Pour quelques pièces d'or...
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Pour quelques pièces d'or...
Toutes les histoires finissaient comme ça. Le coup de trop. La mort. Surtout dans son métier, perpétuel balancement entre la vie et la corde. Seulement Lanivia était comme tous les imbéciles arrogants: certaine que cela n’arrivait qu’aux autres. Raté.
Tout avait pourtant si bien démarré : un homme isolé avec des vêtements soignés, la proie idéale. Qui a dit que l’habit ne faisait pas le moine ? Sûre d’elle, avec la confiance de ceux qui ont déjà fait cela une bonne centaine de fois ; elle s’était approchée de l’homme qui ne se doutait de rien. A l’observer de près, il était plutôt agréable à regarder : blond, bien fait. Si elle l’avait rencontré dans d’autres conditions pourquoi pas après tout… Mais c’était impossible. Il n’était qu’une proie parmi tant d’autres pour elle. Peut-être même un futur mort sur le peu de conscience qu’elle avait. Enfin bon, réfléchir ne servait à rien, il fallait agir. Appelant son fidèle loup Wolfgang, elle contourna l’homme, tapie dans les fourrés, et s’approcha de lui doucement par l’arrière. Sa bourse. Si possible le plus discrètement possible. Tuer n’était pas nécessaire et lui répugnait un peu, surtout pour aussi beau morceau. Non l’assommer et le dépouiller était la meilleure solution possible. Avec un geste rodé par l’habitude, elle tendit la main vers la bourse du voyageur. Mais quelque chose d’imprévu arriva : sa main n’atteignit jamais sa cible : l’inconnu s’était tourné vers elle et lui retenait le bras. Et merde! Elle avait été trop distraite, avait trop attendu et il l’avait découverte. Toute réflexion avait abandonné la jeune femme et son instinct de survie était désormais son seul maître. Tirant son poignard, elle tenta de le planter dans les côtes de l’homme tout en appelant son loup à l’aide. Malheureusement, elle avait sous-estimé son adversaire qui non seulement avait esquivé son attaque mais en plus avait eu le temps de lui porter un coup. Le reste fut plutôt confus et lorsque la situation se calma un peu elle avait un couteau sur la gorge. Elle s’était trompée : elle n’avait jamais été le chasseur. Puis ce fut le noir total.
Réveil. Une terrible douleur au crâne. Lanivia commençait lentement à reprendre le contrôle de son corps et de ses sensations. Elle ouvrit les yeux. Bonne nouvelle : elle n’était pas morte ou bien le paradis ne ressemblait pas franchement à ce qu’elle avait imaginé. Mauvaise nouvelle : elle n’était pas libre. Une corde lui meurtrissait cruellement les poignets jusqu’au sang. Elle se trouvait dans un chariot. Une absence lui sauta immédiatement aux yeux : Wolfgang n’était pas là. Alors qu’une pointe glacée s’infiltrait dans son cœur à l’idée qu’il ait été tué l’absurde la situation la fit rire : de toute façon, même s’il ne l’était pas déjà il le serait bientôt. Tout comme elle. Elle était condamnée. La jeune femme avait toujours cru en sa bonne étoile. Elle l’avait sauvé lors de l’attaque de Lordaeron par le Fléau, lorsque son ancien mentor l’avait trahie et l’avait ensuite relevée lorsqu’elle s’était effondrée, lui donnant une formidable envie de vivre. Pourtant aujourd’hui celle-ci semblait l’avoir abandonné. Le désespoir vint la frapper violemment : cette fois ci elle ne s’en tirerait pas en trompant ou en fuyant. Son plus fidèle ami avait disparu. Jamais elle ne s’était senti aussi seule. Cependant, une part d’elle luttait toujours. La voleuse se releva difficilement, ses liens rentrant dans sa chair et parvint à observer autour d’elle, à la recherche du moindre indice laissant supposer que Wolfgang était vivant. Soudain elle l’aperçu, une muselière sur le visage. Toute la douleur qu’elle ressentait s’évapora comme une légère brise de printemps : il était vivant. Elle l’appela doucement, veillant à ne pas attirer l’attention. Le loup dressa aussitôt la tête et jappa faiblement, la muselière l’empêchant d’exprimer totalement sa joie de retrouver sa maîtresse. Elle sourit. Il ne lui restait qu’à attendre l’arrivée de son ravisseur. Et puis elle verrait bien. Il y a toujours un moyen d’acheter les gens après tout.
Deux jours ont passés. Lanivia ne sent plus son corps à force de rester dans la même position. Des hommes sont venus : ils discutaient de son sort avec la cause de tous ses malheurs en l’appelant « Lord ». Elle avait tenté de feindre l’ignorance au début, affaiblie par un début de fièvre puis après une ou deux tentatives de moqueries elle avait laissé sa conscience dériver dans le néant. Heureusement depuis sa fièvre est passée. Malheureusement, sa faiblesse n’a toujours pas disparu. Et l’homme arrive… Depuis deux jours elle attend cette confrontation, ressassant dans sa tête toutes sortes de plans possibles pour le gagner à sa cause. Cependant elle ne se leurre pas : elle a tenté de le tuer et cela se règlera dans le sang. Le sien très certainement. Alors elle n’a plus rien à perdre : quitte à mourir, autant le faire sans baisser la tête devant un homme. Pressée d’en finir au plus vite, elle commence déjà par le sonder et la conclusion la déstabilise définitivement : cet homme est un manipulateur invétéré, sans doute encore plus roublard qu’elle. Une conclusion s’impose : elle est perdue. Ce n’est pas le genre de personne que l’on peut facilement acheter ou tromper. Alors elle tente un tout dernier atout, désespérée : la vantardise et la moquerie. Faire sortir l’homme de ses gonds afin qu’il commette une erreur. Personne n’est infaillible. Alors, inconsciente, elle se moque ouvertement de lui. De toute façon elle le déteste, il lui a gâché sa vie alors cela lui fait beaucoup de bien. Pourtant elle n’y arrive pas. Certes il s’énerve un peu mais la réaction n’est pas la bonne. On ne pointe pas de pistolet sur une pauvre bête sans défense c’est une règle de base que tout le monde devrait appliquer d’abord. Non mais oh. Puis après avoir menacé de tuer Wolfgang il lui propose un marché surprenant : soit elle continue à se foutre allègrement de lui et elle et son loup meurent, soit elle le rejoins et sauve sa vie. Un marché donc plutôt intéressant. D’autant plus que cet Ethan Lionheart a l’air d’être fortuné. Un marché très intéressant : l’argent plus la vie (tout est par ordre de priorité). Lanivia accepte sans hésiter et deux minutes après se frotte ses poignets ensanglantés tout en réconfortant son pauvre loup traumatisé (il a le cœur fragile c’est un artiste sensible). Désormais, elle est au service de cet abrut… de Seigneur. Cependant au service ne veut pas dire pieds et poings liés. Qu’il se méfie puisqu’elle avait une revanche à prendre et comptait bien lui rendre la vie impossible. Un sourire ironique étira les lèvres de la jeune femme qui pensa au nouveau tournant que venait de lui offrir le destin.
Tout avait pourtant si bien démarré : un homme isolé avec des vêtements soignés, la proie idéale. Qui a dit que l’habit ne faisait pas le moine ? Sûre d’elle, avec la confiance de ceux qui ont déjà fait cela une bonne centaine de fois ; elle s’était approchée de l’homme qui ne se doutait de rien. A l’observer de près, il était plutôt agréable à regarder : blond, bien fait. Si elle l’avait rencontré dans d’autres conditions pourquoi pas après tout… Mais c’était impossible. Il n’était qu’une proie parmi tant d’autres pour elle. Peut-être même un futur mort sur le peu de conscience qu’elle avait. Enfin bon, réfléchir ne servait à rien, il fallait agir. Appelant son fidèle loup Wolfgang, elle contourna l’homme, tapie dans les fourrés, et s’approcha de lui doucement par l’arrière. Sa bourse. Si possible le plus discrètement possible. Tuer n’était pas nécessaire et lui répugnait un peu, surtout pour aussi beau morceau. Non l’assommer et le dépouiller était la meilleure solution possible. Avec un geste rodé par l’habitude, elle tendit la main vers la bourse du voyageur. Mais quelque chose d’imprévu arriva : sa main n’atteignit jamais sa cible : l’inconnu s’était tourné vers elle et lui retenait le bras. Et merde! Elle avait été trop distraite, avait trop attendu et il l’avait découverte. Toute réflexion avait abandonné la jeune femme et son instinct de survie était désormais son seul maître. Tirant son poignard, elle tenta de le planter dans les côtes de l’homme tout en appelant son loup à l’aide. Malheureusement, elle avait sous-estimé son adversaire qui non seulement avait esquivé son attaque mais en plus avait eu le temps de lui porter un coup. Le reste fut plutôt confus et lorsque la situation se calma un peu elle avait un couteau sur la gorge. Elle s’était trompée : elle n’avait jamais été le chasseur. Puis ce fut le noir total.
