Lettre à mon enfant...
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Lettre à mon enfant...
La lettre qui suit fait écho à certaines visions qui avaient commencées comme des rêves...
A toi l'enfant qui vit en mon sein,
Tu t'apprête à entrer dans ce monde et, je t'écris cette lettre afin de t'apprendre mon histoire...bientôt une partie de ton histoire, au cas où il m'arriverait quelque chose et que je ne pourrais te la conter de vive voix.
Je désire plus que tout ce qui m'est cher en ce monde connaitre ton visage, entendre ta voix, te nourrir de mon sein, car tu es désormais plus cher que ma propre vie. Mais si tu lis cette lettre, c'est que quelque chose me sera arrivée. Ta grand-mère est morte en me mettant au monde et j'ai souffert de n'avoir su que peu à son sujet. Tout ce qu'il me reste d'elle est une image et une mèche de cheveux. Je voudrais t'offrir plus, c'est pourquoi je t'écris ces mots.
Je m'appelle Cymbelîne bint Zehâm, épouse de Teovan Rhoryn, ton père. Bint veut dire "fille de" dans un language qui n'est pas utilisé en ce monde. Zehâm quand à lui est le père fondateur de notre clan il y a de cela bien des années. C'est l'histoire de ce clan, ton héritage et le mien, que je voudrais te donner aujourd'hui.
Ton grand-père s'appelait Radjah, et il ne venait pas de ce monde. Son surnom était l'écorcheur, et dans ce monde dont je te parle il était de lignée royal. Il m'a emmené ici alors que j'étais encore très jeune, je suis donc née hors d'Azeroth, puis il retourna là d'où nous venions, un endroit appelé Alkhabad. La raison qu'il me donna des années plus tard, alors que le hasard le mit sur ma route, était de me mettre à l'abris en ces terres.
Radjah n'était pas ce qu'on peut appeler un "homme bien", son surnom en dit d'ailleurs long. Il n'était pas l'ainé des fils de la lignée Zehâm et le trône d'Alkhabad ne lui était pas destiné. Mais après un stratagème digne de nos ancêtres premiers, et après avoir séduit la reine, l'épouse du fils ainé, Souham, il organisa l'assassinat de ce dernier, se rendant coupable à la foi de fratricide et de régicide. Le trône lui était désormais acquis et par ce biais, j'héritais moi même à sa mort du triste titre de princesse héritière, un titre obtenue par la trahison, l'ambition et dans le sang. Si j'ai décidé de porter ce titre c'est pour me rappeler mes origines, mon appartenance, il n'a aucune valeur en ces terres, et je doute que ce monde dont je viens soit encore en vie, détruit sans doute par le titan noir et ses démons à l'heure qu'il est. Je te laisse le choix plus tard de porter ou non ce titre, sache seulement qu'il s'accompagne bien souvent de mépris des gens d'ici qui, dans l'ignorance, l'associent à la noblesse locale.
J'ai eu la chance au cours de ma vie de rencontrer un dragon de bronze. Ils sont assez rares, et peu s'aventurent parmi les hommes. Il se nommait Hichem. Je lui expliquais que je voulais en savoir plus sur le passé de mes ancêtres et lui demanda son aide...il fit mieux. Il me fit don non pas de voyager dans le temps comme peuvent le faire les dragons de bronze, mais de remonter le temps par l'esprit. Son fils, celui qu'on appelle Porte-Flamme, m'enseigna comment me servir de ce don. Et j'ai ainsi pu découvrir le secret que Radjah n'a jamais voulu me confier. C'est ainsi que j'ai pu remonter à l'histoire de nos ancêtres que je m'apprête à te conter...
Dernière édition par Cymbelîne le Sam 12 Mar 2011, 20:59, édité 3 fois
Cymbelîne
Re: Lettre à mon enfant...
Elle s'appelait Jamila bint Kha'bith...
