Nous sommes Amon
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Nous sommes Amon
Bien entendu, l’homme se tenait à la proue. Lui qui n’avait guère le pied marin préférait garder le regard figé sur l’horizon, une main sur le bastingage. Habituellement coiffé avec soin, sa chevelure sèche était grossièrement nouée dans son dos par un chignon, rêches de ne pas avoir été lavés convenablement depuis plusieurs semaines.
Lui qui arborait avec prestige les plus nobles habits, les vêtements les plus fins, c’était presque avec dégoût qu’il avait gardé sur lui les loques grossières qui habillaient les matelots du Rugissant. Lin et toile, beige cerclé de bleu roy. A l’image de l’équipage, il portait au col un insigne usagé de Hurlevent, écusson presque rouillé, fendu à l’un de ses coins. La chaleur pesante de Durotar l’épargnait de s’encombrer d’une cape ou d’un manteau, non pas que la chose le dérange esthétiquement, mais la discrétion était en ces lieux exotique un bien précieux.
Il jeta un œil par-dessus son épaule. Sur le pont, l’équipage s’activait, veillant à ce que le navire garde son rythme de croisière. Quitter les cotes de Kalimdor fut périlleux, obligeant le capitaine à voguer au près durant plus de trois jours par temps gros.
Mais à présent, le vaisseau filait grand largue, les voiles blanches gonflées d’orgueil, le ventre plein du navire chargé des trésors récoltés. Loin, très loin derrière eux, s’effaçait l’horizon des terres en guerre. Bientôt un vague souvenir, ce qui ne fut pas pour déplaire à l’homme. Il se mit à sourire, une chose qui ne lui était pas arriver… depuis bien longtemps.
« Monsieur ? Nous arriverons à bon port d’ici une huitaine, en passant au sud du Maelström »
L’homme porta son attention sur le quartier maître, hochant simplement la tête. Le sous-officier frappa son poing contre son cœur avant de retourner à ses tâches, laissant l’homme à sa solitude.
Le plus difficile était fait, aimait-il à se répéter. A présent, ne restait qu’à faire le voyage du retour, retrouver le pays laissé trop longtemps loin de ses yeux, et récolter les fruits de leurs efforts. L’Autre lui en voudrait sans doute d’avoir laissé une bonne moitié de l’équipage sur le sol terreux de Durotar. Mais comme le dit si bien l’adage populaire, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
Il souria de nouveau. Une deuxième fois en l’espace d’une heure, voilà qui aurait pu paraître inquiétant, si ce n’était pas la félicité de revoir ce qui lui était le plus chère très prochainement. Prendre un bon bain, manger un vrai repas, lever une servante ou deux et se replonger dans les intrigues du donjon et des couloirs du palais.
Amon traversa le pont, saluant d’un geste de la tête les marins affairés, avant de s’engouffrer dans la cale, contempler de nouveau le fruit de leur labeur, bientôt aux mains du Lion.
Lui qui arborait avec prestige les plus nobles habits, les vêtements les plus fins, c’était presque avec dégoût qu’il avait gardé sur lui les loques grossières qui habillaient les matelots du Rugissant. Lin et toile, beige cerclé de bleu roy. A l’image de l’équipage, il portait au col un insigne usagé de Hurlevent, écusson presque rouillé, fendu à l’un de ses coins. La chaleur pesante de Durotar l’épargnait de s’encombrer d’une cape ou d’un manteau, non pas que la chose le dérange esthétiquement, mais la discrétion était en ces lieux exotique un bien précieux.
Il jeta un œil par-dessus son épaule. Sur le pont, l’équipage s’activait, veillant à ce que le navire garde son rythme de croisière. Quitter les cotes de Kalimdor fut périlleux, obligeant le capitaine à voguer au près durant plus de trois jours par temps gros.
Mais à présent, le vaisseau filait grand largue, les voiles blanches gonflées d’orgueil, le ventre plein du navire chargé des trésors récoltés. Loin, très loin derrière eux, s’effaçait l’horizon des terres en guerre. Bientôt un vague souvenir, ce qui ne fut pas pour déplaire à l’homme. Il se mit à sourire, une chose qui ne lui était pas arriver… depuis bien longtemps.
« Monsieur ? Nous arriverons à bon port d’ici une huitaine, en passant au sud du Maelström »
L’homme porta son attention sur le quartier maître, hochant simplement la tête. Le sous-officier frappa son poing contre son cœur avant de retourner à ses tâches, laissant l’homme à sa solitude.
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Angron Manus
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