au monstre que je connaissais ?

Rose souleva un sourcil délicatement et tout en remettant sa capuche répliqua :

Rose : Les Alliés ont réussi à me redonner mon visage… mon vrai visage.

Evënt claqua sa langue, siffla légèrement entre les dents et tourna autour de Rose.

Evënt : Et bien ! et bien ! Quelle jolie petit lot !... Je comprends mieux ce vieux gredin de Neös…. Il te gardait pour lui tout seul on dirait !

Evënt se rapprocha soudainement de la jeune femme et l’agrippa brutalement par la nuque.

Evënt : *sombre* Les Alliés ont fait un joli travail, tu les remercieras de ma part... mais en attendant, ma grande, j'espère pour toi que tu n'as rien dit...

Rose déglutie mais, resta calme.

Rose : Non, maître. Je n'ai rien dit. Vous pouvez me torturer ou me sonder, qu'importe, je ne vous ai pas trahi... *petite voix* comme mon père

Evënt fît un sourire narquois et lâcha Rose.

Evënt : *un silence… il l’observe en plissant les yeux* Vraiment… comme ton père…hmmm

L’Elfe tira lentement sa dague en argent de sa ceinture et la plaça sous le cou de Rose en appuyant légèrement. Rose ne broncha pas et soutint le regard glacial d’Evënt.

Rose : Tuez moi, maître... et vous n'aurez pas les informations que vous désirez...

Evënt sourit et descendit lentement la dague sur la gorge, puis sur la poitrine...

Evënt : Je vois que mes enseignements ont porté leurs fruits… Tu mens encore mieux qu’avant *il range sa dague *… Bien ! Trêve de plaisanterie… Tu auras de nouveaux ordres que tu as intérêt à suivre si tu veux garder ce joli minois et… revoir ta mère bien sûr…

Rose ne répondit pas. Elle garda un air sérieux ce qui fît sourire l’Elfe.

Evënt : Tu as changé… Avant, tu aurais pleurniché juste au son du mot « maman ».

Rose pinça les lèvres et lança glaciale :

Rose : Je n'ai pas que ça à faire Maître Mil'néäs, alors dites-moi ce que vous attendez et vite.

L'Elfe eut un temps d'arrêt. Fît quelques pas et s'appuya contre un arbre, bras croisés.

Evënt : Patience ma belle… avant cela… *il lève la tête vers Rose* j’aimerais avoir quand même l’avis de Neös sur cette histoire, qui m’intrigue fortement je dois t’avouer…

Rose entendit des pas feutrés dans l’herbe derrière elle. La jeune femme eut un frisson. Une voix murmura à quelques centimètres de sa nuque.

Voix : Bonsoir ma jolie Fleur...

Rose sera les poings, ne pouvant réprimer un tremblement, elle se retourna lentement. Là, se dressait le Démoniste dans le clair de lune. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il fût au rendez-vous. Il la dévisagea, l'air féroce, les yeux aussi noir que la nuit qui les entourait...

Neös : *sombre* Je crois que nous avons quelques petites choses à se dire tous les deux….

Et il leva les mains dans un halo brillant au-dessus de Rose…

Evënt tapa du poing sur le bureau. L’Elfe au garde-à- vous devant lui sursauta.

Evënt tandis un papier vers l’officier avec des yeux noirs.

Evënt : « c’est quoi CA ! »

L’officier déglutie, sachant combien les colères de son chef étaient très mauvais signes pour sa future promotion.

Officier : « mon rapport Commandant
Evënt : *sec* Je le sais bougre d’imbécile !... Mais il y a une chose qui ne me plait absolument pas dans CE rapport et j’attends des explications. »

L’officier prit son courage à deux mains :
Officier : « nous l’avons perdue. »

Grand blanc. Evënt continua de regarder l’officier dans les yeux, en tapant des doigts sur la table.

Officier : Nous pensons que des membres de l’Alliance lui ont retiré les bracelets d’esclave et qu’elle a changé d’apparence Comman…
Evënt : *se lève d’un coup* Et nos espions, ils font quoi ? *appuie les deux poings sur son bureau* Je ne vous paye pas pour aller voir les catins dans la forêt d’Elwynn !
Officier : *déglutie* oui commandant…
Evënt : Vous me retrouvez Rose Ventdelune !
Officier : *se dresse raide comme un piquet* oui comandant
Evënt : Et vous me la ramenez ici ! *tape son index sur le bureau*
Officier : A vos ordres ! »

L’Officier salua Evënt et se retourna vers la porte :

Evënt : « une minute… »

Evënt pencha la tête et ferma un instant les yeux.
L’Officier revint vers son chef et attendit interloqué.

