Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
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Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Il y a des moments comme celui-ci où je me demande vraiment ce qu’ont fait mes ancêtres pour avoir quelqu’un comme moi au bout de leur descendance…
Ce genre de choses-là n’arrive à personne d’autre et pourtant, j’arrive toujours à toucher le gros lot, c’est fou ! Au moins, les gens ne me reprochent pas d’être ennuyeuse, occupés qu’ils sont à essayer de réparer les dégâts. Incroyable, vraiment !
Il paraît que certaines personnes naissent avec un don dès le jour de leur naissance.
Il y en a qui sont fait pour manier la magie, d’autres qui sont des virtuoses à l’arme blanche ou au tir à l’arc, et quelques uns qui naissent pour faire de grandes choses, avoir un avenir resplendissant et auréolé de gloire. Mais moi, il semble que je sois née avec de très nombreux dons.
Notamment briser tout ce que je touche, dire ce qu’il ne faut pas dire, réveiller les animosités enfouies, être prise pour cible sans vraie raison, n’attirer la sympathie que de personnes peu recommandables, tomber dans les pièges que tout le monde voit, trouver le moyen de trébucher sur un terrain plat, toujours cueillir les mauvais champignons et mettre accidentellement le feu là où il ne faudrait surtout pas…
Forcément, tout Darnassus finit par connaître la petite Sifflejade, la brise-tout de service à qui on n’en confie jamais (des services) de peur de devoir réparer ses erreurs à sa place. Et le pire dans tout ça, c’est qu’on m’a appelée Saren’lya. Née-sous-l’étoile !
Je dois tenir de mes parents dans l’art de toujours trouver le mauvais mot, mais en ayant pris le pire de chacun. Vous trouvez que j’exagère ? Ah mais je vous promets que je n’en rajoute pas ! J’essaie de porter avec fierté le titre de kaldoreï la plus gaffeuse de Teldrassil en attendant de croiser meilleur que moi. Si si ! D’ailleurs les meilleurs exemples sont sûrement lorsque j’ai décidé de choisir une voie pour m’éloigner un peu de Darnassus que je n’avais plus quitté depuis sa création. Les collines du Berceau de l’Hiver me manquaient d’un coté.
Eh ben voilà. Voilà une chose que je sais faire correctement, rêvasser ! Heureusement d’ailleurs ! Quand je vois tous ces gens (et pas uniquement des kaldoreï ) sans cesse occupés, voire pressés, qui ne prennent jamais le temps de laisser vagabonder leurs pensées, je les plains sincèrement.
Il n’empêche que si ça pouvait m’arriver un peu moins intempestivement, j’y gagnerais beaucoup. Dans la liste de mes dons, j’avais oublié « être incapable de rester concentrée », il faut pas l’omettre celui-là, c’est un des plus fidèles.
J’ai ai fait des erreurs, des « conneries » comme disent les humains. Les plus grosses ont commencé… quand déjà ?
Ce genre de choses-là n’arrive à personne d’autre et pourtant, j’arrive toujours à toucher le gros lot, c’est fou ! Au moins, les gens ne me reprochent pas d’être ennuyeuse, occupés qu’ils sont à essayer de réparer les dégâts. Incroyable, vraiment !
Il paraît que certaines personnes naissent avec un don dès le jour de leur naissance.
Il y en a qui sont fait pour manier la magie, d’autres qui sont des virtuoses à l’arme blanche ou au tir à l’arc, et quelques uns qui naissent pour faire de grandes choses, avoir un avenir resplendissant et auréolé de gloire. Mais moi, il semble que je sois née avec de très nombreux dons.
Notamment briser tout ce que je touche, dire ce qu’il ne faut pas dire, réveiller les animosités enfouies, être prise pour cible sans vraie raison, n’attirer la sympathie que de personnes peu recommandables, tomber dans les pièges que tout le monde voit, trouver le moyen de trébucher sur un terrain plat, toujours cueillir les mauvais champignons et mettre accidentellement le feu là où il ne faudrait surtout pas…
Forcément, tout Darnassus finit par connaître la petite Sifflejade, la brise-tout de service à qui on n’en confie jamais (des services) de peur de devoir réparer ses erreurs à sa place. Et le pire dans tout ça, c’est qu’on m’a appelée Saren’lya. Née-sous-l’étoile !
Je dois tenir de mes parents dans l’art de toujours trouver le mauvais mot, mais en ayant pris le pire de chacun. Vous trouvez que j’exagère ? Ah mais je vous promets que je n’en rajoute pas ! J’essaie de porter avec fierté le titre de kaldoreï la plus gaffeuse de Teldrassil en attendant de croiser meilleur que moi. Si si ! D’ailleurs les meilleurs exemples sont sûrement lorsque j’ai décidé de choisir une voie pour m’éloigner un peu de Darnassus que je n’avais plus quitté depuis sa création. Les collines du Berceau de l’Hiver me manquaient d’un coté.
Eh ben voilà. Voilà une chose que je sais faire correctement, rêvasser ! Heureusement d’ailleurs ! Quand je vois tous ces gens (et pas uniquement des kaldoreï ) sans cesse occupés, voire pressés, qui ne prennent jamais le temps de laisser vagabonder leurs pensées, je les plains sincèrement.
Il n’empêche que si ça pouvait m’arriver un peu moins intempestivement, j’y gagnerais beaucoup. Dans la liste de mes dons, j’avais oublié « être incapable de rester concentrée », il faut pas l’omettre celui-là, c’est un des plus fidèles.
J’ai ai fait des erreurs, des « conneries » comme disent les humains. Les plus grosses ont commencé… quand déjà ?
Dernière édition par Asélryn / Towann le Mer 27 Oct 2010, 12:00, édité 1 fois
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Je ne savais vraiment pas où me mettre. Les vieux druides parlementaient depuis un moment déjà, en cercle fermé autour de ma première « prouesse ». Le premier test d’aptitude druidique qui consistait à réveiller la magie naturelle qui selon eux, sommeillait en chacun, n’était pas des plus brillants. Cette graine avait été enchantée à plusieurs reprises et le sol était plus que propice à cet essai. Si j’avais eu des compétences de druide réelles, j’aurais su accélérer la croissance et obtenir un petit arbuste.
Mais ce qui semblait tant faire débat chez les examinateurs était sans doute la notion d’arbuste ainsi que le fait de savoir s’il était un terme adapté à l’espèce de pousse ornée d’un bourgeon que j’avais réussi à faire sortir de terre. Ils pouvaient tout de même se montrer indulgents. J’avais obtenu un bourgeon du premier coup ! Il était un peu pâlichon mais ça n’en restait pas moins un bourgeon, l’origine d’une fleur, le symbole du renouveau de la vie, l’emblème du printemps, le… un bourgeon quoi !
Je n’osais pourtant pas tourner le regard vers l’arbre ayant résulté de ce même test que l’archidruide Forteramure avait fait pousser pour encourager les druides aspirants à se perfectionner sur cette voie. Je n’en voyais pas le sommet et il dévalorisait mon magnifique bourgeon.
Les vieillards ( terme que j’évitais cependant d’employer devant eux ) finirent par revenir vers moi et je pus apercevoir une horreur qui me figea sur place. Mon beau, mon fragile, mon sublime était comme… flétri. Le bourgeonneau avait pris une teinte brune et un aspect rapiécé qui était à des lieues du jeune vert plein de vie que j’avais créé. Qu’est-ce que ces monstres lui avaient donc fait ? Un des druides ( celui qui avait l’air de prendre le plus de plaisir à faire la morale… vieux vicieux ! ) prit alors la parole avec un ton lent.
« - Il semblerait que tu ne sois pas disposée à la magie druidique cependant… »
J’avais déjà eu le temps de me mordre la lèvre inférieure jusqu’au sang avant qu’il n’arrive à ce dernier mot. J’ecarquillai les yeux en dans l’espoir que sa formule pompeuse ne fut pas un simple « Allez voir ailleurs ».