Fille cadette de l'épouse première de Zehâm ibn Kha'bith, chef de la treizième tribu. En ces temps là les peuples du désert étaient formés de tribus, et toutes ces tribus étaient gérées par un seul chef: le Sultan, qui avait pour rôle d'unir leurs forces pour combattre les " Sinn Thawil Iblis"...les démons aux longues dents , (j'ai conclus qu'il s'agissait sans doute de trolls) mais aussi contre que les Silithides, soldats des Qiraji qui étaient parvenu à creuser et à installer une colonie dans le désert. Les moeurs et coutumes de ces peuplades différaient de celles que nous trouvons désormais en nos terres. Ainsi, les femmes étaient voilées et vêtues telles les femelles des Qiraji, afin de les protéger en cas d'attaque Silithides. En effet, une des légendes de ces peuples disait qu'une femme nommée Nass'ra ainsi vêtue avait semé le doute lors d'une attaque d'essaim de Silithides, ils volèrent autour d'elle sans la toucher, et finirent, à la nuit tombée, par retourner à leur ruche...depuis toutes les femmes, des treize tribus, portaient le voile de Nass'ra.
Chaque chef de tribu convoitait l'espoir de voir une de leurs filles devenir la première épouse du Sultan. Celle qui donnerait le fils qui plus tard régnerait sur les autres tribus. Ces peuples n'étaient formés que d'humains...les elfes quand à eux ne s'aventuraient que rarement du côté des déserts depuis la guerre des Sables changeants....
J'ai vu Jamila au travers de mes songes. Mon esprit s'est même mêlé au sien, allant jusqu'à ressentir sa colère, sa fiereté, ses peurs...sa passion. C'était une femme à la beauté sombre et sauvage, altière et ambitieuse. De longs cheveux ébène, une peau dorée par les caresses du soleil , des yeux verts que ceux du désert prenaient comme un signe annonciateur de bienfaits. On l'avait surnommé, "la princesse aux yeux couleur d'eau". Son père voyant en elle un meilleure potentiel que sa soeur ainée, fit empoisonner cette dernière afin que ce soit Jamila qui prenne part aux "Raqs" un ensemble d'épreuves destinées à aider la mère du sultan à choisir celle qui serait digne de son fils, le nouveau Sultan.
Le premier Raqs consistait à offrir un présent à la hauteur de la grandeur du Sultan, tel une fleur rare qui ne fleurit qu'une fois tous les cent ans, et ne se trouvant que dans les régions les plus reculées et les plus dangereuses...ou alors une épée magique, forgée dans la lave d'un volcan du cratère d'Un'Goro et enchantée par les sorcières d'une des tribues...Jamila pensait avoir le plus beau présent à présenter: une licorne blanche qui avait le pouvoir de guérir quiconque qu'elle consentait de toucher de sa corne...hélas une autre des concurrentes offrit au Sultan un djinn comme esclave et serviteur. C'est ce présent qui fut choisit par la mère du Sultan.
Le deuxième Raqs consistait à danser devant le Sultan. Chaque candidate étaient parée de tatouages à l'henné, leurs cheveux parés de pièces d'or et de perles, leur costume de danse étaient de soieries fines elfiques et parsemés de pierres précieuses et de fils d'or ou d'argent. Si l'épreuve était remportée par celle ayant remporté le premier Raqs, alors les épreuves prenaient fin et le mariage du Sultan était célébré. Les candidates défilèrent et interprétèrent tour à tour la danse du sabre, la danse de lumière, la danse des sept voiles et ainsi de suite, ondulant leurs corps à la lueurs des feux, accompagnant la musique alliant rythmes et grâce à chacun de leurs gestes, comme si les nymphes du désert s'étaient faites femmes.... Jamila, quand à elle, avait choisit de n'user d'aucun artifice...hormis son corps et son regard. Est il utile de te dire qu'elle remporta l'épreuve haut la main? Apaisant ainsi, la colère grondante de son père qui déjà avait prévu la sanction qui serait sienne si elle ne remportait pas l'épreuve. Car même si la deuxième championne des Raqs était destinée à épouser le frère du Sultan, c'était insuffisant, il voulait que sa fille soit reconnue de tous, et en la manipulant elle, il manipulerait le Sultan lui même...il était presque à sa merci, car ce dernier dévorait déjà Jamila du regard, elle n'avait pas fait que danser...elle avait enflammé de désir celui que son père voulait appâter.