Réveil. Une terrible douleur au crâne. Lanivia commençait lentement à reprendre le contrôle de son corps et de ses sensations. Elle ouvrit les yeux. Bonne nouvelle : elle n’était pas morte ou bien le paradis ne ressemblait pas franchement à ce qu’elle avait imaginé. Mauvaise nouvelle : elle n’était pas libre. Une corde lui meurtrissait cruellement les poignets jusqu’au sang. Elle se trouvait dans un chariot. Une absence lui sauta immédiatement aux yeux : Wolfgang n’était pas là. Alors qu’une pointe glacée s’infiltrait dans son cœur à l’idée qu’il ait été tué l’absurde la situation la fit rire : de toute façon, même s’il ne l’était pas déjà il le serait bientôt. Tout comme elle. Elle était condamnée. La jeune femme avait toujours cru en sa bonne étoile. Elle l’avait sauvé lors de l’attaque de Lordaeron par le Fléau, lorsque son ancien mentor l’avait trahie et l’avait ensuite relevée lorsqu’elle s’était effondrée, lui donnant une formidable envie de vivre. Pourtant aujourd’hui celle-ci semblait l’avoir abandonné. Le désespoir vint la frapper violemment : cette fois ci elle ne s’en tirerait pas en trompant ou en fuyant. Son plus fidèle ami avait disparu. Jamais elle ne s’était senti aussi seule. Cependant, une part d’elle luttait toujours. La voleuse se releva difficilement, ses liens rentrant dans sa chair et parvint à observer autour d’elle, à la recherche du moindre indice laissant supposer que Wolfgang était vivant. Soudain elle l’aperçu, une muselière sur le visage. Toute la douleur qu’elle ressentait s’évapora comme une légère brise de printemps : il était vivant. Elle l’appela doucement, veillant à ne pas attirer l’attention. Le loup dressa aussitôt la tête et jappa faiblement, la muselière l’empêchant d’exprimer totalement sa joie de retrouver sa maîtresse. Elle sourit. Il ne lui restait qu’à attendre l’arrivée de son ravisseur. Et puis elle verrait bien. Il y a toujours un moyen d’acheter les gens après tout.
Deux jours ont passés. Lanivia ne sent plus son corps à force de rester dans la même position. Des hommes sont venus : ils discutaient de son sort avec la cause de tous ses malheurs en l’appelant « Lord ». Elle avait tenté de feindre l’ignorance au début, affaiblie par un début de fièvre puis après une ou deux tentatives de moqueries elle avait laissé sa conscience dériver dans le néant. Heureusement depuis sa fièvre est passée. Malheureusement, sa faiblesse n’a toujours pas disparu. Et l’homme arrive… Depuis deux jours elle attend cette confrontation, ressassant dans sa tête toutes sortes de plans possibles pour le gagner à sa cause. Cependant elle ne se leurre pas : elle a tenté de le tuer et cela se règlera dans le sang. Le sien très certainement. Alors elle n’a plus rien à perdre : quitte à mourir, autant le faire sans baisser la tête devant un homme. Pressée d’en finir au plus vite, elle commence déjà par le sonder et la conclusion la déstabilise définitivement : cet homme est un manipulateur invétéré, sans doute encore plus roublard qu’elle. Une conclusion s’impose : elle est perdue. Ce n’est pas le genre de personne que l’on peut facilement acheter ou tromper. Alors elle tente un tout dernier atout, désespérée : la vantardise et la moquerie. Faire sortir l’homme de ses gonds afin qu’il commette une erreur. Personne n’est infaillible. Alors, inconsciente, elle se moque ouvertement de lui. De toute façon elle le déteste, il lui a gâché sa vie alors cela lui fait beaucoup de bien. Pourtant elle n’y arrive pas. Certes il s’énerve un peu mais la réaction n’est pas la bonne. On ne pointe pas de pistolet sur une pauvre bête sans défense c’est une règle de base que tout le monde devrait appliquer d’abord. Non mais oh. Puis après avoir menacé de tuer Wolfgang il lui propose un marché surprenant : soit elle continue à se foutre allègrement de lui et elle et son loup meurent, soit elle le rejoins et sauve sa vie. Un marché donc plutôt intéressant. D’autant plus que cet Ethan Lionheart a l’air d’être fortuné. Un marché très intéressant : l’argent plus la vie (tout est par ordre de priorité). Lanivia accepte sans hésiter et deux minutes après se frotte ses poignets ensanglantés tout en réconfortant son pauvre loup traumatisé (il a le cœur fragile c’est un artiste sensible). Désormais, elle est au service de cet abrut… de Seigneur. Cependant au service ne veut pas dire pieds et poings liés. Qu’il se méfie puisqu’elle avait une revanche à prendre et comptait bien lui rendre la vie impossible. Un sourire ironique étira les lèvres de la jeune femme qui pensa au nouveau tournant que venait de lui offrir le destin.
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
"Ce n'était pas possible."Se le répeter n'aidait pas Lanivia à se convaincre que c'était vrai. Pourquoi avait-elle accepté? Enfin accepter, c'était un grand mot... Au lieu de faire une demande (comme tous les gens normaux), lui avait donné un ordre. Et son avis dans tout ça?
Pourtant finalement l'idée l'avait séduite. L'appât du gain sans doute. piège fatal. Ca avait été une erreur. Non pas qu'Ethan se soit révélé un monstre, non c'était toujours un orgueilleux alcoolique, psychopathe sur les bords. Mais elle s'était trahie. Elle l'avait trahie. Et ça, elle ne se le pardonnerait jamais. D'ailleurs Wolfgang lui faisait la tête. Il n'avait tout simplement pas aimé être écarté de la sorte. Tout allait mal. Elle changeait petit à petit. Or elle ne voulait. Vivre pour elle lui convenait très bien. Les choses n'avaient pas besoin d'être changées. Peut être lui fallait-il fuir. Mais elle quitterait un confort de vie qu'elle ne retrouverait nul part. Et surtout une part d'elle-même n'avait pas envie de quitter la Maison du Coeur de Lion. Elle n'avait jamais connu cette ambiance amicale (voir parfois trop avec le blond/chauve /roux/ brun). De plus elle s'était mariée. Non pas qu'elle ait peur de la vengeance divine puisqu'elle ne comprenait rien à ces histoires de Lumière sacrée, n'ayant pas été élevée par des croyants, mais cela impliquait un certain lot de responsabilités. Lanivia soupira. Pour penser aux responsabilités elle devait vraiment être devenue folle. Elle ne devait rien au Seigneur. Il l'avait forcée à rejoindre sa Maison sous peine de mort. Elle s'était engagée sous la contrainte. C'était à cause d'Asuna. Si elle ne l'avait pas connue, elle n'aurait pas ces doutes. Elle rirait bien si elle la voyait maintenant. Noyée dans ses souvenirs, Lanivia commença à se rappeler le visage de celle qui fut sa seule amie.
Elle l'avait rencontrée à Hurlevent lors d'un de ses brefs retours dans cette ville haïe. Trop de mauvais souvenirs empoisonnaient l'air. Mais c'était également la capitale humaine et les voyageurs égarés se faisaient de plus en plus rares. Elle était obligée d'y revenir sous peine de mourir de faim. Sa première cible fut un vieillard alcoolique qui tentait de séduire une jeune femme d'à peu près son âge. Elle le frôla imperceptiblement et lui vola sa bourse au passage. Malheureusement l'idiote en face d'elle sursauta ce qui alerta l'homme. Avant qu'il ait pu crier, l'inconnue lui trancha la gorge. Lanivia la regarda, bouche bée: elle semblait n'être qu'une enfant fragile quelques instants auparavant. Puis la femme prit la parole en souriant ironiquement:
- C'était ma cible. Enfin pas grave ça te dit d'aller boire et manger quelque chose avec son argent comme dédommagement?
Une voleuse elle aussi. Bien plus manipulatrice que Lanivia, même si celle ci refusait de l'admettre. Bientôt les deux jeunes femmes apprirent à se connaître et à s'apprécier. Asuna fascinait Lanivia: elle était libre, magnifique et très douée. Alors pourquoi choisir cette voix? "Parce que c'était ça ou la pire des mort possible". Asuna avait été remarquée par sa beauté très tôt par le patron d'un bordel. Et enlevée. C'était fuir ou se condamner à cette vie misérable. Or cet homme avait pour habitude de marquer ses femmes au fer. Ainsi la jeune femme, sous peine de voir son douloureux passé exposé à chaque moment. Elle avait dû vivre dans l'ombre et ses parents, des artisants, la croyait morte. Au contact d'Asuna, Lanivia avait apprit à rire, à utiliser les faiblesses des hommes et surtout à protéger au prix de sa vie sa liberté. De plus, son amour de l'argent lui été presque passé. Son amie était enjouée, naïve et idéaliste mais pouvait se montrer sans pitié et très dangereuse. Les deux voleuses collaboraient depuis déjà plusieurs mois et Lanivia avait l'impression de vivre un rêve éveillé. Ensembles elles formaient de grands projets: avoir suffisament d'argent pour fonder un havre de paix loin de la folie des hommes. Et y accueillir toutes les filles perdues ajoutait volontiers Asuna au dam de son amie qui se moquait pas mal du sort des êtres humains. Mais cette période idyllique ne dura pas. La naïve jeune femme rencontra un jour un homme. Et crû en ses promesses. Ils décidèrent de se marier rapidement et de se créer une vie honnête d'artisants. Lanivia, en l'apprenant abandonna son amie, croyant la perdre. Elle disparu quelques mois. Lorsqu'elle revint à leur cachette, elle ne trouva pas Asuna. Seulement un mot: "C'est demain que je me marie je suis désolée que tu m'en veuille à cause de cela mais sache que tu peux revenir quand tu veux je t'attendrais toute la nuit à l'auberge en face de l'endroit où nous nous sommes rencontrées."