« - En l’état actuel des choses, tu pourrais peut-être atteindre le druidisme par une autre voie. »
Je restais suspendue à ses mots.
Une autre voie ? Mais quelle autre voie ?! Explique-toi, arrête de me faire mariner !
« - Le polymorphisme est une autre forme du druidisme et il arrive que les changeformes n’aient que des talents moindres pour la régénération naturelle. S’il s’avère que tu as un avenir dans ce sens-là, un esprit de bête le sentira probablement.
- Et… où est-ce que je pourrais en trouver un ? »
Ma réaction sembla les offusquer. J’avais sûrement encore découvert un nouveau tabou ou je ne sais quelle évidence qui aurait fait rire quiconque d’autre que ces druides ennuyeux.
« - L’esprit du grand félin est venu saluer les druides d’Astranaar récemment et il est possible qu’il se trouve encore dans les environs. Nous allons envoyer un message là-bas pour voir s’il serait disposé à adresser la parole à une druidesse potentielle. »
Potentielle… Etait-il obligé de le préciser ? S’il y avait une chose dont j’étais sûre, c’était bien que celui-là ne me voyait pas suivre le druidisme.
Mais j’allais lui montrer !
Mais ce qui semblait tant faire débat chez les examinateurs était sans doute la notion d’arbuste ainsi que le fait de savoir s’il était un terme adapté à l’espèce de pousse ornée d’un bourgeon que j’avais réussi à faire sortir de terre. Ils pouvaient tout de même se montrer indulgents. J’avais obtenu un bourgeon du premier coup ! Il était un peu pâlichon mais ça n’en restait pas moins un bourgeon, l’origine d’une fleur, le symbole du renouveau de la vie, l’emblème du printemps, le… un bourgeon quoi !
Je n’osais pourtant pas tourner le regard vers l’arbre ayant résulté de ce même test que l’archidruide Forteramure avait fait pousser pour encourager les druides aspirants à se perfectionner sur cette voie. Je n’en voyais pas le sommet et il dévalorisait mon magnifique bourgeon.
Les vieillards ( terme que j’évitais cependant d’employer devant eux ) finirent par revenir vers moi et je pus apercevoir une horreur qui me figea sur place. Mon beau, mon fragile, mon sublime était comme… flétri. Le bourgeonneau avait pris une teinte brune et un aspect rapiécé qui était à des lieues du jeune vert plein de vie que j’avais créé. Qu’est-ce que ces monstres lui avaient donc fait ? Un des druides ( celui qui avait l’air de prendre le plus de plaisir à faire la morale… vieux vicieux ! ) prit alors la parole avec un ton lent.
« - Il semblerait que tu ne sois pas disposée à la magie druidique cependant… »
J’avais déjà eu le temps de me mordre la lèvre inférieure jusqu’au sang avant qu’il n’arrive à ce dernier mot. J’ecarquillai les yeux en dans l’espoir que sa formule pompeuse ne fut pas un simple « Allez voir ailleurs ».
« - En l’état actuel des choses, tu pourrais peut-être atteindre le druidisme par une autre voie. »
Je restais suspendue à ses mots.
Une autre voie ? Mais quelle autre voie ?! Explique-toi, arrête de me faire mariner !
« - Le polymorphisme est une autre forme du druidisme et il arrive que les changeformes n’aient que des talents moindres pour la régénération naturelle. S’il s’avère que tu as un avenir dans ce sens-là, un esprit de bête le sentira probablement.
- Et… où est-ce que je pourrais en trouver un ? »
Ma réaction sembla les offusquer. J’avais sûrement encore découvert un nouveau tabou ou je ne sais quelle évidence qui aurait fait rire quiconque d’autre que ces druides ennuyeux.
« - L’esprit du grand félin est venu saluer les druides d’Astranaar récemment et il est possible qu’il se trouve encore dans les environs. Nous allons envoyer un message là-bas pour voir s’il serait disposé à adresser la parole à une druidesse potentielle. »
Potentielle… Etait-il obligé de le préciser ? S’il y avait une chose dont j’étais sûre, c’était bien que celui-là ne me voyait pas suivre le druidisme.
Mais j’allais lui montrer !
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
La maîtresse des hyppogriffes d’Astranaar prit les brides de ma monture et je poussais un soupir de soulagement en m’éloignant tandis qu’elle s’effarait devant l’état de l’animal. La pauvre bête devait être malade ou très fatiguée à en juger par les trois chutes que j’avais connu sur son dos. A chaque fois, elle s’était mise à perdre de l’altitude jusqu’à traverser les feuillages en-dessous et finir par s’écraser plus ou moins brutalement à terre.
Je sentis le regard foudroyant de la dresseuse dans mon dos. Je trouvai très aimable de sa part de s’inquiéter de l’état de santé de celle qui avait traversé les mêmes épreuves que son stupide hyppogriffe.
Les druides des environs ne furent pas difficiles à trouver et ils me guidèrent vers la clairière où méditait l’esprit du Grand Félin. Finalement, tout n’allait pas si mal, il ne s’était pas trop éloigné du village. Lorsque nous arrivâmes à la lisière, les deux druides m’ayant accompagnée me laissèrent seule pour ne pas troubler le jugement de l’esprit à mon sujet et je quittai le couvert de la forêt d’un pas peu assuré.
Je n’avais jamais vu une panthère de cette taille. Bien que son état… de « transparence » montrait que c’était un esprit, cette créature me semblait tout ce qu’il y avait de plus vivant. Allongé, le félin n’ouvrit les yeux que lorsque je fus proche de lui. Il émanait de lui une sérénité et une assurance impressionnantes, étrangement, sa présence ne m’effrayait pas du tout. Une voix posée et empreinte d’une sagesse millénaire résonna dans ma tête.
« - Je te salue jeune fille des étoiles, puis-je connaître le but de ta visite ?
- Je… je cherche à suivre la voie du druidisme. Comme je n’étais pas très douée pour faire pousser des arbres, on m’a dit d’aller vous voir. »
La bête fronça les sourcils. Je disais les choses telles qu’elles étaient mais visiblement, ça ne lui plaisait pas tant que ça.
« - Pour devenir druidesse du fauve, il faut que tu sois consciente de la façon de penser des grands félins, de leurs raisons, de leurs principes. Je vais m’assurer que tu en es digne. »
Je ne sus comment réagir. Comment comptait-il me tester ? Un test physique ? Je me voyais mal faire face à une telle créature. A moins qu’il ne faille courir ou grimper. A partir de là, je pouvais toujours trouver le moyen de gaffer au mauvais moment.
« - Pour quoi vit la panthère ? »
De simples questions ? Je fus rassurée sur l’instant.
« - Hum… protéger ses petits ?
- Mais encore ?
- Chasser ?
- Oui… »
Je vis une lueur d’intérêt dans les yeux du félin. J’étais sur la bonne voie, il fallait que je trouve une réponse satisfaisante pour finir en beauté et mettre toutes les chances de mon coté.
« - Et… manger ! »
Mais quelle idiote… Et cette réponse était celle qui me paraissait la plus pertinente mais à voir la tête que fit l’esprit, j’étais encore à coté de la plaque.
« - Hmm… Quels principes doivent régir la façon de vivre de la panthère ? »
La réponse me parut on ne peut plus évidente.
Le rugissement alerta les druides restés à la lisière. Je ne les vis pas tout de suite arriver, terrorisée que j’étais devant l’esprit qui montrait ses crocs immenses avec un air menaçant. Ses griffes sorties grattaient furieusement le sol et ses yeux me fixaient, pleins d’un éclat meurtrier. Sa voix fulminante en rajoutait encore à la peur qu’il pouvait inspirer.
« - Faites-là partir immédiatement ! Je ne veux plus la voir ! »
Alors que j’étais incapable de bouger, les deux druides me relevèrent et m’emmenèrent en direction d’Astranaar. Je pus entendre les derniers mots de l’esprit du Grand Félin avant de quitter la clairière.