Evënt releva la tête et porta son regard vers la fenêtre d’où on pouvait apercevoir un resplendissant coucher de soleil.

Evënt : « Avant cela, j’aimerai avoir plus de renseignements sur ce qui arrive à ma… *pause* recrue…
Officier : mon commandant ? »

Evënt écrivit quelques mots sur une lettre, défit sa bague en argent ornée d’une tête de dragon aux yeux de jade et les tendit à l’officier.

Evënt : « Trouvez Näph Dhel’mis… c’est une mercenaire à ma solde, elle doit être en mission vers les Tarides ou quelque chose comme çà. Vous lui donnerez cette lettre et ma bague en mains propres. Rose connait la signification de cette bague, on verra si elle réagit. »

Evënt attrapa une bourse d’or sur son bureau et la lança à l’officier.

Evënt : « Et vous lui donnerez ça aussi. »

L’officier soupesa la bourse qui lui parut assez lourde.

Officier : « Excusez-moi commandant, mais vous n’avez pas peur qu’elle disparaisse avec ? »

Evënt sourit.

Evënt : « Näph ?... oh non ! C’est une vraie professionnelle ! Elle va jusqu’au bout du contrat et on peut lui faire confiance, surtout si la somme en vaut la chandelle, vous me suivez ? »

L’Officier dodelina de la tête.

Evënt : « Qu’est-ce que vous attendez ? Vous devriez déjà être là-bas ! nom d’un Troll !... vous pensez que je n’ai que ça à faire !

Officier : A vos ordres ! »

L’officier tourna les talons et sortie en petites foulées.

Evënt se rassie lentement dans son fauteuil.

Evënt : « ah Rose… qu’est-ce-que tu mijotes ma belle… »

Rose s’arrêta au bord du canal et regarda l’eau s’écouler tranquillement. Le carillon de la cathédrale d’Hurlevent annonça 19h00, elle leva la tête vers la place et se souvint que c’est à cet endroit qu’Andüriel l’avait abordée pour lui proposer un travail et la sortir du pétrin où elle s’était mise.
La jeune femme fît un sourire triste. Andüriel lui avait paru étrange avec toutes ces questions. Il ne lui adressait pratiquement plus la parole et elle ne comprenait pas pourquoi.
Rose poussa un gros soupire et regarda à nouveau l’eau du canal. Elle aperçut le reflet d’une silhouette derrière son épaule. La jeune humaine se retourna promptement sur la défensive, mais ne vit qu’une Elfe en robe de velours rouge qui regardait en l’air vers le toit d’une maison. Instinctivement, elle baissa la tête et voulu rabattre sa capuche, mais sa main resta en l’air.

Ses nerfs étaient à rude épreuve avec l’entrainement et dernièrement, elle se sentait souvent observée. Vado l’avait convaincue de ne pas être paranoïaque, se n’était pas le moment de régresser !
Rose releva la tête dignement : l’Elfe avait disparu. Elle sourit et secoua la tête en soupirant.
La jeune femme continua son chemin et arriva tranquillement dans un petit chemin perdu au milieu de la verdure du quartier des mages. La partie de la capitale qu’elle appréciait particulièrement à cause de l’atmosphère magique qui y régnait tout particulièrement.

Encore une fois elle se sentit observée, mais cette fois, la présence était plus proche. Rose se retourna d’un bloc, mains sur ses dagues.
L’Elfe à robe rouge était devant elle à quelques mètres à peine. Sereine, les mains dans le dos, elle lui fit un sourire sarcastique et pointa les dagues du menton.