Prise de remords, la jeune femme courut vers la taverne. Pour voir une dizaine d'hommes rassemblés au fond de la salle. Prise d'un frisson d'effroi, elle se rua vers l'attroupement et découvrit avec horreur son amie étendue, les vêtements déchirés et la main sur un poignard qu'elle s'était fiché en pleine poitrine. L'imbécile. Elle s'était suicidée. Hurlant de rage et de souffrance, Lanivia tua tous les hommes rassemblés dans l'auberge, son loup à ses côtés. Puis, une fois sa colère retombée, elle apporta le corps d'Asuna à son fiancé. Qui se tua avec le poignard. Debout devant les deux cadavres, la jeune femme restait hébétée, sans pouvoir réfléchir. Par égoïsme, elle avait détruit deux vies, dont celle qu'elle chérissait le plus. Si Asuna s'était ainsi exposée aux regards de tous c'etait pour regagner son amitié. Elle était la seule responsable. Non... Les hommes aussi. Sa haine envers le genre humain s'amplifia ce soir là. Et l'idéal. La voleuse était morte pour son idéal. Si jamais elle avait supporté cela, si jamais elle n'avait pas eu autant de fierté, elle serait dans les bras de son fiancé, brisée peut être mais vivante. Ce soir là, la voleuse jura de ne plus jamais s'attacher à qui que ce soit et de ne vivre que pour une valeur sûre, l'argent.
Et aujourd'hui elle était mariée. Elle avait accompli le rêve de son amie. Sa culpabilité s'était un peu allégée. Ce mariage était une offrande à celle qui l'avait désiré par dessus tout. Et pourtant pourquoi s'en voulait-elle? Lanivia savait qu'Asura serait fière d'elle. Mais l'idéal de son amie avait été sa perte. Par amour et fidélité pour son fiancé, elle était morte. La voleuse s'était jurée de ne pas accomplir les mêmes erreurs. De ne plus avoir de sentiments qui viennent entraver son but: se venger du genre humain (et avoir de l'argent aussi). Ethan Lionheart était en train de sérieusement lui mettre des bâtons dans les roues. Et le pire était qu'elle ne s'en plaignait pas. Cela allait causer sa mort c'était sûr.Pour l'instant Lanivia n'avait pas le courage de partir. Et sentait le piège se refermer sur elle.
Pourtant finalement l'idée l'avait séduite. L'appât du gain sans doute. piège fatal. Ca avait été une erreur. Non pas qu'Ethan se soit révélé un monstre, non c'était toujours un orgueilleux alcoolique, psychopathe sur les bords. Mais elle s'était trahie. Elle l'avait trahie. Et ça, elle ne se le pardonnerait jamais. D'ailleurs Wolfgang lui faisait la tête. Il n'avait tout simplement pas aimé être écarté de la sorte. Tout allait mal. Elle changeait petit à petit. Or elle ne voulait. Vivre pour elle lui convenait très bien. Les choses n'avaient pas besoin d'être changées. Peut être lui fallait-il fuir. Mais elle quitterait un confort de vie qu'elle ne retrouverait nul part. Et surtout une part d'elle-même n'avait pas envie de quitter la Maison du Coeur de Lion. Elle n'avait jamais connu cette ambiance amicale (voir parfois trop avec le blond/chauve /roux/ brun). De plus elle s'était mariée. Non pas qu'elle ait peur de la vengeance divine puisqu'elle ne comprenait rien à ces histoires de Lumière sacrée, n'ayant pas été élevée par des croyants, mais cela impliquait un certain lot de responsabilités. Lanivia soupira. Pour penser aux responsabilités elle devait vraiment être devenue folle. Elle ne devait rien au Seigneur. Il l'avait forcée à rejoindre sa Maison sous peine de mort. Elle s'était engagée sous la contrainte. C'était à cause d'Asuna. Si elle ne l'avait pas connue, elle n'aurait pas ces doutes. Elle rirait bien si elle la voyait maintenant. Noyée dans ses souvenirs, Lanivia commença à se rappeler le visage de celle qui fut sa seule amie.
Elle l'avait rencontrée à Hurlevent lors d'un de ses brefs retours dans cette ville haïe. Trop de mauvais souvenirs empoisonnaient l'air. Mais c'était également la capitale humaine et les voyageurs égarés se faisaient de plus en plus rares. Elle était obligée d'y revenir sous peine de mourir de faim. Sa première cible fut un vieillard alcoolique qui tentait de séduire une jeune femme d'à peu près son âge. Elle le frôla imperceptiblement et lui vola sa bourse au passage. Malheureusement l'idiote en face d'elle sursauta ce qui alerta l'homme. Avant qu'il ait pu crier, l'inconnue lui trancha la gorge. Lanivia la regarda, bouche bée: elle semblait n'être qu'une enfant fragile quelques instants auparavant. Puis la femme prit la parole en souriant ironiquement:
- C'était ma cible. Enfin pas grave ça te dit d'aller boire et manger quelque chose avec son argent comme dédommagement?
Une voleuse elle aussi. Bien plus manipulatrice que Lanivia, même si celle ci refusait de l'admettre. Bientôt les deux jeunes femmes apprirent à se connaître et à s'apprécier. Asuna fascinait Lanivia: elle était libre, magnifique et très douée. Alors pourquoi choisir cette voix? "Parce que c'était ça ou la pire des mort possible". Asuna avait été remarquée par sa beauté très tôt par le patron d'un bordel. Et enlevée. C'était fuir ou se condamner à cette vie misérable. Or cet homme avait pour habitude de marquer ses femmes au fer. Ainsi la jeune femme, sous peine de voir son douloureux passé exposé à chaque moment. Elle avait dû vivre dans l'ombre et ses parents, des artisants, la croyait morte. Au contact d'Asuna, Lanivia avait apprit à rire, à utiliser les faiblesses des hommes et surtout à protéger au prix de sa vie sa liberté. De plus, son amour de l'argent lui été presque passé. Son amie était enjouée, naïve et idéaliste mais pouvait se montrer sans pitié et très dangereuse. Les deux voleuses collaboraient depuis déjà plusieurs mois et Lanivia avait l'impression de vivre un rêve éveillé. Ensembles elles formaient de grands projets: avoir suffisament d'argent pour fonder un havre de paix loin de la folie des hommes. Et y accueillir toutes les filles perdues ajoutait volontiers Asuna au dam de son amie qui se moquait pas mal du sort des êtres humains. Mais cette période idyllique ne dura pas. La naïve jeune femme rencontra un jour un homme. Et crû en ses promesses. Ils décidèrent de se marier rapidement et de se créer une vie honnête d'artisants. Lanivia, en l'apprenant abandonna son amie, croyant la perdre. Elle disparu quelques mois. Lorsqu'elle revint à leur cachette, elle ne trouva pas Asuna. Seulement un mot: "C'est demain que je me marie je suis désolée que tu m'en veuille à cause de cela mais sache que tu peux revenir quand tu veux je t'attendrais toute la nuit à l'auberge en face de l'endroit où nous nous sommes rencontrées."
Prise de remords, la jeune femme courut vers la taverne. Pour voir une dizaine d'hommes rassemblés au fond de la salle. Prise d'un frisson d'effroi, elle se rua vers l'attroupement et découvrit avec horreur son amie étendue, les vêtements déchirés et la main sur un poignard qu'elle s'était fiché en pleine poitrine. L'imbécile. Elle s'était suicidée. Hurlant de rage et de souffrance, Lanivia tua tous les hommes rassemblés dans l'auberge, son loup à ses côtés. Puis, une fois sa colère retombée, elle apporta le corps d'Asuna à son fiancé. Qui se tua avec le poignard. Debout devant les deux cadavres, la jeune femme restait hébétée, sans pouvoir réfléchir. Par égoïsme, elle avait détruit deux vies, dont celle qu'elle chérissait le plus. Si Asuna s'était ainsi exposée aux regards de tous c'etait pour regagner son amitié. Elle était la seule responsable. Non... Les hommes aussi. Sa haine envers le genre humain s'amplifia ce soir là. Et l'idéal. La voleuse était morte pour son idéal. Si jamais elle avait supporté cela, si jamais elle n'avait pas eu autant de fierté, elle serait dans les bras de son fiancé, brisée peut être mais vivante. Ce soir là, la voleuse jura de ne plus jamais s'attacher à qui que ce soit et de ne vivre que pour une valeur sûre, l'argent.
Et aujourd'hui elle était mariée. Elle avait accompli le rêve de son amie. Sa culpabilité s'était un peu allégée. Ce mariage était une offrande à celle qui l'avait désiré par dessus tout. Et pourtant pourquoi s'en voulait-elle? Lanivia savait qu'Asura serait fière d'elle. Mais l'idéal de son amie avait été sa perte. Par amour et fidélité pour son fiancé, elle était morte. La voleuse s'était jurée de ne pas accomplir les mêmes erreurs. De ne plus avoir de sentiments qui viennent entraver son but: se venger du genre humain (et avoir de l'argent aussi). Ethan Lionheart était en train de sérieusement lui mettre des bâtons dans les roues. Et le pire était qu'elle ne s'en plaignait pas. Cela allait causer sa mort c'était sûr.Pour l'instant Lanivia n'avait pas le courage de partir. Et sentait le piège se refermer sur elle.
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
Le vent... Elle ne l'avais jamais senti aussi intensément sur son visage ces derniers temps. Sa caresse sur son visage l'aidait à se conforter dans son choix. Sans un mot, Lanivia quitta le campement accompagnée de Wolfgang, son plus fidèle et seul ami. Et elle s'enfonça dans les forêts de Lordaeron, apèrs avoir jeté un regard en arrière.