« - Assure-toi de ne plus jamais croiser ma route, jeune écervelée irrespectueuse ! »
On disait que la patience des esprits dépassait notre entendement mais je pouvais désormais m’ennorgueillir d’avoir fait perdre celle de l’un d’entre eux en l’espace de quelques minutes, sans même comprendre pourquoi. Mes réponses m’avaient semblé évidentes et je ne voyais pas en quoi ronronner pouvait être déshonorant pour un gros chat…
Je sentis le regard foudroyant de la dresseuse dans mon dos. Je trouvai très aimable de sa part de s’inquiéter de l’état de santé de celle qui avait traversé les mêmes épreuves que son stupide hyppogriffe.
Les druides des environs ne furent pas difficiles à trouver et ils me guidèrent vers la clairière où méditait l’esprit du Grand Félin. Finalement, tout n’allait pas si mal, il ne s’était pas trop éloigné du village. Lorsque nous arrivâmes à la lisière, les deux druides m’ayant accompagnée me laissèrent seule pour ne pas troubler le jugement de l’esprit à mon sujet et je quittai le couvert de la forêt d’un pas peu assuré.
Je n’avais jamais vu une panthère de cette taille. Bien que son état… de « transparence » montrait que c’était un esprit, cette créature me semblait tout ce qu’il y avait de plus vivant. Allongé, le félin n’ouvrit les yeux que lorsque je fus proche de lui. Il émanait de lui une sérénité et une assurance impressionnantes, étrangement, sa présence ne m’effrayait pas du tout. Une voix posée et empreinte d’une sagesse millénaire résonna dans ma tête.
« - Je te salue jeune fille des étoiles, puis-je connaître le but de ta visite ?
- Je… je cherche à suivre la voie du druidisme. Comme je n’étais pas très douée pour faire pousser des arbres, on m’a dit d’aller vous voir. »
La bête fronça les sourcils. Je disais les choses telles qu’elles étaient mais visiblement, ça ne lui plaisait pas tant que ça.
« - Pour devenir druidesse du fauve, il faut que tu sois consciente de la façon de penser des grands félins, de leurs raisons, de leurs principes. Je vais m’assurer que tu en es digne. »
Je ne sus comment réagir. Comment comptait-il me tester ? Un test physique ? Je me voyais mal faire face à une telle créature. A moins qu’il ne faille courir ou grimper. A partir de là, je pouvais toujours trouver le moyen de gaffer au mauvais moment.
« - Pour quoi vit la panthère ? »
De simples questions ? Je fus rassurée sur l’instant.
« - Hum… protéger ses petits ?
- Mais encore ?
- Chasser ?
- Oui… »
Je vis une lueur d’intérêt dans les yeux du félin. J’étais sur la bonne voie, il fallait que je trouve une réponse satisfaisante pour finir en beauté et mettre toutes les chances de mon coté.
« - Et… manger ! »
Mais quelle idiote… Et cette réponse était celle qui me paraissait la plus pertinente mais à voir la tête que fit l’esprit, j’étais encore à coté de la plaque.
« - Hmm… Quels principes doivent régir la façon de vivre de la panthère ? »
La réponse me parut on ne peut plus évidente.
Le rugissement alerta les druides restés à la lisière. Je ne les vis pas tout de suite arriver, terrorisée que j’étais devant l’esprit qui montrait ses crocs immenses avec un air menaçant. Ses griffes sorties grattaient furieusement le sol et ses yeux me fixaient, pleins d’un éclat meurtrier. Sa voix fulminante en rajoutait encore à la peur qu’il pouvait inspirer.
« - Faites-là partir immédiatement ! Je ne veux plus la voir ! »
Alors que j’étais incapable de bouger, les deux druides me relevèrent et m’emmenèrent en direction d’Astranaar. Je pus entendre les derniers mots de l’esprit du Grand Félin avant de quitter la clairière.
« - Assure-toi de ne plus jamais croiser ma route, jeune écervelée irrespectueuse ! »
On disait que la patience des esprits dépassait notre entendement mais je pouvais désormais m’ennorgueillir d’avoir fait perdre celle de l’un d’entre eux en l’espace de quelques minutes, sans même comprendre pourquoi. Mes réponses m’avaient semblé évidentes et je ne voyais pas en quoi ronronner pouvait être déshonorant pour un gros chat…
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Encore raté ! La chasseresse aux longs cheveux blancs et au visage sévère marqué d’une large cicatrice ne manqua pas de me le faire remarquer. C’était la cinquième flèche qui partait à coté de la cible… sur six. J’étais fière de celle qui avait atteint son but, bien qu’elle ne fut pas des plus proches du rond central mais je n’avais pas vu, ne serait-ce qu’une lueur de satisfaction chez l’archère qui m’évaluait.
« - Approche la plume de ton œil, aligne la flèche avec ton angle de vision en déplaçant l’arc, puis retiens ton souffle pour faire les derniers ajustement avant de lâcher la corde. »
Je suivis ses instructions à la lettre et lorsque la corde se détendit d’un coup brutal, elle m’arracha un cri de douleur, ainsi que la peau de ma pommette. Je lâchai soudainement mon arc pour plaquer me plaquer la main sur la joue et rater le spectacle d’une flèche passant trois mètres au-dessus de la cible. La chasseresse soupira longuement en me regardant.
« - Tu n’es pas faite pour le tir à l’arc, c’est clair et net. Je ne sais pas quelle arme tu saurais manier mais la voie de la Bête te laisse peut-être encore une possibilité. Tu peux tenter de devenir belluaire, c’est un chemin qui demande de la patience mais qui peut s’avérer très utile. Tu tisserais des liens forts avec les bêtes t’accompagnant. »
Je l’écoutai, toujours la main sur la joue. Ça ne saignait pas mais ça restait très douloureux.
« - Prends ce bâtonnet de dompteur. Si tu as un minimum de talent sur cette voie, tu devrais pouvoir imposer ta volonté à une bête, au moins pour quelque temps. Concentre-toi en le tendant vers l’animal que tu auras choisi et tu devrais être capable de ressentir son esprit. Il faudra probablement que tu lui montres ta volonté et ta résistance. A toi de le dompter. »
Elle vint me donner une baguette de bois tordue portant quelques ornements tribaux. Dans l’immédiat, je ne voyais vraiment pas comment cela pouvait m’aider à dominer l’esprit d’une bête.
« - Ces bâtonnets ne poussent pas sur les arbres, aie la gentillesse de me le ramener en même temps que l’animal.
- D’accord ! »
Je repris un peu du poil de la bête (c’était le cas de le dire) en brandissant mon bâton. Ça allait être du gâteau !
« - Approche la plume de ton œil, aligne la flèche avec ton angle de vision en déplaçant l’arc, puis retiens ton souffle pour faire les derniers ajustement avant de lâcher la corde. »
Je suivis ses instructions à la lettre et lorsque la corde se détendit d’un coup brutal, elle m’arracha un cri de douleur, ainsi que la peau de ma pommette. Je lâchai soudainement mon arc pour plaquer me plaquer la main sur la joue et rater le spectacle d’une flèche passant trois mètres au-dessus de la cible. La chasseresse soupira longuement en me regardant.
« - Tu n’es pas faite pour le tir à l’arc, c’est clair et net. Je ne sais pas quelle arme tu saurais manier mais la voie de la Bête te laisse peut-être encore une possibilité. Tu peux tenter de devenir belluaire, c’est un chemin qui demande de la patience mais qui peut s’avérer très utile. Tu tisserais des liens forts avec les bêtes t’accompagnant. »
Je l’écoutai, toujours la main sur la joue. Ça ne saignait pas mais ça restait très douloureux.
« - Prends ce bâtonnet de dompteur. Si tu as un minimum de talent sur cette voie, tu devrais pouvoir imposer ta volonté à une bête, au moins pour quelque temps. Concentre-toi en le tendant vers l’animal que tu auras choisi et tu devrais être capable de ressentir son esprit. Il faudra probablement que tu lui montres ta volonté et ta résistance. A toi de le dompter. »
Elle vint me donner une baguette de bois tordue portant quelques ornements tribaux. Dans l’immédiat, je ne voyais vraiment pas comment cela pouvait m’aider à dominer l’esprit d’une bête.