Elfe : « Tu comptes me trucider avec tes deux cure-dents là ? »

Rose ne broncha pas et ne bougea pas d’un geste, observant l’Elfe d’un regard noire. Taille normale bien que sa silhouette et ses oreilles fines trahissaient un métissage entre Elfe de nuit et Elfe de sang. Rose remarqua d’ailleurs des bijoux de diverses factures dont ceux de Lune-D’argent. La jeune humaine resserra ses doigts sur les poignets de ses lames. Elle remarqua, et c’était mauvais signe, que l’Elfe était armée jusqu’aux dents, des pieds à la tête : grande épée dans le dos , poignard sur la poitrine , diverses lames dépassaient de ses ceintures, certainement des armes de poings et des armes à feu cachés…

Elfe : « *goguenarde* ouh ! quelle regard … Ai-je fais quelque chose qui ne te plait pas ? »

Rose ne bougea toujours pas mais lança sèchement :

Rose : « Pourquoi me suivez-vous ? »

L’Elfe se rapprocha d’un mur de l’allée sans gestes brusques, tout en gardant les yeux sur Rose.

Elfe : « Tu ne sais pas qui je suis hein ? *sourire* »

Rose fît non de la tête, toujours en alerte.

Elfe : « Je suis Näph Dhel’mis »

Näph parut attendre une réaction de la part de l’humaine, mais Rose ne bougea toujours pas, bienque des crampes apparurent le long de sa jambes gauche. L’Elfe mit ses mains sur ses hanches et sourit.

Näph : « Notre chef m’envoie pour que tu rendes des comptes »

Rose avait trop mal à sa jambe, elle se détendit du mieux qu’elle pouvait en essayant de ne pas perdre sa garde. Elle regarda Näph d’un air intrigué. Le sourire de l’Elfe disparu aussi vite qu’il était apparu.

Näph : « J’espère que tu as une bonne explication à ta disparition ma petite… sinon j’ai bien peur que ta mission s’achève plus vite que tu ne le penses »

Il faisait pratiquement nuit et de rares passants couraient s’abriter dans leur demeure. La ruelle où elles se trouvaient, était dans l’obscurité et Rose s’avait que personne ne viendrait l’aider dans ce coupe-gorge. L’Elfe remarqua les mouvements des yeux de Rose et sourit ironiquement.

Näph : « Ah ! vraiment ma belle !... il va donc falloir que je t’arrache la langue pour que tu me parles ! … tu sais très bien que tu ne pourras m’échapper, alors disons nous les choses en face…
Rose : Je n’ai rien à vous dire ! »

Rose recula doucement vers le mur derrière elle. L’Elfe fronça les sourcils et grogna :

Näph : Vraiment ! Tu ne me facilites pas la tâche !... Ton nouveau protecteur n’est pas un bavard non plus *sourire*, peut-être que je réussirai à le faire parler »

Rose ne pu s’empêcher de trembler.

Rose : « Ne vous approcher pas d’Andüriel !
Näph : *souriant* oh je vois !.... Andüriel donc… *ricanante* Ton petit chevalier ne fera pas le poids… »

Rose sera les poings autour de ses lames et gronda comme un fauve

Näph : « lui ou l’autre jeune blanc-bec qui te tourne autour…leurs têtes sur mon mur feront un très bel effet…
Rose : Vous ne les toucherez jamais, c’est ma famille, MA FAMILLE ! »

Rose ne pu se retenir, elle dégaina ses lames comme une furie et se lança en un éclair sur l’Elfe.
En un instant elle pensa à tous les entrainements passés avec Vado et Andüriel : la vitesse, la feinte, la précision … Mais ce ne fût pas suffisant :

La dernière chose que Rose vit dans la lumière de la Lune, ronde et pleine, fût le scintillement de la magnifique épée de l’Elfe arrivant par le dessus alors qu’au même moment, la jeune humaine sentit un poignard s’enfoncer dans son ventre.

Näph: « Mauvais choix, ma fille, mauvais choix… »

Des bruits sourds… une chouette hulula au loin… une douleur fulgurante dans le dos… Rose entrouvrit les yeux, à peine… juste assez pour voir la lune qui la regardait de son œil rond au-dessus d’elle.
Si la douleur était là, grande et ample, c’était que la jeune femme n’était pas morte, du moins pas encore. Näph n’avait pas fini son travail, pourquoi… la jeune femme ne savait pas et de toute façon son esprit était concentré sur un autre problème : survivre.
Rose était une spécialiste de la torture et le terrible entrainement que lui a fais subir Evënt, le commandant du contre-espionnage de Lune d’Argent, lui permettait de faire le point rapidement sur ce qui lui arrivait à l’instant.
Elle se rendait compte qu’elle était couchée et que son dos avait certainement été touché mais une autre douleur plus languissante provenait de son ventre. La jeune femme n’arrivait pas à lever la tête, tout tournait autour d’elle , elle sentait qu’il ne fallait pas grand-chose pour sombrer dans le coma.
« Juste une minute… donne moi juste une minute » s’encouragea-t-elle.
Elle ferma les yeux, essaya de reprendre son souffle mais l’air lui manqua. Rose porta lentement ses mains à son ventre et leva ses doigts tremblant jusqu’à ses yeux. Sa main était entièrement ensanglantée, elle gouttait même. La jeune humaine fût effrayée, elle se rendit compte qu’elle nageait dans son sang et qu’elle avait certainement le ventre ouvert en deux.

