La petite mort d'une fille du désert [A faire vivre]

Son souffle lui manquait, il lui semblait que tout tournait au ralentit autour d’elle, que les sons se brouillaient et s’étouffaient comme lui parvenant à travers une masse opaque, que son cœur s’arrêtait, battement après battement, lui assourdissant les oreilles à chaque fois un peu plus.
Son regard avait glissé sur elle sans la voir, comme si elle n’existait pas, chassant ce qu’ils avaient pu partager aussi sûrement que l’aurait fait une tempête infernale, annihilant son existence. L’elfe à la chevelure de neige, au corps sculpté dans le marbre venait de continuer son chemin et elle, pauvre petit muette ne pouvait même pas… même pas quoi ? Lui crier après ? Le supplier de la voir, de lui demander pourquoi il n’avait pas répondu à ses lettres, lui laissant une petite mort dans son cœur comme cette mort qu’elle pensait l’avoir emporté loin d’elle.
Mais il n’en était rien et Nayah ne put que le regarder s’éloigner, sans rien faire. Après tout, comment lui en vouloir ? S’attacher à une femme enceinte jusqu’aux yeux, violée, déchirée dans son être… il lui aurait fallut une sacrée dose d’abnégation et finalement, elle n’aurait pu lui demander çà.
Puis soudain, la bouche ouverte de surprise et de la douleur fulgurante qui lui traversait les reins, elle porta une main à son ventre et manqua de son équilibre, s’écroulant dans l’herbe grasse qui jonchait le sol du Parc. Le ralentit continuait, elle pouvait presque entendre chaque tintement de ses bijoux alors qu’elle s’effondrait, chaque chatoiement de ses voiles qui tournoyèrent un instant autour d’elle, puis ce fût le noir, le néant, sa conscience se perdait.

(Hrp: Récit mettant en scène Nayah, ma petite muette, fille du désert )

Une main pale se pose sur son épaule, lentement l'homme retourne le corps de la jeune femme et lui prend le pouls, enfin il lui soulève un peu la nuque et s'adresse à elle en fronçant les sourcils.

Dame ? M'entendez vous ?

L'inconscience ne semblait pas vouloir quitter la jeune femme brune. Le vent balayait ses voiles, lui donnant le frisson. Son ventre était agité de quelques soubresaut, mais elle, restait perdu dans le néant. Elle tenait contre elle, dans sa main crispée par un spasme, son petit carnet de cuir. Relié par une chainette à sa ceinture, il était son seul moyen de communiquer, même dans l'inconscience grâce aux lettres d'or qui ornaient la couverture: Nayah al Rayah - Manoir Hedson - Hurlevent.

Dame ?

L'éventant depuis quelques minutes, il commençait à se demander si ce n'était pas plus grave qu'un simple malaise. Toisant son ventre, il se sentit lui même assez mal à l'aise, jurant après quelque sinistre hasard se jouant de lui en le faisant se retrouver dans un tel embarras, doutant de parvenir seul à gérer cette situation.

Il regarda autour, cherchant une autre personne à qui réclamer de l'aide mais ne voyant personne, s'en retourna à la jeune inconsciente en marmonnant quelle imprudence elle avait pu courir pour se retrouver dans cet état. Il en profita pour maudir tous les imprudents, qui mettent les honnêtes gens dans l'embarras.

Que faire ..

Posant sa main sur son front, il remarquait le carnet posé dans l'herbe. Cessant quelques secondes de l'appeler, il se mit à lire à haute voix "Nayah, Manoir Hedson ... me voilà bien avancé. Cette jeune fille à besoin de soins, je vais pour l'heure l'amener à l'hôpital ... et tacherai par la suite de trouver ce manoir".

Délicatement il passa un bras sous les genoux de la jeune fille et l'autre derrière son dos, puis la souleva sans trop de peine. Surveillant son visage toujours inconscient, il se mit en route en direction de l'hôpital de la ville, assurant ses pas tout en tachant de garder un rythme de marche hâtif.