Un regard. Une hésitation. Elle ne pouvait se laisser aller comme cela. Elle pouvait de nouveau revivre alors pourquoi ressentait-elle une petite pointe de regrets? Dorénavant elle redeviendrait l'Arnaqueuse Lanivia et ne vivrait que pour son argent. Comme elle l'avait toujours fait d'ailleurs...
Elle avait décidé de partir. Quitter cette vie confortale dans laquelle elle se prélassait depuis bien trop longtemps. Quitter son sentiment de culpabilité lié à Asuna. Quitter l'homme qui l'obligeait à changer. Elle reprendrait sa vie d'antan, attaquant des voyageurs afin de les détrousser et quittant le métier un petit moment puisqu'avec la somme d'argent qu'elle économisait depuis des années elle pourrait offrir sans doute un avenir à son enfant. Un enfant... Certitude à la fois si éloignée et tellement proche. De nouvelles responsabilités lui pesaient désormais sur les épaules, responsabilités qu'elle fuyait en risquant sa vie inconsciemment. Et pourtant son instinct de mère était en train de s'éveiller au fond d'elle et l'enfant lui apparaissait désormais comme la seule chose importante au monde. L'enfant et... sa liberté. Une liberté que malgré sa vénalité elle avait toujours chérie. Or en restant dans la maison Coeur-de-Lion cette liberté allait disparaître, surtout depuis qu'elle était enceinte. L'histoire de la veille avait mis le feu aux poudres. Enfermée parce que son enfant était l'heritier de la maison, obligée de rester cloîtrée pendant des mois... Cette perspective l'avait faites frissonner. Elle n'y survivrait pas, perdrait la raison au moins, se suiciderait sans doute. Or elle tenait à la vie. Lorsqu'elle été parvenue à s'enfuir elle était revenue voir le Lord, croyant que cela lui avait servi de leçon et qu'il ne recommencerait pas. Quelle idiote elle était! Si elle avait changé lui était resté le même égoiste imbu de sa personne. Si un jour elle avait un tant soit peu compté elle n'était aujourd'hui qu'un ventre destiné à accueillir l'héritier. Et pour tout l'or du monde elle ne voulait pas de ça. Il ne lui restait qu'à s'enfuir vers le Sud et pourquoi pas, revoir quelques temps la civilisation. Mais elle haïssait les hommes et Hurlevent lui rappelait sans cesse de mauvais souvenirs... Elle verrait bien. Pour l'instant il lui fallait partir, survivre. Pour soi-même et son enfant. Seule, comme elle l'avait toujours été.
La solitude... Le coeur de Lanivia se serra étrangement. Quel était ce sentiment? Les hommes étaient tous les mêmes. Menteurs, manipulateurs et interessés. C'était pour survivre qu'elle était devenue comme ça. Il ne fallait pas s'attacher. La trahison de Valmir, la mort bête d'Asuna... Elle aurait du comprendre depuis le temps. Mais non elle s'était finalement attachée à cet idiot de seigneur et à sa Maison. Et voilà où elle en était. Réduite à souffrir à cause d'êtres humains, comme une imbécile. Elle ne pouvait pas faire demi tour. Il lui fallait balayer ses doutes. Peut etre que dans quelques jours elle aurait tout oublié... Mais la présence à l'intérieur de son ventre lui confirma le contraire. Elle ne L'oublierait pas.
La jeune femme s'ébroua, chassant toutes ses idées noires. A force d'être distraite elle allait se faire attaquer, ayant entendu parler de bandits qui sévissaient dans le coin. Et dans son état, elle ne pourrait pas se battre seule contre une bande entière.
Lanivia avançait, toujours perdue dans ses pensées. Cela faisait des heures qu'elle marchait ainsi, ne prêtant aucune attention au décor autour d'elle. Alors qu'une partie d'elle même avait envie de sauter de joie en pensant à sa liberté l'autre partie regrettait son geste... Mais il était trop tard désormais. Elle devait avancer et tenir droite. Elle marcha toute la nuit, ne s'arrêtant que pour de courtes haltes. Et lorsque le matin arriva, harassée de fatigue, elle ne vit pas le danger. Wolfgang était lui aussi affaibli et lorsqu'il renifla l'odeur étrangère, il était trop tard. Une dizaine de bandits surgirent des bois et l'attaquèrent. La jeune femme se défendit et au final en tua cinq grâce à son loup. mais voyant la situation perdue, elle ordonna à celui de s'enfuir. L'homme qui semblait être le meneur de la bande s'approcha d'elle et, après avoir demandé à deux hommes de la tenir, l'assomma. Lorsqu'elle se réveilla, le soleil était à son zénith et elle était pieds et poings liés dans ce qui semblait être un campement de fortune. elle bougea, un peu, attirant l'attention de son geôlier. Elle remarqua alors qu'il était le seul resté sur le campement. Et c'était le meneur de tout à l'heure au regard effrayant. Un frisson glacé la parcourut lorsqu'elle assembla tous les éléments. Elle devait partir, et vite. Avec une lumière lubrique dans l'oeil, l'homme s'approcha d'elle. Elle avait juste besoin d'une ouverture... Lorsque celui posa ses mains dégoûtantes sur elle et entreprit de la déshabiller. Elle contempla deux secondes ses pauvres vêtements déchirés puis en voyant qu'il ne se méfiait plus du tout d'elle; lui envoya un immense coup de boule qui l'assomma à moitié et envoya l'homme valser quelques mètres plus loin. alors que celui ci se relevait avec un hurlement de rage, plusieurs bandits apparurent. Soit elle était sauvée, soit définitivement perdue et autant se couper la langue tout de suite. Soudain l'image d'Asuna flotta dans son esprit. La situation était exactement la même. Et alors qu'elle avait maudit son amie de l'avoir fait, elle la comprenait parfaitement maintenant. Elles étaient pareilles en fait, des idiotes s'attachant aux êtres humains et voulant préserver ces sentiments. Or dieu sait comment il réagirait si... Mais elle ne le reverrait jamais alors pourquoi penser ça? Soudain l'un des brigands, plus grand, avec une meilleure armure que les autres s'approcha d'elle. Le chef de la bande supposa-t-elle. Il commença à parler:
" Ainsi c'est bien toi... Ces mêmes yeux métalliques, cette même violence à peine contenue, ces mêmes traits... seuls ces cheveux bizarres hérités dont ne sais ou ne lui appartiennent pas. Tu es vraiment le portrait craché de ta mère.
Lanivia le regarda, interloquée. Si elle avait pensé qu'il lui ferait le coup de la famille! Il devait certainement se tromper...
- Je n'ai pas de mère.
- Tout aussi maligne qu'eux n'est-ce pas? Malheureusement ça ne te sauvera pas. Malgré le petit débordement d'un de mes hommes, ne vous inquiétez pas il sera puni comme il se doit, ils sont très bien entraînés et notamment à la torture. Vous avez donc interet de parler. Comment en avez-vous ré-echappé? Pourquoi êtes vous revenue? Pour récupérer Scamshire? Et enfin, Lanivia Crokellor, ou est le coffre?
La jeune femme se sentit perdue devant ce déluge de questions. Elle n'y comprenait rien. Un comté? Crokellor? Elle ne se souvenait pas de ses parents... Et il était impossible qu'elle soit fille de nobles. Voyant qu'elle ne répondait et se contentait de le regarder d'un air étonné, l'homme appela l'un de ses sbires qui s'avança en sortant un couteau dentelé d'un air malsain. Après, il se tourna vers Lanivia et ajouta:
- Vous comprendrez nos maîtres comptaient organiser leur retour en Lordaeron pour bientôt alors voir un membre de la branche principale surgir maintenant... Nous ne pouvons prendre aucun risque.
Puis, il s'éloigna pendant que le brigand approchait la lame de l'arnaqueuse. Celle-ci ferma les yeux.
Un regard. Une hésitation. Elle ne pouvait se laisser aller comme cela. Elle pouvait de nouveau revivre alors pourquoi ressentait-elle une petite pointe de regrets? Dorénavant elle redeviendrait l'Arnaqueuse Lanivia et ne vivrait que pour son argent. Comme elle l'avait toujours fait d'ailleurs...
Elle avait décidé de partir. Quitter cette vie confortale dans laquelle elle se prélassait depuis bien trop longtemps. Quitter son sentiment de culpabilité lié à Asuna. Quitter l'homme qui l'obligeait à changer. Elle reprendrait sa vie d'antan, attaquant des voyageurs afin de les détrousser et quittant le métier un petit moment puisqu'avec la somme d'argent qu'elle économisait depuis des années elle pourrait offrir sans doute un avenir à son enfant. Un enfant... Certitude à la fois si éloignée et tellement proche. De nouvelles responsabilités lui pesaient désormais sur les épaules, responsabilités qu'elle fuyait en risquant sa vie inconsciemment. Et pourtant son instinct de mère était en train de s'éveiller au fond d'elle et l'enfant lui apparaissait désormais comme la seule chose importante au monde. L'enfant et... sa liberté. Une liberté que malgré sa vénalité elle avait toujours chérie. Or en restant dans la maison Coeur-de-Lion cette liberté allait disparaître, surtout depuis qu'elle était enceinte. L'histoire de la veille avait mis le feu aux poudres. Enfermée parce que son enfant était l'heritier de la maison, obligée de rester cloîtrée pendant des mois... Cette perspective l'avait faites frissonner. Elle n'y survivrait pas, perdrait la raison au moins, se suiciderait sans doute. Or elle tenait à la vie. Lorsqu'elle été parvenue à s'enfuir elle était revenue voir le Lord, croyant que cela lui avait servi de leçon et qu'il ne recommencerait pas. Quelle idiote elle était! Si elle avait changé lui était resté le même égoiste imbu de sa personne. Si un jour elle avait un tant soit peu compté elle n'était aujourd'hui qu'un ventre destiné à accueillir l'héritier. Et pour tout l'or du monde elle ne voulait pas de ça. Il ne lui restait qu'à s'enfuir vers le Sud et pourquoi pas, revoir quelques temps la civilisation. Mais elle haïssait les hommes et Hurlevent lui rappelait sans cesse de mauvais souvenirs... Elle verrait bien. Pour l'instant il lui fallait partir, survivre. Pour soi-même et son enfant. Seule, comme elle l'avait toujours été.
