Ombre, l'habitante discrète de Zéramas.

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Ombre...


Un souffle en suspens puis une inspiration résignée, une expiration, une expiation, un tressautement de vie de plus, de plus, par automatisme…
Une larme qui roule sans fin, une plaie béante qui n’en finit pas de lancer, une silhouette fantomatique qui tourne en rond, dans les couloirs de Zeramas.
Un regard en arrière… Rien. Plus rien ne compte, derrière, tout s’efface au fur et à mesure, emporté par le temps, la nuit de l’oubli.. Je ne sais plus d’où je viens, je ne veux plus le savoir !
Un pas après l’autre, dans le noir complet… Les yeux grands ouverts, les mains en avant, tâtonnantes, j’avance…
Du moins j’essaye ! Où est ce que je vais comme ça ? Mon présent c’est ça non ? un combat à la minute, à la seconde, sans trêve, seule.
Comme j’aimerais enfin pouvoir parler d’avenir… Voir enfin une petite lumière au loin, que je sache par où aller…
J’ai froid, j’ai peur, j’ai envie de tomber à genoux, je suis fatiguée d’avancer sans savoir si j’avance vraiment, j’ai toujours eu peur du noir…
Parfois mon cerveau m’a trompé, imaginant ces lumières tant rêvées et moi bêtement , à chaque fois je me suis mise à courir vers ces lumières, comme un enfant vers le seul cracheur de feu de la place, riant aux éclats. Ce n’était que des mirages, inconsistants.
J’embrasse la vie et je l’aime à en crever mais je suis seule, désespérément seule.
Mêmes les hommes finissent seuls au creux de la terre, mais devrai je continuer de danser ainsi seule?
Vivre encore et toujours et me battre.

Attrapez moi, venez danser avec moi, juste une danse, rompez ma solitude…

Je suis la danseuse d'ombre, je suis la mort, je suis la tristesse, je suis la solitude, je suis le désespoir... Venez au creux de mes bras...