Ainsi devait se dérouler le troisième et dernier Raqs...celui ci consistait d'un duel entre les deux gagnantes, jusqu'à ce que le Sultan ordonne l'arrêt du combat. Jamila était une excellente combattante, son opposante semblait faible et masquait mal sa peur de l'épreuve. Il ne devait y avoir aucun problème....aucun problème.
Dernière édition par Cymbelîne le Sam 12 Mar 2011, 20:57, édité 2 fois
Cymbelîne
Re: Lettre à mon enfant...
Le combat eu lieu. J'étais dans l'esprit de Jamila...je ressentais chaque geste gracile, je sentais la tension de ses muscles et son agilité...elle ne se battait pas elle dansait...son adversaire était maladroite...Jamila lui fit quelques estafilades au rythme des tambours qui accompagnaient le combat...on aurait dit qu'elle effectuait quelque ouvrage de dentelle qui petit à petit se teintait naturellement de rouge.
Cela ne dura qu'un millième de seconde...son regard croisa celui du frère de celui dont elle devait gagner l'attention...elle se figea...son regard semblait emplit de tristesse...se pouvait il que? Sa pensée n'eut le temps de vagabonder plus longuement...son adversaire venait de profiter de cet instant d'inatention pour lui porter son premier coup...la blessure fut légère...mais suffisante...
Jamila se reconcentra sur son duel... plus que son corps, son amour propre venait d'être blessé. Elle cessa de s'amuser et se mit à s'acharner...mais quelque chose n'allait pas...le sol semblait meuble...la tête lui tournait et sa vision se brouillait...elle titubait...même son adversaire la regardait étrangement...elle vit tous ces regards posés sur elle, et parmi eux, le sien...elle sentit les souffles se retenir...elle vit la main se lever...les tambours s'arrêtèrent.
C'était la fin du combat...dans un fracas sourd, Jamila sentit le sol venir frapper son visage...mais avant de perdre connaissance, elle entendit son père qui s'était mis à hurler...
"Trahison! On a empoisonné ma fille!"
Dernière édition par Cymbelîne le Sam 12 Mar 2011, 21:12, édité 2 fois
Cymbelîne
Re: Lettre à mon enfant...
Ma princesse...tu portes désormais un nom, celui de Sélèna.
Je craignais quand je te portais en moi, que ta naissance ne se déroule mal et que je ne puisse te dire ce que tu devais savoir sur tes ancêtres. Je voulais t'offrir ça, ce que moi je n'ai pas eu alors que je suis passée de l'enfance à l'adolescence puis devenue femme.
Bien des choses m'ont empêchée de terminer ce récit. Ma séparation avec ton père ne fut pas des plus faciles à vivre et je me sentais coupable de te transmettre mon chagrin et mes sentiments à son égard alors que je te portais encore. Tu te demanderas sans doute un jour pourquoi nous nous sommes séparés, et tu t'entendras dire que c'est une histoire de grandes personnes qu'il te faudra attendre un peu de grandir pour pouvoir comprendre. Apprends à nous accepter nous tels que nous sommes, ne nous juge pas, ne nous juge pas par nos actes ou par nos choix...et surtout n'essaie pas d'imaginer ce que notre vie à tous trois aurait été si les choses s'étaient passées autrement. Prends ce présent que nous sommes deux à t'avoir donné et vie cette vie sans jamais avoir de regrets.