« - Ces bâtonnets ne poussent pas sur les arbres, aie la gentillesse de me le ramener en même temps que l’animal.
- D’accord ! »
Je repris un peu du poil de la bête (c’était le cas de le dire) en brandissant mon bâton. Ça allait être du gâteau !
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Cours ma grande ! Mais cours !!!
Je n’avais sans doute jamais traversé Teldrassil aussi vite. Pourquoi fallait-il toujours que les choses dégénèrent ? Il m’avait fallu une poignée de minutes pour me retrouver avec la moitié des sabre-de-nuit de la forêt aux trousses. Je n’osais pas regarder derrière, leurs feulements agressifs et leur souffle régulier me suffisaient amplement.
Ces grands tigres m’avaient toujours impressionnée. Je les trouvais beaux, gracieux, forts et agiles, tout ce que je rêvais d’être. Me trouver un compagnon parmi eux m’aurait comblée mais à m’émerveiller devant ces bêtes, ma tentative de domptage fut faite sur le plus grand et le plus majestueux d’entre eux. Je ne savais pas s’il s’agissait du patriarche ou de la matriarche, mais ça n’avait pas plu au reste de la meute. Celui que j’avais tenté d’apprivoiser avait été le premier à me bondir dessus et si je n’avais pas eu le bâtonnet pour me protéger un minimum, j’aurais essuyé bien plus que les griffures que j’avais reçu avant de pouvoir m’enfuir.
Mon cœur battait à tout rompre et je commençais à m’essouffler, ce qui ne semblait pas être le cas de mes nouveaux amis. Où étaient donc les murs de Darnassus ?
Les voilà !
Je dépensai mes dernières forces pour franchir le seuil de la ville sous le regard étonné des Sentinelles avant de partir me réfugier dans le temple de la Lune. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur que je m’accordai un peu de repos en me laissant choir au sol. Je n’entendais plus les feulements des sabre-de-nuit, enfin. J’étais sauvée.
C’est alors que je remarquai que le regard de toutes les prêtresses était fixé sur moi. En y réfléchissant, elles venaient de voir débouler une jeune elfe couverte de griffures et de sueur, des feuilles encore plein les cheveux, avant de s’effondrer juste à coté de la grande fontaine.
Ça avait de quoi surprendre…
Je n’avais sans doute jamais traversé Teldrassil aussi vite. Pourquoi fallait-il toujours que les choses dégénèrent ? Il m’avait fallu une poignée de minutes pour me retrouver avec la moitié des sabre-de-nuit de la forêt aux trousses. Je n’osais pas regarder derrière, leurs feulements agressifs et leur souffle régulier me suffisaient amplement.
Ces grands tigres m’avaient toujours impressionnée. Je les trouvais beaux, gracieux, forts et agiles, tout ce que je rêvais d’être. Me trouver un compagnon parmi eux m’aurait comblée mais à m’émerveiller devant ces bêtes, ma tentative de domptage fut faite sur le plus grand et le plus majestueux d’entre eux. Je ne savais pas s’il s’agissait du patriarche ou de la matriarche, mais ça n’avait pas plu au reste de la meute. Celui que j’avais tenté d’apprivoiser avait été le premier à me bondir dessus et si je n’avais pas eu le bâtonnet pour me protéger un minimum, j’aurais essuyé bien plus que les griffures que j’avais reçu avant de pouvoir m’enfuir.
Mon cœur battait à tout rompre et je commençais à m’essouffler, ce qui ne semblait pas être le cas de mes nouveaux amis. Où étaient donc les murs de Darnassus ?
Les voilà !
Je dépensai mes dernières forces pour franchir le seuil de la ville sous le regard étonné des Sentinelles avant de partir me réfugier dans le temple de la Lune. Ce n’est qu’une fois à l’intérieur que je m’accordai un peu de repos en me laissant choir au sol. Je n’entendais plus les feulements des sabre-de-nuit, enfin. J’étais sauvée.
C’est alors que je remarquai que le regard de toutes les prêtresses était fixé sur moi. En y réfléchissant, elles venaient de voir débouler une jeune elfe couverte de griffures et de sueur, des feuilles encore plein les cheveux, avant de s’effondrer juste à coté de la grande fontaine.
Ça avait de quoi surprendre…
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Je n’avais pas vraiment l’impression d’être à ma place…
Ça me faisait vraiment bizarre d’avoir les cheveux noués comme ça et je me prenais fréquemment les pieds dans cette robe trop grande. Mais finalement, j’étais visiblement faite pour devenir Soeur d’Elune. Les autres prêtresses m’avaient accueillie à bras ouverts et avaient tenu à ce que je commence par participer à leur vie quotidienne comme l’une d’entre elle en attendant ma cérémonie d’initiation. Je n’étais pas encore des leurs, mais j’en avais l’apparence. Cependant, rester au temple ne m’enchantait pas vraiment et j’enviais celles qui étaient appelées à partir. On avait beau m’expliquer que la plupart allaient soigner les blessés sur le front entre Orneval et les Tarides, ça me semblait toujours mieux que de rester inactive quand je n’étais pas en train de prier. Cette vie-là m’ennuyait, je n’avais pas à me le cacher.
Mais au moins, je ne faisais pas de gaffe. Peut-être que je devais m’y résoudre pour éviter de vivre comme une catastrophe ambulante. A part me prendre les pieds dans ma robe, je ne faisais rien de mal et les Sœurs me persuadaient que je finirais par m’y habituer. Peut-être pas…
Huit jours s’étaient écoulés. Sans doute les huit jours les plus calmes de ma vie. Huit jours sans que Darnassus n’aie entendu parler de moi.
Aujourd’hui était le jour de mon initiation. A la fin de la cérémonie, j’allais devenir prêtresse d’Elune pour de bon et l’absence de gaffes de ma part me persuadait moi, mais surtout les autres que j’étais faite pour ça. Alors que je temple se préparait, j’insistai pour aider aux préparatifs. En venant aider une Sœur qui préparait un encensoir, elle me fit part de ses bons sentiments.
« - Elune t’accorde sa grâce Saren’lya, ce jour va être un des plus beaux de ta vie. »
Je lui répondis avec un sourire poli en hochant vaguement la tête et elle continua.
« - Le jour de mon initiation m’a laissé un souvenir merveilleux. J’étais toute nerveuse et en même temps impatiente de devenir enfin une Sœur d’Elune, me rapprocher un peu plus d’Elle. »
Ça n’était pas exactement mon sentiment à l’heure actuelle mais j’acquiescai, ne voulant pas l’offenser. Je pris la petite torche accrochée sur l’encensoir servant à allumer les bâtonnets parfumés et commençai le travail que la prêtresse semblait me laisser entièrement, dans son enthousiasme.
« - Dame Murmevent elle-même va t’offrir sa bénédiction, elle est vraiment impressionnante. Forte et douce, sage et imposante, il s’agit sans doute de la meilleure grande prêtresse que nous ayons eu l’occasion d’avoir. Tu l’as déjà rencontrée ?
- Non mais je… je l’admire vraiment. Elle a quelque chose, je… je ne sais pas comment dire… »
En cherchant mes mots, j’agitai un peu les mains, comme si ça pouvait m’aider à trouver que dire. Etrangement, j’avais le mot que je cherchais sur le bout de la langue et je me sentais de plus en plus proche de le saisir. Aussi stupide que ça puisse paraître, je bougeais de plus en plus vite sans m’en rendre compte sous l’œil amusé de la prêtresse.
Et c’est à ce moment-là que la torche me glissa entre les doigts… Il y a des moments où je me demande vraiment comment je peux me débrouiller mais le fait fut que les rideaux légers et quasi-transparents pendant de l’étage supérieur du temple s’enflammèrent plus vite qu’un tas de paille. Tous plus ou moins reliés, ils permirent aux flammes de se répandre et d’envahir rapidement le temple tandis que les Sœurs d’Elune se précipitaient toutes vers la sorties au milieu des cris et des flammes.