Elle poussa un grognement et essaya d’attraper son gnomophone à sa ceinture mais rien.
Ses forces déclinaient rapidement, Rose senti son esprit lui échapper. Elle s’était promis d’être forte mais une larme lui échappa malgré tout. La douleur et le désespoir étaient bien trop grands pour cette jeune fille.
La jeune humaine pense à Vado, son amour pour lui avait bien grandi ses derniers temps. La combativité et la patience du jeune chevalier avaient réussis à conquérir sa confiance. Parfois elle avait été étonnée par son instinct, parfois même il paraissait lire dans ses pensées. Elle aimerait tellement qu’il soit là. Peut-être la recherchait-il en ce moment même. Il l’aurait gentiment grondé comme il savait le faire, pour sa trop grande témérité et son manque de rapidité… Rose poussa un cri, elle avait l’impression qu’une lame chauffée à blanc passait régulièrement dans son ventre. Elle se crispa, les mains sur la blessure béante. La jeune femme tourna la tête et vit le gnomophone à quelques centimètres, très certainement éjecté durant sa chute.
Sa dernière chance…

Elle rassembla tout son courage, respira une goulée d’air en tendant la main vers le gnomophone. Un déchirement atroce lui parcourra l’échine, elle grimaça en se mordant les lèvres, attrapa l’appareil du bout de ses doigts ensanglantés et appuya de ses dernières forces sur le bouton d’appel. Aucun son ne sortie de sa gorge.
Dans un brouillard, elle entendit vaguement les voix de sa guilde rire et se disputer dans leur vie quotidienne. Rose sentit du sang couler de sa bouche, elle n’avait plus aucune vie en elle, tout était fini.
Soudain, la voix d’Andüriel résonna à son oreille. Calme et posée. Comme un appel à la vie.
Rose ne comprit pas ce qu’il dit mais cela suffit à retrouver une dernière dose d’énergie pour ne pas se laisser happer par la mort.

Elle appuya avec son doigt tremblant sur le bouton d’appel et cria… cria de toutes ses dernières petites forces…

Rose ouvrit ses yeux verts émeraude sur un plafond blanc immaculé. Une odeur d’antiseptiques, de médicaments et de café se mêlaient dans l’air du matin. La jeune femme se sentait protégée dans ce grand lit aux draps en coton frais. Elle tourna la tête et vit la perfusion. Elle était à l’hôpital.
Elle se souvint : l’Elfe, le poignard, le sang qui se déversait sur sa robe, la mort approchant à grands pas, puis… plus rien.

Si ! Des images lui revenaient.
Andüriel la tenant dans ses bras, sa voix inquiète murmurant à son oreille. Cette voix qui lui permit de s’accrocher à la vie un instant encore. La voix d’un chef qui lui ordonnait de ne pas mourir mais surtout celle d’un frère, lui rappelant tant celle de son père, calme, profonde et qui touchait son âme. Puis…l’image de Vado… lui tenant la main. Elle se souvint de ses gestes tendres, ses larmes trahissant son angoisse et surtout ce regard… Rose revit les yeux du chevalier. Sur elle, plein d’amour mais aussi plein de haine et de colère envers l’Elfe qui lui avait asséné ce coup pratiquement fatal. La jeune femme avait sentit la vengeance monter en lui et elle ne put lui dire toute la vérité, de peur de le perdre lui aussi.
Une douleur au ventre la fit grimacer. Elle portât sa main sur le large pansement qui entourait son corps. La draeni de garde à l’hôpital ce soir là avait fais du bon travail.
Ses pensées revinrent vers Näph. Ce qui la taraudait c’était le « pratiquement ». Cette Elfe était certainement une tueuse hors-pair, comme les aimaient le commandant de Lune-d’Argent. La jeune femme avait remarqué le collier au cou de Näph : un dragon en argent aux yeux de jade, symbole d’Ëvent, un cadeau sans doute, pour montrer que l’Elfe était sa chasse gardée, comme Rose l’était devenue à son tour.
Näph ne l’avait pas touchée mortellement, si Andüriel ne l’avait pas trouvée, elle serait peut-être dans un autre monde, mais la mercenaire ne l’avait pas achevée. Pourquoi ? Rose réfléchit un instant. Ëvent n’avait pas envoyé une de ses meilleurs recrues par hasard, juste pour la tuer ou lui délivrer un simple message, c’était pour une raison bien précise.
Rose prit appuis sur ses deux mains et aspirant une grande goulée d’air, se souleva pour se mettre assise. La douleur se fit plus sèche, lui rappelant que son corps n’était pas aux ordres de son mental.
Elle se pinça les lèvres pour éviter de crier et ne bougea plus pendant quelques minutes, le temps de calmer les battements de son cœur. La jeune humaine attrapa la perfusion et l’arracha, laissant quelques gouttes de sang tacher les draps blancs.