La ville renferme plein de trésors, ces secrets, ces choses inavouées ou à demi chuchotées …
Allongée sur l’un des toits d’une maison c’est ici que j’avais décidé de m’installer avec ma meilleure amie … une longue vue fabriqué par des mains expertes d’ingénieur.
Je ricanais en voyant un de ces couillons soldats partir au combat et aussitôt remplacé dans le lit conjugal par un autre couillon endimanché !
Et puis je vis au loin une curieuse bête … hum a bien y regarder la bête avait deux jambes … non quatre !
Hum je change mon angle de vue, plisse un œil et tire la langue pas du tout consciente de l’attitude ridicule que j’avais ….

" Tiens tiens tiens !!!  Intéressant … Ho et en plus la donzelle a un polichinelle dan’l tiroir ! "

Je regarde à deux fois, pas de doute, j’connaissais l’une des deux personnes mais je bouge pas … comme j’dis toujours les histoires de fesses des autres ça pue !

La tournée des tavernes, elle venait de débuter pour le voyageur. Le chapeau rabattu sur ses yeux, une gourde à la main, il avança dans ce quartier qu'il n'avait pas l'habitude de traverser. Il jeta des coups d'oeil furtifs aux sauvages Kaldoreï, les jaugeant. Puis son regard s'attarda sur un petit attroupement. Il s'approcha de quelques pas peu assurés, tangua comme un navire en pleine tempête.
Ralek fut alors surpris de découvrir une jeune femme étaler sur l'herbe et quelqu'un d'autre au dessus d'elle. PLus il s'approchait, plus le visage de la jeune femme se dessina clairement. Un instant il jeta un regard vers le ventre puis fronça les sourcils.

< Laisse la ! Après tout elle t'est étrangère. >

Ralek se passa la main sur le front et retira son châpeau. Il plissa les yeux sous l'effort et étira son cou.

< Pourquoi te préoccupes tu de ces gens ? D'autres doivent subir ton courroux. >

Le voyageur leva l'outre et l'apporta à sa bouche, puis il marmonna quelques mots dans sa barbe.

" Par la Lumière... je dois aller aider..."

< Imbécile !>

Ralek jeta l'outre et accoura pour venir en aide à la jeune femme.

Un spasme plus douloureux que les autres la réveilla. Son cri fusa et elle s'accrocha à ce qu'elle avait sous la main... le bienfaiteur qui la portait dans ses bras. En d'autres circonstances elle l'aurait repoussé, horrifiée qu'un inconnu l'ai vu sans son voile, qu'il la tienne contre lui. Mais la douleur dans ses reins était trop insuportable pour sacrifier à la tradition, par tous les djinn du désert, c'était des contractions qui lui traversaient le ventre!
Elle regarda l'homme, faible mais visiblement affolée, elle grimaça une nouvelle fois, comme fusillée, l'oeil suppliant.

* Priant le ciel, la lumière ou la sainte chopine pour que la mari est oublié un quelconque baluchon et qu’il retourne dans la maison du « quand le chat n’est pas là, la sourit se tape le voisin », je fus sortie très vite de mes divagations par le cri perçant de la jeune femme.
Je soupire doucement tout en farfouillant ma besace et en sort une outre de bière. *

" Félicitation mon lieut’nant "

* Je souris et me rince le gosier à sa santé et surtout à la santé morveux qu’allait pas tarder à pointer le bout de son museau à en croire les hurlements de la donzelle.
La gorge rafraichit par ce doux breuvage je range mon outre, ferme ma besace puis tente de trouver un autre point de vue afin de surveiller la course folle du lieutenant et sa bonne femme.
Non pas que je le sentais pas capable d’assumer seul cette situation de crise, il savait gérer j’en étais sure mais plus pour avoir peut être un soupçon de bonne conscience. *

Capable de gérer seul cette situation ? Il devenait de moins en moins probable qu'il le pût, aussi décida-t-il de déposer la jeune fille sur les pavés de la rue qu'ils étaient en train d'arpenter afin de s'en courir de son état alors qu'elle reprenait connaissance.