Par chance, les rideaux étaient fins et brûlaient très vite, au point de se consumer plutôt rapidement. Mais la propagation s’étant faite par le haut pour certains tissus, on put assister au vol bref de plusieurs morceaux d’étoffes enflammés. Ceux tombant au sol furent vite éteintes tandis que deux planaient vers l’extrieur du temple.
J’avais encore fait du joli, mais au moins, les dégâts étaient limités. Ma cérémonie connaîtrait un peu de retard, tout simplement. C’était ce que je me disais à cet instant. Mais bien sûr, j’avais totalement oublié la présence du petit camp de base de la Ligue des Explorateurs installé contre le temple, ainsi que la présence d’esprit de ces maudits nains d’avoir apporté leur lot de poudre explosive.
Un petit détail qui me revint en mémoire lorsqu’un mur fut abattu par une explosion gargantuesque…
Perchée en haut de mon arbre, il était hors de question que je descende, et certainement pas avec tout ce monde qui m’attendait en bas. J’y avais repéré ma famille, les Sœurs d’Elune, des Sentinelles pas commodes, ces vieux ronchons de druides, la chasseresse à la cicatrice et même la grande prêtresse. Je n’avais tout de même pas détruit le temple de la Lune, j’en avais juste fait tomber un mur mais indirectement ! Seul le vent avait fait dériver le morceau de rideau enflammé vers le stock d’explosifs des nains, je n’y étais pour rien !
« - Saren’lya, descends maintenant si tu ne veux pas que quelqu’un vienne te chercher. »
La balafrée pouvait parler, je ne bougerais pas. J’avais tout de même réussi à grimper jusqu’ici sans tomber et je n’étais pas sûre de réussir à descendre aussi facilement.
« - Qui c’est qui va nous l’remplacer not’ charg’ment d’poudre ? Hein ? C’est qui ?! On d’mande un coin qui craint pô pour poser les explosifs et au bout d’une poignée d’jours, on nous les fait sauter ! V’savez pour combien y en avait ?
- A en juger par l’état du temple, beaucoup...
- Exactement ! BEAUCOUP !!! »
C’était sans doute ce nain qui me faisait le plus peur dans la foule.
Enfin… toujours est-il qu’ils me firent descendre eux-même… Un druide félin me récupéra en haut et m’amena en bas sans que je puisse protester (avec des crocs pareils, il valait mieux éviter). Je crois bien que cette gaffe-là fut ma plus grosse. Ça vous dit sans doute quelque chose maintenant : Voilà pourquoi il y a eu des soucis entre Darnassus et la Ligue des Explorateurs. Les elfes qui ne me connaissaient pas comprendront sûrement ce qui était donc arrivé au temple du coup.
Il me restait peu de choix pour choisir ma voie mais la suivante fut la bonne. Je n’ai pas cessé mes gaffes bien sûr, mais elles étaient moindres et plus tolérées.
Comment ça ?
Mon histoire ? Ah, il n’y a pas que les gaffes qui vous intéressent alors ? Eh bien si vous insistez…
Il n’y a pas grand-chose à raconter sur le début de ma vie. Le Berceau de l’Hiver, puis Darnassus, rien d’autre. Mais je peux reprendre le récit là où je l’ai laissé…
Ça me faisait vraiment bizarre d’avoir les cheveux noués comme ça et je me prenais fréquemment les pieds dans cette robe trop grande. Mais finalement, j’étais visiblement faite pour devenir Soeur d’Elune. Les autres prêtresses m’avaient accueillie à bras ouverts et avaient tenu à ce que je commence par participer à leur vie quotidienne comme l’une d’entre elle en attendant ma cérémonie d’initiation. Je n’étais pas encore des leurs, mais j’en avais l’apparence. Cependant, rester au temple ne m’enchantait pas vraiment et j’enviais celles qui étaient appelées à partir. On avait beau m’expliquer que la plupart allaient soigner les blessés sur le front entre Orneval et les Tarides, ça me semblait toujours mieux que de rester inactive quand je n’étais pas en train de prier. Cette vie-là m’ennuyait, je n’avais pas à me le cacher.
Mais au moins, je ne faisais pas de gaffe. Peut-être que je devais m’y résoudre pour éviter de vivre comme une catastrophe ambulante. A part me prendre les pieds dans ma robe, je ne faisais rien de mal et les Sœurs me persuadaient que je finirais par m’y habituer. Peut-être pas…
Huit jours s’étaient écoulés. Sans doute les huit jours les plus calmes de ma vie. Huit jours sans que Darnassus n’aie entendu parler de moi.
Aujourd’hui était le jour de mon initiation. A la fin de la cérémonie, j’allais devenir prêtresse d’Elune pour de bon et l’absence de gaffes de ma part me persuadait moi, mais surtout les autres que j’étais faite pour ça. Alors que je temple se préparait, j’insistai pour aider aux préparatifs. En venant aider une Sœur qui préparait un encensoir, elle me fit part de ses bons sentiments.
« - Elune t’accorde sa grâce Saren’lya, ce jour va être un des plus beaux de ta vie. »
Je lui répondis avec un sourire poli en hochant vaguement la tête et elle continua.
« - Le jour de mon initiation m’a laissé un souvenir merveilleux. J’étais toute nerveuse et en même temps impatiente de devenir enfin une Sœur d’Elune, me rapprocher un peu plus d’Elle. »
Ça n’était pas exactement mon sentiment à l’heure actuelle mais j’acquiescai, ne voulant pas l’offenser. Je pris la petite torche accrochée sur l’encensoir servant à allumer les bâtonnets parfumés et commençai le travail que la prêtresse semblait me laisser entièrement, dans son enthousiasme.
« - Dame Murmevent elle-même va t’offrir sa bénédiction, elle est vraiment impressionnante. Forte et douce, sage et imposante, il s’agit sans doute de la meilleure grande prêtresse que nous ayons eu l’occasion d’avoir. Tu l’as déjà rencontrée ?
- Non mais je… je l’admire vraiment. Elle a quelque chose, je… je ne sais pas comment dire… »
En cherchant mes mots, j’agitai un peu les mains, comme si ça pouvait m’aider à trouver que dire. Etrangement, j’avais le mot que je cherchais sur le bout de la langue et je me sentais de plus en plus proche de le saisir. Aussi stupide que ça puisse paraître, je bougeais de plus en plus vite sans m’en rendre compte sous l’œil amusé de la prêtresse.
Et c’est à ce moment-là que la torche me glissa entre les doigts… Il y a des moments où je me demande vraiment comment je peux me débrouiller mais le fait fut que les rideaux légers et quasi-transparents pendant de l’étage supérieur du temple s’enflammèrent plus vite qu’un tas de paille. Tous plus ou moins reliés, ils permirent aux flammes de se répandre et d’envahir rapidement le temple tandis que les Sœurs d’Elune se précipitaient toutes vers la sorties au milieu des cris et des flammes.
Par chance, les rideaux étaient fins et brûlaient très vite, au point de se consumer plutôt rapidement. Mais la propagation s’étant faite par le haut pour certains tissus, on put assister au vol bref de plusieurs morceaux d’étoffes enflammés. Ceux tombant au sol furent vite éteintes tandis que deux planaient vers l’extrieur du temple.
J’avais encore fait du joli, mais au moins, les dégâts étaient limités. Ma cérémonie connaîtrait un peu de retard, tout simplement. C’était ce que je me disais à cet instant. Mais bien sûr, j’avais totalement oublié la présence du petit camp de base de la Ligue des Explorateurs installé contre le temple, ainsi que la présence d’esprit de ces maudits nains d’avoir apporté leur lot de poudre explosive.