Il est temps à présent que je termine cette histoire...
Cymbelîne
Re: Lettre à mon enfant...
J'étais à nouveau dans l'esprit de Jamila lorqu'elle reprit connaissance. La dague de son adversaire avait été enduite de poison. A son réveil, son père était à son chevet et il lui murmurait:
"Je savais que tu ne serais pas concentrée sur ton combat. J'ai eu le bon sens de prendre les devants. Tu me fais honte, ma fille...je t'ai choisis pour que tu épouse le Sultan et non pour que tu te contente de la deuxième place, tu m'entends? J'ai eu la présence d'esprit de faire enduire la dague de ta rivale par du poison, ainsi peu importait l'issu du combat...nous avions déjà gagné..."
Elle était encore faible, mais je sentis comme un éclair faite de crainte et d'angoisse retentir en Jamila...elle fixait son père ayant peur d'avoir compris.
"Ta rivale n'est plus désormais, elle a été exécutée pour avoir "triché"...sa tête a été séparé de son corps aux premiers rayon du soleil ce matin même. Le Sultan a donné l'ordre...oh, je n'ai pas eu de peine à le convaincre...il semblerait qu'il se réjouisse autant que moi de vos noces prochaines..."
Il arbora un sourire mauvais, je sentis un courant glaciale parcourir Jamila...ainsi son père avait tout prévu..et bientôt elle deviendrait l'instrument par lequel il contrôlerait le Sultan. Elle avala sa salive difficilement et garda le silence. Son père cessa de murmurer et se mit à parler d'une voix forte alors que le frère du Sultan entrait dans la tente.
"Oui, ma fille, tu as eu beaucoup de chance. Les sorcières qui t'ont prise en main ont agit avec rapidité et agilité pour te sauver. Mais il serait bon à présent que tu te repose. Tu dois être rétablie pour tes noces!"
Il se leva et se retourna en faisant mine de ne s'être aperçu de la présence du frère du Sultan et il s'inclina à la manière des hommes du désert envers leur Seigneur, avec grâce...et un mépris dissimulé.
"Je ne voulais vous chasser Zehâm, mon frère m'envoit pour prendre des nouvelles de sa future épouse.
- J'en avais terminé, prince Akhaz. Je dois moi-même m'occuper de certains arrangements avant la noce.
- Oui, mon frère m'a fait part de certains de vos demandes...ou devrais je dire "exigeances"?
- Vous ne pouvez en vouloir à un père de vouloir ce qu'il y a mieux pour sa fille, mon prince.
- Bien entendu..."
Les deux hommes s'inclinèrent et se saluèrent. Zehâm sortit de la tente d'un pas déterminé, quand au prince, il vint s’asseoir près de Jamila.
"Comment vous sentez vous?
-Nauséeuse, mon prince.
-C'est sans doute....l'effet du poison dont vous avez été la victime. Je connaissais bien Nin'darala, votre adversaire..je suis encore sous le choc, jamais je ne me serais douté qu'elle ferait une chose pareil."
Jamila ne répondit rien, elle détourna son regard et soupira. Devant ce silence, le prince continua:
"Toutes mes félicitations, vous serez bientôt la première épouse de mon frère. Vous trouverez cela déplacé de ma part de vous dire cela, mais je l'envie. Depuis que je suis venue à votre rencontre dans le désert ...j'étais venu à espérer..."
Il s'arrêta net.
"Vous êtes une très belle femme, Jamila, et vous possédez aussi de nombreuses autres talents...vous serez une excellente première épouse pour mon frère, de cela je ne doute pas."
Akhaz se leva.
"Je vais vous laisser vous reposer."
Il s'inclina pour la saluer et venait de tourner le dos à Jamila pour partir, il s'arrêta dès qu'il entendit le son de sa voix.
"Je vous ai aimé à l'instant où je vous ai vu...quand vous êtes venu à ma rencontre et m'avez sauvée..."