La solitude... Le coeur de Lanivia se serra étrangement. Quel était ce sentiment? Les hommes étaient tous les mêmes. Menteurs, manipulateurs et interessés. C'était pour survivre qu'elle était devenue comme ça. Il ne fallait pas s'attacher. La trahison de Valmir, la mort bête d'Asuna... Elle aurait du comprendre depuis le temps. Mais non elle s'était finalement attachée à cet idiot de seigneur et à sa Maison. Et voilà où elle en était. Réduite à souffrir à cause d'êtres humains, comme une imbécile. Elle ne pouvait pas faire demi tour. Il lui fallait balayer ses doutes. Peut etre que dans quelques jours elle aurait tout oublié... Mais la présence à l'intérieur de son ventre lui confirma le contraire. Elle ne L'oublierait pas.
La jeune femme s'ébroua, chassant toutes ses idées noires. A force d'être distraite elle allait se faire attaquer, ayant entendu parler de bandits qui sévissaient dans le coin. Et dans son état, elle ne pourrait pas se battre seule contre une bande entière.
Lanivia avançait, toujours perdue dans ses pensées. Cela faisait des heures qu'elle marchait ainsi, ne prêtant aucune attention au décor autour d'elle. Alors qu'une partie d'elle même avait envie de sauter de joie en pensant à sa liberté l'autre partie regrettait son geste... Mais il était trop tard désormais. Elle devait avancer et tenir droite. Elle marcha toute la nuit, ne s'arrêtant que pour de courtes haltes. Et lorsque le matin arriva, harassée de fatigue, elle ne vit pas le danger. Wolfgang était lui aussi affaibli et lorsqu'il renifla l'odeur étrangère, il était trop tard. Une dizaine de bandits surgirent des bois et l'attaquèrent. La jeune femme se défendit et au final en tua cinq grâce à son loup. mais voyant la situation perdue, elle ordonna à celui de s'enfuir. L'homme qui semblait être le meneur de la bande s'approcha d'elle et, après avoir demandé à deux hommes de la tenir, l'assomma. Lorsqu'elle se réveilla, le soleil était à son zénith et elle était pieds et poings liés dans ce qui semblait être un campement de fortune. elle bougea, un peu, attirant l'attention de son geôlier. Elle remarqua alors qu'il était le seul resté sur le campement. Et c'était le meneur de tout à l'heure au regard effrayant. Un frisson glacé la parcourut lorsqu'elle assembla tous les éléments. Elle devait partir, et vite. Avec une lumière lubrique dans l'oeil, l'homme s'approcha d'elle. Elle avait juste besoin d'une ouverture... Lorsque celui posa ses mains dégoûtantes sur elle et entreprit de la déshabiller. Elle contempla deux secondes ses pauvres vêtements déchirés puis en voyant qu'il ne se méfiait plus du tout d'elle; lui envoya un immense coup de boule qui l'assomma à moitié et envoya l'homme valser quelques mètres plus loin. alors que celui ci se relevait avec un hurlement de rage, plusieurs bandits apparurent. Soit elle était sauvée, soit définitivement perdue et autant se couper la langue tout de suite. Soudain l'image d'Asuna flotta dans son esprit. La situation était exactement la même. Et alors qu'elle avait maudit son amie de l'avoir fait, elle la comprenait parfaitement maintenant. Elles étaient pareilles en fait, des idiotes s'attachant aux êtres humains et voulant préserver ces sentiments. Or dieu sait comment il réagirait si... Mais elle ne le reverrait jamais alors pourquoi penser ça? Soudain l'un des brigands, plus grand, avec une meilleure armure que les autres s'approcha d'elle. Le chef de la bande supposa-t-elle. Il commença à parler:
" Ainsi c'est bien toi... Ces mêmes yeux métalliques, cette même violence à peine contenue, ces mêmes traits... seuls ces cheveux bizarres hérités dont ne sais ou ne lui appartiennent pas. Tu es vraiment le portrait craché de ta mère.
Lanivia le regarda, interloquée. Si elle avait pensé qu'il lui ferait le coup de la famille! Il devait certainement se tromper...
- Je n'ai pas de mère.
- Tout aussi maligne qu'eux n'est-ce pas? Malheureusement ça ne te sauvera pas. Malgré le petit débordement d'un de mes hommes, ne vous inquiétez pas il sera puni comme il se doit, ils sont très bien entraînés et notamment à la torture. Vous avez donc interet de parler. Comment en avez-vous ré-echappé? Pourquoi êtes vous revenue? Pour récupérer Scamshire? Et enfin, Lanivia Crokellor, ou est le coffre?
La jeune femme se sentit perdue devant ce déluge de questions. Elle n'y comprenait rien. Un comté? Crokellor? Elle ne se souvenait pas de ses parents... Et il était impossible qu'elle soit fille de nobles. Voyant qu'elle ne répondait et se contentait de le regarder d'un air étonné, l'homme appela l'un de ses sbires qui s'avança en sortant un couteau dentelé d'un air malsain. Après, il se tourna vers Lanivia et ajouta:
- Vous comprendrez nos maîtres comptaient organiser leur retour en Lordaeron pour bientôt alors voir un membre de la branche principale surgir maintenant... Nous ne pouvons prendre aucun risque.
Puis, il s'éloigna pendant que le brigand approchait la lame de l'arnaqueuse. Celle-ci ferma les yeux.
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
Archives de la famille Crokellor, extrait des annales cachées d'Erwan Crokellor
Je m'appelle Erwan Crokellor. Passionné d'histoire, j'ai entrepris il y a peu de reconstituer celle de ma famille afin que nos descendants n'oublient jamais qui ils sont. Durant tout ce récit, je m'efforcerais d'être le plus objectif possible et de ne prendre aucun parti ce qui, vous comprendrez pourquoi en lisant, n'est pas facile. Malheureusement pour moi, les origines des Crokellor se sont perdues au cours du temps. A mon avis, mes ancêtres étaient de simples voleurs, qui à force d'exploits, s'étaient fait repérer par un cartel et en avaient gravit les échelons de manière plus ou moins légale.
Ce que l'on sait en revanche, c'est que Yoren devint finalement le chef d'un cartel important qu'il rebaptisa Crokellor en raison de sa soif insatiable d'argent. Durant de nombreuses générations, le cartel s'agrandit pour devenir l'une des plus grandes organisations de Lordaeron. Vols, arnaques, assassinats, trafics... les crokellors étaient présents sur tous les plans les plus malsains et malfamés, à tel point qu'ils attirèrent fatalement l'attention des hautes autorités du royaume qui commencèrent à mener une vindicte pour détruire le cartel. Yurick Crokellor, mon grand père et le chef de la famille à cette époque décida alors de s'anoblir pour pouvoir se protéger plus facilement en se créant une couverture et se faire des alliés hauts placés. Mais sa décision ne provoqua pas l'unanimité et Daren son cadet, qui lui avait toujours reproché sa gestion "laxiste" de la famille créa une branche séparatiste et conservatrice sans nom qui devait se contenter de vivre dans l'ombre comme tout bon cartel malfamé qui se respecte.
Daren décida en effet de retourner aux valeurs originelles de sa famille, loin des ambitions démesurées de son frère, et disparut totalement, ne donnant plus de signe de vie. Son frère en profita pour mettre tous les crimes commis par sa famille sur le dos de la branche dissidente, s'assurant une imunité totale tandis que son cadet devait essuyer seul les foudres du pays entier. Celui-ci en conçut une immense rancune et jura que plus jamais la branche de l'ombre ne s'entendrait avec la branche principale. Ainsi le cartel Crokellor se scinda en deux, avec d'un coté le Comte Yurick Crokellor de Scamshire, qui arnaqua au moins la moitié des nobles de Lordaeron, et de l'autre côté Daren Crokellor, qui s'occupait des plus basses besognes désormais telles que les assassinats ou les vols, afin de revenir aux origines de la famille.
Mais Daren était de moins en moins satisfait de sa condition puisqu'obligé de mendier et de se cacher pour survivre, alors que son frère se prélassait dans le luxe. Il se mit à le haïr tellement férocement qu'un jour il décida de le tuer de ses propres mains. Et le piège se referma sur lui. En effet, afin de se dédouaner totalement des suspicions des nobles, Yurick avait décidé de leur prouver que la branche de l'ombre lui était totalement hostile et qu'il n'était en rien responsable du mal causé par la branche dissidente. Et, après un coup d'éclat dont il fit porter le chapeau à Daren -dont il connaissait les moindres gestes- il guida implicitement les soldats jusqu'à lui. Son frère ce jour comprit qu'il n'avait jamais été dans réellement caché dans l'ombre puisque totalement manipulé par son aîné, et il perdit sa femme lors de l'attaque des soldats.