Un petit détail qui me revint en mémoire lorsqu’un mur fut abattu par une explosion gargantuesque…
Perchée en haut de mon arbre, il était hors de question que je descende, et certainement pas avec tout ce monde qui m’attendait en bas. J’y avais repéré ma famille, les Sœurs d’Elune, des Sentinelles pas commodes, ces vieux ronchons de druides, la chasseresse à la cicatrice et même la grande prêtresse. Je n’avais tout de même pas détruit le temple de la Lune, j’en avais juste fait tomber un mur mais indirectement ! Seul le vent avait fait dériver le morceau de rideau enflammé vers le stock d’explosifs des nains, je n’y étais pour rien !
« - Saren’lya, descends maintenant si tu ne veux pas que quelqu’un vienne te chercher. »
La balafrée pouvait parler, je ne bougerais pas. J’avais tout de même réussi à grimper jusqu’ici sans tomber et je n’étais pas sûre de réussir à descendre aussi facilement.
« - Qui c’est qui va nous l’remplacer not’ charg’ment d’poudre ? Hein ? C’est qui ?! On d’mande un coin qui craint pô pour poser les explosifs et au bout d’une poignée d’jours, on nous les fait sauter ! V’savez pour combien y en avait ?
- A en juger par l’état du temple, beaucoup...
- Exactement ! BEAUCOUP !!! »
C’était sans doute ce nain qui me faisait le plus peur dans la foule.
Enfin… toujours est-il qu’ils me firent descendre eux-même… Un druide félin me récupéra en haut et m’amena en bas sans que je puisse protester (avec des crocs pareils, il valait mieux éviter). Je crois bien que cette gaffe-là fut ma plus grosse. Ça vous dit sans doute quelque chose maintenant : Voilà pourquoi il y a eu des soucis entre Darnassus et la Ligue des Explorateurs. Les elfes qui ne me connaissaient pas comprendront sûrement ce qui était donc arrivé au temple du coup.
Il me restait peu de choix pour choisir ma voie mais la suivante fut la bonne. Je n’ai pas cessé mes gaffes bien sûr, mais elles étaient moindres et plus tolérées.
Comment ça ?
Mon histoire ? Ah, il n’y a pas que les gaffes qui vous intéressent alors ? Eh bien si vous insistez…
Il n’y a pas grand-chose à raconter sur le début de ma vie. Le Berceau de l’Hiver, puis Darnassus, rien d’autre. Mais je peux reprendre le récit là où je l’ai laissé…
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
« - Alooors… Voilà notre catastrophe ambulante ! »
C’était presque flatteur. Je n’osais prononcer le moindre mot tandis que la Sentinelle m’inspectait des pieds à la tête. Un air railleur ornait son visage, il ne faisait pas de doute qu’elle était au courant de ma dernière prouesse (qui à Darnassus ne l’était pas ?). Si j’étais incapable d’esquisser un geste quelconque, ce n’était pas par honte (la reconstruction du mur abattu avait commencé), mais simplement parce que cette femme était vraiment impressionnante.
De haute stature, plus grande encore que la moyenne des kaldoreï, elle présentait une carrure respectable et une musculature conséquente, sans que cela n’enlève pour autant à son charme. Elle ne portait pas l’armure caractéristique des Sentinelles, mais un ensemble de plaques d’acier plutôt fines qui épousaient avec finesse les courbes de son corps, mais disposées avec soin. Bien que cet attirail me semblât léger, je ne doutai pas une seconde de son efficacité quand à protéger sa porteuse. Une paire de glaives étaient croisés dans son dos et la triple lame, arme symbolique des Sentinelles, pendait accrochée à sa ceinture. Ses traits légers ne trahissaient pas son grand âge et sa chevelure, aussi blanche que la mienne, était attachée en queue de cheval.
« - Que sais-tu de Nous ? »
La question était simple, cependant mon expérience avec l’esprit du Grand Félin m’avait appris que ce qui ressemblait à de simples réponses pouvait s’avérer très irritant pour l’interlocuteur. Je me jetai tout de même à l’eau.
« - Les Sentinelles sont la milice kaldoreï, des guerrières d’élite, des pisteuses d’exception et de redoutables stratèges. Elles constituent l’essentiel des forces elfiques sur Kalimdor et se plient à l’autorité directe de la Grande Prêtresse. Leur travail actuel consiste principalement à la défense de nos terres contestées par les orcs Chanteguerre et…
- Oui, oui, épargne-moi la description commune. Ce que je veux connaître, c’est ta vision des Sentinelles. »
Je m’apprêtai à répondre mais aucun mot ne franchit ma bouche tandis que je réalisais que je ne m’étais jamais posée la question. Mon silence ne sembla pas étonner mon interlocutrice qui se plaça enfin face à moi.
« - Bien sûr, tu ne trouves rien à dire. Je ne vais pas en tenir compte pour l’instant, c’est tout à fait normal. Mais si tu parviens à suivre mon entraînement jusqu’au bout, je te le redemanderai et cette fois-ci, tu me répondras sans faute. »
Je ne pus qu’hocher la tête mais cela sembla lui suffire. Elle me tourna le dos en s’éloignant doucement puis reprit.
« - Maintenant, présente-toi. »
Cette demande me laissa coite. Etait-il possible qu’elle ne connaisse pas le nom de la terreur de Teldrassil, la plus grande brise-tout qu’on aie vue de mémoire kaldoreï ?
« - Vous… vous connaissez mon nom sans doute…
- Ça m’est absolument égal. »
Le ton de la Sentinelle était soudain devenu froid et tranchant. Sans qu’elle ne daigne m’accorder un regard, elle m’intimidait par sa seule voix.
« - Il va falloir que tu t’y fasses, lorsque je te donnerai un ordre, tu obéiras sans rechigner. Maintenant, présente-toi ! »
Elle était plus effrayante encore que l’esprit du Grand Félin, pourtant, elle n’avait laissé paraître aucune menace.
« - Je suis Saren’lya Sifflejade… honorée… »
Elle me fit subitement face. Un sourire féroce ornait son visage et dans ses yeux luisaient toute l’ardeur des déserts de Tanaris.
« - Je suis Aldenia Aubelame, officier supérieur des Sentinelles et crois-moi, je vais t’en faire baver. »
C’était presque flatteur. Je n’osais prononcer le moindre mot tandis que la Sentinelle m’inspectait des pieds à la tête. Un air railleur ornait son visage, il ne faisait pas de doute qu’elle était au courant de ma dernière prouesse (qui à Darnassus ne l’était pas ?). Si j’étais incapable d’esquisser un geste quelconque, ce n’était pas par honte (la reconstruction du mur abattu avait commencé), mais simplement parce que cette femme était vraiment impressionnante.
De haute stature, plus grande encore que la moyenne des kaldoreï, elle présentait une carrure respectable et une musculature conséquente, sans que cela n’enlève pour autant à son charme. Elle ne portait pas l’armure caractéristique des Sentinelles, mais un ensemble de plaques d’acier plutôt fines qui épousaient avec finesse les courbes de son corps, mais disposées avec soin. Bien que cet attirail me semblât léger, je ne doutai pas une seconde de son efficacité quand à protéger sa porteuse. Une paire de glaives étaient croisés dans son dos et la triple lame, arme symbolique des Sentinelles, pendait accrochée à sa ceinture. Ses traits légers ne trahissaient pas son grand âge et sa chevelure, aussi blanche que la mienne, était attachée en queue de cheval.
« - Que sais-tu de Nous ? »
La question était simple, cependant mon expérience avec l’esprit du Grand Félin m’avait appris que ce qui ressemblait à de simples réponses pouvait s’avérer très irritant pour l’interlocuteur. Je me jetai tout de même à l’eau.
« - Les Sentinelles sont la milice kaldoreï, des guerrières d’élite, des pisteuses d’exception et de redoutables stratèges. Elles constituent l’essentiel des forces elfiques sur Kalimdor et se plient à l’autorité directe de la Grande Prêtresse. Leur travail actuel consiste principalement à la défense de nos terres contestées par les orcs Chanteguerre et…
- Oui, oui, épargne-moi la description commune. Ce que je veux connaître, c’est ta vision des Sentinelles. »
Je m’apprêtai à répondre mais aucun mot ne franchit ma bouche tandis que je réalisais que je ne m’étais jamais posée la question. Mon silence ne sembla pas étonner mon interlocutrice qui se plaça enfin face à moi.