Dame ? vous revoilà enfin, je ... enfin vous étiez sans connaissance au parc alors je me suis permis de vous conduire à l'hôpital, d'ailleurs nous y somme presque ... mais vous semblez souffrir ... supporterez vous de parcourir les derniers mètres ou bien .. ?

A genou, il leva la tête et balaya la rue du regard et s'écria :

Ohé ohé ! Il y a-t-il quelqu'un ici qui pourrait aller chercher de l'aide !?

* Hé ho répondez les gens … rha … je secoue la tête et soupire doucement, les gens sont jamais là quand on a besoin d’eux !
Je saute un sur l’un des toits pour me rapprocher du couple et je cries. *

" Attention en bas ! "

* Ni une ni deux je saute sur l’un des toits en contre bas et je défais ma ceinture, je me hisse sur une des poutre d’une bâtisse, jette la ceinture sur l’une des branches d’un de ces grands arbres qui bordent les rues de la cité de telle sorte qu’elle me serve de corde afin d’atterrir sans trop de fracas sur le sol en face du lieutenant et de sa donzelle. *

" A vos ordres Lieut’nant ! "

* J’en profite pour remettre ma ceinture à sa place et sans attendre cours afin d’aller prévenir une personne plus compétente comme par exemple l’hôpital. *

"  Et fait lui serrer les cuisses sinon tu vas te retrouver avec un polichinelle sur les bras … "

* Dis je en courant un tantinet amusée rien qu’a l’idée d’imaginer la tête de Fachtna ! *

Un cri déchira son esprit, résonnant encore pendant plusieurs secondes, Ralek grimaça, tirant sur les traits de son visage. Un court moment il songea à faire taire tout ça.

< Juste un coup de dague. >

Par instinct il porta sa main à la hanche. Il n'y trouva rien de plus que sa ceinture et se résigna, jurant interieurement d'avoir eu une telle pensée.
Puis il remit en place son feutre, et se tînt à l'écart observant la scène.

Marcher?! Le vent chaud avait dû trop souffler sur son esprit et l'a fait fondre! Nayah attrapa la main de l'inconnu alors qu'une nouvelle contraction la clouait sur place, s'y accrochant comme à une bouée de sauvetage. Par la Lumière, elle allait accoucher en pleine rue! Mais qu'avait-elle donc fait pour mériter çà?
Le rictus de la douleur disparut du tendre visage muet et elle souffla longuement, cherchant le calme comme on le lui avait appris, mais elle ne le trouvait pas vraiment. Elle semblait même paniquer quelque peu.

Le lieutenant se décomposa aux mots de son amie, il chercha d'abord par quel chemin fuir : Après tout, les secours n'allaient pas tarder à arriver et la jeune fille serait bientôt tirée d'affaire ... mais celle-ci serrait fort sa main et ne semblait pas décidée à lâcher.

Que faire ...

Il serra les dents, respira un bon coup et tenta de cacher son état pour donner plus d'assurance. Enfin il se tourna vers Nayah et tenta de la calmer.

Vous devez vous détendre .. je crains que l'heure soit venue et, hum sachez que si ce n'est pas le meilleur endroit pour faire cela, il faudra vous y accoutumer car nous n'avons plus guère de choix! Les secours ne sauraient tarder et en attendant je veille sur vous ... Allez tachez de prendre une respiration régulière.

Il posa son sac sous la nuque de la jeune femme et d'un geste ample fit voler sa cape sur elle. Puis il regarda en direction de l'hôpital, suppliant intérieurement Shylzana de faire au plus vite. Par l'enfer cette fois il y était dedans jusqu'au cou, impossible de faire machine arrière .... curieusement cet état de fait sembla le calmer, et c'est d'une voix plus posée qu'il reprit :

Détendez vous, cet endroit ira très bien ... je m'appelle Lankester, Lieutenant Fachtna Lankester .. et je suis né dans un champs de patates ...