Elle était bien décidée à retrouver Näph avant que la guilde ne lui mette la main dessus. Elle voulait une réponse à ses questions. Rose poussa un soupir, respira un coup et poussa de toutes ses forces sur ses bras. La douleur se réveilla à nouveau, languissante, lui ordonnant de se coucher, mais Rose tint bon, serrant des dents et s’appuyant sur les murs, elle se leva lentement. La jeune femme sentit la cicatrice la brûler et des tiraillements dans son ventre, mais elle continua à marcher à pas mesurés vers la porte.

Rose vit une robe toute simple, qui trainait sur une chaise et une épée posée dans un coin. Elle enfila la robe en geignant sous la souffrance et attrapa l’épée en guise de canne.
Le jeune femme descendit lentement les escaliers et s’arrêta en voyant la draeni qui lisait tranquillement assise à une table. Rose attendit patiemment le bon moment, puis dès que la draeni fût occupée à ranger des affaires, elle longea le mur et s’enfuit discrètement de l’hôpital. Elle marcha en trébuchant dans les rues d'Hurlevent, se rattrapant sur son épée. Les regards étonnés des passants ne la touchaient plus.

« Näph, viens me voir… je t’attends » pensa Rose en se couchant dans un coin du bateau.

(/HRP : pour répondre aux questions qui m'ont été posées plusieurs fois : Näph existe , Ëvent et Nëos sont des PNJ et oui , vous pouvez vous proposez pour les jouer, j'en serai ravie, en tout cas merci pour vos lectures !)

(Suite du chapitre 4 de Näph Del’mis)

Rose prit la main de Vadorum dans la sienne et la serra. Elle passa une compresse fraiche sur le visage de son aimé, inquiète par l’état du chevalier. Bien des jours étaient passés depuis sa fuite de l’hôpital, bien des évènements. Rose avait cherché Näph sans la trouver du côté de Darnassus. Les Elfes ne l’avaient pas vue et personne ne voulait lui donner d’information. La petite humaine était prête à sortir ses armes pour torturer s’il le fallait mais c’est à ce moment là que Andüriel avait décidé d’emmener la guilde à Baie-du-Butin, loin de l’agitation de la capitale.

La vie y était plus douce qu’à Hurlevent. C’est aussi à cet endroit que Vadorum lui avait déclaré sa flamme. Rose eut un sourire triste en repensant à ce moment si intense. Sa blessure au ventre avait guérit et Rose avait pu recommencer ses entrainements. Ses lames devenaient plus rapides, plus assurées et la jeune voleuse s’effaçait pour laisser place à une jeune femme de plus en plus redoutable.

Rose soupira et se pencha vers Vadorum pour lui faire un baiser.

Elle sentit un objet passer à quelques centimètres de sa tête, tranchant l’air pratiquement sans un bruit. Une mèche de ses longs cheveux roux s’envola dans la moiteur de la chambre et se déposa doucement sur le sol. Rose resta pétrifiée.

Elle tourna la tête vers le mur derrière elle. Une flèche y était logée. La jeune femme s’aplatit sur le corps de Vado pour le protéger. Elle observa la fenêtre ouverte. Qui pouvait les attaquer ? Elle ne vit personne, mais cela ne voulait pas dire que l’agresseur était partie.
Rose pensa à prendre son gnomophe pour prévenir Andüriel mais elle se ravisa quand ses yeux se posèrent sur un petit paquet qui pendait sur la queue de la flèche.