« - Bien sûr, tu ne trouves rien à dire. Je ne vais pas en tenir compte pour l’instant, c’est tout à fait normal. Mais si tu parviens à suivre mon entraînement jusqu’au bout, je te le redemanderai et cette fois-ci, tu me répondras sans faute. »
Je ne pus qu’hocher la tête mais cela sembla lui suffire. Elle me tourna le dos en s’éloignant doucement puis reprit.
« - Maintenant, présente-toi. »
Cette demande me laissa coite. Etait-il possible qu’elle ne connaisse pas le nom de la terreur de Teldrassil, la plus grande brise-tout qu’on aie vue de mémoire kaldoreï ?
« - Vous… vous connaissez mon nom sans doute…
- Ça m’est absolument égal. »
Le ton de la Sentinelle était soudain devenu froid et tranchant. Sans qu’elle ne daigne m’accorder un regard, elle m’intimidait par sa seule voix.
« - Il va falloir que tu t’y fasses, lorsque je te donnerai un ordre, tu obéiras sans rechigner. Maintenant, présente-toi ! »
Elle était plus effrayante encore que l’esprit du Grand Félin, pourtant, elle n’avait laissé paraître aucune menace.
« - Je suis Saren’lya Sifflejade… honorée… »
Elle me fit subitement face. Un sourire féroce ornait son visage et dans ses yeux luisaient toute l’ardeur des déserts de Tanaris.
« - Je suis Aldenia Aubelame, officier supérieur des Sentinelles et crois-moi, je vais t’en faire baver. »
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Je serrai bien fort le manche de la lame longue qu’Aldenia avait logée entre mes mains. L’arme était lourde mais impossible de douter de son efficacité… entre des mains initiées peut-être. La tenir droite me demandait déjà beaucoup d’efforts alors la manier serait une toute autre affaire.
« - Attaque-moi. »
Je levai les yeux de mes mains et réalisai immédiatement la situation.
« - Mais… tu n’es pas armée.
- Oh, parce que tu penses me toucher ?
- Non, c’est que…
- Attaque-moi. »
L’ordre sonna pour la seconde fois avec une fermeté insondable. Me résignant, je bandai mes muscles pour lever ma lame et fis quelques pas en avant pour l’abattre sur la Sentinelle. Je ne fus pas vraiment étonnée lorsque la pointe rencontra le sol mais les vibrations qui remontèrent dans mes bras me forcèrent soudain à lâcher mon arme. Aldenia se trouvait déjà deux mètres plus loin et me regardait en secouant la tête.
« - Avec une lame de ce gabarit, il faut éviter tout choc de cette ampleur avec autre chose que ton adversaire, sinon tes bras risquent de vite fatiguer, et dans le cas d’une débutante, tu te désarmeras pitoyablement. »
Elle avait abandonné toute trace de raillerie mais ses mots étaient crus et m’atteignirent avec force. En effet, j’étais pitoyable.
« - Nous avons encore beaucoup de travail et pour commencer, tu devrais être capable de manier cette arme sans problème. A défaut d’être douée, il ne faut pas que l’usage d’une lame, quelle qu’elle soit, t’handicape. Lâche ça maintenant. »
« - Plus vite ! »
Facile à dire, j’en étais déjà à mon septième tour de Darnassus et la vision qu’avait Aldenia d’un bon rythme de course était nettement différente de la mienne. J’étais à bout de souffle mais le regard d’acier de la Sentinelle m’interdisait de m’arrêter. Un mois était déjà passé mais l’entraînement était toujours aussi dur.
Mes journées se résumaient à la course, des exercices de musculation et, moins fréquemment, le maniement d’armes, qu’il me fallait travailler moi-même. J’étais maigrichonne selon Aldenia et bien qu’elle ne se fut jamais mise en colère, je la craignais mais surtout, je la respectais. Pendant mes rares instants de repos, j’allais la voir s’exercer au combat et j’avais mal pour ces mannequins.
Aldenia était vive et dotée d’une force remarquable. Si j’étais parfois gênée par les armes que je portais, elle semblait les adopter comme un prolongement d’elle-même. Le rythme de l’acier était parfaitement calqué sur le sien au point que je l’imaginais aussi redoutable à mains nues qu’armée. Les lames chantaient entre ses mains, sifflaient lorsqu’elle accélérait, frappaient leur cible lorsqu’elle la mordait du regard, revenaient avec la même grâce qu’elle. Une véritable osmose.
« - Encore deux tours et tu viendras sur la terrasse des guerriers pour la suite. »
Je hochais seulement la tête, déjà éprouvée par ce rythme dément que je n’envisageais cependant pas de rompre même en l’absence d’Aldenia. Je pouvais au moins me vanter d’être obstinée et d’aller au bout des choses pour cette fois.
Comme pour me réveiller tandis que je songeais à l’une de mes qualités, mon pied droit frappa derrière le gauche et je m’étalai de tout mon long sur le sol.
« - Je te vois ! Tu flemmarderas plus tard, debout ! »
En grommelant, je me relevai et repris la course. Aldenia avait tenu parole. J’en bavais.
« - Attaque-moi. »
Je levai les yeux de mes mains et réalisai immédiatement la situation.
« - Mais… tu n’es pas armée.
- Oh, parce que tu penses me toucher ?
- Non, c’est que…
- Attaque-moi. »
L’ordre sonna pour la seconde fois avec une fermeté insondable. Me résignant, je bandai mes muscles pour lever ma lame et fis quelques pas en avant pour l’abattre sur la Sentinelle. Je ne fus pas vraiment étonnée lorsque la pointe rencontra le sol mais les vibrations qui remontèrent dans mes bras me forcèrent soudain à lâcher mon arme. Aldenia se trouvait déjà deux mètres plus loin et me regardait en secouant la tête.
« - Avec une lame de ce gabarit, il faut éviter tout choc de cette ampleur avec autre chose que ton adversaire, sinon tes bras risquent de vite fatiguer, et dans le cas d’une débutante, tu te désarmeras pitoyablement. »
Elle avait abandonné toute trace de raillerie mais ses mots étaient crus et m’atteignirent avec force. En effet, j’étais pitoyable.
« - Nous avons encore beaucoup de travail et pour commencer, tu devrais être capable de manier cette arme sans problème. A défaut d’être douée, il ne faut pas que l’usage d’une lame, quelle qu’elle soit, t’handicape. Lâche ça maintenant. »
« - Plus vite ! »
Facile à dire, j’en étais déjà à mon septième tour de Darnassus et la vision qu’avait Aldenia d’un bon rythme de course était nettement différente de la mienne. J’étais à bout de souffle mais le regard d’acier de la Sentinelle m’interdisait de m’arrêter. Un mois était déjà passé mais l’entraînement était toujours aussi dur.
Mes journées se résumaient à la course, des exercices de musculation et, moins fréquemment, le maniement d’armes, qu’il me fallait travailler moi-même. J’étais maigrichonne selon Aldenia et bien qu’elle ne se fut jamais mise en colère, je la craignais mais surtout, je la respectais. Pendant mes rares instants de repos, j’allais la voir s’exercer au combat et j’avais mal pour ces mannequins.
Aldenia était vive et dotée d’une force remarquable. Si j’étais parfois gênée par les armes que je portais, elle semblait les adopter comme un prolongement d’elle-même. Le rythme de l’acier était parfaitement calqué sur le sien au point que je l’imaginais aussi redoutable à mains nues qu’armée. Les lames chantaient entre ses mains, sifflaient lorsqu’elle accélérait, frappaient leur cible lorsqu’elle la mordait du regard, revenaient avec la même grâce qu’elle. Une véritable osmose.
« - Encore deux tours et tu viendras sur la terrasse des guerriers pour la suite. »
Je hochais seulement la tête, déjà éprouvée par ce rythme dément que je n’envisageais cependant pas de rompre même en l’absence d’Aldenia. Je pouvais au moins me vanter d’être obstinée et d’aller au bout des choses pour cette fois.