S'ensuivit un long silence...un silence lourd en aveux. Il hésita longuement, puis:
"Je vais vous laisser vous reposer, fille du vent...avant que je ne vienne à manquer à mes devoirs envers mon frère et envers votre père..."
Il sortit, hâtant le pas...et je ressentie le désespoir qui venait d'envahir le coeur de Jamila.
Cymbelîne
Re: Lettre à mon enfant...
La vie ne se passe jamais comme dans les contes de fées...retiens bien cet enseignement Sélèna....
Jamila et le sultan se marièrent, certes...et le mariage fut grandiose et dura plus de trois semaines pendant lesquelles la fête battait son plein...il y avait de la musique, des divertissements...parfois cruels.... et des artistes en tout genre, de toutes races et de tous horizons. Toutes les tribus étaient rassemblées, les chefs de chaque clan était présents, Jamila avait été parée de perles et de voiles elfiques, sur son corps avaient été dessinés les symboles de fertilité, de sagesse, de devoir, de beauté et d'arts afin que la première épouse puisse satisfaire en tous points son souverain et époux.
Triste jour que celui là...le coeur de Jamila était de pierre. C'était pourtant pour elle l'étalage de toutes ces richesses, cette abondance de nourriture où chacun du plus riche au plus pauvre pouvait en ce jour manger les mets les plus raffinés que ces terres avaient à offrir. Elle contemplait la fierté de son père qui voyait en ce jour le début de la concrétisation prochaine de toutes ses ambitions...Tout le monde ce jour là semblait heureux...à deux exceptions près...
Pendant les jours qui suivirent, Akhaz faisait tout ce qui était en son pouvoir pour éviter Jamila. Jamila quand à elle, faisait exactement l'inverse. Comme lorsqu'elle guettait de son balcon le retour des cavaliers accompagnant le prince parti à la chasse, subtile excuse dont il aimait se servir pour s'éloigner du palais...c'est là par exemple qu'elle annonçait à ses suivantes qu'elle voulait se rendre à la volière dans la cours centrale...car elle était sure de le croiser. Alors il évitait de regarder dans sa direction, mais elle savait qu'il pouvait sentir son regard sur lui...
Les semaines passaient...et aucun signe ou symptôme pouvant laisser espérer l'arrivé d'un futur héritier.
Le Sultan s'était montré doux avec son épouse, il l'admirait pour sa beauté et son charme, il se savait envié par bien des hommes et en tirait fiereté, mais il voyait que tel un oiseau en cage, cette dernière ne semblait pas heureuse.
"Qu'y a t il ma reine? Est ce votre impatience à me donner un héritier qui vous rend si morose?"
Elle soupira longuement...
"C'est sans doute cela mon roi, vous savez lire en moi. Je ne sais pourquoi cela est si long, peut être que j'y pense trop, peut être me faudrait il trouver autre chose pour occuper mes pensées? J'en ai parlé avec les sorcières, elle m'ont dit que l’obsession n'est pas une bonne chose pour la fécondité.
-Hmm, c'est sans doute le cas. Je veux que vous vous occupiez l'esprit. Peut être que quelques promenades hors du palais vous feront le plus grand bien. Je demanderais à Akhaz de vous accompagner, c'est la seule personne apte à pouvoir veiller sur ma reine et en qui j'ai toute confiance."
Jamila sourit de manière imperceptible.
"Mon roi, je ne sais s'il est conseillé que je m'éloigne du palais, et puis je peux aussi me promener dans le jardin aux oiseaux.
-Ma reine, apprenez que je n'aime pas qu'on discute mes décisions. Vous ferez comme j'en ai décidé.
-Bien, mon roi.
-Je vais de ce pas en avertir mon frère."