Ce n’était pas une agression mais un message. Rose jeta encore un coup d’œil vers la fenêtre mais la nuit ne lui révélait rien d’autre que ces étoiles. Elle se glissa furtivement jusqu’au mur. La flèche était en argent et Rose savait que cela était utiliser plus particulièrement pour les worgens. Ce message lui était destiné sans aucun doute.

La jeune femme arracha le paquet et se glissa contre le lit. Une bague en argent avec une tête de dragon aux yeux de jade était logée au centre d’un papier. Rose retint sa respiration et monta la bague pour mieux la voir dans le rayon de la Lune.

Cette bague, c’était celle d’Evënt, son commandant à Lune-d’Argent, son maitre. Le message qu’elle ne pensait jamais recevoir était sous ses yeux. Sa respiration s’accéléra, son cœur bâtit plus fort.

Elle jeta un regard tendu sur le papier et reconnu le symbole du Chariot ainsi que l’écriture d’Andüriel, son nouveau chef, son frère de cœur. Une proposition d’embauche comme elle avait signée quand Andüriel l’avait trouvée en mendiante à Hurlevent.
Lentement, son regard parcouru les lignes jusqu’au bas de la feuille. Rose entrouvrit la bouche, le souffle court, des larmes perlèrent aux coins de ses yeux émeraude. La mort dans l’âme, elle lut…

… un mot à l’encre noire : « Choisis » et une signature : Näph Del’mis.

(Ce chapitre est écris en parallèle de celui du personnage de Näph Del’mis : chapitre 5, vous pourrez lire ce chapitre comme l’autre dans l’ordre qu’il vous plaira, en commençant par celui de Rose ou celui de Näph, la conclusion sera la même, mais peut-être pas votre interprétation ! …)

Après avoir parlé au Père Aeredril Mantelumière, Rose se sentit plus disposer à réfléchir. Elle mit un genou à terre devant la statue majestueuse de la déesse et pria pour retrouver un esprit plus libre.
Un rayon de lumière traversa un vitrail et vint se poser sur Elune. Rose leva les yeux, sa prière à la Lumière sera-t-elle entendue ?
La jeune femme sortie de la cathédrale, prit sa monture par les rênes et alla d’un pas déterminé chez le marchand d’arme de la place centrale d’Hurlevent.

« Bonjour damoiselle, que puis-je pour vous ? » demanda le marchand de son sourire le plus éclatant.

Rose tourna sur elle-même et s’approcha des dagues qui brillaient sur leurs supports. Le marchand s’approcha à petits pas précipités et proposa une lame en acier entre deux doigts comme si l’arme était un diamant.

« Mademoiselle est connaisseuse *sourire* celle-ci est vraiment adaptée à votre jolie main *sourire* et pour un prix … vraiment dérisoire *sourire banane* »

Rose hésita, prit l’arme dans sa main, la fit pivoter avec dextérité.
L’homme fit l’air épaté.

« oh ! maginifique ! ma-gni-fique ! elle vous va à ravir ! *claque des mains* »

Rose jeta un regard soupçonneux au marchand qui restait bloqué sur un sourire bien hypocrite comme elle les détestait. De part son passif de voleuse, elle sentait un coup fourré mais n’arrivait pas à voir si c’était l’arme ou le prix qui n’allait pas.

Soudain, le sourire de l’homme s’effaça et il resta comme bloqué en mode statue. Rose se retourna et vit Näph Del’mis , l’Elfe qu’elle avait attaqué il y a quelques temps de cela.
Celle-ci fit tournoyer une épée très habilement dans sa main et posa un regard glacé sur le vendeur.

Näph : « Gunther… j’aimerai que tu montres les dagues que tu caches derrière ta boutique à Mademoiselle … tu sais LES dagues *pointe l’épée vers le fond de la boutique* »

Le vendeur fit une mine déconfite, puis prit un air à moitié outré, à moitié résigné. Näph planta l’épée sur le sol en planche d’un coup sec puis s’appuya dessus, sourcils froncés. Gunther Weller souffla, leva les yeux au ciel et partie au fond du magasin. Rose recula de quelques pas, vers les dagues. Näph l’observa et fit un sourire ironique.