Comme pour me réveiller tandis que je songeais à l’une de mes qualités, mon pied droit frappa derrière le gauche et je m’étalai de tout mon long sur le sol.
« - Je te vois ! Tu flemmarderas plus tard, debout ! »
En grommelant, je me relevai et repris la course. Aldenia avait tenu parole. J’en bavais.
Asélryn / Towann
Re: Mémoires de Sifflejade [Saren'lya]
Deux lames s’entrechoquent. Une troisième vient les séparer, les deux femmes s’écartent vivement. La plus jeune feinte à droite puis abaisse son glaive pour le faire remonter dangereusement vers la poitrine de son adversaire, qui l’évite en pivotant. L’aînée riposte à une vitesse affolante avec un revers, dévié par la seconde lame de la cadette.
Aujourd’hui est le jour pour faire mes preuves.
Je croisai mes lames au niveau de l’abdomen d’Aldenia mais elle s’écarta d’un bond vif avant de revenir à la charge. Une de ses armes siffla et fondit sur moi mais je relevai mes glaives croisés pour bloquer. Son autre épée vint vers mon ventre, trop lente cependant, balayée par mon pied droit qui toucha le plat pour une fois. Je forçai alors la garde d’Aldenia pour pénétrer son champ de frappe et m’avançai avec un coup d’épaule. Elle sembla perdre momentanément l’équilibre, frappa à l’aveuglette pour m’empêcher de poursuivre mon assaut mais je me glissai sous sa lame et la rattrapai avec une vélocité qui m’aurait surprise autrefois.
Je frappai alors son autre lame par prévention pour enfin arriver au contact avec la certitude d’avoir écarté les dangers immédiats. Mon second glaive se plaça contre la gorge d’Aldenia et s’y stoppa. Vint alors un long silence seulement troublé par nos respirations haletantes. J’eus l’impression d’être tirée d’un rêve lorsqu’elle me parla.
« - Excellent Saren’. Tu peux abaisser ta lame, tu as gagné. »
J’avais du mal à réaliser ces mots. Mais si elle me le disait, ça ne pouvait qu’être vrai. J’obéis puis m’écartai pour aller poser mes armes au râtelier. Aldenia fit de même sans m’accorder un regard puis enfin, ses yeux luisants de quelque chose d’inhabituel me fixèrent.
« - Tu peux être fière Saren’lya. Aujourd’hui est un grand jour pour toi. »
Son sourire fut enfin l’autorisation de bondir de joie. Aldenia s’approcha pour m’ébouriffer les cheveux. En quelques mois, une étonnante complicité s’était tissée entre nous. Elle était devenue comme une seconde mère que je voyais d’ailleurs plus souvent que la vraie et m’apprendre semblait lui procurer un grand plaisir. Bien que je ne fus pas douée pour interpréter les sentiments d’autrui, c’était mon impression. Cependant, nous étions plus que maître et élève.
« - Maintenant, tu as terminé… la première partie de mon entraînement. Il y en a peu qui y sont parvenues mais même en échouant, tu aurais eu ta place parmi les Sentinelles. Les autres me trouvent toujours trop dure mais tu t’es vraiment bien accrochée. »
Ma joie retomba instantanément. Première partie ?
« - Tu peux venir ! »
Aldenia venait de s’adresser à quelqu’un d’autre et la curiosité chassa vite ma déception. En regardant dans la même direction d’elle, je me sentis soudainement minuscule. Qui ne l’aurait pas été devant le kaldoreï qui approchait d’un pas tranquille dans notre direction ? Kaldoreï n’était même pas le mot, tauren à cornes arrachées, oreilles étirées et peau bleutée était plus convenable. Un véritable colosse nous rejoignit, fardé d’une lourde armure, ses traits étaient taillés à la hache et bien qu’il fut tout particulièrement intimidant, il semblait absolument calme. Alors que cet ours arrivait aux cotés d’Aldenia, celle-ci reprit la parole.
« - La première étape était de me battre en duel, la seconde… »
Elle se rapprocha du géant, plus qu’elle ne l’aurait fait pour un ami, se collant un peu à sa cuirasse.
« - … sera de vaincre Hylas, mon compagnon. »
Je levai la tête pour apercevoir le sommet de cette montagne, qui m’adressa un léger sourire en devinant ma stupeur. Aldenia m’en avait bien fait baver, mais c’était loin d’être fini…
Aujourd’hui est le jour pour faire mes preuves.
Je croisai mes lames au niveau de l’abdomen d’Aldenia mais elle s’écarta d’un bond vif avant de revenir à la charge. Une de ses armes siffla et fondit sur moi mais je relevai mes glaives croisés pour bloquer. Son autre épée vint vers mon ventre, trop lente cependant, balayée par mon pied droit qui toucha le plat pour une fois. Je forçai alors la garde d’Aldenia pour pénétrer son champ de frappe et m’avançai avec un coup d’épaule. Elle sembla perdre momentanément l’équilibre, frappa à l’aveuglette pour m’empêcher de poursuivre mon assaut mais je me glissai sous sa lame et la rattrapai avec une vélocité qui m’aurait surprise autrefois.
Je frappai alors son autre lame par prévention pour enfin arriver au contact avec la certitude d’avoir écarté les dangers immédiats. Mon second glaive se plaça contre la gorge d’Aldenia et s’y stoppa. Vint alors un long silence seulement troublé par nos respirations haletantes. J’eus l’impression d’être tirée d’un rêve lorsqu’elle me parla.
« - Excellent Saren’. Tu peux abaisser ta lame, tu as gagné. »
J’avais du mal à réaliser ces mots. Mais si elle me le disait, ça ne pouvait qu’être vrai. J’obéis puis m’écartai pour aller poser mes armes au râtelier. Aldenia fit de même sans m’accorder un regard puis enfin, ses yeux luisants de quelque chose d’inhabituel me fixèrent.
« - Tu peux être fière Saren’lya. Aujourd’hui est un grand jour pour toi. »
Son sourire fut enfin l’autorisation de bondir de joie. Aldenia s’approcha pour m’ébouriffer les cheveux. En quelques mois, une étonnante complicité s’était tissée entre nous. Elle était devenue comme une seconde mère que je voyais d’ailleurs plus souvent que la vraie et m’apprendre semblait lui procurer un grand plaisir. Bien que je ne fus pas douée pour interpréter les sentiments d’autrui, c’était mon impression. Cependant, nous étions plus que maître et élève.
« - Maintenant, tu as terminé… la première partie de mon entraînement. Il y en a peu qui y sont parvenues mais même en échouant, tu aurais eu ta place parmi les Sentinelles. Les autres me trouvent toujours trop dure mais tu t’es vraiment bien accrochée. »
Ma joie retomba instantanément. Première partie ?
« - Tu peux venir ! »
Aldenia venait de s’adresser à quelqu’un d’autre et la curiosité chassa vite ma déception. En regardant dans la même direction d’elle, je me sentis soudainement minuscule. Qui ne l’aurait pas été devant le kaldoreï qui approchait d’un pas tranquille dans notre direction ? Kaldoreï n’était même pas le mot, tauren à cornes arrachées, oreilles étirées et peau bleutée était plus convenable. Un véritable colosse nous rejoignit, fardé d’une lourde armure, ses traits étaient taillés à la hache et bien qu’il fut tout particulièrement intimidant, il semblait absolument calme. Alors que cet ours arrivait aux cotés d’Aldenia, celle-ci reprit la parole.
« - La première étape était de me battre en duel, la seconde… »
Elle se rapprocha du géant, plus qu’elle ne l’aurait fait pour un ami, se collant un peu à sa cuirasse.
« - … sera de vaincre Hylas, mon compagnon. »
Je levai la tête pour apercevoir le sommet de cette montagne, qui m’adressa un léger sourire en devinant ma stupeur. Aldenia m’en avait bien fait baver, mais c’était loin d’être fini…
Asélryn / Towann
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