*Je cours à vive allure manquant de renverser tous ceux qui se trouvent sur mon passage, en vociférant quelques insultes de mon cru aux badauds qui restaient en plein milieu.*

* Enfin j’étais arrivée, je pousse la porte sans prendre la peine de frapper, cela va de soit, et tout en reprenant mon souffle je crie à qui veut bien l’entendre. *

«  Allez allez on se réveille la dedans ! Ou la donzelle va nous cracher l’morveux en pleine rue et le père va nous faire une syncope !!! »

Elle était mieux ainsi, rassurée. Cet homme avait l'air sûr de lui et puis de toute façon elle ne comptait pas lâcher sa main. Elle ferma les yeux quelques instant, une pause dans la tourmente et ne put réprimer un sourire amusé à ses mots. Une rue valait bien un champ de patate après tout!
Mais la nature n'était pas décidé à la laisser tranquille, secouée bien vite d'une nouvelle contraction, elle cria à nouveau. Le besoin impérieux de pousser lui traversait le corps et elle serrait cette main offerte, essayant de faire comprendre à cet inconnu qu'il devait prendre les choses en main et tout de suite!

Vaya s'était endormie lors de sa garde, ronflant doucement sur sa table alchimique, épuisée par le travail du jour. Elle sursaute en entandant quelqu'un beugler et tambouriner à la porte.

d'un pas chancelant, essayant de mettre de l'ordre dans son esprit elle se dirrige vers la porte et ouvre.

D'un oeil endorme elle demande "Oui? Je peux vous aider en quoi que ce soit?"

* J'avais repris mon souffle et rapidement je lui dis : *


" Bougez vous l'troufion ou la donzelle va nous cracher l’morveux en pleine rue et le père va nous faire une syncope je vous dis !!! "

* Je lui explique en détail la dernière positon ou le lieut'nant avait été vu avec sa donzelle, et la regarde savoir si elle avait tout saisit puis je m'apprete à repartir. *

Vaya n'avait pas encore tout compris alors que la femme s'apprêtait à partir.
Les mots dansant dans sa tête fatiguée elle réalise soudain, écarquillant les yeux. Elle se jette sur la jeune femme, l'alpaguant, toutes griffes dehors.

« He ho !! Pas question que vous me laissiez me débrouiller comme ça ! Vous allez m’aider ! »

Elle lui jette un regard autoritaire avant d’attraper l’une des trousses d’intervention spécialement préparées, avec soin, pour ce genre d’urgences. Puis, rejoignant la messagère elle lui demande de la conduire vers la future mère.

Une mère… se dit elle en parcourant les ruelles puantes de Hurlevent. Evidement. Evidement ! Pourquoi fallait-il qu’elles viennent toutes la narguer et parader avec leurs ventres bouffis et leurs mouflets criards. Que voulaient elles donc ces grognasses ? La faire mourir de honte ? Elle, la dégénérée stérile ?! Quelles garces !!

« Garces !! » Hurle-t-elle soudain, laissant par négligence s’échapper sa pensée. Regrettant ces mots, se reprenant, elle regarde la femme qui l’accompagne, rouge de honte.

« Heu… je ne parlais pas de vous… » dit-elle d’un air gêné, avant de reprendre d’un pas plus rapide son chemin vers la vache... heu… la future mère.

- "Maître ! Maître ! Prêtresse !!"

La lavandière a l'air bien affolée. Une fois n'est pas coutume, sauf que dans son cas c'est précisément assez habituel, tant et si bien que le démoniste ne s'émeut que très peu de cette agitation. Intrigué néanmoins, il fait avancer sa monture en direction de la gueuse, laquelle ne manque pas de se calmer à la vue de la créature d'outre-monde. Mais sa crainte est de courte durée, ne conservant que le mérite de lui assurer un débit de parole un peu plus raisonnable.