Il réussit à s'en sortir de justesse et, ivre de vengeance alla retrouver son frère qui ne fit rien pour se défendre. En revanche, ayant calculé la réaction de son petit frère, il avait appelée une troupe de soldats et ceux ci en débarquant virent Daren en train d'égorger Yurick. Ainsi, la branche principale fut lavée de tout soupçon à jamais et Daren pendu quelques jours plus tard. Les enfants de Daren, désormais orphelins s'enfuirent dans le Sud où ils se firent discrets, redevenant des malfrats ordinaires et ressassant leur haine envers les descendants de Yurick. Ils choisirent d'ailleurs d'abandonner leur nom de famille et s'appelèrent désormais "Sangdor", en honneur à leur père. Une génération s'écoula en se remettant lentement des blessures du passé.
Les Crokellors étaient désormais des nobles richissimes et vivaient d'arnaques à haute échelle, de trafics et parfois de crimes grassement payés même s'ils répugnaient désormais à accomplir ces basses tâches. De part le mariage, ils gagnèrent également des terres en Arathi et étendirent ainsi leur influence hors de Lordaeron. La famille n'avait jamais été aussi prospère et riche. C'est dans cet âge d'or que je naquis. Dès mon enfance, je ne manifestais aucun goût particulier pour l'or à tout prix et la corruption, passant plutôt des journées entières le nez collé dans des livres. Mon père, désespéré, m'envoya alors en formation dans un cartel allié afin de m'apprendre l'art de la manipulation et de la mort. Il n'avait pas prévu deux choses : même si j'étais un élève doué qui obéissait parfaitement à tout ce qu'on lui demandait, je n'avais toujours pas l'âme d'un escroc sans pitié... et surtout, j'allais rencontrer Cecilia.
Elle était la fille du chef du cartel allié, les Longuelames. Nous étions le contraire l'un de l'autre: moi chataîn, discret, pacifiste convaincu et légèrement naïf, le nez plongé dans des livres poussiéreux et elle, blonde, vive, heureuse avec une lame dans une main et une bourse d'or dans l'autre, et surtout, surtout... quelle manipulatrice ! Nous tombâmes rapidement amoureux l'un de l'autre et nous nous mariâmes en cachette à nos 20 ans. Lorsque mon père l'apprit, il entra dans une rage folle, mais qui s'apaisa finalement lors de la fusion des deux cartels sous son autorité quelques mois plus tard lorsque le père de Cecilia mourut dans des circonstances étranges. Je lui donnais un autre motif de satisfaction en devenant historien à la cour du roi. Il attendait désormais avec impatience l'enfant que portait Cecilia, s'imagineant en faire l'héritier de la famille à son modèle.
Quelle ne fut pas sa déception lorsque Lanvia naquit. Le choc et la maladie le tuèrent avant que notre enfant put fêter son premier mois. La petite était le portrait craché de sa mère, même yeux gris, même façon de manipuler les gens, même passion pour l'or et la violence. En revanche ses cheveux étaient d'un roux vif, roux dont elle avait hérité d'un de ses grands parents maternels. De moi, elle avait cette passion pour la nature qui la poussait à ramener toutes sortes de bêtes à la maison. En effet, à la mort de mon père nous avions quitté la cour pour nous ré-installer dans notre domaine, lassés de toutes les intrigues qui s'y déroulaient. En revenant, nous avions découvert que notre comté se trouvait aux mains d'un groupe de bandits très bien organisés et notre régent, le vieux majordome, Albert, peinait à garder notre village en sécurité.
Nous découvrîmes qu'il devait payer chaque année une redevance très lourde qu'il puisait dans son argent et dans le coffre de la famille afin de sauver notre comté d'une destruction certaine. Lorsque nous lui demandâmes pourquoi il ne nous avait pas prévenu, il nous montra les tombes sur lesquelles étaient inscrites les noms des pauvres messagers. Grâce à mon statut à la cour des Menethil, nous réussimes à obtenir l'aide de l'armée, et bien vite les bandits furent chassés et je tuais leur chef grâce à l'entraînement des Longuelames. Mais le sang sur mes mains et ce brusque retour me rendirent plus matûre et bientôt je repris le flambeau familial, me contentant d'escroqueries diverses afin de renflouer les caisses. Je ne vous ai pas parlé du coffre de la famille. c'est sans doute notre plus grand secret. Tout l'argent gagné depuis la création de la famille Crokellor économisé dans un endroit secret dont seul le chef de la famille et son régent, en l'occurrence Albert, connaissent l'existence.
Grâce à la fortune de Cecilia , le coffre se re-remplit vite et il atteignait désormais les 20 000 pièces d'or la dernière fois que j'ai regardé. 20 000 pièces économisées depuis au moins 8 générations. Or la règle était de ne jamais y toucher jusqu'à un cas de nécessité absolue. Ainsi, l'argent dans le coffre ne diminuait jamais et chaque génération augmentait. Cette règle de solidarité, étrange pour cette famille avait toujours été appliquée à la lettre. J'ajouterais également que toutes mes tentatives pour reprendre contact avec les Sangdor ont étés vouées à l'échec, mes émissaires étant revenus en petits morceaux. C'est sur cela que je clos l'histoire de notre famille. Libre à quiconque d'écrire la suite.
Un court paragraphe est rajoutée d'une main tremblante par la suite :
Monsieur Erwan et Madame Cecilia sont morts, tués par le Fléau. En revanche aucune trace de la petite Lanivia. Je prie pour qu'elle soit toujours en vie. Le village est détruit. Comme si cela ne suffisait pas, les même bandits que Monsieur avait chassé sont revenus, et les derniers survivants sont retombés sous leur coupe. Je me suis enfui avec le coffre et les livres de Monsieur, le tout est désormais dans un lieu sûr. Je veillerais dessus jusqu'à ma mort ou au retour de Mademoiselle Lanivia. J'implore la Lumière de nous la rendre saine et sauve et je guetterais désormais chaque jour son passage.
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
Lanivia se tapit contre le mur, osant à peine respirer. Des goules absolument partout. Et dire qu'elle venait d'y aller quelques heures avant ! Enfin elle n'était pas seule et son guide n'affichait pas la moindre inquiétude ce qui la rasséréna un peu. Depuis qu'elle avait retrouvé Scamshire, Albert et le journal de son père ; quelques bribes de souvenirs lui revenait parfois... Erwan Crokellor en train de jouer avec elle, sa mère et Albert lui montrant comment se servir d'un couteau en bois... Ces quelques images l'avaient incité à vouer une totale confiance au majordome Ligeombre qu'elle considérait désormais comme un père. Raison pour laquelle elle le suivait désormais à l'intérieur de la mine du Comté de l'Arnaque infestée de plusieurs centaines de goules. Le seul point positif était d'imaginer la tête d'Ethan s'il voyait ce qu'elle était en train de faire... Soudain son guide fit un geste vers elle, indiquant que la voie était libre... Malgré son grand âge Albert se fondait dans les ombres avec une aisance quasi surnaturelle. En voilà un qui n'avait ni arthrose ni problèmes de dos... Après avoir emprunté de nombreux détours, s'arrêtant parfois pour attendre qu'un groupe de morts vivants passent ou pour en égorger des isolés ; ils arrivèrent finalement dans un étroit boyau dans lequel une goule n'aurait pu passer et s'engagèrent plutôt difficilement à l'intérieur, le majordome l'ayant néanmoins aménagé en tenant compte de l'état de la jeune femme. Au bout de ce qui lui sembla une éternité à ramper dans la poussière et les ténèbres, le boyau s'élargit et son guide se retourna pour lui désigner une porte qui semblait avoir traversé les âges. Pourtant aucun gond ne grinça lorsqu'Albert la poussa. Lanivia s'attendait à être éblouie par la lumière du jour mais quelle ne fut sa surprise lorsque la porte s'ouvrit sur un tunnel certes plus spacieux mais un tunnel quand même. Celui-ci se divisait en de nombreuses ramifications et semblait avoir été habité il y a longtemps. Le majordome se tourna vers la Lionheart ébahie et lui déclara, très fier :
-Voici le sous-sol de Scamshire l'endroit où tes ancêtres fomentaient complots et trahisons ; le lieu de réunion du cartel Crokellor lorsqu'un rassemblement important se déroulait. Le seul autre accès y menant est un passage secret caché dans la tour ainsi à part toi et moi personne de vivant n'y a jamais mis les pieds. Et maintenant fais attention à bien me suivre, Yurick Crokellor a conçu cet endroit de telle façon que même si un intrus parvenait à y entrer il n'en ressortirais jamais vivant.