Näph : « C’est plutôt moi qui devrait avoir peur jeune fille, vu comment tu m’as attaquée la dernière fois non ? »

Rose fronça les sourcils, une main sur le gnomophone, regrettant déjà de ne pas avoir prévenu Andüriel.

Rose : « Vous me suivez ?
Näph : Non c’est un pur hasard … je venais voir mon marchand d’armes préféré … n’est-ce-pas Gunther qu’on s’aime bien ? »

Le vendeur était revenu, faisant une mine déconfite, il posa une grande boîte en nacre sur le comptoir en marmonnant.

Gunther : « ouais ! ouais ! … tenez, voici mes meilleurs lames …. * grommellements incompréhensibles »

Näph s’approcha de la boîte et l’ouvrit. Elle parcourra les armes d’un œil connaisseur et prit une petite dague fine au manche rouge. L’elfe fit pirouetter la lame dans sa main et la tendit brusquement à Rose.

Näph : « Essaie la »

La jeune humaine hésita, regarda Näph de travers et prit la dague lentement comme si l’objet allait la brûler. Näph s’accouda au comptoir et attendit. Rose manipula la lame et sentit que cette arme était de très bonne qualité, légère et très maniable. Elle se tourna vers le vendeur qui murmurait à l’oreille de Näph en faisant de grands mouvements nerveux. L’elfe continuait d’observer Rose mais fit un geste brusque pour signifier à Gunther de se taire.

Rose : « Oui, celle-ci est vraiment bien, si je prends l’autre là *pointe une dague grossière sur l’étalage* vous pourriez me faire un prix ? »

Le vendeur reprit son sourire commercial instantanément mais n’eut pas le temps de prononcer un mot, Näph claqua la boîte en nacre du bout des doigts :

Näph : « Non , comme tu es débutante, il te faut la même arme dans chaque main pour ton équilibre, c’est mieux pour trucider les elfes … tes amours de chevaliers ne t’ont pas appris ça ? *sourire* »

Rose fronça les sourcils et jeta un regard noir vers Näph.

Näph : « *rire* oh la ! Ne m’écharpe pas ! *montre la dague du doigt à Gunther* Tu m’en sors une deuxième comme celle-là chéri. »

Le vendeur repartit vers le fond du magasin en trottinant.
Rose posa lentement la lame sur le comptoir et se tourna vers Näph. Elle remarqua les flèches en argent qui dépassait de son sac. Cette Elfe n’était pas là par hasard.

Rose : « Vous n’êtes pas mon amie, je vous attaque et pourtant vous me conseillez des armes et j’ai comme l’impression que c’est vous qui m’avez envoyé le message à Baie-du-Butin , qu’est-ce que vous me voulez ?
Näph : « Au moins c’est direct *sourire* … *Regarde Rose un instant* D’accord ma jolie. Jouons cartes sur table. Je devais te remettre une bague, c’était ma mission, voilà qui est fais.
Rose : Vous connaissez Evënt ?
Näph : *se penchant vers Rose d’un air mutin* Aussi bien que toi je pense … »

Rose détourna le regard, embarrassée par la remarque de l’Elfe.

Näph : « *sourire* oh ne soit pas gênée ! Evënt est un collectionneur… il aime ce qui est jolie, rare où ce qui peut lui donner du pouvoir et comme tu es…
Rose : « et cette proposition d’Andüriel c’est quoi ? » coupa sèchement la jeune femme, pour éviter que la conversation ne devienne trop personnelle.

Gunther Weller revint et posa une lame identique à la première sur le comptoir.

Näph : « Il veut m’embaucher apparemment *sourire*, ça te gêne ? »

Rose attrapa nerveusement sa bourse. Oui, ça la gênait, déjà parcequ’Andüriel lui avait caché qu’il connaissait Näph et qu’en plus il voulait d’une mercenaire qui avait faillit la tuer.
Le commerçant, fit un petit geste frénétique de la main vers Rose.

Gunther : « Non ! non Mademoiselle ! … euh… notre boutique encourage les jeunes comme vous… alors… alors … pour vous ce sera offert par la maison

Le vendeur reprit sa pose de statue, petit sourire jaune en coin. La jeune femme ne comprit pas sur le coup mais suivit le regard agité du vendeur et remarqua Näph appuyée sur le comptoir, bras croisés qui fixait sans ciller Gunther de ses yeux bleus cristallins.
Rose haussa les épaules, après tout si ce lâche ne voulait pas être payé, c’était son problème, pas le sien. Elle rangea ses lames dans sa ceinture et sortie rapidement de la boutique.