"C'est la p'tite Nayah maître. J'crois bien qu'c'est elle qu'j'ai vue dans l'bras d'un autre !"
- "Dans les bras d'un autre... Mmh... un elfe aux cheveux blancs, le teint très pâle ? Laela..."
- "Non non maître, rien à voir avec ça. Elle était pô 'ccrochée à son bras ! C'est lui qui la portait comme un sac d'patates ! Enfin... sauf vot'respect maître... j'dirais plutôt.. comme une mariée."
- "Blessée ?"
- "Comme qui dirait."
- "Quand ? Où ?"
- "Et bah quand ? Ben dame c'est... juste là ! J'en viens tout droit !"
- "Bien. Et où ?"
- "Bah là ! J'suis v'nue sans m'arrêter ! J'ai qu'pris mon linge dans l'panière et j'suis v'nue tout droit, juré sur la Lumière !"
- "Ne jurez pas sur la Lumière. Nayah : où est-elle ?"
- "Ah ! C'tait dans l'quartier d'la p'tite gueuse, pô loin du canal. J'sais pô où qu'ils allaient."

Le démoniste fronce les sourcils, mais prend soin de ne pas fixer la lavandière qui aurait pu prendre pour elle cette manifestation d'inquiétude et en nourrir des crises d'angoisse comme elle en faisait parfois, et soignait par l'exercice d'une langue bien pendue qui diluait son mal dans les oreilles de ses amies. Fort heureusement Mystiruis, alertée par les cris, arrive sur le perron, un châle gris de soie fine de Theramore gracieusement jeté autour de ses épaules. Il ne faut guère que quelques minutes de plus pour que quelques frères de l'Ordre soient prévenus et que des directives sommaires soient transmises à chacun : ordre de se disperser dans le-dit quartier, d'en surveiller chaque pont et de retrouver au plus vite la petite muette.

Regardant autour et ne voyant toujours personne venir, le démoniste recommença à désespérer. Un instant il cru apercevoir des personnes venant dans leur direction mais au dernier moment elles tournèrent dans une rue voisine. Il s'attarda alors sur le visage de la jeune femme. Diable comment avait elle pu se laisser surprendre juste au moment où il passait par là ... mais s'il accablait la fatalité, il semblait aussi pris de compassion pour la pauvre et l'épreuve qu'elle vivait. "Allons Lieutenant, ce n'est pas vous qui êtes dans la posture la plus délicate ...". Délicate non, mais terriblement gênante.

Un râle de sa partenaire d'infortune le fit revenir à lui et, fataliste, il finit par se dire qu'il n'y a rien de terrible à s'occuper d'un accouchement pourvu qu'il se passe bien ... et puis il avait déjà vu des juments mettre bas sans tomber dans les pommes ... (Il se disait ça pour se donner du courage en fait).

Sentant, en jugeant de son état, que le moment était venu il se prépara autant qu'il pu le faire à aider la jeune femme et une fois qu'il fut prêt, commença à la commander de la façon la plus calme et sereine qui soit.

"Et bien euh ... je vais vous inviter à pousser car ... je pense qu'il n'est plus temps d'attendre. Tachez de vous détendre et ... je suis là .. tout va bien se passer".

Le vent s'engouffrait dans les canaux, froid sans être glacial, mais chargé d'humidité tant et si bien que le démoniste savoura d'être grimpé sur son cheval à la crinière de feu. Les ponts étaient surveillés ou le seraient dans les minutes à venir. La prêtresse se concentrait et ses pensées cherchaient à entrer en communion avec celles de sa petite protégée afin qu'elle vit par ses yeux ce qui se passait autour d'elle. Partout les frères et sœurs de la Lumière Aveugle s'enfonçaient dans les rues, fouillaient les impasses et les maisons vides à la recherche des deux disparus, revêtus du tabard de l'Ordre afin qu'on ne les confonde pas avec de vulgaires malandrins.