Akhaz tenta de conseiller à son frère d'envoyer le capitaine de la garde à sa place, prétextant qu'il était trop occupé à chasser les hyènes et scorpions géants qui s'approchaient trop des habitations et qui proliféraient alentours. Ce qui déplut fortement au Sultan qui ne fit que camper sur sa décision.
Les semaines suivirent...et jour après jour, Jamila et Akhaz passèrent des heures et des heures ensemble. Les conversations d'abord très protocolaires, devinrent peu à peu plus intimistes...Je sentais ce qui se passait dans le coeur de Jamila...il y avait là du regret: elle ne cessait d'imaginer ce que sa vie aurait été si elle n'avait pas remporté le racqs grâce à la tricherie de son père...il y avait aussi de la haine et de la colère envers ce dernier...une volonté de vouloir lui nuire pour lui faire payer ses crimes...celui de sa soeur...celui de cette fille qui comme elle, ne faisait qu'obéir à son père...il y avait aussi de l'attirance...beaucoup d'attirance pour le prince...comme on l'aurait pour tout ce qui est interdit...et sa proximité, ce regard qui la caressait alors qu'elle faisait mine d'être absorbée sur autre chose, ces moments où elle devinait ses pensées, étaient une torture si délicieuse que la tête continuait à lui tourner même des heures après qu'il se soient quittés...et ses pensées se transformèrent en fantasmes...et les fantasmes, en obsession...
Mais si le Sultan semblait ravi de voir son épouse plus sereine et heureuse de se m'être en route pour sa promenade quotidienne... il en était un qui s'était aperçu du petit manège de Jamila et qui ne voyait pas ça d'un très bon oeil. Un soir alors qu'elle retournait vers ses appartements, une main ferme sortant d'une des ombres peuplant les longs couloirs le soir, saisit le poignet de Jamila la forçant à lui faire face et c'est un regard empli de feu et un visage aux traits tordus par la colère qui s'arrêta à quelques centimètres à peine du sien pour lui parler à voix basse:
"A quoi tu joues?
-Tu me fais mal...laisse moi. Je ne sais pas de quoi tu parles.
-Tu tiens vraiment à tout faire râter? C'est comme ça que tu me remercie, fille ingrate que tu es? Tu es la femme la plus puissante de ces terres et tu t'amuses à flirter avec le prince?
-Tu as eu ce que toi tu voulais! Moi je n'ai rien demandé à personne, je n'ai pas demandé à devenir première épouse, j'ai perdu une soeur et une jeune femme est morte pour satisfaire tes ambitions personnels, je...."
Elle n'eut le temps d'en dire plus... la gifle résonna dans les couloirs du palais. C'était la première fois que son père levait la main sur elle. Elle posa sa main sur sa joue endolori et regarda son père avec crainte.
"Ecoute moi bien petite idiote. Tu vas faire ce que je te dis sinon tu risque de subir le même sort tu m'entends? A quoi me serviras tu une fois que tu auras attiré la honte sur moi et sur ton peuple? Ce que je fais, je le fais pour nous tous. Une fois que nous serons à la tête de tous les clans, nous irons attaquer au nord, nous trouverons l'artéfact qu'on a volé à notre peuple et ensuite plus rien ne nous arrêtera, rien, ni personne."
Sa main toujours sur sa joue, elle regarda la folie de son père...
"Mais nous vivons en paix...pourquoi vouloir tout détruire?"
Il la lâcha.
"Ne te préoccupe pas de choses qui te dépassent. Contente toi de satisfaire le sultan et de nous donner l'héritier dont nous avons besoin pour mener à bien ce qui doit être fait."
Il la laissa là. Jamila resta ainsi quelques instants, la colère, la révolte et une grande peur formaient une boule jusque dans ses entrailles... une fois ses esprits rassemblés et son contenance revenu elle regagna ses appartements...ce qu'elle ne vit pas, mais que moi je vis...fut une ombres qui, dissimilée derrière une des draperies, venait de quitter sa cachette...
Cymbelîne
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