Näph : « Merci Gunther et mets ça sur mon compte tu veux ? » lança l’elfe en suivant Rose.

Rose détacha sa monture et grimpa sur la selle. Näph arriva à sa hauteur, sourire aux lèvres.

Näph : « Faisons route ensemble …
Rose : *énervée* Non ! »

Näph secoua la tête en sifflant entre ses dents.

Näph : « Malheureusement tu n’as pas le choix, je connais trois hommes qui m’en voudraient terriblement si il t’arrivait quelque chose en chemin …
Rose : *énervée* Je me débrouille très bien toute seule MERCI ! «

Rose donna un coup de talon à sa monture qui partie au petit trot. Näph rattrapa tranquillement la jeune femme.

Näph : « Tu va voir Evënt »

La jeune humaine arrêta sa monture et poussa un soupire exaspéré en regardant l’Elfe.

Näph : « Tu as choisi n’est-ce-pas ? »

Rose sourit à Näph.

Chapitre 13 : première mission

Bien des jours étaient passés. Rose était beaucoup plus sûre d’elle. Elle était forte de caractère, regardait les gens droit dans les yeux et devenait une experte en combat rapproché.
La jeune femme était très fière de la confiance que lui donnait Andüriel et essayait d’être à la hauteur de son nouveau grade de chef de la section investigation du Chariot.

Rose fit un détour par le port, là où Ori avait indiqué que des brigands attaquaient des personnes depuis quelques temps. Elle voulait essayer de trouver des indices. Cependant, tout paraissait tranquille : les bateaux tanguaient au gré des vagues, les gardes de Hurlevent faisaient leur ronde sur le parapet et… les rats couraient le long du quai. Rose fit une grimace de dégoût. La jeune femme posa délicatement ses mains sur ses deux dagues et regarda au loin. Elle ferma un instant les yeux et respira l’air vivifiant de la mer quand elle sentit une présence. Rose ouvrit les yeux et dégainant très rapidement ses armes, elle fit demi-tour.

Rose : «*grondant* Pourquoi me suis-tu ? »

Un gnome, l’air maladif, les cheveux en bataille et puant le bouc à trois mètres, lui tendit une lettre d’un blanc immaculé d’une main tremblante.
Rose arracha la lettre et s’écarta du petit être malodorant.

Rose : «Qui t’envoit ? »

Le gnome ouvrit la bouche. Sa langue avait été coupée. Rose fronça les sourcils. Un messager de grande valeur sans aucun doute. Ceux qui portaient les messages les plus importants étaient souvent les plus invisibles, les plus méprisables, histoire de ne pas se faire remarquer. De plus, la langue coupée leur permettait de garder les secrets les plus convoités.

Rose fit un geste de la pointe de sa dague pour le chasser.

Rose : « Allez ! Va ! »

Le gnome se courba pour la saluer et trottina vers le bateau pour Darnassus.
La jeune femme jeta un regard tout autour d’elle pour voir si elle était seule et s’assit sur un tonneau. Elle déplia soigneusement la lettre. Le papier était totalement blanc. Ses yeux s’agrandirent, comprenant instinctivement d’où provenait cette lettre.

Elle déglutit, la peur d’un avenir sombre et plein de difficultés la terrifiait.
Rose leva la feuille vers le ciel. La lune dorée et bien lumineuse éclairait le port de sa bouille ronde. La jeune femme trembla un instant et passa la lettre à la hauteur de ses yeux, devant la lune. Rien ne se passa pendant un instant, puis des lettres à l’encre noire apparurent, dévoilant une écriture serrée. Rose reconnue le code, elle l’avait tellement répété, encore et encore… elle déchiffra les lignes avec une grande facilité et arriva à la signature… celle d’Evënt Mil’néäs, son commandant. C’était un ordre de mission de la Horde.

Rose replia la lettre lentement. Elle poussa un gros soupir, ses grands yeux verts parcoururent la mer. Elle jeta à nouveau un regard autour d’elle, prit une allumette et mis le feu à la lettre.

La jeune espionne resta jusqu’à la destruction totale de la feuille, jouant avec l’anneau en or autour de son doigt… puis partie en direction de l’ambassade de Hurlevent…