- "Combien de temps avons-nous devant nous ?"
- "C'est son premier mon ange, ne t'inquiète pas. Il faut souvent de longues heures."
- "Est-ce que tu Vois ?"
- "Si tu arrêtais de me parler, ça serait plus facile." répondit-elle d'une voix pleine de douce autorité.

Comprenant le message, il la laissa plonger dans sa transe et fit aller et venir sa monture d'encre et de feu le long du canal, projetant la lumière de ses flammes infernales dans les ruelles étroites, le regard aux aguets. L'inquiétude le rongeait. Il était trop facile de faire disparaitre quelqu'un, surtout si on était mage, ou en accointances avec un démoniste trompé ou corrompu.

Son poing se crispa sur son symbole de Lumière. Il répugnait à donner l'impression à ses officiers de surveiller de trop près leurs faits et gestes et aimait à leur accorder une certaine confiance qui les valorisait dans l'exercice de leurs fonctions. Mais l'angoisse était trop forte et il ne voyait pas l'intérêt de la museler ainsi qu'il l'aurait fait s'il avait soupçonné qu'elle soit d'origine démoniaque ou artificielle.

° Frères ? Soeurs ? Toujours rien ? °

La nature est étrange et chaotique, elle surprenait Nayah à cet instant. On lui avait toujours dit qu'il fallait des heures de travails pour un premier accouchement et là, elle s'apprêtait à accouchement seulement une heure après le début des douleurs. Etait ce le choc? Ou peut être qu'elle n'avait pas sentit les contractions jusqu'à maintenant? Ca arrivait, des fois, et çà tombait sur elle! En temps normal elle aurait remercié la Lumière, mais là elle était en pleine rue! Par tous les djinns du désert elle n'arrivait même pas à prendre son symbole divin pour prévenir le manoir.
Sa pudeur envolée très loin, elle s'en remettait aux mains de cet inconnu et poussa, attrapant ses genoux, presque pliée en deux. Puis elle attendit une nouvelle contraction et recommença, encore et encore... sans que rien ne progresse. La sueur de l'effort commençait à perler sur son front, son souffle se faisait court, elle n'arrivait plus vraiment à se concentrer sur ce qu'elle devait faire ou pas.

Vaya, suivant docilement sa guide, finit par débouler sur les lieux du drame. Reprenant son souffle elle jette un coup d'oeil à la tentative maladroite du soldat et fronce les sourcils. Prenant une grande respiration, elle fonce à ses cotés et s'attache immédiatement à vérifier la santé de la jeune femme.

Elle se tourne vers celle qui l'avait guidée jusqu'ici et point les maisons les plus proches.

« Trouvez moi de l'eau.. chaude si possible, et des draps, dites que les hospitaliers le dédommageront s'ils se plaignent. Allez allez !! »

Elle se tourne ensuite vers le soldat qui tente d’aider la malheureuse comme il peut.

« Ne la touchez pas avec vos doigts sales !! »

Fouillant dans sa trousse d’urgence, elle attrape un petit flacon d’essence de purification et se nettoie rapidement les mains avant de les passer à son compagnon d’infortune avant de se tourner vers celle qui allait mettre bas, commençant à l’inspecter.

« Il va falloir l’installer mieux que ça !! » dit elle, espérant que l’eau et les draps allaient se décider à arriver.

Elle en oublie d’être aimable. Cet accouchement la rend nerveuse, comme toujours.

Ralek porta devant ses yeux le symbole de Lumière, les pensées résonnèrent dans sa tête. Lorsque le Grand croyant posa la question, les mots brulèrent les lèvres du voyageur, mais aucun mot ne transperça son esprit. Il retint ses pensées, comme si il ne voulait pas qu'on interviennent aupres de la jeune femme.

Il tira sur sa barbe comme pour se punir, puis sans autre forme de procès, se dirigea vers la première taverne qu'il put apercevoir dans le quartier. Il passa pret de la jeune femme mais ne lui accorda aucun regard.

< Tu vois, ce n'est pas difficile. Tu peux désormais oublier d'aider. >