La jeune femme opina du chef, encore bouche bée devant l'ingéniosité d'une famille dont elle commençait à peine à appréhender l'existence. Et tout en s'émerveillant devant un entrepôt d'armes et de fioles diverses et poussiéreuses, elle cala ses pas dans ceux de son fidèle serviteur et traversa un nombre incalculable de couloirs qui devenaient de plus en plus obscurs au fur et à mesure des embranchements. L'épuisement commençait à la gagner et ses contractions n'arrangeaient rien. Dire qu'elle devrait encore voyager jusqu'au fort du Lion pour retrouver son mari avant qu'il ne fasse nuit afin que celui-ci ne râle pas à propos des dangers d'une promenade la nuit dans les Maleterres. Ceci dit cette pensée la dérangeait beaucoup moins qu'avant : avoir quelqu'un qui s’inquiétait pour soi était quand même agréable. Et chaque fois qu'elle avait une réflexion de ce genre, Lanivia voyait s'éloigner de plus en plus la voleuse qu'elle était. Même ses préoccupations avaient changé et son enfant et son mari valaient désormais plus qu'une bourse d'or. En revanche Lanivia se faisait un peu de soucis pour son compagnon de toujours qui vieillissait désormais et pensait le laisser couler des jours tranquilles avec Albert. Elle avait d'ailleurs prévu d'officialiser cela très
bientôt, dans les jours à venir. Perdue dans ses réflexions, elle sursauta lorsque les rayons du soleil la frappèrent de plein fouet. Le tunnel débouchait sur une clairière verdoyante cachée dans un vallon profond entre deux montagnes. Ses ancêtres avaient trouvé le refuge parfait. Et la Crokellor commençait à comprendre pourquoi le majordome l'avait menée ici.
-C'est le trésor n'est-ce pas ?
L'homme devant elle se retourna en souriant et en acquiesçant. Puis il s'approcha dans un bosquet et après quelques minutes de recherches s'empara d'une pelle et commença à creuser. Quelques minutes plus tard la forme d'un coffre apparaissait et enfin le vieil homme parvient à le tirer . Rouge et haletant, il marmonna dans sa barbe que ce n'était plus de son âge et grâce a une clé qu'il sortit dont ne sait ou, ouvrit le coffre. L'éclat de l'or attira Lanivia qui regarda les lingots devant elle sans émettre un seul son.
Il n'y a que 50 lingots à l’intérieur le reste a été dispersé dans d'autres endroits du vallon pour plus de sécurité. Grâce à cet argent vous pouvez très facilement restaurer Scamshire et couler ensuite les jours les plus paisibles possibles. Néanmoins Yurick souhaitait que cet argent ne serve qu'en cas d'extrême nécessité. Après je ne suis que là pour vous montrer l'emplacement du trésor et vous donner certaines recommandations , le choix vous revient.
La jeune femme reprit enfin ses esprits et inspira longuement, profitant de l'air pur du vallon à l'écart du monde et du fléau. Cet endroit était un véritable havre de paix et de ressourcement. Dommage qu'il soit si difficile d'accès. Puis elle cloua définitivement le cercueil de celle qu'on appelait « la vénale immorale ».
-Nous allons le laisser ici comme mon ancêtre l'avait demandé. Après tout qui sait ce que l'avenir nous réserve.
Lanivia soupira, l'or n'ayant quand même pas perdu toute valeur à ses yeux et continua :
-De plus mon mari le dilapiderait pour son armée. Le mieux serait que je ne lui en parle pas, il doit continuer de croire que je n'ai jamais eu le temps d'y aller. Vous êtes d'accord ?
-Totalement et même si le seigneur Lionheart paraît plutôt sincère à votre égard je pense que malgré son amour pour vous l'argent le tenterais trop pour respecter votre promesse. Maintenant nous allons repartir par l'autre chemin je voulais que vous mémorisiez les deux au cas ou l'un deviendrait impraticable c'est pourquoi nous avons laissé votre loup à la tour.
-D'ailleurs à ce propos j'aimerais vous demander de vous occuper de lui, il est très vieux désormais et je crains que le prochain combat ne lui soit fatal...
-C'est d'accord je vous promets de veiller sur lui et puis entre vieux on se comprendra !
La marquise regarda avec étonnement le majordome faire de l'humour et décida de ne rien dire en retenant un sourire amusé. Ils s'engagèrent dans le tunnel après avoir rangé le coffre et le trajet du retour fut beaucoup plus court, ce qui la fit maugréer. Après un bref aurevoir à Albert Ligeombre, celle ci reprit le chemin du retour en se hâtant.
---------------------------------- Quelques jours plus tard -----------------------------------------------------
Lanivia avait l'impression de passer son temps à ramper ces temps ci. Littéralement. Après la mine sombre de Scamshire, elle se retrouvait à genoux dans les fourrés en tentant vainement de suivre la trace de son loup qui avait un tant soit peu oublié qu'elle était humaine. Et que sa vitesse de marche était donc bien plus réduite que celle d'une bestiole à 4 pattes fut-elle âgée. C'était lorsqu'elle avait annoncé à Wolfgang qu'il vivrait désormait avec Albert Ligeombre que celui-ci n'avait eu de cesse de la mordiller jusqu'à ce qu'elle finisse par céder et le suivre. Foutu animal intelligent. Elle se demandait ou celui-ci voulait en venir. Alors qu'elle s'apprêtait à l'appeler, hors d'haleine et un peu perdue, elle vit le loup revenir mais il n'était pas seul. Il tenait dans sa gueule une forme sombre et semblait l'attendre impatiemment. La jeune femme accéléra encore l'allure et déboucha finalement sur une clairière un peu protégée. Au centre un autre loup couché. Et lorsqu'elle découvrit la tâche sombre qui s'étalait dessous, Lanivia eut un haut le cœur. L'animal était mort, récemment, mais mort. En s'approchant un peu, elle découvrit un autre cadavre beaucoup plus petit ramassé à côté. Et soudain tout s'éclaira : c'était une femelle qui était étendue et également la mère des enfants à Wolfgang. Qui se coucha aux pieds de sa maîtresse et déposa la forme qu'il tenait dans sa bouche. Un louveteau encore vivant. La femelle avait dû réussir à en sauver un lors de l'agression. Et Wolfgang avait trouvé comment s'en occuper. La jeune femme caressa la tête de son ami afin de le réconforter et se mit à rire. Elle savait comment préparer Ethan à la paternité...
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
Lanivia Lionheart se plia en deux, le souffle coupé. Encore une nausée. Après avoir inspiré profondément pendant quelques minutes, elle sentit la douleur refluer. Et soupira de soulagement. Les nausées étaient de plus en plus régulières. Et elle n'en était qu'à la moitié de sa grossesse. Si on lui avait dit que ce serait aussi compliqué, elle y aurait réfléchi à deux fois. Quoique... elle hésitait désormais. Malgré leurs fréquentes disputes elle appréciait de plus en plus Ethan. Et la perspective d'être mère la remplissait de joie. Et de craintes. Craintes pour sa vie et celle de l'enfant. Même si la jeune femme était restée au Fort, le fracas des combats contre les Réprouvés avaient résonné au loin. Et les ravages causés par cette guerre étaient encore visible aujourd'hui. Parfois, elle regrettait vraiment le Sud. La bas au moins elle ne vibrait pas avec la peur constante de voir tout son monde s'effondrer.
L'ex-arnaqueuse a un sourire ironique. Son monde s'était déjà effondré. Plusieurs fois et à cause d'une personne chaque fois. Or, si son mari disparaissait cela recommencerait. Elle n'avait jamais aimer les carnages et le barbarisme/ Maintenant elle en était carrément dégoutée. Et s'en voulait beaucoup puisque sa faiblesse était lié à son état. Elle devenait complètement gâteuse, ce qui l'effrayait par dessus tout. Si Ethan l'apprenait, il sauterait sur l'occasion pour m'enfermer à double tour pendant plusieurs mois? Elle devait se montrer forte. Désormais, elle n'était plus la gamine égoïste et insouciante d'avant mais une future mère dont l'époux était le chef d'une armée. Elle ne pouvait pas faiblir.
Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas l'homme se glisser dans son dos et poser une main sur son épaule. Elle cria. L'homme recula, surpris. Albert.
"-Vous avez l'air tendu mademoiselle.
-Ah bon vous croyez ? Etrange pour quelqu'un venant de frôler l'arrêt cardiaque... ricana-t-elle.''
Le majordome se tint bien droit, ne trouvant rien à répondre. Et ne voyant pas forcément comment une simple main pouvait causer un arrêt cardiaque. La jeune femme soupira puis demanda :
''-Vous avez finit le passage entre Scamshire et le Fort n'est-ce pas ? A l'instant ?
-En effet ! J'y travaillais avec une dizaine de miliciens depuis un bout de temps et grâce aux renforts apportés par vos 'alliés ' j'ai pû réquisitionner TOUTE la milice pour le terminer.
-Vous avez laissé Scamshire sous leur seule surveillance ?!
-Ne vous inquiétez pas j'ai laissé quelques hommes en qui j'ai toute confiance.
-Bien. Je rentre avec vous Albert. Je suis fatiguée de toute cette agitation et grâce à ce tunnel je serais toujours en contact avec Ethan. Kokutan pourra peut être même porter des messages lorsque je lui aurais apprit et puis de toute façon vous avez certains hommes de l'Armée du Lion à votre service, n'est-ce pas ?''
Lanivia hausse les épaules, puis, résolue, s'engagea à la suite du majordome qui riait à couvert.
L'ex-arnaqueuse a un sourire ironique. Son monde s'était déjà effondré. Plusieurs fois et à cause d'une personne chaque fois. Or, si son mari disparaissait cela recommencerait. Elle n'avait jamais aimer les carnages et le barbarisme/ Maintenant elle en était carrément dégoutée. Et s'en voulait beaucoup puisque sa faiblesse était lié à son état. Elle devenait complètement gâteuse, ce qui l'effrayait par dessus tout. Si Ethan l'apprenait, il sauterait sur l'occasion pour m'enfermer à double tour pendant plusieurs mois? Elle devait se montrer forte. Désormais, elle n'était plus la gamine égoïste et insouciante d'avant mais une future mère dont l'époux était le chef d'une armée. Elle ne pouvait pas faiblir.
Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas l'homme se glisser dans son dos et poser une main sur son épaule. Elle cria. L'homme recula, surpris. Albert.
"-Vous avez l'air tendu mademoiselle.
-Ah bon vous croyez ? Etrange pour quelqu'un venant de frôler l'arrêt cardiaque... ricana-t-elle.''
Le majordome se tint bien droit, ne trouvant rien à répondre. Et ne voyant pas forcément comment une simple main pouvait causer un arrêt cardiaque. La jeune femme soupira puis demanda :
''-Vous avez finit le passage entre Scamshire et le Fort n'est-ce pas ? A l'instant ?
-En effet ! J'y travaillais avec une dizaine de miliciens depuis un bout de temps et grâce aux renforts apportés par vos 'alliés ' j'ai pû réquisitionner TOUTE la milice pour le terminer.
-Vous avez laissé Scamshire sous leur seule surveillance ?!
-Ne vous inquiétez pas j'ai laissé quelques hommes en qui j'ai toute confiance.
-Bien. Je rentre avec vous Albert. Je suis fatiguée de toute cette agitation et grâce à ce tunnel je serais toujours en contact avec Ethan. Kokutan pourra peut être même porter des messages lorsque je lui aurais apprit et puis de toute façon vous avez certains hommes de l'Armée du Lion à votre service, n'est-ce pas ?''
Lanivia hausse les épaules, puis, résolue, s'engagea à la suite du majordome qui riait à couvert.
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
Lanivia contemplait le berceau près d'elle. L'épuisement menaçait de la submerger. Grâce aux soins magiques et aux drogues, la douleur s'était éloignée mais restait diffuse. L'accablement des dernières nouvelles, bien qu'Ethan ait tout fait pour lui les cacher, s'ajoutait à ce tableau. Seuls eux deux venaient l'éclairer. Ses enfants. Ses seuls et uniques enfants.
L'accouchement s'était mal déroulé. En même temps, tous s'en doutaient. Peut etre que les deux plus concernés l'avaient toujours nié. Mais la réalité était là. Torturée sans répit pendant des jours juste avant de mettre ses enfants au monde, comment aurait-elle pû imaginer s'en sortir sans séquelles ? Elle n'avait que 23 ans... Et était déjà stérile. L'annonce l'avait assommée. Que ferait Ethan lorsqu'il le saurait ? La répudierait-il, puisque en plus d'avoir causé un désastre parmis son armée elle ne pouvait même plus lui donner d'héritiers ? La peur de se voir rejettée l'empêchait de fermer un seul œil. Pourtant, elle savait qu'elle s'en sortait miraculeusement bien. Les prêtres et médecins l'avaient sauvée d'une mort certaine. Elle n'aurait dû ré échapper à l'accouchement. Peut etre était ce le mieux si dès demain on décidait de lui voler ses enfants et qu'on la jetait hors du Fort. Elle ne voulait pas y penser.
Soudain, une personne entra d'un pas de velours dans la pièce. Lanivia se raidit. Puis l'inconnu alluma une bougie. Albert. La jeune mère relâcha un peu de tension, sans pour autant se calmer. Elle ne voulait plus se faire duper par les illusions. Pourtant, l'homme ne manifesta aucune envie de l'égorger et la serra dans ses bras, ému.
« Je t'ai vu naître il y a plus de vingt ans de cela et maintenant te voilà mère de deux magnifiques enfants. Si seulement tes parents étaient encore là... Ils seraient tellement fiers de toi. Où sont les jumeaux ?
Lanivia sourit, sortant de ses idées noires. Albert avait bravé tous les dangers juste pour lui rendre visite. Considéré comme traître par Ethan, il était obligé de visiter sa fille adoptive en secret. Il s'approcha du berçeau et contempla les deux êtres endormis, n'osant faire un geste.
Apporte les moi. Souffla la jeune femme, attendrie.
Maladroitement, le Ligeombre les prit dans ses bras. Néanmoins il n'avait rien oublié du temps où c'était Lanivia qu'il berçait. Et maintenant, elle avait des enfants. Devenir grand père lui donnait vraiment un sacré coup de vieux !
Dans les bras de leur mère, les bébés s'éveillaient doucement. Albert les contempla un instant puis se mit à rire :
La nature est bien étrange... L'un est blond comme Cécilia ta mère et possède tes yeux verts mais néanmoins il ressemble beaucoup à ton mari de part les traits et la carrure. En revanche le second a ses yeux et ses cheveux alors qu'il est bien plus petit et fin que son frère... Un Lionheart et un Crokellor en somme... Lequel est l'aîné ?
La Lady s'amusa du constat d'Albert, elle était parvenue au même.
Arthur, le petit lion, est né en premier. Quant à Erwan...
Soudain toutes ses peurs ressurgirent. Elle s'assombrit. Puis désigna le pied gauche de l'enfant, angoissée.
Albert... L'accouchement s'est mal passé... A cause de moi... Erwan a un pied tordu... Et je suis stérile... Tout ça par ma faute, comme les soldats morts ou Ethan blessé... Je ne devrais pas être ici... Il a fallu toutes les forces du régiment D et de l'évêque Aubeciel pour nous sauver, moi et mes enfants... Juran Aubeciel m'a assuré que ce n'était qu'un handicap mineur mais... Tout est ma faute... Ethan va me rejetter en voyant son pied et en apprenant mon état...
Elle laissa échapper un sanglot nerveux. Sensible à sa détresse, les enfants se mirent à pleurer. Tout en les calmant à force de grimaces, Albert ne dit rien. Il savait bien que le Lionheart ne ferait pas cela, il aimait Lanivia c'était certain. Mais qui sait ce dont la jeune femme était capable ? Or il était là, clandestin. Il devait absolument renouer avec Ethan Lionheart afin de mieux la protéger. Même si cela signifiait peut être sa mort, puisque le Seigneur était têtu et persuadé qu'Albert avait tout fait pour la livrer aux Sangdor.
Après avoir réussit à rassurer plus ou moins Lanivia et reposé les enfants dans le berceau, il disparut comme il était entré. Il avait une lettre à écrire.
Retournant dans sa solitude et les ténèbres, la jeune femme frissonna. Ethan était absent, trop occupé par la trahison de Tytos Lionheart. Si seulement Liam avait été un tant soit peu plus intelligent et les avaient surveillé comme elle lui avait demandé ils n'en seraient jamais arrivés là. Tenter un putsh en retournant ses alliés et bannerets contre Ethan... S'enfuir ensuite... Lanivia craignait terriblement pour ses enfants. Ils étaient désormais les héritiers d'ethan, en première ligne pour tous les autres membres de la famille.
Lena
Re: Pour quelques pièces d'or...
''Chère Esther Fielame,
Vous remplissez votre rôle de recruteuse à merveille sur Hurlevent. Néanmoins, j'ai une autre tâche plus importante à vous confier. Après avoir publié l'annonce ci-jointe, je souhaite que vous rendiez au Port de Hurlevent et que vous engagiez quelques gros bras ou pirates désœuvrés et que vous répétiez la chose de Baie du Butin jusqu'à Menethil. Engagez les plus louches et dangereux que vous pourrez trouver. Assurez vous de leur fidélité grâce à la bourse d'or que je vous ai confié. Nous nous retrouverons avec ces hommes dans un mois.
De mon côté je viens de lancer la construction de l'établissement, qui devrait être terminé dans le même laps de temps.
Que votre entreprise réussisse.
Lady Lanivia Lionheart,
Duchesse de Castel Roc et Marquise de Castafol.
Sceaux des familles Lionheart et Crokellor''
Lanivia reposa sa plume et referma soigneusement l'enveloppe. Celle-ci devait partir le plus rapidement possible. D'elle dépendait l'avenir du cartel Crokellor.
Si jamais son entreprise marchait, le nom de sa famille recommencerait à être murmuré et son jeune cadet hériterait d'un empire financier, en lieu et place d'une armée à laquelle il ne pouvait prétendre. Elle en avait longuement discuté avec Albert, qui avait finalement accepté. Après tout, le cartel était en péril puisque complètement éteint. Or Ethan, même s'il approuvait ses actions n'était pas prêt à débloquer autant de fonds pour cela. Elle avait alors commis l'improbable : puiser dans le coffre des Crokellors.
C'est ainsi que la construction avait été lancée à Castel Roc et devait se terminer le plus rapidement possible. Elle ne doutait pas une seconde de la capacité de Loan à rendre l'endroit le plus attractif possible. Quand à Esther, son passé de syndiquée et sa noblesse lui ouvriraient toutes les portes.
Il ne lui restait qu'à contacter Lord Vivebrume et espérer que le public serait là. Oui, le cartel Crokellor allait renaître. Et ce casino était le premier pas.
Document joint à la lettre :
''Lady Esther Fielame recherche une à deux serveuses pour une soirée cabaret/casino début mars en Arathi. Celles ci devront posséder de très nombreuses boissons alcoolisées (et seulement alcoolisées, jus de fruits proscrits) et porter des tenues légèrement dénudées, pour ne pas faire fuir le client. Le salaire est à la hauteur de la tâche et une protection sera fournie depuis le débarquement à Menethil jusqu'à leur retour au port le lendemain''.
Lena
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